jeudi 1 septembre 2016

Mensuel Septembre 2016 N°285

Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,
les conteurs et les raconteurs.
septembre 2016 – N°285
                                                                                                                                
P 912122 Bureau de dépôt LIEGE 1–4000   Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg


Au sommaire, ce mois-ci:

- Hommage à une conteuse
- Nouvelles du monde du conte
- Spectacles – Balades -  Ateliers
- Agenda
- 5 histoires


La Veillée du 7 – scène ouverte
organisée par la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers

quand ? le 7 septembre  à 20h                                  où ? Théâtre à Denis, 302, rue Ste Marguerite à Liège
combien ? 3€                                               infos: 0486/21.87.62; http://conteetparole.blogspot.com 
carte blanche: Carine Chavanne                   animation :Roger Janssen

Pour conter, s'inscrire en début de séance auprès de l'animateur.  1 conte d'une durée de 10'.



La Veillée du 7 – scène ouverte
organisée par la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers

quand ? le 7 octobre  à 20h                                           où ? Théâtre à Denis, 302, rue Ste Marguerite à Liège
combien ? 3€                                                       infos: 0486/21.87.62; http://conteetparole.blogspot.com 
carte blanche: Paul Fauconnier                        animation : Philippe Noël

Pour conter, s'inscrire en début de séance auprès de l'animateur.  1 conte d'une durée de 10'.



Petits contes en passant, le 15 octobre de 14 à 17h,
à l'Oasis des contes, rue Ernest Malvoz, 4020 Bressoux.



Contes et légendes à la Chartreuse, le 29 octobre, de 11 à 18h. Domaine de la Chartreuse à Liège. Les conteurs de la MCPLg-V et leurs amis y seront.


Hommage à une conteuse


Geneviève GLINEUR est décédée le 2 août 2016. Conteuse passionnée, elle était membre de la Fédération de Conteurs Professionnels. Elle était aussi une des pionnières de la Maison du Conte de Namur. Nous avons voulu lui rendre hommage à travers un témoignage-souvenir écrit par Bernadette MALHERBE, sa compagne-conteuse.
A la fin de ce mensuel, vous trouverez le conte ‘Une femme aux mains de lumière’, un des contes préférés de Geneviève. Il a été raconté par Catherine PIERLOZ lors de la cérémonie d’adieu. Il est suivi du commentaire de André WENIN, théologien, intervenant de la Maison du Conte de Namur. 

A Geneviève, compagne-conteuse de longue date
Tu es pour moi comme la quille d'un navire.

            Difficile de retracer le chemin parcouru avec toi! Ma mémoire a tendance à faire des amalgames.  Aucune garantie d'exactitude historique : je ne peux pas avoir recours à mes notes et traces laissées dans mes archives car je suis en vacances.  
            Hasard : je suis justement en vacances là où, en 1999, l'équipe de la maison du conte est venue en minibus participer au Festival de la correspondance, à Grignan.  
Images-souvenirs en pagaille : casse-tête pour réussir à intégrer dans nos contes le thème de la lettre, nos rires à ce propos, notre marche au soleil sur un chemin caillouteux, les chambres d'écriture dans les buis... Mais pas trop vite!  Avant, il y a plusieurs étapes.  
            Fin des années quatre-vingt, première rencontre, premier conte raconté ensemble à l'invitation de Lisy Martin pour la Ligue des familles : le frêne ou l'arbre de sympathie.  Un comble!  Que ne l'avons-nous découvert cet arbre qui guérit
!
Un peu plus tard, les contes d'amour, pour la Maison de la poésie.  Tu t'éclates, tu me montres le chemin de la liberté et de l'audace, à moi qui suis plus frileuse et plus traditionaliste dans le choix des contes.  Nos équipées à Revin pour Françoise et André de l'association "Lire malgré tout" et nos retours en voiture où nous évaluons la veillée, notre travail, le tout entrecoupé de fous rires rétrospectifs.  
            Et puis, débute l'aventure "Maison du conte".  Sept femmes réfléchissent, discutent, s'enthousiasment.  Puis neuf, dix, un homme, "notre homme", le premier rejoint plus tard par d'autres, ...  Débats multiples.  Tu es pour moi comme la quille d'un navire, la garantie de garder le cap sur les objectifs que nous nous sommes fixés, à la fois culturels et sociaux.
Tu es infatigable : arrivée presque toujours la première à nos réunions et prestations, tu en repars dans les dernières, t'assurant que tout est en ordre.  Tu travailles tes contes comme de la dentelle.  Ton souci de perfection, de tout maîtriser est tel que nous nous en moquons parfois et te le reprochons gentiment.  Mais ton exigence intransigeante de professionnalisme nous pousse à nous dépasser sans cesse.
            Et, il y a ton humour, ton esprit "rastrins !", bien wallon, qui ne s'en laisse pas conter. Souvent mine de rien.  Sauf quand tu te déchaînes comme dans "De sous la cendre" avec les amis de la Fédération des conteurs professionnels.  Tu y campes une sœur de Cendrillon véritable harpie.  Là encore ta liberté et la manière dont tu balayes la peur du jugement critique m'époustoufle et m'ouvre des possibles.
            Jusqu'aux derniers jours tu m'étonneras et me rempliras d'admiration pour ta manière d'être maîtresse de ta vie et de nous conter tes histoires.  Par-delà la mort tu nous feras entendre ta voix.  Merci.
Bernadette Malherbe. Août 2016.


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Source de contes, l'article de Muriel Durant, nous reviendra le mois prochain.

Nouvelles du monde du conte
·      Fort du succès de sa précédente édition, l’asbl Racontance  propose à nouveau sa Formation aux contes pour débutants. Cette démarche s’inscrit dans la continuité de ses scènes ouvertes « Les Zapéro-contes » au cours desquelles, il arrive régulièrement que des spectateurs, souhaitent s’initier à l’art du conte et cherchent un premier stage formatif.
Sur le thème " Se découvrir conteur, conteuse : premiers pas, premières joies " cette formation se déroule à Bruxelles un dimanche par mois, à partir d'octobre jusqu’en mars. Les dates fixées sont les 23/10, 20/11, 18/12/ 2016, 22/01, 19/02 et 19/03/2017.
Elle est donnée par Dominique Brynaert, membre de la Fédération de conteurs professionnels, auteur de contes,  Prix du Jury 2016 du concours « Fais-Moi un conte », animateur des Zapéro-contes, formé lui-même auprès d'Henri Gougaud et de Stéphane Van Hoecke.
« Cet atelier, guidé par la bienveillance, se veut un lieu d’expérimentations pratiques et ludiques devant permettre à chacun, au fil des séances, de découvrir et d’utiliser ses propres potentialités tout en acquérant des bases communes à tous ».
Le prix est de 210 euros pour la formation. Les inscriptions (maximum 12 participants) se font via le site web www.racontance.be ou via le 0477/91.04.30 (heures de bureau)
L'art du conte est un art de l'oralité et l'on pourrait écouter celui qui nous raconte en fermant les yeux. Mais le conteur, la conteuse est là devant nous. Avec des émotions, qui s'expriment dans des gestes, retenus ou pas, dans des regards complices avec le public ou posés sur les personnages de son imaginaire. Capter l'élégance, l'inspiration, l'énergie des conteurs et conteuses au-delà de leurs récits, voilà le travail entamé depuis peu par Françoise Verlaine.

·      La Formation longue de conteur-acteur  dispensée par la Maison du Conte de Bruxelles se répartit sur 3 années. Unique en Europe, elle propose un cursus complet spécifique au métier de conteur et à l’art du conte et est portée par une équipe pédagogique et des formateurs internationaux. Elle envisage une multitude d'aspects tant théorique que pratique. Prochaine rentrée: octobre 2016. Infos : 02 736 69 50 – info@maisonducontebxl.be  www.lamaisonducontedebruxelles.be

·      Les 7, 8 et 14 octobre 2016 Atelier de formation, initiation à la pratique du conte en animation par Marie Bylyna.  Public : toute personne intéressée par le conte, débutant ou initié, souhaitant utiliser le conte comme outil de sensibilisation en éducation relative à l'environnement, ou simplement pour le plaisir. Chacun sera accueilli là où il en est pour aller plus loin.
Lieu : château de AYE. 14, grand Rue 6900 Aye/ Marche-en-Famenne.
Contenu :  site de l'Institut d'Eco-Pédagogie: http://www.institut-eco-pedagogie.be
Prix : 90 euros pour les 3 jours (de 9h30' à 17h30')
Organisation, renseignements et inscriptions: (restent 3 places): +32 (0)4 3663818

·      2ième tremplin pour conteuses et conteurs en devenir au Festival de contes de Neuchâtel Les Jobelins, du 23 au 26 mars 2017. Une place est offerte à trois personnes qui projettent de se professionnaliser dans l'art du conte.  ½ heure pour présenter son travail.  Prise en charge des frais de transport européens, logement, repas, passe du festival.  Inscription jusqu'au 15 octobre 2016.  CV, lettre de motivation, vidéo de 10-15 minutes ou lien You Tube, budget de frais de transport.  +41(0)77.454.54.76; maya.hirsch@icloud.com   pierre.villars@icloud.com

·      Chiny, Cité des Contes organise le 12ième rendez-vous conte journée professionnelle
Pour postuler, il suffit de remplir le bulletin d'inscription, joindre les documents demandés et nous l'envoyer à l'adresse : communication.chiny@conte.be avant le vendredi 17 novembre 2016.
​Pour résumer, il faut envoyer : le bulletin complété, un CV artistique, un document de présentation du spectacle, un extrait vidéo du spectacle (celui qui sera présenté) d'au moins 8 min.
Les documents sont téléchargeables sur notre site www.conte.be
ATTENTION : le lien vers la vidéo doit impérativement être cliquable directement dans le mail.
Un seul spectacle est admis par personne.

·      Telle Cassandre, prophétisons… atelier d'écriture par Catherine Pierloz, le 29 octobre de 14h30 à 18h30, à  l’Aquilone ,25 boulevard Saucy 4020 Liège. Cet atelier d’écriture vous/nous mettra en transe. Nous nous frotterons à l’indicible pour en réinventer une parole annonciatrice des futurs à venir. Nos slogans seront lapidaires et prophétiques. En clair, nous partirons du présent pour penser le futur en Poètes. Les formes courtes seront privilégiées. Les mots seront à inventer pour ce qui n’existe pas encore. En d’autres mots aussi, nous partirons du futur pour penser le présent en Voyants. Nous nous abreuverons aux textes de ceux qui furent prophètes avant nous. Nous changerons leurs mots pour qu’ils soient reconnus aujourd’hui. Atelier d’écriture ouvert à tous, les visionnaires n’ont pas d’âge et pas de pré-requis. Réservations et informations : 0472 89 04 32.

·      Pour la dix-neuvième fois consécutive, le “Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles Prix du Festival interculturel du Conte  se tiendra à Chiny durant le festival d'été qui aura lieu les 08 et 09 juillet 2017. Il récompensera un conteur émergeant de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Pour participer, il suffit, après avoir pris connaissance du règlement, de nous retourner le bulletin d'inscription (téléchargeable sur notre site www.conte.be)
par mail à l'adresse : communication.chiny@conte.be
par courrier à l'adresse : Benjamin ROISEUX Chiny, Cité des Contes asbl, Rue de Lorrène, 3 6810 CHINY
Le jury sélectionnera 10 conteurs émergeants parmi les candidatures. Les lauréats auront la possibilité de raconter durant 25-30min lors du 28e Festival interculturel du Conte de Chiny
Si vous souhaitez plus d'informations, n'hésitez pas à nous appeler au 061 / 32 07 56 ou à nous écrire : communication.chiny@conte.be

·      La Grande Oreille n°65.  Brésil, contes métissés.  De nombreux contes des Brésiliens de toutes origines. Des articles passionnants.  Actus, chansons.  Une liste de quelques Festivals du conte, en France et en Belgique.  Certains sont déjà passés, leur adresse reste intéressante pour les conteurs;
Les enfants ne sont pas oubliés.  16€.
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Message important à nos amis conteurs et organisateurs de spectacle

·       Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la publication,
·       un mois plus tôt pour les formations,
·       complètes et lisibles,
·       par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg.  Tel : 04/367.27.06.
·       ou par courriel à maisonconte.liege@skynet.be                                         
·       Ne comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-même vos infos.
Idéalement, vos informations comportent:
organisateur,                            titre,                        genre d'activité,                        artiste(s),
date et heure,                           lieu,                        prix,                                       public cible,            
coordonnées pour infos et réservations,                     max. deux lignes de commentaire

N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp.
C'est vous qui nous envoyez vos informations.
Veuillez ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches, l'exploration.
Merci d'épargner le travail bénévole de la rédaction, de la correction, de l'expédition.
L'idéal pour nous, le plus sûr pour vous, c'est le copier-coller
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Spectacles - Animations - Balades

Maison du Conte de Namur

Lâcher de conteurs avec Nicole Lambert, Marianne Mongiat, Jacqueline Pierret, Sandra Delachevalerie,
Thierry de Condé, Annick Tasiaux, Micheline Boland, Louis Delville, Mireia Izquierdo, Arlette Dohet,
Michel Fostier, Estelle Lemasson, Pascale Beaumont, Marie-Claude Jaumotte, Benoît Morren, Thomas Evrard,
Yves jeunehomme, Marie-Ange Mahy, Marie-France Nizet, Vincent Monin, Jean-Marie Daemen,
France Decooman, Alexandra Gendebien, M-Cl Desmette

quand ? le 10 septembre à 15h, 15h40, 16h20, 17h, 17h40     pour qui ? – 4 ans; tt pub.5-10 ans; +11 ans/adultes
où ? Cave du restaurant A Table, Cour de Mireia, Eglise Saint Loup, Jardin du Maïeur, Librairie du Vieux quartier, Musée Archéologique, Musée des Arts Anciens, Musée des Arts Décoratifs, Musée Félicien Rops (pour adultes)
combien ? gratuit  
infos: 081/77.68.09; 0489/933.548; maisonduconte.namur@gamail.com   www.maisonducontedenamur.be
Pour célébrer le 20ième anniversaire de la Maison du Conte de Namur.  Un plan et des infos vous guideront.



Maison du Conte de Namur
Contes du dixième jour – 20ième anniversaire avec les conteurs de Tous contes fées,
Léa Tridetti et Cécile Blodeel, Philippe Casterman, Roger Janssens,
Ahmed Hafiz, France Decooman et Pascale Pezzotti, …

quand ? le 10  septembre à 20h30.                                      où ? Maison du Conte, 170/2, rue des Brasseurs, Namur.
combien ? gratuit                                                                     infos, réservation indispensable: 0489/933.548
Une soirée pour terminer en beauté la fête du vingtième anniversaire de la Maison du Conte de Namur.

Là où tremble la racine des cris par Hélène Stevens

quand ? le 11 septembre à 20 h.                               où ? Maison de la Poésie, 28, rue Fumal, 5000, Namur
combien ? gratuit
Théâtre conté par Hélène Stevens d’après  "Noces de sang"  de Federico Garcia Lorca

Courlieu                                                                                                  Cie vande la petite cuillère.

Nuit blanche, conte et musique avec Bernadette Heinrich et Chat ! Forence Cayron.

quand ? le 17 septembre à 20h                                 où ? Courlieu,  rue du Grand Philippe, 4, 1490 Court-St-Etienne
combien ? au chapeau                              infos: 0474/084021; lecourlieu.eklablog.com
 Des sons, des mots, des mélodies pour entrer dans une intrigue étonnante.  Librement inspiré des « contes du Vetala », les « vingt-cinq histoires du vampire », un recueil narratif les plus fameux de l’inde ancienne.

T'es qui toi? par Marie Bylyna

quand ? le 18 septembre à 15h00                           où ? Musée de la Vie Walonne - Cour de Mineurs 4000 Liège
combien ? non communiqué                                    pour qui ? enfants à partir de 6 ans accompagnés d'un adulte.
infos et réservation: 04/237 90 50
Dans le cadre de l'expo "HomoMigratus" au Musée de la Vie Walonne à Liège

- Insoumis.e par Emmanuel de Loeul
Trois personnages qui se refusent de se soumettre à leur destin.  Pas de leçon de morale ni d'interprétation univoque. L'optimisme rétablit le hasard, le pessimisme ouvre un espoir en creux.

- Confidences factorielles par Benoît Morren
Déboires et turpitudes des rêveurs et des chômeurs , du XXI°siècle à nos jours.
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quand ? le 27 septembre à 20h20                                        où ? Blues-sphère, rue Surlet, 37, 4020 Liège
combien ? 5€                                                                            infos: 0484/29.96.57; http://www.blues-spere.com/

Barricade
Cabaret conté par les conteurs de la Troupe des Tous Contes Fées

quand ? le 30 septembre dès 20h30                                     où ? à Barricade, 21 rue Pierreuse 4000 Liège
combien ? 3 €                                                                    infos, réservation: 0476 68 00 73
A l’occasion des 20 ans de l'Association Barricade, de la cave au grenier,  les conteurs murmureront des histoires d'ici et d'ailleurs accompagnés de musiques et de chansons


Ateliers – Formations

Aquilone                                                                                                                                             Michèle Dispa
Couleur de parole, atelier conte par Michèle Dispa

      Formule 1. 2 jeudis par mois                                                                       Formule 2. 2 lundi par mois
- le 8 septembre à 14 h 30, porte ouverte.                                               - le 5 septembre à 14h30, porte ouverte.
- Ateliers les 22 et 29 septembre.                                                            - Atelier le 12 septembre

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où ? 40, rue Dothée  4020 Liège.                                   infos: renseignements 0476- 213 079; midispa.mots@gmail.com
Apprendre à conter c'est tisser le fil des mots qui "disent" une histoire. La parole est pierre qui roule et cette pierre est précieuse.  Conter c'est cadeau offert et cadeau reçu.

Maison du Conte et de la Littérature

- le 6 septembre de 19h45 à 21h30,  Récimaginaires par Philippe Casterman. 10€/séance.  Ad. à partir de 18 ans.
      Centre Culturel de Braine-l’Alleud. 0493 196 528 ou philippe@conteetlitterature.be
Raconter des histoires, construire un Récit en le structurant, en le rendant accessible aux autres, grâce à l’imprévisible, les émotions, le rythme et la poésie, les trucs et ficelles du narrateur et l’humour. 

- le 10 septembre de14h à 18h, Conte et théâtre d'ombre avec Marcel Orban À partir de 16 ans. 
      2, rue du Blanc Bois à Perwez. 5 euros. 081/65 58 85  marcel.orban@euphonynet.be
Le théâtre d’ombres est un moyen simple, efficace et peu coûteux pour aborder le conte.

- les 13 et 27 septembre  de 19h45 à 21h30, Je raconte avec Philippe CastermanAdos et Adultes.     10€/séance.  Centre Culturel d’Ittre - 36, rue de la Montagne - 1460 Ittre. .  0493 196 528; philippe@conteetlitterature.be .
Se raconter des histoires (au sens noble) c’est important, ça peut faire avancer les choses, interpeller, questionner, ou tout simplement émouvoir.

- le 17 septembre de 10h à 15h, Habiter sa parole avec Valérie Bienfaisant. Adultes à partir de 18 ans. 45€/mois.
      4, rue du Grand Philippe 1490 Court-Saint-Etienne (Beaurieux). 0471/367 391 ou valoinval@hotmail.com
 Habiter son corps, sa parole et l’espace, habiter le temps. Contes, nouvelles, légendes, récits historiques, monologues, poèmes, … 
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infos: La Maison du Conte et de la Littérature asbl; info@conteetlitterature.be

Aquilone
De plumes et de mots, atelier d'écriture par Michèle Dispa

quand ? le 10 septembre à 14h30 PO, 1er atelier 24 septembre                               où ? rue Dothée, 40, 4020  Liège
infos: 0476 – 213 079; midispa.mots@gmail.com
Découvrir son potentiel littéraire, trouver sa propre « plume »,  par l'exemple et le partage dans un groupe bienveillant.  S'ouvrir à nos facultés d'écrire,  aller à la rencontre de nous-même, des autres.  2 samedis/mois.

Ateliers contes  par  Christian Schaubroeck

- le 14 septembre de 19h30 à 21h30, Année sur mesure, pour stagiaires confirmés.
En priorité sur les demandes des stagiaires, pour la préparation en profondeur d’un conte, la création d’un spectacle ou toute autre demande spécifique.  Exercices afin de compléter leur formation continue.

- le 21 septembre de 19h30 à 21h30,  Année 2, pour stagiaires en perfectionnement.
Approfondir les techniques pour partager les histoires qui nous font vibrer. Nourrir nos récits de notre sensibilité et de nos expériences pour trouver une gestuelle et un langage personnel.

- le 28 septembre de 19h30 à 21h30, Année 1 pour stagiaires débutants.
S’habituer à prendre la parole en public, gérer son corps, sa voix, découvrir l’art de transmettre un conte oralement, sans support écrit, se débarrasser de nos tics gestuels et de langage.
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où ? Anciennes écoles, Chiny                                                combien ? 150€
Renseignements et inscriptions: 0479/99.31.64 ou par mail accueil@lescreateliers.be

Initiation à la pratique du conte en animation (ERE) par Marie Bylyna

quand ? les 7, 8 et 14 octobre de 9h30' à 17h30'            où ? 14, grand Rue 6900 Aye Marche-en-Famenne.
combien ? 90 euros pour les 3 jours                                  pour qui ? toute personne intéressée par le conte
infos inscription: +32 (0)4 3663818; http://www.institut-eco-pedagogie.be
Débutant ou initié, souhaitant utiliser le conte comme outil de sensibilisation, ou simplement pour le plaisir. Chacun sera accueilli là où il en est pour l'amener plus loin.


Formation au conte par Dominique Brynaert (voir p. 3.)

quand ? le 23 octobre                                                             où ? à Bruxelles
combien ? 210€                                                                       infos, inscriptions: www.racontance.be  0477/91.04.30

Telle Cassandre, prophétisons par Catherine Pierloz (voir p. 3.

quand ? le 29 octobre de 14h30 à 18h30                       où ? l’Aquilone ,25 boulevard Saucy 4020 Liège
Réservations et informations : 0472 89 04 32.

Veillées – Scènes ouvertes

Ces veillées sont des réunions amicales et conviviales, où tout le monde peut conter, éventuellement après inscription.

v Organisée par la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers, le 7 septembre à 20h, la Veillée du 7 – scène ouverte, au Théâtre à Denis, 302, rue Ste Marguerite, 4000 Liège.  2€.  Pas de réservation.  Infos: 04/367.27.06; maisonconte.liege@skynet.be (Voir p. 2.)

v Comme le 10 de chaque mois, le 10 septembre à 20h30, Contes du dixième jour, organisé par la Maison du Conte de Namur, rue des Brasseurs, 170 à 5000 Namur.  Paf: 3€ pour tous. Pour raconter, s’inscrire au 0489 933 548. info@maisonducontenamur.be

v Organisé par Racontance, Zapero-Contes Charleroi, le 9 septembre, comme chaque 2ième vendredi du mois, à L’Impasse Temps, 61 rue de Dampremy, 6000 Charleroi.  Pour conter, s'inscrire sur racontancecarolo@gmail.com    Renseignements supplémentaires www.racontance.be 

v Organisé par Racontance, le 16 septembre  à 20h00,  comme le 3ième vendredi de chaque mois, Les Zapéro-contes, à la Fleur en Papier Doré, rue des Alexiens, 53, à 1000 Bruxelles. Entrée gratuite.  Maximum 9 inscrits. Infos: 0474/94.90.69 - racontance@hotmail.com www.racontance.be   Pour conter, s'inscrire sur racontance@hotmail.com
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Agenda de septembre 2016


A=animations;  B=balade; C=conférence;  D=Danse; E=exposition; F=formation; Fl=festival ;
J=journée professionnelle; M=musique; R= repas;  S=spectacle; V=veillée-scène ouverte

£ F      05      Couleur de parole, formule 2, Liège. Voir p. 5.
£ S      06      Récimaginaires, Braine l'Alleud. Voir p. 6.
£ V     07      La Veillée du 7 – scène ouverte, Liège.  Voir p. 1 et 7.
£ F      08      Couleur de parole, formule 1., Liège. Voir p. 5.
£ V     09      Zapéro-contes Charleroi, Charleroi. Voir p. 7.
£ SA   10      Lâcher de conteurs, Namur. Voir p. 4.
£ V               Contes du dixième jour, Namur. Voir p. 5 et 7.
£ F               Conte et théâtre d'ombre, Perwez. Voir p. 6.
£ A               De plume et de mots, Liège. Voir p. 6.
£ S      11      Là où tremble la racine des cris, Namur. Voir p. 5.
£ F      13      Je raconte, Ittre. Voir p. 6.
£ F      14      Année sur mesure, Chiny. Voir p. 6.
£ V     16      Les Zapéro-contes, Bruxelles. Voir p. 7.
£ SM   17      Nuit blanche, Court-st-Etienne. Voir p. 5.
£ F               Habiter sa parole, Court-St-Etienne. Voir p. 6.
£ SA   18      T'es qui toi ?, Liège. Voir p. 5.
£ F      21      Année 2 pour stagiaires en perfectionnement, Chiny. Voir p. 6.
£ S      22      Insoumise – Confidences factorielles, Liège. Voir p. 5.
£ F      27      Je raconte, Ittre.
£ S      28      Année 1 pour stagiaires débutants, Chiny. Voir p. 6.
£ S      30      Cabaret conté, Liège. Voir p. 5.

            octobre
£ F      7 -8,14  Initiation à la pratique du conte en animation, Aye. Voir p. 6.
£ F      23        Formation au conte, Bruxelles. Voir pp. 3 et 6.
£ F      29        Telle Cassandre, prophétisons, Liège. Voir p. 6.
_______________________________________________________________________________________? C'est au naturel, dans sa plus grande sobriété, que le conte se déguste le mieux.  Joël Smetes
Conte présenté par Catherine Pierloz lors de la cérémonie d'adieu à Geneviève Glineur

La femme aux mains de lumière



Dans la montagne verte fut autrefois la citadelle d’un guerrier à l’âme forte nommé Psébadé, et de son épouse Adaya, belle comme un soleil. Cette demeure sauvage était bâtie au bord d’un torrent impétueux et profond. C’était une retraite sûre. Psébadé n’y craignait personne.
Quand il partait en expédition, Adaya s’asseyait à la fenêtre de sa plus haute tour, tendait ses mains au-dehors et éclairait son chemin. Car cette femme incomparable avait le pouvoir de faire jaillir la lumière de ses doigts blancs. Elle assurait ainsi les pas de son époux, tandis qu’il descendait dans la brume de l’aube vers les plaines fertiles. Et quand, la nuit, l’ennemi aux trousses, il revenait chargé du butin de ses razzias, elle lançait un pont de toile au travers du torrent et l’illuminait puissamment. Dès que Psébadé avait passé ce pont, elle s’empressait de le relever, puis à la hâte cachait ses mains rayonnantes. Alors ceux qui le poursuivaient se perdaient dans les ténèbres et, mouillés de l’écume des cascades qu’ils n’osaient traverser, ils s’en retournaient à grand-peine chez eux.
 Or, il advint que ses exploits enviables gonflèrent Psébadé d’orgueil bavard, au point qu’un jour de festin parmi des voyageurs de passage il se prit à s’enflammer de ses vantardises.
― Qui pourrait me vaincre ? dit-il. Personne. Même du pays des géants cyclopes, je reviendrai vivant et riche, s’il me prenait fantaisie d’aller piller chez eux. Hier encore, j’ai franchi le torrent avec dix-huit chevaux pommelés et vingt et une vaches dérobées dans la plaine. Aucun de ceux qui me couraient au train (ils étaient plus de cent) n’a pu me rejoindre !
Adaya, l’entendant ainsi parler, baissa le front et murmura soudain renfrognée :
― Ne suis-je donc pour rien dans tes faits d’armes ?
Psébadé la toisa un moment en silence puis répondit, les sourcils joints et la bouche   arquée :
― Je vais seul en razzia. Marches-tu à ma place ? Est-ce ta vie ou la mienne que les flèches menacent ? Tais-toi donc femme, tu ne sais ce que tu dis.
― Homme, ta vanité me fait honte, gronda la belle Adaya, relevant fièrement la tête. Il est des héros plus braves que toi dans le monde.
Psébadé, cognant des deux poings sur la table, se leva, le cœur troué de rage.
― Tu sauras bientôt quelle est ma vraie valeur, dit-il.
Sur l’heure, il sella son cheval et s’en alla.
 Cette fois, il se perdit inexplicablement. Il erra, de jour en jour plus amer. Partout où le hasard le conduisit, il fut repoussé. Il ne put piller que maigre pitance. Sa monture se traîna bientôt sur les chemins pierreux, prise d’étrange fatigue, et sa belle pelisse de feutre, délavée par les pluies et les soleils, se fendit au milieu du dos. Alors, à bout de forces, il décida de rentrer chez lui.
Pour ne point revenir bredouille sur le chemin du retour il attaqua un village aux enclos foisonnants de bétail. Il ne put rien voler et se trouva poursuivi par une meute de guerriers aux chevaux vifs. Une nuit, Adaya, du haut de la tour où elle s’était enfermée, l’entendit appeler à l’aide, de l’autre côté du torrent. Elle contempla sur ses genoux ses mains de lumière, mais ne bougea pas, pensant qu’il devait vaincre seul les ténèbres, puisqu’il en avait ainsi décidé. Elle attendit, guettant le bruit de la porte et le pas ferré de son époux sur les dalles. Le silence s’obstina.
Alors, prise d’inquiétude, elle vint à la fenêtre, ouvrit le volet, tendit au-dehors ses doigts éblouissants. Le bord du torrent était désert. Au loin, vers les terres basses, elle vit une tache noire sur une vaste pierre plate. Elle sortit à la hâte et, bondissant de rocher en buisson le long de la rive, elle parvint toute échevelée où était le corps de Psébadé que le courant tumultueux avait emporté. Il était mort. Elle poussa un hurlement de détresse et d’effroi, s’abattit sur lui et le tint embrassé jusqu’à l’aube. Quand le jour vint, elle l’ensevelit, s’agenouilla sur sa tombe et pleura. Elle resta ainsi sept jours et sept nuits, le visage dans ses mains.
 Au matin du huitième jour, vint à passer un cavalier. Il était beau et large. Sa chevelure brillait au soleil neuf. Voyant cette belle femme perdue dans son chagrin, il mit pied à terre et lui demanda pourquoi elle se lamentait ainsi.
― Qu’importe, lui dit-elle. Tu ne peux rien pour moi. Passe ton chemin.
L’homme lui répondit :
― Secourir une femme dans la peine porte chance aux aventureux. Réfléchis. Dans une heure, je reviendrai. Alors tu me diras quelle douleur te tient, et je t’aiderai.
Il remonta en croupe et s’en fut le long du torrent.
Adaya le suivit des yeux. Elle le vit bientôt pousser son cheval dans les eaux tourbillonnantes. Elle pensa : « Il va se noyer. » Elle voulut lui crier de prendre garde. Elle n’en eut pas le temps. La monture et le cavalier, ruisselants d’écume, déjà reprenaient pied sur l’autre rive. « Quelle vaillance ! se dit-elle. Le héros que je pleure fut moins brave que lui, pour mon malheur. Par la souveraine des mers et des rivières, il faut que j’éprouve cet homme ! » Elle releva la tête, ouvrit les bras et pria ainsi le Ciel :
― Déesse terrible et généreuse, fais que le jour s’obscurcisse, que la tempête gronde, que les éclairs déchirent les nuées, que les cascades submergent les terres !
 La sévère dame des rivières l’exauça. À peine Adaya avait-­elle parlé que de lourds nuages s’élevèrent, effacèrent la lumière du jour, tombèrent en aveuglants déluges. Dans le fracas de la tourmente, la femme aux doigts de lumière, courbée sur la tombe de son époux, entendit soudain un galop crépitant. Elle se redressa et vit au travers de l’averse le cavalier accourir à nouveau vers elle.
― Pourquoi es-tu revenu ? lui cria-t-elle.
Il lui répondit en riant :
― Pouvais-je t’abandonner dans une pareille tempête ?
― Tu as risqué mille morts à franchir deux fois ce torrent. Vois comme il est furieux.
― Ce n’est pas moi qui l’ai franchi, c’est mon cheval, dit l’homme, riant de plus belle.
 Cette réponse plut à Adaya. Elle baissa la tête pour dissimuler la lueur de ses yeux. Le cavalier s’assit à côté d’elle et couvrit ses épaules de son vaste manteau. Alors, tout soudain, la pluie cessa, les nuages se dispersèrent, le soleil à nouveau brilla, haut dans le ciel, et la terre alentour verdit. Seul, le sol de la tombe resta aride et noir.
― Regarde, dit Adaya. Tout, autour de nous, semble éprouver du bonheur à vivre. Tout a fleuri en un instant, sauf ce carré de terre où est un mort. Pourquoi ?
― Parce que celui qui est couché-là n’aimait que lui-même, répondit l’homme. Il n’aimait pas la vie.
Adaya baissa la tête et murmura :
― Celui qui est couché là m’aimait et je l’aimais. Il était mon époux.
― Tu l’aimais, mais il ne t’aimait pas, dit l’homme. S’il t’avait aimée, sa tombe se serait couverte de fleurs.
Il regarda la jeune femme, lui sourit. Un long moment elle le regarda aussi.
― Comme ta chaleur est bonne, dit-elle.
Puis elle sortit brusquement de l’abri du manteau et se mit à disperser à grands gestes rageurs le tertre qu’elle avait élevé. Son compagnon lui demanda pourquoi elle se prenait ainsi de fureur. Elle gronda :
― Cet homme qui n’aimait que lui ne mérite pas qu’on se souvienne de sa vie.
― Tu as pris une peine inutile à élever cette tombe, lui dit le cavalier. Tu prends une peine inutile à la détruire. Qu’elle demeure telle qu’elle est et, en la voyant stérile, que rougissent de honte ceux qui n’aiment qu’eux-mêmes.
 L’homme aux mains puissantes et la femme aux mains de lumière se levèrent et s’en furent ensemble le long du torrent, sous le soleil paisible. 

Henri Gougaud in L’Arbre aux Trésors, Paris, Éd. du Seuil, 1987



Après le conte La femme aux mains de lumière



Des histoires…
Geneviève aimait les histoires. Elle racontait des histoires.
Une histoire, ça vous ouvre des horizons, des espaces à explorer, un monde à habiter.
Mais en toute liberté. Parce qu’une histoire, ça ne s’impose pas, ça ne fait que passer.

Le conteur ou la conteuse, c’est un passeur.
Une histoire passe, la conteuse s’en saisit – non ! l’histoire se saisit d’elle ; alors elle l’habite, elle en découvre les recoins secrets, la décore à sa façon, puis la passe à d’autres, avec son cœur.
C’est sa manière à elle d’aimer même celles et ceux qu’elle ne connaît pas : elle donne son cœur, tapi au creux de l’histoire qu’elle raconte, mais l’air de rien, discrètement, avec un sourire, comme en passant. Comme le semeur de la parabole, généreusement, elle sème à tous vents, dans l’espoir que quelque graine germera, mais sans savoir où, ni quand, ni comment.
Pour aimer vraiment les histoires, pour les prendre au sérieux au point d’avoir envie de les passer, il faut aimer la vie.
Parce qu’une histoire, c’est un peu comme la vie : cela vient d’ailleurs, c’est neuf, inattendu, cela apporte de l’improbable… C’est pour cela qu’une histoire peut étonner, bousculer, bouleverser sans crier gare.
Aimer les histoires, c’est prendre le risque de la nouveauté, accepter le dépaysement, l’inconfort ; c’est prendre le risque de s’ouvrir à de l’autre, de se laisser toucher par l’autre, changer par lui.
L’histoire de La femme aux mains de lumière qui vient d’être racontée le suggère : aimer la vie, c’est aimer autre chose que soi. L’altérité, ce sont les mains de lumière qui assurent nos pas quand nous partons au petit matin dans la brume et nous font un pont de toile pour franchir les torrents au retour.
Même s’il est de moins en moins facile de l’admettre aujourd’hui, sans les autres, nous ne serions pas celle ou celui que nous sommes, sans leur présence aimante ou dérangeante, sans leur résistance affectueuse ou embêtante, sans leur différence stimulante ou irritante.
Se croire invincible, autosuffisant, et vouloir le prouver aux autres – sans voir qu’en réalité, c’est à soi-même qu’on veut le prouver –, c’est là un chemin d’errance, de mort ; une attitude vaine et stérile, comme le tertre de Psédabé où rien ne fleurit.
Refuser que la vie vienne à moi à travers l’autre, c’est une absurde vanité. Et c’est vrai pour les collectivités autant que pour les personnes !
À l’heure où tant de choses poussent les êtres humains à s’enfermer dans leur tour d’ivoire, dans un monde à la pensée unique, à l’heure où les identités meurtrières semblent renaître de partout, le conte de La femme aux mains de lumière est d’une singulière actualité.
Ah ! Si nous pouvions entendre cette histoire qui avait tant frappé Geneviève comme un appel à aimer la vie en vérité, comme un appel à aimer autre chose que nous, autre chose que ce qui nous ressemble…

André WENIN – Août 2016.


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Conte inventé par les petits spectateurs de la Scène ouverte organisée par les Paroliers de l'Invisible, le 21 août à Mons au Jardin suspendu, rue de la Boulangerie. Pierre de Landes lance l'idée de créer un conte. (J'espère que ma mémoire est fidèle – MCD)

Le chevalier sans cheval



Il était une fois un chevalier.  Le chevalier n'avait pas de cheval.  Dans le pays où habite le chevalier, il n'y a pas de cheval, pas d'âne non plus.  Le chevalier a une femme et deux enfants, un garçon et une fille.
Le chevalier se met en route pour aller chercher un cheval.  Il voyage sur un chameau.
- Combien de bosses ?
- Deux.  S'il n'en n'avait qu'une, ce serait un dromadaire. (pas dit mais largement sous-entendu: il faut tout expliquer aux grandes personnes)
Le chevalier traverse le désert.  Il arrive à une oasis.  Le chevalier a faim, est fatigué.  Un Djinn apparaît:
- "On n'entre pas ainsi chez moi.  Tu dois payer."
- "Que veux-tu ?"
- "Ton chameau."
Le chevalier donne son chameau, mange, dort.  Le lendemain matin, il s'en va par le désert.  Il siffle, le chameau arrive.  Il a été dressé comme ça.  Le chevalier arrive à l'oasis de l'aigle.  L'aigle veut l'aider.  Il étend ses grandes ailes, le chevalier monte sur son dos.    L'aigle le conduit au Pays de la Pluie.  Au Pays de la Pluie, l'herbe est haute, bien verte.  Des chevaux paissent.  Il envoie une lettre à sa femme: "Viens me rejoindre avec les enfants, j'ai trouvé le Pays des chevaux."



Le chien et l'homme



Autrefois, il y a bien longtemps, au commencement du monde, le chien vivait seul dans la taïga. A vivre seul, on vit sans joie. Il vous vient des peurs et des idées noires. A vivre seul, le chien s'est ennuyé. Tellement, qu'il se dit:
- Ça ne peut pas durer comme ça. Sinon, je vais mourir de tristesse. Il me faut un ami!
Et il part à travers la grande forêt du nord, à la recherche d'un ami.
Il rencontre le lièvre. Il lui dit:
- Lièvre, si j'osais, je te demanderais bien quelque chose.
- Ose ! Demande toujours, nous verrons bien !
- Je cherche un ami. Voudrais-tu que nous vivions ensemble? Voudrais-tu que nous soyons amis, toi et moi ?
- Oh ! oui, je veux bien,
Et le chien part avec le lièvre, vivre dans la maison du lièvre.
Le soir, ils sont couchés et dans la nuit, le chien entend un bruit. Qu'est-ce que c'est ? Peut-être un bruit quelconque de la forêt la nuit: un cri d'oiseau chasseur, la chute d'une branche morte, l'aboi d'un renard. Peut-être quelque rôdeur qui cherchait un mauvais coup à faire. Le chien  aboie. Le lièvre se réveille en sursaut:
 - Tais-toi! Qu'est-ce qui te prend, de faire ce vacarme ? Si tu aboies, le loup va t'entendre, il viendra nous manger ! N'aboie pas comme ça ! Tais-toi !
Le chien pense:
- Quel peureux, ce lièvre ! Je ne peux pas rester avec lui ! Je ne veux pas d'un ami sans courage ! Peut-être que le loup est courageux, lui !
Et le lendemain matin, le chien quitte le lièvre. Il s'en va par la taïga à la recherche du loup.
Il le rencontre:
- Loup, j'aurais une proposition à te faire. Je cherche un ami. Si tu voulais, nous habiterions ensemble. Si tu voulais, nous serions amis, toi et moi.
- Bonne idée !
Et le chien part avec le loup, vivre dans la maison du loup.
Le soir, ils sont couchés et dans la nuit, le chien entend un bruit. Qu'est-ce que c'est ? Peut-être un bruit quelconque de la forêt la nuit. Peut-être quelque rôdeur cherchant un mauvais coup à faire. Le chien aboie.
- Tais-toi, voyons ! Si tu aboies, l'ours va venir et il va nous manger. N'aboie pas comme ça ! Tais-toi !
Le chien pense:
- Le loup est donc aussi peureux que le lièvre ! Je ne vais pas rester avec lui ! Je ne veux pas d'un ami sans courage ! Peut-être que l'ours est courageux, lui.
Et le lendemain matin, le chien quitte le loup. Il s'en va par la taïga à la recherche de l'ours et il le trouve.
- Ours, je cherche un ami. Est-ce que ça te dirait, que nous vivions ensemble ? Aimerais-tu que nous soyons amis, toi et moi ?
- Oh, oui, ça me plairait bien.
Alors le chien part avec l'ours, vivre dans la maison de l'ours.
Le soir, ils sont couchés, et dans la nuit le chien entend un bruit. Qu'est-ce que c'est ? Peut-être un bruit quelconque de la forêt la nuit. Peut-être quelque rôdeur qui cherchait un mauvais coup à faire. Le chien aboie.
-Tu es fou ! Tais-toi donc ! Si tu aboies, l'homme va venir et il va nous tuer, avec son bâton qui crache du feu et qui est terrible ! N'aboie pas comme ça ! Tais-toi !
Le chien pense:
-L'ours est aussi poltron que le lièvre et le loup. Je ne resterai pas avec lui. Je ne veux pas d'un ami sans courage. Peut-être que l'homme est courageux, lui.
Et le lendemain, le chien quitte l'ours. Il part par la taïga à la recherche de l'homme et au bout d'un certain temps, il le  trouve:
- Homme, si tu voulais m'écouter, j'aurais à te demander quelque chose.
- Parle, je t'écoute !
- Je cherche un ami. Voudrais-tu que nous vivions ensemble? Je pourrais t'accompagner à la chasse ou garder ta maison. Voudrais-tu que nous soyons amis?
- D'accord ! Viens avec moi !
Et le chien part avec l'homme, dans la maison de l'homme. Le soir, ils sont couchés et dans la nuit, le chien  entend un bruit. Qu'est-ce que c'est? Peut-être un bruit quelconque de la forêt la nuit. Peut-être quelque rôdeur qui cherchait un mauvais coup à faire. Le chien aboie. L'homme se réveille:
- Tu entends quelque chose, mon chien? Alors, aboie plus fort ! Aboie ! Si c'est un voyageur égaré qui appelle à l'aide, que ta voix le guide vers notre maison! Si c'est un rôdeur cherchant un mauvais coup à faire, fais-lui peur ! Chasse-le ! Aboie plus fort, mon chien, aboie !
Alors, le chien est content.  Il se dit:
- L'homme est bon. L'homme est courageux. L'homme n'a peur de rien. C'est l'ami que je cherchais. C'est l'ami qu'il me faut. Je vais rester avec lui!
Et le chien est resté avec l'homme. Le chien est resté dans la maison de l'homme.  Et il y est toujours.

D'après Contes de la Taïga, Russie Virtuelle



Deux chevaux



Deux chevaux sont amis: un cheval de maître et un cheval de paysan.  Ils bavardent volontiers. Mais un jour:
- "Tu n'es pas de race, tu tires le chariot, la charrue, la herse.  Souvent, tu n'as que de la paille à manger.  Moi, je tire une belle voiture, je ne mange que de l'orge.  Mes jambes sont belles et fines, mes sabots sont brillants, les tiens sont pleins de boue.  Je suis cambré comme un cygne, j'ai une tache blanche au front.  Qui de nous deux est le plus beau ?
- "Toi, sans discussion;"
- "J'ai le pas léger et rapide, le sol file sous mes pas.  Tu ne saurais en faire autant."
- "Hélas !"
- "Tu ne vas pas plus vite qu'un escargot."
- "Je crois quand même que je distancerais."
Les deux chevaux conviennent d'un concours.  Ils tourneront en rond jusqu'à la défaite de l'un d'eux. Le cheval de maître a rapidement trois tours d'avance sur le cheval de paysan.
- "Tu ne veux pas souffler un peu ?"
- "Ne t'inquiète pas."
Le cheval de maître commence à haleter, il fait des faux pas.  Trouve chaque fois une excuse.  Au huitième tour, le cheval de paysan dépasse le cheval de maître.
- "Tu es fatigué ?"
- "Je réfléchis."
Au neuvième tour, le cheval de maître s'écroule.
- "Tu te sens mal ?"
- "Une mouche m'importune.  Quand je l'aurai chassée, je reprendrai la course.  Nous avons tout notre temps."
- "C'est vrai."  Le cheval de paysan continue à trotter
- "C'est l'heure de déjeuner."  Le cheval de maître va brouter dans les buissons.  Le cheval de paysan trotte.
- "Je commence seulement à m'échauffer.  Encore dix tours, et puis encore dix tours et on verra."
- "Je te demande pardon, plus jamais je ne crânerai."

D'après Contes des pays baltes, contes estoniens, lettons, lituaniens, Edition du Progrès, Moscou, 1975.



Le livre



Vers l'an 1000 de notre ère, à Bagdad, il était un calife du nom de Al Ma'mum..  Il était prêt à respecter et à financer les mathématiciens que s'ils prouvaient leur utilité.  Il convoque celui qui a la plus grande réputation: al-Khwrizmi, natif d'Asie Centrale.  Le calife lui donne pour mission de rendre plus clair ce qui est obscur et de faciliter ce qui est difficile.  al-Khwrizmi reste enfermé au cœur de la Maison de la Sagesse pendant deux années.  Personne ne pouvait le déranger.
Il sort enfin, des feuillets en main, qu'il présente au calife.
- "J'espère que tu ne vas pas me décevoir."
- "Mon livre est un abrégé de toutes les opérations de calcul dont les hommes ont besoin pour leurs partages et leurs jugements, leurs commerces et toutes leurs transactions, l'arpentage, les canaux et toutes sortes d'autres techniques."
Il a inventé l'algèbre, al Jabr. 

D'après L'entreprise des Indes d'Erik Orsenna, de l'Académie française, Stock-Fayard, 2010.



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