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mardi 1 juillet 2025

Mensuel Juillet 2025 - N°391

 

Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,

les conteurs et les raconteurs.

Juillet 2025 – N°391

P 912122 Bureau de dépôt CHAUDFONTAINE 4050  

Editeur responsable : Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg

 

Au sommaire, ce mois-ci:

- Articlse

- Spectacles – Veillées – Balades

- Formations

- 6 histoires      

 


La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

391ième Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes

 

quand ? le vendredi 11 juillet à 19h         où ? Parc de Colonster, avenue des Érables, 4000 Liège

combien ? 4€                                         pour qui ? tout public

inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com;     pas d’inscription pour assister.

infos : 0497/61.51.05, 0476/65.37.83

Nous avons pris nos marques dans le parc de Colonster.  Le thème proposé : l’âne, les ânes.  Sans vous obliger.  Dans la belle nature, autour de votre inspiration à vous.

 

Maison du Conte de Liège                                                                                          Festival de Chiny

 

Potée de contes à la liégeoise par les conteurs de la Maison et leurs amis

 

quand ? le12 juillet à 17h30, et 13 juillet à 11h30,14h30, 16h30      où ? Place du Noyer, Chiny

combien ? gratuit                   infos : 0497/61.51.05, 0476/65.37.83 ; maisonconteliege@gmail.com

Décontraction, bonne humeur, émotion.  Moments complices agrémentés de musique.

Apéritif convivial offert, de 12 à 13h, dimanche 13 juillet.  Voir p. 6.

 

La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

392ième Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes

 

quand ? le vendredi 7 août à 19h         où ? Parc de Colonster, avenue des Érables, 4000 Liège

combien ? 4€                                         pour qui ? tout public

inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com;     pas d’inscription pour assister.

infos : 0497/61.51.05, 0476/65.37.83

Nous sommes bien dans le parc de Colonster.  Le thème proposé : la mer.  Sans vous obliger.  Dans la belle nature, autour de votre inspiration à vous.

 

L’âne

Edito

 


Tout le monde a en tête l’image d’un âne. Animal gris, doux, réputé têtu, tirant une carriole ou portant de lourdes charges.

Qui n’a pas laissé à côté de ses pantoufles une carotte pour l’âne de St-Nicolas et une petite goutte pour le grand saint ? Sans oublier l’âne de la fuite en Égypte réchauffant ensuite l’enfant nouveau-né dans la crèche…

L’âne est le compagnon de l’homme depuis des temps très anciens. Il a été utilisé comme symbole, symbole ambigu puisqu’il peut représenter le Bien (humilité et patience) soit le Mal (entêtement et bêtise). Les chrétiens l’ont même associé à la lubricité et à l’obscénité.

L’âne apparait déjà dans les Fables d’Ésope, plus tard dans celles de Jean de La Fontaine et chez les auteurs classiques comme Victor Hugo, Alphonse Daudet et la comtesse de Ségur (Mémoires d’un âne) par exemple. Il existe de nombreux contes où un âne intervient, notamment avec Nasreddin Hodja.  Il est aussi présent en musique, « Le petit âne gris » chanté par Hugues Aufray et encore plus tard au cinéma dans le film d’animation Shrek !

 

Bien qu’associé à la bêtise (bonnet d’âne sur la tête des cancres à l’école), l’âne est un animal intelligent, pourvu de grandes capacités d’apprentissage, capable de résoudre des problèmes complexes et de mémoriser des informations sur le long terme.

Sa grande prudence et sa faculté d’analyser les situations lui ont collé une réputation de têtu alors qu’il s’agit d’un instinct de survie développé au fil des générations.

 

Qui ne connait pas le cri de l’âne, le braiement ? Cri pouvant être entendu à plusieurs kilomètres à la ronde et moyen donc très efficace de communication.

L’âne n’est donc pas qu’un simple animal de bât, il est attachant, sensible et intelligent.

Cléopâtre était, parait-il, friande de bains de lait d’ânesse et de nos jours, on trouve encore des savons et autres produits de beauté au lait d’ânesse.

 

Dans notre langue, il existe de nombreuses expressions parlant de l’âne, souvent à connotation négative comme « espèce d’âne bâté, têtu comme un âne ». Certaines de nos rue sont pourvues de « dos d’âne » ou casse-vitesse ; des personnes passent du coq à l’âne dans leurs conversations et on crie « haro sur le baudet » sur d’autres.

Bref, l’âne fait toujours partie de nos vies !     Marie-Noëlle HERBIET, d’après Internet


 Nouvelles du monde du conte, de la politique de la culture

 

·  A quels opérateurs culturels est distribué l’argent de la culture ? Sur un budget de 14,3 milliards, la culture est financée au sens large de 1,2 milliards en 2024.  Le pouvoir politique fixe les grandes orientations de chaque secteur.  La jeunesse et l’éducation permanente raflent la mise.  Le budget « conte » est en diminution, comme celui des centres culturels et des bibliothèques.

Quelle est la fréquentation de la culture ? Pour les arts de la scène, la majorité du public est scolaire.  L’essentiel de la fréquentation est hors des centres culturels.  5,25 millions d’entrées en général.

Extraits d’un article long et général d’Alain Lallemand in Le Soir du 19 juin 2025

 

·  Je suis un conteur participant à l'atelier artistique de Michel Hindenoch et je vous contacte pour vous présenter un projet de plateforme audio de contes que je développe avec un autre conteur belge, Denis Latour (qui est aussi informaticien). Cette plateforme audio s’appellera Oraconte et son but est d'aider davantage les artistes à apporter le magnifique trésor des contes vers la majorité du public francophone qui ne se déplace pas ou peu jusqu’aux scènes artistiques. 

Notre objectif est de proposer sur Oraconte des enregistrements sonores de contes merveilleux, de contes facétieux, de contes de sagesse et de légendes des peuples du monde entier racontés en français. Dans un premier temps, Oraconte sera accessible en application téléphonique et peut-être ensuite aussi en version pour ordinateur.

En développant une application de contes, notre démarche vise à favoriser un cercle vertueux entre la diffusion des contes à grande échelle, la promotion des artistes et l’engouement du public. À terme, nous souhaiterions que la plateforme soit destinée à la francophonie internationale aussi bien au niveau du public que des artistes. Sur l’application, un mode « freemium » donnera accès gratuitement à une partie des contes, tandis qu’un mode payant « premium » permettra d’écouter l’ensemble des contes avec des fonctionnalités avancées. Les revenus générés permettront de rémunérer les artistes avec des royalties. La plateforme publiera l'agenda des artistes qui le souhaitent et elle proposera aussi la possibilité de les inviter pour des prestations à domicile ou pour d’autres évènements. Oraconte servira ainsi à faire connaître l’art du conte à un plus grand public en valorisant les contes et les artistes, nous sommes convaincus que cette plateforme numérique contribuera à accroître l’affluence vers les spectacles, festivals, soirées et balades de contes.

Pour développer Oraconte en l'ajustant aux besoins réels des artistes, nous souhaiterions commencer par proposer un questionnaire aux conteu.r.ses pour sonder et évaluer leur intérêt vis-à-vis de ce que Oraconte peut proposer. Voici le lien sur lequel les artistes pourront répondre directement au questionnaire : https://form.dragnsurvey.com/survey/r/cea1d660  chibambo@hotmail.com


Spectacles – Veillées – Balades

  

Volubilis

 

- le mercredi 2 juillet à 14h, Tant que la terre te portera par Caroline Etienne (univers sonore),

       Jacinthe Mazzocchetti  écits), Julie Renson (conte). Tous publics dès 7 ans. Gratuit.

       B3, Centre de Ressources (La Scène), Place des Arts, 1, 4020 Liège.

       Infos et réservation : poleenfants@leb3.be ou 04 279 53 33

Un spectacle sur les chemins de l’exil à vivre et à partager.

 

Théâtre de la Parole

Festival Paroles de Résistance

3 au 5 juillet 2025

 

- le 3 juillet à 18h, Les inattendus par Marie-Noëlle Baquet, Marta Campas Celorico, Alice Martinache

     Infos, réservations : http//www.theatredelaparole.be/produit/les-inattendus-variation-2/ 

Spectacle déambulatoire. Récits de femmes sur la maternité, échos à ce qui a de plus surprenant à devenir parent.

Mettre au monde, faire naître ne va pas de soi.

 

- le 3 juillet à 20h, Ressentir de la joie ? par Odile Burley et Nina Eeklaer.

     Infos, réservations : https//www.theatredelaparole.be/produifil-route-3-juillet/

La danse de la joie.  Un jeu, questions et percussion

 

- le jeudi 3 juillet à 20h30, Jaurès raconté par son peuple par Olivier de Robert.  A partir de 12 ans.

     Infos, réservation : https//www.theatredelaparole.be/produit/jeures-raconte-par-son-peuple/

Sans artifice, un personnage presque légendaire, à travers les émotions de ceux qui furent son peuple.1

 

- le 4 juillet à 18h, Lecture du journal de Hossam par Claudine Aerts et Philippe Demoulin

     Informations, réservations : https//www.theatredelaparole.be/produit/lecture-du-journal-de-hossam/

Journal de bord sur son vécu au quotidien lors de l’invasion de Gaza.  Un livre a été édité.

 

- le 4 juillet à 19h, Lettres de Palestine par Jiha Darwich.  A partir de 13 ans.

     Infos, réservations : https//www.theatredelaparole.be/produit/lettres-de-palestine/

Archives et témoignages, femmes et hommes qui font face à un siècle de tentative d’effacement.

 

- le 5 juillet à 11h, Peik la malice par Philippe Imbert.  A partir de 5/6 ans.

     Infos réservation : https//theatredelaparole.be/produit/peok-la-malice/

Un roi idiot, une princesse naïve, une commère un peu sotte.  Peik passe son temps à leur jouer des tours.

 

- le samedi 5 juillet à 13h, Il y en a un peu plus, je vous le mets quand même ?

     Par Sophie Clerfayt et Pascale Delagnes.  Pique-nique conté

     Infos, réservations : https//www.theatredelaparole.be/produit/fil-rouge-5-juillet-15h30/

Manger joyeusement sur l’herbe avec des contes, des récits d’aventure, des histoires savoureuses.

 

 - le 5 juillet à 16h, L’inattendu par Nathalie de Pierpont.

     Infos, réservation : https//www.theatredelaparole.be/produit/linattendu-spectacle-de-nathalie-de—pierpont/

Histoires vraies, expériences improbables, anecdotes burlesques, … tirées au sort par le public

 

- le samedi 5 juillet à 19h, Princesse par Philippe Imbert. A partir de 12 ans.

     Infos, réservations : https//www.theatredelaparole.be/produit/princesse/21h,

Fille ou femme d’in prince, fille d’un souverain mais pas que.  Elle doit être douce, chaste, translucide. …

 

- le samedi 5 juillet à 21h, Zet – Beat Time, par Zouk et T.A., spectacle concert.

     Infos, réservations : https//www.theatredelaparole.be/produit/zt-beatume/

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Théâtre de Parole, 7D, rue du Rouge-Cloître, Auderghem, Bruxelles.

 

Maison du Conte de Charleroi

 

- le vendredi 4 juillet à 18h00, QUARTIERS LIBRES,

Présentation improvicontée du défilé de mode

 

- le dimanche 6 juillet de 14 à 18h00, Contes d'été avec Pascalou. 

     pour les familles dans le cadre enchanteur du Parc Bivort.

 

- le vendredi 11 juillet à 18h00, BALADE CONTÉE. Gratuit.

     Réservation à la bibliothèque de Courcelles

Balade contée dans le parc de Courcelles pour les 2,5/5 ans

 

- le samedi 19 juillet à 10h et 11h, LECTURE VIVANTE, CONTES ET ÉVEIL MUSICAL

      Réservation bibliothèque de Pont à Celles

Lecture vivante, contes et éveil musical à la bibliothèque de Pont à Celles pour les 0/5 ans

 

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Festival du conte de Chiny

- le dimanche 13 juillet à 11h30, 13h00, 16h00, 18h00, CONTE par les participants de l'atelier conte,   

     Romina Slimine, Geneviève Dehout, David Delvaux et Anne Lalieu. Au Gros Chêne. Tout public

L'art de conter, c'est un cadeau qu'offre le conteur au public.

 


- le dimanche 13 juillet à 14h00, BALADE CONTÉE par Jacky Druaux et Christian Schaubroeck

    départ au Point Info.  Tout public.
Balade historicontée au cœur de Chiny : Plongez dans l'imaginaire et l'histoire de Chiny l'univers débridé, qui vous feront voyager dans le temps au travers de légendes inédites, cocasses et mystérieuses du comté.

 

- le dimanche 11 juillet, à Logbiermé,   Dimanche 13 juillet ou vendredi 11 juillet

 Le dimanche 21 juillet au Fourneau St Michel,

Au fil des histoires par Aurélie Beco. À Logbiermé.

Infos, réservation :   0471/76.16.54

Les temps sont durs, de plus en plus durs. Alors, les gens, ils cherchent, ils vont de porte en porte, ils cherchent les portes du paradis. Est-ce qu'ils les trouvent ?  Je ne sais pas.  Conte poético-clownesque qui a remporté le premier prix ex aequo au festival du conte de Chiny

 

La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

391ième Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes

 

quand ? le vendredi 11 juillet à 19h         où ? Parc de Colonster, avenue des Érables, 4000 Liège

combien ? 4€                                         pour qui ? tout public

inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com;     pas d’inscription pour assister.

infos : 0497/61.51.05, 0476/65.37.83

Nous avons pris nos marques dans le parc de Colonster.  Le thème proposé : l’âne, les ânes.  Sans vous obliger. 

 

Chiny, cité des contes

Festival International du Conte de Chiny

Les 12 et 13 juillet 2025

 

Programme Immersion

 

 

               Le samedi 12 juillet

 

 

- 18:00, L'AMITIE, CE BEAU PERIPLE par Sophie Clerfayt et Khaled El Naanaa.

      Anciennes Ecoles. Dès 10 ans

 

- 20:00, BARBE BLUES par Elodie Mora. Anciennes Ecoles. Dès 11 ans

 

 

Le dimanche 13 juillet

 

 

- 11:00, LA PARTIE DE SCRABBLE par Fred Duvaud. Anciennes Ecoles. Dès 12 ans.

                             

- 11:00, LES CONTES DE LA CHARIOTTE par Hélène Désirant. Maison de Village. Dès 4 ans.

 

- 14:00 HISTOIRES DE BOSSU.E.S ET AUTRES CORPS TORDUS

     par Christine Horman et Evelyne Devuyst.      Anciennes Ecoles.  Dès 7 ans.

 

- 16:00 QUELLES MERES, QUELLES FILLES ? par Nina Eeklaer et Magali Mineur.

     Anciennes Ecoles. Dès 5 ans.

 

- 16:00, BRUMES par Léa Pellarin. Maison de Village. Dès 6 ans.

 

- 18:00, MAITRE RENART, LE FRIPON DIVIN par Don Fabulist.

     Anciennes Ecoles. Dès 16 ans.

 

- 18:00, CELLES QUI VEILLENT par Anne Borlée. Maison de Village. Dès 14 ans

 

- 20:00 NOUVELLES MUTANTES par Alice Beaufort et Skuomachine. Anciennes Ecoles. Dès 12 ans

 

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Pass Immersion :

 

Samedi-dimanche : adultes : 20€            Samedi : 10                       Dimanche : 15€

                                Enfants :  8€                                                                                                     6€                   

                                Art 27   :   2,50€                                                1,25€                                       1,25€

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 Programme Découverte

 

- SA 17:30 / DI 11:30, 14:30, 16:30, POTEE DE CONTES A LA LIEGEOISE  

     par La Maison du Conte de Liège -Verviers. Chapiteau Potée.  Tout public. Voir p. 2

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- SA 18:00, DI 14:00, LES CONTEUX D'PLAISI par Les Conteux d'Plaisi.  Espace Lorrène. tout public.

 

- DI 13 juillet à 11h30, 13h00, 16h00, 18h00, CONTE par les participants de l'atelier conte,   

     Romina Slimine, Geneviève Dehout, David Delvaux et Anne Lalieu. Au Gros Chêne. Tt public.  Voir p.

- le dimanche 13 juillet à 11h30, 13h00, 16h00, 18h00, CONTE par les participants de l'atelier conte,   

 

- DI 11:00, BATEAU, SUR L'EAU par Isabelle Prévost.  Verger. 0 à 2 ans. 

 

- DI 12:30, 18:00, CONTE SUTRA par Ummée Shah & Rebeca Fernandez Lopez. Verger. Dès 16 ans.

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- DI 13:00, 16:00, EN CONTANT DEVIENS FLAMAND / MET EEN VERHAAL WORD JE WAAL

     Par Selle Devos, Ludwine Deblon & Michel Verbeek (Karabas). Parvis Eglise. Dès 6 ans. Voir ci-dessous.

 

- DI 14:00, BALADE HISTORICONTEE par Jacky Druaux & Christian Schaubroeck. Voir p.4.

      départ au Point Info. Tout public. 

 

- DI 13:30, 15:00, SIESTE CONTEE par Christine Andrien & Chantal Dejardin . Verger. Dès 10 ans.

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- DI 14:00, LE COEUR DES PYRENEES par Wilfried Delahaie. Parvis Eglise. Dès 7 ans.

 

- DI 14:00, HEROINES par Kyung Wilputte. Gros Chêne.  Dès 8 ans.

 

- DI 16:00, MIMI CHEZ LES TOUT-PETITS par Kyung Wilputte. Verger. 0 à 3 ans. 

- SA et Di, de nombreuses activités diverses partout sur le site.

 

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Pass Découverte

 

Adultes : 6€         Enfants : 3€           Art.27 : 1,25€

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Programmation et toutes informations pratiques sur le site du Festival de Chiny 2025.

 

- le dimanche 13 juillet à 13:00 et 16:00, EN CONTANT DEVIENS FLAMAND / MET EEN VERHAAL WORD JE WAAL par Selle Devos, Ludwine Deblon & Michel Verbeek (Karabas).

      Parvis Eglise. Dès 6 ans. Pass découverte du Festival de Chiny.

À partir d’histoires, un jeu alternant les langues, avec la complicité active du public : les contes

 

- Le dimanche 13 juillet à 15h, Murmures de Meuse et eaux miraculeuses 

      par le Baluchon qui sifflote.

     RV au  Pôle  de la Navette Fluviale face à l’Aquarium de Liège, Quai Van Beneden, Liège. 5 euros.

 Infos et réservations : Tina 0476 68 0073, www.lebaluchonquisifflote.be

Une balade contée entre rive et rêve, au fil d’histoires nées des flots. 

 

- le dimanche 27 juillet à 9h45, Un soupçon de magie par Gaëlle Commas.

      RDV Cimetière de Florzé (Sprimont). Public familial, chiens acceptés tenus en laisse. Paf libre.

      Réservations obligatoires au 0497323282 ou contes@1001nuits-aywaille.be.

     Chaussures de marche nécessaires

Un voyage au fil de contes merveilleux où formules incantatoires, créatures fantastiques ou objets enchantés mènent la danse.

 

- Le 27 juillet à 14h30, Scène Ouverte, Avec l’équipe de la Scène Ouverte de Mons Tournai et Cie.

        Au Jardin Suspendu, à Mons.   Au chapeau.

        Inscription pour les intervenants et info pour tous:
      - Paule : 
paulema@scarlet.be (0477-225647) - Chantal : kabochantal@yahoo.fr
      - Marie-Jeanne : 
huberland.m@skynet.be (0476-237231)  

      -  Christian : christian.verheyde@gmail.com (0472/041527)

Nous vous invitons avec vos contes, vos chansons, vos textes slamés, ou simplement vos oreilles.


Ceux de la confrérie racontent des histoires qui ont avant eux traversé des voix et des cœurs innombrables.  Elles viennent du fond de la vie, elles entrent dans l’esprit des êtres, elles y sèment en passant des sortes d’étincelles, des lumières qu’elles laissent là, et qu’il faut aider à survivre.  Henri Gougaud

Formations – Ateliers

 

- Du 10 au 12 juillet, stage de contes et création d’histoires par Philippe Sizaire.  aux Avins (près de Huy, gare) - hébergement possible.
Inscriptions : Asbl l'Atelier(s)  
info@ateliers.be    asbn.latelier.s@gmail.com  

Tél : (+32) 0477/449351 (Vincent Dubois).

      175 euros les trois jours. Public : toute personne curieuse d'oralité, de conte et de récit.

Explorer la richesse (parfois méconnue) de nos imaginaires. Nous travaillerons de façon vive et ludique, tantôt sur des structures de contes existants qui donneront un tuteur à notre imagination, tantôt sur des créations d’histoires (en nous appuyant sur des contraintes créatives).

 

Festival de Chiny

 

- les 10, 11 et 12 + 13 et 14 juillet, Contes d’intervention par Etienne Piette et Yvan Couclet.

Choisir, réécrire, travailler, préparer un conte, s’adapter et adapter l’histoire à écouter en tous lieux et toutes circonstances.  Manier la technique du conte d’intervention, c’est avoir un ensemble d’outils pouvant s’adapter à toutes les autres pratiques de conterie

Complet.  Un désistement ?

 

- les dimanches 28/09 - 19/10 - 23/11 - 14/12/2025 - 18/01 - 22/02/2026   de 9h30 à 17h30, Oser le conte, formation par Dominique Brynaert. 

      A 1030 Bruxelles. Près de la Place Dailly. PAF : 245 euros ( prix pour particulier).

      Aucun requis préalable nécessaire sinon une évidente connaissance de la langue française.  A partir de 18 ans.

Infos et Inscription par mail à : racontance@hotmail.com ou via notre site :   https://www.racontance.be/formation_conte.html

Conter avec talent et efficacité.  Apprendre à dire sans faire appel à une mémorisation classique en privilégiant plutôt la maîtrise de la structure d'une histoire et le travail puissant des images.

 

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L’âne, artiste peintre de Montmartre

 


Un célèbre canular, qui de nos jours aurait fait le « buzz », a eu lieu au début du XXe siècle à Montmartre.

Le mouvement impressionniste, fort décrié à ses débuts, provoquait de nombreux commentaires plus ou moins désobligeants au point que trois amis, Roland Dorgelès, André Warnod et Pierre Girieud réalisent leur rocambolesque canular pictural.

Les trois compères ne trouvent rien de mieux que d’attacher un pinceau à la queue de Lolo, l’âne du tenancier du Lapin Agile, célèbre cabaret de Montmartre.

 

A chaque carotte qu’on lui présente, Lolo remue avec énergie la queue et étale donc de la peinture sur une toile vierge s Alan Edgarous les rires des habitués. Et tout ceci sous l’œil très sérieux d’un huissier de justice qui pourra attester officiellement de la supercherie.

L’œuvre s’intitule « et le soleil s’endormit sur l’Adriatique » et est signée Boronali. Ce tableau représente ce qui s’apparente à un paysage, avec un ciel dans les tons orangés et une base bleutée qui rappelle vaguement la mer. Cette toile devint très vite renommée.

Elle a été exposée à plusieurs reprises dans diverses expositions. Elle est exposée à l’espace culturel Paul-Bédu de Milly-la-Forêt en Essonne.

 

Il faut savoir que Boronali est l’anagramme d’Aliboron, l’âne de Buridan.

L’âne de Buridan, ou le paradoxe de l’âne de Buridan, est une parabole selon laquelle un âne meurt de faim devant un seau rempli d’avoine et un autre rempli d’eau ne sachant lequel choisir.

 

Marie-Noëlle HERBIET, d’après des recherches sur Internet.


 Toutes les histoires recherchent notre compagnie.  Quand l’une d’elles repère un homme qui lui plaît, elle vient se percher sur son épaule et elle essaie de la séduire.  L’homme la chasse ou la raconte. … S’il la raconte, il croit qu’il l’invente ou s’en souvient.  En vérité, c’est elle qui parle par sa bouche.  Quand elle a fini, elle laisse sa trace en lui comme tous les êtres qui ont croisé sa route.  …. Les contes ont besoin de nous pour vivre.  Henri Gougaud

  

Et pourquoi pas réviser ses classiques, un conte d'âne, qui parle de mobilité et de duperie.

N'est-il point toujours d'actualité.

    

                                                             L’âne en pénitence

 


Vieil homme s’en va boitant le monde à droite, vieille femme s’en vient boitant le monde à gauche. L’un soutenant l’autre, ils trottinent leurs rhumatismes par devant les chemins villageois. Le jeudi il y a foire. Le dimanche, il y a messe pour elle et petit vin blanc au coin du zinc pour lui.

La malaise-articulation s’accentue. Il devient urgent d’acheter un âne pour une douce et aisée mobilité.

Vieil homme veille sur l’âne le long des hautes haies garnies d’herbes fraîches. Il traîne avec lui ses 4 chèvres, son seul bien. Les chèvres par devant, l'âne par derrière.

Ce soir-là, il s’en revient tard, affamé, assoiffé, fort fatigué.

Il tient les chèvres par devant, il tire l’âne par derrière. Les chèvres ont faim de buissons, l’âne friandise quelques touffes d’herbes.

Deux garnements patientent leurs mauvaises intentions aux abords de la route. Ils voient Vieil homme et son baudet.

 - « Il y aurait moyen de tirer un peu d’argent de la bourrique. »

 - « Bonne idée, j’ai quelque idée sur la façon, suis-moi. »

Ils devancent le vieux, prennent un raccourci.

Vieil homme a la prostate défaillante. Il fait une pause nécessaire auprès d'un muret complaisant. L'angélus sonne aux cloches du village. Vieil homme reprend le fil de la route et le cours de ses pensées sans faire grande attention à la bête qu’il traîne derrière lui.

Trotte menu, il arrive à l’écurie. C’est alors que Vieil homme se retourne.

Au bout de la longe, il n’y a plus d’âne mais un gamin mal fagoté, les yeux hébétés, l’air abruti.

Vieil homme reste coi d’étonnement ou de paroles asséchées d’émotions.

L’autre se jette à genoux sur la paille fraîche et implore Clémence.

 - « Où est mon âne, je veux mon âne, qu’as-tu fait de mon âne. »

- « Votre âne, c’est moi. 

- « Rends- le moi voleur, voleur d’âne. »

- « c’est bien pire, je suis un assassin. »

- « Un assassin, qu’as-tu fait ? »

- « J’ai assassiné des voyageurs en montagne. Pour me punir le Bon Dieu m’a condamné à passer 7 ans sous la forme d’un âne. 7 années très précisément, d’angélus à angélus.

L’angélus a sonné, je suis déprisonné, libéré. J’ai expié mes fautes. »

- « Et moi, alors, me voilà sans âne, sans mobilité ! »

- « Parfois vous m’avez mené rudement. Prenez garde, acceptez le fait. N’oubliez pas que je sais assassiner ! »

L’un cours prenant la fuite, l’autre s’encourt pour ne point être victime de meurtrier.

Vieil homme est au logis, sa femme sert déjà la soupe.

- « Sept ans de punition pour qu'elle somme d’assassinat ? Est-ce suffisant ? Ne pouvait-il en faire 9 ou 15 de plus !

- « Toujours est-il que nous n’avons plus d’âne. »

Sans appétit et sans repos, le temps passe lentement.

Au matin, l’écurie est vide, le meurtrier est loin.

 - «Il nous faut acheter un nouvel âne, compte donc nos sous. »

La vente des chevreaux a rapporté quelques pièces. Soixante francs est toute leur fortune.

La foire a lieu dans 3 jours. Un voisin, possesseur de cochons, accepte de les mener avec la cochonnaille jusqu’au marché.

Voyage malodorant, sans confort.

Les voilà sur la place de la foire, examinant les bêtes.

Au loin, un âne brait particulièrement. C’est à croire qu’il appelle, qu’il reconnaît quelqu’un.

Vieil homme et vieille femme s’approchent.

- « Mais c’est notre bourricot. Que fais-tu là ? Tu as déjà repris tes assassinats, sacrebleu, tu es un rapide. »

L’âne brait toujours plus fort.

- « Tu voudrais bien revenir à la maison. Et un beau soir je me retrouverai dans l’embarras. Fais ta pénitence ou tu veux mais pas chez moi. »

Ils ont passé leur chemin et sont allé acheter une jolie et jeune ânesse dénommée Vanille.

 

Réécriture de Michelle Troupin in « Contes du vieux-vieux temps » par Henri Pourrat , édition Le Livre de Poche


Cadichon

 

Léon, le vieux Léon il habite depuis presque toujours dans un mas, tout au bout près de la garrigue.

A peine marié, avec Marie, il a acheté ce mas. Tout de suite, Léon s'est occupé de faire un potager. Ensuite, ils ont acheté des poules, deux moutons et une dizaine de chèvres.

 Marie s'est mise à faire du fromage, le potager produisait de beaux légumes plus qu’il ne leur en fallait. 

Marie, tes fromages sont si bons, et nos légumes, on en a à revendre, va les vendre au marché. C’est comme ça qu’ils ont acheté Cadichon, un joli petit âne gris.

Mais les jours heureux n’ont pas duré. A peine un an plus tard, Marie, sa tendre épouse, Marie son amour de toujours est morte, emportée par la grippe espagnole avant de lui avoir donné un enfant.

Léon, depuis ce jour, il a le cœur dur…

Aujourd’hui, il lui reste trois poules et Cadichon… il a bien vieilli Cadichon.

 

Ce matin, Léon entend Cadichon braire à tue-tête.

Il sort de sa maison, cherche d’où viennent ces braiements désespérés.

Il va derrière sa maison et là tout au bout : oh bonne mère, le vieux puits à sec.

Oh la la, Cadichon est tombé dans le puits, depuis que la margelle a disparu, c’est tellement dangereux. Ce puits que je me dis depuis le début du printemps il faut que je le rebouche !

 

Léon se penche, ne voit rien mais entend l’âne braire tant qu’il peut.

Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse, triple idiot, âne bâté. Comment te sortir de là ?

Tout compte fait, ça l’arrange plutôt Léon.

Cet âne, il me coûte, il est vieux. Peut-être même qu’il a la patte cassée…

 

Léon court chez ses voisins, les frères jumeaux Firmin et Ernest.

Oh, les amis, c’est Cadichon, c’est Cadichon !!

Quoi Cadichon ? Il est tombé le puits !

Dans ton puits ??? oui, enfin non dans le vieux puits derrière chez moi.

Ah, le vieux puits à sec que tu dois reboucher depuis le printemps ?

Euh… oui…

J’ai une idée : Cadichon, il est vieux, il me coûte, peut-être qu’il a même la patte cassée alors…

Quoi alors ? J’ai pensé que, à nous trois, on le rebouche le puits… avec Cadichon dedans…

Oh ! Ave Cadichon dedans…

Ben oui, comme ça, je fais d’une pierre deux coups ! Plus de Cadichon et le puits rebouché !

Pas très emballés, les jumeaux.

Allez, quoi, et puis j’ai une bonne bouteille de rosé, bien frais dans ma cave, vous m’en direz des nouvelles !

Il n’en faut pas plus pour les décider.

Voilà les trois compères autour du puits munis chacun d’une pelle.

Léon commence : une bonne pelletée de terre qu’il jette dans le puits. Cadichon braie de plus belle.

Les deux autres s’y mettent. A chaque pelletée, l’âne brait de plus en plus.

Le visage fermé, les trois hommes continuent. Léon, Firmin, Ernest, Léon, Firmin, Ernest.

Aucun des hommes n’a envie de regarder dans le puits.Dans le puits, silence …

Cadichon est bien trop occupé. A chaque motte de terre reçue sur le dos, il s’ébroue.

La terre glisse le long de ses flancs, de ses pattes et de ses sabots, il piétine la terre…

Les hommes transpirent. Firmin sort son mouchoir pour s’éponger le front.

Oh, dis, Léon, on ne l’entend plus ton âne !

Silence gêné…

Léon soupire, fait un pas vers le puits et voit deux grandes oreilles pointues émerger du trou.

Cadichon !!

L’âne finit de s’extraire, s’approche de Léon, pose un moment son cou sur l’épaule de Léon, souffle doucement, comme pour le remercier et s’éloigne tout caracolant, en lançant un vibrant HI HAN.

 

Marie-Noëlle Herbiet.  D’après un exercice donné lors d’une formation au conte. Quelqu’un peut-il me donner l’origine de ce conte ?


Dans une voiture, le pare-brise est grand et le rétroviseur tout petit.  Bref, il faut surtout regarder devant soi et juste un petit peu derrière.  Marc Van Ranst

  

Ane et crocodile


Au temps d’il y a très longtemps, dans le grand pays de l’Inde, il y avait un petit âne.  Le petit âne a décidé de découvrir le vaste monde.  Par un beau matin d’été, le petit âne se met en chemin.  Il longe un fleuve.

Le fleuve est très large.  Tellement large que c’est à peine si on distingue l’autre rive.  Parfois même, elle disparaît sous l’horizon.

Au milieu du fleuve, il y a une île.  Dans l’île, il y a un arbre chargé de fruits délicieux, un manguier.  A son pied, des herbes.  Par ci par là, des buissons, tous aussi délicieux l’un que l’autre.

Le vent emporte les bonnes odeurs jusqu’aux narines du petit âne.  Le petit âne s’arrête, hume, déguste.  D’où vient cette bonne odeur ?  Regarde d’où vient le vent.  Il vient de l’île.

Je veux découvrir le vaste monde.  Je veux découvrir l’île et toutes les bonnes odeurs.  Mais comment y arriver ? En nageant ?  Le petit âne sait nager.  Mais le fleuve roule des flots impétueux.

Je serais emporté.  Impossible en nageant.  Alors, comment faire ?  Le petit âne réfléchit, observe.

Dans le lit du fleuve, il y a des rochers.  Aller de rocher en rocher ? 

Le petit âne saute sur le rocher le plus proche.  Et maintenant, celui-ci ou celui-là ?  Ainsi, de rocher en rocher, le petit âne parvient à l’île.

Il mange toutes les mangues qui sont à sa portée.  Une petite sieste s’impose.

Le petit âne se réveille, bien reposé, l’estomac de nouveau prêt pour un repas.

Il mange les bonnes feuilles, les herbes succulentes.  Une petite sieste.

Il se réveille. Je vais repartir découvrir le vaste monde.  Il va de rocher en rocher.

Pendant ce temps, plus loin dans le fleuve, c’est le domaine du comte et de la comtesse Crocodile.  La comtesse est enceinte.  Comme toutes les femmes enceintes, elle a des envies.

J’ai envie d’un cœur d’âne, mariné et rôti au four.  J’ai envie, j’ai envie.

Plus elle y pense, plus elle a envie.

Mon mari, je dois manger un cœur d’âne, mariné et après rôti au four.  Si je ne mange pas un cœur d’âne mariné et rôti au four, je vais mourir.  Mon mari, va chercher un cœur d’âne.

Le comte Crocodile veut faire plaisir à la comtesse.  Il a aussi envie d’avoir de baux enfants, ce seront les premiers.  Il craint que contrarier la comtesse soit néfaste pour les futurs bébés.  Donc, un cœur d’âne.  Mais où trouver un cœur d’âne ?  Il est désespéré.

Il regarde autour de lui et que voit-il près de l’île, sautant d’un rocher à l’autre ?  Un petit âne !  Inespéré !  Le comte Crocodile va vite se mettre entre deux rochers.  Il ne laisse apparaître que son dos.

Le petit âne s’arrête.  Tantôt, il n’y avait pas trois rochers tout près l’un de l’autre.  Il regarde mieux.

Ce n’est pas un rocher, c’est un dos de crocodile.

Le crocodile va me prendre par la patte, me tirer dans l’eau, me noyer et après, me manger.  Que faire ?  Je dois ruser.

Avant d’aller sur un rocher, petit âne se penche vers lui et lui demande : Comment t’appelles-tu ?  Il fait mine d’écouter le rocher.

Le crocodile l’a entendu. 

Le petit âne est sur le premier des « trois » rochers.  Il se penche vers le dos du crocodile.  - Comment t’appelles-tu ?

Sans réfléchir, le crocodile répond : Je suis le comte Crocodile.  Je cherche un cœur pour ma femme qui est enceinte et qui doit absolument en manger un mariné et rôti au four.  Donne-moi ton cœur.

- Je suis vaincu, noble seigneur, je vous donnerai mon cœur.  Soyez patience, c’est tout une opération de le sortir de sa cage.  Ouvrez une grand gueule, je vous l’y mettrai mon cœur.  Plus grande, mon cœur est énorme.

Le crocodile ouvre une gueule pleine de dents, l’ouvre plus grande encore.  Tellement grande que sa gueule cache ses yeux.

Le petit âne, saute au-dessus de lui sur le deuxième rocher.  Sur un autre, puis sur un autre, jusqu’à prendre pied sur la rive du fleuve.

Le crocodile prend patience, gueule ouverte.  Au bout d’un moment, il a une crampe.  Referme sa queue et voit le petit âne qui s’éloigne sur la rive.

- J’ai été eu.  Il a été plus malin que moi.

  Que va-t-il dire à la comtesse ?

Quand il arrive, la comtesse est en train de s’accoucher.  De beaux œufs, qui feront de beaux petits enfants.  Elle a oublié le cœur d’âne.

Le petit âne continue à découvrir le vaste monde.  Il trouve que la découverte de l’île est un bon début.

 

Le conte se termine par deux moralités.

Une pour le crocodile. « Accepter élégamment sa défaite fait de vous un gentleman. »

Une pour l’âne. « Un jeune qui réfléchit fera un sage. »

Et j’ajoute : « tout est bien qui finit bien. »

 

Réécriture de Marie-Claire Desmette de Monkey and crocodile, Buddhist Tales for Young and Old, Book 2.

 

                                        Lettre de Vanille, jolie ânesse.

 


Bonjour, je me prénomme Vanille. Je vis au Fort de Pontisse et je me permets de prendre la plume pour vous expliquer ma vie, fort intéressante du reste !

D'abord, at home, comme c'est la mode de causer English. J'ai la chance d'occuper le Fort de Pontisse, un haut-lieu historique. Il fut édifié en 1888, c'est pas d'hier ! Il a connu les deux guerres mondiales. Il a essuyé les tirs de la « grosse Bertha. » En 1940, un nouvel édifice est construit sous celui de 1888. Il y a donc tout un réseau de galeries à 22 m sous terre et 3 puits qui assurent le ravitaillement en eau. C'est un fort enterré.

Il faisait partie des douze forts qui ceinturaient Liège et assuraient sa sécurité. Une noble tâche.

Le fort devient ensuite dépôt de poudre puis, nous voilà, nous les ânes.

L'asbl « Fort de Pontisse » a ouvert une partie du site à l'asbl « l'Anim'Anerie ».

Nous logeons l'hiver dans 6 chambrées de militaires datant de 1914, bien isolées des écoulements d'eau.

Nos murs sont fraîchement repeints. Notre paille est de qualité. Il faut ce qu'il faut. On n'est pas des chiens !

Nous pâturons l'été chez des voisins et entreprises complaisants qui nous laissent leurs prés.

Agréables moments en troupeau, à savourer l'herbe tendre, à saluer les passants, à se mettre sous la dent l'une ou l'autre carotte, friandise sucrée.

Nous sommes une jolie compagnie, 16 ânes et 2 poneys. Nous bossons dur pour gagner notre foin, notre paille, les soins du maréchal-ferrant et la visite du vétérinaire. Celui-là, on l'aime moins à cause des piqûres. Il y a aussi des moutons et une basse-cour.

On promène les petits, on se laisse brosser par tout qui veut faire connaissance, on va en école, en animation un peu partout pour apporter notre savoir et notre sagesse. On fait de la câlinothérapie improvisée, on aime communiquer avec des enfants en difficulté, on les aide à vivre et à aimer.

On fait des journées portes ouvertes tous les premiers dimanches du mois pour promener les petits.

Et surtout, on apporte notre belle énergie et notre rythme de vie à ces lieux qui ont connu la guerre, les combats, les tirs d'obus, de pièces de mortier, de mitrailleuses, les blessures physiques, les douleurs psychologiques, la peur, l'angoisse, mais aussi la camaraderie et la vie de caserne.

C'est pas rien !

Ensuite, je vais bavasser un peu sur l'asbl .

Un ami des ânes, près de Bastogne, Monsieur Namotte s'en va un beau matin proposer des balades d'ânes à Herstal.

C'est un franc succès ! Normal, direz-vous. Comment résister à nos bouilles sympathiques, nos yeux charmeurs, notre regard profond, nos oreilles attentives, bref, nous sommes des amours !

Entouré de passionnés venant de tous horizons, en 2005, il fonde une asbl, « L'oasis des ânes » qui a ses quartiers à Dalhem et une conteuse bien connue de la Maison du Conte de Liège. Deux visions naissent, celle de servir de refuge pour « L'oasis des ânes » et celle de se consacrer à l'animation, l'accueil, les formations pédagogiques, l'asino-médiation avec des écoles spécialisées,

C'est le rôle de l'asbl « l'Anim'anerie » créée en mars 2008.

Nous sommes choyés par nos compagnons humains sérieux et attentifs à qui nous avons, les yeux fermés, confié notre destin.

Voilà donc mon univers, ma destinée, m'occuper des petits et des grands et je le fais bien.

A vous voir un de ces jours, je vous conterai un récit de Michelle, peut-être une histoire de Nasredin , grand amoureux d'âne, bel exemple de héros.

                                                    Bien à vous. Vanille. avec, à la plume, Michelle Troupin.


Âne et garçon

 

L’histoire se passe à la fin du 19ième siècle, au temps des châteaux et des domestiques.  En ce temps-là, les riches passaient l’hiver à Paris et l’été dans leur château à la campagne.  C’était le cas de Mademoiselle Rose et de ses parents.  Rose est Rose pour ses parents, ses amies et ses amis.  Elle est Mademoiselle Rose pour les domestiques, les habitants de la ferme, les villageois.  En lui-même, Charlot la nomme Mademoiselle Rose.  Cela fait beaucoup plus de gens.  Pour la facilité, je vais donc l’appeler Mademoiselle Rose dans la suite de l’histoire.

En ce temps-là, il y avait Charlot. Charlot est un âne, l’âne de Mademoiselle Rose.  Il a de longues oreilles soyeuses, une étoile blanche sur le front, des yeux pleins de malice, une crinière noire, une robe d’un beau brun.

Charlot a dû apprendre beaucoup de choses.  Le lait maternel n’a qu’un temps, l’herbe aussi est un délice.  Il faut travailler pour gagner son picotin. Il a dû apprendre à supporter le mors et les rênes, Mademoiselle Rose sur son dos.  Heureusement, elle est bonne cavalière et le traite bien.

Cet été, Mademoiselle Rose a onze ans.  Elle a beaucoup d’amis et de connaissances, les enfants des châteaux environnants

Aujourd’hui, elle les a invités à une promenade à ânes pour découvrir une grotte au milieu des bois.

Quelques enfants viennent avec leur âne.  Pour les autres, les ânes de la ferme sont réquisitionnés.

Charlot en a assez.  En a assez des mauvaises cavalières qu’on lui colle sur le dos.  Oui, Charlot est le plus beau des ânes des environs, chacun et chacune veut le monter. 

Cette fois, il a décidé que ce serait Mademoiselle Rose ou personne.  Et cela ne rate pas, la plus nigaude, la plus maladroite est pour lui ! 

- Cette fois, je ne me laisserai pas faire.

Il se met à ruer, à sauter, à aller à gauche à droite.  La pauvre cavalière tombe.

- Je vais le mater, moi !

Un garçon de douze ans, prétentieux, habillé comme pour une fête dans un salon, avec un béret marin et des souliers vernis.  Charlot a bien vu à qui il avait affaire.

Le garçon coupe une branche, en frappe Charlot, tire rudement sur les rênes.  Charlot part à toute vitesse, le garçon est jeté dans la boue, son béret s’envole, il perd un soulier.  Il récupère ce soulier dans une mare, le sèche du mieux qu’il peut.

Les autres enfants se mettent à rire sous cape.  Sans le dire, ils pensent : bien fait pour le prétentieux.

Mademoiselle Rose a compris, elle trouve un âne doux et facile pour la maladroite, chevauche Charlot et mène la troupe.  La petite bande se remet en route.  La promenade est longue, le chemin parfois difficile.  Voici un obstacle, un ruisseau, avec une planche comme pont.

Quelles que soient les qualités des ânes, ils n’aiment pas l’eau, ils en ont peur.  Même le valeureux Charlot ! Il cale devant la planche, impossible de le faire avancer. Les câlineries de Mademoiselle Rose n’y font rien, Charlot n’avance pas.

Le garçon, qui ne s’était plus faire remarquer, s’avance avec l’âne et la petite maladroite, le met devant Charlot, réorganise les montures à la queue leu leu.  Les plus dociles devant.  Charlot est le dernier.  Le garçon prend les rênes du premier âne, tout doucement, il l’engage sur la planche.  Les autres ânes suivent, même Charlot doit se résigner.  Cette fois, le garçon est félicité.

La promenade continue.  Ils arrivent à la grotte.  Mystérieuse d’abord.  Tout au fond, se trouve le père de Mademoiselle Rose et un domestique, avec un bon goûter.

La journée se termine bien.  Même pour le garçon !

 

Marie-Claire Desmette, D’après Histoire d’un âne et de deux jeunes filles de P.J. Stahl, couronné par l’Académie Française, Bibliothèque d’Education et de Récréation, J. Hetzel, Paris1874.

D’abord le plaisir d’avoir en mains un bel objet, une édition originale.  Couverture en carton épais, fond rouge, fleurs et feuillage  de couleur, tranche dorée, belle typographie.  Un héritage.

Je me suis aussi posé des questions.  Dans le texte, le garçon se cogne à la planchette de la selle de Charlot.  Sur Internet, j’ai trouvé :  selle d’amazone : La selle sambue est une sorte de bât en forme de siège, avec un arçon en bois, permettant de s'asseoir de profil, ...  Je conclus que les filles en robe, montent en amazone.  Ce n’était pas automatique. 

Mes souvenirs de lecture me rappellent que Georges Sand montait en pantalon et à califourchon et que beaucoup de filles des environs faisaient de même.

Je note aussi que le père se fait accompagner par un domestique.  Margaret Powell, dans les tribulations d’une cuisinière anglaise, fait remarquer que les riches ne savent rien faire tout seuls.  Ce récit a inspiré la série Downton Abbey.

 

Ane portant des reliques

 

Un baudet chargé de reliques

S’imagina qu’on l’adorait,

Dans ce penser il se carrait,

Recevant comme siens l’encens et les cantiques.

Quelqu’un vit l’erreur et lui dit :

Maître Baudet, ôtez-vous de l’esprit

Une vanité si folle

Ce n’est pas vous, c’est l’idole

A qui cet honneur se rend

Et que la gloire en est due.

D’un magistrat ignorant

C’est la robe qu’on salue.

 

La Fontaine, fables, livre XIV, Livre de Poche 1964.


 Atelier de réparation d’histoire.

 

J’ai repéré six fables où il est question d’âne : âne chargé d’éponges et âne chargé de sel, l’âne et le chien, l’âne et le petit chien, l’âne et ses maîtres, l’âne vêtu d’une peau de lion et l’âne portant des reliques. Dans ces fables, l’âne est stupide, égoïste, méchant, promis aux coups de bâton.  Pas un pour racheter l’autre. La Fontaine n’est pas un scientifique, il est le reflet des idées de son temps et, en même temps, il en nourrit les préjugés.  Préjugés de tous les temps contre les ânes, avouons-le.

Pour en avoir fréquentés, je sais que les ânes sont intelligents.  Seuls les ignorants l’ignorent.

Comme d’habitude, La Fontaine remet bête à gens. Je ne vais pas le suivre dans sa conclusion. Je ne vais pas m’encombrer d’un magistrat et de sa robe.   Pour moi, la fable est complète avec « Et que la gloire en est due »

Il est donc question de transporter des reliques.  Des reliques religieuses puisqu’il s’agit d’encens et de cantiques.

Je vais me risquer à réparer l’histoire avec les éléments fournis par la fable, plus de la documentation fournie par ailleurs et mon imagination.

 

C’était au temps jadis, une petite ville dans la montagne.  Tout en haut de la ville, l’église consacrée à Saint Apollinaire.  Elle renferme un trésor :  une châsse avec une partie de l’os du bras du saint.  La relique est dans une caisse en bois précieux, elle-même dans la châsse en bronze doré montrant des épisodes de la vie du saint.  L’ensemble pèse bien son poids.

Au temps encore plus jadis, au temps de la peste, la châsse a été présentée devant chaque maison de la ville. La ville a été épargnée.  En reconnaissance, chaque année, à la fête patronale, la châsse est promenée en procession par les rues escarpées, étroites, mal pavées, de la ville.

Seul un âne, costaud, au pied sûr, peut porter sans danger la relique.

Un âne sur qui on peut compter, un âne de confiance.  Un âne intelligent qui comprend le prix que les croyants attachent à ces reliques.  Cette année, l’âne du curé a été choisi.  Coïncidence heureuse, l’âne se nomme Apo. C’est donc lui que le curé mène dans l’église.

-  Apo, tu te conduiras bien.  Fais bien attention. Tu comprends ce que je veux dire, hein.  Pas un crottin.

Si Apo pouvait parler, il dirait :

 - Monsieur le Curé, pour qui me prenez-vous ?

La tête droite et fière, Apo entre dans l’église, va se mettre près de la relique.  Deux costauds attendent.

- Plus près, Monsieur le curé.

Avant tout ordre du curé, Apo se colle contre la relique.

- A la une, à la deux, à la trois.

Sous la charge, Apo plie un tout petit peu les jarrets.

Encore plus fier, Apo sort de l’église.  Ovation populaire, la procession se met en route.

Les fidèles s’agenouillent le long de la procession., par respect pour la relique. 

Les enfants courent caresser l’âne.  Les femmes frottent un linge blanc sur la châsse.  Les vicaires-service d’ordre tentent d’écarter ces femmes.

-  Vous allez abimer la chasse, arrêtez.

Les femmes les toisent, frottent.  Le linge servira à préserver de la maladie, de l’orage.  Il sera aussi mis sur le ventre de la femme en train de s’accoucher.

- C’est de la superstition !

- Ces prêtres, tous des imbéciles ! (Marmonner tout bas avec une intense conviction.

Apo se tire à son honneur de tous les pièges des rues escarpées de la ville de montagne.

- Comme il est agile !

- Vous avez vu Apo ? Qu’il est adroit ! Quel bon âne nous avons. 

 

Marie-Claire Desmette


 L’âne faisant semblant de boiter et le loup

 


Un âne, pait dans un pré, voit un loup s’avancer vers lui. Il fait semblant de boiter. Le loup, s’approche, lui demande pourquoi il boite.  L’âne répond qu’il avait, en franchissant une clôture, mis le pied sur une épine, et il le prie de la lui enlever d’abord, après quoi il pourrait le manger, sans se percer la bouche en mâchant. Le loup se laisse persuader. Tandis qu’il soulevait la patte de l’âne et fixait toute son attention sur le sabot, l’âne, d’un coup de pied dans la gueule, lui fait sauter les dents. Et le loup mal en point dit : « Je l’ai bien mérité ; car pourquoi, ayant appris de mon père le métier de boucher, ai-je voulu, moi, tâter de la médecine ? »

Ainsi les hommes qui entreprennent des choses hors de leur compétence s’attirent naturellement des disgrâces.

 

Marie-Claire Desmette, D’après Esope, traduction française de Emile Chamby in Editions Les Belles Lettre.


 

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