Mensuel de diffusion
d’informations sur l’oralité,
les conteurs et les
raconteurs.
Septembre 2024 – N°381
P 912122 Bureau de
dépôt CHAUDFONTAINE 4050
Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe,
32/224
Au sommaire, ce mois-ci:
- Anniversaire
- Spectacles – Veillées – Balades
- Formations
- 5 histoires
 |
"Plongez
dans l’univers de Jean Ray, Thomas Owen et Jacques Sternberg, maîtres belges
du fantastique, de l’épouvante et de l’humour noir. (ouverture
des portes / bar à 19h00). Bar
aussi à la fin pour prolonger la soirée. Prévente
14 euros (16 à partir du 7/09) Enfants
(à partir de 10 ans) et
étudiants: 10 euros Voiture
: autoroute sortie 35 Avroy la rue
Jonfosse 75, 4000 Liège. Arrêt
« Rue Darchis » (1, 48, 25, 30) à 12 minutes à pied. |
La
Maison du Conte de Liège sera présente à
Retrouvailles à Liège
quand et
où ? les 31 août et 1er septembre
de 11h à 17h à notre tonnelle, section culture
A
notre tonnelle, nous vous parlerons du conte en général et de toutes les
activités de la Maison ainsi que celles
de ses membres. Les conteurs de la Maison du Conte de Liège conteront le
dimanche 1er septembre à l’Auditorium de 16h à 16h30.
Les
Espaces Wallonie Maison
du Conte de Liège
Contes
et légendes de Wallonie, balades contées
- Au fil de la Vesdre par Paul
Fauconnier
Au
fil de l’eau, égrenons quelques légendes locales.
Chaussures
de marche conseillées. Non accessible au
PMR
- Mystères au Parc de Séroule par Christelle Brien, Pierre)-André Claux
et Carine Chavanne
Dabs
les vestiges d’un vaste domaine du 17ième siècle, histoires réelles
ou imaginaires.
Accessible
aux PMR et poussettes d’enfant.
- Bouquet d’histoires animales par Gaëlle Commas
Les
animaux de nos régions, réels été imaginaires. Non accessible aux PMR
- Balade encontée par Laure Cech
Les
fées nous inquiètent ou nous font rêver
Non
accessible aux PMR
________________________________________________________________________________________________________________________________
quand ?
le 1er septembre de 8h30 à 9h30,
petit déjeuner offert Espace Wallonie Verviers, rue Coronmeuse, 46
Départ 9h30 en autocar. Retour vers 12h45 à l’Espace
Wallonie
combien ? gratuit
inscription
obligatoire: Tel : 1718 ;
www.wallonie.be/agenda/espaces-walllonie
Les
contes ne servent pas à endormir les enfants mais à éveiller les grands.
La
Maison du Conte et de la Parole de Liège
381ième
Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes
quand ?
le vendredi 13 septembre à 19h où ? Parc de Colonster,
avenue des Érables, 4000 Liège
combien ?
4€ pour qui ? tout public
infos,
inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
pas d’inscription pour assister.
Thème
suggéré : nourriture, faim, ogre, auteurs fantastiques. Sans obligation. Toutes vos sources d’inspiration sont les
bienvenues. Dernière soirée à Colonster.
La
Maison du Conte et de la Parole de Liège
Atelier
d’initiation au conte par Paul Fauconnier
quand ?
les 5 et 6 octobre de 10h à 17h où ?
rue du Beau Mur,48, 4030 Liège
combien ?
90€
pour qui ? pour tous à partir de 18 ans
Infos, inscriptions : Laure 0497/61.51.05 si possible par SMS. Elle reprendra
contact
« C’est
en contant que l’on devient conteuse-eur ! »
La
Maison du Conte et de la Parole de Liège
382ième
Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes
quand ?
le vendredi 11 octobre à 20h où ? Théâtre à
Denis, 302, rue Ste Marguerite, 4000 Liège
combien ? 4€
pour qui ? tout public
infos,
inscription pour conter : réservation maisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
pas d’inscription pour assister.
Pour
les mois qui suivent, nous réintégrons le Théâtre à Denis. Venez nombreux, Denis et les membres de la
Maison du Conte de liège serons heureux de vous accueillir et … d’écouter vos
contes, en compagnie du public sympathique.
Une
histoire d’amour
Et si au lieu de fêter un âge, on célébrait
plutôt une histoire d’amour. Une histoire d’amour entre les conteuses et
conteurs de la Maison du Conte de Liège et leur public. 25 ans, ce sont donc
des noces d’argent ! 25 ans de partage et de passion c’est un joli
parcours, ce sont de belles aventures. Coup de chapeau à celles et ceux
qui s’y sont investis, ignorant parfois au début le nombre d’heures qui leur
seraient nécessaires pour séduire, conquérir et fidéliser le public. Public
qui, émerveillé par les soirées, les spectacles, ne peut savoir toutes les
sommes d’efforts, d’engagements bénévoles qui ont été nécessaires pour que sa
Maison du Conte grandisse et réalise des prouesses. Pensées émues d'abord
à ceux qui ont œuvré et marqué de leur empreinte toutes ces années et ne sont
hélas plus là pour continuer l’aventure. Encouragement confraternels, ensuite,
à celles et ceux qui, à leur suite, ne cessent d'entretenir la flamme et de
construire l’avenir. Qu'il soit radieux ! Merci aussi de la part
des contes pour cette belle constance à leur donner vie dans leur plus belle
parure.
De la part de Racontance qui fête
"seulement" en 2024 ses 15 ans d’existence officielle.
Dominique Brynaert
Merci pour le message d’amitié.
Qui
est donc ce charmant jeune homme aux histoires à faire frémir ?
Qui
est-il ? Quel est son parcours ?
Edito
Peut-être que cette question
vous taraude juste avant de cliquer pour réserver.
Je vous chuchote donc
quelques précisions au creux de la ligne.
Julien Staudt est un
conteur bruxellois qui a adopté la Gaume et sa douceur de vivre.
Il est aussi chanteur de
jazz, blues et chansons françaises avec son ukulélé.
En solo depuis une
douzaine d'année, il développe son art dans un large éventail.
Conteur de la Fédération
des conteurs professionnels, il participe au projet » Conte en
Balade » et gère la compagnie « Dis-moi Koa ».
Il aime mettre en avant
Bruxelles et sa belgitude. Mélanger les genres. Traduire en mots, instruire en
faisant rire, aborder le grave, dénoncer les faiblesses du monde.
Il développe des projets
d'action culturelle ou conte-action où le conte est utilisé pour réinventer le
projet de vie des habitants d'un quartier. Il fait du collectage de récits et
des formations au conte.
Il fait donc vivre le
conte dans notre société. C'est un conteur multiple ancré dans son temps.
Voici un rondeau de
titres de ses principaux spectacles :
-Contes érotiques et
contemporains - Contes Fantastiques Belges,- C'est la crise (Bruxelles
d'avant-guerre) - Les Veuves noires
- Et Demain ?
Le souper du squelette - La montagne du géant (Bruxelles) - Contes pour enfants turbulents.
Et puis tant d'autres
choses. Quels beaux projets ! Vous voilà rassuré ! Cliquez maintenant
… pour réserver. Bonne soirée et excellent spectacle. Michelle Troupin
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Message important à nos amis conteurs et organisateurs de
spectacle
·
Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois
précédant la publication,
·
un mois plus tôt pour les formations,
·
complètes et lisibles,
·
par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène
Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg. Tel : 04/367.27.06.
·
ou par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com
·
Ne
comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos
infos.
Idéalement, vos informations comportent:
organisateur, titre,
genre d'activité, artiste(s),
date et heure, lieu,
prix, public cible,
coordonnées pour infos et réservations, max. deux lignes de commentaire
N.B. Aucune
mention tout en majuscules, svp. Ni en PDF. L’idéal : word prêt à copier-coller.
Merci.
C'est vous qui
nous envoyez vos informations.
Veuillez ne pas les noyer dans une mise en page
compliquée Epargnez-nous les recherches, l'exploration.
Merci d'épargner notre travail
bénévole
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Spectacles – Veillées – Balades - Repas
Les
Espaces Wallonie
Maison du Conte de Liège
Contes
et légendes de Wallonie, balades contées
- Au fil de la Vesdre par Paul
Fauconnier
Au
fil de l’eau, égrenons quelques légendes locales.
Chaussures
de marche conseillées. Non accessible au
PMR
- Mystères au Parc de Séroule par Christelle Brien, Pierre)-André Claux
et Carine Chavanne
Dabs
les vestiges d’un vaste domaine du 17ième siècle, histoires réelles
ou imaginaires.
Accessible
aux PMR et poussettes d’enfant.
- Bouquet d’histoires animales par Gaëlle Commas
Les
animaux de nos régions, réels été imaginaires. Non accessible aux PMR
- Balade
encontée par Laure Cech
Les
fées nous inquiètent ou nous font rêver
Non
accessible aux PMR
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quand ?
le 1er septembre de 8h30 à 9h30,
petit déjeuner offert Espace Wallonie Verviers, rue Coronmeuse, 46
Départ 9h30 en autocar. Retour vers 12h45 à l’Espace
Wallonie
combien ? gratuit
inscription
obligatoire: Tel : 1718 ;
www.wallonie.be/agenda/espaces-walllonie
Les
contes ne servent pas à endormir les enfants mais à éveiller les grands. Voir aussi p. 2.
Conte
en balade
- le 1er septembre à 15h, avec elish, Elisabetta
Falanga, Adrien Lociuro et Emilio Navarro
RV :
Abbaye de la Cambre, croisement Av Emile Duray et Av de la Folle Chanson, 1050
Ixelles
combien ? Prix libre
réservation indispensable : conteenbalade.be/programme ; 0497/78.2.75
Toute
les balades sont accessibles aux PMR accompagnés. Les balades ont lieu même en cas de mauvais
temps.
Volubilis
- le
mardi 3 septembre, de 14 à 17h, Atelier conte suivi
d'une scène
ouverte avec Julie Renson
Namur, Le Delta à Namur. Pour adultes et
ados. Gratuit.
Infos : https://www.ledelta.be/evenements/les-mardis-du-delta-12-11-2024-2/
Dans
le cadre des Mardis du Delta, exploration sensible du jardin et du paysage,
partage des histoires et des récits. Terreau propice, à une scène ouverte à
tou.te.s.
-le
mercredi 4 septembre, de 16 à 17h, Petits 4 heures
par Julie Renson
Bibliothèque de Gembloux. Familial, à partir
de 6 ans. Gratuit, goûter offert
Infos : melanie.duvinage@gembloux.be
-
-le jeudi 26 septembre à 20h, Balade contée en collaboration avec Malonne Transitionne
4 conteuses et conteurs vous emmènent en
douceur par les sentiers escarpés...
Départ : 5020 Malonne, Ecole Secondaire
Saint Berthuin, cour. Tous publics. Gratuit.
Infos : https://malonnetransitionne.be/
Jacques Sternberg
Racontance
-le
vendredi 6 septembre au Livre ou Verre à 20h, Les Zapéro-contes Charleroi, scène
ouverte. Chapeau.
animé par Pascale Pezzotti, Joëlle
Lartelier et Ahmed Hafiz. Au 6 passage de la Bourse - 6000
Charleroi
Infos au 0470/23.67.01. Réservations non
obligatoires.
Inscriptions pour conter : racontancecarolo@gmail.com
-le
vendredi 20 septembre à l' Ultieme Hallucinatie à 20h, Les Zapéro-contes
Bruxelles, scène ouverte. Paf au chapeau
animé par Dominique Brynaert Au 316 Rue
Royale – 1210 Bruxelles.
Infos et réservations vivement conseillées via
le site : www.racontance.be
Contes de Plumes et de bisons par Le Baluchon qui sifflote
quand ? le vendredi 6 septembre à 20h
où ? RV au Parc de la Citadelle, rue de Glacis 4000
Liège _ Entrée Parking du Centre Hospitalier
combien ?
5€
Réservations et informations : Tina 0476 68 00 73
Contes
amérindiens autour du feu !
Le
Courlieu
Scène spaghetti du 7 ième jour
quand ? le samedi 7 septembre à 19h30 où ? rue du Grand Philippe, 4,
1490 Court-St-Etienne
combien ? 10€ comprenant le spaghetti, chips et p'tit
dessert. réservations
: lecourlieu@gmail.com.
7
personnes racontent une histoire durant 7 min max , selon l'expression de leur
choix !
Merci
d'apporter une boisson de votre choix.
Maison
du Conte de Charleroi
-le samedi 07 septembre à 10h00 et 11h0, Kiliri .
0 à 2,5 ans. Lectures vivantes.
Bibliothèque de Courcelles - Rue Monnoyer
46 - Courcelles
-
le lundi 09 septembre, de 11h00 à 12h00, Livreries. Lectures
vivantes
Bibliothèque de Courcelles - Rue Monnoyer
46 - Courcelles
Gratuite sur réservation :
071/46.38.60 ou bibliotheques@courcelles.be
- le vendredi 13 septembre à18h00, Balade contée
Balade
contée dans le parc de Courcelles lors du marché des artisans locaux
-le mercredi 18 septembre, Balades contées, centre culturel d'Aiseau Presles
13h30 pour les 2,5/5 ans, 14h45 pour les
6/12 ans, 16h00 balade familiale
- le
jeudi 19 septembre à 15h00 & 20h00, La Légende de Jacques Bertrand
Théâtre Marignan, 53 boulevard Tirou,
6000 Charleroi.
Infos & rés. :
https://www.contecharleroi.be/agenda-1/
Après
le succès rencontré le 16 novembre dernier au Théâtre Marignan, la légende de
Jacques Bertrand, chansonnier carolo, revient pour enchanter à nouveau le
public.
-le
vendredi 20 septembre à 19h00, Apéro-philo, Livre
ou Verre, Charleroi
Infos
: https://fb.me/e/72N7XoyoW
Sommes-nous
responsables de protéger toutes les formes de vie sur terre ou seulement celles
qui nous sont utiles ?
-
le samedi 21 septembre, Balade contée nocturne
À
Villers Poterie, en partenariat avec le Centre culturel de Gerpinnes
- le
samedi 28 septembre à 16h30, Spectacle « Plouf »
Pour
les 0/3 ans. Parcours conté crèches de
Saint Gilles
- le
dimanche 29 septembre à14h30, Spectacle "le tour du monde des rondes"
Pour les 0/3 ans. Parcours conté crèches de Saint Gilles
Notre
émission RACONTE & NOUS
Lundi
16/09 à 18h00 (rediffusion le dimanche 22/09 à 13h00)
Ouverture
de la 5ème saison
Lundi
30/09 à 18h00 (rediffusion le dimanche 06/10 à 13h00)
La
70ème saison !
A
écouter sur Buzz Radio 94.3 & 97.8 FM et sur No Radio 101.9 FM
Pour
écouter nos émissions précédentes : https://soundcloud.com/buzzrb/sets/raconte-nous
Dimanche
du Conte
Récits féminins dans une histoire coloniale par Yamina Takkatz et
Zoubida Mouhssin et Farah Kassabeh
- Le dimanche 8 à 14.00 · La Fête de Zohra à partir de 6 ans
Un atelier dessin et un goûter sucré algérien prolongeront le voyage.
- à18.00 · Au
Temps béni des colonies · à partir de
14 ans
- 19h20 · Causerie avec Zoubida M. et Farah K.
combien ?
12/8/6/1,25 où ? Centre
culturel Bruegel, rue des renards 1F, 1000 Bruxelles
Récits
féminins dans une histoire coloniale
Quand la Lune est comme un tambour par Paule Ma
quand ?
le dimanche 8 septembre à 15h où ? au Jardin
Suspendu à Mons, 2 rue de la Boulangerie
combien ? au chapeau infos :
0477-225647 ;http://paulemacontes.wordpress.com/
(contes
du Mexique)une vieille indienne mexicaine raconte des histoires de la sierra du
Chiapas à une adolescente plongée dans l’ennui et l’envie d’évasion.
Cabaret-Contes
quand ?
le 15 septembre à 14h30
où ? Au Jardin Suspendu, rue de la boulangerie, 2 à
7000 Mons
combien ?
Entrée libre. Participation « au chapeau »
contact
; Marie-Jeanne 0476/237231; Paule 0477-225647 paulema@scarlet.be ;
Dominique
0478/667960 do.deleho@gmail.com
Scène ouverte aux
arts de l’oralité : contes, chansons, slam, poésie.
Bibliothèque
communale en collaboration avec l'Echevinat de la culture d’Aywaille
Croquer la pomme, parcours conté
familial par les Conteurs et Conteuses de Paradis,
le groupe musical L'air de Rien, Romain Gueuzaine et Catherine Seba.
quand ? le 27 septembre à 13h30 et
16h où ? Château
de Harzé à Harzé
combien ? 3€ adultes/2€
enfants pour
qui ? Enfants de 6 à 12 ans et leurs parents,
grands-parents...
Infos,
réservation indispensable : bibliotheque@aywaille.be 04/384.78.82 à partir du 1er septembre.
Pas
d'inscription en dessous de 4 ans. Pas de poussette, pas de chien.
6
conteurs et 6 musiciens qui réjouiront vos yeux et vos oreilles pour la 6ème
fois dans le magnifique cadre du château de Harzé. Ce parcours inaugure
l'exposition annuelle de la bibliothèque d'Aywaille autour du Conte de Blanche
Neige.
Formations – Ateliers
Ateliers conte au Théâtre Marignan
quand ? les 7 et 21 septembre, 5 et 19 octobre, 2 , 16 et 30
novembre, 14 décembre, de 14h à 16h
où ? Théâtre Marignan, 53, boulevard Tirou, 6000 Charleroi pour qui ? A
partir de 15 ans.
combien ? 8 séances :
forfait de 160 € ou 25 € la séance
- Module
initiation pour débutant : Bases techniques du conte, découverte du répertoire,
comment conter, les fondamentaux d'une prestation contée.
-
Module exploration, découverte : Construction d'une conterie, d'un répertoire,
de spectacle thématique.
Important
: spécifier le module choisi lors de l'inscription
Les
membres de l'atelier assistent gratuitement aux spectacles de conte produits
par la Maison du conte de Charleroi au Marignan. Des sorties culturelles seront
également programmées afin de découvrir la diversité culturelle du conte en
Fédération Wallonie-Bruxelles.
Jacques Sternberg
Théâtre de la parole
Longue histoire et actualité du mythe par
Jean-Loïc Le Quellec
quand ? Les
21 et 22 septembre de 10h à 17h où ? rue
du Rouge-Cloître 7d, 1160 Bruxelles
infos : 32 2 736 69 50 ; https://www.theatredelaparole.be/ecole-internationale-du-conte/formation-continuee/
Réflexion collective
sur les notions de mythes et de mythologie. Qu’est-ce qu’un mythe ? Pourquoi
s’intéresser aujourd’hui à la mythologie.
Racontance
Osez le conte tout en s'amusant formation par Dominique Brynaert
quand ?
les dimanches 29/09 - 20/10 - 17/11 -
15/12/2024 - 19/01 -23/02/2025 de 9h30 à 17h30
où ?
1030 Bruxelles. Près de la Place
Dailly. pour qui ?
débutants à partir de 18 ans
Combien ? 245€
Infos
et Inscription: racontance@hotmail.com https://www.racontance.be/formation_conte.html
Vous
donner tous les outils pour conter avec talent et efficacité quel que soit
votre objectif. Elle permet aussi d'apprendre à s'exprimer aisément en public
en toute occasion. Elle vous apprend à conter sans faire appel à une
mémorisation classique en privilégiant plutôt la maîtrise de la structure d'une
histoire et le travail des images. Bonne humeur, humour et bienveillance.
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
DEFI FEMININ
Championne. Depuis quatre ans déjà, invaincue, numéro un
du tennis féminin.
On aime, son tennis de virtuose sur les cours mais on
jalouse son physique, on admire sa plastique.
Grande, sculpturale, cambrée. Beau visage de brune
hautaine. Galbe de ses cuisses d’athlète, de son cul qui fascinent tant ses
admirateurs.
Elle décide de lancer un défi unique dans l’histoire du
tennis : parier un million qu’elle battra en trois sets gagnants le numéro
un du tennis masculin. Même âge qu’elle, même réputation de tueur des courts de
tennis.
Impossible de la faire changer d’avis. On a eu beau
argumenter sur la différence de résistance, de puissance, de rapidité, sans
parler de son service, de sa volée.
Elle ne veut rien entendre, maintient et son enjeu et sa
proposition.
La rencontre a lieu sur terre battue devant un public
d’une dizaine de personnes, triées sur le volet selon son désir.
La championne prend le premier service et tout de suite,
son adversaire affiche une stupeur, un trouble évident. Il accumule les fautes
directes, de plus en plus déstabilisé. Il perd le jeu, les suivants, sans
marquer un seul point.
Rien d’étonnant à cela. La jeune femme joue, comme à son
habitude, à son meilleur niveau. Elle
joue en jupette plissée, très courte également, comme à son habitude, mais …
sans petite culotte.
Célèbre pour ses démarrages foudroyants, sa mobilité, son
agilité, ses smash, son petit rideau de soie blanc se soulève, virevolte à
chaque échange, exhibant en toute impudeur des fesses à couper le souffle et le
triangle agressivement sombre de son sexe.
6/0, 6/1,6/4.
Au troisième set, le numéro un du tennis masculin semble
avoir en effet retrouvé une partie de ses moyens, perdant peu à peu la
fascination ressentie à voir s’ouvrir et se refermer l’abyssal entrecuisse de
son adversaire.
Bien entendu, cet acte d’indécente provocation a été
commis en toute connaissance de cause. Tout particulièrement, sa froide analyse
des lois du tennis, dont plus la élémentaire, le b.a. ba : à aucun moment,
en aucun cas, jamais, sous peine de manquer le point, il ne faut quitter la
balle des yeux !
Marie-Noëlle HERBIET
D’après Jacques STERNBERG, « le pari »,
Histoires à dormir sans vous. Ed. Denoël, 1990
Folio. ISBN 978-2-07-038725-0 A38725
Le conte du grain de blé
Voilà tout ce que Jean
peut espérer de la vie.
Mais depuis deux
jours les portes sont closes, les cœurs
aussi.
Sa besace à croutons est
plate , son estomac est vide. Il a faim.
Au bord du chemin il
croise une vieille qui file sa quenouille. Elle s'approche de lui.
« - Pauvre
homme, écoute-moi. ».
Dans le creux de sa main
elle met un grain de blé
« - Toute
porte où vous frapperez, bien reçu vous serez ! »
« - Merci la
vieille, merci. »
Face à tant de
gentillesse, Jean reprend courage. Il glisse le grain dans sa bourse. Il
chemine tout le jour. Au soir une ferme se profile. Jean est affamé, fatigué.
« -Bien le bonsoir,
puis-je entrer moi et mon grain de blé ? »
Accueil, soupe et lit dans
le foin. La vieille n'a pas menti. Le grain est efficace.
Avant de se coucher, il
a déposé sur la table son couteau, ses allumettes et son fameux grain de blé.
Au matin, la fermière
s'active entre cuisine, vaches, poules et lapins. Ça fait du monde à
prendre soin.
Une poule, curieuse
comme un chat, entre dans la cuisine, saute sur la table, voit le grain de blé
et hop, en fait son petit-déjeuner.
« -Mon grain de
blé, elle l'a avalé ! »
Le fermier balbutie
excuses et veut le dédommager.
« -Non rien à faire. C'est ce grain- là dans cette
poule- là que je veux. Ce n'est que justice. »
Jean repart avec la
poule sous le bras.
Il chemine tout le jour.
Au soir, une ferme se profile.
« -Bien le bonsoir,
puis-je entrer moi et ma poule grasse? »
Accueil, soupe et lit
dans le foin. La vieille n'a pas menti. Le grain dans la poule est efficace.
La poule passe la nuit
dans le poulailler avec les autres volatiles, intimidation, provocation ,
combat, plumes envolées et coups de becs. Elle choit dans l'auge à cochon qui
la trouve à demi-morte et en fait son petit-déjeuner.
« -Ma poule, ma
pauvre poule. Si le cochon l'a mangée c'est le cochon qui doit payer ».
Le fermier balbutie
excuses et veut le dédommager.
« -Non rien à faire. C'est ce cochon-là que je veux.
Ce n'est que justice. »
« -Le cochon a fait le mal, prenez-le , cessez de vous
plaindre. Que voulez-vous que je vous dise ! »
Jean prend la route, le
porc dans le sac. Il chemine toute la journée. Au soir une ferme se profile.
« -Bien le bonsoir,
puis-je entrer moi et mon cochon? »
Accueil, soupe et
lit dans le foin. La vieille n'a pas menti. Le grain dans la poule dans le
cochon est efficace.
Le cochon est logé à
l'écurie. Dépaysé par le voyage il veut faire le tour de son nouveau logis.
Il passe trop prêt de la
vache rousse. Coup de pied fatal, le cochon meurt.
« -Mon cochon, mon
pauvre cochon. Si la vache l'a mangé c'est la vache qui doit payer ».
Le fermier balbutie
excuses et veut le dédommager.
« -Non rien à faire. C'est cette vache-là que je
veux. Ce n'est que justice. »
« -La vache a fait le mal, prenez la vache, cessez de vous
plaindre. Que voulez-vous que je vous dise ! »
Jean prend la route, la
vache au bout d'une corde. Jean se rêve déjà riche.
« -Bien le bonsoir,
puis-je entrer moi et ma vache ? »
Accueil, soupe et lit
dans le foin. La vieille n'a pas menti. Le grain de blé dans la poule dans le
cochon dans la vache est efficace.
La vache loge à l'écurie
mais le cheval est pointilleux, il ne tolère personne dans son logis, encore
moins une vache inconnue. Une ruade occit la laitière.
« -Ma vache, ma
pauvre vache. Si le cheval l'a tuée c'est le cheval qui doit payer. »
« -Le cheval a fait le mal, prenez le cheval, cessez de vous
plaindre. Que voulez-vous que je vous dise ! »
Le voilà parti à cheval
galopant comme d'Artagnan. J'en ferai du bel argent. Du grain de blé au cheval,
et pourquoi pas une maison, une jolie
femme, de belles terres.
Au soir, il arrive dans
une auberge cossue où on loge » à pied et à cheval ». Il met pied à
terre et jette la bride à une jolie fille.
« -Me loger moi et
mon cheval ? »
« -Tout à votre
service, Monsieur ! »
Dans un coin, une
chienne torve prend le frais.
Jean festoie à table et
dort dans un lit douillet.
Au matin, il cherche son
cheval.
« -Monsieur, un
malheur est arrivé, notre fille a conduit votre cheval a la mare pour
l'abreuver. Le cheval a glissé et s'est noyé. »
« -Non je ne veux
pas d'autre cheval même plus beau. Je suis dans mon droit. »
« Sinon, donnez-moi
votre fille ! »
Il crie et vocifère tant
et si bien que l'aubergiste cède.
« -D'accord mais ma
femme sera si triste de la voir partir. Je vous la fourre dans un sac à l'abri des
regards. »
Il lui rapporte tout
ficelé, tout pesant, tout remuant.
Jean s'en va à pied le
sac sur le dos.
« - Ce matin, j'ai
la fille, demain j'aurai l'auberge. »
Il arrive dans le bois.
Il décharge le sac et l'ouvre. D'un bond la chienne en sort, attaque Jean au
visage et emporte son nez
Jean la poursuit comme
pour récupérer son intégrité.
La chienne galope, Jean
galope, le sang coule,
Du grain de blé à la
poule grasse
De poule grasse à un verrat ,
De ce verrat à une
vache,
De cette vache à un
cheval,
Du cheval à cette jolie
garce,
De la garce à la chienne
torve,
Qui maintenant le nez
m'emporte !
Le résultat de tout
cela ?
On a dû fabriquer un nez
en bois pour Jean.
Ma conclusion à
moi : une jeune fille n'est jamais à vendre. Michelle Troupin
D’après le Conte du Grain de Blé, in Contes du
Vieux-Vieux Temps par Henri Pourrat
Le garçon et les coquillages
Qui a des coquillages est riche. Avec des coquillages, il peut obtenir tout ce
qu'il veut.
Un homme, une femme sont pauvres. Pour leur cœur, ils ont
un fils. Pour leur bras, le
travail. Pour leur corps une pauvre
cabane. Pour leur estomac rien qu'un peu
à manger. Ils n'ont pas un seul
coquillage.
Un jour, le garçon joue.
Dans son nez entre un parfum si splendide que ses jambes se mettent à
courir pour le rejoindre. Jusqu'au bout
du village. Le parfum est là, autour
d'un homme qui mange. L'homme qui mange
est si gros que sa peau devient trop petite.
- "Comment avez-vous des choses qui sentent si bon
?"
- "Comment oses-tu t'adresser à moi ? Ne vois-tu pas qui je suis ? Ne vois-tu pas mon collier de coquillage
? Je suis le chef de l'île." L'homme si gros enlève son collier, le fait
danser devant les yeux du garçon. "Ils sont beaux, mes coquillages,
dis-le, qu'ils sont beaux !"
- "Ils sont très beaux et moi aussi j'aurai beaucoup
de beaux coquillages."
- "C'est ça !
Reviens quand tu les auras. Nous
comparerons. Celui qui aura le plus beau
collier deviendra le chef du village."
Il en casse un, jette le morceau aux pieds du garçon.
Le garçon jette le morceau de coquillage pour ne plus
avoir devant les yeux de son esprit la
figure du chef de l'île. Pour ne plus
avoir dans les oreilles de son esprit le rire du chef de l'île.
Il revient, ramasse le morceau. Quand on est pauvre, on ne jette jamais rien.
Il échange le morceau de coquillage contre un pépin
d'oranger. Quand on est pauvre, on est
déjà content avec un morceau de coquillage.
Quand on est pauvre, on a quand même un pépin d'orange.
Le garçon plante le pépin, s'endort, le ventre vide, les
jambes fatiguées. Il se réveille à côté
d'un petit arbre. Se rendort. Se réveille à côté d'un grand arbre. Il monte, monte jusqu'à la plus haute
branche. Tout là-haut, il y a une
maisonnette qui se balance au gré du vent.
Le garçon entre, voit une vieille femme.
- "Fais vite demi-tour et saute dehors. Fuis, si mon mari te voit, il te tuera."
- "Je viens juste d'arriver. Pourquoi m'en irais-je ? Je ne veux pas de mal à ton mari."
- "Le voilà !
Cache toi dans le coin!"
Elle jette une couverture sur lui.
- "Ça sent l'homme !"
- "Il n'y a pas d'homme ici. Juste un enfant."
L'homme et le femme se mettent à table. Au garçon ils donnent une écuelle recouverte
d'une feuille. Le garçon soulève la
feuille, l'écuelle se remplit de nourriture.
Il mange et remange. Il en donne
à l'homme et à la femme, l'écuelle est toujours pleine de nourriture. Quand il n'y a plus eu moyen de faire entrer
quelque chose, il remet la feuille sur l'écuelle.
L'homme apporte plusieurs tiges de bambou. Le garçon les secoue. Il en tombe des coquillages. Autant que le garçon a de doigts à ses mains,
de doigts à ses pieds. Il en tombe
encore toujours. Il les remet dans les
bambous.
Le garçon prend les bambous, l'écuelle, sort de la maison
qui se balance au gré du vent, descend de l'oranger.
Le contentement au cœur, il court vers la cabane de ses
parents.
- "Regardez.
Soulève la feuille, papa, soulève la feuille, maman et mangez tant que
vous voulez." Ils mangent et la
faim quitte leur estomac. Ils replacent
la feuille sur l'écuelle.
Le garçon va trouver l'homme si gros, le chef du
village. Il le regarde dans les yeux.
- "Je suis venu, comme tu voulais."
- "Je te vois, mon cœur et ma bouche rient
déjà."
- "Celui qui a le plus de coquillage sera le chef de
l'île. Ce sont bien tes paroles."
- "Oui."
L'orgueil fait tinter ses coquillages.
"Va-t’en tant que je domine ma colère. Montre-moi tes petits morceaux, que je les
compte sur mes doigts."
- "Comptons d'abord les tiens." On les a comptés sur les doigts des mains,
sur les doigts des pieds. Cela faisait
le compte juste.
Le garçon a vidé ses bambous. La bouche du chef s'est ouverte comme une
huitre.
On a compté sur les doigts des mains, sur les doigts des
pieds et il y en avait encore et encore.
Le chef ne riait plus, sa bouche ne s'est pas refermée. Il est allé se cacher chez lui.
Le garçon est devenu chef de l'île.
Marie-Claire Desmette
D'après Le garçon et
l'esprit de l'oranger in Contes d'Australie et d'Océanie, racontés par Vladimir
Reis, illustrés par Karel Tessig, Gründ, Paris, 1976.
Le bouton de Badilon
Au temps
un peu jadis, sur la place d’une petite ville, il y a la boulangerie de
Badilon. Badilon à la fabrication du
pain, Adèle au magasin. Une bonne
équipe.
Le pain de Badilon est réputé. « Chez Badilon, le
pain est bon ». C’est un minimum,
me direz-vous. Les clients viennent de
la petite ville et des environs. Badilon
a-t-il un secret ? Peut-être.
Badilon
a un deuxième métier. Il est aussi
sacristain. Il organise son emploi du
temps pour jongler entre ses deux professions.
Un
dimanche, après la grand-messe, Badilon range la sacristie, s’apprête à partir.
- Badilon, ne partez pas encore. Voilà vingt ans que vous servez fidèlement
l’Eglise. J’ai voulu marquer cet
anniversaire par un petit cadeau.
Le curé lui donne un petit écrin recouvert de soie rouge.
- Dites-moi si cela vous convient.
Badilon ouvre l’écrin.
Un bouton de col en or.
Une
explication est ici nécessaire. En ce
temps-là, et il n’est pas si ancien, je l’ai connu dans mon enfance, les cols
des chemises d’hommes n’étaient pas attachés à la chemise. Ils se lavaient à part et surtout, ils
s’amidonnaient carton. Au pied de col de
la chemise, une boutonnière à l’arrière, des boutonnières devant. Sur le col, idem. Un bouton de col double passait dans les
boutonnières de la chemise et des boutonnières du col qui se trouvait ainsi
fixé. Bouton le plus souvent en os,
parfois un bijou, comme le cadeau du curé.
- Monsieur le Curé, c’est trop. Quel beau cadeau. Il ne fallait pas !
Badilon retourne chez lui, enchanté.
- Adèle, regardez le beau cadeau que j’ai reçu. Adèle s’exclame comme il faut.
Le soir, Badilon met le bouton en or dans l’écrin,
l’écrin dans le tiroir de la table de nuit.
A partir de ce temps, quand Badilon se met en beau, il descend un peu sa cravate pour qu’on voie bien
le bouton. Les gens se mettent à
dire : « Heureux comme Badilon avec son bouton. »
Un jour
de semaine, Badilon prépare la pâte, comme d’habitude. Dans le pétrin, la farine, du sel et pas
trop, de l’eau de son puits. C’est
peut-être là son secret. Il pétrit
longuement. Divise la pâte en futurs
pains. Dans une platine ou sur le
four. Il part à l’église.
Ce jour-là, un enterrement. Ils sont en retard, plus que d’habitude. Enfin, les voilà. Un cousin prêtre fait une homélie
interminable. Enfin, c’est fini. Badilon court chez lui, monte à sa chambre,
enlève son beau pantalon noir, met son pantalon de travail. Garde sa chemise, arrache son col. Descend à
l’atelier. Les pains ont bien
levés. Il chauffe le four,
enfourne. Fait une petite sieste dans son
fauteuil en osier. Les pains sont
cuits. Il les mets dans l’étagère à
roulettes et au magasin. Adèle commence
à vendre les pains. Certains clients
paient. Elle fait crédit à
d’autres. Chacun a son bâton. Une entaille égale dans chaque bâton.
Adrien se prépare pour le salut à l’église. Son beau pantalon, un col propre. Son bouton en or ? Où est son bouton en or ? Le petit écrin est ouvert sur la table de
nuit. Pas de bouton sur la carpette.
- Adèle, vous n’avez pas vu mon bouton en or.
- Non Badilon.
Badilon se résigne à mettre un bouton ordinaire et court
à l’Eglise. Revient.
Il cherche partout, Adèle balaie. Pas de bouton de col en or.
- Il sera tombé pendant que je pétrissais. Il est dans un pain.
L’horloger a acheté trois pains, le tailleur cinq. La servante du curé un pain. Comment demander à un client ou une
cliente : « Vous n’avez pas trouvé mon bouton de col en or ?
«
Un gamin vient chercher un pain.
- Je vais avancer ta mère en coupant les tartines. (Pas
de machine pour couper le pain en ce temps-là).
Pas de bouton en or dans ce pain.
Badilon va chez Monsieur de Curé. La sœur-gouvernante ouvre.
- Le pain d’aujourd’hui était bon ?
- Nous ne mangeons jamais de pain frais. Rien de pire pour la santé.
Chez le tailleur, « Il n’en reste plus rien. Il était bon, comme d’habitude. » Un bouton en or, pour une famille de 9
enfants, ce serait une aubaine.
A partir de ce moment, Badilon a perdu la joie de
vivre. Il fait encore du bon pain, il ne
peut pas faire autrement. Tout le village parle du bouton de Badilon. Tout le monde plaint le pauvre homme.
« Malheureux comme Badilon. Sans
son bouton. »
Trois mois plus tard, c’est la grande lessive de
printemps. En ce temps-là, on en faisait deux pas an : en automne et
au printemps. Adèle trie le linge à
laver. Le blanc par ci, la couleur par
là. Le délicat, le à bouillir.
- Badilon !
- Oui !
- Badilon, avenez !
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Avenez, je vous dis.
Badilon se décide.
Adèle brandit un col. Avec le
bouton en or.
Marie-Claire
Desmette
D’après Petits contes en
sabot, de Louis Delatte ; Office de publicité, Bruxelles, 1923.
Le roi gourmand
Dans un village, il y avait un sabotier. C’était un plaisir de voir Firmin manier ses
outils, ses cuillères pour l’intérieur, son paroir pour l’extérieur. Transformer un bloc de bois en sabot. De l’entendre chanter en travaillant. Cela fait sourire Guillemette la bergère, sa
jolie voisine. Point riches, ils comptent
se marier, en se contentant de ce qu’ils ont.
Un beau matin, Firmin travaille dans son atelier. Une vieille femme pousse la porte. Une pauvre mendiante tout en guenilles et les
pieds abîmés par les cailloux des chemins.
- « Beau sabotier, salut. A combien me vendez-vous une paire de
sabots ? »
- « Je ne vous vendrai pas de sabots, je vous les
donnerai. »
- « Merci, gentil sabotier. En récompense, voici un noyau de pêche. Plantez-le, vous aurez un pêcher qui vous
donnera des pêches en toutes saisons. »
La vieille femme choisit une paire de sabots à son pied
et sort. Elle disparaît mystérieusement.
Journée faite, alors même qu’il est sceptique, Firmin
plante le noyau suivant les règles. Le
noyau germe et l’année suivante, un pêcher grandit et donne des pêches en
toutes saisons, suivant la prédiction de la vieille.
La première à en goûter, c’est Guillemette. Firmin trouve que ses joues sont aussi
veloutées que les pêches.
Le roi de ce pays est gourmand. On dit qu’il mange quatre fois. Quand il commande le repas au cuisinier,
quand il va observer la cuisson dans les cuisines, quand il le mange, quand il
fait la sieste en y repensant.
Un jour, lui vient l’envie de pêches. Or, nous sommes en plein décembre. Le roi y pense et repense. Son envie devient plus forte que lui.
- « Je donnerai ma fille en mariage à celui qui
m’apportera des pêches. »
Tout le monde au village parle de la promesse du roi,
parle aussi du pêcher merveilleux de Firmin.
- « Il te faut y aller. »
- « La princesse, je n’ai pas envie … »
- « Tu es fou d’hésiter. Gendre du roi, le plus bel état. »
Les villageois forcent Firmin à remplir un panier de
pêches. Sa Tante est la première à le
pousser au château du roi.
Firmin enlève sa toque pour saluer le roi, lui présente
son panier.
Le roi mange toutes les pêches du panier. Il se régale.
Il donne un bourse bien pleine au sabotier qui salue, remet sa toque et
s’éloigne. La Tante ne l’entend pas de
cette oreille
« Sire le
roi, vos plairait-il que je vous rappelle votre promesse ? »
Le roi se souvient bien de sa promesse mais il ne lui
sied pas de donner sa fille à un villageois pouilleux, deux chemises, une sur
le dos, l’autre à la lessive. La
princesse est encore moins d’accord d’avoir un mari aux mains calleuses.
La Tante insiste.
Le roi cherche un truc pour ne pas tenir sa promesse.
- « Toi, mon garçon, que sais-tu faire ? »
- « Sire le roi, je suis sabotier de mon état. Je sais faire des sabots. »
- « Ni ma fille ni moi ne mettrons jamais des
sabots. Que sais-tu faire
d’autre ? »
- « Ma foi, je sais pêcher la truite, planter des
arbres. Parfois, j’ai gardé les
moutons. »
- « Nous n’avons pas de mouton mais ma fille a dix
lapins blancs. Va au pâti avec eux et
ramène-ne les tous ce soir. »
Le sabotier est bien forcé d’obéir. Il part avec les lapins qui prennent la
poudre d’escampette. Firmin court
partout, impossible de les rassembler.
La vieille mendiante paraît
- « Ne te mets pas en peine. Voilà une baguette de coudre. Ce soir, frappe-la trois fois sur terre et
les dix lapins seront là. »
Le soir, Firmin ramène tous les lapins au château. Toque ôtée pour saluer le roi et la princesse
qui ouvrent de grands yeux.
- « Pour accepter ce mariage, je dois te demander
encore une chose. Déplante mes
arbres ; arrache les souches et plante des pêchers, des abricotiers, des
pommiers, des pruniers. »
La branche de coudre trois par terre et voilà le verger
demandé.
Ebahis, le roi et la princesse cherchent une autre façon
de ne pas ternir parole.
- « Je veux maintenant un vivier plein de
poissons. »
Firmin commence à trouver la farce plaisante. Un vivier pleine de poissons sous les yeux du
roi et de la princesse.
Le roi est apeuré.
Comment ce sabotier a-t-il tant de pouvoirs ? Verger et vivier lui
semblent de la sorcellerie.
- « Je crois que j’ai trop demandé. »
- « Qu’à cela ne tienne. »
Trois coups par terre et tout disparaît. Cette fois, le
roi et la princesse sont terrorisés.
- « Je te donne ma fille sans condition. »
Le sabotier remet sa toque.
- « Sire le
roi, grand merci mais dans mon pays, il y en a des plus jolies. »
Firmin et Guillemette se sont mariés. Ils ont monté leur ménage avec les pièces
d’or contenues dans la bourse qu’avait donné le roi.
Marie-Claire
Desmette
D’après Le sabotier et la file du roi, in Le Trésor des
Contes par Henri Pourrat, Tome 11, Gallimard 1948 pour l’édition
originale. Réédition en 2009.
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