vendredi 1 septembre 2023

Mensuel Septembre 2023 – N°369

 

Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,

les conteurs et les raconteurs.

septembre  2023 – N°369


P 912122 Bureau de dépôt CHAUDFONTAINE 4050  

Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224

 

Au sommaire, ce mois-ci:

- Semi d’Italia, entretien

- Spectacles – Veillées – Balades - Emission

- Formations

- 3 histoires

 

Contes à Marmaille et Co 2023 par les conteurs de la Maison du Conte de Liège

 

quand ? le 27 août de 10h30h à 17h                        où ? Musée de la Vie Wallonne, cour des Mineurs, 4000 Liège

combien ? 7/1,25/enfant gratuit    

Infos, inscription obligatoire :

En plus des contes, sensibilisation à l’environnement, atelier zéro déchet, bombes à graines, magie et manège, photos farfelues, surprises et humour.

 

La Maison du Conte de Liège sera présente à

 

Retrouvailles les 2 et 3 septembre à Liège

 

quand et où ? les 2 et 3 septembre de 11h à 17h à notre tonnelle, section culture

A notre tonnelle, nous vous parlerons du conte en général et de toutes les activités de la Maison ainsi que  celles de ses membres.  A la Péniche Le Ventre de la Baleine, vous pourrez entendre conter chaque fois cinq de nos conteurs.

 

La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes

 

quand ? le vendredi 8 septembre à 19 h                                     où ? Parc de Colonster, allée des Erables, 4000 Liège

combien ? 4€                                                                                 pour qui ? tout public

infos, inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83

           pas d’inscription pour assister.

Profitons des derniers feux de l’été pour nous réunir sous l’arbre. Venez découvrir le lieu si vous ne le connaissez pas, le retrouver si vous le connaissez.  Et le monde des contes avec les conteurs Maison et leurs invités.

 

La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

Atelier d’initiation au conte par Paul Fauconnier

 

quand ? les 7 et 8 octobre de 10h à 17h                           où ? rue du Beau Mur,48, 4030 Liège

combien ? 90€                                                                     pour qui ? pour tous

Infos, inscriptions : Laure 0497/61.51.05 si possible par SMS. Elle reprendra contact

« C’est en contant que l’on devient conteuse-eur ! » 

 

 

La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes

 

quand ? le vendredi 13 octobre à 20h                                     où ? Théâtre à Denis, rue Ste Marguerite, 302, 4000 Liège

combien ? 4€                                                                              pour qui ? tout public

infos, inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83

           pas d’inscription pour assister.

Nous réintégrons nos quartiers d’hiver. Et toujours la convivialité, la simplicité, la sympathie entre conteurs et public.  Avec les contes à la clé.  Ceux de conteurs chevronnés, ceux de qui veut s’essayer dans la bonne ambiance.

 

 

 Nouvelles du monde du conte, des arts vivants, de la politique, des projets…


 
la Fédération de Conteurs professionnels. Fondée en 2004 pour rassembler, défendre et promouvoir des artistes qui exercent l’art du conte avec une haute qualité professionnelle, la Fédération a pour but d’offrir à ses membres conteurs, une structure sous forme de réseaux de compagnonnage pour soutenir et transmettre la réflexion et la pratique dans différents champs d’activités : la création, la formation, l’animation, les prestations artistiques. Elle organise et promeut des événements en relation direct avec l’art du conte. La Fédération de Conteurs Professionnels est soutenue par la FWB.

Chimères, édition 2023, la vitrine du conte : 19 spectacles contés, 20 conteurs et conteuses professionnels, 3 jours de représentations du jeudi 28 au samedi 30 septembre 2023.  Voir p.8.

 

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 Semi d’Italia

 


Parmi les spectacles de contes qui tournent actuellement, il y a « Semi d’Italia », sur l’immigration italienne, construit sur base de récits de vie, de souvenirs familiaux.   Avant de parler du spectacle proprement dit, voici des notes prises lors d’un entretien avec les deux principaux conteurs, Tina Gentile et Léo Dolcimascolo.

 

Comment avez-vous eu l’idée de ce spectacle ?

L’idée tournait en nous depuis longtemps.  Le détonateur a été, en 2021, le 75ième anniversaire de l’accord Homme contre du  Charbon signé en 1946  entre la Belgique et l’Italie.

L’Aquilone, lieu d’expression et d’actions socio-culturelles  à Liège, a programmé un mois complet d’activités sur ce thème.  Nous avions déjà abordé  le sujet  lors de soirées contées organisées  par notre troupe de conteurs Tous Contes Fées. Mais en 2021, nous avons décidé d’ouvrir notre  propre album de famille, de rassembler les  moments forts  de notre histoire personnelle. Nous avons écrit chacun quelques tableaux de notre vie d’enfants  issus de l’immigration, pétris d’étonnements  et de moments sensibles  qui donnent à comprendre cette singularité qui est d’être d’ici et aussi d’ailleurs.

 

Tina Gentile, voulez-vous bien nous communiquer vos souvenirs.

Mon père venait des Abruzzes, une région de collines entre la mer et la montagne, région de bergers et de moutons.   En 1951,  à 22 ans, il a signé un contrat comme mineur de fond. A son arrivée, il  vivait  dans un baraquement  à  Ans, près du charbonnage qui l’employait. En 1958,  il a voulu se marier.  Sa mère a cherché une femme au pays.  Il est revenu pour les  vacances,  a fait la connaissance de sa future.  Ils se sont fréquentés pendant trois jours, avec chaperon naturellement, ont courtisé par correspondance pendant six mois. La venue  de ma maman en Belgique, c’était son voyage de noces et sa nouvelle vie de femme.

 

Quelle a été sa réaction ?

Un choc.  Elle vivait au bord de la mer, ses parents tenaient  une petite auberge, sous le soleil, la montagne dans le dos.  Choc du temps gris, du froid, de la  noirceur.

 Ma mère  avait été  à l’école jusqu’à la 3ième primaire, ensuite elle avait fréquenté l’école des Sœurs. Là, elle avait appris à réparer les filets de pêche, à tisser et  broder.  Elle était préparée à tenir une maison.

 Ma mère ne savait rien de la vie de femme, rien de la Belgique, rien de la vie d’un ouvrier mineur.  Le curé lui avait juste dit  avant son mariage, que son mari était un brave garçon mais qu’il avait déjà eu une vie d’homme.  Ma mère avait 23 ans, mon père 29.

Elle  est arrivée, élégante, avec dans  ses  valises,  son trousseau de linge de maison brodé, tissé par elle-même, tailleur et manteau chics  qu’elle avait  fait faire pour l’occasion.

Un jour, elle est allée chercher mon père au charbonnage.  Elle s’était préparée comme on va à un rendez-vous.  Elle avait mis son beau manteau  et  son béret bleu ciel. Quand  mon père sortant de la fosse s’est approché d’elle, tout noir, elle ne l’a pas reconnu.   Elle a pleuré.  N’a plus jamais mis son beau manteau.  J’ai hérité du béret, qui est un de mes trésors. D’ailleurs, j’en porte  toujours un  lorsque je conte Semi d’Italia.

 

Quelles étaient les conditions matérielles de leur vie ?

Avant de se marier, mon père envoyait quasi la totalité de son salaire à sa famille en Italie.  Il subvenait à leurs besoins, à la dot de ses deux sœurs.  Au moment de son mariage, il n’avait rien. Il a  tout acheté à crédit : chambre à coucher et meubles de cuisine.

 

Parlons maintenant de vous, de votre vie ?

 Je suis donc  issue de la deuxième génération, née à Montegnée, une commune longtemps  rythmée par les puits de mine qui y étaient exploités. J’ai vu le jour à la Clinique de l’Espérance, ancienne clinique bien connue de la région, fondée à l’origine  pour servir de dispensaire aux mineurs des charbonnages et aux cheminots. Espérance ! Le plus beau des souhaits  formulé par mes parents !

 Je suis allée à l’école primaire « belge » mais aussi à l’école italienne, le mercredi et le samedi après-midi. 

Mes souvenirs sont nourris par les conversations familiales.  A la maison, mes parents me parlaient en dialecte, je répondais en français.  A l’école italienne, j’apprenais une autre  langue , celle de Dante Alighieri, c’est dire que je ne la parlais pas avec mes parents.

 

En guise de leçons de vie, mes parents  m’abreuvaient d’anecdotes des gens de leurs villages, m’expliquaient  l’origine de  leur sobriquet. Je garde un souvenir ému de ces moments d’échange où les coups de butoir de la vie m’étaient expliqués avec humour et indulgence pour les erreurs humaines surtout celles des petites  gens. 

 


Que représente la photo sur l’affiche de votre spectacle ?

Elle a été prise dans la toute  première maison habitée par mes parents dans le quartier Sainte Marguerite de Liège. C’était le jour où mon père a préparé  son  petit bout  de terre noire pour en  faire un jardin.

De   droite à gauche : mon oncle, mon parrain, mineurs eux  aussi, ma mère avec son tablier blanc, et moi, petite fille dans les bras de ma marraine.

En arrière fond, le charbonnage Bonne Fin , rasé depuis longtemps. Drôle de nom  pour un charbonnage quand on sait quelle fin de vie est celle du mineur de fond….

 A vous, maintenant, Léo Dolcimascolo

Je suis né en Sicile, je suis venu en Belgique à  l’âge de 6 ans en 1956, avec ma mère et mes frères et sœurs. Nous étions 4 enfants, venus rejoindre mon père  qui  était en Belgique depuis 6 mois.

 Le 13 décembre 1956, nous débarquons à la gare de Kinkempois, à Liège  Il neigeait.  Je découvre le tram.

Nous sommes restés un an à Liège, à six dans un logement de deux pièces, au quartier St Laurent avant de nous installer à Winterslag pendant 4 ans. Comme mes parents avaient toujours le projet de revenir au pays et que nous perdions notre langue maternelle (le sicilien ), nous sommes retournés en immersion pendant six mois en Sicile !!!

 Qu’est-ce que ça vous a fait de retrouver la Sicile ?

La famille habitait à Lercara-Fridi, une ville de 18.000 habitants.  Première surprise, les Siciliens ont dit : « les Belges sont arrivés ».  Au Limbourg, c’était : « Retourne chez toi, sale macaroni. »

 La Sicile de mes 6 ans, je l’ai redécouverte.  Les bergers, les attelages de chevaux, les crieurs de rue. Une vie tout à fait différente de celle du Limbourg.  La liberté totale.  Pas d’école.  Le  paradis !

Après 6 mois, mon père est venu nous chercher et la vie a repris son cours en Belgique.

Au Limbourg, il n’y avait que des charbonnages. L’obsession de mon père, comme de tous les Italiens mineurs, était que leurs enfants ne descendent jamais dans la mine.

Alors,  nous sommes revenus à Liège. Mon père en profite pour quitter la mine et travailler en usine.

En 61, la famille s’installe dans le quartier Sainte  Marguerite.

Au Limbourg, j’étais en  4ième primaire, à Liège on me met  en 2ième vu ma méconnaissance du  français.

Comme mes parents ne trouvaient pas de logement à un prix abordable, mon père  quitte l’usine et retourne au charbonnage, qui fournissait des maisons que nous pouvions nous payer.

 Avec l’entrée dans le secondaire des enfants, le projet de retour au pays de mes parents  devenait de moins en moins réaliste.

Ils ont revendu leur maison en Sicile, ont   acheté  une  maison en Belgique. Nous étions en 1964.

 Notre famille a déménagé 8 fois  en 12 ans  à la recherche d’un logement décent !!!

 Je suis retourné « chez nous » à vingt ans. 

Votre spectacle en quelques mots ….

Nous avons chacun réunis les moments forts  qui nous  rattachaient à l’Italie, qui  nous faisaient réfléchir à notre  identité singulière :  quand nous avons nos pieds ici, notre tête est là-bas, quand nous avons nos pieds là-bas, notre tête est ici.  Entre les deux le cœur balance mais il est  assez grand  pour accueillir ces deux univers  à la fois (rires).



Nos récits  sont des  moments de croisements culturels, de déchirements parfois, d’étonnements amusés sur notre singularité, le tout   mitonné  comme une peperonata qui se veut douce, goûteuse  avec la juste pointe de piment  pour être irrévérencieux avec humour. 

Sur scène, nous sommes trois. Sylvie Grandchamps, conteuse, nous accompagne à la guitare, partage notre parole chantée  et  questionne.

 Avez-vous des projets ?

Oui, tourner avec ce spectacle  partout où il y a eu une forte immigration italienne. C’est pourquoi, nous pensons le traduire en  italien et le présenter au Limbourg.

Une version  adaptée pour les écoles est en projet  pour supporter la thématique  des mouvements migratoires présents dans les programmes du secondaire.

 Que voulez-vous ajouter ?

Une note optimiste !

 Une double culture c’est une richesse  qui nourrit la curiosité, accueille avec  bienveillance les différences.

 On ne peut rêver que si on a les pieds sur terre. Plus les racines sont profondes, plus les  branches sont porteuses ( J.Binoche, artiste)

 Comment peut-on entrer en contact avec vous ?

tina.gentile @outlook.com

+32 476 68 00 73


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 Graine de récit de vie : Dans une petite ville d’Angleterre, une mouette profite de l’ouverture des portes par les clients pour entrer dans un supermarché.  Elle se dirige droit vers le rayon des chips et part avec un sachet dans son bec.  Les employés ne parviennent pas à la maîtriser ni à l’en empêcher.

D’après Le Soir du 19 mai 2022.

Message important à nos amis conteurs et organisateurs de spectacle

 

·      Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la publication,

·      un mois plus tôt pour les formations,

·      complètes et lisibles,

·      par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg.  Tel : 04/367.27.06.

·      ou par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com                                         

·    Ne comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos infos.

 

Idéalement, vos informations comportent:

organisateur,                           titre,                        genre d'activité,                       artiste(s),

date et heure,                          lieu,                                       prix,                             public cible,        coordonnées pour infos et réservations,                         max. deux lignes de commentaire

N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp. Ni en PDF.  L’idéal : prêt à copier-coller. Merci.

C'est vous qui nous envoyez vos informations.

Veuillez ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches, l'exploration.

         Merci d'épargner notre travail bénévole

  

Spectacles – Veillées - Balades - Emission

 

 

Contes à Marmaille et Co 2023 par les conteurs de la Maison du Conte de Liège

 

quand ? le 27 août de 10h30h à 17h                        où ? Musée de la Vie Wallonne, cour des Mineurs, 4000 Liège

combien ? 7/1,25/enfant gratuit    

Infos, inscription obligatoire :

En plus des contes, sensibilisation à l’environnement, atelier zéro déchet, bombes à graines, magie et manège, photos farfelues, surprises et humour

 

Racontance

Les Zapéro-contes Charleroi

 

quand ? le vendredi 1er septembre à 20h                où ?  au Livre ou Verre, 6 passage de la Bourse - 6000 Charleroi  

combien ? au chapeau                                              réservation non obligatoire.

infos au 0470/23.67.01.                                            inscriptions pour conter : racontancecarolo@gmail.com

Cette soirée scène ouverte aux conteurs est animée par Pascale Pezzotti et Ahmed Hafiz.

 

La Maison du Conte de Liège sera présente à

 

Retrouvailles les 2 et 3 septembre à Liège

 

quand et où ? les 2 et 3 septembre de 11h à 17h à notre tonnelle                              

A notre tonnelle, nous vous parlerons du conte en général et de toutes les activités de la Maison ainsi que  celles de ses membres. 

A la Péniche Le Ventre de la Baleine, vous pourrez entendre conter chaque fois cinq de nos conteurs.

 

Maison du Conte de Charleroi

 

- le samedi 02 septembre à 10h00 à 11h00, Kiliri : contes et lecture pour les 2,5/5 ans avec Pascale Baeyens.

      Bibliothèque de Courcelles. Gratuit sur réservation : 071/46.38.60 ou bibliotheques@courcelles.be

 

- le lundi 04 septembre à 10h00 à 11h00, Livreries : animation autour du livre avec Pascale Baeyens. bébés 0/2,5 ans

      Bibliothèque de Courcelles. Gratuit sur réservation : 071/46.38.60 ou bliotheques@courcelles.be

 

- le mercredi 06 septembre à 16h00 à 17h00, P'tit 4 heures : pour les petits de 4 à 10 ans avec Pascale Baeyens.

      Bibliothèque A. Henin de Gembloux

      Gratuit sur réservation : bibliotheque@gembloux.be ou par téléphone au 081/616 360

 

- le vendredi 08 septembre à 18h00, Balade contée Avec Pascale Baeyens.

      dans le parc communal de Courcelles pour les + 6 ans

 

- le samedi 09 septembre à 14h30, Conterie avec Pascale Baeyens,  Musée de la photo Mont sur Marchienne :

      Infos & rés. : https://www.museephoto.be/fr/Activites-fr.htm

 

- à 15h00,  Parcours conté avec Raphaëlle Bouillon et Sylvianne Piéfort

     Bibliothèque de Seneffe. Infos & rés. : 064/52 17 87 ou biblio@seneffe.be

 

- le samedi 09 et dimanche 10 septembre à 14h00, Contes au musée au Musée des Beaux-Arts de Charleroi

      Après-midi contée pour les enfants dès 6 ans avec Jacky Druaux

      Rés. : charleroi-museum.be/musee-du-verre/ ou 0496/599 214

 

- le dimanche 10 septembre à 11h00, Spectacle Et Hop Plouf, tous à l'eau avec Pascale Baeyens

      Un spectacle adapté aux p’tit bout’chous de 0 à 3 ans. Gratuit pour les moins de 12 ans. Adultes : 5€ 

      La Posterie Centre culturel de Courcelles . Rés. : 071/45.66.87 ou laposterie.general@gmail.com

 

- à 14h30, Musée de la photo Mont sur Marchienne : conterie avec Pascale Baeyens

      Infos & rés. : https://www.museephoto.be/fr/Activites-fr.htm                                                                                                   

 

- le lundi 18 septembre à 18h et dimanche 02 octobre à13h00, Émission « Raconte & nous »

Sur Buzz Radio 94.3 & 97.8 FM et sur No Radio 101.9 FM... ou sur www.buzzradio.be

Invitée : Véronique de Miomandre (Fédération des conteurs professionnels)

Thème : Festival « Chimères » du 28 au 30/09/23 à Enghien

                                                                                                                     

- le mercredi 20 septembre, Inauguration de la fresque du jardin partagé du Lycée St François de Sales à Gilly

      Avec : Jacky Druaux

 - Contes et musique autour des mots Avec : Pascale Baeyens

      à la bibliothèque de Loverval

 

- le jeudi 21 septembre à 20h00, Contes en humour et fantaisie 

      Avec : les conteurs de la Maison du Conte de Charleroi. Théâtre Marignan

                                                                                                                                                   

- le samedi 23/ septembre à 11h00 et 13h30 deux balades contées avec Jacky Druaux.  Public enfant.  Gratuit.

      Jumet.bio - Jardin solidaire 2b rue borfilet, Jumet, Belgique

      Infos & rés. : https://madjumet.bio/agenda/balade-contee-maison-du-conte-de-charleroi/

dans le cadre de la Fête des possibles 2023, des histoires en lien avec la nature, la biodiversité, à l’ombre d’un arbre ou abrité dans un coin du parc.

 

- le dimanche 24/09/23 à 14h30, Hé hop ! plouf, tous à l'eau" avec Pascale Baeyens

Parcours conté crèches Saint Gilles

                                                                                                                     

- le vendredi 29/09/23 à19h-20h30 (accueil 18h30) Apéro-Philo.  Gratuit.

      Réservation indispensable : info@cal-charleroi.be – 071/53.91.72

      Livre Ou Verre - Le Passage de la Bourse 6/24 - 6000 Charleroi

Travailler a-t-il un sens ? « Le travail n'est pas un devoir. C'est pourquoi il a un prix. Il n'est pas une fin en soi. C'est pourquoi il doit avoir un sens. »  André́ Comte-Sponville

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53, Boulevard Joseph Tirou,  6000 Charleroi. nicole.maisonducontecharleroi@gmail.com  www.contecharleroi.be     

 

Maison du Conte de Namur

 

Contes du 10ième jour

 

quand ? le dimanche 10 septembre à20h30,                                           où ? 170/2, rue des Brasseurs, 5000 Namur.

combien ? 3€                          infos, réservation : 0489/93 35 48 ; maisonduconte.namur@gmail.com

 Pour raconter : s'inscrire au 0489 933 548. 3€.

Venez (re)découvrir le plaisir d'écouter ou pour s'essayer à conter, que vous soyez conteur amateur ou confirmé.
Ambiance conviviale assurée. Le verre de l'amitié est offert à la fin de la soirée.

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infos, réservation : 0489/93 35 48 ou par mail maisonduconte.namur@gmail.com

 

 ? Certains policiers devenaient cyniques à force d’être exposés à la malfaisance, mais Chee y puisait une détermination supplémentaire à restaurer l’ordre des choses.  A protéger les bons citoyens de la Nation Navajo contre ceux qui s’étaient écartés de la voie de la Beauté. Il prenait au sérieux sa responsabilité de redonner l’harmonie à la terre et à ses habitants. Tony Hillerman

 

 

La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes

 

quand ? le vendredi 8 septembre à 19 h                                     où ? Parc de Colonster, allée des Erables, 4000 Liège

combien ? 4€                                                                                   pour qui ? tout public

infos, inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83

           pas d’inscription pour assister.

Profitons des derniers feux de l’été pour nous réunir sous l’arbre. Venez découvrir le lieu si vous ne le connaissez pas, le retrouver si vous le connaissez.  Et le monde des contes avec les conteurs Maison et leurs invités.

 

Le Courlieu

Scène spaghetti du 7ième jour

 

quand ? le jeudi 14 septembre à 19h30                      où ? Le Courlieu, rue du Grand Philippe, 4, 1490 Court St Etienne

combien ? 10€                                                          infos, réservation : lecourlieu.eklablog.com

7 candidats à la scène, 7 minutes, un public, un spaghetti  carné ou végé,

 

Racontance

Les Zapéro-contes Bruxelles

 

quand ? le vendredi  15 septembre à 20h            où ? à l' Ultieme Hallucinatie, 316 Rue Royale, 1210 Bruxelles.

combien ? Participation au chapeau                    infos et réservations conseillées : www.racontance.be

inscriptions pour conterracontance@hotmail.com

Cette soirée scène ouverte aux conteurs est animée par Dominique Brynaert..

 

Automne espiègle par Annik Pirlot

 

quand ? le 22 septembre à 18h30                                                        où ?  3, rue des casernes, 5024, Gelbressée

                       23 septembre à 18h30

                   24 septembre à 16h00

                   29 septembre à 18h30

                   30 septembre à 18h30

                   1er octobre à 16h00                                                  combien ? 8€ adulte/6€ -18 ans ; abonnement : 30/20€

infos, réservation : 081/21.16.67, 0487425.129 ; www.la-caverne-de-melusine.be

Contes, farces, rondes populaires, textes et récits brodés autour de l’arbre à livres.

 

En collaboration avec la Maison du Conte de Liège,

 

Au creux du Bois de Fayenbois

Balade musicale et contée par Claire Tirtiaux au saxophone et Michelle Troupin aux contes

 

quand ? le dimanche 24 et samedi 30 septembre à 15 heures          où ? RV devant le château de Fayenbois à Jupille

combien ? 5 € ( adultes et enfants à partir de 5 ans )                        infos, réservation : balade.fayenbois@gmail.com

En famille, au fil de nos pas, découvrons la magie de ce bois, tout en creux, en vallons, en sentiers forestiers, en arbres renversés, en histoires d’aujourd’hui, en musiques incontournables.

 

Cabaret-Contes

 

quand ? le 24 septembre à 14h30                                   où ?  Au Jardin Suspendu, rue de la boulangerie, 2 à 7000 Mons

combien ? entrée libre. Participation « au chapeau »

contact pour les intervenants: Jacques 0495/455155 merckx.jacques@hotmail.com ; Marie-Jeanne 0476/237231;

Paule 0477-225647 paulema@scarlet.be ; Dominique 0478/667960 do.deleho@gmail.com

Scène ouverte aux arts de l’oralité : contes, chansons, slam, poésie.  Le dernier de cette année, profitez-en.

 

Bibliothèque publique d’Aywaille                                                                     Echevinat de la culture d’Aywaille

 

Princesses et princes rebelles par les Conteurs de Paradis, amis et musiciens

 

quand ? le 27 septembre à 13h30 et 16h                             où ? Château de Harzé ( à confirmer)

combien ? 3€ adultes/2€ enfants                                         pour qui ? tout public

Infos, réservation indispensable : bibliotheque@aywaille.be 04/384.78.82 à partir du 1er septembre

Parcours de contes pour découvrir des princes et des princesses comme vous ne les avez jamais vus

 

? Les histoires, c’est ça qui fait tourner le monde, ça permet de tout intégrer. Alexander McCall Smith.

 

Fédération de conteurs professionnels de Belgique                                                      Centre Culturel d’Enghien.

 

Chimères

 

               Jeudi 28 septembre

 

- 9h30 – Salle Jonathas, La Montagne du Géant | Julien Staudt
Légende bruxelloise ou naissance d’une ville | Contes et ukulele. Jeune public à partir de 3 ans

- 11 h - Salle Pôl’Arts, Jean de Fer | Etienne Van der Belen.
L’homme sauvage et l’enfant. Tout public à partir de 8/10 ans


- 13 h 30 - Salle Jonathas Contre la peau de l’éléphant | Anne Romain

Ce spectacle parle des liens entre l’homme et l’animal. Public à partir de 7 ans

- 14 h 40 - Salle Pôl’Arts, Routes enchantées, zones non surveillées | Valérie Bienfaisant
Quêtes et péripéties, monstres et génies, course effrénée et métamorphose, Nash, Tout public à partir de 8/10 ans

 

- 16h30 - Salle Jonathas, Jason ou la toison | Emmanuel de Loeul
Une route inconnue pour Jason, jeune et beau prince sans trône. Adulte, à partir de 12/14 ans

- 19 h 30 - Salle Pôl’Arts, Les évaporés du Japon | Pascal Mitsuru Guéran
Récits de disparitions volontaires. Tout public à partir de 8/10 ans

- 21 h - Salle Jonathas, Contes Coquins | Véronique de Miomandre et Christian Pierron
Une balade mutine sur les sentiers de l’amour, la jambe légère et l’œil polisson…Adulte, à partir de 12/14 ans

      le 29 septembre

9 h 30 - Salle Jonathas, Logos | Iota Gaganas, Conte musical.  Tout public à partir de 8/10 ans,
Une balade dans les méandres des histoires fabuleuses de la mythologie grecque.


- 10 h 45 - Salle Pôl’Arts, Merveilleux contes | Fahem Abes. Tout public à partir de 8/10 ans
Source vivifiante des contes traditionnels d’Algérie, qui ont façonné imaginaire et passion pour l’art du conte.

 

- 13 h 15 - Salle Jonathas, La valse des cœurs anciens | Cindy Snessens

Hommage aux anciens, à la maladie d’Alzheimer, à la transmission, à la Vie infinie. Tout public à partir de 8/10 ans

 

14 h 45 - Salle Pôl’Arts, Mon sang coule dans tes veines | Julie Boitte et Roxane Ca’Zorzi
C’est l’histoire de deux femmes. Ou quatre : deux héroïnes et deux conteuses.. Adulte à partir de 12/14 ans

19 h 30 - Salle Pôl’Arts, Poucet s’en va semant, Samba va devant | Julie Renson. Adulte, à partir de 12/14 ans
Nous sommes des voyageurs. Nous cherchons la vie. Depuis toujours, femmes, hommes et enfants.

 

21 h - Salle Jonathas, Mes langues au chat | Ahmed Hafiz
Contes contemporains qui nous invitent à regarder autour de nous maintenant. Adulte à partir de 12/14 ans

      Le  30 septembre

- 11 h - Parc d’Enghien, Au pays des légendes et des fables | Don Fabulist

Errance au cœur des histoires de la transmission et voyage dans une rêverie poétique. Adultes et à partit de 12 ans


- 14 h - Salle Jonathas, Contes musicaux | Sophie Didier. Jeune public, à partir de 3 ans
La musicalité des histoires emmène les enfants dans les aventures des différents personnages


- 15 h 15 - Salle Pôl’Arts, Contes des sages musiciens | Nathalie Dutilleul
Entre réel et imaginaire, partez en voyage au pays de la musique et de ses instruments. Tout public à partir de 8/10 ans

- 16 h 45 - Parc d’Enghien, Les Alliés | Ludwine Deblon et Roxane Ca’Zorzi. Adulte à partir de 12/14 ans

Il y eut un temps lointain où nous nous sommes fixés. Nous avons mis fin à nos errances de chasseurs-cueilleurs.


- 19 h 30 - Salle Pôl’Arts, Bandes Bourrasques | Selle de Vos. Tout public à partir de 8/10 ans
Monde universel de légendes et de pays imaginaires, histoires, d’aventures, d’humour…

- 20 h 45 - Salle Jonathas, Rien comme avant | Benoît Morren
Conte apocaly-poétique. Adulte à partir de 12/14 ans

 

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combien ?                                                                              où ? Salle Jonathas, rue Montgomery, 7, 7850 Enghien            

10 € / 1 spectacle (-26 ans : 8 €)                                                     Salle Pôl’Arts, avenue Elisabeth, 7850 Enghien

15 € / 2 spectacles le même soir (-26 ans : 12 €)                            Parc d’Enghien : RV à la grille du parc

Scolaire : 3€ / spectacle

Article 27 : 1,25 € / spectacle

Programmateur.trices.s : gratuit                                           infos, réservations : www.conteurs.be; 0477.75.07

 

Formations – Ateliers


Formation longue au conte par Dominique Brynaert

 

quand ? les 17 septembre, 22 octobre, 19 novembre, 17 décembre 2023 - 21 janvier, 18 février 2024

où ? 1030 Bruxelles, près de la place Dailly

combien ? 235 euros                                                                             pour qui  ?  Aucun prérequis préalable

infos et inscriptionshttps://www.racontance.be/formation_conte.html  - racontance@hotmail.com

Objectifs : Vous donner tous les outils pour conter avec talent et efficacité, offrir une méthode de travail qui évite de devoir apprendre un texte de mémoire.  

 

Maison du Conte de Charleroi

Atelier contes

 

quand ? les samedi 16 et 30 septembre à 14h00 à 16h00 

où ?  Théâtre Marignan, 53, Boulevard Joseph Tirou,  6000 Charleroi.

infos, inscription : nicole.maisonducontecharleroi@gmail.com  www.contecharleroi.be

                                https://www.contecharleroi.be/ateliers-conte/

 

La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

Atelier d’initiation au conte par Paul Fauconnier

 

quand ? les 7 et 8 octobre                                                  où ? rue du Beau Mur,48, 4030 Liège

combien ? 90€                                                                     pour qui ? pour tous

Infos, inscriptions : Laure 0497/61.51.05 si possible par SMS. Elle reprendra contact

« C’est en contant que l’on devient conteuse-eur ! » 


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Récits de vie, pour rester dans notre thème

Abbé de l'Epée

 


Parler par les mains, d'entendre par les yeux.

 

Charles Michel de l'Epée naît à Versailles le 24 novembre 1712, dans une famille bourgeoise bien nantie.  Il est le troisième enfant, suivant un frère et une sœur.  Le père est architecte, l'aîné sera architecte.  La sœur restera célibataire.  Pour le deuxième fils, il y a "la robe", avocat ou prêtre.  Il sera les deux.

Quelques années de vie paroissiale. Charles-Michel est janséniste.  Le jansénisme est un courant de pensée dans le catholicisme.  Il demande plus de rigueur, plus d'instruction.  Il croit à la prédestination.  Il est condamné par le pape et par le roi. Charles-Michel ne veut pas renoncer à ses idées, il est  "interdit", il ne peut plus officier.

Il  réintègre la maison familiale, rue des Meuniers à Paris.  Une maison où vivent en bonne entente, les parents, le ménage du fils aîné, la fille et le petit dernier.  Heureusement, la maison est vaste.  L'abbé enseigne le catéchisme à gauche et à droite.  Pendant vingt ans.

Il a cinquante ans. Se produit alors la rencontre décisive.  C'est le début de l'histoire.

Il était une fois un bon abbé quasi  désœuvré.  Il était une fois des sœurs jumelles sourdes et muettes et bavardes.  Comment la rencontre a-t-elle eu lieu,   l'abbé n'en dit rien, la légende en dit beaucoup. Je choisis la version la plus spectaculaire.  Un orage terrible, des trombes d'eau.  L'Abbé cherche à s'abriter.  Une porte ouverte, il entre.  Deux jeunes filles sont occupées à des travaux d'aiguilles.  L'Abbé se rend compte qu'elles sont sourdes et muettes et qu’elles se parlent.  Elles se parlent avec les mains.  C'est le début de la magnifique aventure.  L'Abbé de l'Epée devient l'instituteur des Sourds et Muets.  L'Abbé met des majuscules à sourds, à muets.

 

Des méthodes pour enseigner les sourds et les muets existent: geste, lecture sur les lèvres, apprentissage de la parole.  Elles sont réservées aux gens riches qui peuvent se payer des précepteurs  privés.

Pour la plupart, être sourd et muet est une condition affreuse, un malheur sans remède.  Ce sont des rebuts de la nature.  On les soustrait aux yeux du monde.  Ils sont une honte pour la famille.  Beaucoup sont enfermés avec les fous.  Ou ils mendient leur pain dans les rues avec une petite sonnette.  Légalement, ils sont mineurs à vie et ont besoin d'un tuteur.

L'Abbé veut leur apprendre  " à penser avec ordre et à continuer leurs pensées pour les conduire à l'intelligence des mots, désignant des choses absentes ou présentes, dépendantes ou indépendantes des sens".  Et d'abord utiliser les acquis de ceux qu'on lui amène.  Ils ont un langage pour se faire comprendre par ceux avec qui ils vivent.  Les sourds-muets eux-mêmes ont donc une grande place dans le développement de la méthode.

 

Pour se documenter, l'Abbé lit des livres, apprend des langues étrangères pour en lire certains.  Mais il dit de son entreprise: voguant alors à l'aventure, sans rame ni voile, nous avancions peu en faisant beaucoup de chemin.

Il n'est pas le premier à utiliser le langage des signes, il est le premier à fonder une école gratuite ouverte à tous.   Garçons et filles, pauvres et quelques riches.

Deux principes de l'Abbé: adopter le langage des signes, le systématiser.  Pour l'ambiance, c'est l'amusement et l'affection.   A l'école de l'Abbé on apprend la langue des signes, la lecture et l'écriture normales, la lecture sur les lèvres.

L'Abbé donne lui-même un exemple de sa méthode.  Tous les élèves sont à sa gauche.  A sa droite, le nouvel élève.  Sur un tableau l'Abbé montre le mot "je".  Il se frappe la poitrine.  Montre le mot "porter", prend un livre, le porte de différentes façons, joue une petite comédie.  "Tu" sur le tableau, index frappant doucement, doucement, (c'est moi qui souligne,) la poitrine du nouvel élève, désigne "porter", donne le livre à l'élève, lui fait signe de refaire ce qu'il a fait lui-même.  L'enfant comprend, rit et exécute le mouvement.  "Nous" et tout le monde s'y met.  L'Abbé approuve, embrasse l'élève qui est content.  Il est important de commencer par "Je", de rendre le "Je". 

Plus de 70 élèves ont été en contact avec lui. 

Les élèves sont en pension dans des maisons environnantes tenues par des maîtresses, piliers de l'organisation. 

 

Les parents sont morts, la sœur aussi.  Les deux frères restent ensemble dans la maison devenue école.  L'ainé s'occupe des problèmes matériels.  Ils disposent en indivision de revenus confortables.    L'Abbé refuse tout paiement.  La famille d'une élève riche envoie de la nourriture, des friandises, des parfums.

L'Abbé veut faire connaître son œuvre.  Il organise des séances publiques où les élèves démontrent leur intelligence, leurs connaissances.  Parmi le public, des princes de sang, des ducs et autres seigneurs de la cour, des ambassadeurs, des magistrats, des ecclésiastiques, le nonce du pape, et autres personnes de conditions variées.  Une fois, dans le public, il y a un aristocrate allemand, qui est l'empereur Joseph II.  Il fondera une école de ce genre à Vienne.

L'Abbé publie une méthode "Institution des sourds et muets par la voie des signes méthodiques.  Ouvrage qui contient le projet d'une langue universelle, par l'entremise des signes naturels assujettis à une méthode".  Dans son rêve, les sourds-muets seraient ainsi devenus des super-parlants, des super-entendants d'une langue qui réunirait tous les hommes.  Belle idée hélas impossible, le langage des signes n'est pas universel.

Le 23 décembre 1789, l'Abbé a 77 ans.  Il est très malade. Autour de son lit, des amis, ses enfants, comme il les nomme, une délégation de l'Assemblée Nationale.  Le Garde des Sceaux lui murmure: La Patrie adopte vos enfants, mourez en paix.

L'Abbé bénit ses enfants.  Il meurt.  Son œuvre vit.

 

D’après L'abbé de l'Epée, instituteur gratuit  des sourds et muets 1712-1789 par Maryse Bézagu-Deluy, biographie Seghers, 1990.


 

 

Ali et Zakia



L'histoire commence en Afghanistan, dans la campagne près de Kaboul.  La région était célèbre pour ses bouddhas taillés dans le roc, que les talibans ont fait sauter.   Ali et Zakia étaient trop petits pour s'en souvenir.

Ali et Zakia sont citoyens du même pays, l'Afghanistan, ils vivent la même vie de paysans dans la même région, ils sont musulmans tous les deux.  Mais lui est Hazara, elle est Tadjike, deux ethnies d'origine persane mais ennemis héréditaires. Elle est sunnite, lui est chiite.  Tous les préjugés les séparent. 

Ils vivent à la campagne, leurs parents sont cultivateurs, éleveurs.  Ils se rencontrent en allant faire paître leur troupeau de chèvres à flanc de coteaux.  Apprennent à se connaître.

A la puberté, Zakia porte la burka, ne sort qu'accompagnée d'un homme de la famille.  Elle épousera un cousin.

Ali est malheureux de ne plus la voir,  Zakia se rend compte qu'elle est amoureuse d'Ali.  Grâce à un téléphone portable, ils restent en relation, ont parfois des rendez-vous secrets.   Après des années, il la demande en mariage.  Demande rejetée avec horreur.  Zakia est battue par ses frères et sœurs.  Elle s'enfuit et trouve refuge à l'annexe locale du Ministère pour les femmes dont la responsable trouve le courage de Zakia hors du commun.

Ali est aussi battu par ses frères.  Il apprend la fuite de Zakia et part la rejoindre.  Ils font le serment de se tuer si l'un d'eux perdait la vie.

La justice afghane tranche.  Zakia doit retourner dans sa famille et Ali est accusé d'enlèvement.  Zakia sait qu'elle sera tuée avant même d'atteindre la maison.  Les crimes d'honneur sont courants en zone tribale, ainsi que la vente des fillettes, interdits par la loi mais couramment pratiqués avec la bénédiction de la justice.

 

Rod Nordland, chef de bureau du New York Times à Kaboul, apprend leur histoire et publie un article qui fait grand bruit aux Etats-Unis et, par ricochet, en Afghanistan.  Il part à la recherches des fugitifs, les trouve avant la police, les conduit dans le relatif anonymat de Kaboul.  Ali aperçoit un frère de Zakia.  Il faut fuir de nouveau.

L'Association Women for afghan women (WAW) et des ambassades occidentales leur conseillent de fuir vers le Tadjikistan voisin.  Zakia est enceinte de 6 mois.  Mais, à peine arrivés dans la capitale, ils sont refoulés vers l'Afghanistan et un policier leur vole toutes leurs économies et les téléphones cellulaires. 

De nouveau dans la gueule du loup.  Ali, toujours accusé d'enlèvement, est battu par des policiers, il en garde des cicatrices.  Zakia trouve refuge auprès de la WAW.  Un avocat est engagé par l'association.

L'article de Rod Nordland a fait grand bruit.  Le président Ashraf Ghani les protège par une grâce présidentielle.  WAW reçoit des dons pour eux.  Un visa humanitaire leur est accordé dans le cadre d'un programme d'urgences impérieuses.

 

Ali et Zakia débarquent le 25 mai 2016 à l'aéroport JFK de New York.  Leurs difficultés ne sont pas terminées.  Heureusement, grâce à Nordland, une association pour réfugiés leur vient en aide.  Jean Nihoul, un Belge de New York, leur trouve une maison quelque part en dehors de New York et une assistance médicale.  Une mystérieuse donatrice leur fait don d'une somme d'argent qui leur permet de tenir.  Parcours du combattant pour la demande d'asile.  Zakia suit des cours d'anglais et d'histoire, découvre la liberté des femmes américaines.

 

Rod Nordland écrit un livre "The lovers" bientôt traduit en plusieurs langues.   Leur notoriété déclenche l'hostilité de certains réfugiés afghans qui désapprouvent leur union à cause de leurs préjugés sociaux et religieux.

 

Ali et Zakia espèrent être arrivés au port.  Ils ont des projets d'avenir.  Ils ont une petite fille et souhaitent d'autres enfants.  Qui seront libres de se marier comme ils le voudront.

Ali et Zakia ont survécu grâce à leur courage, un peu de chance et l'aide d'amis fidèles.

 

D'après Roméo et Juliette, une odyssée afghane par Maurin Picard, in Le Soir du 27 mars 2017.


Entretien en 2009 avec Madame Marichal, de son nom Claudine Lovenfosse.

 

L'homme aux dents rouges


Vous avez entendu parler de l'homme aux dents rouges ?

Dans mon enfance, j'habitais à Chaudfontaine, au bout de l'avenue Grisard, près de la passerelle qui rejoint la grand-route.  Cette rue en cul-de-sac donnait directement sur un parc longeant la Vesdre.  Il n'y avait pas de barrière à l'époque.   Je crois qu'actuellement il y a une protection érigée dans le parc le long du cours d'eau.  La Vesdre fluctuait beaucoup. Elle montait à la moindre pluie et nous étions inondés régulièrement. Elle descendait tout aussi vite.  Il y avait alors à certains endroits un terrain vaseux, très mou dans lequel on s'enfonçait, notamment au pied d'un grand saule pleureur.  Pour éviter que nous allions jouer par-là, on nous menaçait de l'homme aux dents rouges qui mangeait les petits enfants qui s'approchaient de lui.

Je ne saurais dire d'où ma grand-mère tenait cette menace faisant partie des contes d'avertissement autour de l'eau.  Elle ne m'a jamais décrit cet homme aux dents rouges mais il me faisait très peur.  Cette peur n'a pas été suffisante puisque j'ai risqué et je suis tombée dans la vase.  Je devais avoir cinq ans.  Tous les autres enfants se sont enfuis.  Heureusement, un garçon d'une dizaine d'années est revenu me tirer de là.

Une voisine, plus âgée que moi de trois ans est aussi tombée.  Je ne sais pas si sa grand-mère lui avait parlé de l'homme aux dents rouges.

A moi, ma grand-mère en avait parlé. J'étais donc doublement fautive.

 

De Monsieur le Professeur Guy Rousseau, Professeur emeritus du Duve Institute and University of Louvain Medical School:

Les mythes du loup-garou et du vampire seraient inspirés de l'observation, dans les temps anciens, de malades souffrant de certaines formes de porphyrie.  Ces maladies génétiques sont dues à une carence en enzymes permettant la synthèse des hèmes (molécules qui fixent l'oxygène, notamment dans l'hémoglobine). Les précurseurs des hèmes, appelés porphyrines, s'accumulent dans le sang et les tissus.  Cette accumulation peut provoquer des troubles cutanés.  On trouve notamment des lésions de la peau suite à l'exposition à la lumière solaire.  On observe aussi une coloration des dents et des ongles virant vers le rouge (les porphyrines exposées à la lumière sont des pigments violet-rouge), une destruction des gencives faisant ressortir les canines, une croissance  anormalement rapide des cheveux, de la barbe et des poils, le tout généralement compliqué de troubles mentaux.  On imagine sans peine que ces malheureux, souvent mis au ban des villages pour leur aspect bestial et leur comportement anormal, et ne sortant que la nuit pour éviter un soleil destructeur aient pu devenir les omes à rodjes dints de notre tradition populaire.

 

Ourthe-Amblève 16/07/2008, avec l'autorisation de René Henry.


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la grande oreille n°901 juillet 2023. La nuit. Un thème riche.  Des contes venant de partout, même du pays des Inuit où la nuit n’est pas la nôtre. De savants articles, une biographie.  Le mieux serait que vous lisiez tout cela, et encore bien d’autre chose, vous-mêmes.  18€.  Abonnement (étranger) : 64€. 10, avenue du Maréchal Leclerc, F92240 Malakof. www.lagrandeoreille.fr

 

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m Ce rond est-il rouge ?  Alors ceci vous concerne :

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Dernière minute : Cécile Didelot

- le 2 septembre Balade contée dans le cadre de la Journée des solidarités, CPAS Oupeye. Heures à communiquer. 

            Gratuit.

- le 23 septembre à 10,11,12 et 13 h, contes d’entre saison, complexe Cora Rocourt,

chaussée de Tongres, 269, 4000 Liège. Gratuit.:

            Infos : cdidelot@hotmail.be