Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,
les conteurs et les raconteurs.
Août 2025 – N°392
P 912122 Bureau de dépôt CHAUDFONTAINE
4050
Editeur responsable : Marie-Claire Desmette,
av. E. Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg
Au sommaire, ce mois-ci:
- 2 Articles
- Spectacles – Veillées –
Balades
- Formations
- 6 histoires
La Maison du Conte et de la Parole de Liège
392ième Veillée du 7- Scène
ouverte, spectacle de contes
quand ? le vendredi 8 août à 19h où ? Parc de Colonster,
avenue des Érables, 4000 Liège
combien ? 4€ pour
qui ? tout public
inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com; pas d’inscription pour
assister.
infos : 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
Parmi les géants du
parc de Colonster. Le thème
proposé : la mer, l’Océan. Sans
vous obliger. Dans la belle nature,
autour de votre inspiration à vous.
La Maison du Conte de Liège sera présente à
Retrouvailles à Liège
quand et où ? les 6 et 7 septembre de 11h à 17h à
notre tonnelle, section culture
A notre tonnelle,
nous vous parlerons du conte en général et de toutes les activités de la Maison
ainsi que celles de ses membres. Les conteurs de la Maison du Conte de Liège
conteront près de leur tonnelle et à un lieu encore à fixer.
La Maison du Conte et de la Parole de Liège
393ième Veillée du 7- Scène
ouverte, spectacle de contes
quand ? le vendredi 12 septembre à 19h où ? Parc de Colonster,
avenue des Érables, 4000 Liège
combien ? 4€ pour qui ? tout public
inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com; pas d’inscription pour
assister.
infos : 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
Notre dernière dans
le parc de Colonster. Le thème
proposé : artisans et artistes.
Sans vous obliger. Le mois prochain, nous réintégrerons le
Théâtre à Denis.
Nouvelles du monde du conte, de la politique de la
culture
- Communication de la Fédération de conteurs
professionnels de Belgique. (extraits) Le 11
avril dernier, une délégation composée de conteurs a rencontré le cabinet de la
ministre Degryse. Pour rappel, nous avions rencontré le cabinet de la
précédente législature et souhaitions poursuivre la prise de contact avec le
nouveau cabinet. Nous avons présenté les enjeux de notre secteur et appuyé la demande
d’une enveloppe plus fournie pour les prochaines années. Malheureusement, cette
réunion ne nous permet pas d’être optimiste. Il est très peu probable que notre
enveloppe soit revalorisée, nous craignons même qu’elle soit diminuée.
Par suite de cette réunion, nous avons décidé de clôturer
le mémorandum du secteur conte, dont la rédaction a été entamée en 2024. Ce mémorandum
rédigé par la Fédération avec Cont’Acte – Fédération des opérateurs
professionnels de l’art du conte et de l’oralité est en train d’être finalisé.
Ce projet est un projet de longue haleine, il s’agit d’une feuille de route qui
peut, doit et sera repensée en fonction des évolutions de notre secteur.
Nous avons également appris le 13 mai dernier –
officiellement, après des semaines de rumeurs - que Cont’Acte ne serait pas
renouvelée en Chambre de concertation des arts vivants. Au nombre de 20 sous la
précédente législature, elles sont désormais 14 à siéger pour 5 ans à partir de
septembre. Il s’agit d’un coup dur pour la structure et qui nous pousse
d’autant plus à poursuivre la logique entamée il y a déjà plusieurs mois :
solidifier les liens des deux fédérations et réfléchir en logique sectorielle.
Dans la continuité de cette fin d’année, la FCP et
Cont’Acte veulent organiser pour la rentrée 2025 des groupes de travail mixtes
aux deux fédérations pour réfléchir collectivement aux enjeux du secteur et à
notre futur en regard des prévisions politiques et budgétaires futures
Aides ponctuelles et structurelles FWB – Attention,
beaucoup de changements !
Nouveau calendrier de dépôt
À la suite de la récente révision du calendrier, il n’y
aura plus qu’un seul dépôt par an pour les aides au projet création : 1er
novembre 2025. Concernant les Bourses et les aides au projet de reprise, de
programmation, d'encadrement/formation/promotion, la date limite de dépôt est
fixée au 1er octobre 2025. Initialement prévue durant le dernier trimestre
2025, la date limite du dépôt des demandes de Contrats
(création/services/diffusion) est quant à elle reportée au 1er mars 2026.
Modifications des documents justificatifs des Contrats et
Contrats-programmes en cours
Les nouveaux documents justificatifs des Contrats et
Contrats-programmes en cours sont à présent disponibles sur le site de la FWB. Si vous connaissiez les anciens documents de
justification des CP, mais également ceux pour justifier les aides
pluriannuelles, vous verrez notamment que le rapport moral est remplacé
par une note de 4 pages max. Nous vous rappelons par ailleurs qu’en tant que
structure de création (Contrats ou CP), vous n’êtes pas soumise à
l’auto-évaluation !
Si vous avez perçu automatiquement les allocations selon
la nouvelle législation du statut de travailleur.euse des arts le 1er octobre
2022, il est désormais temps de demander le renouvellement ! L’ouverture des
dossiers débute le 1eraoût auprès de votre organisme de
paiement. Suite
à la prochaine entrée en application du Décret Diffusion, la nouvelle
plateforme d’encodage des spectacles (qui remplace Art & Vie) est ouverte. Il s’agit de TARA.
Dès début septembre 2025, le catalogue des productions
labélisées pour la saison 2025-2026 sera mis en ligne. Le label étant
nécessaire pour obtenir une aide à la diffusion tout public (ou jeune public
pour les spectacles sélectionnés aux Rencontres Théâtre jeune Public de Huy).
Il est donc impératif que vos spectacles s’y trouvent ! Obligation de facturation électronique à partir du 1er janvier
2026.
Pour de plus amples renseignements, contactez le site de
la Fédération de Conteurs professionnels de Belgique.
Voir dernière minute Pour la pension, la carrière
d’artiste plafonnée à … neuf ans ? page 12.
Vous
pouvez consulter via https://www.oraconte.com/artiste la Convention de Licence proposée
actuellement aux artistes pour la gestion de chaque œuvre sonore diffusée sur
Oraconte, ainsi que les Conditions Générales d'Utilisation de
l'application mobile. Ces deux documents seront aussi accessibles directement
dans l'application mobile.
Si vous avez des questions, remarques, suggestions,
n'hésitez pas à m'en faire part.
En vous souhaitant le meilleur,
Christian Chibambo ;
0032+(0)487/39.20.10. chibambo@hotmail.com
mastodon.social/@oraconte
Spectacles – Veillées – Balades
Conte en balade
Balades
contées dans les parcs de Bruxelles
- Le 3 août à
15h, Parc Josaphat, par Jacky
Druaux et Sylvianne Piefort,
Kiosque
de musique via avenue des Azalées, 1030 Schaerbeek
- Le 10 août à 15h, Moeraske avec Italia Gaeta et Marie-Rose
Meysman
RV
croisement Houtweg et rue Laurent Vandenhoven, 1140 Evere
- Le 17 août à 15h, Parc Tournay Solvay avec Régine Galle et Carole
Lawazo
RV
Chaussée de la Hulpe, 199, 1170 Watermael-Boitsfort.
- le 24 août à 15h, Grand Hospice avec Christine Horman et Julien
Staudt
RV rue
du Grand Hospice, 7, 1000 Bruxelles.
- Le 31 août à 15h, Parc Roi Baudouin à 15h, avec Maria Estalayo-Véga et Françoise
Van Innis
RV
avenue du Sacré-Cœur, 2, 1090 Jette
________________________________________________________________________________________________________________________
Combien ?
Prix libre
Réservation indispensable : 0497/78.20.75 ; info@conteenbalade.be
Accessibles aux PMR accompagnés. Venir avec son propre matériel, tabourets,
parapluies, coussins et autres
Volubilis
- le dimanche 3 août à
4h. Visite contée de La Maison Magritte, avec Julie Renson
Rue des Gravelles 95, Chatelet 6200. Tous
publics dès 5 ans.
Infos et réservations : Service de
la Culture – 071/244.926 – culture@chatelet.be.
Maison du Conte de Charleroi
- le dimanche 3 août à 15h00, Contes
d’été au Parc Josaphat avec Jacky
Druaux et Sylvianne Piéfort
En
partenariat avec Conte en Balade. Voir
ci-dessus. Prix libre. A partir de 10 ans.
Ce parc est une poésie, il faut s’y arrêter pour
entendre ses secrets, les légendes anciennes et contes oubliés
- le vendredi
22 août à 20h00, Scène ouverte au Poche Théâtre de Charleroi, 70, rue du
Fort - 6000 Charleroi
Événement
organisé dans le cadre de Divertiscènes-Eté Divert’Festival.
Inscriptions pour conter : https://www.contecharleroi.be/scene-ouverte-2025-inscriptions/
Spectateurs : 10€ et une boisson offerte. Réservations : https://www.billetweb.fr/scene-ouverte17
Raconter une histoire en conte, en spam ou en impro
contée ? Humour, émotion, découverte de nouveaux univers au programme !
- le samedi
23 août à 10h00 à 10h45 et 11h00 à 11h45, Les samedis lectures (0-5 ans) Avec Pascalouuu !
Bibliothèque
communale de Pont-à-Celles. Gratuit, mais inscription indispensable
Infos
& inscriptions : 071/84.78.84 ou bibliotheque@pontacelles.be
Au programme : des histoires qui font rire, des
chansons qui font danser et des petits qui repartent avec des étoiles plein les
yeux.
_____________________________________________________________________________________________
Siège social : 53, Boulevard Joseph
Tirou, 6000 Charleroi. nicole.maisonducontecharleroi@gmail.com
www.contecharleroi.be Aussi sur Facebook !
La Maison du Conte
et de la Parole de Liège
392ième Veillée du 7- Scène
ouverte, spectacle de contes
quand ? le vendredi 8 août à
19h où ? Parc de
Colonster, avenue des Érables, 4000 Liège
combien ? 4€ pour
qui ? tout public
inscription pour
conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com; pas d’inscription pour assister.
infos : 0497/61.51.05,
0476/65.37.83
Parmi les géants du parc de Colonster.
Le thème proposé : la mer, l’Océan.
Sans vous obliger. Dans la belle
nature, autour de votre inspiration à vous.
- Le 10 août à 14h30, Scène
Ouverte, avec l’équipe de la Scène Ouverte de Mons Tournai et
Cie.
Au Jardin Suspendu, à Mons. Au chapeau.
Inscription pour les intervenants et
info pour tous:
- Paule : paulema@scarlet.be (0477-225647) - Chantal : kabochantal@yahoo.fr
- Marie-Jeanne : huberland.m@skynet.be (0476-237231)
-
Christian : christian.verheyde@gmail.com (0472/041527)
Nous vous invitons avec
vos contes, vos chansons, vos textes slamés, ou simplement vos oreilles.
- le 13 août à 11h dans le parc de Vielsalm (autre
spectacle : Ah quelle soupe les amis)
- le 17 août à Bêche (autre spectacle : Ah
quelle soupe les amis)
- le 22 août à 14-15h à la maison de la culture à
Arlon
Au fil des histoires par Aurélie
Beco.
Infos,
réservation : 0471/76.16.54
Les temps sont durs, de plus en plus durs. Alors,
les gens, ils cherchent, ils vont de porte en porte, ils cherchent les portes
du paradis. Est-ce qu'ils les trouvent ?
Je ne sais pas. Conte
poético-clownesque qui a remporté le premier prix ex aequo au festival du conte
de Chiny
- le dimanche 31 août
à 9h45, Histoires
exotiques par Gaëlle Commas.
RDV
église d’Awan. Public familial, chiens acceptés tenus en laisse. Paf libre.
Réservations obligatoires au 0497323282 ou contes@1001nuits-aywaille.be.
Chaussures de marche nécessaires
Une
balade de 5 km et 5 contes à travers le monde : du Nord au Sud, d'Est en Ouest,
d'ici et d'ailleurs.
Formations – Ateliers
- les dimanches 28/09 - 19/10 - 23/11 -
14/12/2025 - 18/01 - 22/02/2026 de 9h30 à 17h30, Oser le
conte, formation par Dominique Brynaert.
A 1030
Bruxelles. Près de la Place Dailly. PAF : 245 euros ( prix pour
particulier).
Aucun
requis préalable nécessaire sinon l’évidente connaissance de la langue
française. A partir de 18 ans.
Infos et Inscription par mail à : racontance@hotmail.com ou via notre
site : https://www.racontance.be/formation_conte.html
Conter avec talent et efficacité. Apprendre à
dire sans faire appel à une mémorisation classique en privilégiant plutôt la
maîtrise de la structure d'une histoire et le travail puissant des images.
- Du 22 au 26 septembre de 10h à 17h, Chanter au-delà de la musique,
par le Roy Hart
au Théâtre de la parole Inscription
: ecoleduconte@theatredelaparole.be 02/736 69 50 - 0479 28 33 32
300 euros TTC pour les 5 jours de
formation. Pour qui ? Stage ouvert à tous
LA
VOIX est le premier moyen d’expression de l’être humain. Roy Hart existe
depuis plus d’un demi-siècle. Travail sur la recherche et le développement des
possibilités vocales de chacun,
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La vague en vogue
Viviane vaque à faire valdinguer les
volants de poussière loin des vasques de pierre et des vases en verre du Val
St-Lambert.
La télé s'est emmenée au Goulag et
l'ordinateur s'identifie à l'Atlantide.
Le vague à l'âme se propage comme
une vague triste sur une âme vagissante.
Il pleut des cordes, en vagues
lasses, pour souiller les ordures délaissées du voisin terrain vague.
La Fête Nationale s'invite, comme
tous les ans, vague de temps, flot perpétuel, « va et vient entre nos
reins ».
Viviane, dans une conscience
rétrécie, se souvient vaguement :
« Une vague de dunes pour
arrêter les . . . »
« Une vague qui part à la nage,
qui rêvait de vagues d'îles », chanson de Jean Vallée.
Certes, une vague peut se balader en
mer, vent et vague s'affrontent, c'est une vague de mer.
Certes, une vague peut s'enraciner
dans le désert, vent et vague s'amourachent, c'est une vague de sable. Elle
tourbillonne, grandit, rapetisse, se « méta-morphose ».
Mais, mais, si une vague de froid
passe par là, comme au Canada, tout se fige. Plus de vague, nul surf, même pas
une vague scélérate à se mettre sous la patte. Juste glisser, patiner sur l'eau
captive sous la voûte de glace. Défuntes, détruites, disparues sont les vagues
lames, les vagues déferlantes, les vagues tsunami.
Astiquer la table du salon ramène
Viviane à émerger à la réalité. Elle se prend une envie de faire des vagues
dans la cité-jardin, de lancer des propos insensés, comme la liberté des femmes
ou le droit des poètes à exister. Elle se fascine pour la nouvelle vague, elle
qui surnage du côté du ressac.
Sur le mur, la copie de l'estampe
japonaise, « la Vague « de Hokusai, avale une houle neuve d'un souffle de
chiffonnière à poussière. Tant pis, l'art doit être actif.
Elle comprend, elle n'est plus au
creux de la vague, elle remonte la vague.
C'est décidé, elle refusera
désormais les vagues propos notifiés sur écrans rageurs. Il faut rester vague
pour satisfaire les cousins, les râlants, les barbants, les perturbants.
Il est l'heure de passer aux choses
sérieuses, aux vagues respirantes, souffle méditatif des chants védiques.
Alors, cet été, faites donc des
vagues, propres et belles, profitez !
Michelle Troupin, Déambulation de mots à syntaxe
affranchie sur le terme « vague »
? Dans une voiture, le pare-brise est grand et le rétroviseur tout petit. Bref, il faut surtout regarder devant soi et juste un petit peu derrière. Marc Van Ranst
La mer ….
La mer… pour certains d’entre nous, elle est synonyme de vacances, de farniente, pour d’autres de survie alimentaire et/ou de travail ; pour d’autres encore d’inquiétudes mais aussi d’exploitation, de rendement, de business…
Elle est loin « la mer qu’on voit danser le long des
golfes clairs » comme les chantaient si bien Charles Trenet et Alain
Baschung qui, quelques décennies plus tard, s’inquiétait en chantant « le
long, le long, le long des golfes pas très clairs ».
Elle a ses défenseurs, ses protecteurs et elle en a bien
besoin !
Il y a Charles J. Moore, océanographe et
capitaine de bateau connu
pour ses articles qui ont attiré l'attention sur le « vortex de
déchets du Pacifique nord », une zone de
l'océan Pacifique parsemée de débris de plastique flottants pris dans un
vortex. Les scientifiques parlent aussi de « gyre ».
De son côté, pour évaluer la pollution plastique du gyre,
Ch. J. Moore a mis au point différents chaluts qui récoltent les débris en
surface mais aussi en profondeur et ce jusqu’à cent mètres de fond.
N'oublions pas de parler de Boyan Slat, né le 27 juillet
1994 à Delft, militant écologiste néerlandais d'origine croate, qui a abandonné
ses études en ingénierie aéronautique pour lancer son projet et entreprise The
Ocean Cleanup. Il a mis au point le placement de barrières flottantes en forme
de "V" d'une profondeur de 3 m. Ces barrières retiendront les
plastiques et autres objets à la dérive et les conduiront vers une plateforme
d'extraction. Ce système a ses limites : il faudrait 10 ans pour nettoyer
le grand patch de déchets du Pacifique ! (Il flotte entre la Californie et
Hawaï et en plus, il est en extension continue…).
Ces gyres, monstrueuses zones d’accumulation massive de plastique,
dues aux courants de surface des océans, sont au nombre de cinq
et se situent dans le Pacifique nord, le sud, l'Atlantique nord, le sud et
l'océan Indien.
Malheureusement de nombreux animaux marins ainsi que des oiseaux meurent
en raison de l’absorption de gros morceaux de plastique ; en revanche la
petite taille d’autres déchets (la majorité des morceaux (94% mesure entre 1 et
5 mm) sert littéralement de radeau à de nombreuses espèces animales, d’algues
ou de micro-organismes pour conquérir de nouveaux écosystèmes.
Les poissons ou mollusques qui
vivent normalement près des côtes dans les récifs coralliens se
trouvent en plein océan. Les débris de plastique leur
fournissent de la nourriture et un habitat. Même le corail se
développe. Le firefish par exemple vit normalement en eaux peu
profondes (20 à 25 m), mais on le trouve maintenant à 3.000 m de fond. Le
plastique remplace les récifs coralliens !
La nature finit toujours par
s’adapter mais le plastique n’est pas inerte. Il contient de nombreux composés
toxiques pas suffisamment toxiques pour tuer les animaux de manière brutale
mais bien les contraindre à vivre moins longtemps…
Il faudrait diminuer drastiquement
la production de plastique et conscientiser le plus possible de monde et
éduquer, recycler, consommer moins…
Prenons soin de notre terre, notre belle planète bleue,
naviguant telle un « petit radeau frêle sur l’océan », comme le
chantait Julien Clerc, forte et fragile et tellement, tellement petite dans
l’immensité de l’univers.
Marie-Noëlle HERBIET, d’après des recherches sur Internet
et Wikipédia
Loin, très loin de là, il y a le Pays de la
Faim. La terre y est sèche, dure, peu
fertile. Au Pays de la faim, il fait
gris, il fait froid. Les habitants sont
pâles, maigres, ils ont faim.
Lors de leur grand voyage de chaque année, les oiseaux y
font escale, ils se reposent.
Les oiseaux chantent leur voyage. Ils chantent l’immensité de l’Océan, les
beaux jours, les mauvais jours. Ils
chantent les vagues énormes, l’écume soufflée par le vent. Ils chantent les tempêtes. Ils chantent les délices de la Terre qui
Attend. Les habitants du Pays de la Faim
les écoutent.
Les hommes, les femmes, les enfants, tous se
réunissent.
- Nous en avons
assez d’avoir faim. Nous en avons assez
d’avoir froid. Il faut faire quelque
chose.
Quelques Yakas.
- Nous pourrions
aller à la Terre qui Attend.
- Bonne idée. Mais comment ? Nos canots sont petits, fragiles. Nous n’aurons pas assez de place pour nous
tous. Ils se briseront sur les vagues
énormes, pendant les tempêtes. Comment
faire ?
Quelques Yakas
- Nous pourrions
demande à prêter le canot de la Baleine.
Il est très solide. Il est grand,
nous pourrions tous y trouver place.
Le chef se lève :
- Bonne idée. J’y vais de ce pas.
- Bonjour Baleine, comment vas-tu ? Bien, j’espère. Nous avons un grand projet. Nous voudrions aller sur la Terre qui attend. Pour cela, nous te prions de bien vouloir
nous prêter ton canot.
- Non. Je ne prête mon canot à personne.
- Baleine, c’est
très important pour nous. Sans ton canot
….
- Non c’est
non.
Le pauvre chef retourne à la réunion.
- Que faire ?
Quelques Yakas.
- Nous pourrions
demande l’aide de l’Etoile de Mer, elle est l’amie de la Baleine.
Le chef se lève.
- Bonne idée. J’y vais de ce pas.
- Bonjour Etoile
de Mer. Nous avons un grand projet,
…. Le chef explique la situation.
- Vous avec un bon
projet, un projet vital. Je vous
aiderai. Voilà ce que vous allez faire.
L’Etoile de Mer invite la Baleine. Elle lui raconte des histoires. Depuis les derniers ragots, jusqu’au légendes
et les contes. Baleine écoute avec
plaisir. Etoile de Mer est bavarde et intéressante. Ce n’est pas incompatible.
- Baleine,
approche ta tête. Mais, mais, mais, elle
est pleine de poux. Couche toi, je vais
t’épouiller.
Etoile de Mer épouille Baleine. Elle chante des berceuses. Baleine, s’alanguit. Ne dort pas tout à fait. Elle voit son canot. Son canot qui s’éloigne plein des habitants
du Pays de la Faim.
- Etoile de Mer,
tu es leur complice.
Elle donne un grand coup à Etoile de Mer. Qui riposte.
Elles se battent. Etoile de Mer,
frappe la tête de Baleine, y creuse un trou.
De l’eau, de la vapeur s’en échappe.
Baleine s’assied sur Etoile de Mer.
Voilà Etoile de Mer tout plate.
Dans le canot, tous rament de toutes leurs forces. Ils bravent l’immensité, les vagues, les
tempêtes. Les jours et les jours. Le chef de nage est le petit koala. Jamais la Baleine ne les rattrapera.
Ils arrivent à la Terre qui Attend. Ils chantent, crient, dansent, sautent. Ils font un trou dans le canot. Le canot s’enfonce dans la mer. Vite, hommes, femmes, enfants, nagent,
mettent pied sur la Terre qui Attend.
Ils découvrent ses délices.
La Baleine nage et nage autour de l’île. Elle cherche son canot.
La Terre qui Attend, n’est plus la Terre qui Attend. Elle est la Terre qui n’attend plus.
Voilà comment, au temps que nous connaissons par nos
rêves, les Anangu se sont établis dans la Terre qui n’attend plus.
Marie-Claire Desmette, d’après la Terre qui attend in
Contes d’Australie et d’Océanie, par Vladimir Reis. Très belles illustrations de Karel
Teissig. Editions Grûnd. Paris 1976.
Nous avons ici le récit mythique de l’établissement des
Aborigène sur la Terre que les Européens, des milliers et des milliers et des
milliers d’années plus tard, appelèrent l’Australie.
J’ai aussi été inspirée par « Le chant des
pistes » par Bruce Chatwin et les peintures des aborigènes.
Il faut mille voix pour raconter une seule histoire,
dicton selon les Peaux-Rouges d’Amérique,
Erri De Luca
Le petit sous-marin
Dans l’océan, il y des baleines
à bosse, des requins marteaux, requin pèlerin, torpille marbrée, la grande
roussette, la grande vive, des bateaux pirates, des trésors engloutis et des
sous- marins perdus en chemin. Tatou est l’un d’eux. Il a sombré par un clair
matin d’été, en 2020, au fin fond de la Baltique, avec, à l’arrière- train, une
imposante charge nucléaire. Il souque de mer en mer, le nez en avant. Il se
sent seul.
Il avait entrepris une relation à
distance, par sonar, avec une méduse qui s’est échouée, aplatie comme une crêpe
bretonne, un soir d’hiver sur une plage d’Ostende.
Depuis, silence radio.
Un jour de balade au clair de lune,
il perçoit un appel au secours. Il s’est toujours rêvé un destin héroïque,
chevalier à l’épée.
Il met les gaz, s’approche du
danger. Une immense pieuvre à l’œil terroriste enserre dans une de ses
tentacules, un petit homme poisson bleu. Tatou se propulse sur la pieuvre avec
toute son énergie, la puissance de ses chevaux vapeur. Une lutte dantesque
s’engage. Peu à peu, la bête desserre son emprise sur sa victime. Tatou
vacille de droite, de gauche, tête en bas, arrière devant, au bord d’une
plongée fatale par bâbord. Il arrive à se libérer mais perd à l’huile. L’homme
poisson s’échappe et joue au caméléon au milieu des coraux azurés.
Le poulpe s’enfuit, les bras
ballants, vexée, comme une équipe de football qui perd en finale de coupe.
-Bonjour, merci, tu m’as sauvé la
vie !
-Avec plaisir, je m’appelle Tatou.
-Et moi Urbain. Demande-moi tout ce
que tu voudras. J’ai une dette envers toi. Je suis le secrétaire particulier de
Plongée Ultime.
-Tu es…. tu es…c’est vrai ! Il
existe. Le tout premier sous- marin. Ce n’est pas une légende maritime. Celui
qui a créé le village des sous- marins. Pourrai-je le rencontrer ?
-Oui, suis- moi ! Je te dois bien
cela.
Les voilà en avant toute en route
vers le légendaire submersible.
Plongée Ultime fait la
sieste entre deux eaux en bullant d’aise.
-Patron, je te présente mon sauveur,
Tatou.
- Je peux savoir où tu traînais. Les
dauphins messagers t’ont SMS une flopée d'appels.
- Patron, il se passe des choses
graves. L’océan devient de moins en moins salé. Je veux résoudre ce problème
sur le champ.
-Que se passe-t-il, je peux vous
aider !
-L’eau n’est plus assez salée et les
poissons en deviennent malades.
- Pourquoi l’eau est-elle salée ?
-Il y a plus que longtemps, Père
Neptune a inventé un moulin magique.
Il disait : « mouds les grains
de poivre » et le moulin s’exécutait.
Il disait : « mouds les grains
de café » et le moulin s’exécutait.
Un jour, un capitaine pirate vole
une précieuse cargaison. Le bateau appartenait à Neptune en personne. Le moulin
magique fait partie du butin. Le pirate partait très loin acheter du sel.
« Pourquoi naviguer dans des
zones dangereuses puisque je détiens le moulin magique »
Il prononce la formule :
« mouds du sel ». Le moulin se met en route. Le capitaine pirate ne
connaît pas la formule pour stopper le moulin qui moud sans fin. Les cales, la
salle des machines, les cabines, le pont se remplissent de sel. Le bateau
coule. Le moulin a continué à tourner au fond de la mer qui est devenue salée.
Les poissons se sont habitués à cet environnement. Si l'eau n’est plus salée
c’est que le moulin s’est arrêté.
Quelqu’un doit aller voir, c’est
dangereux, le bateau s’est posé dans une excavation au cœur d’une crevasse
profonde qui suit la faille californienne.
- On y va ! Urbain et moi, on va
sauver l’océan. Tatou et Urbain vont jusqu'à l'épave.
Ils l’examinent, pas de moulin. Ils
visitent tous les alentours, pas de moulin mais ressentent une énorme
aspiration, tellement énorme qu’elle les aspire tous les deux.
Ils se retrouvent dans un trou
noir. C’est Irène la baleine qui, par distraction les a avalés.
Elle a aussi englouti le moulin qui
tourne à plein régime dans ses entrailles.
-Je suis malade, j’ai mal à
l’estomac.
-C’est normal, tu as englouti le
moulin magique. Ton estomac est trop salé.
-Je vais mourir !
-Non, ouvre la bouche bien grande et
retiens ta respiration, comme en yoga.
-Je n’ai jamais fait de yoga.
-Qu’importe, fais-le !
Elle ouvre la bouche comme chez le
dentiste, ils sortent au plus vite et jettent le moulin magique au fond de
l’océan. L’eau redevient salée, les poissons redeviennent vifs et colorés.
Un autre jour, on les appelle en
urgence, une montagne de roche vient de s’effondrer. Pourquoi ?
L’eau est noire, plus noire que
noire. Ils montent à la surface, l’eau est noire, plus noire que noire. Un
pétrolier battant pavillon de complaisance s’est échoué et son infâme liquide
épais se répand sur l’eau. Les poissons, les oiseaux, les mammifères s’engluent.
-Vite, nous devons intervenir.
Au fond de l’abîme, vit Glou Glou,
le poisson serpent géant. Il dort à poings fermés en ronflant à plein poumons,
tel un orchestre de percussion africain.
-Réveille-toi, on a trouvé ton
dessert préféré.
-Je vous suis.
Glou Glou avale tout le pétrole.
-Un délice, j’en aurais bien repris une
louchette.
La mer est propre et nos deux héros
s’attellent à nettoyer tous les animaux englués.
Tatou n’est plus seul. Il a des
amis. Il a une mission, protéger l’environnement. Il est heureux, enfin.
Michelle Troupin, D'après le conte “ UK, le sous-
marin “ tiré « des Contes et Récits, les musiciens de Brème et autres
Contes et Récits », édition Christophe Colomb.
Le moulin magique
Une plage, au bord de la mer. Sur la
plage, une petite barque. Un sentier qui monte jusqu’à un petit village. Un
village de lutins.
Bonnet rouge, barbe blanche. Ils
vivent très vieux. Jeff, le chef, a 253 ans et demi !
Les lutins détestent les hommes. Les
hommes, tout ce qu’ils savent faire : la guerre, polluer, détruire, voler…
Et les lutins, ils sont là pour réparer toutes les bêtises des hommes.
Hubert, le vétérinaire, il s’occupe
des animaux malades ou blessés.
Arnaud, le lutin chargé de l’eau. Il
la rend propre, potable.
Gaston, le bûcheron, s’occupe des
arbres malades, de la forêt.
Didier, le jardinier, lui s’occupe
des fleurs, de l’herbe.
Tous les lutins sont prêts à partir
travailler, comme tous les matins.
Ça alors, là, tout au bout du
chemin, un homme !!!
Jeff, le chef, s’approche et lui
demande : mais qui es-tu et comment es-tu arrivé ici ??
Je suis Massimo, le marin. Mon
bateau a fait naufrage. Je me suis accroché à une planche et le courant m’a
déposé sur la plage. En voyant une petite barque et j’ai pensé être près d’un
village. Hum, hum fait Jeff. Ce marin ne
lui inspire pas beaucoup confiance.
Peut-être pourrais-je avoir une
barque ?
Gaston bondit : quoi !!!
Encore couper un arbre pour faire une autre barque !!!
Oh, on se calme, dit Jeff. Ne vous
tracassez pas, je m’occupe de tout, allez travailler.
En fin d’après-midi, Hubert revient
tout tracassé : dis, tout à l’heure, j’ai soigné une mouette à l’aile
abîmée et elle m’a raconté une toute autre histoire. Massimo, le marin, c’est
un menteur et un voleur !! Il a été jeté par dessus bord par
l’équipage ; il volait tout le monde !! Nous ne pouvons pas l’aider
pour son bateau !
Je m’en doutais mais je sais quoi
faire pour nous débarrasser de ce marin !
Jeff est le gardien des objets
magiques. Un coffre rempli. De la poussière d’étoiles. Une cape d’invisibilité.
Des potions magiques. Des crayons de couleur pour dessiner les arcs en ciel.
Il sort du coffre un petit moulin.
Un joli petit moulin en bois avec une manivelle et sur le côté, un petit
tiroir.
Il va s’asseoir sur son banc et il
attend. Massimo arrive. Jeff marmonne très bas quelque chose au moulin et
commence à tourner la manivelle du moulin. Riguidi, riguidi, riguidi.
Le petit tiroir s’ouvre et pouf, une
pièce d’or tombe juste devant Massimo. Et puis une autre et encore une
autre ! C’est de l’or !! ? Oui. Les pièces sont pour toi. C’est
quoi la formule ? Quelle formule ?
Y a pas de formule : tu
tournes, tu demandes, l’or arrive !
Massimo n’arrive plus à détacher les
yeux du petit moulin. Une seule envie : le prendre !
Tout le monde dort. Sauf Massimo. Il
arrive chez Jeff. La fenêtre est grande ouverte et sur la table, le moulin,
éclairé par un rayon de lune. Massimo le prend. Court jusqu’à la plage, vole la
barque des lutins. Et rame, rame, rame, rame.
Je suis riche !!! Je vais l’essayer.
Massimo prend le moulin :
« moulin, je veux de l’or. Beaucoup ! ».
Riguidi, riguidi, riguidi : le
tiroir s’ouvre et… ben… du sable ??? !
Oh, moulin, pas de sable, de
l’OR !
Riguidi, riguidi, riguidi : pas
de changement. Il mouille son doigt, le trempe et le met en bouche :
beeeerk, c’est mauvais, c’est du sel !!!
Mais arrête, arrête tout de
suite !! Je veux de l’or !!
La manivelle ne s’arrête plus, elle,
tourne et tourne et tourne. Riguidi, riguidi, riguidi.
Massimo ne voit plus ses pieds.
Complètement enterrés sous un tas de sel.
Sous le poids, la barque penche
dangereusement.
Au secours, je ne sais pas
nager !!
Arrête !! Riguidi, riguidi,
riguidi.
Je t’ordonne de t’arrêter !
Riguidi, riguidi, riguidi.
Veux-tu bien t’arrêter
immédiatement ! Riguidi, riguidi, riguidi.
Ça suffit ! Riguidi, riguidi,
riguidi.
Riguidi, riguidi, riguidi. Riguidi,
riguidi, riguidi. Riguidi, riguidi, riguidi.
Que faire ? Une seule
solution : se débarrasser de ce maudit moulin.
Il l’attrape par la petite
manivelle, le fait tourner au-dessus de sa tête et…….. plouf, le moulin magique
s’enfonce dans les profondeurs de la mer.
Evidemment, il y avait une formule
magique. Il y a toujours une formule magique.
Et moi, je la connais et vous aussi
vous la connaissez !!
Parce que, ce moulin, depuis des
années et des années, il fait bliguidi, bliguidi, bliguidi sans s’arrêter.
Parce que jamais personne ne lui a demandé de s’arrêter.
Et la formule, c’était si facile…
Il fallait juste lui dire :
s’il te plait et merci…
Voilà pourquoi l’eau de tous les
océans et de toutes les mers est si salée.
Conte traditionnel librement adapté
par Marie-Noëlle Herbiet
Je te plante, mon conte. Devient grand et fort. Aide-moi à rendre justice à des héros.
Il était une fois une maman poisson
qui avait pondu 10.000 œufs. Seul un petit poisson noir avait survécu. Il
vivait dans un ruisseau avec sa mère. Sa
mère était un poisson blanc.
Dans le ruisseau vivent aussi un
grand nombre de poissons blancs.
- Qu’est-ce que tu viens faire ici ? Tu n’es pas comme nous. Va-t’en.
Les poissons blancs bousculent le
petit poisson noir. Le plus costaud lui
donne un grand coup de queue.
Jour après jour.
- Maman, pourquoi ils sont méchants ?
Maman Poisson prend son petit
poisson noir contre elle.
- Maman, je veux partir.
- Où veux-tu aller ? Notre vie est ici,
dans le ruisseau.
- Moi, je veux aller voir le bout du ruisseau,
je veux aller voir la mer.
- Mon pauvre petit, la mer est loin.
Le chemin pour y arriver est plein de périls que je ne connais pas.
- Tant pis, je risque.
Le petit poisson noir profite de la
nuit. Il descend le ruisseau.
Un bruit énorme. Des rochers, des rapides. Le petit poisson noir a peur. Peur, mais la mer ! Tant pis pour la peur, il se faufile entre
les rochers. Les rapides sont
franchis.
Un héron le pique. Tant pis pour le mal, il continue. Tant pis pour la fatigue, il continue.
Le ruisseau est devenu une rivière,
un fleuve.
- Bienvenue dans la mer, camarade !
Marie-Claire Desmette d’après les écrits de Samad
Behrangui et de Farzad Kamangar.
Le Petit Poisson Noir est le titre
d’une nouvelle pour enfants. L’histoire a été écrite en 1967 par l’instituteur
dissident Samad Behrangui. Le livre a été interdit sous le régime du Shah. Il
raconte l’histoire et les aventures d’un petit poisson noir qui n’observe pas
les lois de sa communauté et part pour découvrir la mer. En chemin, il se bat
courageusement contre des ennemis. Ce conte est un classique de la littérature
iranienne de la résistance.
Salut, compagnons de cellule. Salut
compagnons de souffrance !
C’est moi, votre camarade du couloir
de la mort.
Est-il possible de vivre cette année
sans justice ni équité et de s’abstenir d’enseigner le E de l’Espoir, le E de
l’Egalité, même si ces enseignements vous font atterrir à la prison d’Evine ou
vous conduisent à la mort ?
Un enseignant du couloir de la mort,
prison d’Evine. Farzad Kamangar. Exécuté le 9 mai 2010.
Farzad Kamangar est un des
enseignants qui a lu à ses élèves, l’histoire du petit poisson noir malgré
l’interdiction.
Braf
L’histoire se passe en 1874, à Domburg, un bourg de l’île
de Walcheren.
Josephus Herman y habite avec sa fille Anna et leur chien
Braf.
Josephus est trapu, très fort. Bon et même débonnaire. Le tout est de ne pas le mettre en colère.
Anna a quinze ans.
Elle est jolie, « cheveux blonds, et les plus belles formes de
jeune fille que puisse rêver l’imagination d’un sculpteur avide de
beauté ; son jeune sang colorait si délicatement le fin tissu de ses
chairs qu’elles semblaient toujours éclairées par le soleil levant ».
Le compagnon habituel d’Anna est Braf, un grand
Terre-Neuve blanc. Il lui est
farouchement dévoué, aucun galant n’oserait braver ses crocs.
Le médecin, le notaire et Isaac de Wildensteen, jeune et
séduisant jeune homme, sont partis tirer quelques mouettes dans la baie et ne
font pas fait attention au temps. Enfin,
ils décident de rentrer mais c’est trop tard.
La mer est mauvaise, la nuit noire.
Ils sont perdus. Quasi
désespérés, ils tirent des coups de fusil.
Père et fille se couchent tôt. Il fait mauvais, l’orage gronde. Vers le
milieu de la nuit, Braf vient se jeter contre la porte de la chambre de
Josephus, contre la porte de la chambre d’Anna.
Aucun des deux ne s’inquiète, sans doute Braf est-il agité par
l’orage. Le chien insiste, tant et si
bien que père et fille et se lèvent, s’habillent sommairement, descendent dans
la cuisine.
Là, le chien va vers la porte d’entrée, tire Anna, son
père, par leurs vêtements.
- Braf, calme-toi.
Rien à faire. Père
et fille finissent par ouvrir la porte sur la nuit de tempête. Il fait totalement sombre entre les
éclairs. Les lampadaires de l’éclairage
public sont brisés. Seul un pinceau de
lumière, celle de la cuisine. Bras court
le long du quai, il aboie. Des coups de
fusil dans le lointain. Des coups de
fusil venant de la mer. Des gens en
péril.
Josephus va chercher son fanal. Il l’agite haut au-dessus de sa tête, crie
aussi fort qu’il peut :
- Ici, par ici.
Un canot s’approche, malmené par les vagues.
- Un homme à la
mer. Cent florins à qui le sauve !
Josephus plante son fanal sur un piquet, entre dans
l’eau. Une flèche blanche le
bouscule. Bras revient, traînant un
homme, le dépose sur le quai, s’assied à côté.
Le canot accoste enfin.
Médecin et notaire débarquent.
- Peut-être
pourrions-nous le sauver. Isaac sait
nager, il n’a pas dû rester longtemps dans l’eau. Portons-le à l’auberge.
L’aubergiste a été réveillé par le bruit. Il ouvre la porte, allume les quinquets.
- Entrez.
Le médecin prend la direction des opérations.
- Allongez-le sur
une table. Ôtez ses vêtements mouillés.
Frictionnez-le aussi fort que vous pouvez.
Le médecin donne l’exemple.
Après bien des efforts, Isaac est rubicond. Il s’agite, éternue.
- Il est sauvé.
Le médecin donne un billet de cent florins à Josephus.
- C’est bon à prendre et mauvais à garder.
- Vous préférez une médaille ?
- Je la mettrai au cou de Braf.
Josephus rentre chez lui.
Anna l’attend, assise à côté du poêle, Braf couché à ses pieds.
- Braf a sauvé
Isaac de Wildensteen.
Anna rougit. Elle
se penche, caresse Braf.
D’après Bra le Prophète in Contes Brabançons, de Charles
De Coster, Editions Labor. 1997. Œuvre
originale publiée en 1861 à Bruxelles et Leipzig.
Je rappelle que le règlement de la Poste pour obtenir un
tarif préférentiel culture, interdit la copie littérale. Un extrait est toujours permis. MCD
Graine de conte Gratitude
Jean-Paul quitte le Cameroun, en quête d’une vie meilleure. Il marche, arrive au Sénégal. Il finit par embarquer sur une embarcation précaire. Des jours en mer. Ils sont en péril et pas de terre en vue. Un vaisseau de la Gardia Civil les a secourus.
« ils m’ont secouru.
A mon tour, je veux en faire autant pour les autres. » Il obtient
la nationalité espagnole. Il s’inscrit
à l’école pour devenir Gardia Civil et vient d’obtenir son diplôme. Il commence un stage dans la région de
Murcie.
Marie-Claire Desmette. D’après
« Jean-Paul, arrivé en Espagne sur une embarcation de fortune, est
aujourd’hui garde civil » in El Païs, repris par Léna des 5 et 6 juillet
2025.
Il y en a à dire pour boucher les trous. Argent, voyage sur la terre ferme et en
mer. Apprentissage de l’espagnol.
Démarches pour obtenir la nationalité espagnole. Démarches pour s’inscrire à
l’école. Comment a-t-il été accueilli
par ses condisciples. Les
cours ? Difficiles ? Et une
foule de choses en plus. Il y a de quoi
écrire un roman.
O Ce rond est-il rouge ? Alors ceci vous concerne :
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actualité: agenda, articles, contes, …
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Dernière minute : Pour la pension, la carrière d’artiste
plafonne à … neuf ans ? Pour le ministre des Pensions, Jan Jambon, le
statut d’artiste est assimilable au chômage : pour le calcul de pension,
les années en tant qu’artiste ne pourraient compter que pour 20 ans de
carrière. D’après l’accord de
l’Arizona.
Le raccourci du ministre est probablement
abusif. Le régime de travailleurs des
arts dépend bien du chômage mais il faut noter que « les travailleurs et
travailleuses des arts exercent une démarche professionnelle continue,
alternant périodes sous contrat et périodes de travail invisibilisé (création,
recherche, développement de projets)
…. L’exposé des motifs de la loi
confirme que l’intermittence est structurelle et inhérente au métier,
nécessitant une protection spéciale adaptée ….
Pas sûr que l’interprétation de Jan Jambon passe le vote
de l’Arizona. La ligne de la Ministre de
la Culture Degryse et des Engagés a toujours été de défendre la spécificité de
l’allocation de travail destinée aux seuls travailleurs des arts
D’après l’article d’Alain Lallemand in Le Soir des 19, 20 et 21 juillet 2025.