Mensuel
de diffusion d’informations sur l’oralité,
les
conteurs et les raconteurs.
Septembre
2025 – N°393
P 912122
Bureau de dépôt CHAUDFONTAINE 4050
Editeur
responsable : Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg
Au
sommaire, ce mois-ci:
- 2 Articles
-
Spectacles – Veillées – Balades
-
Formations
- 5 histoires
La
Maison du Conte de Liège sera présente à
Retrouvailles à Liège
quand et
où ? les 6 et 7 septembre de 11h à 17h, section culture, parc de la Boverie à Liège.
A notre tonnelle, nous vous parlerons du conte en
général et de toutes les activités de la Maison ainsi que celles de ses
membres. Les conteurs de la Maison du Conte de Liège conteront près de leur
tonnelle et le dimanche de 14h à 14h30 dans une salle du musée.
393ième
Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes
quand ?
le vendredi 12 septembre à 19h où ? Parc de Colonster,
avenue des Érables, 4000 Liège
combien ?
4€
pour qui ? tout public
inscription
pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com; pas d’inscription pour
assister.
infos : 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
Notre dernière dans le parc de Colonster. Le thème proposé : les artisans et les
artisanes. Sans vous obliger. Le mois prochain, nous réintégrerons le
Théâtre à Denis.
La
Maison du Conte et de la Parole de Liège
394ième
Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes
quand ?
le vendredi 10 octobre à 20h où ? Théâtre à
Denis, 302, rue Ste Marguerite, 4000 Liège
combien ? 4€
pour qui ? tout public
infos,
inscription pour conter : réservation
maisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
pas d’inscription pour assister.
Pour les mois qui suivent, nous serons au Théâtre à
Denis. Venez y nombreux, Denis et les
membres de la Maison du Conte de Liège serons heureux de vous accueillir et …
d’écouter vos contes, en compagnie du public sympathique. Inspiration proposée : les artistes.
Artisans, artisanes et …..
Edito
Artisans et artisanes sont la source d’inspiration du Mensuel de ce mois.
Les artisans
et les artisanes sont parmi nous. Depuis
longtemps. Dans les mythes grecs. Dans les découvertes archéologiques partout
dans le monde. Dans un grand nombre de
contes traditionnels. Ils sont part
importante de notre économie, de notre vie sociale. De nos fiertés et nous
visitons leurs ateliers avec intérêt et plaisir.
Parfois,
la frontière entre artisan et artiste est difficile à tracer. Stradivarius fut un luthier de génie. En sont témoins les violons qui lui ont
survécu. On dit qu’il était aussi bon
violoniste. Les enregistrements
n’existaient pas, nous n’entendrons jamais l’artiste. Il fait la transition entre ce mois et
l’inspiration d’octobre : les artistes.
Et si notre voix, votre visage, votre apparence n’appartenaient qu’à vous ?
Afin de protéger chacun face aux
dérives de l’intelligence artificielle, faut-il accorder des droits sur sa
voix, son corps et les traits de son visage ?
Dans plusieurs pays, des deepfakes ont
circulé, empruntant les traits et la voix de femmes et d’hommes politiques,
leur ont fait tenir des propos qu’ils ne tiendraient certainement pas et qu’il
s’échignent à démentir.
Au Danemark, le ministre de la
culture se propose de modifier la loi sur le droit d’auteur : « Nous
voulons garantir à tout le monde les droits sur leur propre corps, voix et
visage. » La Fédération des
Artistes danois a réagi, y voyant une garantie pour le futur de l’art.
« Si nous sommes inondés d’imitations générées par la machine sans qu’il y
ait création humaine derrière, le problème de l’artiste devient rapidement un
problème démocratique. » Le projet
danois veut un amendement sur la loi du copyright. … Il couvre, entre autres les imitations
pirates des prestations d’artistes, générées par l’intelligence
artificielle. Le Danemark occupe la
présidence de l’Europe pendant ce mois d’août, le délai est court. Mais il convoque pour le 18 septembre à
Copenhague, une conférence européenne sur le droit d’auteur et l’intelligence
artificielle.
Extrait de l’article d’Alain
Lallemand in Le Soir du 28 juillet 2025.
Pour les artistes des arts vivants
particulièrement, la voix, les expressions du visage, du corps, font partie des
moyens d’expression. Chanteurs, acteurs,
danseurs et nous, les conteurs, sommes donc intéressés par cette mise au point.
Message
important à nos amis conteurs et organisateurs de spectacle
·
Envoyez-nous
vos informations avant le 15 du mois précédant la publication,
·
un
mois plus tôt pour les formations,
·
complètes
et lisibles,
·
par
poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg. Tel : 04/367.27.06.
·
ou
par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com
·
Ne
comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos
infos.
Idéalement, vos informations
comportent :
organisateur, titre, genre d'activité, artiste(s),
date et heure, lieu, prix, public
cible,
coordonnées pour infos et
réservations, max. deux lignes de commentaire
N.B. Aucune mention tout en
majuscules, svp. Ni en PDF.
L’idéal : word prêt à copier-coller. Merci.
Veuillez ne pas les noyer dans une
mise en page compliquée. Epargnez-nous
les recherches, l'exploration.
Spectacles
– Veillées – Balades
Volubilis
Salle Sauvian, Grand Place 7,
6850 Paliseul. Tous publics dès 7
ans.
Réservation
obligatoire : bibliothèque@paliseul.be
- le samedi 6 et dimanche 7 septembre,
14h30, Vivaces
avec Anne Quintin (chant) et Julie Renson (conte)
à La lisière des mondes, Rue
Bois d’Ohey, 319, 5350 Ohey. Tout public dès 8 ans.
Infos :
festivallisieres@gmail.com
Spectacle en duo. A la rencontre du lieu, du cycle de la
nature et du public…, offrir une performance inédite et sacrément
vivace !
- le mardi 23 septembre, 13h30-15h le Cercle
conteur, lancement d’un cycle animé par Julie Renson (rdv hebdomadaires
sept-dec).
à La Célestine, 3A, Rue du
Premier Lancier, 5000 Namur. Public d’adultes. Gratuit.
Infos : Stéphanie Joris/Article 27 Namur ; 081 23 44 16 - 0476 722. ; stephanie.joris@article27.be
- le dimanche 28 septembre, entre 13 et 17h, Séances de
contes avec Julie Renson.
tous publics dans le cadre de la Fête
anniversaire CRIE
Villers-la-Ville. Gratuit
au CRIE Villers-la-Ville, 22b,
avenue Speeckaert, 1495 Villers-la-Ville. Infos : info@crievillers.be
? Et puis, il y a ceux que l'on croise, que l'on connaît à peine, qui vous disent un mot, une phrase, vous accordent une minute, une demi-heure et changent le cours de votre vie. Victor Hugo
Maison du Conte de
Charleroi
- le mercredi
03/09/25 à 16h00, Les p'tits 4 heures. Bibliothèque de Gembloux, pour les 4/10 ans
- le vendredi
12/09/25 à 18h30, Balade contée au Parc de Courcelles. Public familial
à partir de 4 ans
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- le vendredi
26/09/25 à15h et 20h Les Gueules Noires. Le Poche Théâtre,
70, rue du Fort, Charleroi.
1ère partie : Semi
d'italia
avec T. Gentile, L. Dolcimascolo, S. Grandchamps
80 ans
d’immigration italienne.
2ème partie : Le
Pays Noir,
avec T. Marzola, G. Dehout, P. Baeyens, J. Druaux
Contes, récits de
vie et légendes autour de la mine au Pays Noir
Deux
anniversaires symboliques auront lieu en 2026 : les 80 ans de l'accord charbon
entre l'Italie et la Belgique et les 70 ans de la catastrophe du Bois du Cazier
Une
production soutenue par Le Bois du Cazier asbl, le CPAS de Charleroi et la
Maison du Conte de Charleroi.
+ Infos :
www.contecharleroi.be
___________________________________________________________________
- le samedi
27/09/25, Journées du Matrimoine. Le Vecteur, 30,
rue de Marcinelle à Charleroi
+ Infos :
www.contecharleroi.be
Destinées,
héroïnes carolos. Dans le cadre de la Journée du Matrimoine
Racontance
- le vendredi 5 septembre à 19h30, Les
Zapéro-contes Charleroi. Participation
au chapeau.
au Livre ou Verre, Au 6
passage de la Bourse - 6000 Charleroi. Réservations non
obligatoires.
Infos au 0470/23.67.01.
Inscriptions pour conter : racontancecarolo@gmail.com
Cette soirée scène ouverte aux conteurs est animée par Pascale Pezzotti
et Ahmed Hafiz.
- le vendredi 19 septembre à 20h, Les
Zapéro-contes Bruxelles.
Participation au chapeau.
à l' Ultieme Hallucinatie Au
316 Rue Royale – 1210 Bruxelles.
Inscriptions pour
conter : racontance@hotmail.com.
Infos et réservations
vivement conseillées : www.racontance.be
Cette soirée scène ouverte aux conteurs est animée par Dominique
Brynaert.
Maison du Conte de Namur
- le mercredi 10 septembre à 20h, Contes du
10ème jour, soirée portes ouvertes 4€.
à la Maison du Conte de Namur, 170, Rue des
Brasseurs - 5000 NAMUR
Venez (re)découvrir le plaisir d'écouter ou vous essayer à conter, que
vous soyez conteur amateur ou confirmé.
Ambiance conviviale assurée. Le verre de l'amitié est offert à la fin de
la soirée. Si vous souhaitez un retour sur votre prestation, n'hésitez pas à le
demander à un membre de l'équipe.
Pour raconter, une seule façon : s'inscrire au 0489 933 548
Jeanne la Contesse
- les 13 et 14 septembre à 11h30, 13h00, 14h30 et 16h00, (ou selon
l'affluence, à la demande)
Contes de
gourmandise, pour adultes et enfants au Palais des Princes-Evêques
de Liège.
Parmi les artisans, découvrez des contes d'astuce, ou de tradition orale,
des contes facétieux, des contes d'amour, des menteries, dans l'esprit des
veillées d'autrefois, lorsqu'ils étaient destinés
principalement à un public tant d'adultes que d'enfants.
Entrée libre, nombreux artisans sur place, visite du Palais des
Princes Evêques
- le 20 septembre à 14h précises. Contes de toutes les faims. Contes pour adultes.
Salle « La Scène », au rez-de-chaussée. B3 Centre de
ressources. Place des Arts, 1 – 4020 Liège. 04 / 279.54.00
Le système de réservation depuis novembre est informatisé, via le site du B3.
Pas de stress, si ce système ne vous convient pas, venez tout simplement : en
fin de séance, je compterai les personnes non inscrites et voilà tout
Renseignements : jeanne.godenne@provincedeliege.be 04/279.52.73
De tous temps, la nourriture a été un sujet d’importance vitale. La
nourriture n’est pas le seul moteur, et d’autres faims peuvent aussi motiver
les héros et les héroïnes.
Au
fil des histoires par Aurélie Beco
- les 13-14 septembre à Stavelot (à confirmer). Infos, réservation : 0471/76.16.54
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- le 20 septembre à 17h, à la
forêt de Luhan, Pavillonchamps 17c, 4920 Aywaille
D’autres activités sont proposées.
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Les temps sont durs, de plus en plus durs. Alors, les gens, ils
cherchent, ils vont de porte en porte, ils cherchent les portes du paradis.
Est-ce qu'ils les trouvent ? Je ne sais
pas. Conte poético-clownesque qui a
remporté le premier prix ex aequo au festival du conte de Chiny
- le 14 septembre à 14h30, Scène Ouverte, avec l’équipe de la Scène Ouverte de
Mons Tournai et Cie.
Au Jardin Suspendu, à
Mons. Au chapeau.
Inscription pour les
intervenants et info pour tous:
- Paule : paulema@scarlet.be (0477-225647) - Chantal : kabochantal@yahoo.fr
- Marie-Jeanne : huberland.m@skynet.be (0476-237231)
- Christian : christian.verheyde@gmail.com (0472/041527)
Nous vous invitons avec vos contes, vos chansons, vos textes slamés, ou
simplement vos oreilles.
Et pour l’année prochaine : la Saint Valentin à Nimy et le 1er mai
à la Mer de Sable à Stambruges ; et d’autres projets en cours dont nous
vous parlerons.
- le 17 septembre,
de 8h30 à 12h30, Expédition en Chartreuse par Zia
Marsiat. Au chapeau.
RV en face de la maison, 87, rue Thier de
la Chartreuse, 4020 Liège.
Infos et réservation : ziamarsiat@gmail.com
sms : 0484.781.274.
Partager un moment
inhabituel et questionner notre lien au vivant par des activités variées,
accessibles à tous.
- le 27 septembre à
13h30 et 16h, Les méchants dans les contes, par les conteurs
de Paradis
RV Salle de la Renaissance, rue de
l’Ecole à Nonceveux. 3€adulte,
2€enfants. A partir de 4 ans.
Réservation obligatoire au
04/384.78.82 ; bibliotheque@aywsaille.be.
Un parcours conté,
des conteurs accompagnés de musiciens pour faire revivre la tradition
ancestrale
Formations
– Ateliers
- les dimanches 28/09 - 19/10 - 23/11 - 14/12/2025 - 18/01 -
22/02/2026 de 9h30 à 17h30, Oser
le conte, formation par Dominique Brynaert.
A 1030 Bruxelles. Près de la
Place Dailly. PAF : 245 euros ( prix pour particulier).
Aucun requis préalable
nécessaire sinon l’évidente connaissance de la langue française. A partir de 18 ans.
Infos et Inscription par mail à : racontance@hotmail.com ou via notre site : https://www.racontance.be/formation_conte.html
Conter avec talent et efficacité. Apprendre à dire sans faire appel
à une mémorisation classique en privilégiant plutôt la maîtrise de la structure
d'une histoire et le travail puissant des images.
Maison du Conte de
Charleroi
- les samedis
06/09 et 20/09/25, de 14h à 16h, Ateliers
Conte - 1er module
Le Poche Théâtre, 70, rue du Fort,
Charleroi.
Niveau débutant et initiation : découvrir l'univers du conte, ses codes,
son répertoire, son univers, en compagnie de conteurs chevronnés de la Maison
du Conte de Charleroi : Pascale Baeyens, Jacky Druaux, Sylvianne Piéfort,
Yann Lejeune, Christophe Maison.
- Niveau
avancé et projet Halloween : pour les conteurs ayant déjà
participé à un module complet, découverte de l'univers d'Halloween et
préparation de la séance publique du 31 octobre en compagnie de Sylvianne
Piéfort
- Le vendredi
19/09/25 à 19h00, Apéro-Philo, au Livre ou Verre,
6 Passage de la Bourse, à Charleroi
Thème : « S’ils
n’ont rien à se reprocher, ils n’ont rien à craindre » – Croire en la
neutralité de la police ?
+ Infos :
www.contecharleroi.be
- le samedi 13 septembre, Quand le
chêne parle l’olivier chante. Atelier
d’expression orale pour tous et toutes. Avec Jacinthe Mazzocchetti, Julie Renson, Colienne van Craen et Caroline Etienne.
Bibliothèque, Rue du prieuré,
5530 Godinne. Tous publics dès 14 ans.
Gratuit (soutien de la
FWB/PCI). En partenariat avec Article 27 et la Commune d’Yvoir.
Infos : 0474/434152
ou bonjour@volubilisasbl.be
A la croisée de nos chemins, faire naître de nouvelles histoires par la
magie de la parole.
Quand artistes et artisans se confondent.
Quelques métiers aux fabuleux savoir-faire :
-Le fontainier
d'art qui veille sur les fontaines des parcs et châteaux.
-Le plumassier
qui prépare les plus jolies plumes pour la haute couture.
-Le lapidaire
qui donne beauté et éclat aux pierres précieuses et semi-précieuses.
-L'étameur qui
recouvre les ustensiles de cuivre d'étain pour les rendre fonctionnels en
cuisine.
-Le rémouleur
qui aiguise couteau et objet tranchant
-Le cirier qui
fabrique les bougies
-Le
vitrailliste, maître-verrier qui crée ou restaure les vitraux d'église
-Le tanneur
qui transforme les peaux brutes en cuir pour la haute couture
-Le
taxidermiste qui empaille les animaux pour donner une apparence plus vraie que
nature
-L'enlumineur
qui orne les manuscrits d'enluminures au pinceau ou à la plume
-Le luthier,
fabrique et répare les instruments à corde, violon, violoncelle . . .
A ce propos,
je conseille la lecture de l'excellent livre de Cyril Gely « La forêt aux
violons »
C'est un récit
simple, dynamique empruntant au conte son rythme et ses répétitions.
Il y explore
la vie d’Antonio Stradivario dont le nom se confond avec son art.
Le
Stradivarius, 300 ans de succès et autant de questions. De quoi nourrir
l'imaginaire.
Antonio
Stradivario naît vers 1644 à Crémone, haut lieu de lutherie. Il fut l'élève de
Nicolo Amati, le plus réputé des luthiers de Crémone. Il signe son premier
violon de son nom en 1666.
Il a vécu
jusqu'à plus de 90 ans et a eu 11 enfants. Une vie bien remplie.
Il fournira
toutes les cours d'Europe et les meilleurs musiciens.
Il a créé plus
de 1000 instruments. On en connaît encore environ 600 aujourd'hui détenus par
des musées ou des interprètes de talent.
La fabrication
d'un violon n'a guère changé depuis. Elle nécessite les mêmes outils, les mêmes
colles, les mêmes techniques.
C'est un homme
de légende et de mystères.
On invoque,
pour expliquer son incroyable succès, la qualité du bois qu'il sélectionne,
l'excellence de sa perception musicale, la perfection de ses calculs
mathématiques, la qualité de ses pigments et le refroidissement climatique qui
a régné de 1530 à 1730. Le livre explique ses choix d'une belle façon.
C'est une
belle histoire, presque un conte.
Michelle
Troupin. D’après Article Culture du 18/12/2017 d'Anna Breteau du journal Le
Point.
« La
forêt des violons » de Cyril Gely
Artisans
à Liège
Liège, au XIIe siècle, est le centre roman du travail des métaux, qui, à cette époque, est la forme d'art la plus prestigieuse.
Les fèbvres, travailleurs et négociants de métaux
sauf l'or et l'argent, comprenaient les forgerons ou les travailleurs des
métaux comme, par exemple, les potstainiers (potiers d'étain), les couteliers,
les chaudronniers et les épingliers.
Les 32 bons métiers de Liège, dont faisaient partie
les fèbvres, regroupaient les ouvriers manuels comme les drapiers, les
tonneliers, les boulangers, les cordonniers, les ardoisiers, les charpentiers,
etc… selon leur spécialité. A l’origine, c’était des groupes d'inspiration
religieuse basés sur la solidarité et l'honnêteté professionnelle. Chaque
groupe a son saint patron, son local, des
règles très strictes, un chef, des traditions et des apprentis. Ces groupes
vont disparaître au nom de la liberté à la révolution liégeoise, à la fin du 18ème siècle. Aujourd'hui
on peut encore voir les blasons de ces métiers sur un vitrail de l'église Saint-Jacques et sur la façade
ouest du Palais provincial.
De magnifiques sculptures sur bois ont traversé les
siècles et ornent encore certaines églises liégeoises. N’oublions pas nos
célèbres marionnettes Tchantchès et Nanesse, œuvres certes mineures, mais qui
font partie intégrante de notre folklore pour le bonheur des petits et des
grands. D’ailleurs, la Maison du Conte de Liège a la chance d’installer ses
quartiers d’hiver au « Théâtre à Denis », célèbre montreur et
créateur de marionnettes liégeoises !
La gravure sur armes, un art reconnu mondialement, a
connu son âge d'or à Liège et s'est développée à une époque où l'armurerie
était l'activité par excellence des Liégeois. Si elle a gardé de magnifiques
témoins de son évolution au Grand Curtius, elle se perpétue encore aujourd'hui,
grâce à son enseignement à l'école d'armurerie Léon Mignon créée à la fin du 19ème
siècle.
Au 18ème siècle, Liège devint une ville
d’horlogers hors pair, tombés dans l’oubli mais dont les créations inventives
et leurs astucieuses trouvailles, visibles au Musée Curtius, forcent notre
admiration.
Comment ne pas parler des cristalleries du
Val-Saint-Lambert, créées en 1826 sur le site d'une ancienne abbaye à Seraing,
un des fleurons de l’artisanat haut de gamme dont la renommée a franchi nos
frontières.
Depuis des siècles et au travers des civilisations,
les artisans font partie intégrante de nos vies dans bien des domaines pour
notre confort mais aussi pour le plaisir des yeux !
Marie-Noëlle HERBIET, d’après des sources diverses.
Le
potier
Je vous emmène dans l’empire perse, au temps de sa splendeur. En ce temps-là, à Bassorah, habitait Ousta Kacem. Ousta Kacem est potier, un potier renommé. Pot, cruche, vase, coupe, bol, écuelle, plat, assiette, tout ce qui sort de ses mains est de belle forme. De plus, il émaille certaines de ses productions pour, comme il dit « apporter du bonheur dans les maisons. » De son pinceau habile naissent les souples entrelacs de feuillage, des fleurs. Boutons de rose, pivoines épanouies, bleuets, coquelicots et tant d’autres.
Ousta
Kacem a un apprenti, Nouréddine. Il en a
eu d’autres avant lui. Des gamins qui
profitaient de toutes les occasions pour s’esquiver et aller jouer ou dormir
dans un coin. Enfin est arrivé
Nouréddine, un garçon efflanqué de 12 ans, chien battu. Nouréddine, orphelin, recueilli, si l’on peut
dire, par un oncle.
-
« Ousta Kacem, tu pourras peut-être apprendre quelque chose à ce chien
stupide. Et toi, tu travailles, sinon
(geste de gifle). Je vous laisse,
adieu. »
-
« Nouréddine, As-tu envie d’apprendre ? »
-
« Oui, Maître. »
-
« Moi, j’ai envie de t’apprendre.
Nous allons faire une bonne équipe. »
-
« Oui, Maître. »
Evidemment,
Nouréddine doit ranger, balayer l’atelier, aller chercher du bois pour le four,
faire les livraisons. Cela fait partie
du métier. Mais, plus passionnant, Ousta
Kacem lui enseigne à choisir la bonne terre, la travailler pour en extraire les
impuretés, les bulles d’air. La rendre
souple, docile à la main. Il l’initie au
maniement du tour. Il faut d’abord
dissocier les mouvements des pieds et ceux des mains. Ce n’est pas rien. Les pieds font tourner le tour, les mains
montent la pièce. Fascinant à
observer. Difficile et fascinant à
faire. Ousta Kacem lui apprend aussi à
chauffer le four, choisir la température, le temps de cuisson.
Tout cela
ne s’est pas fait en un jour ni en un mois.
Application, persévérance, patience, encouragements. Les années ont passé. Ousta Kacem est maintenant un vieil homme à
la barbe blanche. Nouréddine est un
jeune homme bien campé. Arrive le moment
où il voudrait voler de ses propres ailes.
Il a justement une occasion.
Le potier
d’une localité voisine vient de mourir.
Sa veuve cherche à louer l’atelier, avec le matériel, les
fournitures. Nouréddine a des économies. Il peut payer trois mois de loyer. Pour la suite, il y aura le fruit de son
travail. Il signe.
Il doit
maintenant prévenir son vieux maître.
Pas facile.
-
« Maître, je vais vous quitter …. »
-
« Oh ! Non, Nouréddine. Je
suis vieux, fatigué. Mon intention était
de faire de toi mon héritier et de te donner l’atelier. J’aurais dû t’en parler plus tôt. Reste, le
temps de faire les démarches officielles. »
-
« Je regrette, Maître, je me suis engagé ailleurs. »
Dans SON
atelier, Nouréddine se met au travail.
Suivant la demande, il fabrique des cruches. Honnêtement, les siennes sont plus belles que
celles de son prédécesseur. Les clients
sont nombreux et contents.
Après un
temps, Nouréddine a envie de se lancer dans l’émail. Il ne l’a jamais pratiqué mais a bien observé
son maître. Il se procure des pigments. Ils sont chers. Il choisit le vert et blanc. Commence modeste, un bol. Délaye les pigments, comme faisait son
maître. Sur le fond vert, il sème de
petites fleurs blanches, une prairie émaillée de pâquerettes. Passage au four. Attente cœur qui bat.
Catastrophe ! Le blanc est gris, le vert terne. Il y a des coulures. A jeter ! A détruire !
-
« Je ne vais pas rester sur un échec. »
Nouréddine
récapitule ses observations, s’applique.
Le résultat est encore pire !
Il prend
la pièce ratée, retourne chez Ousta Kacem.
-
« Maître, je …. »
-
« Je sais, Nouréddine. Tu as raté
l’émaillage. Tu voudrais connaître mon
secret. Voilà ce que je te propose. Tu reprends ta place à l’atelier. Tu observes.
Tu découvriras peut-être mon secret. »
Ils font
comme cela. Nouréddine aide Ousta Kacem,
observe attentivement. Après quelques
jours :
-
« Alors, tu as trouvé ? »
-
« Non, Maître. »
-
« Prends encore du temps. Il n’y a rien de sorcier. » Quelques jours passent.
-
« Nouréddine, tu as été patient, tu as admis ne pas tout savoir. Je vais te montrer mon secret. Dans l’atelier, la poussière vole, se dépose
sur les pièces en attente d’émaillage.
Si on applique l’émail sur la poussière, on obtient ce que tu as
obtenu : des pièces ratées.
Regarde. »
Ousta
Kacem prend une pièce, souffle dessus soigneusement, partout.
-
« Voilà, maintenant, je peux appliquer les pigments. »
Voilà
pourquoi, en Perse, on ne dit pas le savoir-faire mais le souffle du potier.
Marie-Claire
Desmette d’après Le souffle du potier, de Claire Jobert, conte traditionnel
persan, in Les contes des quatre Vents, Edition l’Hamattan. Aimable autorisation de l’auteur de
reproduire et retravailler ce conte.
Et que font les femmes pendant ce temps-là.
« Les hommes vont au café pour discuter, les femmes vont papoter au
lavoir. »
C'est ce qu'on dit, mais la comparaison s'arrête là.
Mariette est veuve avec cinq enfants. Elle est lavandière. Dans une ville
d'eau et de villégiature, le travail ne manque pas. Les bourgeois de Liège ou
de Bruxelles viennent y prendre les eaux.
Il faut dire que chez ces gens-là, il y a du beau linge.
On peut souvent y répertorier pas moins de 108 draps, 24 taies, 400
serviettes, moulte culottes et chemises. Le linge est signe d'aisance.
Chaque semaine, on la voit en train de brouetter sa « bouée ».
D'abord le trempage en eau froide puis on enlève les taches de graisse,
enfin on va au lavoir pour attaquer les taches les plus résistantes avec savon,
battoir en bois et planche en bois. On frappe le linge avec le battoir, on
agite l'eau jusqu'à obtenir un linge propre.
Il est propre mais il est terne. On le met donc à verger dans les prés.
L'eau, le soleil et l'herbe vont blanchir le linge. Le voilà donc propre et
d'un blanc éclatant.
On le rince au bac pour éliminer toute trace de savon.
Il faut maintenant le sécher, au grenier s'il fait laid, au dehors si le
temps le permet.
On le plie puis on le repasse.
Au 19ième siècle, avec l'industrialisation et les mauvaises conditions de
travail des ouvriers, apparaissent les épidémies de choléra, dysenterie,
diphtérie. C'est aussi à ce moment de l’histoire que Pasteur découvre la rage
et Koch le bacille de la tuberculose. L'hygiène s'impose, on lessive plus et à
l'eau très chaude. Il faut tuer les bactéries !
En hiver, la lessive devient plus pénible encore. Il faut casser la
glace, faire un trou assez large et y plonger les deux mains. Celle-ci sont
pleines de crevasses. Il n'est pas rare que les sabots de Mariette restent pris
dans la glace. Elle revient pieds nus à la maison avec « l'ouvrage ».
C'est un travail de femmes. Tâche domestique, corvée ou artisanat. Chacun
son choix.
Pour moi, c'est un travail d'artisane qui rend la beauté aux vêtements et
au linge de maison.
Michelle Troupin, d'après le dossier pédagogique de l'excellent musée de la Lessive de
Spa.
L’histoire
se passe au 17ième siècle à Gosselies, dans le Pays de Charleroi.
A Gosselies, des dames de la bourgeoisie fondent un ordre religieux
destiné à apprendre à lire et écrire aux filles pauvres « Les sœurs de la
Providence. » La Maison-Mère est à
Gosselies. Très rapidement, des écoles
essaiment dans les villes et les villages du Hainaut.
En 1688, l’Abbé Herbet est nommé curé de la paroisse principale de
Gosselies. Il fait des visites
protocolaires chez les autorités politiques.
Il se présente aussi auprès de la Prieure Générale des Sœurs de la
Providence, à la Maison-Mère. Après les
échanges de politesse, il ne peut pas s’empêcher de présenter le projet qui lui
tient à cœur, autant dire son obsession.
-
« Révérende Mère, permettez-moi de vous entretenir d’un projet qui me
tient à cœur. »
-
« Je vous en prie. »
-
« La paroisse où j’étais avant de venir ici est proche de
Valenciennes. J’ai ainsi eu connaissance
de l’école de dentelières des Ursulines.
Leur but est de fournir aux femmes et aux jeunes filles un moyen de
subsistance pour elles-mêmes, pour participer aux dépenses de leur ménage mais
surtout pour ne pas gueuser leur vie »
-
« C’est -à-dire ? »
-
« Pour ne pas tomber dans la prostitution. »
Les
ouvriers ne gagnent pas lourd. Pour
donner à manger à leurs enfants, certaines femmes se prostituent et ce, avec
l’approbation de leur mari. Elles
gagnent en une nuit autant que lui en une semaine.
-
« Je forme le vœu que les religieuses de votre Ordre fondent une telle
école ici, à Gosselies. Les Ursulines
seraient d’accord de vous aider, je me suis informé. »
- « Vous
me prenez de court, laissez-moi du temps pour réfléchir. »
La
Prieure réfléchit, elle est tentée mais une telle école ne se fonde pas d’un
coup de cuillère à pot ! Elle prend
contact avec les Ursulines de Valenciennes, elle en parle au Conseil.
-
« Cela signifierait former des enseignantes, avoir un local, investir
dans des carreaux, des fuseaux, des épingles en laiton et autre matériel, des
sièges appropriés, des patrons, des fournitures et que sais-je encore. Voici un projet de budget. Qu’en
pensez-vous ? »
Les
religieuses réfléchissent, discutent et décident :
-
« Un tel projet concernent toutes nos religieuses. «
Les
religieuses sont rassemblées. La prieure
expose le projet :
-
« Nous souhaitons avoir votre avis.
Soyez totalement sincères, l’ordre hiérarchique n’intervient pas. »
Silence,
les religieuses ne parlent pas à tort et à travers !
-
« J’ai fait de la dentelle aux fuseaux avec ma grand-mère. Je trouve que ….. » Sœur Marie-Josèphe,
la plus jeune religieuse, se rassied, rouge de son audace.
Pour
faire court, le projet est accepté, Sœur Marie-Josèphe et une religieuse plus
âgée vont à Valenciennes où elles se forment.
Un local est trouvé, le matériel et les fournitures sont achetées. L’inauguration officielle de l’Ecole de
dentelière est prévue le 15 septembre à deux heures de relevée. Le public est invité. Les réactions sont diverses : elles feraient beaucoup mieux de leur
apprendre à bien tenir leur ménage et à s’occuper de leur mari. Des maris, des pères, ne voient pas d’un bon
œil une certaine indépendance de leur épouse, de leurs filles. En sous-main, les souteneurs luttent contre
le projet. Heureusement, il y a des
réactions favorables. Le jour de
l’inauguration, il y a foule.
A la fin
de la journée, les douze places sont réservées.
L’Ecole a du succès. Comme pour
les écoles primaires, très vite, les classes se multiplient, les écoles de
dentellière essaiment dans les villes et les villages de la région. Il y a
souvent une liste d’attente. Les enseignantes sont de plus en plus
nombreuses. Sœur Marie-Josèphe devient
la directrice.
Le temps passe, Sœur Marie-Josèphe a septante ans, elle prend sa
retraite. Pendant ses temps libres, elle
fait de la dentelle. Ses réalisations
ont beaucoup de succès, travail impeccable, créations originales. Elle aide ainsi les finances du couvent.
Le temps passe, Sœur Marie-Josèphe a quatre-vingts-ans. Ses yeux aussi, son acuité visuelle diminue,
ses doigts deviennent raides, malhabiles.
Aujourd’hui,
à la récréation du soir, elle s’énerve, elle se trompe, défait, recommence, se
trompe encore plus.
Elle se
lève, va au réfectoire. Dans le fond du
réfectoire, il y a une belle statue de Notre-Dame, objet de la vénération des
religieuses. Sœur Marie-Josèphe plante
son carreau aux pieds de la statue.
-
« Voilà ! Moi, je n’en sors
plus. Vous ferez peut-être mieux. »
La cloche
sonne pour le coucher. Les religieuses
vont en procession au dortoir. Sœur
Marie-Josèphe gagne sa cellule. Elle se
couche en craignant une nuit blanche. En
réalité, elle dort à poings fermés, n’entend pas la cloche pour l’office de la
nuit. Indulgence pour sa
vieillesse. Elle se réveille le
matin. Office du matin, messe.
Les
religieuses entrent au réfectoire pour le déjeuner, les plus jeunes sont les
premières. Elles vont saluer la statue.
-
« Sœur Marie-Josèphe, venez vite voir ! »
La
dentelle est terminée, belle et fine, la plus belle jamais réalisée.
Marie-Claire Desmette, d’après La Vierge à la dentelle, in légendes et contes du pays de Charleroi par Emile Lempereur et Michel Carly, éditions Paul Legrain, Bruxelles.209 pages. 1986.
Les lutins cordonniers
Les lutins, les nutons, les sotès ont bel et bien existé, même si
certains en doute aujourd'hui.
Petit peuple des grottes, il suffisait de déposer l'ouvrage avec quelques
piécettes ou un pain et, au matin, le travail était réalisé. Malicieux,
travailleurs, d'excellents artisans.
Un conte classique de la famille Grimm nous le rappelle.
Un cordonnier du quartier si pauvre, si pauvre. Il lui reste un demi-pain pour manger et une demi-pièce de cuir pour faire une dernière paire de chaussures.
- Bonjour cordonnier. Ma petite fille aura 10 ans demain. Je voudrais lui
offrir une jolie paire de souliers. Peux-tu les réaliser ?
- Bien sûr, monsieur. Ils seront
prêts pour midi sonnant.
Il taille avec soin la peau pour faire les souliers. Il va se coucher, il
est si fatigué.
Au matin, il se dirige vers son atelier. Sur le plan de travail, les
chaussures sont prêtes, cousues avec art. Elles sont magnifiques. A midi, le
client vient les chercher.
- Elles sont. . . parfaites. Vous êtes un artisan de talent, mieux, vous
êtes un artiste.
Combien vous dois-je ? Dix sous, en voilà vingt. Elles en valent le
double. Mille mercis.
Le client s'en va le sourire aux lèvres.
Notre cordonnier sent la chance revenir. Il achète une belle pièce de
cuir pour faire deux paires de chaussures.
Deux clientes s'en viennent passer commande l'après-midi même.
Il taille avec soin la peau pour faire les souliers. Il va se coucher, il
est si fatigué.
Au matin, il se dirige vers son atelier. Sur le plan de travail, les
chaussures sont prêtes, cousues avec art. Elles sont magnifiques. A midi, les
clientes viennent chercher leur commande.
- C'est superbe. Quel beau travail. Je n'ai jamais vu plus belles
chausses.
Elles paient bien et repartent le sourire aux lèvres.
Notre cordonnier sent la chance revenir. Il achète une belle pièce de
cuir pour faire quatre paires de chaussures.
Les clients se pressent. Il faut dire que le bouche à bouche a
fonctionné.
Deux paires de bottines de dame et deux paires de chaussures d'homme. Il
taille avec soin la peau pour faire les souliers. Il va se coucher, il est si
fatigué.
Au matin, il se dirige vers son atelier. Sur le plan de travail, les
chaussures sont prêtes, cousues avec art. Elles sont magnifiques. Pour midi,
les clients sont tous repartis, heureux, le sourire aux lèvres.
Le temps s'écoule. La pauvreté a fui le foyer du cordonnier. Tous les
soirs il y à manger. Le foyer est alimenté en bois. L'hiver qui arrive ne fait
plus peur. Décembre pointe le nez.
Ce soir-là, le cordonnier et sa femme ont fait un bon repas soupe, pain
et même un morceau de viande.
- Mon mari, il nous faut rencontrer les personnes qui nous ont délivré de
la misère. Il nous faut les remercier.
-Tu as raison, ma femme. Il est grand temps de s'inquiéter de voir tout
ce talent d'artisan à mon service.
- Mon mari, j'ai une idée. Nous allons veiller pour savoir. Nous allons
attendre dans le placard.
La nuit avance. Ils sont cachés dans l'armoire. A minuit, un bruit de
porte. Deux nutons entrent.
Ils sont nus comme des vers de terre. Ils se dirigent vers l'atelier et
commencent à travailler en silence.
Leurs outils semblent danser. Leurs mains s'envolent. Les chaussures
prennent forme.
Lorsque l'ouvrage est bel et bon, ils disparaissent.
- Les pauvres petits, ils doivent mourir de froid. Je vais coudre, pour
chacun, une chemise, une veste, un pantalon. Je vais leur tricoter une paire de
chaussettes bien chaudes. Toi, mon mari, tu leur fais de bons et solides
souliers.
Un soir avant Noël, à la place du travail à faire, sur l'établi en bois,
les cadeaux sont déposés.
Le cordonnier et sa femme sont cachés dans le placard pour tout bien
voir.
A minuit, un bruit de porte. Les nains arrivent. Ils voient les paquets,
les ouvrent, essaient les vêtements.
- Fini le cuir et les souliers. Fini le froid cinglant. Nous voilà bien
habillés.
Ils ont dansé, chanté. Ils sont joyeux et rient à pleine gorge.
Ils sont partis. Ils ne sont jamais revenus. Le cordonnier a continué à
travailler, seul.
Il avait bien observé leur habileté, leur savoir-faire. Il est devenu le
meilleur artisan de la ville.
On vient de loin pour avoir de belles et bonnes chaussures de sa facture.
Le bonheur n'a jamais quitté le foyer du cordonnier.
Michelle Troupin, d'après le conte « le lutin cordonnier » de la famille Grimm.
Le
troisième souhait
Pour le troisième souhait, la très courte fable de La Fontaine, une
pépite, tranche sur la stupidité. Voilà pourquoi je l’aime. Voilà pourquoi elle a lancé mon imagination.
Aux
Indes, les "follets" sont de petits personnages qui prennent soin des
maisons, de l'élevage, du jardin, à condition qu'on observe leurs
conditions. Sinon, ils se fâchent et
c'est la catastrophe. Rien là pour nous étonner, nous avons, nous,
nos nains, lutins, mutons, sottais.
Un follet travaille pour un bon bourgeois et son épouse, qui le
traitaient bien. Le jardin était
magnifiquement entretenu. Ces bourgeois
sont des commerçants. Ils tiennent une
petite épicerie de village, nous dirions une supérette. Ils ne sont ni riches, ni pauvres, mais d'une
bonne moyenne.
Leurs
relations avec le follet sont devenues de l’amitié. Le follet travaille pendant la nuit. Ils ne l’ont jamais vu. Tous les soirs, avant d’aller se coucher, les
épiciers apportent de la bonne nourriture pour leur « Petit
Ami ». Ils arrangent une belle
table et s’en vont en lui disant merci.
Le lendemain matin, ils trouvent légumes, fleurs, fruits, suivant la
saison. Ils vendent ce qu’ils ne
consomment pas. La vie va ainsi pendant
longtemps.
Un soir, surprise. Le follet les
attend.
- N’ayez pas peur, mes bons amis. Je dois hélas vous dire au revoir. Mon chef m’ordonne de partir en Norvège aider
une famille en difficultés. Malgré ma
peine de vous quitter, je dois obéir à mon chef. Pour vous remercier de vos bons soins et de
votre amitié, je vous offre trois vœux, ils seront exaucés.
Tristes adieux. Trois vœux, cela
vaut la peine d’y réfléchir.
- Nous
n’aurons plus les légumes, les fleurs et les fruits du follet, ce qui faisait
l’originalité de notre boutique et nous amenait des clients. Demandons un riche magasin, avec des
marchandises nombreuses et variées.
- Bonne
idée.
Vœu
exprimé. A côté de leur maison, un
magasin avec des rouleaux de tissu de soie, des jarres pleines d’huile, de vin,
des sacs de riz, de farine, de café, des marchandises dont ils n’avaient même
idées qu’elles existaient. Les marchands
parcourent leur nouveau magasin avec satisfaction, l’ouvrent aux clients.
Premier
client, bien étonné. La nouvelle se
répand, les clients affluent. Le
marchand n’arrive pas à suivre, à les servir tous. A la caisse, la marchande est submergée. On se sert sans précaution, on part sans
payer. Le percepteur les taxe : une
pièce de soie.
Les
jarres sont brisées, les sacs crevés, les rayons vides, renversés. Les
marchands contemplent le désastre.
C’était si bien avant.
- Ma
femme que faire ?
- Mon
mari que faire ?
- Il nous
reste un vœu. Demandons la sagesse. La sagesse, un trésor qu'on ne vole pas, ne
taxe pas et dont on n'a jamais trop.
Marie-Claire Desmette, d'après La
Fontaine, Livre septième, fable VI.
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? Les mots. Plus libres que les oiseaux. Plus insaisissables que les poissons. Plus cruels et sournois que les hyènes ; en même temps plus nobles que les lions. Eric Orsenna
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