dimanche 1 mai 2016

Mensuel mai 2016 - N°281

Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,
les conteurs et les raconteurs.
mai  2016 – N°281
                                                                                                                                
P 912122 Bureau de dépôt LIEGE 1–4000   Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg


Au sommaire, ce mois-ci:

- Nouvelles du monde du conte
- Ateliers – Repas – Balades
- Agenda
- 2 histoires




Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers  

                                                                   Atelier Les ferrailleurs



 Conte et claquettes


quand ? le 7 mai à 20h                     où ? Théâtre à Denis, 302, rue Ste Marguerite à Liège
combien ? 4€                                     infos: 0486/21.87.62; http://conteetparole.blogspot.com

conteurs: Laure Cech, Marie-Claire Desmette, Thomas Evrard, Marino,
                Christian Schaubroeck, Gaëtane Windels

danseuses: France Goffin, Déborah Andrianne et Lucie Thocaven, Mylène Marchal, …

Danseuses et conteurs s'unissent pour vous présenter une soirée pleine de rythme et d'entrain.



La Veillée du 7 – scène ouverte
organisée par la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers

quand ? le 7 juin  à 20h                                            où ? Théâtre à Denis, 302, rue Ste Marguerite à Liège
combien ? 3€                                                            infos: 0486/21.87.62; http://conteetparole.blogspot.com 
carte blanche: Laure Cech                                    animation :Michelle Troupin
Pour conter, s'inscrire en début de séance auprès de l'animateur.  1 conte d'une durée de 10'.




Edito

Informations pour le Mensuel

Chaque mois, nous publions les instructions pour la publication de vos événements dans le Mensuel.  La routine quoi !  A force de, on ne les voit plus.  Je vais donc, de temps en temps, braquer le projecteur sur un élément.   


"Merci d'épargner le travail bénévole de la "rédaction, de la correction, de l'expédition. "L'idéal pour nous, le plus sûr pour vous, "c'est le copier-coller


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Entretien avec Dominique Brynaert
La force des mots




Dominique Brynaert, vous avez reçu le Grand Prix du Jury de  Fais-moi un Conte, 22e concours d’expression organisé par La Surizée asbl & Centre Culturel de Philippeville dont le thème était Chhhhûût ! C’est secret ! Votre conte s'intitule "L'ange qui dort".  (Cette histoire se trouve par extraits ci-après )
Pouvez-vous nous résumer cette histoire ?
C'est l'histoire d'une femme d’une quarantaine d’année qui n'a pas d'homme dans sa vie et n’ose pas forcer le destin pour en trouver un.  Un jour, elle achète un tableau représentant un beau jeune homme qui dort.  Serait-ce plutôt un ange ? Elle se déshabille et découvre que  l'ange la regarde.  La frayeur du début laisse bientôt la place à une obsession, celle de voir l’ange ouvrir à nouveau les yeux. Elle se surprend alors à répéter chaque soir un  strip-tease devant le tableau.  Pour la femme, c'est sa sensualité retrouvée.  Sensualité qui lui permet de séduire ensuite un voisin, jusque-là indifférent.

Quel est le rapport avec le thème, le secret ?
La femme ne dira rien à sa meilleure amie.

Voyons l'ambiance.
Elle mêle l'érotisme et le fantastique, le fantastique à la belge. C’est Le mélange des deux qui en fait l’originalité. Pour un homme, le conte érotique est un exercice délicat.  Il est obligé de bien choisir ses mots  pour ne pas paraître graveleux ou vulgaire.  C'est d'autant plus difficile avec l’oralité, car contrairement au livre, le spectateur ne peut pas passer la page.  Peu de conteurs masculins pratiquent le conte érotique  craignant de heurter le public féminin.  Je pense, qu’une femme peut se permettre, elle, plus de liberté. 

Comment avez-vous "travaillé" ce conte ?
Dans l'atelier Gougaud, au Courlieu à Court-St-Etienne. A l’époque j'étais, avec Henri Gougaud, le seul homme du groupe.  Un atelier de ce genre permet le retour direct dans une excellente atmosphère.  J'en ai retiré beaucoup de remarques utiles des conteuses présentes, des choses auxquelles je n'aurais jamais pensé.  Par exemple, à l’origine, à la fin de  mon histoire, l'ange fait un clin d'œil à l’antiquaire chez qui la femme vient de le rapporter.  Le retour a été : "trop macho". Et j'ai remplacé le clin d'œil par un simple sourire. 
Malgré cela, une  spectatrice m’a tout de même dit récemment: "On voit bien que c'est un homme qui  a écrit  cette histoire".  J'accepte la vision masculine.

Allez-vous utiliser «  L'ange qui dort » dans un de vos spectacles ?
Oui, dans  un spectacle en chantier,  intitulé "Secret de femmes".  Ce seront des contes érotico-fantastiques  avec, comme  fil rouge,  les fantasmes féminins.   Ce sera de la pure fiction.  Fiction nourrie de ce que Gougaud appelle "les mémoires chaudes", qui sont riches de tous nos vécus, rencontres, films, livres, …

 Avez-vous écrit d'autres contes ?
Oui, encore des contes fantastiques dans  "Le Bal des décapités", (aux  éditions MaelstrOm, Bruxelles se conte, histoires urbaines à dire).  Cette collection est une initiative de la COCOF-Culture.  Dans cette même collection, ont été publiés notamment des contes de Christine Andrien, Magali Mineur, Michel Verbeeck et «  L'Etrange Estaminet » de mon épouse, aujourd’hui disparue, Dominique Leruth. (ce titre est justement dans une  vitrine à « La Fleur en papier doré », lieu de notre interview)  Mais finalement, dans la collection, Il n'y  a que peu  d’histoires écrites par de vrais conteurs, les autres sont plutôt des nouvelles d'auteurs divers, toujours avec le thème de Bruxelles.  En réalité, je constate que peu de conteurs en Belgique éditent des contes originaux et c'est dommage.

Reparlons de l'écrivain.  Depuis quand écrivez-vous ?
J'ai toujours aimé écrire.  J’ai commencé par du théâtre avec  "Bélisaire, ou le fou sans roi", un monologue écrit à 13-14 ans.  J’ai écrit plusieurs pièces. Certaines ont été jouées en milieu scolaire ou amateur. Puis je me suis mis à la Nouvelle. L’une d’elles a reçu  en 2009 le Prix Pierre Nothomb.

Et conteur,  depuis quand l’êtes-vous ?
Il y a neuf ans, j'ai découvert le conte dans une cabane en tôle au milieu des bois,  tout près de mon quartier de l’époque « Le Coin du Balai »  à Watermael-Boitsfort.  C'était en décembre, il faisait  extrêmement  froid, le poêle bricolé faisait ce qu'il pouvait.   J'ai entendu des chants, des poèmes…et des contes pour adultes.  J'ai soudainement vu là l’occasion de mettre mes écrits en valeur par la parole. 
Mais j'ai vite senti le besoin de formation, malgré mon habitude de m’exprimer en public  - j’ai été journaliste et présentateur télé pendant 24 ans -.  Mon premier formateur a été Stéphane Van Hoecke  auquel je dois énormément. Et puis je  vous ai déjà parlé de la formation avec  Henri Gougaud au Courlieu.
J’ai eu aussi quelques stages plus ponctuels notamment avec Philippe Sizaire. Mais rien ne vaut la pratique, en s’essayant lors de scènes ouvertes. C’est parce qu’il y en avait trop peu sur Bruxelles que j’ai créée avec mon épouse et Thérèse Guyaux ce qui allait devenir les Zapéro-contes. Au début, nos scènes ouvertes avaient lieu au bar du Théâtre du Méridien.  Nous sommes ensuite allés au bar de l'Espace Delvaux et enfin, à la Fleur en Papier doré.

Justement parlons-en des "Zapéro-contes" qui  ont lieu le 3ième vendredi du mois à la Fleur en Papier doré, (rue des Alexiens, 53 à 1000 Bruxelles).
Actuellement, ils sont à chaque fois "sold out", avec 50, 60 spectateurs.  Certains se retrouvent même dans  l'escalier. En moyenne, il y a ¾ de fidèles et ¼ de nouveaux qui les découvrent.  Sans doute le bouche à oreille fonctionne-t-il bien.  Il y a beaucoup de femmes et pas mal de  jeunes.  L'atmosphère est volontairement très conviviale.  J’y tiens le rôle de Monsieur Loyal. Cela se passe sans prise de tête, les conteurs dialoguent  directement avec le public et comme il n’y a pas de scène surélevée, on n’a pas l’effet 4ième mur.   Au début, j’y présentais à chaque fois un nouveau conte.  Comme je n'avais pas assez de temps pour en écrire, j’adaptais des contes existants.  Actuellement, les amateurs pour conter étant très nombreux  je laisse souvent la place aux autres.

Quelle importance ont ces scènes ouvertes  pour vous ?
Elles créent de nouveaux spectateurs qui découvrent enfin le conte pour adultes.  Elles permettent aussi d'ouvrir un espace à ceux qui veulent, qui ont besoin de conter et parmi eux beaucoup de jeunes.  Elles sont enfin un formidable banc d'essai pour les conteurs professionnels en train de créer un nouveau spectacle.

Les Zapéro-contes sont, au fond, la principale activité de l’asbl Racontance dont vous êtes le coordinateur ?
Oui tout à fait. L’asbl a été créée, il y a six ans avec pour ambition la promotion de l’Art du conte et des conteurs.  Elle compte aujourd’hui 34 membres, conteurs professionnels et conteurs en chemin.

Racontance a aujourd’hui des antennes sous formes de scènes ouvertes  à Louvain-la-Neuve et à Charleroi  Quels sont leurs  liens avec Racontance Bruxelles ?
En fait Racontance soutient chaque scène ouverte des Zapéro-contes. Mais celles-ci ont en fait leur autonomie, comme le serait une franchise.

D'autres activités de Racontance ?
Nous produisons ou soutenons aussi quelques  spectacles des membres de Racontance.  Nous visons la qualité plutôt que la quantité. 

Revenons à vous. Ecrivain et conteur, y a-t-il un problème à être les deux ?
C'est parfaitement schizophrénique.  Le conteur veut sa liberté.  L'auteur tient à son beau texte. Donc il y a conflit.  Paradoxalement, je suis plus à l'aise pour raconter une histoire qui n'est pas de moi.

Question indiscrète: êtes-vous cabot ?
Certains le prétendent.  Mais je le suis, je crois, avec une saine dérision.  Quand on fait un métier public, ce n’est pas toujours facile de le faire en gardant une parfaite humilité. Il faut constamment  éviter de tomber dans le piège de l'orgueil. Mais je pense qu'on ne fait pas un métier artistique sans avoir un égo surdéveloppé.

Vous êtes aussi, depuis peu, formateur.
Mon premier atelier d’initiation à  l’Art du Conte à raison d’un dimanche par mois durant six mois,  a bien marché.  12 participants du premier coup et déjà une liste d’attente.  Mon maître mot est la bienveillance.  Je veux toujours partir des qualités, des atouts de chacun. La convivialité aussi est essentielle  en atelier. C’est pourquoi  j'attache  beaucoup d'importance à manger tous  ensemble à midi en formule auberge espagnole. Cela crée des liens forts.  J'aime mettre les gens à l'aise.  Nous pratiquons l'impro, l'appel à l'imaginaire. J’essaye d'amener les participants à avoir confiance en eux devant un public. J'ai aussi un plaisir fou à faire découvrir à chacun la puissance de son imaginaire. "Je ne croyais pas que c'était possible".  Une phrase comme celle-là me comble.  C'est gratifiant d'être un transmetteur et j'ai envie de continuer.
Je recommencerai un atelier en septembre-octobre.  (On peut se préinscrire sur www.racontance.be )
J’envisage aussi  un atelier plus court, de quelques jours,  en août. 
Et probablement à terme une formation à l’écriture de contes. Comme je l’ai déjà dis,  Il y a peu de conteurs-auteurs, je pense que c'est un secteur à développer.

Encore d'autres projets ?
Oui, toujours. J'ai envie de me surprendre, de faire des choses différentes.  J'aime bien me mettre parfois en danger en me lançant des défis.  Le dernier réalisé : "Nic et Flup te racontent Bruxelles".  Nic, c'est moi et Flup, c'est Philippe Baudot un autre conteur. Ce sont des petites capsules vidéo  de 3 à 4 minutes environ qui sont actuellement diffusées sur le web.  22 séquences ont été enregistrées.  Nous évoquons  les légendes, l'Histoire, le folklore, la gastronomie de Bruxelles avec les expressions et l'accent bruxellois. C’est réalisé avec peu de moyens mais c’est l’occasion d’y mêler un côté conteur et un côté acteur.  C’est à découvrir jusque mi-mai sur facebook et à revoir sur www.nicetflup.be 
Et pour ce qui est de l’écriture, il reste évidemment le défi du premier roman qu’il me faudra bien un jour me décider à relever.

Que voulez-ajouter ?
Que je suis très heureux d’exercer, en cette agaçante période de jeunisme à tout prix, deux activités pour lesquelles  les années qui passent et l’expérience qui s’ajoute  restent vues plutôt comme des atouts : conteur et écrivain. 

Voici les coordonnées du site web personnel de  Dominique Brynaert «  Alors raconte !  »


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Nouvelles du monde du conte

Fais-moi un conte: Palmarès 2016.
Finale « Conteurs en herbe » 18.03.2016
Prix de la Ville de Philippeville: Ecole de Thieu - Le pays des bonbons existe
Coup de cœur ados: Pol De Vriese et Alice Radermacker  - Le secret des Bolu Boulette
Coup de cœur parmi les enfants: Norane Chanson, Morane Lust, Loïse Staquet - Sauvetage d'Angleterre
Coup de cœur parmi les classes: Ecole de St-Vaast - Chuut c'est un secret
Grand Prix du jury : Zoé et Célia Challe - Le secret de Cupidon
Finale « Adultes » 19.03.2016
Prix du public: Marie-Cécile George - Le secret de mon plumier
Prix de la Qualité de la langue : Sébastien Mauer - Les livres de Melle Fanny
GRAND PRIX DU JURY: Dominique Brynaert  -L'ange qui dort

 

·      Fest – Fédération for European Story telling, Conférence 2016 portée par l'APAC, Association Professionnelle des Artistes Conteurs en France,  et La Maison du Conte de Chevilly-Larue,  à destination des professionnels du conte, du 1er au 4 juin, au CREPS - Châtenay-Malabry (92) et à Anis Gras - Arcueil (94).  LA MAISON DU CONTE, 8, rue Albert Thuret, 94550 Chevilly-Larue, France. Tél. 01 49 08 50 85  |  Fax 01 45 46 21 91  |  www.lamaisonduconte.com  |  informations@lamaisonduconte.com


·      La Marionsonnette Estivale, garden-party contée, veillée dans la Grangesque, quelques conteurs et musiciens, une scène ouverte dès 16h30.  Des histoires pour un public 6-12 ans pas plus...   Quelques conteuses ou conteurs en recherche répondront je l'espère.  L'appel est lancé...
Puis vers 19h30, une veillée contée dans un lieu magique. Quelques troubadours, en spectacles contés.
Un entracte et quelques notes. Une belle soirée d'été.  La programmation est toujours en cours...
Le dimanche 14 août à La grange de La Marionsonnet,. Rue marionsonnet 2 4357 Donceel-Haneffe.
Avec : le chapeau PAF à 5€ dès l'entrée, puis les chapeaux saltimbanques.
Petite restauration, de circonstances, à prix correct. 
Infos: 0491/716292;  benoitmorren@hotmail.com   Facebook "Robin des pommes"

·      Notez l'adresse correcte de la Scène Ouverte de Mons: scenouvertemons@mail.com 

·      Catherine Pierloz nous transmet son rapport sur Conte oral ,formation donnée par Emmanuelle Saucourt  lors de Printanied 2016. Le domaine d'Emmanuelle Saucourt est la littérature orale.  " …. redessiner un paysage du conte et un état des lieux des pratiques liées aux contes. …  des outils pour mieux cerner les enjeux des contenus et des pratiques et permettre aux conteurs d'être plus conscients de ce qu'ils manipulent. "  Belle mise au point de notre activité de conteur.  Tout serait à citer dans ce compte-rendu.  Un vade-mecum pour les  conteurs.  A mettre dans ses archives et à relire de temps en temps !  Ce serait bien aussi que les organisateurs de spectacle de contes, les bibliothécaires, les profs de français, …. en prennent connaissance.  Pour l'obtenir: catherinepierloz@gmail.com

·      Formation longue de conteur-acteur  dispensée par la Maison du Conte de Bruxelles se répartit sur 3 années. Unique en Europe, elle propose un cursus complet spécifique au métier de conteur et à l’art du conte et est portée par une équipe pédagogique et des formateurs internationaux. Elle envisage une multitude d'aspects tant théorique que pratique. Prochaine rentrée: octobre 2016. Infos : 02 736 69 50 – info@maisonducontebxl.be  www.lamaisonducontedebruxelles.be


 La part du loup, n°64 de la Grande Oreille, la revue des arts de la parole, 10, avenue du Maréchal Leclerc, F92240 Malakoff  info@lagrandeoreille.com
.  Un riche dossier sur les loups dans les contes, le loup en vrai pour les moutons et les berges, depuis qu'il a été réintroduit.  Présentation de conteur, article de conteuse sur le langage universel, article sur le mouvement, comptines, présentation de livres.  De tout et du riche pour faire la Grande Oreille.
Message reçu: Nous venons  d’atteindre, grâce à vous, 910 abonnés. Mais pour continuer d’exister, il nous faut 1000 abonnés. Faites découvrir la revue et n’hésitez pas à vous abonner. La Grande Oreille a besoin de votre soutien,  elle ne peut vivre sans vous. info@lagrandeoreille.com
_______________________________________________________________________________________Message important à nos amis conteurs et organisateurs de spectacle

·       Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la publication,
·       un mois plus tôt pour les formations,
·       complètes et lisibles,
·       par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg.  Tel : 04/367.27.06.
·       ou par courriel à maisonconte.liege@skynet.be                                         
·       Ne comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-même vos infos.
Idéalement, vos informations comportent:
organisateur,                            titre,                        genre d'activité,                        artiste(s),
date et heure,                           lieu,                        prix,                                       public cible,            
coordonnées pour infos et réservations,                     max. deux lignes de commentaire

N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp.
C'est vous qui nous envoyez vos informations.
Veuillez ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches, l'exploration.
Merci d'épargner le travail bénévole de la rédaction, de la correction, de l'expédition.
L'idéal pour nous, le plus sûr pour vous, c'est le copier-coller
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? J'aime bien quand les mots cachent parfois ce qu'ils disent ou le disent d'une manière nouvelle. Grégoire Delacourt

Spectacles - Animations - Repas -Balades

Maison du conte de Namur

- le 1er mai à 11h, Visite contée du Musée Félicien Rops par Julie Renson.  Pub. fam. à partir de 5 ans. 5€.
      Musée Rops, rue Fumal, Namur.
Une historienne de l'art – conteuse, une parole libre et originale pour ouvrir les regards et le cœur de chacun.

- le 29 mai à 10h30, Babil de contes par Karine Moers et Marie-Noëlle Van. Enfants de 0 à 4 ans accompagnés.         2€. Réservation indispensable: 0489/933.548.  Maison du Conte de Namur, 170/2, 5000 Namur.
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infos, inscription:  0489/933.548; maisonduconte.namur@gmail.com

Les contoirs d'Allonz'y, vitrine professionnelle par Pascal Mitsuru Guéran, Ahmed Hafiz
Cindy Sneessens, Catherine Pierloz, Cécile Blondeel et Kyung Wilputte

- le 4 mai au Centre culturel de Jette. 16€

- le 31 mai au Centre culturel de Lessines. 16€

- le 29 juin à La Marlagne. 16€
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infos: 0470/57.28.74; contoirdallonzy@hotmail.com
Spectacles, repas, boissons, compris. 6 extraits de spectacle pour la petite enfance, les 3-6 ans, les 6-8 ans.

Rugir par Anne Borlée et Gilles Kremer (duo Zharpa)

quand ? les 7 et 8 mai                                                             où ? au Festival Namur en mai
pour qui ? à partir de 16 ans                                                 infos : www.zharpa.com 
Quatre histoires d’amour qui s’embrassent et s’embrasent entre rugissement et rougissement.
Une musique originale qui fait le fil entre les récits, pour dessiner les ambiances et déshabiller la timidité…

Conteurs en balade                                                                                                                               Mots et Merveilles

Ça n'est pas du vlek par Philippe Baudot et Sophie Clerfayt

quand ? le 8 mai à 15 et 17h                                                 où ?Archives de Bruxelles, rue des Tanneurs, 65, 1000 Bxl
combien ? 7/4€                                                                       
infos, réservation indispensable: 0497/78.20.75; info@conteursenbalade.be
La mémoire de la Ville de Bruxelles est soigneusement classée.  Mais comment classer la zwanze ?

Là où tremble la racine des cris, théâtre conté par Hélène Stevens

- le 8 mai à 16h, Au roi des Radis, 22, rue Joseph Gorin, 7540 Kain (Tournai). 10€. A partir de 12 ans
      Infos et réservation: Jacques Leroy  0473 97.06 26.

- le 28 mai à 20h30, chez Alain Cantillana, 43, av. Brunard 1180 Bruxelles. 8€. A partir de 12 ans.
      Réservations au 0474 994 205.
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Le 17 août 1936, les franquistes assassinaient F. Garcia Lorca. "Noces de sang", une des ses plus grandes pièces est une tragédie noire qui dénonce le rôle mortifère d'une société muselée dans des valeurs archaïques d'honneur et de vertu

Maison du Conte de Bruxelles

- le 14 mai à 16:00, Les trois cheveux d'or du diable par Christine Andrien
Spectacle suivi d’un goûter galettes et chocolat. +6 ans. 8/6€/ Pass Contes, galettes et chocolat
Le destin de Pierre, librement inspiré d’un conte de Grimm et de légendes liées au Danube
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où ? Maison du Conte de Bruxelles, 7d rue du Rouge-Cloître, 1160 Auderghem
Info et réservation : 02 736 69 50 – info@maisonducontebxl.be  www.lamaisonducontedebruxelles.be
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- le 18 mai à 19:00, L'homme qui n'avait pas d'histoire par Magali Mineur et Evelyne Devuyst
                Bibliothèque principale de Laeken, Bd E. Bockstae.l, 246, 1020 Laeken. Infos et réservations : 02.279.37.90

? Beaucoup de gens sont en vie parce qu'il est illégal de les tuer.  Petit Farceur

Couleurs de parole
Bulles de contes par l'atelier conte de l'Aquilone 2015 -  2016                 

quand ? le 20 mai à 20h 30                     combien ? 6€                              où ? l'Aquilone     25, bd. Saucy, 4020  Liège
infos, réservations: 0476/213 079   midispa.mots@gmail.com
Sur le fil du temps qui passe, d'ici et de partout, les conteurs glissent leurs contes en bulles légères irisées des couleurs du monde. elles éclatent en douceur  pour que s'élancent leurs images de mots.

Maison du Conte de Charleroi
Conte et Marmailles

quand ? le 25 mai  à 15h où ? : Maison pour Associations - 80, route de Mons - 6030 Marchienne-au-Pont
combien ? 5€                                      pour qui ? 3 à 5 ans
infos, réservations: 0483 40 32 91;  maisonducontecharleroi@gmail.com
On s'assied sur les coussins, on joue avec les mains, les mots, les sons, on écoute les histoires, on se baigne dans le chant, les marionnettes, les instruments.


Barricade

Contes des petits métiers et des objets qui ont une âme par les conteurs de la Troupe des Tous Contes Fées

quand ? le 27 mai dès 20h30                                                où ? à Barricade, 21 rue Pierreuse 4000 Liège
combien ? 3 €                                                                    infos, réservation: 0476 68 00 73
Balade contée

Ateliers – Formations


Maison du Conte de Charleroi
Ateliers par Cécile Crispin
.
- les 7, 14, 21, 28 mai  de 11:00 à 12:30 Ateliers enfants. 6 - 10 ans.
Apprendre à raconter en corps et en voix, à structurer un récit, à voyager dans l'imaginaire.

- les 7, 14, 21, 28 mai de  09:00 à 10:30,  Ateliers pré-ados. 10 - 14 ans.
On écoute, on crée, on joue avec les histoires.  On les rend vivantes aussi, en les racontant, ou en les jouant comme au théâtre.  

- les 4,11, 18, 25 mai de 17h00  à 18:30 , Ateliers ados. 15 - 18 ans
Théâtre, conte, à l'écriture, rythme et chant,  atelier créatif et interdisciplinaire dont la production finale sera proposée lors d'un spectacle en fin de saison
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où ? Maison pour Associations, route de Mons, 80, Marchienne-au-Pont                                     combien ? 220€/année

Formation à  l'art du conte par Vanessa Lefèbvre

quand ? le 14 mai                                                                                           où ? A 200m de la gare du midi, Bruxelles
combien ? 140€/ trimestre
infos, inscription: 0486 / 57 60 96 vanessa.lefebvre@yahoo.fr
Musicalité de la parole, le geste, l'ancrage, le regard du conteur, rythme, cruauté

Bibliothèque d'Embourg

Contez-moi …  contes et moi … contes émois par Chantal Devillez

quand ? les 14 et 28 mai, de 13h30 à 16h30                              où ? Bibliothèque d'Embourg, Voie de l'Ardenne, 78
combien  ? 200€                                                                                infos, inscription: 04/36.15.669
10 ateliers les 2ième et 4ième samedis du mois.

? Je déversais sur lui une pluie de roses multicolores, des centaines de roses dont chacune serait une nuance de mon amour infini, inconditionnel.  Audur Ava Olafsdottir


Les Créateliers                                                                                                                            Christian Schaubroeck

- le 2ème mercredi du mois de 19h 30 à 21h30,  Atelier "Sur Mesure" pour stagiaires confirmés. 150€
Dans ce groupe, l’artiste–animateur travaillera en priorité sur les demandes des stagiaires pour la préparation en profondeur d’un conte, la création de spectacles ou toute autre demande spécifique.

- le 3ème mercredi du mois, de 19h 30 à 21h30,  Année 2 pour stagiaires en perfectionnement. 150€.
Approfondir les techniques pour partager les histoires qui nous font vibrer. Nourrir son récit de sa sensibilité et de ses expériences pour finalement, au-delà des mots, trouver une gestuelle et un langage personnel. 

-  le  4ème mercredi du mois, de 19h 30 à 21h, Année 1 pour stagiaires débutants. 120€.
S’habituer à prendre la parole en public, de découvrir l’art de transmettre un conte. Transmettre oralement, sans support écrit. 
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où ? Chiny

La voix du conteur

quand ? le 7 mai et le 11juin, de 10h00 à 17h00 
où ? Salle Mutins 140 chaussée de Haecht 1030 Bruxelles (près du Botanique).
 pour qui ? artistes des différentes disciplines. Pas de prérequis
infos, inscriptions: 0496 768 771, kmalek@skynet.be   www.kadiabdelmalek.weebly.com.
Une recherche sur la voix, la structure du corps, le fonctionnement de la respiration.  Au choix journées ou week-end : Possibilité de suivre une ou plusieurs journées. Week-ends 4, 5 et 6 mars et 1, 2 et 3 juillet.

Il était une fois, ateliers d'initiation à l'art de conter  par Tina Gentile

quand ? 19 mai de 19h30 à 22h30            où ? Barricade, 21 rue Pierreuse 4000 Liège
combien ? 117€/7 atelier                                Public:  pour qui veut aller plus loin dans le pays du conte, pour soi-même
infos, inscription: 0476 68 00 73 tina.gentile@outlook.com
7 ateliers  pour découvrir la particularité du récit conté, les différents aspects de l’acte de raconter et les éléments qui colorent  et rythment la parole du conteur. 

Maison du Conte de Bruxelles

Conférence dialoguée autour du conte, de la parole et de la relation contée
avec Henri Gougaud, animée par Michel Verbeek

quand ? le 21 mai à 16h30                                                                               combien ? 6€
où ? Maison du Conte de Bruxelles, 7d rue du Rouge-Cloître, 1160 Auderghem
Info et réservation : 02 736 69 50 – info@maisonducontebxl.be  www.lamaisonducontedebruxelles.be
Place du conteur dans le monde d’aujourd’hui, de sa spécificité, comment nourrir sa relation à l’autre; différence entre mémoire et savoir; l’universalité du conte;  pouvoir de ces histoires populaires venues du fond des temps.

Maison du Conte de Namur                                                                                                                                     TAPS    
 
L'inattendu au détour du chemin par Paul Fauconnier

quand ? les 21 et 22 mai                                                        où ? Maison du Conte de Namur, 170/2, 5000 Namur
combien ? 60€                                                                         pour qui ? conteurs initiés
infos, inscription:  0489/933.548; maisonduconte.namur@gmail.com
Spécificités et joies de la balade contée: port de la voix, gestuelle, choix des contes, installation du public, gestion du bruit, ….

Change le Monde  le 16 juillet à Esplanade avenue Bouvier à Virton.  Rencontre associative et citoyenne

Moments de fête, de musique, jeux, animations, rencontres thématiques émailleront « Change le Monde » pour un large public familial. L’entrée est gratuite.
balade découverte de l’environnement, dîner pique-nique partagé, cueillette de plantes comestibles,  rencontres autour des thèmes « 50 ans de 11.11.11 », « Traités transatlantiques », « Climat », rencontres,  donnerie , trocante des enfants, des projections de films, repair café, jeux coopératifs, slam,  ateliers de customisation de vêtements, break dance, orgue de barbarie, lactofermanentation, expo de dessins de Pierre Kroll, toilettes sèches, théâtre, musique, conte, clowns, ….
Evénement : https://www.facebook.com/events/603473523148408/  : changelemonde@cncd.be

Veillées – Scènes ouvertes

Ces veillées sont des réunions amicales et conviviales, où tout le monde peut conter, éventuellement après inscription.
v Comme chaque deuxième vendredi du mois, le 13 mai, organisé par Racontance,  Zapéro-contes Charleroi, à  L’Impasse Temps, 61 rue de Dampremy, 6000 Charleroi.  Les conteurs qui souhaitent y participer doivent préalablement s’inscrire via l’adresse mail : racontancecarolo@gmail.com
Renseignements supplémentaires via le site web : www.racontance.be
v Comme le 10 de chaque mois, le 10 mars  à 20h30, Contes du dixième jour, organisé par la Maison du Conte de Namur, rue des Brasseurs, 170 à 5000 Namur.  Paf: 3€ pour tous. Pour raconter, s’inscrire au 0489 933 548. info@maisonducontenamur.be
v Organisé par Racontance, le 20 mai  à 20h00,  comme le 3ième vendredi de chaque mois, Les Zapéro-contes, à la Fleur en Papier Doré, rue des Alexiens, 53, à 1000 Bruxelles. Entrée gratuite.  Maximum 9 inscrits. Infos: 0474/94.90.69 - racontance@hotmail.com www.racontance.be   Pour conter, s'inscrire sur racontance@hotmail.com
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Agenda de mai 2016

A=animations;  B=balade; C=conférence;  D=Danse; E=exposition; F=formation; Fl=festival ;
J=journée professionnelle; M=musique; R= repas;  S=spectacle; V=veillée-scène ouverte

£ F      02        Ateliers enfants, Marchienne-au-Pont. Voir p. 5.
£ B     01        Visite contée du Musée Félicien Rops, Namur. Voir p. 6.
£J       04        Les contoirs d'Allonz'y, Jette. Voir p. 6.
£ F                 Ateliers ados, Marchienne-au-Pont. Voir p. 7.
£S       07        Conte et claquettes, Liège.  Voir p. 1.
£S                  Rugir, Namur. Voir p. 6.
£ F                 Ateliers enfants, Marchienne-au-Pont. Voir p. 7.
£ F                 Ateliers pré-ados, Marchienne-au-Pont. Voir p. 7.
£ F                 La voix du conteur, Bruxelles. Voir p. 8.
£S       08        Rugir, Namur. Voir p. 6.
£ B                 Ça n'est pas du vlek, Bruxelles. Voir p. 6.
£S                  Là où tremble la racine des cris, Kai. Voir p. 6.
£ V     10        Contes du dixième jour. Namur. Voir p. 9.
£ F      11        Ateliers ados, Marchienne-au-Pont. Voir p. 7.
£ F                 Atelier Sur mesure, Chiny. Voir p. 8.
£ V     13        Zapéro-contes Charleroi, Charleroi. Voir p. 9.
£SR    14        Les trois cheveux d'or du diable, Bruxelles. Voir p. 6.
£ F                 Ateliers enfants, Marchienne-au-Pont. Voir p. 7.
£ F                 Ateliers pré-ados, Marchienne-au-Pont. Voir p. 7.
£ F                 Formation à l'art du conte, Bruxelles. Voir p. 7.
£ F                 Contez-moi … contes et moi, … contes émois, Embourg. Voir p. 7.
£ F      18        Ateliers ados, Marchienne-au-Pont. Voir p. 7.
£ F                 Année 2, Chiny. Voir p. 8.
£ F      19        Il était une fois, Liège. Voir p. 8.
£S       20        Bulles de contes, Liège. Voir p. 7.
£ V                 Les Zapéro-contes, Bruxelles. Voir p. 9.
£ F      21        Ateliers enfants, Marchienne-au-Pont. Voir p. 7.
£ F                 Ateliers pré-ados, Marchienne-au-Pont. Voir p. 7.
£ C                 Conférence dialoguée autour du conte, de la parole et de la relation contée, Bruxelles. Voir p. 8.
£ F      21-22    L'inattendu au détour du chemin, Namur. Voir p. 8.
£S       25        Contes et Marmailles, Marchienne-au-Pont. Voir p. 7.
£ F                 Ateliers ados, Marchienne-au-Pont. Voir p. 7.
£ F                 Année 1, Chiny. Voir p. 8.
£ B     27        Contes des petits métiers et des objets qui ont une âme, Liège. Voir p. 7.
£S       28        Là où tremble la racine des cris, Bruxelles. Voir p. 6.
£ F                 Ateliers enfants, Marchienne-au-Pont. Voir p. 7.
£ F                 Ateliers pré-ados, Marchienne-au-Pont. Voir p. 7.
£ F                 Contez-moi … contes et moi … contes émois, Embourg. Voir p. 7.
£SA    29        Babil de contes, Namur. Voir p. 6.
£J       31        Les contoirs d'Allonz'y, Lessines. Voir p. 6.

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Extraits de
« L’Ange qui dort » conte original de Dominique Brynaert
    


1) Ce jour-là, la pluie est guerrière. Comme projetés par une armée invisible, des hallebardes d’eau martèlent le pavé. Devant tant de fureur déchaînée, tous les hommes fuient. Sauf... Une femme. Figée comme une statue de sel, le visage trempé, les cheveux ruisselants d’eau, elle fixe du regard une vitrine d’antiquaire. Image forte. De celles qui vous inspirent des histoires.

Appelons là Elisabeth. Ou plutôt…Lisa. La quarantaine, célibataire, sans enfant. Et, depuis trop longtemps, pas d’homme dans sa vie, pas d’homme dans son lit. Voilà des semaines qu’elle croise dans l’ascenseur de son immeuble, le nouveau voisin du quatrième, un type plutôt séduisant.
- Bonjour.
- Bonjour…
Et puis… Rien. Lisa fait partie de ces femmes qui ne se croient pas assez belles pour oser forcer un peu le destin.
Devant la vitrine, ses yeux ne quittent pas un petit tableau qui l’hypnotise. Portrait d’un homme. Jeune, blond, aux yeux fermés. Un homme ? Pourquoi pas un ange ? Un ange qui dort. Et qui, dans son sommeil, semble veiller sur tous les secrets du monde.
- Trois cents euros, ma brave dame ! Un excellent investissement. Ce tableau changera votre vie. (…)

2) Mais alors qu’elle dégrafe son corsage, elle ressent l’impression d’un regard posé sur elle. Personne. Lorsqu’elle est entièrement nue, elle le voit soudain. L’ange ! L’ange qui dort, ne dort plus du tout. Oh non ! Il a les yeux bien ouverts. Cris, gestes affolés pour cacher sa nudité et sortie précipitée de la chambre. (…)

3) La revoilà, assise sur le lit, écrasant lentement une cigarette dans le cendrier. Petite trace de rouge sur le bout du filtre. Il y a  longtemps qu’elle ne s’était plus maquillé les lèvres. Ni les yeux, d’ailleurs.
Elle se dit qu’elle est folle. Elle hésite. Mais, finalement, se lève et détache un premier bouton de son chemisier blanc. Puis un second, un troisième, sans jamais quitter le tableau des yeux. Elle dégrafe ensuite son corsage avec lenteur. Sa gorge s’offre sans pudeur. Par défi, elle cambre le dos, pour donner l’illusion d’une poitrine plus conquérante.  Ses longues jambes quittent son pantalon noir.
- Ouvre les yeux, mon gars,  regarde-moi bien en face, si tu es un homme…ou même un ange… Tu veux en voir encore plus, c’est cela ?
Ses doigts jouent, à présent, avec l’arrondi de ses seins. Sa main glisse ensuite le long de son ventre où naissent de délicats frémissements, comme un envol de papillons. Il y a une éternité qu’elle n’a plus ressenti cela. (…)

4)  Alors, il arrive qu’à la sortie de l’ascenseur, elle emmène l’homme chez elle. Il arrive qu’il l’embrasse, l’a caresse, l’étreint comme si sa vie en dépendait. Et tandis que dans la chambre, il prend possession de son corps avec une exquise rudesse, Lisa regarde, une dernière fois, en direction de l’ange qui dort puis laisse son regard se noyer dans les yeux bleus de son amant de chair.  (…)



La Fille sans mains
 


UNE dame a une fille si belle, que les passants, quand ils l'aperçoivent, s'arrêtent tout court pour la regarder. Mais la mère a elle-même des prétentions à la beauté et elle est jalouse de sa fille. Elle lui défend de se montrer jamais en public ; cependant on l'aperçoit quelquefois, on parle toujours de sa beauté ; elle décide de la faire disparaître tout à fait. Elle fait venir deux individus : - Je vous promets beaucoup d'argent et le secret, si vous faites ce que je vous dirai. L'argent, le voilà tout prêt. Il sera à vous quand vous aurez accompli mes ordres. Acceptez-vous ?
La somme est considérable. Ceux à qui elle s'adresse sont pauvres ; ils acceptent.
- Vous emmènerez ma fille ; vous la conduirez dans une forêt loin d'ici et là vous la tuerez. Pour preuve que vous aurez accompli mes ordres, vous m'apporterez, non pas seulement son cœur, mais aussi ses deux mains.
Les hommes se récrient.
- Vous avez promis, leur dit-elle, vous ne pouvez plus vous dédire. De plus, vous savez la récompense qui vous est réservée. Je vous attends dans huit jours.
Les voilà donc partis avec la jeune fille. On lui dit qu'il s'agit de faire un petit voyage dans l'intérêt de sa santé. Elle les suit donc sans inquiétude.
Quant à eux, ils sont troublés. La jeune fille s'est toujours montrée bonne pour eux ; elle leur a rendu divers petits services ; il est bien pénible d'avoir à lui ôter la vie.
Les hommes font connaître à la jeune fille l'ordre de sa mère.
- Est-ce que vous aurez la cruauté de me tuer ? leur demande-t-elle.
- Nous n'en avons pas le courage ; mais comment faire ? Nous avons juré de rapporter à votre mère votre cœur et vos mains. Le cœur, ce ne serait rien ; celui des bêtes ressemble à celui des hommes ; mais vos mains, nous ne pouvons tromper votre mère là-dessus.
- Eh bien ! Coupez-moi les mains et laissez-moi la vie.
On tue un chien, on lui enlève le cœur ; cela suffira. Quant aux mains, il faut bien se résoudre à les lui couper.
On se procure d'abord de cette herbe qui arrête le sang ; puis, l'opération faite, on bande les deux plaies avec la chemise de la jeune fille ; on emporte les mains et on abandonne la malheureuse victime dans le bois, après lui avoir fait promettre de ne jamais revenir dans le pays de sa mère.
La voilà donc toute seule dans la forêt. Comment se nourrir sans mains ? Elle se nourrit de fruits, qu'elle mordille comme elle peut. Elle entre dans le jardin d'un château et là elle mordille les fruits qu'elle peut atteindre.
On remarque ces fruits mordillés. Presque tous ceux d'un poirier y ont déjà passé. On se demande qui a pu faire cela. On fait le guet. On aperçoit une jeune fille qui, grimpe dans les arbres fruitiers. On la suit des yeux pour voir ce qu'elle fera. On la surprend mordillant les fruits.
- Que faites-vous là, mademoiselle ?
- Plaignez-moi, répond-elle en montrant ses deux bras privés de mains, plaignez-moi et pardonnez-moi.
Celui qui l'a surprise est le fils de la maîtresse du château. La mutilation qu'on avait fait subir à la jeune fille n'a pas altéré sa beauté, la souffrance lui a même donné quelque chose de plus séduisant.
- Venez avec moi, lui dit-il, et il l'introduit secrètement dans la maison.
- Eh bien ! tu as été à la chasse, lui dit-elle ; as-tu attrapé des oiseaux ?
- Oui, j'en ai attrapé un, et un très beau. Faites mettre un couvert de plus ; mon oiseau dînera à table.
Il amène la jeune fille à ses parents. Grand fut l'étonnement quand on la vit sans mains.
On lui demande la cause de cette mutilation.
Elle répond de manière à ne compromettre personne : elle ne se croit pas encore assez loin pour que sa mère ne puisse apprendre de ses nouvelles; elle sait que dans ce cas ceux qui l'avaient épargnée seraient traités sans pitié, et elle supplie ceux qui l'interrogent de lui permettre de rester cachée.
Mais cela ne fait pas l'affaire du jeune homme, qui s'est épris d'elle et désire l'épouser. Sa mère ne veut pas d'une belle-fille venue one sait d'où, sans mains, qui aura peut-être des enfants aussi sans mains. Le fils insiste, et il insiste tellement que sa mère lui dit :
- Épouse-la si tu veux, mais c'est bien contre mon gré.
Le mariage est célébré ; les époux sont heureux, très heureux, mais ce bonheur ne dure pas longtemps. Le mari est obligé de partir pour la guerre.
Quelques mois après un serviteur lui apprend que sa femme lui a donné deux beaux garçons; il l'engage à revenir au plus tôt, parce que sa famille est mécontente qu'il ait épousé une femme sans mains.
Revenir, il ne le peut pas ; mais il écrit à sa femme une lettre des plus aimables et une autre à sa mère, où il lui recommande d'avoir bien soin de sa femme bien-aimée.
Mais, loin d'en avoir soin, on cherche à s'en débarrasser. On écrit au jeune marié que sa femme était accouchée de deux monstres. On s'empare des lettres qu'il avait écrites à sa femme et on en substitue d'autres dans lesquelles on lui fait prononcer des accusations abominables contre elle et dire qu'il faut qu'elle soit bien coupable, puisque Dieu, au lieu d'enfants, lui avait envoyé deux monstres. On finit par persuader la jeune femme, à force de lui répéter, qu'après ces lettres il serait imprudent à elle d'attendre le retour de son mari, qui serait capable de la tuer, et que le meilleur pour elle c'était de s'en aller.
Elle se laisse persuader ; on lui donne quelque argent ; elle s'habille en paysanne et la voilà partie avec ses deux enfants dans un bissac, l'un en avant, l'autre en arrière. En se penchant pour puiser de l'eau dans une fontaine, elle y laisse tomber un de ses enfants. Comment le retirer, puisqu'elle n'a pas de mains ?
Elle adresse à Dieu une courte mais fervente prière, puis elle enfonce ses deux bras, ses deux moignons, dans la fontaine pour tâcher de rattraper l'enfant. Elle le rattrape, en effet, et, en lui ôtant ses habits mouillés, elle s'aperçoit que ses deux mains ont repoussé. Elle peut dès lors travailler de ses mains et gagner la vie de ses deux enfants. Elle vit ainsi douze longues années.
Quand son mari revient de la guerre, sa première parole est pour elle.
Sa mère est furieuse de voir que, malgré tout ce qu'on lui avait dit contre sa femme, il l'aimait encore. Il la laisse dire et demande qu'on lui rende sa femme. Personne ne sait ce qu'elle est devenue. Il se met en voyage, décidé à la retrouver en quelque endroit qu'elle se soit retirée.
Il rencontre un jour un petit garçon, éveillé et intelligent, qui l'intéresse. Il lui demande qui était sa maman. L'enfant répond que sa maman a été longtemps sans mains, qu'il a un frère du même âge que lui.
Le second enfant est aussi aimable et aussi intelligent que le premier. Le voyageur les interroge sur leur vie passée. Tous  les renseignements coïncident, il ne doute pas qu'il n'ait retrouvé sa famille.
- Et votre mère, mes enfants, où est-elle ? Allez me la chercher bien vite.
Il la reconnaît tout de suite, malgré ses douze années de séparation. On s'explique, on s'embrasse, on retourne au pays, on se réinstalle au château. Réconciliation générale.
Pas pour tous, cependant. La méchante mère, qui avait froidement ordonné de mettre sa fille à mort, fut enfermée dans un souterrain et dévorée par les bêtes.

D'après La fille sans mains, recueilli par Fleury Jean-Joseph-Bonaventure (1816-1894) auprès de  la mère Georges.  Littérature orale de Basse-Normandie (Hague et Val-de-Saire) parue à Paris chez Maisonneuve et Cie en 1883 volume IX de la collection Les Littératures populaires de toutes les nations.

Voilà de beaux caractères qui valent une analyse.

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