dimanche 1 octobre 2023

Mensuel Octobre 2023 – N°370

 Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,

les conteurs et les raconteurs.

octobre  2023 – N°370

P 912122 Bureau de dépôt CHAUDFONTAINE 4050  

Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224

 

Au sommaire, ce mois-ci:

- Enseignement et culture

- Spectacles – Veillées – Balades - Emission

- Formations

- 2 histoires

 



La Maison du Conte et de la Parole de Liège                                                                           

 

Atelier d’initiation au conte par Paul Fauconnier

 

quand ? les 7 et 8 octobre de 10h à 17h                           où ? rue du Beau Mur,48, 4030 Liège

combien ? 90€                                                                     pour qui ? pour tous

Infos, inscriptions : Laure 0497/61.51.05 si possible par SMS. Elle reprendra contact

« C’est en contant que l’on devient conteuse-eur ! » 

 

 

La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

 Contes d’Halloween par les Conteurs de la Maison du Conte de Liège

 

quand ? le vendredi 13 octobre à 20h                                     où ? Théâtre à Denis, rue Ste Marguerite, 302, 4000 Liège

combien ? 5€                                                                              pour qui ? tout public

infos: réservationmaisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83       

Amenez vos bouilles, c'est la fête aux citrouilles ! Les fées parties les sorcières dansent ! Vendredi 13, chance ou malchance ? Venez avec votre plus beau laid vêtement !

Veillée programmée, pas de scène ouverte

 


 

La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

371ième Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes

 

  quand ? le vendredi 9 novembre à 20h                                  où ? Théâtre à Denis, rue Ste Marguerite, 302, 4000 Liège

  combien ? 4€                                                                            pour qui ? tout public

infos, inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83

           pas d’inscription pour assister.

Nous réintégrons nos quartiers d’hiver. Et toujours la convivialité, la simplicité, la sympathie entre conteurs et public.  Avec les contes à la clé.  Ceux de conteurs chevronnés, ceux de qui veut s’essayer dans la bonne ambiance.

 

 

Echo de la nuit des chauves-souris

 


Un jour à Gènes (Belgique), Mme D. vient près de moi et me dit qu'il y a une bête noire bizarre par terre. C'était un truc tout noir, petit et qui rampait maladroitement. C'était une toute petite chauve-souris (pipistrelle?). Je l'ai prise et je l'ai gardée au creux de la main. Elle a commencé à m'attaquer férocement avec ses dents minuscules qui ne grattaient même pas la peau. Elle s'est calmée et elle s'est installée. Elle a dû se réchauffer à la chaleur de la main parce qu'il faisait assez frais. Elle a fait sa toilette, minuscule langue rose sur les ailes plus fines que du papier à cigarette. Elle s'arrête un moment, regarde quelque chose (invisible) et l'attrape d'un coup de dent. Après un temps, elle m'a regardé et elle a dit: "On fait quoi maintenant?" Je l'ai déposée dans un coin accessible à l'abri, à proximité du nid qui devait se trouver dans la toiture de la maison.  Philippe De tender 

Echo de l’article Semi d’Italia du Mensuel de septembre


J'ai lu avec intérêt et émotion votre entretien dans la revue de la Maison du Conte de Liège.

Les parcours de vos parents me touchent beaucoup. 

Pourtant, je n'ai aucun lien avec l'immigration italienne.

Ma mère m'expliquait autrefois que lorsque j'étais bébé, elle me promenait le long de la voie ferrée vers la glacerie de Moustier-sur-Sambre ( je suis de 1955). Il y avait des baraquements en bois entre la voie et le chemin. À la libération, ils avaient été occupés par des prisonniers allemands. Après leur départ, des travailleurs italiens s'y étaient installés.

On peut imaginer les conditions dans lesquelles ils devaient vivre...

Je suis plein d'admiration pour cette génération qui a quitté sa région natale pour notre Belgique, pas toujours très accueillante avec " l'étranger ".

J'espère voir votre spectacle. Bravo pour cette initiative.  Belle fin d'été. Bien amicalement.

Philippe Tock


Peca ? Péquoi ?

Edito

Peca, Parcours d’Education Culturelle et Artistique.  Il permet de donner à tous les élèves depuis l’entrée en maternelle jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire un accès égal à l’art et la culture à travers différents modes d’expression.  Il renforce la dimension culturelle de tous les apprentissages et fonde l’interdisciplinarité.

L’impact d’un parcours culturel sur les apprentissages scolaires est grand.  Prenons l’exemple du récit de vie de Théodore Botrel       (p. 9).  Il peut avoir ces prolongements en géographie, histoire, sociologie, vaccination, épidémie, nourriture, botanique, français et que sais-je encore.

Même exercice avec le conte Le Prince Six Armes. (p. 11)

Belle pratique à favoriser.  Mais peut-être avec une certaine prudence. 

Le budget pour cette année est de 3 millions d’euros cette année, soit 3€ par élève.  Je ne peux m’empêcher de penser que le conte dans sa simplicité est un bon « produit » culturel pour beaucoup d’écoles.  Que l’école aille vers le conte et les conteurs.  Que le conte et les conteurs aillent vers l’école, projets individuels, projets collectifs.  Ce ne serait pas une nouveauté.  Peut-être une accélération.

 

Enseignement et culture

                                                                                                    Béatrice Fagard


Pendant combien de temps avez-vous été professeur et dans quelles branches d'enseignement ?

J'ai travaillé dans l'enseignement secondaire spécialisé en tant qu'institutrice durant 25 ans. J'ai enseigné à des adolescentes et adolescents en adaptation sociale et professionnelle et en formation professionnelle. J'ai navigué dans toutes les matières relevant de l'enseignement fondamental mais également dans les activités qui développent la socialisation.

Une année en animation pédagogique m'a donné envie de transmettre mon expérience à de futurs enseignants. Ainsi, j'ai repris ma seconde « casquette », celle de professeur de français, à l'Ecole Normale Sainte-Croix, durant une dizaine d'années.

 Vous avez donc une expérience longue et variée. Avez-vous intégré la culture dans votre enseignement ? Quels résultats en attendiez-vous ?

C'est dans l'enseignement spécialisé que les activités culturelles ont eu le plus grand impact.

En effet, notre but était de permettre à des adolescents différents de vivre des expériences auxquelles ils n'auraient sans doute jamais eu accès en dehors de l'école.

Nous visions la découverte, l'étonnement, le plaisir partagé. Bien sûr, nous exploitions certains aspects dans les cours, mais là n'était pas notre but.

Souvent, nous reprenions le thème dans le cadre des classes vertes  ou lors du spectacle de fin d'année, ce qui permettait d'ailleurs à nos élèves de devenir eux-mêmes artistes.

Je repense ici à des activités musicales, à la danse, à l'apprentissage du djembé, à des spectacles de marionnettes, au théâtre, au cirque, à des visites d'exposition, à la poésie...

 Je me souviens avec émotion de l'enthousiasme que partageaient professeurs et élèves.

Quelques souvenirs ?

Nous sommes allés visiter l'exposition Folon : émerveillement, rêve... Quel ne fut pas notre étonnement d'y croiser Monsieur Folon exceptionnellement présent ce jour-là. Je vous laisse imaginer la fierté des adolescents qui ont quitté l'exposition avec  la signature de l'artiste au dos de leur main !

Je repense à cette séance de cinéma qui s'est terminée par des applaudissements frénétiques...Pourquoi serait-ce réservé aux meilleurs films de Cannes après tout !

Quel bonheur j'avais de lire dans le plus grand calme un peu de poésie, de raconter une histoire ou de faire écouter de la musique douce à des élèves qui me demandaient de les apaiser avant de reprendre le bus scolaire.

 Le Pacte d'excellence prévoit d'apprendre avec la culture, de prolonger les activités culturelles avec les cours de français, d'histoire, de sciences. Estimez-vous que ce soit une bonne chose ?

Cela peut être une bonne chose si c'est une vraie prolongation des activités culturelles, pas si l'on choisit l'activité en fonction des compétences que l'on veut développer aux cours. Je comprends donc très bien cette crainte du Théâtre jeune public, le danger serait  d'instrumentaliser la culture.

Imaginez que l'on vous invite à un restaurant gastronomique...le but est de vous permettre de choisir le menu qui vous offre un vrai moment de plaisir. Mais voilà que l'on vous impose aussi certaines contraintes : vous devez choisir les mets qui suivent votre régime, qui vous apportent une certaine quantité de vitamines et qui correspondent au goût des autres convives...Je ne suis pas certaine que vous allez profiter à fond de ce cadeau !

Car c'est bien de cela que l'on parle, en fait...d'un CADEAU !

Il est important que ces moments culturels s'inscrivent dans la gratuité et dans la découverte.

 Une fois par mois, nous nous rendions à la bibliothèque avec des adolescents qui pourtant n'étaient pas nécessairement lecteurs. Notre objectif  n'était évidemment pas de développer l'une ou l'autre compétence  spécifique en français. Manipuler des livres de toutes sortes, prendre plaisir à les feuilleter, imaginer des scénarios d'après les illustrations, se sentir responsable de l'emprunt...autant de pas vers la culture, le premier étant déjà d'entrer dans la bibliothèque.

 Que pensez-vous de  l'inquiétude du Théâtre jeune public face à une possible instrumentalisation ? Avez-vous eu la tentation d'agir de la sorte ? Comment échapper à ce danger ?

A l'Ecole Normale, il m'est arrivé de prolonger des activités culturelles dans le cadre du cours de français.

Le but était avant tout pédagogique : fournir aux étudiants des exemples de collaboration, de passerelle entre les différents cours.

Par exemple, après la visite de l'exposition Folon ( encore lui...décidément!), j'ai travaillé avec le professeur d'éducation plastique : créer des poèmes et les illustrer...

 Les activités proposées par le Pacte d'excellence n'entrent pas dans ce genre de démarche.

L'activité choisie doit apporter du plaisir, de l'étonnement, une ouverture vers d'autres cultures, la découverte, la possibilité d'une prolongation dans la vie des élèves. Elle peut se suffire à elle-même. Tant mieux si elle est le terreau pour certains  cours, mais elle ne doit pas dépendre de cet objectif.

 Actuellement vous êtes conteuse. Depuis quand ? Le conte avait-il une place dans votre vie de professeur ?

La conte a toujours eu une place dans ma vie, j'ai suivi mes premières formations il y a 30 ans. Cependant, c'est surtout depuis une dizaine d'années que je me suis davantage investie.

Dans l'enseignement spécialisé, les contes apportaient  des moments d'apaisement, illustraient un propos, servaient de fil conducteur à un spectacle...

A l'Ecole Normale, ils créaient une relation privilégiée avec les étudiants.

 Dans le même esprit, il y avait le moment du poème. Je plaçais des poèmes à pêcher dans un

petit sac satiné ( les rituels sont importants!).La découverte collective de ce texte poétique

marquait le début du cours. C'était un moment privilégié.

 Pour les instituteurs, le conte est un moyen de s'ouvrir à la créativité, à l'imaginaire. Il apporte le rêve, permet d' entrer dans un rôle, de dédramatiser certaines situations de vie, de surmonter certaines difficultés, il ouvre à d'autres cultures.

Je rencontre actuellement d'anciennes étudiantes, devenues institutrices, qui m'ont sollicitée pour venir conter dans leur classe. L'une d'entre elle fait partie d'une équipe qui s'interroge sur la place de la culture dans l'enseignement. Le conte est au centre de cette réflexion privilégiée, une bouffée d'oxygène qui permettait de créer entre nous des moments de connivence au fil de l'année.

J'ajouterais que le conte nous fait rencontrer des Personnages qui nous ressemblent ou au contraire dont nous ne soupçonnons pas l'existence, il nous permet de nous évader vers des mondes insolites.

Et surtout, il apprend à écouter, à entendre ce que l'autre a à nous dire...peut-être aussi...à percevoir le silence.

 Et pour terminer en beauté, pouvez-vous nous donner un exemple de poème que vous mettiez dans le petit sac ?


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Nouvelles du monde du conte, des arts vivants, de la politique, des projets…

Nouveau nom du site de la Maison du Conte de liège : www.maisonconteliege.be 

  


18ième Rendez-vous conte Journée professionnelle le 15 janvier 2024 dès 9h à Chiny.

Le festival à peine terminé, nous voilà déjà à penser à notre prochaine journée professionnelle.

Pour postuler, il suffit de remplir le bulletin d'inscription, joindre les documents demandés et nous l'envoyer à l'adresse : candidature@conte.be avant le dimanche 15 octobre 2023.

Pour résumer, il faut envoyer :

- le bulletin complété

- un CV artistique

- un document de présentation du spectacle

-un extrait vidéo du spectacle présenté d'au moins 8 min.

Un seul spectacle est admis par personne.

Le bulletin d'inscription est téléchargeable sur notre site www.conte.be dans la rubrique EVENEMENTS ou sur le lien :  https://www.conte.be/journee-professionnelle-2024

ATTENTION : le lien vers la vidéo doit impérativement être cliquable directement dans le mail.

Nous vous demanderons également de faire un seul et unique fichier pdf avec tous vos documents afin de faciliter le travail colossal du jury.

 

SEVE : un collectif, un espace de recherche, de création et d'expérimentation

Sensibles à ce que la crise politique, sociale et climatique fait bouger dans leurs pratiques, les artistes de Sève prennent en compte le lien aux autres vivants et observent ce que cela change dans leur façon de produire, créer et diffuser des formes artistiques. La recherche, l’expérimentation et l’enchevêtrement des points de vue sont au cœur de leurs façons de faire collectives. Sève, c'est qui ? C'est un collectif d'artistes de disciplines différentes (oralité, écriture, danse, arts plastiques, créations sonores, éthologie avec les chevaux, production et diffusion de spectacles), vivant en zone rurale, et composé actuellement de Thérèse Coriou, Anaïd Ferté, Fré Werbrouck et Amandine Orban.

Sève, c'est aussi ... Des projets d'ART EN COMMUN (mais ça, je vous en parle plus tard !)

 

Noce de Perle. C’est avec beaucoup d’émotion que je vous présente la programmation du trentième anniversaire de fondation du FICM. En octobre 1993, je ne vous dis pas mon âge, mais mes filles, adultes maintenant, n’étaient pas nées… Je constate que, grâce à un pari osé et un peu fou de Marc Laberge, le fondateur, il y a toute une génération d’artistes du conte qui ont pu rencontrer les publics et faire rayonner notre discipline, si précieuse et éphémère, et des dizaines de milliers de personnes qui se sont rassemblées pour les écouter. La chaîne de transmission ne s’est pas brisée, et il y a maintenant un grand nombre d’événements de conte au Québec. Au Marathon du conte cette année, notre doyenne Claudette L’Heureux partagera la scène avec des artistes qui n’étaient pas nés en 1993. Cela me remplit de bonheur et de fierté. C’est donc avec un grand TA-DAAM que je vous présente le FICM 2023, Noces de perle!

Stéphanie Bénéteau, Directrice générale et artistique du Festival interculturel du conte de Montréal

6742, rue Saint-Denis, Montréal (Québec)  H2S 2S2, Canadainfo@festival-conte.qc.ca

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Message important à nos amis conteurs et organisateurs de spectacle

 

·      Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la publication,

·      un mois plus tôt pour les formations,

·      complètes et lisibles,

·      par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg.  Tel : 04/367.27.06.

·      ou par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com                                         

·    Ne comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos infos.

 

Idéalement, vos informations comportent:

organisateur,                           titre,                        genre d'activité,                       artiste(s),

date et heure,                          lieu,                                       prix,                             public cible,        coordonnées pour infos et réservations,                         max. deux lignes de commentaire

N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp. Ni en PDF.  L’idéal : prêt à copier-coller. Merci.

C'est vous qui nous envoyez vos informations.

Veuillez ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches, l'exploration.

         Merci d'épargner notre travail bénévole


Spectacles – Veillées - Balades – Repas Emission

  

Centre Culturel Philippeville /Les Halles

 

A côté de la plaque par Guillaume François

quand ? le 6 octobre à 20h                                                                         où ? Les Halles, Philippeville

combien ? 10/6/1,25€                                                                                                      pour qui ? Dès 10 ans

infos, réservation : 071/66.23.01 ; info@culture-philippeville.be

Bribes d'histoires familiales, de récits qui passent de père en fils, de souvenirs diffus, tendres, amers, drôles. Une vie qui se dessine en pointillés, avec les mots et images du public pour combler les trous d'un récit en forme de puzzle.

 Avec le soutien du Centre Culturel d’Enghien et de l’asbl Racontance

? Choisissez une étoile, ne la quittez pas des yeux. Elle vous fera avancer loin, sans fatigue et sans peine. Alexandra David-Neel

 

Maison du Conte de Charleroi

 

- le vendredi 6 octobre à 20h00, Contes coquins. Public : Adulte. Centre culturel de Gerpinnes.

      Infos, réservation obligatoire : : 071.50.11.64 ou www.gerpinnes.tv

Contes et chansons coquins interprétés par la Maison du Conte de Charleroi pour vous faire vivre un moment de malice, poésie, espièglerie, gourmandise...

 

- le mercredi 11 octobre à 16h00 à 17h00, P'tit 4 heures avec Pascale Baeyens. Petits de 4 à 10 ans

Bibliothèque A. Henin de Gembloux.  Gratuit sur réservation : 081/616 360 ; bibliotheque@gembloux.be

 

- le samedi 14 octobre à  10h00 & 11h00, Kiliri avec Pascale Baeyens. contes et lecture pour les 2,5/5 ans.  Bibliothèque de Courcelles. Gratuit sur réservation : 071/46.38.60 ou bibliotheques@courcelles.be

 

- le mardi 31 octobre à 16h00, Halloween - Parcours conté dans les couloirs du Marignan

Infos & rés. : https://www.contecharleroi.be/halloween-dans-les-couloirs-secrets-du-marignan/

Nos guides vous aideront à vaincre votre peur et à déjouer les pièges des fantômes, grâce à de belles histoires et des formules magiques.

 

- le mardi 31 octobre à 21h00, Halloween au château de Trazegnies « Le trio maléfique »

Public : adultes. Bientôt plus d’informations…

 

- Notre émission « Raconte & Nous »

Lundi 16/10/23 - 18h00 et dimanche 22/10/23 - 13h00

Thème : Nos conteurs à l’honneur

 

- Lundi 30/10/23 - 18h00 et dimanche 05/11/23 - 13h00

Thème : Halloween « Trash stories »…

 

A écouter sur Buzz Radio 94.3 & 97.8 FM et sur No Radio 101.9 FM

Pour écouter nos émissions précédentes :

https://soundcloud.com/buzzrb/sets/raconte-nous

 

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53, Boulevard Joseph Tirou,  6000 Charleroi. nicole.maisonducontecharleroi@gmail.com  www.contecharleroi.be     

 

Racontance

 

- le vendredi 6 octobre à 20h, Les Zapéro-contes Charleroi.  Livre ou Verre,

      6, passage de la Bourse, 6000 Charleroi.  Au chapeau. infos : 0470/23.67.01. www.racontance.be 

      inscriptions pour conter : racontancecarolo@gmail.com  Pas de réservation obligatoire

Cette soirée scène ouverte aux conteurs est animée par Pascale Pezzoti et Ahmed Hafiz                                                                                      

 

- le vendredi 20 octobre à 20h, Les Zapéro-contes Bruxelles

     Ultieme Hallucinatie, 316, rue Royale, 1210 Bruxelles. Au chapeau.

      infos, réservation : www.racontance.be ; inscriptions pour conter : racontance@hotmail.com

Possibilité de repas sur place.

 

Cavités, explorations mythologiques d'Amandine Orban, accompagné par Didier Kowarsky

 

- le samedi 07/10/23 à 19h au Théâtre de la parole  Rouge-Cloître, Infos et résa : Théâtre de la parole

     Rue du Rouge-Cloître, 7d, 1160 Bruxelles

 

- le dimanche 29/10 à 17h aux Dimanches du conte      Centre Culturel Bruegel, rue des Renards, 1F 1000 Bruxelles.

     info et réservation : reservation@dimanchesduconte.be  +32 488 512 860

Le spectacle sera suivi d'une causerie, occasion d'un échange autour de ma démarche artistique et de mes lieux de recherches : L'oralité, une « Zone de Libre Évolution » ? L'attention aux lieux et aux vivants peut-elle modifier nos pratiques ? Comment histoire et milieu peuvent-ils se relier l'un à l'autre ?

 

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Moi ce qu'il me faut, c'est marcher à reculons pour mieux regarder devant. Laisser remonter les mythes enfouis sous nos pas.

 

Soirée soutien au Groupe scolaire MBIINE DEMBA Sénégal

avec Paulette Poncin Vandenhoven et Maximilien Atangana


quand ? le 7 octobre à partir de 18h                                         où ? École Saint Géry, Allée de la Motte,5- 7300 Boussu
combien ? adulte 15€, enfant 10€

                                       Réservation et paiement :  BE02068942142940 ; edithalvisse@hotmail.com

Contes et musiques africaines.

 

Théâtre de la Parole

 

- le 7 octobre à 19h, Explorations mythologiques par Amandine Orban de Xivry. A partir de 12 ans.

      Réservations : https://www.theatredelaparole.be /produit/cavites/

Trois mythes grecs remontent à la surface et cohabitent.

 

- le 8 octobre à 15h, le chat et le bol de porridge par Alex Pattie. A partir de 6 ans.

     Réservations : https://www.theatredelaparole.be/ produit/lechatetleboldeporridge/

Un chaton avale le monde.

 

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où ? Théâtre de la Parole, rue du Rouge- Cloître, 7d, 1160 Bruxelles

infos : https://www.theatredelaparole.be

 

Maison du Conte de Namur

 

Contes du 10ième jour

 

quand ? le mardi 10 octobre à20h30,                                           où ? 170/2, rue des Brasseurs, 5000 Namur.

combien ? 3€                          infos, réservation : 0489/93 35 48 ; maisonduconte.namur@gmail.com

 Pour raconter : s'inscrire au 0489 933 548. 3€.

Venez (re)découvrir le plaisir d'écouter ou pour s'essayer à conter, que vous soyez conteur amateur ou confirmé.
Ambiance conviviale assurée. Le verre de l'amitié est offert à la fin de la soirée.

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infos, réservation : 0489/93 35 48 ou par mail maisonduconte.namur@gmail.com

 

Cap au Nord !  par Jeanne la contesse

 

quand ? le 14 octobre à 14h                                          où ? Centre de Ressources B3 | Place des arts, 1 - 4020 Liège

combien ? gratuit                                                          pour qui ? enfants et grands enfants

info, réservation souhaitée :  04 279 52 73 ; Jeanne.godenne@provincedeliege.be

La « Fureur de lire » a choisi comme thème « Cap au Nord ! ». L’occasion de sélectionner des contes Inuit, des sagas islandaises, des contes scandinaves, … Toutes les cultures ont des contes humoristiques, des contes d’amour, de sagesse,

 

Conte en balade

 

- le 15 octobre à 15h, Itinéraire bis par Alice Beaufort et Stéphanie Witta.

     Entrée du Parc Tour et Taxis, av. du port, 86c, 1080 Molenbeek St Jean

     Pour aller ailleurs, la nature suit des sentes tortueuses, recherche tantôt l’ombre, tantôt le soleil vers la liberté.

 

- le 28 octobre à 18h30, Ode aux âmes filantes par Muriel Durant et Clémence Devaux.

      Maison de la création, Gare, rue du Champs de l’Eglise, 2, 1020 Laeken

Sur le fil tendu entre la vie et la mort, petites et grandes histoires pour célébrer la vie.

 

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combien ? prix libre                                          réservation indispensable : www.conteenbalade.beprogramme

 

Julie Renson

 

- le dimanche octobre à 11h, Sous ton aile. Public familial à partir de 5 ans.  Gratuit.

     Namur, La Bourse, dans le cadre du Festival Namur Demain

Une dame-oiselle vous prend sous son aile pour vous conter les hirondelles !

A l’issue du spectacle, on est prêt à prendre son envol, à soutenir les hirondelles et la vie à travers elles.

 

- le mercredi 18 octobre à 17h, Poucet va semant, Samba va devant.

     Avec Caroline Etienne (univers sonore), Jacinthe Mazzocchetti (récits), Julie Renson (conte). 

     Public : ados/adulte (dès 12/14 ans).  Gratuit. Louvain-la-Neuve, Ferme du Biéreau

Un trio inédit, un spectacle sur les chemins de l’exil à vivre et à partager.

 

- le vendredi 20 octobre à 18h30, Tant que la terre te portera

     Avec Caroline Etienne (univers sonore), Jacinthe Mazzocchetti (récits), Julie Renson (conte). 

     Namur (Bouge), Institut François d’Assise Tous publics (dès 7 ans). Infos et réservations : 04/96688387

Un trio inédit, un spectacle sur les chemins de l’exil à vivre et à partager.

 

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Infos : www.volubilisasbl.be

 

? Il ne nous sauvera pas mais c’est l’art qui nous lie. Michael De Cock

Sorcières, mages, potirons et grands frissons par les conteurs de tous contes fées

 

quand ? le vendredi 27 octobre 20h                                  où ? Parc de Cointe, Boulevard Gustave Kleyer, 4000 Liège

combien ?   4€                                                                   réservation et informations  0476 68 00 73

Et ron, et ron, petits potirons, nous espérons que vous viendront…

 

Formations – Ateliers


Formation longue au conte par Dominique Brynaert

 

quand ? les 17 septembre, 22 octobre, 19 novembre, 17 décembre 2023 - 21 janvier, 18 février 2024

où ? 1030 Bruxelles, près de la place Dailly

combien ? 235 euros                                                                             pour qui  ?  Aucun prérequis préalable

infos et inscriptionshttps://www.racontance.be/formation_conte.html  - racontance@hotmail.com

Objectifs : Vous donner tous les outils pour conter avec talent et efficacité, offrir une méthode de travail qui évite de devoir apprendre un texte de mémoire.  

 

La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

Atelier d’initiation au conte par Paul Fauconnier

 

quand ? les 7 et 8 octobre de 10h à 17h                           où ? rue du Beau Mur,48, 4030 Liège

combien ? 90€                                                                     pour qui ? pour tous

Infos, inscriptions : Laure 0497/61.51.05 si possible par SMS. Elle reprendra contact

« C’est en contant que l’on devient conteuse-eur ! » 

 

Maison du Conte de Charleroi

 

- le samedis 14octobre à 14h00 à 16h00, Atelier conte (impro), avec Sylvianne Piéfort

      Théâtre Marignan.  Infos, inscription : https://www.contecharleroi.be/ateliers-conte/

 

- le -samedi 28 octobre à 14h00 à 16h00, Atelier conte (kamishibaï) avec Pascale Baeyens

      Théâtre Marignan. Infos, inscription : https://www.contecharleroi.be/ateliers-conte/

 

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53, Boulevard Joseph Tirou,  6000 Charleroi. nicole.maisonducontecharleroi@gmail.com  www.contecharleroi.be     

 

Sonoriser une histoire par Catherine Seba

 

quand ? Module 1 du vendredi 20 au dimanche 22 octobre.
              Module 2  du vendredi 24 au dimanche 26 novembre.

où ? Chez Cymbalo Silvam, Rue Grand-Plain 22b à 4920 Nonceveux (Aywaille)

pour qui ? bibliothécaires, conteurs, enseignants du fondamental, éducateurs, parents/grands-parents …
combien ?  300€ pour le module 1 ou 520€ pour les deux modules.

infos, inscription : cymbalosilvam@gmail.com  https://www.cymbalosilvam.com/

Dans le module 1, nous aborderons les grands modèles de sonorisation d’histoires, nous les découvrirons et apprendrons à repérer les éléments qui amplifient la dramaturgie de l’histoire.
Dans le module 2, chaque participant apportera sa propre histoire et sera chargé de proposer une sonorisation tout en étant accompagné par la formatrice et le reste du groupe.  Enfin, le module 2 se clôturera par une présentation de l’étape de travail des sonorisations sous forme de partage.

 

Formation d'initiation à l'art du conte

 

quand ? les 28 et 29 octobre et 25 et 26 novembre de 10h à 17h                       pour qui ? débutants.  Aucun prérequis                        

où ? Théâtre de la Parole, rue du Rouge- Cloître, 7d, 1160 Bruxelles                  combien ? non communiqué

infos, inscription : https://www.theatredelaparole.be/ecole-internationale-du-conte/formation-initiation/
Différence entre l’oralité et l’écriture, passage de l’écrit à l’oral, relation contée, mise en images du récit, différence entre la narration et le dialogue

? Ce qu’on appelle les vies ordinaires, quand on les approfondit, ne sont jamais ordinaires. Sylvie Germain

Stage de clown avec fenêtre sur le clown par Odile Burley

 

quand ? du 3 au 5 novembre                                où ? Théâtre de la Parole, rue du Rouge Cloître, 1160 Bruxelles

combien ? 180€

infos, réservations : https://www.theatredelaparole.be
L’art du clown éclaire le conte, l’art du conte éclaire le clown.  Agrandir sa présence à soi-même, aux autres, à l’histoire

 

L’ogre de Botrel

 

La saison des châtaignes est pour les petits Bretons une saison particulièrement bénie, car ces fruits

savoureux appartiennent, chez nous, à qui veut bien se donner la peine de les ramasser, nul ne songeant encore à en faire commerce. Il en était jadis ainsi, du moins, au pays mévennais ; il est encore de même aujourd'hui dans le pays quimperlois.

Aussi, quand j'étais tout petiot et que venait la Novembre, quittais‐je souvent dès le fin matin la chaumine de ma grand'mère et, escorté de deux polissons de mon âge, mes compagnons habituels, chargés d'un petit sac que nous portions alternativement, me mettais‐je en campagne jusqu'au soir, explorant toutes les petites, châtaigneraies qui pullulaient alors entre le Parson et le Crouais, Quédillac et Plumaugat. Chacun de nous emportait un quignon de pain sous son bras et un briquet dans sa poche ; de sorte que, vers midi, on faisait une belle flambée d'ajonc sec et de bois mort, sous la cendre de laquelle on cuisait des patates déterrées en route dans quelque champ solitaire ; comme dessert, nous nous régalions des pommes crues et des châtaignes rôties, le tout arrosé d'une bonne goulée de bonne eau fraîche lampée à même une claire fontaine.

Or, une fois, il arriva que la nuit nous surprit loin, très loin de chez nous, et qu'en nous interrogeant l'un l'autre nous nous aperçûmes que nous nous étions tout simplement égarés.

Mais le soir, cependant, s'annonçait plus sombre, le vent plus frais ; et voici que, pour comble de malheur, la pluie ‐ notre fine et têtue petite pluie bretonne ‐ se mit à tomber à son tour.

Où aller ? Droit devant nous ? Revenir en arrière ? Nous avions littéralement perdu le Nord, c'est bien le cas de le dire.

Car il me faut vous dire que l'on venait justement de nous conter à l'école l'odyssée du petit Poucet. Grimper sur un arbre était chose aisée aux méchants dénicheurs d'oiselets que nous, étions tous trois ; de fait, cinq minutes ne s'étaient pas écoulées que chacun de nous était déjà parvenu au sommet d'un grand hêtre, scrutant anxieusement les frondaisons d'alentour. Et les appels de s'entrecroiser : «Tu ne vois ren, tâ ? ‐ Non, dame ! Et tâ ? ‐ Mâ non plus étou ! ‐C'est point surprenant, dis‐je : on ne construit guère de maisons dans les bois ; poussons jusqu'à l'orée.»

Nous redescendons et je m'oriente de mon mieux, assez bien, ma foi, pour un gosse, puisqu'au bout d'un quart d'heure nous nous trouvions devant une longue avenue de châtaigniers au bout de laquelle on apercevait une grande maison que nous baptisâmes tout de suite «Château», bien entendu.

‐ Pourvu que ce ne soit point le château de l'Ogre ! dit l'un de nous.

La lumière que j'avais aperçue de si loin éclairait la vaste salle d'un imposant rez‐de‐chaussée.

C'était une cuisine, mes amis, une cuisine aux carreaux de laquelle nous collâmes, prudemment, nos trois petits museaux inondés de sueur et de pluie. Quel spectacle à la fois attirant et effrayant s'offrit alors à nos regards ! Jamais nous n'avions vu pareil harnois de gueule. Partout des vaisseliers et des crédences garnis de belles assiettes blanches et de cuivres rutilants; une cheminée de granit grande à elle seule comme une de nos chaumines tout entière et où flambait un feu à rôtir une paire de bœufs. Un appareil ingénieux y faisait fonctionner toute seule, comme magiquement, nous semblait‐il, une rôtissoire monumentale dans la broche de laquelle étaient enfilées plusieurs pièces de rôtis dont nous ne distinguions pas très bien la forme. L'un de nous souffla : «C'est ‐y point de gros lieuvres ?» ‐ Ou ben des petits gorets ? dis‐je. ‐ «Des petits enfants peut‐être ben !» suggéra celui de nous qui, déjà, avait évoqué, tantôt, l'histoire de l'Ogre.

Du coup nous eûmes grande envie de rentrer dans la forêt et nous virions déjà de bord, quand deux

mâtins s'en vinrent nous flairer aux chausses en aboyant si fort que nous nous mîmes à hurler nous-mêmes comme des perdus. A nos cris, une porte s'ouvrit avec fracas ; une grosse maritorne en coiffe blanche surgit sur le seuil, envoya coucher les molosses d'un ton qui fut pour eux sans réplique et nous apostropha finalement à notre tour.

‐ Qui êtes‐vous ?

‐ Quasiment des égarés, ma bonne dame !

‐ D'où venez‐vous ?

‐ Du Parson proche de Saint‐Méen.

‐ Que faites‐vous par ici ?

‐ On cherchait des châtaignes.

‐ Que me voulez‐vous ?

‐ On ne sait point ; il pleut ; on grelotte ; alors quand on a vu la lumière, on est venu ; et nous v'là

‐ Vous v'là ! Vous v'là : c'est bentôt dit. Enfin, entrez toujours pour vous chauffer un brin. Vous n'êtes assurément que des faillis gâs, mais des petits chrétiens tout de même ; et ce serait pécher de vous laisser geler dehors, comme ça, sous la pluie ; mais lâchez vos sabots à la porte, au moins !

‐ Des sabots, ma bonne dame, on en a point.

‐ Pieds‐nus par ce temps ; si c'est Dieu possible !

Et tout en bougonnant ainsi, la bonne femme nous poussait devant le feu, remettait la barre à la porte,

jetait une nouvelle bûche dans l'âtre et nous quittait enfin, en grommelant «Espérez un peu : je vas

toujours prévenir le maître !»

Et nous restions seuls, serrés l'un contre l'autre comme des poules mouillées, devant le tournebroche et ses inquiétantes pièces de viande qui continuaient de rissoler avec un gentil bruit de graisse fondue tombant dans la lèche‐frite.

Mais des petits rires étouffés nous firent soudain tourner la tête. Dans l'entre-baillement d'une porte, nous aperçûmes trois ou quatre petites demoiselles, joliment vêtues de blanc, avec, sur leurs têtes bouclées, des grands flots de rubans bleus. Elles nous dévisageaient en silence, mais en se moquant sans doute de nous, à cause de nos loques fumantes. Et elles s'enfuirent, vives comme les arondes, dès qu'elles se virent découvertes.

«C'est les petites garçailles à l'Ogre ‐ dit l'orateur de la bande ‐ : si on couche ici la nuit, mâ je

sais ben ce que je ferai. ‐ Et quoi donc ? ‐ J'irai leur tirer les biaux rubans qui sont dans leurs cheveux et je les attacherai dans les nôtres. De cette façon l'Ogre, qui croira nous manger, croquera ses petites filles et, nous, nous pourrons nous en sauver !»

Oui, telles étaient les lugubres pensées que nous continuions à rouler dans nos cerveaux quand la

cuisinière vint à nous et mis le comble à nos appréhensions en nous disant : «Suivez-moi : le maître veut vous voir.»

Deux ou trois enjambées à faire, un couloir à traverser, une porte qui s'ouvre sans bruit... et nous voilà devant l'Ogre. C'était un grand Monsieur ‐ oh ! qu'il était grand ! ‐‐ avec une longue barbe grise ‐ oh ! qu'elle était longue ! ‐ et un gros ventre ‐ oh ! qu'il était gros ! ‐ un ventre comme nous n'en avions jamais vu encore, les paysans de chez nous étant généralement des maigrelets.

Il n'avait pas l'air très méchant, pour dire le vrai, mais son ventre nous épouvantait, quoi ! Un ventre aussi conséquent ne pouvait appartenir qu'à un Ogre, évidemment. , Mon Dieu ! Qu'allions‐nous devenir ?

Il nous interrogea d'une voix qui augmenta notre frayeur encore, tant elle était brève et sonore. Nous

refîmes le récit de notre aventure et j'ajoutai que «séchés à présent, nous ne demandions plus qu'à

repartir au plus tôt, pour peu que l'on voulût nous remettre sur le bon chemin du retour.»

«Partir, grommela‐t‐il, partir par cet affreux temps et par une nuit aussi obscure, vous n'y pensez pas. Je ne puis me débarrasser de vous que demain matin, d'autant que j'ai du monde à souper tout à l'heure et

que j'ai grand faim.» Grand faim !... nous tombions bien !

Mais, vous n'avez pas été vaccinés, je suppose.

C'était vrai que la variole noire ravageait à cette époque notre chère contrée.

«C'est que j'ai des filles, moi ‐‐ dit‐il enfin ‐‐ et, dame ! on ne prend jamais assez de précautions. Êtes‐vous vaccinés, au moins ?... Hein ?... Répondez !... Oui ! ... Non ?... Vous ne savez pas même de quoi je veux parler ?... Pas vaccinés !... Ils ne sont mêmes pas vaccinés ! ... Eulalie

‐ Oui, docteur,» répondit la grosse cuisinière en nous déshabillant d'un tournemain pendant que son patron ouvrait une boîte sur son bureau

Et nous croyions notre dernière heure arrivée déjà quand, nous prenant entre ses genoux l'un après

l'autre, il se mit froidement à nous enfoncer plusieurs fois dans un de nos bras une petite lancette d'acier préalablement trempée dans un flacon que lui tendit sa complice. Je dus, pour ma part, perdre à peu près connaissance, car je ne pris conscience de moi que dans la cuisine, quelques instants plus tard, assis devant une grande écuelle de soupe odorante qui fut engloutie en un clin d'œil et que suivit une grosse tartine de pain bis bien arrosée avec le jus de la fameuse rôtissoire. Par là‐dessus, un verre de vin rouge bien chaud et surtout bien sucré : puis, en un autre tournemain, nous voilà enfermés tous trois dans une pièce adjacente, couchés sur deux bons matelas à même le sol et roulés, avec précaution, dans trois grosses couvertures de laine.

«Attention, maintenant, dis‐je à voix basse à mes compagnons dès que nous fûmes seuls:. Restons aux aguets toute la nuit, afin de sauter par la fenêtre dès que l'Ogre viendra nous quérir ‐‐ Entendu ! Que personne ne dorme, surtout ! ‐ Ah ! pas mâ, ben sûr ! ...»

Et deux minutes plus tard nous ronflions tous trois, comme des bienheureux !

Le lendemain matin ‐ encore vivants à notre grande stupeur ‐ on nous fit avaler, en hâte, une succulente

soupe au lait gratinée, puis on nous installa dans une gentille charrette et l'Ogre, engoncé dans une peau de bique qui doublait encore sa corpulence, prit les guides, demanda à sa cuisinière : «Pas d'autres commissions pour Saint‐Méen ?» et fit claquer allègrement son fouet. «En route !»

Ah ! la belle promenade ! Nous filions comme le vent au long du bois et des champs, nous réjouissant d'avance de rouler ainsi carrosse durant toute la journée sans nul doute... Ah ! bien ouiche ! Au bout d'une

demi‐heure à peine nous étions déjà au Parson. Avions‐nous dû en faire des tours et des détours, la veille, en ramassant nos châtaignes.  Ou la jument de l'Ogre avait‐elle aux pattes des sabots de sept lieues ?

«Vous voilà chez vous, galopins, dit notre hôte. Avez‐vous mal à vos bras ? ‐ Ça pique dur !

‐ Bravo ! c'est que ça prend ! (Si «ça» avait pris ! j'en porte la marque encore !) Dans quarante‐huit

heures il n'y paraîtra plus. Allez. oust !» Et, nous empoignant par les collets de nos habits, il nous déposa délicatement à terre, tendit à chacun de nous une belle pièce de deux francs toute neuve et fouetta sa bête.

«Hue, la grise !»

Sans même songer à lui dire merci, nous restions là, tous trois, plantés au milieu de la route, ébaubis,

suffoqués et nous répétant l'un à l'autre pour bien nous convaincre de la réalité de l'aventure : «Il ne nous a pas mangés, dame !... Et il nous a baillé quarante sous ! ...» ‐ car c'était, au fond, cela surtout qui nous éberluait.

 

D’après Souvenir d’un barde errant, Théodore Botrel.

 

Né à Dinan, d'un père breton originaire de Broons, et d’une mère alsacienne, il vécut à Saint-Méen-le-Grand au Parson, chez sa grand-mère paternelle Fanchon, jusqu'à l'âge de sept ans, puis rejoignit Paris, où ses parents étaient partis quelque temps auparavant pour tenter d'y faire fortune.

Originaire de Haute-Bretagne (la partie de la Bretagne où l'on parle le gallo, une langue romane), il n'apprit le breton (parlé en Basse-Bretagne) que sur le tard, et la quasi-totalité de son œuvre est en français.

La Paimpolaise est sa chanson la plus connue


 Prince Six Armes

 

Cette histoire, on la racontait déjà il y a deux mille ans, dans le grand pays de l’Inde.

Il était une fois le Maharajah et la Maharané de Bénarès.  Il ont un fils.  Bonheur !

- Quel sera ton destin ?  Quel nom allons-nous te donner ?

Les parents consultent les devins.

Après longues réflexions, les devins sont unanimes : - Le Prince sera habile dans les six armes.  Son nom sera Prince Six armes

Le temps passe, le Prince Six Armes a douze ans.

Il s’exerce au tir à l’arc, au combat avec la lance, avec l’épée, les poings, les pieds.

Cela fait cinq armes.  Quelles est la sixième arme ?  Nul ne le sait.

Le temps passe, le Prince Six armes a seize ans.

- Fils, tu vas partir loin de nous, là où les montagnes crèvent le ciel, à l’école de l’homme le plus instruit, le plus sage du pays.

- Bien père.

Six années se passent. – Prince, je vous ai appris tout ce que je savais.  Il est temps pour vous de retourner auprès de vos parents.

Le Prince fait un petit discours avec de beaux mots qui disent : Merci pour tout ce que vous m’avez enseigné.  Je n’oublierai pas vos bonne leçons.

Le Prince se met en chemin.

Pendant toutes ces années et tout en cheminant, le prince réfléchit.

…Ce serait bien qu’il y ait une sixième arme.  Qui ne tue pas, qui ne blesse pas, qui ne fait pas mal.

Le Prince arrive à un village.  Il se prépare à entrer dans la forêt.

- Non, Prince, n’y allez pas.  C’est trop dangereux.  Dans la forêt, il y a un monstre.  Il dévore bêtes et gens.

- Je vous en délivrerai.

Sans crainte, le Prince entre dans la forêt.

- Aha !  Tu viens te faire dévorer ?

Le monstre !  Il est grand comme un arbre.  Horrible, hideux, un cauchemar.

Il prend arc et flèche, tire.  La flèche se plante dans le chignon du monstre.

Il empoigne sa lance, fonce.  Le monstre attrape la lance, la brise comme une allumette.

Il dégaine son épée. Le monstre la met dans sa poche.

Il bourre le monstre de coups de poing. – Tu me chatouilles !

Coups de pied.

Le monstre commence à avoir peur du prince qui n’a pas peur de lui.

Le Prince regarde le monstre. – je vais utiliser la sixième arme.  L’arme qui ne tue pas, ne blesse pas, ne fait pas mal. – Monstre, asseyons-nous et causons.

Le monstre est ahuri.  Jamais, il n’avait entendu pareille chose.  Il obéit.

- Monstre, tu es méchant, mauvais, cruel.  Tu dévores.  Tu terrorises les villageois.

- Oui, (ricanement)

- Plus pour longtemps.  Les villageois en ont assez de ne plus pouvoir aller dans la forêt, de ne plus  bénéficier de ses ressources.  Ils sont de plus en plus nombreux.  Bientôt, ils n’auront plus peur de toi.  Ils t’attaquerons et te tuerons.

- Oula, oula !

- Je te propose une autre vie.  Deviens bon, aimable.  Utilises ta grandeur, ta force pour aider les villageois.

- Quand je ferai comme ça, ils n’auront plus peur de moi, ils me tueront.

- Non, vous deviendrez des amis.

Le monstre met de nouveaux mots, de nouvelles idées dans sa tête, de nouveaux sentiments dans son cœur.

- Je  veux bien essayer.

Le Prince discute avec les villageois : - Oui, ce serait bien mais …

Les enfants n’attendent pas.  Ils escaladent le monstre.  Le monstre rit.  Il rattrape ceux qui dégringolent. 

Tous font la fête au Prince.  Il reprend la route.

…. La sixième arme est vraiment la plus puissante.  Elle est capable transformer un ennemi en ami.

Et ce n’est pas que dans les contes.  La réconciliation franco-allemande, l’Europe montrent que c’est possible dans la vraie vie.

 

D’après The diamond weapon in Jataka Tales, Buddhist Tales for Young and old

 

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