jeudi 1 août 2024

Mensuel Août 2024 - Numéro 380

 Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,

les conteurs et les raconteurs.

août  2024 – N°3 80

P 912122 Bureau de dépôt CHAUDFONTAINE 4050  

Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224

 

Au sommaire, ce mois-ci:

- Prix ! Prix !

- Nouvelles du monde du conte

- Entretien avec Pascal Guéran

- Spectacles – Veillées – Balades-Formations

- 5 histoires      

  


La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

380ième Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes

 

  quand ? le vendredi 9 août à 19h                                       où ? Parc de Colonster, avenue des Érables,  4000 Liège

  combien ? 4€                                                                      pour qui ? tout public

infos, inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83

           pas d’inscription pour assister.

Pour notre veillée sous les arbres, nous suggérons le thème des fruits.  Sans vous obliger à rien, votre inspiration personnelle est aussi une bonne idée pour nous réunir autour de belles histoires.

 

      Conte en balade                                                                                                                  Maison du Conte de Liège

Balade contée par Laure Cech et Cécile Didelot

 

quand ? le 11 août à 14h                                 où ? RV chaussée de Boondael, 478, 1050 Ixelles

combien ? prix libre                                         réservation obligatoire : conteenbalade.be/programme ; 0479/78020275

 

Les Espaces Wallonie                                                                                                         Maison du Conte de Liège

 

Contes et légendes de Wallonie, balades contées

 

Légendes de nos campagnes par  Paul Fauconnier

Balade bucolique à Bellevaux et aux bords de l’Amblève

 

Contes et légendes des Hautes Fagnes par Cécile Didelot

Paysage, arbres et cascade du Bayehon à Longfaye 

 

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quand ? le 18 août de 8h30 à 9h30, petit déjeuner offert place St Michel, 86, 4000 Liège.

                                 Départ 9h30 en autocar                                                                                     

combien ? gratuit 

inscription obligatoire: 1718 ; 1719 ; www.wallonie.be/agenda/espaces-walllonie

Les contes ne servent pas à endormir les enfants mais à éveiller les grands.  Voir aussi p. 7.

 

La Maison du Conte de Liège sera présente à

 

Retrouvailles à Liège

 

quand et où ? les 31 août et 1er septembre de 11h à 17h à notre tonnelle, section culture

A notre tonnelle, nous vous parlerons du conte en général et de toutes les activités de la Maison ainsi que  celles de ses membres.

 

La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

 

381ième Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes

 

  quand ? le vendredi 13 septembre à 19h         où ? Parc de Colonster, avenue des Érables,  4000 Liège

  combien ? 4€                                         pour qui ? tout public

infos, inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83

           pas d’inscription pour assister.

 

Anniversaire

Edito

 

Oui, je l’ai déjà dit dans le Mensuel de juillet.  Oui, je radote.  De plaisir.  Le 22 août, la Maison du Conte et de la Parole de Liège a 25 ans.  Un bel âge, n’est-ce-pas ?  Un anniversaire à rallonges.

Quand vous lirez ceci, nous aurons déjà fêté  notre  anniversaire au Festival du Conte de Chiny. Nous le fêterons à notre veillée du 9 août à notre veillée à Colonster (voir ci-dessus)

            Nous le fêterons en grandes pompes à Liège le 14 septembre à 20 h avec notre soirée « les contes fantastiques belges par Julien Staudt.  Regardez bien le visuel en première page.  Réservez  au cdidelot@hotmail.be – 0476/65.37.83.  Ne tardez pas, les amateurs sont nombreux. Nous vous espérons nombreux. 

Le programme est passionnant, la salle est accueillante et le vaste parking est gratuit. 

 Nous serons heureux de vous dire Bienvenue. 

 

 

Prix Nouvel auteur !

                              Dominique Brynaert

         


Après quelques mauvaises nouvelles, en voici une très bonne, voire une excellente !!
Dominique Brynaert, conteur émérite, organisateur des Zapéro-Contes à Bruxelles a gagné un prix.
Il a d’abord participé au concours Nouvel Auteur 2024, consacré à une pièce de théâtre (comédie).
Retenu au premier tour, il a commencé à oser rêver… et il a eu raison, mille fois raison !
Encore bravo à lui !

Voici ce qu’il nous livre :
"Gagné ! La nouvelle est officielle, le Jury de la Fondation J.M.Bayen à Paris vient, au second tour de couronner ma pièce « Fin de contrat » (une comédie) dans le cadre du concours «  Nouvel auteur 2024 ».
Ce ne sont pas moins de 144 textes qui étaient en compétition pour cette quatorzième édition !
C’est un jury de professionnels du spectacle qui a primé ma pièce puisqu’on y retrouve, entre autres, les comédiennes et comédiens français Isabelle de Botton, Gaëlle Billaut-Danno, Olivier Lejeune, ainsi que plusieurs metteurs en scènes . Au-delà de la coquette somme d’argent qui accompagne le prix, ma pièce bénéficiera d’une lecture au Petit Théâtre des Variétés à Paris et surtout me permettra de bénéficier d’un accompagnement pour la recherche d’un producteur prêt à monter ma pièce. Car, oui, l’étape suivante, pour moi, sera, je l’espère, de faire monter « Fin de contrat » sur les planches en France et plus particulièrement dans sa capitale.
Mais que raconte cette comédie ? Pierre Mazaroff est écrivain à succès, habitué des best-sellers. Or la muse grecque Calliope, son inspiratrice depuis des années, vient lui annoncer que le contrat qui les lie arrive à son terme. C’est une catastrophe ! Il ne lui reste plus que quelques heures pour achever, avec son aide, l’oeuvre qui doit le faire reconnaître enfin auprès des lecteurs exigeants et surtout des critiques comme un auteur majeur des lettres françaises. Malheureusement, c’est le moment qu’ont choisi tous les casse-pieds pour débarquer chez lui. Désespérant de ne pouvoir avancer, il se débat et s’enferre dans les pires mensonges.
Après ma longue carrière de journaliste télé, celle de conteur, la troisième - celle d’auteur, d’écrivain - commence à prendre petit à petit de l’essor.  Allez hop champagne ! “   

                                    Dominique BRYNAERT

Prix du Festival de Chiny

                                       Maria Estalayo et Aurélie Beco, ex-aequo

Le Festival du Conte de Chiny est une fête. Je suis allée comme public la première fois en 2019 où j’ai découvert la Potée de Contes de la Maison du Conte de Liège, son énergie débordante et le traditionnel apéro. En 2024, j’étais à ma quatrième édition comme conteuse de la Maison du Conte de Liège (Potée de Contes devant la tonnelle et aussi les versions balades autour de Chiny). Quelle édition ! Le soleil était au RDV. Le public aussi. Chaque séance de Potée de contes était bien remplie, à tel point que nos voisins nous ont prêté toutes leurs chaises. Une édition avec, entre autres, un très beau programme de contes en rue !

2024 a été aussi l’année où j’ai participé au fameux Concours pour conteurs et conteuses émergents. Plus qu’un « concours », c’était pour moi une opportunité incroyable de présenter un extrait d’une création en cours. Un projet qui me tient spécialement à cœur. Je voulais surtout prendre du plaisir et profiter du merveilleux public de Chiny. Je passais le dimanche à 14h et donc samedi j’ai essayé de me concentrer sur le festival : conter à la tonnelle pour Potée de Contes, voir des spectacles en mode « tranquille » (quel bonheur de voir, enfin, « Ohé Ohé » de Luisa Bevilacqua et quel voyage « Le garçon qui ne voulait pas mourir » de Jacques Combe) et je suis allée dormir tôt, après la courte nuit du vendredi soir dans un des gîtes communs prévus pour les artistes (la joie des chants partagés accompagnés de guitare, mais un sommeil un peu perturbé). Dimanche matin, échauffement dans la forêt et le grand luxe d’une répétition avec mon amie Chantal et quelques membres de sa famille devant la Semois pour une dernière mise en bouche, corps et émotions du spectacle.

Le moment venu, le trac, bien sûr… La technicienne de salle accueille, rassure… Mais seulement 10 minutes de battement entre le spectacle précédent et la sortie du public, démontage, etc. et l’entrée du nouveau public. C’est chaud et il fait chaud. Sur le côté, derrière la scène, je fais des exercices de respiration pour que le cœur reste bien dans la poitrine… j’en aurai besoin pendant le spectacle ! Mais c’est un peu comme pour l’accouchement… on se prépare pendant des mois avec des séances d’exercices de respiration et le jour J on a l’impression de faire n’importe quoi. En tout cas, ce n’est pas très clair si les exercices marchent ou pas. J’entends mon nom et le nom du spectacle… J’attrape la bonne note (soulagement) et je sors en chantant, la chanson étant le fil rouge du spectacle de 30 minutes. Les lumières n’aveuglent pas… mais elles ne permettent pas de voir le visage du public… c’est vraiment dommage… et déstabilisant. Je n’ai jamais eu la bouche si sèche… Mais la présence du public et leurs réactions sont bien palpables. Les 30 minutes passent comme un moment suspendu porté par l’histoire à raconter et l’écoute bienveillante du public. Je suis touchée par les mots à la sortie, par les visages des gens que je peux, enfin, voir, par les embrassades des amis et de la famille.

Le Festival de Chiny est surtout une fête, un moment de partage des repas, des rires, commenter des spectacles avec d’autres conteurs et conteuses, parler de notre amour des contes, des défis du secteur, apprendre d’autres qui ont des années d’expérience, mettre des visages sur des noms et un corps et une voix sur des photos. De belles rencontres dans le conte. Et cette fois-ci, surtout la rencontre avec les autres candidats du concours. Regardez-les bien ! C’est l’avenir du conte ! Ce sont des grands amoureux du conte comme moi ! Elles et ils ont beaucoup, beaucoup, beaucoup travaillé pour arriver là, pour oser se présenter au Concours et se montrer au public de Chiny. C’était beau et déchirant de partager cette édition du concours avec eux. Je n’ai pas eu la chance de tous les connaître et malheureusement Aurélie Beco, avec qui je partage le Prix cette année ex-aequo, n’a pas pu être présente à la remise du prix. Elle manque cruellement sur la photo… Toutes mes félicitations ! J’espère qu’on pourra se croiser bientôt. Mais retenez bien tous les noms des candidats: Holly Yuuki, Candice Leblanc-Verlaine, Bernadette Lox, Conia Overtal, Cécile Didelot, Lise Dineur, Adrien Lociuro et Elish. Profitez de leur contes et de leur univers unique dès que vous aurez l’occasion !

Merci encore au Festival de Chiny pour cette belle opportunité et merci au Jury pour cette reconnaissance et encouragement qui me touche profondément. Merci à toutes les personnes qui me soutiennent et me font grandir dans ce chemin des contes, avec une mention spéciale pour ma famille ici et en Espagne, Chantal Devillez, les conteurs et conteuses de la Maison du Conte de Liège (ma Maison), l’École du Conte du Théâtre de la Parole, son magnifique équipe pédagogique et ses formateurs extérieurs de luxe, et ce beau groupe avec qui j’ai eu l’immense privilège et bonheur de partager, entre autres, 3 années de formation (et ce n’est pas la fin, ce n’est qu’un début) : Aurelia, Capucine, Chine, Corentin, Emilio, Jacques, Nabila, Nina et Nancy (sans oublier, bien sûr, Carole, Mahaut et Luc). Désolée… je voulais faire court, mais j’ai le cœur encore trop rempli d’émotion et de gratitude. Bel été à tous et toutes !

PS. Cette édition du Festival a été dédiée à Philippe Noël, prince d’Alenvers. Il nous a manqué… (merci Gaëlle d’avoir emmené l’accordéon !) À plusieurs moments, j’ai cru le voir passer dans les rues du Festival. Je pense qu’il aurait bien aimé cette édition. Il fait partie des personnes qui laissent une trace indélébile (très clairement dans le Festival de Chiny) et c’est de cela aussi que parlait mon spectacle « Au regard de la Mort ».                                     Maria Estalayo


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 Entretien Pascal Mitsuru Guéran, conteur et pas que

 

Contes, Japon et tant de passions



Explication du nom

Mon nom est Pascal Mitsuru Guéran. En réalité, il s'agit de mon nom d'artiste. "Pascal" est le prénom que m'ont donné mes parents. "Mitsuru" (prononcer Mitsoulou) est mon second prénom japonais (ma mère est japonaise) et Guéran est mon nom d'artiste. Il fait référence au premier rôle de théâtre que j'ai joué et qui m'a donné l'envie d'être comédien. J'ai d'abord mené une carrière dans le monde du théâtre, avant de partir sur les chemins du conte.

 La question traditionnelle pour commencer : où ? quand ? comment ?avez-vous rencontré le conte ?

Il y a 30 ans, je passais mes vacances dans le Limousin, en France, non loin du lac de Vassivière. J'ai vu une affiche : "Jean-Pierre Chabrol raconte". J'ignorais qui était ce Chabrol. J'ai appris, par la suite, qu'il s'agissait d'un écrivain, qui était aussi homme de radio, avec des émissions connues du public, mais, surtout, c'était un raconteur d'histoires.

L'affiche m'a intrigué. J'ai eu envie de le découvrir…

Et ce fut une révélation. J'ai vécu une expérience bouleversante. Cet artiste n'avait qu'une chaise et un micro, et il m'a complètement emmené dans son univers. Il m'a fait pleurer, il m'a fait rire… et, pendant une heure, j'ai "voyagé" dans son village des Cévennes, j'ai partagé les récits autour de sa grand-mère, j'ai été captivé…

Quand je suis sorti de la salle, j'avais conscience que je venais de vivre une expérience d'immersion dans l'imaginaire extrêmement forte, avec une simplicité de moyens fascinante.

J'ai eu envie d'explorer cette voie de l'art de raconter. 

Quelle a été votre formation de conteur ?

Au départ, j'ai une formation de comédien (Arts de la Parole, au Conservatoire Royal de Bruxelles, et Théâtre, à l'Institut de Diffusion de Louvain-la-Neuve). Cette formation m'a donné une approche pratique du théâtre. Durant plusieurs année, j'ai exercé le métier de comédien. J'ai eu l'occasion de jouer dans plusieurs théâtre en Belgique (Théâtre Royal du Parc, Atelier théâtral de Louvain la Neuve, Théâtre Varia…) et dans diverses compagnies.

Quand j'ai découvert l'art du conte, et que j'ai décidé d'aborder cette pratique, j'ai senti, intuitivement, dès le départ, qu'il s'agissait d'un métier "différent" : le domaine du théâtre et le domaine du conte sont, certes, deux domaines des arts de la scène, mais leurs approches sont sensiblement différentes, même s'il y a aussi des points où ces arts se rejoignent.

Je me suis d'abord formé de manière autodidacte, par la pratique. J'ai créé plusieurs spectacles.

Plus tard, dans l'optique de me ressourcer et de progresser encore dans cet art, j'ai eu l'opportunité de travailler, lors de stages, avec Michel Hindenoch, avec Jihad Darwiche, avec le vieux conteur breton Lucien Gourong, avec le conteur amérindien Robert Seven Crows, avec la conteuse québécoise Judith Poirier.

Il y a aussi des rencontres, avec des conteurs ou des conteuses, qui sont également riches d'enseignements: Le conteur du Pays de Galles Daniel Morden, le conteur canadien anglophone Dan Yashinski, la conteuse écossaise Fiona McLeod, le conteur "à part" Didier Kowarski, le conteur Anishnabé Richard Kistabish, le conteur amérindien d'origine Wabanakis Daniel Richer, la conteuse irlandaise Clare Muireann Murphy…

La dernière formation que j'ai suivie fut un travail de collaboration avec le danseur et chorégraphe d'origine brésilienne, Milton Paulo.  

Toutes ces personnes, à travers des discussions, à travers leurs prestations, leurs formations, m'ont amené à remettre en question ma pratique, à la retravailler. 

Voyez-vous une différence entre la pratique d'un comédien de théâtre et celle de l'art du conte ?

Il s'agit là d'un débat qui revient assez souvent chez les conteurs et les conteuses, et qui témoigne à mon sens d'une volonté de se singulariser dans la pratique de leur art. Parfois, ce débat me semble un peu vain, dans la mesure où il semble vouloir catégoriser les choses, comme si tout pouvait "rentrer dans des cases".

Actuellement, dans le domaine artistique, on assiste à un mélange de diverses expressions artistiques.

Ainsi, on voit des artistes pratiquer l'art du conte, en y incluant de la poésie, du slam, de la musique, des projections vidéos. Et il y a beaucoup de spectacle de contes, qui vont vers une théâtralisation, avec une mise en espace et une utilisation des lumières.

Cependant, réfléchir à ce qui caractérise la pratique du conte, et se demander si cette pratique se différencie de l'approche des comédiens et comédiennes peut être intéressant sur un plan purement concret. Il me semble (et ce que je vais dire ici est très subjectif) qu'une approche théâtrale est habituellement fondée sur l'étude d'un texte écrit par un auteur, et passe par l'incarnation dans des personnages. Attention, dire ceci est peut-être un peu "réducteur", car il y aussi des formes théâtrales fondées sur l'improvisation, ou des textes présentés sur un plan théâtral, sans que cela passe par des personnages. Dans l'art de raconter, le conteur ou la conteuse se présente en authenticité. Son art passe par sa propre personnalité, sa façon particulière de s'exprimer, son propre choix des mots.

Il s'agit d'une démarche où l'on s'approprie une histoire pour la raconter avec sa propre sensibilité et son propre imaginaire.

En outre, le conteur ou la conteuse fait preuve d'une faculté d'adaptation, qui permet une certaine liberté dans l'improvisation sur le moment même (mais tous les conteurs et conteuses n'y recourent pas).

On constate, en tous cas, qu'une approche du conte, à la manière des comédiens et comédiennes (apprendre par cœur un texte littéraire, et le présenter comme un spectacle théâtral, avec un travail sur le jeu) se traduit sur scène par une prestation bien différente de ce que fait un conteur ou une conteuse.

Chez le comédien ou la comédienne qui raconte, il y a la présence d'une théâtralité, qui est perceptible.

Chez le conteur et la conteuse, il y a une parole plus simple, plus directe, plus en lien avec le public du moment, une parole qui "rebondit" et intègre les réactions dans l'instant.

D'ailleurs, c'est aussi une caractéristique particulière de l'art de raconter qui est cette adaptabilité "tous terrains". Les conteurs et les conteuses peuvent raconter dans des salles de spectacle, mais aussi, en extérieur, lors de balades contées, et dans des lieux aussi divers que des résidences pour personnes âgés, des centres psychiatriques, des associations, des écoles, des hôpitaux, des prisons… 

Comment s’est déroulé votre carrière de conteur ?

J'ai créé un premier spectacle, "Voyages imaginaires", que j'ai présenté en collaboration avec une partenaire, comédienne et conteuse, Dominique Hermans, au Centre culturel de Jette.

Puis, j'ai commencé à explorer la tradition japonaise.

J'ai alors créé un deuxième spectacle, "Histoires et contes du Japon", que j'ai présenté au Centre culturel de Jette et au festival de Chiny.

C'est avec ce spectacle que j'ai été programmé au festival de Vassivière, en 2005 (là, où j'avais vu 10 ans plus tôt le vieux Jean-Pierre Chabrol !). A partir de là, tout s'est développé pour moi : j'ai été programmé au Festival interculturel de Montréal, puis je suis allé raconter au Brésil, en Pologne, en Nouvelle-Calédonie, en Sardaigne, en Guyane française, en Suisse, en France…

Et au fil du temps, j'ai créé différents spectacles : "La lumière du Mont Fuji", "Rêves de papier", "Des étoiles dans les yeux", "Tokyo, histoires dans la mégapole japonaise", "Les évaporés du Japon", …

Et, dernièrement, "Le voyageur sans valises".

Et, depuis quelques années, j'anime des formations à l'art du conte.

Pratiquez-vous un autre art ?

A côté de mon travail comme conteur, je suis aussi marionnettiste. J'ai créé des spectacles avec la Cie Les Porteurs de Rêves, avec la Cie Zanni.

Et je suis aussi musicien (joueur de hang), mais ma pratique de la musique est souvent reliée à l'art de raconter.

 Où trouvez-vous votre inspiration ?

Pendant des années, mon répertoire était axé surtout sur l'univers du Japon. Comme j'ai une maman japonaise, j'avais envie de découvrir cette culture en profondeur, avec cette idée de renouer avec une part de mes racines. J'ai exploré les contes, les légendes, les mythes du Japon. Progressivement, je me suis mis aussi à raconter des récits contemporains, ce qui me permettait de poser un regard sur la société japonaise d'aujourd'hui. Mais, il m'est arrivé aussi de travailler dans d'autres directions, avec des contes d'autres pays que le Japon. J'ai aussi un ensemble d'histoires nées de mon imagination.

 Quel est votre répertoire favori ?

Je reste très attaché aux histoires traditionnelles du Japon.

Mais je peux dire que je n'ai pas de répertoire "favori". J'aime raconter, tout simplement.

 Quelle est l’importance du Japon dans votre pratique ?

Comme je l'ai dit précédemment, mon lien avec le Japon s'est dessiné par l'intermédiaire de ma maman, japonaise. Elle me partageait sa culture. Mes premiers mots étaient des mots de japonais… même si, aujourd'hui, je ne parle plus le japonais, par manque total de pratique.

J'ai beaucoup exploré les histoires traditionnelles du Japon. Cet univers me fascinait et continue d'ailleurs à me fasciner. Il s'agit donc d'un univers que, à force de l'étudier, je connais bien.

 Quels sont vos relations avec les journalistes ?

Une rencontre avec un journaliste est avant tout une rencontre humaine. Au cours de ma carrière de conteur, j'ai été amené à de nombreuses reprises à faire des entrevues (en Guyane française, je suis passé au Journal télévisé, et en Nouvelle-Ecosse, au Canada, je suis passé sur des radios locales, tout comme en Nouvelle-Calédonie… Et je suis passé aussi plusieurs fois sur Radio Canada…). En général, cela me permet de parler de mon métier, et de contribuer (modestement) à faire connaître l'art du conte.

Il est important que l'art du conte ait une place dans le paysage culturel, au même titre que d'autres formes d'art, comme le théâtre, la danse, les arts du cirque…

En général, les entrevues avec les journalistes se passent plutôt bien. Il faut dire qu'il y a une certaine curiosité à découvrir comment on peut "gagner sa vie" avec l'art de raconter des histoire !

 Quels sont vos projets ?

Je viens de créer un spectacle sur le thème du temps qui passe, avec la collaboration de mon fils, Lucas, qui a créé les univers sonores et composé les musiques. J'ai tourné avec ce spectacle en Suisse.

Maintenant, j'aimerais beaucoup pouvoir le présenter en Belgique, et dans d'autres pays francophones.

J'ai aussi un projet de création, avec la compagnie Zanni, dans le domaine de la marionnette, mais cela se fera progressivement. Nous devons encore le mettre sur pied.

J'anime aussi des formations au conte. Il y a une formation prévue en Suisse, pour l'année prochaine. Je serai à l'Académie d'été en juillet prochain, et je donne une formation en Bourgogne, au début du mois d'août. Je dois encore finaliser l'organisation de plusieurs formations au cours de l'année prochaine.

Comment peut-on entrer en contact avec vous ?

On peut me contacter sur mon téléphone,

 au 0478 28 48 08

Ou sur mon adresse mail : pascalgueran@hotmail.com

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Nouvelles du monde du conte, des arts vivants, de la politique, des projets…

 

Après les élections.  Elisabeth Degryse, présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles a la culture dans ses nombreuses casquettes.. « La culture, je n’y connais pas grand-chose.  Elle est fondamentale dans la démocratie.  On ne peut pas ne pas faire attention à ça. »  Il a aussi été question de travailler en concertation et d’une trajectoire d’économies.  D’après in Journal parlé. A quelle sauce allons-nous être mangés ?

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Message important à nos amis conteurs et organisateurs de spectacle

 

·      Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la publication,

·      un mois plus tôt pour les formations,

·      complètes et lisibles,

·      par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg.  Tel : 04/367.27.06.

·      ou par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com                                         

·    Ne comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos infos.

Idéalement, vos informations comportent:

organisateur,                           titre,                        genre d'activité,                       artiste(s),

date et heure,                          lieu,                        prix,                                       public cible,

coordonnées pour infos et réservations,                    max. deux lignes de commentaire

N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp. Ni en PDF.  L’idéal : word prêt à copier-coller. Merci.

C'est vous qui nous envoyez vos informations.

Veuillez ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches, l'exploration.

         Merci d'épargner notre travail bénévole

 

Spectacles – Veillées – Balades - Repas

  

Maison du Conte de Charleroi

 

- les 3-10-24 août de 11h à 11h45, Je lis dans les parcs par Pascalou. Enfants  0-5 ans. Gratuit

      Rue de l'Eglise, 2, 6230 Pont-à-Celles. Inscription : 071 84 79 74 ; bibliotheque@pontacelles.be

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LES BALADES DE L’ÉTÉ.  Contes et légendes de Wallonie. Wallonie Service Public (SPW)

 

- le dimanche 4 août, le Charleroi de Jacques Bertrand, chansonnier Carolo, avec Pascale Baeyens et Jacky Druaux.

      Gratuit.  Inscriptions closes, balade complète.

Dans le Charleroi du 19ième siècle. galvanisés par cette balade, nul doute que vous chanterez en cœur autour d’un bon verre : Pays de Charleroi, c’est toi que je préfère !

 

                                                                                                                                                    (suite p. 8.)

 

- le 4 août, Histoire et légendes du château de Trazegnies par Geneviève Debout. Gratuit. Complète.

Plus d’un millénaire d’histoire, de légendes et d’anecdotes. A la fin du parcours, vous pourrez savourer la délicieuse Cuvée de Trazegnies, une bière artisanale et naturelle.

 

 - le dimanche 25 août, Feluy, petit village médiéval par Claudia Golin. Gratuit. Balade complète.

petites ruelles pavées du village, de la source de la Coulette (appelée « Coule Coulette » par les habitants), du tilleul centenaire et des berges de l’ancien canal Charleroi-Bruxelles.

 

Les Espaces Wallonie

Contes et légendes de Wallonie

 

- le 4 août, le Charleroi de Jacques Bertrand, chansonnier carolo. Voir ci-dessus.

                  Histoire et légende du château de Trazegnies. Voir ci-dessus.

 

 Le 11 août, A la source de la Semois

                    Contes au Plateau de la sorcière

 

 Le 18 août, Légendes de nos campagnes (voir p. 2 )

                    Conte et légendes des Hautes Fagnes (voir p.2 )

 

 Le 25 août, Feluy, petit village médiéval Voir ci-dessus.

                    Monstreux-moi l’invisible

                    Être cheval

                    Au hasard des contes (voir p. 12)

                    

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combien ? gratuit  

inscription obligatoire: 1718 ;  www.wallonie.be/agenda/espaces -wallonie

Les contes ne servent pas à endormir les enfants mais à éveiller les grands

 

La Marche des conteurs du 5 au 10 août

 

- le 5 août, de Quintal à Montagny-les-Lanches

 

- le 6 août ; de Arith à Aillon-le-Jeune

 

- le 7 août, de Cognin à Le Bourget-du-Lac

 

- le 8 août, de Massigy à Marcellaz Albnais

 

- le 9 août, de Seynod à Annecy-le)Vieux.

 

- le 10 août, de 17 à 23h, à Meythet, Grande Soirée finale

 

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Entre Savoie et Haute-Savoie (France).  Soirée contes à 23h30.  Participation libre et consentie.

Infos : www.lamarchedesconteurs.com

 

La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

 

380ième Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes

 

  quand ? le vendredi 9 août à 19h         où ? Parc de Colonster, avenue des Érables,  4000 Liège

  combien ? 4€                                         pour qui ? tout public

infos, inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83

           pas d’inscription pour assister.

Pour notre veillée sous les arbres, nous suggérons le thème des fruits.  Sans vous obliger à rien, votre inspiration personnelle est aussi une bonne idée pour nous réunir autour de belles histoires.

 

Conte en Balade                                    Balades contées

 

- le 4 août à 15h, avec Apollinaire Djoumou, Parc de Wolvendael, Dieweg, 174, 1180 Uccle

 

- le 11 août à 14h, avec Laure Cech et Cécile Didelot, Cimetière d’Ixelles, chaussée de Boondael, 478, 1050 Ixelles

 

- le 18 août à 15h, avec Valérie Bienfaisant, Etang d’Art, rue de l’Etendard, 11, 1000 Bruxelles

 

- le 25 août, avec Mélancolie Motte et Amandine Orban de Xivry, Bois du Laerbeek,

          avenue du Laerbeek, 145, 1090 Jette

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Combien ? Prix libre         réservation indispensable : conteenbalade.be/programme ; 0497/78.2.75

Toute les balades sont accessibles aux PMR accompagnés.  Les balades ont lieu même en cas de mauvais temps.

 

Cabaret-Contes

 

quand ? le 18 août à 14h30                                          où ?  Au Jardin Suspendu, rue de la boulangerie, 2 à 7000 Mons

combien ? Entrée libre. Participation « au chapeau »

contact Parc de Wolvendael les intervenants:; Marie-Jeanne 0476/237231;

Paule 0477-225647 paulema@scarlet.be ; Dominique 0478/667960 do.deleho@gmail.com

Scène ouverte aux arts de l’oralité : contes, chansons, slam, poésie.

 

Rubea Vallis

Rêves d’ailleurs par Chantal Dejardinq

quand ? les 16 et 17 août à 19h                            où ? Maison du Prieur, Rouge-Cloître Auderghem

Infos, inscription : info@rubeavallis.brussels

 

Formations – Ateliers

  

Théâtre de la parole

 

Longue histoire et actualité du mythe par Jean-Loïc Le Quellec

 

quand ? Les 21 et 22 septembre de 10h à 17h                             où ? rue du Rouge-Cloître 7d, 1160 Bruxelles

Infos : 32 2 736 69 50 ;  https://www.theatredelaparole.be/ecole-internationale-du-conte/formation-continuee/

Réflexion collective sur les notions de mythes et de mythologie. Qu’est-ce qu’un mythe ? Pourquoi s’intéresser aujourd’hui à la mythologie.

 

Racontance

Osez le conte tout en s'amusant, formation par Dominique Brynaert

 

quand ? les dimanches 29/09 - 20/10 - 17/11 - 15/12/2024 - 19/01 -23/02/2025   de 9h30 à 17h30

où ? 1030 Bruxelles. Près de la Place Dailly.           pour qui ? débutants à partir de 18 ans               Combien ? 245€

Infos et Inscription: racontance@hotmail.com https://www.racontance.be/formation_conte.html

Vous donner tous les outils pour conter avec talent et efficacité quel que soit votre objectif. Elle permet aussi d'apprendre à s'exprimer aisément en public en toute occasion. Elle vous apprend à conter sans faire appel à une mémorisation classique en privilégiant plutôt la maîtrise de la structure d'une histoire et le travail des images. Bonne humeur, humour et bienveillance.

 

Les 3 figues

 

L'homme marche dans le désert depuis si longtemps qu'il en a perdu la notion du temps.

Le soleil tape dur, le sable brûlant s'enfonce sous ses pas, le vent lui brise la vue, l'homme marche.

Sa gorge sèche, ses lèvres fendues, sa djellabah collée,  il a soif, il marche.

Au soir, un parfum d'eau parvient jusqu'à lui. Alors, il sait !

Il est en route vers une oasis, un espoir, un havre.

Il atteint vers minuit un premier palmier, il s'écroule épuisé. Pas de force, pas d'énergie pour aller plus loin. Il s'adosse à l'arbre, fait corps avec lui. Il étend son bras sur le côté.

Sa main touche un sachet plastique. Intrigué, il plonge  trois doigts à l'intérieur.

C'est rond, c'est doux, c'est un fruit. Il le sort  il le hume,  il le croque. Le jus coule sur sa barbe, se répand sur sa djellabah, source de douceur, de vie, de plaisir, de réconfort.

Tous son corps jouit de cet instant . Quand il a terminé, il en redemande. Il plonge à nouveau dans le sachet, il sort le deuxième fruit. Il le croque avec le même plaisir.

Quand il a terminé, son corps réclame à nouveau. Il prend le troisième et dernier fruit en main.

Il s'arrête : pourquoi ne pas jouir de la vue en plus du goût ?

Il saisit son briquet, éclaire le fruit. Il grouille de petits vers blancs qui s'entortillent dans la chair de la figue. Du bout des doigts, il essaie de gagner le combat. Il chasse les vers avec le revers de sa main. Sans succès

 Alors, il referme le briquet, le remet en poche et dans la nuit profonde, dans le silence total ,il déguste le dernier fruit. Le jus coule dans sa barbe, se répand sur sa djellabah.          Michelle Troupin 

 

D’après un conte entendu lors d’un spectacle chez Michelle Dispa à Liège.


La myrtille

 

La myrtille, fruit du myrtillier, (son pluriel, redoutable piège de certaines dictées…) fruit par excellence des étés de notre enfance.

Ah, la cueillette des myrtilles au fond des bois, dans des endroits tenus jalousement secrets.

La bouche violette, voire noire, preuve irrémédiable de notre gourmandise…

« Attention, ne mangez pas tout, il en faut beaucoup pour faire une bonne tarte », nous disait ma tante Renée, bonne du curé dans un petit village de nos Ardennes.

Elle utilisait un peigne à myrtilles. Outil un peu trop productif dont elle avait l’usage unique et qu’elle utilisait avec beaucoup d’attention et de délicatesse afin de ne pas abimer les plantes.

De fait, son usage n’est pas toujours conseillé même s’il n’est cependant pas interdit dans les forêts belges, hormis, c’est très important, dans les réserves naturelles classées.

Comme nous l’explique Franck Renard, garde forestier en Fagnes :

“L’article 50 du code forestier dit que aucun prélèvement de produits de la forêt ne peut avoir lieu sans le consentement du propriétaire et sans respecter les conditions générales qui peuvent être arrêtées par le Gouvernement.

La règle générale est donc bien… l’interdiction de prélèvement ! Sauf à avoir l’autorisation du propriétaire. Dans les forêts communales, chaque commune détermine les personnes auxquelles elle permet la cueillette. Ou pas. Certaines communes étant muettes sur cette question. Ce qui veut donc dire, pas d’autorisation = pas de cueillette. C’est du moins l’esprit de la loi.

Dans les forêts domaniales, propriété de la région wallonne, l’autorisation est tacite, moyennant le respect de ce qui suit. Un arrêté d’application de cet article 50 précise les conditions de cette cueillette : “En application de l’article 50 du Code forestier, tout prélèvement de produits de la forêt, en sus du consentement du propriétaire, doit satisfaire aux conditions suivantes :
1. le prélèvement ne peut se faire qu’entre le lever et le coucher du soleil ;
2. la quantité maximum autorisée est de deux poignées par personne et par jour pour les fleurs et correspond au contenu d’un seau d’un volume de dix litres par personne et par jour pour les autres produits de la forêt excepté si le prélèvement est effectué pour les besoins d’une association scientifique, caritative ou de jeunesse. Il n’est donc pas question d’interdiction de l’usage du peigne. Dans les réserves naturelles par contre et comme mentionné plus haut, le peigne est effectivement interdit. Et comme la circulation est interdite dans les R.N. en dehors des chemins et sentiers, la cueillette est donc censée se faire depuis ceux-ci.” Sinon :  Crac dedans !

 La myrtille, perle noire de nos Ardennes, était prescrite par les médecins en remède contre les problèmes intestinaux. On lui reconnaissait également des vertus astringentes et elle était qualifiée d’excellente pour améliorer la vision nocturne.

A part la confection d’excellentes confitures, muffins, tartes, le fameux tcha-tcha (myrtilles fraîches écrasées avec du sucre) que l’on étale sur les tartines, savez-vous qu’il y a des utilisations magiques de la myrtille ? Ce n’est pas moi qui le dit, c’est la Confrérie de la myrtille de Salm.
« Pour  connaître  l’avenir,  brûlez dans votre chambre, juste avant de vous coucher, des branches vertes de myrtille, fraîchement coupées et bien chargées en feuilles et en baies. Répétez cette opération chaque soir pendant sept jours.
Au bout de cette période, les résultats devraient en principe être spectaculaires. Les rêves sont, dit-on, d’une précision et d’une clarté inhabituelles. Et les messages qu’ils transmettent relèvent de la clairvoyance. La myrtille rompt les ensorcellements, réduit à néant les malédictions. »
« Testé, approuvé et … confirmé par la devise de leur Confrérie « Nul mal ne crains » !
N’en déplaise à nos Royales Macralles Salmiennes réputées pour leurs sorts et autres facéties emmacrallées ».

 Pour les gourmands et les gourmandes, voici un lien pour confectionner une tarte aux myrtilles

https://www.mediardenne.net/la-tarte-aux-myrtilles-2/

 Marie-Noëlle Herbiet

Source Internet et le site Mediardenne


Pomme ou ?

 Au catéchisme, Monsieur le Curé interroge :

- Quand nos premiers parents ont-ils été chassés du Paradis Terrestre ?

Une petite fille finit par lever le doigt.

- Pas avant le début septembre.

Le curé est ahuri.

- Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

- Les pommes en sont pas mûres avant.

 D’après La date, in Le Cercle des Menteurs de Jean-Claude Carrière, Pocket, 1998.

 Mes réflexions et questions.

Le curé attendait vraisemblablement une réponse du genre : « Après avoir mangé le fruit défendu. » Ou, plus complet : « Après avoir mangé du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. »

Il a posé une mauvaise question.  Il aurait dû demander : - Pourquoi nos premiers parents ont-ils été chassés du Paradis Terrestre.  Il n’y aurait alors pas eu d’histoire.

Le texte biblique ne précise pas le genre de fruit que portait l’arbre en question.  Pourquoi la petite fille parle-t-elle de pomme ?

A-t-elle vu un des nombreux tableaux ou une reproduction, représentant Eve tendant une pomme à Adam, près d’un arbre dont les branches assurent la décence et où se déploie un serpent à tête de diable ?

La question est reportée sur les peintres : pourquoi une pomme ?

La pomme et le pommier sont présents dans plusieurs mythologies.

II y a les pommes du Jardin des Hespérides, les pommes d’immortalité des dieux grecs.  Les dieux scandinaves mangent des pommes  pour se régénérer et se rajeunir. Il y a les pommes de l’île d’Avallon, l’île des pommiers, les pommes qui poussent toute l’année pour se donner de l’amour. Ce sont là des pommes positives, alors que le fruit défendu est mortifère Le Dictionnaires des symboles, Robert Laffont, 1969, il y consacre plusieurs colonnes. 

 Dans le nouveau dictionnaire étymologique Larousse 1964, le mot « pomme » vient de « poma », nominatif pluriel de pomum, substantif neutre = fruit.  Nos ancêtres, peu au fait du latin classique, y ont vu un féminin, alors qu’il s’agit d’un neutre pluriel.  Toujours pourquoi « fruit » nous dirige-t-il vers pomme ?

Imaginez.  Je vous demande de dessiner un fruit.  Impossible.  Le mot générique « fruit » ferme la porte à la représentation.  On ne peut représenter qu’un fruit déterminé.  Il est à parier que vous dessinez une pomme. 

La pomme serait le fruit par excellence.  En témoignent aussi les supermarchés qui ont un rayon pommes toute l’année.

Si pas pomme, quel pourrait être le fruit défendu ? Pas de renseignement précis, peut-être une indication ?

Après avoir mangé le fruit défendu, Adam et Eve connurent qu’ils étaient nus. Ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures.(Genèse III-7) D’après La Sainte Bible de l’Abbé Crampon, Amiens, 1927.

La feuille de figuier est trilobée.  Une petite feuille ronde à gauche, une petite feuille ronde à droit et une longue feuille au milieu.  Pour Adam, elle convient donc.  A Eve, cela fait un zizi tout vert.

Alors, pomme ou peut-être figue ?  Allez savoir.

 Marie-Claire Desmette

 

Baies d’amour

      

C’était aux premiers matins du monde.  L’homme et la femme passent leurs journées à découvrir la belle nature autour d’eux.  Ils passent leurs nuits à se découvrir l’un l’autre.  Le bonheur.  Le bonheur tous les jours.  Tous les jours. Tous les jours … Tous les jours.   Tous les jours … Ils s’ennuient.  Ils se disputent.  Ils se crachent au visage les plus vilaines parties de leur cœur.

-  « Ah ! C’est comme ça ?  Je m’en vais ! »  La femme part.

 « Femme, reviens ! »

Femme en colère n’a pas d’oreilles.  Femme en colère marche vite.  Marche vers l’est.

- « Elle est partie ?  Bon débarras ! »

Après un petit temps : - « Elle est partie ! Elle est partie ! Elle est partie ! » L’homme s’assied sur une pierre, il pleure.

Le Grand Esprit apparaît.

- « Homme, pourquoi pleures-tu ? »

- « La femme est partie. »

- « Vous vous êtes disputés ? »

- « Oui. « 

- « Que veux-tu ? »

- « Qu’ell revienne. »

- « Va à sa rencontre.  Je vais essayer de la ralentir. »

Le Grand Esprit dépasse la femme.   Il met des fleurs sur les buissons qui bordent le sentier.

Femme en colère a des œillères. Femme en colère marche vite.  Marche vers l’est.

Le Grand Esprit met des fruits sur les grands arbres qui bordent le sentier.

 Femme en colère va droit devant. Femme en colère marche vite.  Marche vers l’est.

Le Grand Esprit met sur le sentier des plantes à larges feuilles, avec au milieu de petits fruits rouges en forme de cœur humain.

La femme marche.

- « Comme ça sent bon ! »

Elle se baisse, prend un fruit, l’approche de sa bouche.  Le parfum prend le chemin de son nez, de sa bouche.  Elle mange le fruit.

- “Comme c’est bon!”

Elle cueille, mange, cueille, mange.  ….  Il n’y en a plus.  Elle se retourne.  Il y a de nouveau des fruits sur le sentier.  La femme fait un cornet avec une feuille, cueille, met dans le cornet.  Mange, dans le cornet, mange, dans le cornet.

L’homme arrive.

- « Goûte comme c’est bon. »

La douceur du fruit couleur dans leurs cœurs.

Voilà pourquoi chez les Cherokee, les fraises sont appelées les baies d’amour.

 

D’après un conte amérindien entendu au Festival de Surice, il y a bien longtemps.

Les pommes

La mère donne à son gamin de l’argent aller acheter cinq pommes.  Il en rapporte deux à la maison.  La première réaction est de l’accuser d’avoir mangé les trois autres.

Il y a d’autres possibilités.  Les perdre. Les pommes coûtaient plus cher que ce que la mère croyait et il n’a eu d’argent que pour deux.  Il a peut-être rencontré un malheureux et lui a donné trois pommes.

On peut encore formuler d’autres hypothèse.

 

In Le Zahir de Paulo Colho, Flammarion 2005.

 

A vous de jouer maintenant.  MCD

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 Dernière minute : Ria Carbonez

- du 18 au 20 août, Lorsque nos sens s’invitent dans notre langage, formation.

      A Auphelle, Vassivière (France) www.paroles-conteurs.org

  - le 20 août, Thiambu Weele. Auphele, Vassivère (Ffrrance- 

- le 25 août, Au hasard des contes.  Espace Wallonie Nivelles, rue de Namur, 1400 Nivelles (voir p. 8.)