mardi 1 décembre 2020

Mensuel Décembre 2020 / N°336

 Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,

les conteurs et les raconteurs.

décembre 2020 – N°336

P 912122 Bureau de dépôt LIEGE 1–4000  

Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg

 

Au sommaire, ce mois-ci:

- Des articles

- Un mois, des contes

- Nouvelles du monde du conte, ….

- Spectacles – Formation

- 1 biographie – 2 contes

 

A la date où  vous recevrez ce Mensuel, bien malin qui dira quelle sera la situation le 20 décembre.  Nous allons appuyés sur une canne en forme de ?  « Il y a peu de chance que cela se fasse », parole de sage.  Peu de chance = un peu de chance ?  Sagesse paysanne : « el pô que s’fusse ! » pour dire qu’il faut en profiter.  Même si ce n’est que peu.  Quand ce ne serait qu’à l’état d’espoir.

Nous vivons d’espoir mais il est évident que nous observerons les consignes officielles de lutte contre le virus.

 

Maison du Conte de Liège                                                                                                                    

Contes de Noël et Nouvel-An

Un goût de renouveau

 

quand ? le 20 décembre à 17h                     où ? lieu privé dans le cœur historique de Liège,  4000 Liège1

combien ? 6€                                              animation : le Père Noël

réservation obligatoire pour assister : reservationmaisonconteliege@gmail.com

Laure Cech: 0497/61.51.05; Cécile Didelot: 0476/65.37.83

infos : 04/367.27.06 ;  0476 65 37 83 ;  www.maisonduconteliege.be Facebook

A la lumière des lanternes et des flambeaux, promenade contée dans jardin et coteaux, des contes pour nous donner un avant-goût de Noël et de Nouvel-An.  Chocolat chaud et vin chaud pour la route. En pratiquant la distanciation sociale et avec son masque.

1 le lieu vous sera indiqué lors de l’inscription.

 

Vous avez envie de souhaiter une Bonne Année à nos amis lecteurs ?  Cela tombe bien.  Nous publierons volontiers vos vœux et les attendons pour le 15 décembre 2020.

 

UN MOIS, DES CONTES A LA BIBLIOTHEQUE DE FLORENVILLE


Le saviez-vous ?

La bibliothèque de Florenville, en partenariat avec l’Asbl Chiny Cité des contes, abrite un Fonds spécialisé « contes » très étoffé. Des albums, recueils, anthologies, théories du conte, quelques revues, des CD,… destinés aux adultes comme aux enfants. Une collection riche de près de 1900 ouvrages, l’une des plus importantes en Communauté française. La diversité des ouvrages permettra par exemple d’alimenter la hotte d’un conteur, d’animer un après-midi récréatif, de servir le travail d’un étudiant, d’animer une journée auprès des aînés, de nourrir l’imaginaire avant d’aller dormir.

Chaque mois de cette année 2020, nous vous proposerons une sélection de 4 ouvrages.

 

DECEMBRE : CONTES AFRICAINS A L’HONNEUR

 

RECUEILS :

·        Elisabeth Motte-Florac , Contes et histoires pygmées ; Paris, Flies France, 2004. Dans la collection « Aux origines du monde », un florilège de mythes, de contes et de légendes qui permet de pénétrer dans l'imaginaire et la culture des pygmées.

 

·        Hamadou Hampâté Bâ, Contes initiatiques peuls ; Paris, Presses Pocket, 2000 : Amadou Hampâté Bâ, grand spécialiste de la culture peule (Afrique Occidentale), propose ici deux contes traditionnels peuls importants, avec ses commentaires et explications. On retrouve dans ces contes le combat entre les forces surnaturelles et les hommes armés de leurs seules qualités humaines, où la morale prédomine pour surmonter les épreuves.

ALBUM :

·        Verna Aardema, La lionne solitaire et les bébés autruches, un conte Masaï ; Paris : Circonflexe, 1996 : Une autruche à laquelle une lionne en mal de maternité vole quatre nouveau-nés tente de récupérer ses rejetons. En vain. Elle fait alors appel à d'autres animaux pour l'aider... Expressives et originales, les images sont inspirées par le style africain.

CD :

·        Souleymane Mbodj , Contes d’Afrique pour les tout-petits ; Toulouse, Milan Jeunesse, 2008. Cinq petits contes à lire, regarder et écouter. Des histoires d'hommes, des histoires d'animaux où se côtoient humour et philosophie.

 

Infos :

Bibliothèque : rue de l’Eglise, 13 – 6820 Florenville

061/ 32 03 40 - www.bibliotheque-florenville.be bibliotheque.locale.florenville@province.luxembourg.be 

Bibliothèque Publique de Florenville, asbl

13, rue de l'église

6820 Florenville

061/32 03 40

réservations, renseignements, informations : barbaraholt07@hotmail.com

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 ? Le rêve était la seule énergie pour tenir.  Rêver pour supporter ce réel qui nous maltraitait.

       Alia Cardyn

    

? Deux lions, Hier et Demain, protègent le sommeil du dormeur pour le faire mourir à hier et renaître à demain. Christian Jacq

 

Contes par téléphone.  Voir Lalela p. 6.

Lalela, mon expérience

Il y a eu F. qui sourit entre ses larmes, après une chanson mais me dit que « ça va » qu’elle est bien.

Il y a eu B. Qui fût émue parce qu’elle a une amie africaine qui ressemble étrangement au personnage de l’histoire.

Il y a eu les amoureux couchés sur un lit, regardant le ciel par le velux au-dessus de leurs têtes écoutant une chanson sur deux êtres qui s’aiment simplement.

Il y a eu M. malvoyante qui reçoit de son mari une histoire et qui me raconte un bout de la sienne juste après.

Il y a eu celle et celui qui au boulot reçoivent une petite bulle d’air, une pause revigorante.

Il y a les enfants silencieux qu’on ressent très à l’écoute, et qui tout à coup rigolent.

Il y ceux qui ont demandé : « Encore une histoire ».

Il y a eu celui qui ne comprenait rien mais qui a quand même reçu une chanson.

Il y a eu M-A. qui me reconnaît et est heureuse de me visualiser dire le texte qu’elle écoute.

Il y a eu H. qui a eu envie de dire avec moi les phrases ritournelles mais qui n’a pas osé.

Il y a eu M. qui aurait voulu que l’on remplace beau par belle dans la chanson.

Il y eu B. qui reçoit une chanson et me dit : « La grâce est passée… ».

Il y a eu I. qui avait besoin de courage et de réconfort après une ablation du sein.  Elle a trouvé merveilleux le fait que ça soit bénévole

Il y a eu L. qui a voulu en savoir plus sur le projet.

Il y a V. qui après un long silence a dit : « c’est génial ».

Il y a eu I. qui a trouvé l’initiative très belle, de simplement écouter une belle histoire.

Et puis il y a moi, qui pendant que ça sonne, curieuse, me demande sur qui je vais tomber, quel bout de cœur vais-je découvrir au bout d’une voix, à l’écoute et prête à dire, moment suspendu, souffle, respiration, souffle, moi qui demande où est-ce qu’il se trouvent, s’ils sont bien installés, qui répond à leurs questions, on entend les sourires dans la voix, souffle, respiration, souffle, est-ce qu’ils sont prêts, moi je le suis, à chaque fois, souffle, respirations, souffle, c’est parti, je me lance, conter ou chanter, souffle, respirations, souffle, silences, cœur qui bat,  remerciements, derniers mots, on raccroche, déjà fini, c’est court et intense, simple et délicat, c’est un cadeau pour les deux bouts du fil à la fois. (Voir p.    

     Julie Gaudier, conteuse-animatrice à la Maison du Conte et de Littérature en Brabant wallon. juin 2020.

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Message de Racontance

 

En raison des diverses décisions sanitaires en cette difficile période de seconde vague du Covid-19, nos activités sont à l'arrêt pour plusieurs semaines.

Nous gardons toutefois l'espoir de vous retrouver en décembre pour notre spectacle annuel " C'est pas Noël 3" programmé les 19 et 20 décembre aux Ecuries de la Maison Haute à Watermael-Boitsfort, et qui réunira plusieurs conteurs de Racontance.  (Voir P.S. ci-dessous)

D'ici là, nous vous invitons à prendre soin de vous et des autres en accordant toute l'attention requise aux mesures de sécurité recommandées afin de nous permettre de nous retrouver au plus vite.

Winston Churchill a dit un jour : «  If you're going through hell, keep going." Ce qui peut se traduire par : “Si vous traversez l'enfer, surtout continuez d'avancer ».

Comment mieux continuer qu’en restant créatif. Je vous partage donc ce que l’inspiration m’a récemment dicté ;

Un petit conte de circonstance…

Il était une fois, trois années qui avaient choisi de se retrouver hors calendrier, juste pour le plaisir de papoter et surtout de parler chacune de leur importance.

L'aînée des trois, l'année 1968, à l'allure de hippie, se voulait la plus "cool".

- Moi, dit-elle, aux deux autres, je suis à jamais gravée dans l'Histoire, car j'ai permis aux hommes de prendre conscience qu'ils avaient le pouvoir de changer la société pour être plus libres.

- "La belle affaire !" dit la seconde, qui n'était autre que l'année 2000, habillée d'un tailleur numérique.  Moi, après leur avoir fait, je le reconnais, un peu peur, j'ai laissé entrevoir aux hommes un merveilleux millénaire au cours duquel la technologie les rendrait invincibles et immortels.

La troisième année, elle, ne disait rien.

- Et toi 2020, qu'as-tu à ton actif ? demandèrent les deux autres.

-Hélas, répondit la cadette, toute de noire vêtue, je n'ai apporté aux hommes que désespoir et misère. La maladie a frappé ceux qui avaient fini par croire que la liberté individuelle primait sur l'intérêt collectif.  Elle n'a pas épargné non plus ceux qui étaient persuadés que la technologie pouvait les protéger de tout et même du plus petit de leurs ennemis ; le virus. Je suis ainsi devenue l'année la plus détestée du calendrier.

A ces mots, l'année 1968 et l'année 2000, sans compassion aucune, se détournèrent de cette compagne si misérable. Car, sachez que les années d'hier comme les hommes d'aujourd'hui, manquent parfois de solidarité.

Nos informations se retrouvent aussi sur notre site internet : http://www.racontance.be/accueil.html

Rejoignez-nous sur  www.facebook.com/groups/racontance/

 

P.S du 17 novembre.  Il y a peu de chance que cela se fasse.  Je préfère qu’on ne l’annonce pas. 

                                                                                                                                    Dominique Brynaert

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Nouvelles du monde du conte, des arts vivants, de la politique, des projets…


Fais-moi un Conte, 27e concours d’expression.  Fragilités. Fragilités… C’est dans l’air du temps.

Dimension fondamentale de la condition humaine, la fragilité est cette aptitude à être endommagé… ou anéanti. La brisure peut survenir tout à coup et de façon inattendue : en l’espace d’une fraction de seconde, tout peut basculer. Nous pouvons devenir… dépendants, handicapés, amoindris, anéantis… La notion de fragilité est aux antipodes des certitudes, de la stabilité ou de la solidité.

La fragilité est multiple et omniprésente. Fragilité d’un système. économique, politique. Fragilité de la paix, du pouvoir. Fragilité des liens (amoureux, familiaux), de l’amitié. Fragilité d’une vérité, d’une imposture. Fragilité d’un individu ou d’un monde. Fragilité d’un raisonnement, d’une idéologie, d’un système. Fragilité de la santé…

Les finales des 19 et 20 mars 2021 ponctueront cette 27e campagne. Finales… mais aussi nouveau départ artistique pour d’aucuns. Car l’itinéraire qui passe par Surice conduit régulièrement à Chiny. Rappelons encore que Fais-moi un Conte braque avant tout les projecteurs sur l’oralité et que l’écriture reste en toile de fond.  Infos au 071-66.23.01.                                    La Surizée asbl & Centre Culturel de Philippeville

  Echéancier

Envoi des textes pour le 29.01.2021

Présélections connues pour le 21.02.2020 (indicatif)

Formations individuelles les 28.2, 7.3. et 14.3.2021 (des modifications restent possibles)

Finales : 19 et 20 mars 2021

 

 

Véronique recherche des contes sur le culte du crâne ou de l'ours pour son nouveau projet sur la préhistoire. 

Des histoires sur le fait de garder le feu allumé ou sur la lune sont les bienvenues également !

Un très grand merci.   Vdemiomandre@gmail.com

 

·      Majoration des subventions Art & Vie et Spectacles à l'école en novembre et décembre 2020.
Notre solde budgétaire nous permet de majorer les interventions Art & Vie et Spectacles à l’école pour les prestations prévues du 1er novembre au 31 décembre 2020.

Cette majoration de subventions a pour but de soutenir la diffusion de spectacles d’artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles reconnus Art & Vie et/ou Spectacles à l’école en encourageant leur programmation.

Les subventions Art & Vie pour les spectacles prévus du 1er novembre au 31 décembre 2020 sont augmentées de 20%.

Les subventions Spectacles à l’école pour les spectacles prévus du 1er novembre au 31 décembre 2020 sont augmentées de 28%.

Cette mesure est mise en place à titre exceptionnel et est d’application jusqu’au 31 décembre 2020. Mesdames et Messieurs les programmatrices et programmateurs, notez que le décompte du montant de votre quota n’est plus à prendre en considération jusqu’à la fin de l’année.

En outre, nous vous rappelons qu’en cas de prestations annulées pour cause de Covid-19 d’ici au 31 décembre 2020, les interventions Art & Vie et Spectacles à l’école seront maintenues.

Nous restons à votre disposition aux adresses artetvie@cfwb.be et spectaclesecole@cfwb.be en cas de questions sur cette mesure. La Direction de la Diffusion

 

·      Academia. Academia's mission is to make every scholarly and scientific paper available for free on the internet and to enhance academic discussion and collaboration. Support our mission by becoming a Premium member, and gain access to Academia Premium's tools to advance your career and research.

La mission d’Academia est de rendre tous les documents scolaires et scientifique accessibles gratuitement par Internet et d’augmenter toute discussion et collaboration académique.  Favorisez notre mission en devenant membre et ayez accès à tous les outils de l’Academia Premium pour favoriser votre carrière et notre recherche. (trad. MCD)

Les documents parviennent par courriel.  Adresse : updates@academia-mail.com Ils sont copiables en PDF. 

Academia s’est invité dans ma boîte, je n’ai rien demandé et plusieurs rubriques m’ont intéressée.  Il m’est donc utile et agréable.

Un nombre non négligeable de ces documents ont trait aux contes ou à une documentation utile aux conteurs.  Par exemple : Dramaturgie de la politique dans trois contes de Grimm par Marius Miller.

Taranis et l’anguipède dans un conte périgourdin sur la piste du dieu tonnant gaulois par Michel Tonon.

 

 

·      Conseil supérieur de la Culture. Le président du Conseil supérieur de la Culture est Benjamin Schoos, alias Miam.M.Miam, chanteur, auteur, compositeur.  Rachel Brahy, spécialisée dans le Théâtre-action et la culture urbaine, ULiège est vice-présidente.

 

·      Artistes, chômage et covid. Un artiste qui perçoit des allocations de chômage peut avoir des revenus artistiques dans une mesure limitée sans qu’il y ait des conséquences sur ses allocations.  Lorsque l’activité artistique procure des revenus de droits d’auteur ou sont exercées sous un statut d’indépendant complémentaire pour autant que le montant net imposable ne dépasse pas 4.536,48 (indexé).  D’autres activités peuvent avoir une incidence sur le montant des allocations.  Ils doivent être déclarés sur le formulaire C1-artiste.  A cause de la pandémie, le calcul définitif du montant des allocations sera calculé en 2022.

 

·      Cadastre de l’emploi culturel ? La Ministre de  la Culture, Bénédicte Linard, a été interpellée par Charles Charlier (MR) qui veut connaître l’importance du secteur culturel d’un point de vue économique, notamment les emplois qu’il crée et les retombées qu’il engendre.  Réponse : En Belgique, il n’y a pas de « comptes-satellites » de la culture.   En fédération Wallonie-Bruxelles, il existe une réflexion sur la méthodologie et les indicateurs que devrait adopter une telle étude statistique.  La Ministre a chargé l’Observatoire des Politiques Culturelles de surveiller l’impact de la crise sanitaire sur le monde culturel qui pourrait constituer un référentiel utile.  Une enquête s’est déroulée de mai à juillet et les résultats sont à l’analyse.  « Un futur pour  la Culture » a un projet qui permettrait d’arriver à un cadastre de l’emploi culturel en Belgique francophone. L’étude serait confiée à un prestataire externe à l’Observatoire via un marché public en 2021.  La collecte systématique des données pourrait être lancée en 2022.

 


 
 
Le Lac Yishihama. Il y a ces temps-ci peu d'occasions de danser. Ni de conter ou de stager. 
Souhaitons que de nos graines enterrées dans les terreaux confinés germent de belles fleurs de liberté et de retrouvailles.
Je partage néanmoins avec vous ce jour ma joie de voir renaître Le Lac Yishihama, qui avait été notre premier conte illustré avec Louise de Contes (son vrai nom ...). C'était en 2012, le livre était épuisé depuis bien longtemps, mais on nous le demandait toujours. Alors, Louise et moi-même nous sommes remis à l'ouvrage pour vous offrir une version presque semblable, mais pas tout à fait. Comme chaque saison le cerisier est pareil à lui-même, et différent.
Nous vous invitons à découvrir ce livre, à l'offrir, et surtout ... à nous soutenir !
Nous pouvons l'envoyer en plus de la France : en Suisse, en Belgique, au Québec, en Espagne.
Le Lac Yishihama sera de nouveau auto-édité, et c’est votre soutien qui permettra de financer son impression.
Nous vous proposons de nous encourager dans cette aventure en nous achetant dès maintenant un ou plusieurs exemplaires, que vous recevrez, avec un peu de patience, chez vous, avant Noël.
Le livre comportera 44 pages en couleurs, et sera relié par une couverture cartonnée.
Le coût d'impression étant assez important, il nous faut parvenir à 250 souscriptions pour pouvoir l'imprimer.
Merci d’avance de nous faire de nouveau confiance, d'en parler à vos amis, d'en commander pour vous mais de ne pas être égoïste : d'en offrir !!!
Votre soutien est indispensable aux projets artistiques qui nous font vivre, et, nous l'espérons, offrent une petite dimension de poésie, de rêve, et de réflexion à la vie.
Bonne santé à toutes et tous, et bons espoir et ténacité pour traverser la période.
Pour pré-acheter et soutenir le livre, c'est ici : https://fr.ulule.com/lac-yishihama/ 
Philippe Sizaire  www.philippesizaire.com +33 6 76 31 65 44
Philippe Sizaire et Louise de Contes

 

 

 Contes par téléphone Lalela. Signifie « écouter » en zoulou. LALELA, c’est tendre l’oreille pour entendre, redonner du sens et du lien entre celui qui dit et celui qui écoute.
LALELA, c’est une voix et vous à l’autre bout du fil.
LALELA, ce sont des artistes de la parole au téléphone qui offrent gratuitement des lectures, des histoires à tout un chacun.

L’appel des mots ouvre un espace de dialogue entre les mots, la voix, et le « public »…

L’isolement éloigne. Il nous prive de nos proches, mais aussi de la culture.
Transmettre, bousculer, nous remuer et nous toucher au plus profond, par surprise… l’art est pour nous un besoin vital.

Nous voulons offrir des LALELA par téléphone: des lectures, des contes, des chants, des slams, des mots pour réconforter. Notre objectif est de donner à vivre une bulle d’espace bienveillant, un moment en direct, invitant au regard comme s’il était présent. A travers la sonorité de la voix, la poésie du texte, nous souhaitons créer du lien, tisser des passerelles.

Il s’agit aussi de sensibiliser à la diversité des arts du récit…

Être dans l’écoute, permettant la découverte, la surprise, l’émotion. Faire traverser les mots sur le territoire de la Belgique, d’un proche à l’autre, ou juste pour soi par le biais du téléphone.

Nous nous sommes entourés de lecteurs, lectrices, conteurs, conteuses, comédiens, comédiennes, slameurs, slameuses, chanteurs, chanteuses. Sélectionnés avec soin, les LALELA proposés font la part belle à la création belge.

Parce que la générosité, l’écoute, le partage et la solidarité sont des valeurs qui font sens pour nous, mais aussi pour le plaisir de faire découvrir les mots…

Nos LALELA s’adressent à tout le monde, aux adultes, aux enfants. Mais aussi à un public plus isolé (les personnes âgées à la maison ou en institution) ou en situation précaire.

LALELA est une initiative privée menée en collaboration avec la Maison du Conte et de la Littérature du Brabant wallon.  (Voir p. 3)

 

·      Elfes, lutins, farfadets. Les physiciens appellent ainsi des phénomènes électro-magnétiques observés lors des orages.  Brèves et inoffensives, elles ne sont pas observables à l’œil nu.

 

·     Statut d’artiste et accord de gouvernement. Le gouvernement examinera, en concertation avec le secteur et les partenaires sociaux comment poursuivre la réforme du statut social des artistes.  Le Gouvernement formulera des propositions précises objectives et justes pour les artistes actuels et en devenir qui valorisent l’ensemble des étapes du travail de création, de répétition à la représentation, publication et vente.  Le 14 juillet, une conférence interministérielle de la culture (CIM) a institué un groupe de travail « artiste » don t l’ordre du jour incluait la réforme structurelle du statut d’artiste.  La création d’un véritable statut d’artiste doit rester dans le giron du ministre de l’emploi fédéral s’appuyant sur la commission artiste et l’administration compétente.  Donc SPF Emploi et SPF Sécurité sociale.  La définition de travailleur  du secteur artistique sera axée sur l’activité de création, incluant son enseignement ainsi que l’animation socio-culturelle autour de la création..  Exclues les fonctions de production et de diffusion.

? Il y n’y a finalement rien de plus tragique que de posséder un talent et de ne pas pouvoir le mettre en pratique. Jan-Ole Gerster

.Message important à nos amis conteurs et organisateurs de spectacle

 

·      Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la publication,

·      un mois plus tôt pour les formations,

·      complètes et lisibles,

·      par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg.  Tel : 04/367.27.06.

·      ou par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com                                         

·    Ne comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos infos.

 

Idéalement, vos informations comportent:

organisateur,                           titre,                        genre d'activité,                       artiste(s),

date et heure,                           lieu,                        prix,                                       public cible,                       coordonnées pour infos et réservations,                           max. deux lignes de commentaire

N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp.

C'est vous qui nous envoyez vos informations.

Veuillez ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches, l'exploration.

Merci d'épargner le travail bénévole de toute l’équipe

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Spectacles

 

Voir aussi Contes de Noël et Nouvel-An, avec un goût de renouveau. Voir p. 1.

 

Maison du Conte et de la Littérature du Brabant Wallon                                                              Initiative privée

 

Lalela, conte par téléphone par des artistes de la parole

 

quand ? quand vous voulez                                                                où ? chez vous

combien ? gratuit                                                                                pour qui ? pour tous

infos, inscription : www.lalela.art

Signifie « écouter » en zoulou, c’est tendre l’oreille pour entendre, redonner du sens et du lien entre celui qui dit et celui qui écoute. C’est une voix et vous à l’autre bout du fil.  Voir p.3 et 6.

 

Formation – atelier

 

 

Fédération de Conteurs professionnels de Belgique

 

Formation à la production // "Tips and tricks" par AdLib Diffusion

 

quand ? les jeudis 10 et 17 décembre en matinée                           où ? chez vous en virtuel via zoom

combien ? gratuit pour les membres en ordre de cotisation            pour qui ? 10 participants

Inscription : federationdesconteurs@gmail.com

En vue de la prochaine session de remise de dossier pour l'introduction d'un dossier de demande d'aide au projet conte.

Si la demande est supérieure à ce nombre et sous réserve nous envisageons une deuxième session de formation.

 

Veillées – Scènes ouvertes

 

 

v Pas de Veillée - scène ouverte de la Maison du Conte de Liège le 7 décembre.  Voir p. 1.

 

Pour s’informer :  

 

Les Zapéro-contes Charleroi  au 0470706299. racontancecarolo@gmail.com

Contes du dixième jour. au 0489 933 548

L’équipe Cosquin

             


Emmanuel Cosquin est né à Vitry-le-François (France) en 1841 et mort 1919.  Il est un des plus important collecteur de contes en France.  Il n’a pas travaillé seul et dans la préface de son ouvrage princeps, il rend hommage à ses collaboratrices, sa sœur et une vieille servante de son oncle « sans lesquelles ce travail n’aurait été ni entrepris ni achevé. »  Ce qui justifie notre titre.

            Il semble connaître tous les recueils occidentaux et orientaux parus à son époque.

            Emmanuel Cosquin n’a jamais quitté Vitry-le-François.  Il faisait de fréquents et longs voyages à Paris.  Il est d’abord journaliste et publie des études très documentées.  A partir de 1902, il se consacre uniquement aux contes.  Il publie dans plusieurs revues puis sort un livre en deux volumes en 1887 chez Vieweg à Paris.

            L’originalité de cette collecte est que tous les contes proviennent de Montiers-sur-Saulx, dans le département de la Meuse.  « La collecte est faite par mes sœurs et moi.    Nous devons la plus grande partie de notre collection au zèle intelligent et à la mémoire prodigieuse d’une jeune fille morte aujourd’hui qui s’est chargée de rechercher par tout le village les contes des veillées, et nous les a transmis avec une rigoureuse fidélité. »

            Il a banni tout développement, tout enjolivement et s’attache avant tout à la simplicité des textes.  Son livre a été abondamment commenté par ses contemporains.

            Pour Cosquin, les contes occidentaux proviennent tous des Indes qui possède depuis de nombreux siècles une littérature écrite compilant des récits.  Qu’on adhère ou non à sa théorie, « Contes, d’Emmanuel Cosquin, édition établie par Nicole Belmont, Editions Philippe Picquier, 2003. 749 pages » est une mine de contes de toutes les régions et toutes les civilisations du monde.  Sans oublier des réflexions générales d’Emmanuel Cosquin et de Nicole Belmont sur plusieurs aspects des contes et de leur oralité.

            Je regrette que cette réédition ne cite pas par leur nom, les sœurs d’Emmanuel Cosquin et la servante.  J’imagine qu’une recherche dans les archives de l’Etat-Civil aurait permis de les retrouver.  Pourquoi même ne pas leur faire précéder le nom d’Emmanuel, ce qui correspondrait à la chronologie du travail.  C’est évidemment Emmanuel qui a fait tout le travail de comparaison, qui a vraisemblablement assuré tout le travail d’édition.  Il n’en reste pas moins que ses sœurs et la servante sont à la base de son travail.


Jean de l’Ours

           


Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne.  La bûcheronne va porter la soupe à son mari.  Un ours se jette sur elle et l’emporte dans son antre.  La femme enceinte accouche d’un fils moitié ours moitié homme : Jean de l’ours.

            L’ours prend soin de la mère et de l’enfant.  Quand l’enfant a 4 ans, sa mère lui demande de lever la pierre qui ferme la caverne où ils sont enfermé.  L’enfant n’est pas assez fort.

            A 7 ans, l’enfant lève la pierre.  Mère et enfant s’enfuient.  Arrivent à la maison du bûcheron.

- « Ouvre, c’est moi ta femme.  J’ai été enlevée par un ours et voici l’enfant que je portais alors. »

            L’enfant est envoyé à l’école.  Il est très méchant et très fort.  Il brutalise ses condisciples et le maître.  Il est renvoyé.

            A 15 ans, il entre en apprentissage chez un forgeron, puis un deuxième.  Auprès du troisième, il devient habile.  Il demande de se faire une canne.

- « Prends ce qu’il te faut. »  Jean se fait une canne de 500 livres.  Il part.

            En chemin, il rencontre Jean de la Meule qui joue au palet avec une meule de moulin.

- « Veux-tu venir avec moi ? »

- « Volontiers. »

Plus loin, il rencontre un jeune homme qui soutient une montagne. 

- « Appuie-Montagne, veux-tu venir avec moi ?  Tu es plus fort que moi. »

Dans un bois, ils rencontrent un homme qui tord un chêne pour lier ses fagots.

- « Tord-Chêne, veux-tu venir avec moi ? »

            Les trois compagnons marchent deux jours et deux nuits, arrivent devant un beau château.  Ils entrent, trouvent une table magnifiquement servie.  Mangent de bon appétit.  Ils tirent au sort pour savoir qui resterait au château pendant que les deux autres iraient à la chasse.  Celui qui reste doit sonner une cloche pour prévenir que le dîner est prêt.

            Jean de la Meule reste le premier au logis.  Il trempe la soupe.  Un géant entre.

- « Que fais-tu ici, drôle ? », terrasse Jean de la Meule qui n’a pas la force de sonner la cloche.  Les compagnons trouvent le temps long et rentrent.

- « J’ai été un peu malade, la fumée de la cuisine m’a incommodé. »

            Le lendemain, Appuie-Montagne reste au château.  Le géant le terrasse.  Les autres finissent par revenir.

- « La cuisine me rend malade. »

            Le lendemain, Jean de l’Ours reste au château.  avec sa canne, il fend le géant en deux.

            Jean de l’Ours visite le château.  Un endroit sonne creux.  Il découvre un grand trou.  On fait descendre Jean de l’Ours avec une corde et un clochette.

- « Quand je sonnerai, vous me remonterez. »  Pendant la descente, il entend des hurlements épouvantables.  Il se fait remonter.  Idem pour Appuie-Montagne et Jean de la Meule.

            Jean de l’Ours descend avec sa canne.  Il arrive en bas et voit une fée.

- « Tu n’as pas peur du géant ? »

- « Je l’ai tué. »

- « Tu as bien fait.  Dans ce château, il y a onze diables dans une chambre, douze dans une autre.  Dans une autre trois belles princesses qui sont sœurs.

            Jean de l’Ours entre dans ce château d’en-bas, très beau, de magnifiques jardins, des prairies fleuries.

A la première chambre, Jean de l’Ours fracasse la grille avec sa canne, tue les diables.  Idem deuxième chambre.  Il arrive à la chambre des princesses.  La plus jeune lui offre une petite boule ornée de perles, de diamants et d’émeraudes.  Jean de l’Ours vient avec elle au puits, fait remonter la princesse.  Jean de la Meule la prend pour lui.  Idem pour la deuxième princesse, Appuie-Montagne la prend pour lui.  Idem pour la troisième princesse. Tord-Chêne la prend pour lui.  Jean de l’Ours demande à remonter.  Ses compagnons coupent la corde.  La fée apparait.

- « Si tu veux sortir d’ici, prends ce sentier qui conduit au château d’en-haut.  Ne regarde pas la petite lumière derrière toi ; la lumière s’éteindrait et tu ne verrais plus ton chemin.  Jean de l’Ours fait comme elle a dit.

            Il arrive en haut, voit ses compagnons prêts à partir avec les princesses.

- « Hors d’ici, coquins ou je vous tue.  C’est moi qui ai vaincu le géant, je suis maître ici. »  Les princesses auraient voulu l’emmener chez le roi leur père mais il ne veut pas.

- « Peut-être que je passerai un jour par votre pays.  J’irai alors vous voir.  Donnez-moi les boules »

            Jean de l’Ours arrive au pays des princesses.  Il entre comme compagnon chez un forgeron.  Le roi  fait appeler le forgeron.

- « Fais-moi trois petites boules dont voici le modèle.  Je te donnerai un million pour ta peine.  Si les boules ne sont pas prêtes dans le temps, tu mourras. »

            Le temps approche, Jean n’a pas travaillé aux boules.  Son maître s’en inquiète.  Il va à la cave.  Jean de l’Ours sort les boules de sa poche, les donne au forgeron qui les porte au roi.

- « Sont-elles comme vous vouliez ? »

- « Elles sont encore plus belles. »  Le roi paie le forgeron, va montrer les boules à ses filles.

- « Ce sont les boules que nous avons données au jeune homme qui nous a délivrées. »

Le roi fait chercher Jean de l’Ours.  Il le remercie et lui dit de choisir pour femme celle de ses filles qui lui  plaît le mieux.  Jean de l’Ours prend la plus jeune, qui est la plus belle.  Les noces durent trois mois.

            Les compagnons de Jean de l’Ours sont brûlés dans un cent de fagots.

 

Suivent 23 pages de « remarques ».  Cosquin cite de nombreuses occurrences de ce conte, à la fois l’histoires et les éléments qui la composent.

Dans les « motifs », je relève : l’ours, la canne, les trois compagnons. 

A propos de l’ours, je cite un commentaire trouvé sur Internet : » Dans quelques versions la femme est enlevée enceinte ou avec son enfant, l’ours n’est plus alors que le père nourricier du héros ; mais il est évident que ce sont là des altérations du thème primitif. Il y a du rationalisme partout, même dans le peuple, et ce sont sans doute des conteurs qui ne croyaient plus à la possibilité d’union entre les hommes et les animaux qui ont ainsi modifié le thème traditionnel »

(Paul Delarue )

Pourtant si l’ours est le père de Jean de l’Ours, cela justifie sa force extraordinaire et son nom.

L’ours père de l’enfant est présent dans un grand nombre de contes. Cosquin cite : un conte catalan, un conte hanovrien, un conte italien, un conte picard, un conte du Grand-Duché d’Oldenbourg, un conte serbe.  Dans un conte russe, « Medviedko – Jean fils de l’Ours »  le héros est le fils d’un ours et d’une femme enlevée.  Il est homme de la tête à la ceinture, ours de la ceinture aux pieds.  Sur l’illustration ci-dessus, sont humains son visage et ses mains.

Si nous avançons dans le temps, dans le Trésor des Contes d’Henri Pourrat( Tome 2 livre X, p 797)  Jean de l’Ourse est donc enlevé par une Ourse qui emmène l’enfant au plus profond des bois et le soigne bien.  La suite est quasi pareille à la version de Cosquin.

Plus près de nous, « Le fils de l’Ours », la BD de Jean-Claude Servais.

 

Le rapt de la femme par un ours demeure un thème universel. Il n’est pas étonnant de le retrouver dans la littérature, soit dérivant d’une des versions du conte, soit variation purement littéraire. En 1868, Prosper Mérimée publie Lokis[, une nouvelle racontant le mariage d’un mystérieux comte, qui apparaît être né à la suite du viol de sa mère, et vraisemblablement par un ours, ces éléments étant progressivement révélés, jusqu’à l’épilogue où les instincts bestiaux du personnage reprennent le dessus. Cette nouvelle est écrite à la suite d'un voyage de Mérimée en Lituanie et dans les pays baltes où le conte avait cours.

Dans la littérature contemporaine, plusieurs romans évoquent ce personnage, notamment Lucie au long cours d'Alina Reyes en 1990 et La femme et l’ours de Philippe Jaenada en 2011,Joy Sorman, dans La Peau de l’Ours paru en août 2014, raconte l’histoire d’un être hybride né de l’accouplement d’un ours et d’une femme, dans les exactes conditions initiales du conte.

Marcel Schneider a repris le thème dans sa nouvelle intitulée Le Roi Ourson et ses Rougeoyants.

Est également présent dans le folklore pyrénéen, lors du Carnaval, le rapt d’une femme par un homme déguisé en ours.

 

Même si les contes sont « merveilleux », ils ne reposent pas sur rien.  On peut se demander s’il y aurait un début de vérité dans ces croyances.  Un enfant recueilli par une ourse dont les enfants sont morts, pourquoi pas.   Une femme enlevée par un ours qui lui impose des rapports sexuels, pas tout à fait incroyable.  Mais qu’elle soit fécondée ? Pour nos ancêtres qui ne voyaient pas ou peu de frontière imperméable entre les animaux et les hommes, soit.  Mais pour nous ?

Un début d’explication : l’hypertrichose ? L’hypertrichose est le symptôme d'un dérèglement hormonal qui se manifeste, chez l'homme ou la femme, par une pilosité envahissante sur une partie du corps ou sa totalité. Le terme est issu du grec hyper : « avec excès », et thrix, trikhos : « poils ».

 

La canne est citée dans plusieurs contes pour illustrer la force d’un personnage.

 

Les trois compagnons et leur force sont cités dans énormément de contes.  Un souvenir personnel : un ami m’a conté un conte de ce type, qu’il présentait comme patrimoine original de sa famille tournaisienne.  Je ne l’ai pas convaincu qu’il s’agissait d’une variante d’un conte répandu.

 

Le conte Jean de l’Ours de Cosquin a fait l’objet d’une publication circonstanciée dans les Mensuels d’octobre et novembre 2009.

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L’ours et les deux amis

 

Deux amis, Arsène et Bernard, cheminent et bavardent. "Toutes sortes de choses peuvent arriver en chemin. Promettons-nous mutuellement de nous prêter assistance si un péril survient." Ils donnent leur parole et abordent la forêt, lieu de tous les dangers.

Un ours sort d'un buisson, se dirige droit vers eux.

Les deux amis prennent leurs jambes à leur cou. Arsène courait plus vite que Bernard. - "Attends-moi !" Mais Arsène n'en court que plus vite. Il se réfugie dans un arbre. De là, il voit ce qui arrive à son ami. Bernard est talonné par I'ours. Il se laisse tomber à terre, mort de peur. L'ours s'approche de lui, le flaire, le retourne. L'ours trouve que I'homme sent mauvais, I'abandonne, rentre dans la forêt.

Bernard se relève, Arsène descend de I'arbre.

- "Je me réjouis de ce que fu t'en sois tiré. Mais que t’a dit I'ours ?"

– « Il m'a dit: je dévorerai celui qui mange son gâteau tout seul." Arsène n'avait pas eu I'intention de partager son gâteau au pavot mais dans ces circonstances ... -

- "Je crois que c'est le moment de manger un morceau de gâteau." Les deux amis mangent de bon appétit.

D'après Ce que I'ours chuchota à I'oreille du garçon, in Contes du Moyen Age, légendes et contes, de Griind, 1996.


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Un conte d’astuce pour nous requinquer

 

L'homme au pois - Conte Lorrain

 


Lorsque meurt le fermier de mon village, ses trois fils se partagent son bien.

« Moi, je prends le moulin, dit Colas, qui était l’aîné.
- Moi, dit Colin qui était le second, je prends la maison et le verger qui est autour.
- Moi, dit Colinet qui est le plus jeune et n’a pas beaucoup d’esprit, je prendrai ce que vous me donnerez.
- Que pourrions-nous te donner ? dit Colas qui a très mauvais cœur. Un lit, une horloge, une table t’embarrasseraient, puisque tu n’as pas de maison pour les loger. Ce que nous te donnerons, il faut que tu l’emportes sur ton dos.
- C’est vrai, dit Colinet.
- Donc, dit Colin, ce que nous pourrons trouver de plus petit est ce qui te conviendra le mieux.
- C’est encore vrai, » dit Colinet.

Ils cherchent dans la maison ce qu’il y a de plus petit ; est un vieux pois chiche, tout racorni et tout sec.

« Cela, dit Colas, ne sera pas lourd à porter, ni encombrant : c’est donc ce qui te convient le mieux. »

Colinet est habitué à croire tout ce que ses frères lui disent. Il les remercie poliment, prend son pois et s’en va.

Il marche tout le jour, allant droit devant lui. Le soir venu, il entre dans une petite maison : près du foyer, une femme taille la soupe.

- « Madame, pouvez-vous nous loger, moi et mon pois ? »
- « Nous logerons bien votre pois : mais vous, nous ne vous logerons pas. »
- « Logez toujours mon pois, dit Colinet ; pour moi, j’irai ailleurs. »

La femme prend le pois et le pose sur le dressoir. Une poule, saute sur le dressoir et avale le pois.

Le lendemain matin, voici Colinet qui revient :

« Madame, rendez-moi mon pois.
- « Ah ! votre pois ? J’en suis fâchée, une poule a sauté sur le dressoir et l’a mangé. »
- « Madame, madame, donnez-moi la poule à la place de mon pois ; sinon j’irai trouver le juge et je vous ferai un procès. »

L’obstination de ce grand nigaud parait si drôle à la bonne femme, qu’elle ne peut s’empêcher d’éclater de rire, et, elle se trouve sans armes contre les prétentions de Colinet. Comment se fâcher quand, de si bon cœur, on vient de rire ?

Colin et, la regardant, rit aussi et répète :

- « Donnez-moi la poule, madame ; madame, donnez-moi la poule…
- « Allons, dit la bonne femme, prenez-la, mon garçon : qu’elle vous porte bonheur, c’est ce que je vous souhaite. »

Colinet remercie poliment la bonne femme, prend la poule et s’en va.

Le soir venu, il entre dans une ferme et demande :

- « Pouvez-vous nous loger, moi et ma poule ?
- « Nous logerons bien votre poule : mais vous, nous ne vous logerons pas. »
- « Logez toujours ma poule, dit Colinet ; moi, j’irai ailleurs. »

Il laisse sa poule et s’en va.

La fermière loge la poule dans l’étable; un gros porc se couche sur elle et l’écrase.

Le lendemain matin, voici Colinet qui revient :

- « Je viens reprendre ma poule. »
- « Ah ! votre poule, j’en suis fâchée, pauvre garçon : un de nos porcs s’est couché dessus et l’a écrasée. »
- « Madame, madame, donnez-moi le porc à la place de la poule ; sinon j’irai trouver le juge et je vous ferai un procès. »
- « En vérité, dit la fermière, ce garçon est d’une niaiserie qui dépasse tout. A-t-on jamais vu demander un porc pour une poule ? »

Amusée, elle appelle son mari. Son fils vient à son tour, puis le valet de ferme, puis la servante, puis les garçons et jusqu’au petit pastoureau gardeur de chèvres. Tous rient, regardant avec curiosité ce grand dadais qui fait preuve d’un tel aplomb.

Heureusement pour Colinet, le fermier vient de conclure un excellent marché qui le met en belle humeur.

- « Allons, dit-il, prends le porc, mon pauvre garçon : tu nous a donné la comédie, c’est justice que tu sois payé. Puisse ce porc être le commencement de ta fortune ! »

Colinet remercie poliment, prend le porc, et s’en va.

Le soir venu, il entre dans une autre ferme .

- « Bonne gens, dit-il, pourriez-vous nous loger, moi et mon porc ?
- « Nous logerons bien votre porc : mais vous, nous ne vous logerons pas. »

« Logez toujours mon porc, dit-il; moi j’irai ailleurs. » Et il s’en va.

« Maman, dit la fille de la fermière, cette bête doit avoir faim et soif ; pour commencer, je vais la mener boire au ruisseau. »

Elle mène le porc au ruisseau. Le porc glisse, tombe dans le ruisseau et se noie.

Le lendemain matin, Colinet arrive redemander son porc.

- « Ah ! votre porc, mon pauvre garçon ! excusez-nous : notre fille l’a mené boire au ruisseau, il a glissé, il est tombé dans l’eau et s’est noyé. »
- « Madame, madame, donnez-moi votre fille à la place du porc, sinon j’irai trouver le juge et je vous ferai un procès. »

- « Y pensez-vous ? Notre fille à la place de votre porc ? La comparaison nous honore, en vérité ! »
- « Donnez-moi votre fille, madame ; madame, donnez-moi votre fille, sinon j’irai trouver le juge et je vous ferais un procès. »

Il prend un escabeau et s’assied dessus, bien décidé à ne pas s’en aller. Il est encore là quand, à midi, le fermier rentre pour manger la soupe.

- « Diable, diable ! dit le fermier en se grattant l’oreille ; nous voici, ma femme, fort ennuyés. »

Car ce fermier a horreur des procès.

Leur fille s’approche d’eux.

- « Ce garçon n’a pas tort, dit-elle ; pour avoir noyé sa bête je lui dois une réparation. S’il n’y a pas d’autre moyen d’éviter le procès, donnez-le-moi pour mari, mes chers parents. Je l’épouserai sans peine, et même avec plaisir, car il est gentil. »
- « Gentil, peut-être, dit la fermière ; mais il ne me paraît pas fort avisé. »
- « On peut faire un bon mari, ma mère, tout en n’étant pas fort avisé, ne le croyez-vous pas ? »
- « Elle raisonne juste, dit le fermier. Mieux vaut une noce qu’une mauvaise affaire ; mieux vaut un violoneux que les gendarmes. Va chercher le garçon. »

Tant et si bien que Colinet épousa la jeune fille et vécut très heureux avec elle et ses parents, sans jamais manquer de rien.

 

D’après le conte recueilli par Alfred Jeanroy (1859-1954)  Un naïf qui cache bien son jeu !

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