jeudi 1 juillet 2021

Mensuel juillet 2021 – N°343

 Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,

les conteurs et les raconteurs.

juillet  2021 – N°343

 

P 912122 Bureau de dépôt LIEGE 1–4000  

Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg

 

Au sommaire, ce mois-ci:

- Un mois, des …

- Nouvelles du monde du conte, ….

- Spectacles – Formation – Emissions

- Festival de Chiny

- 1 article – 5 contes 

 

 

Maison du Conte et de la Parole de Liège                                                                              Chiny cité des Contes

 

- le 10 juillet à 11h, 14h, 16h, 19h, Potée de contes à la liégeoise par les conteurs Maison et leurs amis. gratuit.

 

- le 11 juillet à 16h30, Balade contée par les conteurs Maison. 7,50€.

 

infos : 0497/61.51.05 ; 0476/653.78.

Contes tout en décontraction et convivialité.  Moment complice agrémenté de musique.  Voir p. 5.

  

Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

Veillée contée sous l’arbre à palabres

 

quand ? le 7 août à 19h30                                      où ? Parc de Colonster, Liège


UN MOIS, DES CONTES A LA BIBLIOTHEQUE DE FLORENVILLE

Chaque mois de cette année 2021, nous vous proposerons une sélection de 4 ouvrages.

 


JUILLET : HENRI GOUGAUD A L’HONNEUR

 

RECUEILS :

ü  Le livre des amours : contes de l’envie d’elle et du désir de lui. Henri Gougaud. Paris, Seuil, 1996. Ces multiples contes venus des cinq continents sont autant de poèmes d’un érotisme grâcieux où l’on côtoie un maître de la Création indulgent aux plaisirs du sexe, et des humains émerveillés par la découverte de ces félicités cachées.

 

ü  Le livre des chemins. Contes de bon conseil pour questions secrètes, Henri Gougaud. Paris, Albin Michel, 2009. Ce recueil de contes plein de perles de sagesse propose aussi un petit exercice de bibliomancie. Un compagnon de tous les jours !

 

 ALBUM :

ü   Les plus belles légendes de sorcières, Henri Gougaud, Ré et Philippe Soupault. Paris, Père Castor Flammarion, 1998. Des contes chinois, russes et islandais qui mettent en scène des sorcières.

 

CD :

ü  Murmure des contes, Henri Gougaud, Bruno de La Salle, Isabelle Sauvage. Paris, Desclée de Brouwer, 2002. 2 grands conteurs dialoguent et évoquent leur itinéraire et leur lutte pour redonner à l’art du conte toute sa valeur. Des contes,  des devinettes, des proverbes.. et un CD audio

 

Infos :  Bibliothèque : rue de l’Eglise, 13 – 6820 Florenville.  061/ 32 03 40

 - www.bibliotheque-florenville.be bibliotheque.locale.florenville@province.luxembourg.be

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Nouvelles du monde du conte, des arts vivants, de la politique, des projets…

 


En 2021, le festival interculturel du Conte de Chiny se réinvente et se met en marche ! Notez donc bien dans vos agendas les 10 et 11 juillet car on vous réserve un programme magique et déroutant !

Vous pourrez ainsi écouter conteuses et conteurs au fil de balades bucoliques et dans des endroits insolites de notre beau village de Chiny et ailleurs…  Voir p. 5.

Feed the culture est une initiative de Pauline Duclaud-Lacoste pour distribuer de la nourriture aux travailleurs précarisés de la culture, surtout des arts vivants. A Forest, cette distribution a lieu une fois par semaine.  Elle nourrit environ 280 personnes.  « Feed the culture », on le fait pour aider les artistes.  On le fait aussi pour qu’il y ait encore des créations à la fin de cette crise, pour que les artistes ne lâchent pas. »  D’autres initiatives de ce genre existent.

 

Culture et patrimoine. Entreprises et mécénat privé font bon ménage.  L’asbl Prométhéa a financé des projets à Bruxelles, mêlant culture et patrimoine.  Parmi ceux-ci, un pourrait intéresser les conteurs.  Le « Microb’ » a réalisé une scène mobile de plein air composée de planches colorées d’une dizaine de mètres de diamètre sur laquelle peuvent se produire toutes les formes de productions artistiques (danse, musique, cirque conte, théâtre).  Cette scène mobile devrait être installée dans un endroit public à déterminer.  A suivre.

 

J'ai le plaisir de vous annoncer la naissance du Festival « Ô tour des Contes ». Il se tiendra du vendredi 18 au dimanche 20 juin à l’Abbaye de Forest. Le festival « Ô tour des Contes » est une initiative de Source Plurielle asbl et  a pour thème la transmission et l’accès durable à la culture. Il est organisé dans le cadre d’un partenariat entre Source Plurielle asbl, Action et Recherche Culturelles et Association Image Martiniques, sous ma direction artistique.

J'espère vivement que vous pourrez venir célébrer avec nous cette nouvelle aventure dans le magnifique cadre de l'Abbaye de Forest.

Vous pouvez d’ores et déjà consulter la programmation du festival sur le site Web www.otourdescontes.be .

Je serais heureux de vous compter parmi nous afin de donner le souffle de départ à cette première édition du festival « Ô tour des Contes » !  Au plaisir, Apollinaire

Trop tard pour assister au Festival en juin.  A temps pour s’intéresser à cette initiative et la mettre dans notre agenda.  Nous nous et vous tiendrons au courant.  En attendant, félicitation à Apollinaire pour cette belle initiative.

 

Le Cirm, Covid Infrastructure Risk Model, organisé par la Fédération Wallonie-Bruxelles, joue un rôle fondamental dans la réouverture des lieux culturels.  Un dossier de 25 pages détaille les prescriptions.

 

Culture.be, portail pour les citoyens et le secteur culturel.  Appels à projets et subventions, actualités culturelles, offres d’emploi.  www.culture.be

 

Quartiers Libres, c’est du rire en famille, une escale au pied de son immeuble, de l’évasion dans le parc d’à-côté, une croisière terrestre au cœur de son quartier.  Ces festivités joyeuses et culturelles, entièrement gratuites, vous seront proposées tout cet été par la Ville de Charleroi et l’Eden.  Vous y retrouverez une quantité d’activités pour passer un bon moment en bas de chez vous, avec vos proches, vos amis et vos voisins.  Cet été, pas besoin de voyager pour se changer les idées !

Retrouvez la Maison du Conte de Charleroi le 04 juillet au Parc Bivort à Jumet, le 11 juillet à la Cité Yernaux à Montignies-sur-Sambre.  Voir p. 4.

 

3.000€.  Le Forem donne aux artistes de la région Wallonne un incitant de 3000€  défiscalisés sur remise d’un dossier.  Voici le lien pour les infos : https://www.leforem.be/citoyens/aides-financieres-incitant-artistes.html . Ces 3.000€seront donnés aux 5000 premiers qui rempliront le dossier par ordre chronologique.

Bonjour la solidarité ! Ria Carbonez, Anne Borlée.

 

Ils ont souffert. La peste a sévi en Chine au XIIe siècle.  Audience de l’empereur :

- « Que ceux qui ont quelque chose à dire sortent des rangs et fassent leur rapport. … »

Deux conseillers sortent des rangs : « Actuellement, les épidémies font rage dans la capitale ; le nombre de victimes parmi les troupes, parmi la population, est immense.  Nous supplions humblement Votre Majesté de pardonner avec magnanimité à tous les criminels et délinquants, d’alléger leur châtiment et de réduire les impôts, et de faire les prières et les sacrifices propitiatoires pour secourir toutes Ses populations. »

A l’audition de cette requête, le Fils du Ciel donna immédiatement l’ordre à l’académie de la Forêt des Pinceaux de préparer d’urgence le texte d’un édit impérial …. 

Appel est fait à un sage, le Maître Céleste.  Celui-ci distribue à tout le monde des amulettes contre les pestilences, maintenant l’épidémie a complètement disparu et les populations sont sauves.  Au bord de l’eau de Shi Ni-an, Editions Gallimard, 1997. Roman chinois du XIVe siècle, écrit sur base de récits populaires des conteurs.

 

Codéco 16 juillet levée des dernières restrictions ?

 

Formation courte en Août organisée par Racontance et animée par Dominique Brynaert.

Conter, c’est ressentir d’abord une envie de partage. Avec des amis ou des inconnus.  C’est encore partir à la recherche de soi-même, pour se découvrir, pour trouver sa parole. C’est surtout trouver du plaisir à raconter une histoire qui nous touche et qui touche ceux qui nous écoutent.

Racontance organise une formation de trois jours pour vous permettre d'apprendre à conter. Nos formations ne sont pas des formatages. On vient au conte avec ce que l’on est et puis on se rend disponible à de multiples possibles. Plaisir, humour et bienveillance sont les maîtres-mots de cette aventure que nous vous proposons au cœur de l’été.

Quand : Les 14-15 et 16 août à 1030 Bruxelles. De 9h30 à 17h.  PAF : 120 euros

Inscription via le site de Racontance : https://www.racontance.be/formation_conte.html

N'hésitez pas à en parler autour de vous

 

Message important à nos amis conteurs et organisateurs de spectacle

 

·      Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la publication,

·      un mois plus tôt pour les formations,

·      complètes et lisibles,

·      par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg.  Tel : 04/367.27.06.

·      ou par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com                                         

·    Ne comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos infos.

 

Idéalement, vos informations comportent:

organisateur,                           titre,                        genre d'activité,                       artiste(s),

date et heure,                          lieu,                        prix,                                       public cible,                       coordonnées pour infos et réservations,                         max. deux lignes de commentaire

N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp.

C'est vous qui nous envoyez vos informations.

Veuillez ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches, l'exploration.

         Merci d'épargner notre travail bénévole

Spectacles – Balades – Emissions - Exposition

 

 

Conte en balade

Balades contées dans les parcs de Bruxelles

 

- le 4 juillet à 15h, par Alice Beaufort et Nathalie de Pierpont, au Parc du Scheutbos,

      RDV croisement entre rue du Scheutbos et boulevard Mettewie, 1080 Molenbeek-Saint-Jean.

 

- le 11 juillet à 15h, par Joe Baele et Véronique de Miomandre, Abbaye de la Cambre.

      RDV sous les arcades devant la guinguette, 1050 Ixelles.  Bilingue.

 

- le 18 juillet à 15h, par Muriel Durant , Geneviève Thulliez et Christian Pourtois au Parc Tournay-Solvay

      RDV grille côté gare, 199, chaussée de la Hulpe, 1170 Watermael-Boisfort

 

- le 25 juillet à 15h, par Sophie Clerfayt et Marie-Rose Meysman au bois du Laerbeek.

      RDV devant le chalet, 145, avenue  du Laerbeek, 1090 Jette.  Terrain accidenté

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combien ? prix libre                                               pour qui ? à partir de 10 ans

infos, réservation indispensable : 0497/78.20.75 ; info@conteenbalade.be

Merci de venir avec votre propre matériel, tabouret, parapluie, coussin, … .  Accessibles aux PMR accompagnés.

 

Maison du Conte de Charleroi

 

- le 4 juillet, Quartiers libres le 04 juillet au Parc Bivort à Jumet,

 

- le 11 juillet Quartiers libres à la Cité Yernaux à Montignies-sur-Sambre.  Voir p.

 

- le 11 juillet à 15h, Loverval à travers les bois par Pascale Baeyens. TT public à partir de 6 ans.  5€ adulte

      RV Plaine du Try d’Hies.  Infos, inscription obligatoire : 071.50.11.64

Entre contes et paysages, réel et imaginaire. Organisation Centre culturel de Gerpinnes.

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infos : 0472/59.14.09 : maisonducontecharleroi@gmail.com  www.contecharleroi.be  Aussi sur Facebook !

 

Bibliothèque Publique de Florenville, asbl

 

- Pendant l’été, exposition sur les frères Grimm

 

- les 7 juillet et 11 août, de 10h à 12h, atelier autour de l’univers des contes pour les 4 à 12 ans

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où ? Bibliothèque publique de Florenville, 13, rue de l’Eglise, 6820 Florenville

infos, réservations : 061/32 03 40 ; bibliotheque.locale.florenville@province.luxembourg.be 

              barbaraholt07@hotmail.com

? Pour moi, le sens est  ce que les spectateurs imaginent.  Céline Sciamma

Chiny cité des contes

Festival interculturel du Conte de Chiny « En marche

samedi 10 juillet

 

11h00, Potée de contes à la liégeoise par la Maison du Conte de Liège. Sous la tonnelle. gratuit

 

13h00, Inauguration officielle à Chiny.  Gratuit.

 

13h30, Gym Tonic par Aline Fernande. Chiny. Gratuit

 

14h00, Potée de contes à la liégeoise par la Maison du Conte de Liège. Sous la tonnelle. gratuit

 

14h00, Vélo Kamishibai par la Maison du Conte et de la Littérature du Brab.Wallon. Chiny. gratuit.

 

14h00, Contes d’amour et de mort par Sylvie et Caroline.  Jamoigne. 7,50€

 

16h00, Balade historico contée par Jacky Druaux et Christian Schaubroeck. Chiny. 7,50€

                                           

16h00, Balade contée par Isabelle Prévost, Geneviève Thullier. Rocher du Hat. 7,50€

 

16h00, Potée de contes à la liégeoise par la Maison du Conte de Liège. Sous la tonnelle. gratuit.              

 

16h00, Vélo Kamishibai par la Maison du Conte et de la Littérature du Brab.Wallon. Chiny. gratuit

 

16h30, Histoire de place, place aux histoires par Anne Laroche, cour des contes. 5€ enfant.                             

 

17h00, Histoires à la fenêtre par les Dimanches du Conte. Chiny. 7,50€

 

18h00, Les histoires d’amour finissent mal …  par Italia Gaeta et Gilles Ghéraille. Chiny. 7,50€

 

19h00, Vélo Kamishibai par la Maison du Conte et de la Littérature du Brab.Wallon. Chiny. gratuit

 

19h00, Potée de contes à la liégeoise par la Maison du Conte de Liège. Sous la tonnelle. gratuit

 

20h00, Concert surprise. Chiny. 7,50€

 

21h15, Veillée contée autour du feu, Chiny.

 

dimanche 11 juillet         

 

14h00, Balade contée par Isabelle Prévost. Chassepierre. 7,50€

                                                                                        

14h00, Antre(s) balade contée par  Julie Boitte. Chiny. 7,50€

                             

14h00, Conterie ou menterie par Sylvie Alexandre.  Jamoigne. 7,50€

                             

14h00, Gym Tonic par Aline Fernande. Gratuit.

 

14h00-18h00, Château en voix par Christian Schaubroeck et Benoît Hubert. Herbeumont. (complet)

 

15h00, Tchiva par Anne Borlée et Gilles Kremer. Chiny. 7,50€

                                                                                        

16h00, Les nouvelles de l’arrière-pays par Marie-Rose Meysman. Chiny. 7,50€

                             

16h30, Histoire de place, place aux histoires par Anne Laroche. Cour des contes. 5€ enfants.              

                             

16h30, Balade par la Maison du Conte de Liège. 7,50€

                             

17h00, Histoires à la fenêtre par les Dimanches du Conte. 7,50€

 

18h00, Ritournelle par Christine Andrien. Chiny.   7,50€  

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programme complet sur https://www.conte.be/programme-1

réservation obligatoire sur https://www.conte.be/reservations 

ou sur https://www.billetweb.fr/festival-interculturel-du-conte-de-chiny-en-marche

infos : +32 (0) 61 32 07 56 communication@conte.be

 

 

Maison du Conte et de la Parole de Liège                                                            Chiny cité des Contes

 

- le 10 juillet à 11h, 14h, 16h, 19h, Potée de contes à la liégeoise par les conteurs Maison et leurs amis. gratuit.

 

- le 11 juillet à 16h30, Balade contée par les conteurs Maison. 7,50€.

 

infos : 0497/61.51.05 ; 0476/653.78.

Contes tout en décontraction et convivialité.  Moment complice agrémenté de musique

? …refuser l’écrasement du réel. Leila Simani

 

la Maison du Conte et de la Parole de Liège asbl

 

Veillée contée sous l’arbre à palabres, par Carine Chavanne, M-Cl Desmette,

Roger Janssen,  Gaëtane Windels, Danielle Deliège, Agathe et ….

 

quand ? le 16 juillet à 19h30                           où ? parc du château de Colonster, allée des Erables, 4000

pour qui ? tout public                                      animation : Philippe Noël                          

pour assister : réservation obligatoire reservationmaisonconteliege@gmail.com

infos : 0497/61.51.05 ; 0476/653.78.

Plaisir de conter,  de retrouver le conte, de découvrir ce que les conteurs vont nous présenter, dans une ambiance de musique et de chanson.

 

Scène ouverte de Mons

 

quand ? le 18 juillet à 14h30                                 où ? Jardin suspendu, Mons

combien ? gratuit                                                    infos, inscriptions : +32(0)478/45.52.97 ; 0477-225647

Nous nous adapterons aux décisions du gouvernement.  Possibilités d’interventions à différents endroits, 10 personnes, masques et distances.  S’informer et inscription obligatoire aux numéros ci-dessus

 

Musée de l’Abbaye des Dunes                                                                                Au temps où les animaux parlaient

 

Où est Idesbald et L’histoire de Margarrtha Ghoys

par Julie Boitte

 

quand ? à votre guise                                             où ? Abbaye des Dunes, A.Vervouwelaan, 15, 8670 Coxyde

combien ? de 2 à 7€                                                infos, réservation : www.tenduinen.be/

Smart-balade avec Smartphone et connexion 4G ou écouteurs à travers une des plus majestueuses abbayes du Comté de Flandre, fondée en 1107. De nombreux contes en néerlandais.  2 contes en français.

                                        

 

Formation – Atelier

 

 

Racontance

Formation courte par Dominique Brynaert

 

quand ? Les 14-15 et 16 août à de 9h30 à 17h.                où ? à 1030 Bruxelles

combien ? 120€                                                                 

infos, inscription : https://www.racontance.be/formation_conte.html

Formation de trois jours pour vous permettre d'apprendre à conter. On vient au conte avec ce que l’on est et puis on se rend disponible à de multiples possibles.

  

Jules Lemoine (1867-1927)



Dans la première édition de son livre « Contes populaires du Pays wallon, il signe en second, après Auguste Gittée,  professeur à l’Athénée Royal de Liège.  Lui est instituteur à Marcinelle.  Cette première édition date de 1891.  La couverture est un dessin original en noir et blanc de J. Heylemans. Les Editions du Molynay d’Andenne reprennent l’ouvrage en septembre 2005, sous le nom seul de Jules Lemoine.  La couverture est la reproduction en couleur d’un tableau de Léonard Defrance.  Personnellement, je regrette la couverture originale.  Je suis néanmoins reconnaissante aux éditions du Molynay de m’avoir permis de lire et d’utiliser largement « Contes populaires du Pays wallon ».

La nouvelle édition porte en exergue un hommage à Léontine Delgaudinne (1890-1970), « simple femme du peuple qui, durant les veillées de l’hivers 1957 m’a ouvert la magie des contes ».   Sont également cités des conteurs de notre connaissance : Yvan Couclet, Bernadette Malherbe, Cindy Sneessens.

Dans un avant-propos, Emile Lempereur présente Jules Lemoine, un des premiers folkloristes wallons.  Jules Lemoine a été nommé instituteur à Marcinelle en 1888.  Il avait été en contact avec Auguste Gittée, gantois, qui a publié plusieurs ouvrages sur le folklore flamand.  Sous son égide, Jules Lemoine a fait une récolte scientifique des manifestations de l’âme populaire.  Il commence par publier « Le folklore du Pays wallon ».  Pour lui, la véritable science du folklore consiste à rechercher les origines des vieilles croyances, à les comparer pour le plus grand bien de l’histoire des civilisations.  Il faut aller sur le terrain, interroger patiemment, gagner la confiance, respecter fidèlement ce que la bouche populaire a confié.

Un long pavé se consacre à la naissance du folklore qui se termine par « Le folklore n’est pas que des manifestations du passé ; il se forme sous nos yeux, il naît pour participer à notre vie.  En prendre connaissance, c’est mieux se connaître, tout en se sentant plus solidaire de tous les hommes, ceux d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Auguste Gittée préface l’édition de 1891 pour préciser la provenance des contes et la manière dont ils sont présentés.  Ils ont été recueillis en majeure partie en Hainaut et dans la région de Namur.  Négligence apparente du style, simple traduction des manuscrits wallons pour leur laisser tout leur valeur scientifique.

Ces contes sont donc publiés en français.  Il y subsistent de temps en temps des expressions en patois, avec leur traduction en bas de page.  Personnellement, je regrette que l’auteur ne les ait pas publiés en version bilingue.  D’après ce j’ai pu voir dans les articles précédents, d’autres collecteurs ont aussi abandonné les versions en patois.

Certains mots peuvent paraître trop savants pour être « populaires ».  Seraient-ce des mots d’instituteurs ? Il ne faudrait pas conclure trop vite.  Les gens du peuple parlaient souvent un beau langage et les patois comportent de beaux mots.  Il manie par exemple l’imparfait du subjonctif.

Je trouve aussi des wallonismes, voulus ou inconscients, comment savoir ?  Par exemple, à plusieurs reprises,  le mot « rester » pour « habiter ».  A ce sujet, je vous confie un petit souvenir personnel en page

Auguste Gittée note l’existence de mêmes thèmes dans d’autres parties du pays wallon.  Il aurait pu étendre l’aire de ces thèmes, comme « Jean de Calais ou le mort reconnaissant », « Les trois petits cochons », « La fleur qui chante », …..  Allons-nous regretter ce manque d’originalité ou, au contraire, nous sentir bien dans le monde de nos ancêtres conteurs venus d’un peu partout ?  Sentir notre solidarité.

En cherchant l’originalité de ces contes, je pointerai la simplicité.  Ils sont courts, simples, sans aucune fioriture.  Le réalisme et même l’esprit terre à terre, comme la fin de l’histoire du soldat.

…mais la princesse n’aimait pas son nouveau mari parce qu’il avait des manières trop vulgaires, et s’en plaignait amèrement à son père.

Aussi le Roi propose au soldat de s’en aller et de renoncer à sa fille moyennant une bonne somme d’argent.

Le nouveau marié, qui ne se plaignait pas trop dans sa nouvelle condition, ne se fit pas prier.  Il put emporter avec lui le trésor qu’il avait trouvé et partit, ….

L’originalité des solutions, comme la façon qu’à la chèvre de combattre le loup et de récupérer ses biquets.  Voir p. 8.


Quiproquo

 

Je travaillais au service du personnel d’une société coloniale à Bruxelles.  Mon patron reçoit un couple venu se présenter pour une place.  Il est midi. L’entretien dure, est loin d’être terminé.  Mon patron demande :

- « Restez-vous à Bruxelles ? »

Ahurissement du couple :  - « Non, nous restons à Charleroi. »

Au tour de mon patron d’être ahuri.  J’ai eu bien du plaisir avant d’intervenir pour dénouer la situation.


 

L’histoire de Créquion

 


Il y avait une fois un homme qui s’appelait Créquion. Pauvre, il ne mange jamais à sa faim.  Son rêve : faire trois bons repas par jour.  Il se met en route pour vendre une poudre à guérir tous les maux.  Les villageois s’aperçoivent qu’elle ne vaut rien et poursuivent Créquion.  Il prétend alors connaître et dire le passé et l’avenir.  Il arrive un jour devant un grand château.  La dame avait perdu une bague de grand prix.  La dame fait appeler Créquion, lui promet une récompense si il retrouve sa bague.

- « A une condition : trois repas pendant trois jours. »

Créquion mange et boit à son content.  Au soir, il n’a rien trouvé.  Un domestique vient le mettre au lit.  Créquion est inquiet, un jour est déjà passé :

- En voilà un. »

Deuxième jour, il mange et boit et se régale mais n’a rien trouvé.  Un domestique prépare sa chambre.

- « En voilà déjà deux. »

Troisième jour, idem.

- « Bon, les voilà donc tous les trois. »

Le lendemain matin, les trois domestiques se jettent à ses pieds

- « Nous avons volé la bague.  Vous nous avez découverts, prenez la bague.  Mais ne nous dénoncez pas, par pitié. »

Créquion va au jardin, fait une boule de mie de pain, y met la bague, la jette au milieu de la volaille.  Un dindon l’avale.

- « Madame, vous avez perdu votre bague en allant vous promener et le dindon l’a avalée. »

La dame ordonne de tuer le dindon et de l’ouvrir.  On trouve la bague.

- « Vous êtes un grand sorcier.  Demandez ce que vous voudrez, on vous l’accordera. »

Le seigneur revient de voyage, est incrédule.

- « Je vais le mettre à l’épreuve.  S’il est sorcier, je lui donnerai une bonne somme d’argent.  Sinon, je le ferai pendre. »

Il montre à Créquion deux assiettes renversées l’une sur l’autre.

- « Qu’y a-t-il entre les deux assiettes ? »

Créquion croit qu’il va mourir, s’écrie :

- « Pauvre Créquion, tu vas mourir. »

- « Tu es vraiment un grand sorcier. »

Entre les deux assiettes, il y avait un grillon, qui se dit criquion ou crequion suivant les régions.

Créquion a été largement récompensé.  Il a bien mangé et bien bu pour le restant de ses jours.

 

D’après L’histoire de Créquion in  Contes populaires du Pays wallon, Jules Lemoine, les éditions du Molynay, 2005.

Recours au patois pour comprendre l’histoire.  Dans certaines régions, devant certains publics, cela ne posera aucun problème.  Ailleurs ?

Je note aussi l’incrédulité des puissants et le recours à d’autres épreuves, alors que le héros a déjà gagné.  Et ce, au péril de sa vie.

Réécriture de M-Cl Desmette

La chèvre et les gaufres

 

Plongeons dans notre passé wallon.  Mère Gade a sept gadelots.  En français : Mère chèvre a sept chevreaux.  Vous allez me dire, je connais l’histoire.  Attendez, vous ne connaissez peut-être pas la mienne.

             Mère gade et les sept gadelots habitent une petite maison près de la forêt.

- Mes gadelots, j’ai dans l’idée de faire des gaufres.

- Oh oui ! Oh oui !  (sept fois) Des gaufres au chuc’

- D’accord.  Voyons.  De la farine, du beurre, du sucre cristallisé.  Du sucre perlé .  Des œufs.  Mon ! Je n’en ai plus fonc que deux.  Je vais en querre à la cense.  Quand je serai partie, vous n’ouvrirez à personne.  Quand j’arriverai, je dirai : Mes tutes et mes tutons, sont pleins de bons létissons pour mes petits fripons.  Vous direz alors : Montrez blanche patte.  Je  passerai ma patte sous la porte et seulement alors, vous ouvrirez.  Vous avez bien compris ?

- Oui, Maman (7 fois)

La chèvre s’en va.  Qui a entendu ?  Le loup !  Compère Leu.

- Blanche patte ! Sa patte est toute grise.  Il va la tremper dans la chaux, revient à la maison.  Il prend une petite voix :

- Me tutes et mes tutons sont pleins de bon létisson pour mes petits fripons.

- C’est Maman (7 fois).  Montrez blanche patte.

Compère Leu passe sa patte sous la porte.

- C’est maman ! (7 fois)

Ils ouvrent.

- Compère Leu !

Un se cache derrière la porte, un sous la table, un dans la caisse de l’horloge, un sous l’escalier, un sous le lit, un dans le lit.  Le petit tout petit se cache sous le ramon.

Compère Leu trouve celui derrière la porte, il l’engouffre.  Sous la table (geste).  Dans la caisse de l’horloge (geste).  Sous l’escalier (geste).  Sous le lit (geste) Dans le lit (geste)

- En voilà 6, il en manque un.  J’ai déjà bien mangé comme ça.  Ce n’est pas prudent de m’attarder, Mère Gade a des cornes aiguisée comme des poignards.  Il retourne dans la forêt.

            Mère Gade revient.  La porte ouverte !  Le Petit tout petit sort de sa cachette.

-  Maman,Ccompère Leu les a mangé !  Pleurs.

- C’est pas le tout de braire, il faut faire quelque chose.  Nous allons faire des gaufres.

Mère gade va dans la cour.

- Je vais faire des gaufres.  Elle seront prêtes à 6 heures de relevée.  invitation à qui veut.

Un dessert terminerait bien le repas du loup.  Il ira.

             Et maintenant, au travail.  Ce n’est peut-être pas votre recette, voici celle de Mère Gade.

Dans un grand bol, les jaunes d’œuf.  Les blancs dans un autre.

- Petit tout petit, tu les bats en neige ?  Petit tout petit se met au travail.  Nous sommes au temps d’il y a très longtemps, pas d’électricité, pas de batteur électrique.  Au fouet, à l’huile de bras.

Dans le grand bol, le sucre cristallisé.  Mélanger, mélanger avec les jaunes jusqu’à ce que le mélange fasse le ruban.  La farine.  Mélanger, toujours à l’huile de bras.  Le sucre perlé.

- Comment sont les blancs ?  Bien battus en neige ?  Bien, Petit tout petit.

Mélanger les blancs avec précaution pour ne pas les faire retomber.  La pâte est prête.

 


           Pendant ce temps, j’oublie de le dire, Mère Gade a allumé des bûches dans le feu.  De la bonne braise bien rouge, c’est l’idéal.  Pas de gaufrier électrique.  Un gaufrier en fer bien épais.  Avec deux longues queues pour ne pas se brûler et deux poignées en bois au bout.  Le gaufrier sur le feu.  Il est à bonne température.

            Mère Gade va dans sa cour.

- Les gaufres seront bientôt prêtes, avis à tous les gourmands.

- J’arrive.

Compère Leu se présente à la porte.

- Vous avez dit : avis aux amateurs et …

- Oui, entrez, Compère Leu.

Mère Gade met de la pâte dans le gaufrier.  Beaucoup de pâte.  Trop de pâte.  Dans mon village, on dit : ça brotche.  La pâte déborde.

- Mère Gade, vous avez mis trop de pâte.  Vous gaspillez.

- Venez manger ce qui est en trop, ainsi ce ne sera pas gaspillé. 

Compère Leu lèche le gaufrier.  Mère Gade l’entrouvre.  Compère Leu passe sa langue à l’intérieur.  Clac, Mère Gade ferme le gaufrier sur la langue du loup.

- Aïe !  ‘Endez-moi ma ‘angue

- Je vous rendrai votre langue quand vous m’aurez rendu mes gadelots.

Toujours prisonnier du gaufrier, Compère Leu pousse.  Il a été si goulu en mangeant les gadelots, qu’il les a avalés tout entiers.  Il pousse.  Un gadelot, deux, …. six gadelots.  Mère Gade ouvre le fer.

 

            Le loup et les gadelots courent à la mare.  Compère Leu pour rafraîchir sa langue.  Les gadelots pour se laver.  Songez au chemin qu’ils ont suivis pour sortir.

 

            Pendant ce temps, Mère Gade cuit des gaufres, des gaufres, des gaufres.  On s’en met jusque- là.  Quand ils n’en peuvent plus, il n’y a plus de pâte.

C’est le moment des histoires.  Compère Leu raconte ses chasses.  On fat semblant de le croire.  Mère Gades, les gadelots, ils ont tous une bonne histoire à raconter.  C’est le temps de mettre coucher les enfants.

- Bonsoir, Compère Leu.

- Bonsoir mes petits amis.

- Compère Leu, il se fait tard, je vous offre l’hospitalité.  Je vais vous préparer un lit.

Mère Gade tend un grand drap blanc au-dessus du puits.

- Que voilà un beau lit !

Compère Leu s’élance, lui et le drap s’enfoncent dans le puits.

- Mère Gade, délivrez-moi.

- Vous êtes bien là.  Tant que vous y serez, je serai tranquille.

 

Rassurez-vous, Compère Leu est sorti du puits.  On a encore besoin de lui pour d’autres histoires, une autre fois.

 

D’après La chèvre et les gaufres in  Contes populaires du Pays wallon, Jules Lemoine, les éditions du Molynay, 2005.


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Les trois souhaits

 

           


Un pauvre homme a sept enfants.  Il travaille dur et parvient à peine à leur procurer du main.  Souvent, le dimanche, il assiste à une messe basse et passe le reste de la journée dans le bois à recueillir des branches mortes et du feuillage pour chauffer la maison pendant la semaine.

            Un jour, au bois, il rencontre le Dieu de la Nature.

- « Pourquoi, brave homme, travailles-tu le saint jour du dimanche au lieu de te reposer selon la loi de Dieu ? 

- « Je suis pauvre, j’ai sept enfants à nourrir.  Je suis forcé de travailler le dimanche pour procurer un peu de feu à mes petits. »

- « Tu es bien à plaindre.  Comme tu as toujours été honnête, je te permets de faire trois vœux.  Que désires-tu ? »

- « Je voudrais avoir une belle maison, de l’or et de l’argent. »

- « Tes vœux sont accomplis. »

            L’homme retourne chez lui.  A la place de sa pauvre cabane, une belle et grande maison.  A l’intérieur, des coffres remplis d’or et d’argent.

            Son voisin lui envie ses richesses et lui demande comment il est devenu riche.  Il le presse de questions.  le nouveau riche lui raconte ce qui s’est passé.

            Le dimanche suivant, sans même aller à la messe basse, le voisin prend sa hache, sa brouette et part au bois avec sa femme.  Il cherche l’homme merveilleux qui a rendu riche leur voisin.  Ils finissent par l’apercevoir.

- « Que fais-tu ici au lieu de te reposer ? »

- « Les temps sont durs et font souffrir les pauvres.  Il faut prendre le temps quand on le trouve. »

- « Puisque vous êtes si pauvres, vous pouvez faire trois vœux, ils seront exaucés. »

            L’homme et la femme s’en retournent chez eux, tout en se demandant quels souhaits ils feront.  Ils arrivent chez eux.  La femme voit sa vieille marmite trouvée.

- « Je voudrais un nouveau fond à ma marmite. »  Souhait accompli.

- « Au  lieu de demander de l’or et de l’argent !  Chipie que tu es !  Je voudrais te voir la marmite sur le dos. »  Souhait  accomplis.

            La femme ne parvient pas à retirer la marmite.

- « Je serai malheureuse jusqu’à la fin de mes jours avec une marmite sur le dos. »

- « Console-toi, j’ai encore un vœu à faire.  Je souhaite que la marmite retrouve sa place »  Souhait accompli.

            A leur grand chagrin, ils demeurent aussi pauvres qu’avant.

 

D’après Les trois souhaits, in Contes populaires du Pays wallon.

 

Ce thème des trois souhaits se retrouve dans beaucoup d’endroits du monde.  Ce conte présente cependant des originalités.  Il est en deux parties : une partie souhaits exaucés, l’autre, restauration de la situation antérieure.  Dans les 18 contes que j’ai recueillis sur ce thème, il est le seul.  La plupart sont bâtis sur le schéma de la dernière partie : restauration de la situation antérieure.  Parmi eux, un conte d’Inde qui est considéré comme un des premiers contes du monde. 

J’en ai trouvé 5 qui ont une fin heureuse.  Parmi  ceux-là, le conte de Pourrat « souhait exaucé » est désintéressé et le souhait est fait au bénéfice de quelqu’un d’autre.  La fable de La Fontaine, livre septième, fable VI, « Les souhaits » suit le schéma classique.  La fin heureuse est l’acquisition de la sagesse.

Dans le conte ci-dessus, je relève aussi le mélange de catholicisme et de paganisme, avec la messe, le repos dominical et le Dieu de la Nature.  Ce personnage est, pour moi, une originalité.  C’est la première fois que je le rencontre.

Frederigo


Autrefois vivait à Naples un jeune seigneur riche et beau mais de mœurs dissolues: jeu, vin et femmes.  Il ne fréquentait les églises que pour y découvrir des belles.

Il ruine au jeu 12 fils de famille qui se font brigands et meurent, tués par les policiers du roi.  Frédérigo lui-même perd tout son patrimoine, sauf un petit château à la campagne où il va se réfugier.  Seules distraction: la chasse et sa partie nocturne de cartes avec le métayer.

Un jour, Jésus et ses douze apôtres lui demandent l'hospitalité.  Heureusement, ce jour-là, Frédérigo avait de quoi leur servir à manger, tout en s'excusant de ne pas les traiter suivant leur mérite.

- "Nous nous contenterons de ce que vous avez", dit Jésus, "mais servez-nous sans tarder, Pierre a grand faim."

Tous se mettent à table.

- "Sire, je voudrais bien que mon vin fût meilleur;

néanmoins, tel qu'il est, je l'offre de grand cœur."

- "Votre vin est très bon, regardez comme Pierre l'apprécie."

Frédérigo goûte le meilleur vin qu'il ait jamais bu..

Après le souper, Jésus et les apôtres vont se reposer.

Le lendemain matin, Jésus remercie de l'accueil.

- "Demande-moi trois grâces, à ton choix, elles te seront accordées."

Frédérigo tire un jeu de cartes de sa poche.

- "Maître, faites que je gagne toujours quand je jouerai avec ce jeu-là."

- "Ainsi soit-il."

Saint-Pierre dit tout bas à son hôte:

- "Malheureux, tu devais demander le salut de ton âme."

- "Tu as encore deux grâces à demander;"

- "Faites, s'il vous plaît, que quiconque monte dans mon oranger ne puisse en descendre sans ma permission."

- "Malheureux pécheur, demande une place au paradis, il est encore temps."

- "Je souhaite que quiconque s'assiéra sur cet escabeau ne puisse s'en relever qu'avec ma permission."

Jésus s'en va avec les apôtres.

Frédérigo essaie son jeu de cartes avec le métayer.  Il gagne tout le temps, sans même regarder.

Il repart pour le ville, descend dans le meilleur hôtel, va retrouver ses amis qui lui font fête.

Frédérigo commence à jouer aux cartes avec un jeu ordinaire, pour ne pas susciter de soupçon.  Il continue à jouer avec les cartes infaillibles et gagne à chaque coup.

Le lendemain, les jours suivants, Frédérigo mêle habilement les deux jeux de cartes, se refait une fortune.  A partir de ce moment, il ne joue plus qu'avec des malhonnêtes et des tricheurs.

Il n'arrête pas de penser aux douze fils de famille qu'il avait amené à la ruine et à la mort.  Il va en Sicile, escalade le mont Gibel, descend dans le volcan chez Pluton.

Là il joue avec le maître des enfers et gagne un à un les douze qu'il veut sauver.  Pluton ne veut plus continuer à jouer avec lui, l'expulse et ferme la porte derrière lui.

Trente ans après, la mort vient chercher Frédérigo.  Il la fait monter dans l'oranger et ne la délivre que lorsqu'elle lui promet cent ans de vie supplémentaire.  Cent ans après, la revoilà.  Frédérigo la fait asseoir sur son escabeau et gagne encore quarante ans de vie.

A l'échéance, la mort vient chercher Frédérigo qui consent à la suivre.

- "Que portes-tu sur le dos ?"

- "Un sac avec les âmes que j'ai délivrées de l'enfer."

- "Elles y retourneront avec toi."

Pluton refuse d'ouvrir les portes de l'enfer.

La mort transporte Frédérigo au purgatoire.  interdit à ceux qui sont en état de péché mortel.  Ne reste que le paradis.

- "Qui es-tu ?" demande Saint-Pierre.

- "Votre ancien hôte qui vous régala du produit de sa chasse."

- "Malheureux, tu n'es pas digne du purgatoire et tu voudrais une place au paradis !  Dehors."

- "Je vous ai mieux reçus, vous et votre maître, il y a 180 ans."

- "Je ne prends pas sur moi de vous faire entrer.  Je vais demander au Seigneur."

Jésus arrive à la porte, se laisse attendrir.

- "Toi, à la rigueur.  Mais les douze âmes que tu portes dans ton sac, certainement pas."

- "Et quoi, Jésus, lorsque vous avez frappé à ma porte, n'étiez-vous pas accompagné de douze voyageurs que j'ai reçus du mieux que j'ai pu ?"

- "Il n'y a pas moyen de lui résister.  Entrez.  mais ne le dites à personne, ce serait un mauvais exemple."

 

D'après Frédérigo, in La Vénus d'Ille et autres contes, Éditions de l'Erable, Paris.1970.  Aurait été recueilli par Prosper Mérimé à Naples, où ce conte  était très connu.  Il parait avoir été composé à la fin du Moyen Age. Prosper Mérimé a vécu de 1803 à 1870.


 

Envoi de Dominique Brynaert

La chemise de l'homme heureux

 


Durant ces longs mois confinés, nous avons pu saisir l’importance de toutes ces petites choses qui donnent du bonheur à notre quotidien. Se rencontrer, se serrer dans les bras, prendre simplement un verre a une terrasse… Parviendrons-nous, une fois la crise pandémique derrière nous à préserver notre lucidité sur la simplicité évidente du bonheur ?   

Un Roi riche et puissant s’inquiétait depuis bien longtemps de voir son fils bien-aimé atteint d’une interminable mélancolie. Une tristesse totalement incompréhensible puisque le Prince avait tout ce qu’il pouvait désirer. Aisance matérielle, physique agréable, santé irréprochable, rien ne manquait à son bonheur. Son père avait beau imaginer des fêtes, organiser des bals, le Prince continuait à cultiver la tristesse avec une insupportable constance.

En désespoir de cause, le Roi fit venir l’homme considéré comme le plus sage du royaume et lui demanda conseil.

- Sire, dit celui-ci, pour redonner le goût à la vie au Prince, il faut que vous trouviez la chemise de l’homme le plus heureux de la terre et la mettre sur le dos de votre fils.

C’est ainsi que le Roi entama une longue, une très longue quête passant de village en village, de ville en ville pour trouver cet homme exceptionnellement heureux.

Un jour, il lui sembla l’avoir trouvé. Pour s’en assurer, le monarque lui proposa la moitié de sa fortune. Et l’homme tout de suite accepta.

Le souverain fut très déçu. Comment pouvait-on se prétendre heureux si l’on ressentait encore, un tel appétit d’argent ?

Alors, il reprit sa route. Au bout de plusieurs mois, on lui indiqua enfin quelqu’un qui semblait être parfaitement heureux. Comme il voulait une fois de plus s’en assurer, il lui proposa à lui aussi la moitié de sa fortune. Et cet homme refusa. Serait-il vraiment celui qu’il cherchait depuis si longtemps ? Le Roi essaya autre chose et proposa, cette fois, de lui offrir un bâton qui confère à celui qui le porte l’immortalité. Enthousiaste, l’homme accepta sans hésiter.

Nouvelle déception. Comment pouvait-on se prétendre heureux si l’on reste hanté par la peur de la mort ?

Dépité, il décida de s'en retourner vers son royaume. Et tandis qu’il chevauchait sous la pluie, il entendit un homme chanter. C’était un paysan qui bêchait son champ, indifférent aux intempéries.  Le Roi étonné de le voir si gai s’en approcha et lui demanda ce qui le mettait ainsi en joie par un temps aussi maussade.

- J’aime mon travail, répondit l’homme et ma terre aime la pluie. Cela suffit à mon bonheur.

Le Roi évoqua l’idée de lui donner beaucoup d’argent. Mais le paysan refusa. Alors il lui proposa le bâton d’éternité, mais l’homme refusa encore.

Persuadé d’avoir trouvé l’homme le plus heureux du monde, il l’invita à retirer la veste qui le protégeait de la pluie pour apercevoir enfin la chemise qui pourrait rendre, à son tour, son fils heureux.

Le brave homme ne comprenait guère pourquoi on lui demandait cela, mais comme c’était une demande de son Roi, il accepta d’enlever son habit.

Mais sous la veste, l’homme heureux ne portait pas de chemise…

 

Adaptation personnelle d'un bien joli conte originaire d'Italie. Portez-vous bien et à très bientôt. DB


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