Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,
les conteurs et les raconteurs.
août 2021 – N°344
P 912122 Bureau de dépôt LIEGE 1–4000
Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg
Au sommaire, ce mois-ci:
- Un mois, des …
- Nouvelles du monde du conte, ….
- Spectacles – Formation – Emissions -
Balades
- 3 articles – 5 contes
Déluges et commisération
Edito après
Empreinte de sceau-cylindre représentant au centre le dieu Ea les eaux jaillissant au-dessus de ses épaules, aux côtés de divinités. En bas et en petit, un humain et un animal qui seront submergés
« Au premier point du
jour, le lendemain, Monta de l'horizon une noire nuée dans laquelle tonnait
Adad. Précédé de Shullat et de Hanish, Hérauts divins qui sillonnaient monts et
plaines, Nergal arracha les étais des vannes célestes. Et Ninurta se précipita
pour faire déborder les barrages d'en-haut, tandis que les Annunaki,
brandissant leurs torches, incendiaient de leur embrasement le pays tout
entier. Adad étendit dans le ciel son silence de mort, réduisant en ténèbres
tout ce qui avait été lumineux ! (...) Et l'anathème passa comme la guerre
sur les hommes. »
Le Déluge d'après la version ninivite de l'Épopée de Gilgamesh.
La triste actualité me renvoie aux récits d’inondation des premiers âges de l’humanité, plus de 600 mythes répertoriés par Wickipédia, dont l’Epopée de Gilgamesh et la Genèse.
Sans vouloir forcer les comparaisons, je note que le déluge est la suite d’une faute des hommes et que le héros sauve et recrée une civilisation Nos fautes, nos erreurs, mauvaise implantation de certaines habitations et activités, réchauffement climatique causé en partie par certaines de nos façons de faire, l’oubli de notre petitesse devant les forces de la Nature. La réflexion est en marche pour mieux tenir compte des risques.
La présence des victimes et des destructions est en creux dans la
référence à la guerre. Elles sont aussi personnifiées par les deux petites
silhouettes dans le bas du sceau, dont un animal innocent.
Un souvenir personnel. Quand
j’étais enfant, je lisais chez ma grand-mère une Bible illustrée par William
Blake. Parmi les images du Déluge, il y
en a une qui a marqué mon souvenir. Une
lionne tient un lionceau dans sa gueule.
Tendue vers le haut, elle tente de le sauver de la noyade. Elle-même est déjà quasi submergée. J’étais bouleversée à contempler ces
innocents et je ne les ai pas oubliés.
Dans ce que nous vivons, les images, les paroles des victimes, les
témoignages bouleversants de ceux qui ont été impuissants à sauver, tout cela sera
indélébile.
Il est aussi question du héros.
Nous pourrions voir Gilgamesh, le héros civilisateur comme la
personnification de tous les « héros » qui se sont portés au secours
de victime du cataclysme. La solidarité
est vraiment fleur de la civilisation.
Notre commisération à
qui souffre,
notre admiration à
qui aide.
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Plus humains
Edito avant
Nous avons incessamment besoin d’histoires qui nous racontent et
racontent le monde autrement, qui nous offrent des horizons, des pistes de
réflexions, des idées à méditer, qui nous enchantent et nous bouleversent, nous
fascinent et nous forment, qui nous font sentir plus humains.
Je reprends le texte de
Jean-Claude Vantroyen dans Le Soir du 10 juillet 202. Juste pendant le Festival de Chiny, En
Marche. Des histoires à foison. Des conteurs et des conteuses inspirés.es, qui
rencontrent le public en présentiel.
Je le dis et le redis,
le conte, ce moyen de la culture, tout dans l’imaginaire du conteur à la
rencontre de l’imaginaire du spectateur, le conte a toujours été conté sous le
règne du covid. En présentiel quand c’était
permis, en balade, sous le grand arbre d’un parc. En virtuel, Zoom, Face Book et autres moyens
que nous offre la technique. Des
conteurs et des spectateurs de France, de Belgique, d’Afrique, d’Amérique, se
sont ainsi retrouvés régulièrement.
La Maison du Conte de
Liège a réuni conteurs et spectateurs, tous les mois, sans en excepter
aucun. Sans oublier cette modeste revue
qui a été chercher ses lecteurs par la poste et sur Internet.
L’ogre couronné n’a pas
réussi à éliminer le conte, le moyen le plus simple, le plus traditionnel,
celui de la nuit des temps et de maintenant, le conte nous a fait sentir plus
humains, plus en accord avec tous les humains.
Festival du Conte de Chiny , en marche ... vers une version allégée.
Si le festival s'inscrit , en 2021, en mode concis et restreint, il se
veut avant tout tourné vers les artistes de nos contrées.
Confiance réciproque pour permettre à la jolie ville de Chiny de retrouver la
musique des mots qui la caractérise depuis plusieurs décennies.
La Maison du Conte de Liège et ses amis, avec Potée de Contes à la Liégeoise et
Balade Contée Violette a amplement rempli sa mission de présence, de contes et
de rencontres, avec le plus grand plaisir. Quatre conteries, dont 2 furent
arrosées, un large apéritif- concert sous un soleil resplendissant donnant à
l'événement une dimension de digne réception, un accueil toujours convivial,
une balade contée avec jeu et chanson permettant une découverte inédite du
village et de son passé. Quoi de mieux!
Les autres conteuses et conteurs ont eux aussi donné le meilleur de leur talent
pour ravir le public moins nombreux certes mais gourmand d 'écoutes.
Ce moment inédit a mis l'accent sur la richesse patrimonial de ce coin de
Gaume, cimetière moyenâgeux ou château néo-gothique.
Le public reviendra, l'année prochaine, nombreux et affamé pour retrouver la
bonhomie, l'ambiance chaleureuse, le plaisir de dire, la joie de se revoir et
de goûter le temps qui passe. A bientôt.
Michelle
Troupin
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UN
MOIS, DES CONTES A LA BIBLIOTHEQUE DE FLORENVILLE
Chaque mois de cette année 2021, nous vous proposerons une sélection de 4 ouvrages.
AOÛT : PRALINE GAY-PARA A L’HONNEUR
RECUEILS :
·
Vives et vaillantes : sept héroïnes
de contes. Paris, Didier Jeunesse, 2018.
Les femmes fortes sont à l’honneur de ce recueil de
contes. Elles se déguisent en hommes, mettent au défi des princes, se battent
pour leur liberté… Venues d’Iran, d’Italie ou d’Albanie, des jeunes filles qui
prennent leur destin en main pour devenir femmes.
·
Contes pour jeunes filles intrépides.
Arles, Actes Sud, 2020.
Recueil de contes du monde entier qui mettent en scène
des héroïnes, qu’elles soient princesses, paysannes, jeunes filles en fleur,
épouses ou grand-mères.
ALBUM :
·
Sous la peau d’un homme.
Avec A.Fronty et J.Scelles-Millie. Paris, Didier Jeunesse, 2009.
De belles illustrations naïves pour ce conte du Maghreb
qui parle d’hommes et de femmes, de la naissance du sentiment amoureux,
d’homosexualité, de la position sociale… Dès 10 ans.
CD :
·
Gourmand trop gourmand : 3
histoires à lire et à écouter. Avec Jean-Louis Le Craver
et Jihad Darwiche, Paris, Didier Jeunesse, 2008.
3 conteurs, 3 histoires autour de la gourmandise.
Infos :
Bibliothèque : rue de l’Eglise, 13 – 6820 Florenville
061/ 32 03 40 - www.bibliotheque-florenville.be bibliotheque.locale.florenville@province.luxembourg.be
Nouvelles du monde du conte, des arts vivants, de la
politique, des projets…
Statut d’artiste, proposition fédérale. Un statut de « travailleur des arts » est sur la table. La reconnaissance pour cinq ans est dissociée de l’Onem. La protection chômage est plus accessible et plus exigeante, renouvelable tous les trois ans. La reconnaissance de travailleur des arts est une attestation individuelle, valable pour cinq ans, obtenue sur dossier.
L’ébauche fédérale ne convainc pas. Différentes associations marquent clairement
leur désaccord avec la proposition de réforme relative à la protection sociale
des travailleurs et travailleuses culturel(le)s et demandent des allers-retours
constructifs indispensables avec la base.
Codeco du 19 juillet Pour l’événementiel, à partir du 30 juillet, la jauge à l’intérieur sera de 3.000 personnes avec masque et distanciation. A l’extérieur, jauge de 5.000 personnes avec masque et distanciation. A partir du 13 août, possibilité de laisser tomber le masque et la distanciation, à condition d’utiliser le Covid Safe Ticket.
Contact : HANQUINET Laurie <Laurie.Hanquinet@ulb.be
Nous vous en remercions d'avance et vous
souhaitons et bel été. Cordialement, Laura Géradon et Ludwine Deblon Pour la
Fédération de conteurs professionnels. www.conteurs.be
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Message important à
nos amis conteurs et organisateurs de spectacle
·
Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la
publication,
·
un mois plus tôt pour les formations,
·
complètes et lisibles,
·
par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe,
32/224 4053 Embourg. Tel : 04/367.27.06.
·
ou par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com
·
Ne comptez pas sur
les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos infos.
Idéalement,
vos informations comportent:
organisateur, titre,
genre d'activité, artiste(s),
date et heure, lieu,
prix, public
cible, coordonnées
pour infos et réservations, max. deux lignes de commentaire
N.B. Aucune
mention tout en majuscules, svp.
C'est vous qui nous envoyez
vos informations.
Veuillez ne pas les
noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches,
l'exploration.
Merci
d'épargner notre travail bénévole
N.B. Soyez assez
aimable de nous envoyer des infos complètes pour nous épargner des rappels ou
des recherches sur votre site. Merci de
la rédaction.
Spectacles – Balades
– Emissions - Exposition
Fédération de
Conteurs professionnels de Belgique
Trésors contés de Bruxelles
quand ? les 1er,
7, 14, 15, 21, 22, 28, 29 août à 15h.
Durée entre 1h30 et 2h.
où ? le samedi dans le
quartier des Marolles à Bruxelles
le dimanche dans la vallée du
Vogelzangbeek à Anderlecht
infos : federationdesconteurs@gmail.com
Conte en balade
Balades contées dans les parcs de Bruxelles
-le 1er
août, Parc Brugmann avec Carine
Donckeers et Kyung Wilputte
entrée du parc, 298, avenue de Messidor, 1180
Uccle
- le 8 aout, Forêt de Soignes avec Roxane Ca’Zorzi et le guide nature AmirBouyahi
Centre d’art de Rouge-Cloître, 4, rue du
Rouge-Cloître 1160 Auderghem
- le 15 août, Parc Moeraske avec Ahmed Hafiz et Thomas Midrez
Eglise, place Saint Vincent, 1140evere
- le 22 août, Ferme Nos Pilifs avec Jacky Druaux et Christian
Schaubroeck
parking de la ferme, 347, Trasserweg, 1120
Nede-Over-Hembeek
- le 29 août, Jardins Sobieski, Fleuriste et colonial avec Mélancolie
Motte et Anne Romain
Conciergerie du Jardin Colonial, avenue des Ebéniers,
1020, Laeken
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combien ? prix libre pour
qui ? à partir de 10 ans
infos, réservation indispensable : 0497/78.20.75 ; info@conteenbalade.be
Merci de venir avec
votre propre matériel, tabouret, parapluie, coussin, … . Accessibles aux PMR
Théâtre de la Parole
Les apéros contés le vendredi à 19h
- le 6 août, Welcome home
-le 13
août, En eaux troubles
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Les goûters contés le dimanche à 16h
- le 1er
août, La vie jusqu’au bout
- le 8 août, Perles d’histoires
- le 15 août, sorcières et autres diableries
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En découvertes, étapes de création
- le 20 août, La cigogne des Aurès : chants d’amour et de résistance
- le 21 août, L’âge venant
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où ? Théâtre de
la Parole, rue du Rouge Cloître, 7d, 1160 Bruxelles
infos,
inscription : 02/736.69.50 ; info@theatredelaparole.be
la Maison du Conte et de la Parole de Liège asbl
Veillée contée sous l’arbre à palabres, par Carine Chavanne, M-Cl
Desmette,
Roger Janssen, Gaëtane Windels, Danielle Deliège,
Agathe et ….
quand ? le 7 août à 19h30 où ?
parc du château de Colonster, allée des Erables, 4000
pour qui ? tout public
animation : Philippe Noël
pour
assister : réservation obligatoire reservationmaisonconteliege@gmail.com
infos : 0497/61.51.05 ; 0476/653.78.
Plaisir de conter, de retrouver le conte, de découvrir ce que
les conteurs vont nous présenter, dans une ambiance de musique et de chanson.
Maison du Conte de Charleroi
Scènes d’été, festival de théâtre, de
nombreux artistes et les membres de la Maison du Conte de Charleroi
quand ? les 7 et 8 août où ? Ferme de
l’Hostellerie, chaussée de Bruxelles, 95, 1400
Nivelles
combien ? de 15 à 3€ pour
qui ? tout public
infos, réserv. : https://www.facebook.com/Impulsion-th%C3%A9%C3%A2trale-103369634344878/?ref=page_internal
Événement de Impulsion théâtrale, dont
des contes loufoques. Venez partager la joie des artistes des arts vivants dans
le cadre inspirant d’une ancienne ferme en carré…
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Centre culturel de Gerpinnes
Contes du soir par Pascale Baeyens et Carine Donckers
quand ? le 22 août à 21h Acoz où ?
RV en face du Château d’Acoz
combien ? 5€ pour
qui ? tout public à partir de 6 ans
Infos et réservations : https://www.gerpinnes.tv/2021/05/28/les-balades-
stivales/nicole.maisonducontecharleroi@gmail.com
Le long du Ravel, avant le coucher du
soleil, avec nos deux conteuses , partons en voyage imaginaire…
Un château, un pont, le clapotis de l’eau, le gazouillis des oiseaux, le parfum
des prés fauchés…
Les Zapéro-contes Charleroi, avec France Decooman,
Ahmed Hafiz et Pascal Pezzoti. et des conteurs invités
quand ? le 13 août où ?
Livre ou verre, au 6 passage de la Bourse, Charleroi
infos, inscription
pour écouter : 0470/23.67.01 ou 0495/65.95.89.
inscription pour
conter : racontancecarolo@gmail.com.
Port du masque obligatoire et respect
de la distanciation sociale.
Centre Culturel
d’Enghien
de nombreux organisateurs
A la poursuite de la clé des songes par plus de 60
comédiens de 7 à 77 ans
quand ? Le 14
août à partir de 17h45 jusqu’à 22h durée ?
2h30
combien ? 14/11/10/8/1,25€ où ? Parc d’Enghien
Une
balade-spectacle pour toute la famille dans un univers mystérieux au cœur de la
Forêt des Secrets
Plus de 60 comédiens,
« de 7 à 77 ans », glissés dans la peau d’une créature fantastique ou féerique
née après dix jours de formation et de répétitions intensives, vous attendront
pour vous faire vivre un moment hors du temps !
Collectif Fabula
le
19 août
- 18h, Inauguration du festival en musique avec Régine Galle,
chanteuse, musicienne.
- 19h, Les Oreilles du Silence. Récits, paroles poétiques, sonorités
inédites se croisent et questionnent nos silences.
Conception, jeu, récits : Bernadette Heinrich. Au saxo et au
guembri, Grégoire Tirtiaux. Public : + 12 ans.
le
20 août
- 14h30 Binta, Piétrina et le pot magique. Spectacle de contes pour enfants.
5-11 ans.
- 18h, Apéro musical, concert avec Sébastian Enriques, musicien,
accordéoniste.
- 19h, Le Jardin des Roses, Une adaptation d’un grand classique de la
poésie Soufie écrit par Saadi au 13 ème
siècle. Un spectacle d’une grande sensualité où
l’humour et la gravité se mêlent pour faire jaillir la poésie.
Jeu, texte, mise en scène : Abdelmalek
Kadi. Musique : Artiste invité(e). Public : + 12 ans.
Samedi 21 août
- 11h et 15h : Balade contée à la découverte de la Ferme Rose, haut lieu du patrimoine
Bruxellois.
Et si les murs prenaient la
parole ? Avec Bernadette Heinrich, conteuse. Public : + 6 ans.
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où ? en plein
air à la Ferme Rose, 44 avenue de Fré
1180 Uccle. combien ?
2€
Programme complet : www.collectifabula.com
Infos et
réservations : 0460/ 95 94 83 § collectifabula@gmail.com alain.bombaert@gmail.com 0478 60 10 12
? Personne ne se lasse d’âtre aidé. L’aide est un acte conforme à la nature. Ne te lasse jamais d’en recevoir ni d’en
apporter. Marc Aurèle
Tous contes fées
Contes et chansons à la belle étoile4
quand ? le 20
août à 20 heures combien ?
4€
où ? RV rue des
Glacis,4000 Liège, parking libre Hôpital de la Citadelle ( sortie des Urgences)
Réservation et infos : www.touscontesfees.com (à partir
du 1er août) Tina 0476 68 00 73
Escapade champêtre où les yeux
dans les étoiles et le cœur en bandoulière nous partirons pour rejoindre
notre écrin de verdure. Nous
collecterons des histoires et des chansons.
L’Estivale de la Renaissance avec Roger Janssen
quand ? le 21 août, conterie
à 14h45 – 15h45 - 16h45
où ? Théâtre de la Renaissance,
rue de la Libération, 7, 4100 Seraing
combien ? 6€ (enfant gratuit)
Avec La Roulotte verte, Zénobe &
Gaston, Une Petite Compagnie, The Bones Parade, Scènes de cirque, Une Tripotées
d’Activités, Les Pelures, Roger raconte …
Scène
ouverte de Mons
quand ? le 22 août à 14h30 où ?
Jardin suspendu, Mons
combien ? gratuit infos,
inscriptions : +32(0)478/45.52.97 ;
0477-225647
Nous nous
adapterons aux décisions du gouvernement.
Possibilités d’interventions à différents endroits, 10 personnes,
masques et distances. S’informer et
inscription obligatoire aux numéros ci-dessus
Formation – Atelier
Collectif Fabula
Du 9 au 13 août ateliers initiations artistiques dans
les associations et quartiers de Uccle.
infos,
inscription : 0460/ 95 94 83 § collectifabula@gmail.com alain.bombaert@gmail.com 0478 60 10 12
Racontance
Formation courte par Dominique Brynaert
quand ? Les 14-15 et 16 août
à de 9h30 à 17h. où ?
à 1030 Bruxelles
combien ? 120€
infos, inscription : https://www.racontance.be/formation_conte.html
Formation de trois jours pour vous
permettre d'apprendre à conter. On vient au conte avec ce que l’on est et puis
on se rend disponible à de multiples possibles.
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Collecteur dans les livres et sur le terrain,
Jean Markale
Une biographie de Jean Markale est parue en 2012 aux
Éditions Les Oiseaux de Papier, écrite par Jacky Ealet,
avec un avant-propos de Môn Rigole-Markale,
contenant de nombreuses photographies et documents inédits : Jean
Markale, la quête de l'Autre Monde.
Dans la préface de « Contes et légendes des Pays celtes », Jean Markale souligne l’importance de la transmission orale, « ce savoir populaire est pourtant l’authentique mémoire d’une humanité qui se cherche à travers ses épreuves, ses doutes, ses épreuves et ses angoisses. », « qui est une mémoire pour l’avenir ». A « folklore », il préfère savoir populaire. « Le savoir populaire …. fait partie intégrante de ce patrimoine culturel. »
Il
brosse aussi un tableau de la diaspora celte en Europe : Irlande, Ecosse,
Ile de Man, Pays de Galles, Bretagne armoricaine, Galice, Asturies, Auvergne,
…. Sans oublier la Wallonie dont les
habitants font partie de la dernière migration et particulièrement l’Ardenne,
dont le nom évoque la divinité-ours des Celtes.. Partis des plaines de Bavière et d’Autriche,
le Pays de Harz, les Celtes occupaient une grande partie de l’Europe,
« ils ont fait l’Europe. »
Parmi
la très riche production de Jean Markale, il y a de nombreux contes. Certains sont trouvés dans les ouvrages,
parfois très érudits. Les sources sont
toujours mentionnées en fin de conte.
D’autres sont des collectes personnelles. Là aussi, la source est indiquée. L’auteur cite aussi les nombreux liens entre
chaque conte et d’autres contes d’autres régions.
Le
roi aux oreilles de cheval
Il y avait un roi qui s’appelait Cunomor. Ce roi a des oreilles de cheval, qu’il cache dans un bonnet de fourrure, été comme hiver, qu’il fasse froid ou chaud. Ses sujets l’aiment bien parce que Cunomor s’intéresse à leur vie, partage leurs repas, s’informe de leur soucis, se soucie de faire respecter la justice.
Seul
le barbier de Cunomor connaît son secret.
Le roi lui a fait jurer de ne jamais révéler son secret à aucun être
humain, sous peine d’être pendu. Ce
secret pèse si lourd sur le barbier, qu’un jour, passant près d’une roselière,
il fait un trou dans le sol, met sa tête à l’intérieur du trou, dit :
- « Le roi Cunomor a des oreilles de
cheval. »
Il rebouche le trou, y plante un roseau et s’en
va. Il n’a révélé le secret à aucun être
humain, il n’a donc pas trahi son serment.
Un
musicien passe près de la roselière. Il
cherche un roseau pour faire une petite flûte.
Il coupe le roseau planté par le barbier et s’en fait son instrument.
Le
lendemain, il y a fête au village. Le
roi se mêle à la fête, parle à tous, se prépare à danser. Les musiciens commencent à jouer. La flûte ne joue pas de la musique, elle dit
des paroles :
- « Le roi Cunomor a des oreilles de cheval !
Le roi Cunomor a des oreilles de cheval ! »
Tout le monde a entendu les paroles. Le roi est furieux, il va perdre la face
devant ses sujets. Il réfléchit, arrache
son bonnet de fourrure :
- « La chanson a raison. Je ne vois pas pourquoi je cacherai désormais
la vérité. »
Depuis
ce jour, on l’a appelé le roi Mark.
Même si cette histoire nous fait penser à celle du roi
Midas qui avait des oreilles d’âne, le symbole du cheval est nettement
celtique,
Une question personnelle : Jean Markale utilise parfois le mot » celte » en guise d’adjectif, parfois celtique. Quelle serait sa règle ?
La
princesse et la jument
A Stoumont, petite localité près de Liège, vivait Djean. Fils unique de pauvres gens, il les quitte pour aller chercher fortune. Dans son sac, bien peu d’affaires mais un pain fait par sa mère.
Il fait étape au bord d’une rivière. Un poisson vient sur le bord et ne bouge
plus.
- « Pauvre poisson, il est encore plus fatigué que
moi. Un petit morceau de pain le réconforterait
peut-être. »
Djean prend un morceau de pain et le donne au poisson.
- « Mon garçon, tu as bon cœur et je te
remercie. J’étais épuisé. Je suis le Roi des Poissons et je dois
visiter mes sujets. Je te prouverai ma
reconnaissance. Chaque fois que tu auras
besoin de moi, tu diras :
- « « Roi des Poissons vient me voir. Je vais reprendre mon voyage. Au revoir et bonne chance ! »
Djean
continue sa route. Un aigle le survole
d’un vol hésitant, vient se poser à côté de Djean. L’aigle a une aile blessée.
- « Pauvre oiseau, je connais un moyen de te
soulager. »
Il ramasse des feuilles, des tiges d’herbes, nettoie la
blessure. Il fait une attelle et un
pansement.
- « Mon garçon, tu es bon et charitable et je te
remercie. Un chasseur m’a atteint avec
un projectile, je souffrais beaucoup et j’avais du mal à voler. Je suis le Roi des Oiseaux et je dois aller
visiter mes sujets. Je te prouverai ma
reconnaissance chaque fois que tu auras besoin de moi. Tu n’as qu’à m’appeler trois fois et je
viendrai t’aider. Bonne chance à toi. »
Djean
poursuit son chemin. Il arrive à un pré
desséché. Une jument est attaché à un
piquet, tellement court qu’elle ne peut pas brouter. Elle est maigre, on lui voit tous les os.
- « Pauvre bête ! Comment peut-on te laisser
ainsi sans eau et sans nourriture. Je
vais te tirer d’affaire. » Djean
délie la jument, la mène au ruisseau.
Elle se met à brouter.
- « Mon garçon, tu m’as sauvé la vie. Mon maître est un odieux sorcier qui voulait
me faire souffrir. Il voulait me faire
mourir lentement. Je saurai te
récompenser. Je t’accompagnerai où que tu ailles. »
Djean
n’ose pas monter sur le dos de la jument parce qu’elle est encore faible. Ils arrivent à la ville. Ils apprennent que le roi a de graves
problèmes. Il doit épouser une
ravissante princesse. Le roi est vieux
et n’est pas plaisant. La princesse ne
l’épousera que s’il retrouvait son écharpe et un collier de diamant perdu en
traversant la Meuse.
- « Ce serait pourtant facile de les
retrouver ! » Djean parle sans
réfléchir. Il est arrêté et conduit
devant le roi.
- « Jeune homme où tu es un sorcier ou un
menteur. Tu peux choisir : être
pendu ou me rapporter l’écharpe et le collier. »
Jean
est bien ennuyé, demande qu’on le laisse seul au milieu du jardin. Là, il appelle trois fois le Roi des
Oiseaux. Celui-vient se percher sur une
branche.
- « Me voici.
Que puis-je faire pour toi ? »
- « Roi des Oiseaux, je suis bien ennuyé. Je dois retrouver l’écharpe la
princesse. Nul ne sait où elle est. Si je ne la rapporte pas, je suis pendu. »
- « Je vais envoyer mes oiseaux aux quatre coins
du monde. Reviens ici demain
soir. »
Djean
réussi à persuader le roi de lui donner un délai. Le lendemain soir, il va dans le jardin. le Roi des Oiseaux tient dans son bec une
écharpe de soie multicolore.
- « Voilà ce que tu demandais. Une hirondelle l’a trouvée dans les montagne
de Chine. »
- « Je te remercie de ton aide. »
Djean
donne l’écharpe au roi. Celui-ci fait
appeler la princesse.
- « Princesse, voilà l’écharpe que je jeune homme
a retrouvé. Est-ce bien la
tienne ? »
- « C’est bien la mienne. Mais il me manque encore mon collier de
diamant. Je ne t’épouserai que si on me
le rapporte. »
- « Djean, tu sais ce qui te reste à faire. Si tu refuses, tu seras pendu. »
Djean
demande qu’on le conduise au bord de la rivière. Là, il appelle par trois fois le Roi des
Poissons.
- « Me voici, que puis-je faire pour toi ? » Djean explique ce qu’il veut. « Ce n’est
pas difficile. Je vais envoyer les miens
dans les rivières et les mers. Reviens
demain soir. »
Djean
est au rendez-vous. Le Roi des Poissons
tient dans sa gueule un magnifique collier de diamant. Un saumon l’a retrouvé dans les mers du
Nord. »
- « Je te remercie, tu me sauves la vie. »
Djean
apporte le collier au roi qui appelle la princesse.
- « Oui, c’est bien mon collier. »
- « Maintenant que tu as ce que tu veux, rien ne
s’oppose à ce que nous nous marions. »
Mais la princesse avait espéré qu’on ne retrouve si son
écharpe ni son collier. Elle n’a d’yeux
que pour Djean, beau et jeune. « Je veux bien à condition que tu fasses
périr ce jeune homme dans un four chauffé pendant un jour et une nuit. » Elle pense que le roi refuserait une telle
abomination.
- « Tu as entendu ce qu’a dit la princesse, Préparer-toi à mourir. »
- « Je demande à passer ma dernière nuit près de
mon cheval »
Djean
est conduit dans la stalle de la jument.
- « A quoi sert d’aider les
puissants ! »
- « Il vaut mieux aider les animaux. Je vais te tirer d’affaire. Ouvre-moi une veine de ma patte droite et
enduis-toi le corps de mon sang. Ne
laisse surtout pas une partie qui ne sois recouverte. »
Le
matin, on vient chercher Djean et le conduire à une place où il y a beaucoup de
gens. Ils murmuraient contre le
roi. Le roi donne l’ordre, on jette
Djean dans le four. A la fin de la
journée fait ouvrir le four. Djean en
ressort frais et dispos.
- « J’ai bien dormi ! »
Le roi
tombe mort. La princesse dit qu’elle
épousera Djean. La foule est d’accord
que Djean devienne roi. Mais Djean va à
l’écurie. A la place de la jument, il y
a une jeune fille d’une grande beauté.
- « Grâce à toi j’ai retrouvé ma forme
humaine. Un sorcier m’avait jeté un
sortilège. Tu m’as délivré grâce à ton
bon cœur et ton courage. »
Djean
s’en va avec la jeune fille. Plus
personne n’a eu de leurs nouvelles.
Jean Markale a recueilli ce conte en 1979, avec des
variantes dans plusieurs localités d’Ardenne et dans les Hautes-Fagnes. Le thème essentiel est l’aide apporté
généreusement par le jeune homme, sans espoir de récompense. On retrouve un conte semblable en Lorraine,
en Bretagne Armoricaine. Le personnage
de la femme métamorphosée en jument recoupe le mythe celtique de l’Epona
gauloise.
Le
fiancé de la sorcière
Il y avait une fois, dans le village de Sugny, au sud
de la vallée de la Semois, une grande et belle fille. Elle n’a pas d’amoureux. Aucune garçon du village ne lui fait la cour. Si un étranger s’étonne, on lui répond :
- « C’est une sorcière. »
Sa conduite est irréprochable mais sa mère est une
sorcière. Elle l’est devenue parce
qu’elle a touché la main d’une sorcière mourante. Personne ne le savait. Elle s’est mariée et son mari est mort de
langueur. Mère sorcière, la fille l’est
devenue. Tout le monde le sait, la
« chose » se passe par le toucher.
Donc la jeune fille n’a pas d’amoureux, aucun garçon ne veut l’épouser
et mourir comme son père.
Un
jeune homme originaire de Namur vient travailler à Sugny. Il est frappé par la beauté de la jeune fille
et ne cesse de penser à elle.
- « La sorcellerie, ça n’existe pas. Ce sont des superstitions inventées par les
prêtres pour justifier leur fonction. »
Le jeune homme est anticlérical et ne va jamais à l’église. Malgré les avertissements de ses camarades,
il commence à fréquenter la jeune fille et on parle de mariage. Le jeune homme est au comble du bonheur.
Les
parents du jeune homme sont mis au courant, voient ce projet d’un mauvais
œil. Le jeune homme n’en tient pas
compte. Le jeune homme va faire sa cour
à sa fiancée, sous la surveillance de la mère.
A force d’entendre des mises en garde, le jeune homme se pose des
questions. Certains soirs, on le
congédie avec précipitation « parce qu’il est près de minuit ». On lui a dit que les sorcières se réunissent
le vendredi à minuit pour le sabbat.
Même s’il ne le croit pas, il décide de savoir.
Un
vendredi, il arrive chez sa fiancée, se dit très fatigué. Au bout d’un moment, il fait semblant de
dormir. Mère et fille essaient en vain
de le réveiller. Il ronfle mais il épie
à travers ses paupières presque closes et écoute. Les femmes éteignent la lumière. Elles sortent un pot d’une armoire, se
déshabillent et s’enduisent de la pommade du pot, tout en répétant : -
« Sur la feuille ! »
A la
grande frayeur du garçon, elles se transforment en chouettes, poussent un long
hululement et s’engouffrent dans la cheminée.
Resté
seul, le jeune homme ralluma la lampe, inspecte tout, s’assure qu’il n’a pas
été victime d’une hallucination. Il doit
se rendre à l’évidence. Les vêtements
des deux femmes sont sur une chaise. Le
pot ouvert est sur la table. Sa fiancée
et sa mère sont donc bien des sorcières.
Minuit
sonne. Rien ne se passe. Le jeune homme a une idée :
- « Je vais profiter de la pommade et aller voir
ce que font ma fiancée et sa mère. »
Il se déshabille, s’enduit de pommade noire et se
trompe. Au lieu de dire « sur la
feuille », il dit « sous la feuille ». Il est recouvert de plumes et s’envole par la
cheminée.
Il
vole avec peine, retombe sur le sol, sous les branches, entre dans le
taillis. Les épines le blessent, il est
recouvert de blessures, croit sa dernière heure venue. Le coq chante. Le jeune homme retrouve sa forme
humaine. Péniblement, il rentre au
village, va chez lui, réussit à se mettre sur son lit. En proie à la fièvre, il délire. Dès qu’il a été guéri, il retourne chez ses
parents, sans donner aucune explication.
Le
jeune fille ne se maria jamais. A la
mort de sa mère, elle alla dans un autre pays et personne n’entendit plus
jamais parler d’elle.
Jean Markale a recueilli ce conte à Sugny en 1979. Le vol des sorcières est bien connu de ceux
qui étudient les croyances populaires et la psychologie des profondeurs. Il se trouve dans un grand nombre de contes
D’après Le livre secret des sorcières » de
Katherine Quenot, Albin Michel et une émission sur Arte.
Les démonologues pensaient que l’onguent dont les sorcières
s’enduisaient le corps pour aller au sabbat ne servait à rien mais que le
diable leur faisait croire qu’il était nécessaire afin qu’elles accomplissent
des crimes horribles pour se le procurer.
Aujourd’hui, on pense au contraire que cet onguent est très important à
base d’atropine, de belladone et d’aconit, il induisait un état de torpeur
propice aux hallucinations.
Recette : Faites bouillir un enfant dans une marmite en cuivre,
prenez la graisse qui surnage dessus, puis laissez épaissir le dernier bouillon
afin d’obtenir un consommé dans lequel vous ajouterez du persil, de l’aconit,
des feuilles de peuplier et de la suie.
Mélangez ensuite à la graisse.
On peut aussi acheter de la graisse humaine au bourreau. Ou sous le manteau au marché mais il n’y pas
de garantie qu’il ne s’agit pas de graisse de porc. La graisse humaine permet une meilleure assimilation.
A un certain moment, ce fut la mode, en Allemagne, parmi les femmes de
la haute de s’envoyer en l’air avec de la graisse de sorcière.
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envoi de Dominique Brynaert
Quelle
différence ?
C’était pendant la période de vacances. Il
avait choisi de profiter chaque matin de l’apaisement que le bruit des vagues
apporte à ceux que le tumulte éreinte le reste de l’année. Pour pouvoir marcher
le long de la plage, les pieds dans le sable et les oreilles à l’écoute des
chuchotements du vent, il se levait à l’aube, certain de ne rencontrer
personne. Or, un jour il advint qu’il croisa un jeune garçon dont l’occupation
l’intrigua. Celui-ci ramassait sur le sable des étoiles de mer. Puis d’un geste
aussi puissant que possible, il les jetait au loin dans la mer. Était-ce un jeu
? Il aurait pu continuer son chemin, saluer peut-être l’adolescent au passage
et se préoccuper uniquement du plaisir de voir le jour chasser les derniers
soupirs de la nuit. Mais sa curiosité l’emporta. Il s’approcha du jeune homme
et, après lui avoir adressé ses salutations, lui demanda le plus simplement du
monde ;
- Mon garçon, je te vois jeter des étoiles de
mer dans l’eau. Cela m’intrigue. Pourquoi fais-tu cela ?
- Ignores-tu la souffrance de ces animaux
marins perdus sur le sable ? Lorsque le soleil se lèvera, la chaleur lentement
les séchera et les conduira à la mort.
Il approuva de la tête, mais ne put
s’empêcher de remarquer :
- Mais cette plage, mon garçon, s’étend sur
des kilomètres et il y a des millions d’étoiles de mer. Quelle différence cela
va-t-il faire ?
L’adolescent baissa le regard vers l’étoile
de mer qu’il tenait en main et d’un geste assuré la lança dans l’écume. Puis il
posa son regard dans les yeux de celui qui venait de lui poser la question et
répondit :
- Cela fera une différence pour
celle-ci.
Ce qui précède est
plus précieux qu’un diamant
Un vieux sage, qui ne comptait plus les
kilomètres qu’il avait parcourus dans sa vie, trouva un jour, lors d’un de ses
voyages, une pierre magnifique au fond d’une rivière. Elle brillait comme un
diamant pur et sans doute était-elle de cette nature. Il s’empara de cette
beauté que lui offrait le hasard et la plaça au fond de sa besace. Parfois, le
soir, devant la lumière du feu crépitant, il aimait à la regarder. Or voilà
qu’un jour son chemin croisa celui d’un autre voyageur. Les deux hommes
décidèrent de marcher un moment ensemble. Le soir venu, après le partage d’un
repas simple, le voyageur prit sa pipe, la bourra et se mit à fumer. Le vieux
sage, lui, chercha dans sa besace et en retira la pierre et, comme à
son habitude, observa dans ces facettes les éclats du feu. Son compagnon eut
aussitôt l’attention attirée par la merveille. Il demanda au vieux sage de
pouvoir la regarder de plus près. Il fut immédiatement convaincu que
c’était là une pierre rare. Il comprit que la posséder pourrait suffire à lui donner
richesse et sécurité jusqu’à la fin de ses jours. De sombres pensées lui
vinrent. Il possédait un couteau et le vieil homme ne lui résisterait pas
longtemps.
- Dis-moi l’ami, c’est là une bien belle
pierre que tu possèdes. Accepterais-tu de t’en séparer ?
- Si c’est là ton vœu le plus cher, répondit,
le vieux sage, qui serais-je pour te refuser cela. Prends-la.
Le voyageur le remercia et au lever du jour
s’en alla, heureux de ce cadeau inattendu. Il prit la route vers la
ville où il savait qu’on lui donnerait une belle somme pour l’achat de cette
pierre si facilement acquise. « Si facilement acquise », se
répétait-il tout au long de la route. Peut-être le vieil homme ne
connaissait-il pas la valeur des choses. Non c’était impossible. D’emblée, il
lui avait semblé très instruit. Alors pourquoi lui avait-il donné ce trésor
sans aucune hésitation ? Le voyageur marcha longtemps, mais au fil des
kilomètres parcourus, son esprit, son cœur se troublait à la recherche de
l’impossible réponse. N’y tenant plus il fit alors demi-tour et reprit le
chemin qu’il avait emprunté.
À la nuit tombée, il aperçut un feu au loin,
se dirigea vers lui et retrouva le vieux sage qui terminait son repas. Sans
être étonné de le revoir, celui-ci l’invita à s’asseoir à ses
côtés. Le voyageur prit la pierre dans sa poche et la tendit au
vieil homme.
- Reprenez-là.
- Tu n’en veux plus ? demanda le vieil homme
en récupérant sa pierre.
- Non… Maintenant, je vous en prie,
donnez-moi quelque chose de plus précieux que ce diamant. S'il vous plaît,
donnez-moi ce qui vous a permis de me le donner.
L’histoire se finit ici, mais elle voyage
déjà en nous.
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& Un roman peut-il être un conte? Je pose la
question car, en lisant, Chamelle de Marc Durin-
Valois, en ces jours lourds de destruction, je pense au périple de cet
homme, dans un désert brûlant, attendant vainement la pluie, celle qui abreuve
bêtes et gens et qui fait pousser les champs.
Il est face à un choix, rester ou partir et quelle direction
suivre. A la sécheresse s'ajoute la folie des hommes. Il assumera cette voie
qu'il a pensé juste.
Une demi planète souffre de cette raréfaction de
la ressource essentielle à la vie sur terre. Erreur climatique, décision de
l'être humain, conséquences pour les siens, étrange parallèle avec les
pluies de mousson que nous connaissons. Au loin le concert des sirènes est
toujours incessant.
L'écriture m'a ravi. Elle me fait penser à
Colette. Lisez donc ce petit livre sublime et donnez-moi votre avis, un roman
peut- il être un conte ? Michelle
Troupin
Vous pouvez répondre à la question de Michelle via maisonconteparole.liege@gmail.com
Cette question sera un des points de départ d’une
interrogation plu générale.
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m Ce
rond est-il rouge ? Alors ceci vous
concerne :
Si
vous voulez (continuer à) recevoir ce
Mensuel d’Informations sur l’Oralité, les Conteurs et les Raconteurs:
En
Belgique:
il vous suffit de verser 14€
au compte BE 75 5230 8016 8151, identification BIC TRIOBEBB de la
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prioritairement, pendant douze mois, un maximum d’informations sur le conte :
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