dimanche 1 août 2021

Mensuel août 2021 – N°344

 

Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,

les conteurs et les raconteurs.

août  2021 – N°344

 

P 912122 Bureau de dépôt LIEGE 1–4000  

Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg 

Au sommaire, ce mois-ci:

- Un mois, des …

- Nouvelles du monde du conte, ….

- Spectacles – Formation – Emissions - Balades

- 3 articles – 5 contes 

 


Déluges et commisération

Edito après


Empreinte de 
sceau-cylindre représentant au centre le dieu Ea les eaux jaillissant au-dessus de ses épaules, aux côtés de divinités.  En bas et en petit, un humain et un animal qui seront submergés 

« Au premier point du jour, le lendemain, Monta de l'horizon une noire nuée dans laquelle tonnait Adad. Précédé de Shullat et de Hanish, Hérauts divins qui sillonnaient monts et plaines, Nergal arracha les étais des vannes célestes. Et Ninurta se précipita pour faire déborder les barrages d'en-haut, tandis que les Annunaki, brandissant leurs torches, incendiaient de leur embrasement le pays tout entier. Adad étendit dans le ciel son silence de mort, réduisant en ténèbres tout ce qui avait été lumineux ! (...) Et l'anathème passa comme la guerre sur les hommes. »
Le Déluge d'après la version ninivite de l'
Épopée de Gilgamesh.

La triste actualité me renvoie aux récits d’inondation des premiers âges de l’humanité, plus de 600 mythes répertoriés par Wickipédia, dont l’Epopée de Gilgamesh et la Genèse. 

Sans vouloir forcer les comparaisons, je note que le déluge est la suite d’une faute des hommes et que le héros sauve et recrée une civilisation  Nos fautes, nos erreurs, mauvaise implantation de certaines habitations et activités, réchauffement climatique causé en partie par certaines de nos façons de faire, l’oubli de notre petitesse devant les forces de la Nature.  La réflexion est en marche pour  mieux tenir compte des risques. 

La présence des victimes et des destructions est en creux dans la référence à la guerre. Elles sont aussi personnifiées par les deux petites silhouettes dans le bas du sceau, dont un animal innocent.

Un souvenir personnel.  Quand j’étais enfant, je lisais chez ma grand-mère une Bible illustrée par William Blake.  Parmi les images du Déluge, il y en a une qui a marqué mon souvenir.  Une lionne tient un lionceau dans sa gueule.  Tendue vers le haut, elle tente de le sauver de la noyade.  Elle-même est déjà quasi submergée.  J’étais bouleversée à contempler ces innocents et je ne les ai pas oubliés.

Dans ce que nous vivons, les images, les paroles des victimes, les témoignages bouleversants de ceux qui ont été impuissants à sauver, tout cela sera indélébile. 

Il est aussi question du héros.  Nous pourrions voir Gilgamesh, le héros civilisateur comme la personnification de tous les « héros » qui se sont portés au secours de victime du cataclysme.  La solidarité est vraiment fleur de la civilisation.

Notre commisération à qui souffre,

notre admiration à qui aide.

_______________________________________________________________________________________

Plus humains

Edito avant

Nous avons incessamment besoin d’histoires qui nous racontent et racontent le monde autrement, qui nous offrent des horizons, des pistes de réflexions, des idées à méditer, qui nous enchantent et nous bouleversent, nous fascinent et nous forment, qui nous font sentir plus humains.

            Je reprends le texte de Jean-Claude Vantroyen dans Le Soir du 10 juillet 202.  Juste pendant le Festival de Chiny, En Marche.  Des histoires à foison.  Des conteurs et des conteuses inspirés.es, qui rencontrent le public en présentiel.

            Je le dis et le redis, le conte, ce moyen de la culture, tout dans l’imaginaire du conteur à la rencontre de l’imaginaire du spectateur, le conte a toujours été conté sous le règne du covid.  En présentiel quand c’était permis, en balade, sous le grand arbre d’un parc.  En virtuel, Zoom, Face Book et autres moyens que nous offre la technique.  Des conteurs et des spectateurs de France, de Belgique, d’Afrique, d’Amérique, se sont ainsi retrouvés régulièrement.

            La Maison du Conte de Liège a réuni conteurs et spectateurs, tous les mois, sans en excepter aucun.  Sans oublier cette modeste revue qui a été chercher ses lecteurs par la poste et sur Internet.

            L’ogre couronné n’a pas réussi à éliminer le conte, le moyen le plus simple, le plus traditionnel, celui de la nuit des temps et de maintenant, le conte nous a fait sentir plus humains, plus en accord avec tous les humains.


Festival du Conte de Chiny , en marche ... vers une version allégée.

Si le festival s'inscrit , en 2021, en mode concis et restreint, il se veut avant tout tourné vers les artistes de nos contrées.
Confiance réciproque pour permettre à la jolie ville de Chiny de retrouver la musique des mots qui la caractérise depuis plusieurs décennies.
La Maison du Conte de Liège et ses amis, avec Potée de Contes à la Liégeoise et Balade Contée Violette a amplement rempli sa mission de présence, de contes et de rencontres, avec le plus grand plaisir. Quatre conteries, dont 2 furent arrosées, un large apéritif- concert sous un soleil resplendissant donnant à l'événement une dimension de digne réception, un accueil toujours convivial, une balade contée avec jeu et chanson permettant une découverte inédite du village et de son passé. Quoi de mieux!
Les autres conteuses et conteurs ont eux aussi donné le meilleur de leur talent pour ravir le public moins nombreux certes mais gourmand d 'écoutes. 
Ce moment inédit a mis l'accent sur la richesse patrimonial de ce coin de Gaume, cimetière moyenâgeux ou château néo-gothique.
Le public reviendra, l'année prochaine, nombreux et affamé pour retrouver la bonhomie, l'ambiance chaleureuse, le plaisir de dire, la joie de se revoir et de goûter le temps qui passe. A bientôt.
                                                                                        Michelle Troupin

__________________________________________________________________________________

 

UN MOIS, DES CONTES A LA BIBLIOTHEQUE DE FLORENVILLE

 Chaque mois de cette année 2021, nous vous proposerons une sélection de 4 ouvrages.

AOÛT : PRALINE GAY-PARA A L’HONNEUR

 RECUEILS :

·        Vives et vaillantes : sept héroïnes de contes. Paris, Didier Jeunesse, 2018.

Les femmes fortes sont à l’honneur de ce recueil de contes. Elles se déguisent en hommes, mettent au défi des princes, se battent pour leur liberté… Venues d’Iran, d’Italie ou d’Albanie, des jeunes filles qui prennent leur destin en main pour devenir femmes.

 

·        Contes pour jeunes filles intrépides. Arles, Actes Sud, 2020.

Recueil de contes du monde entier qui mettent en scène des héroïnes, qu’elles soient princesses, paysannes, jeunes filles en fleur, épouses ou grand-mères.

 

ALBUM :

·        Sous la peau d’un homme. Avec A.Fronty et J.Scelles-Millie. Paris, Didier Jeunesse, 2009.

De belles illustrations naïves pour ce conte du Maghreb qui parle d’hommes et de femmes, de la naissance du sentiment amoureux, d’homosexualité, de la position sociale… Dès 10 ans.

CD :

·        Gourmand trop gourmand : 3 histoires à lire et à écouter. Avec Jean-Louis Le Craver et Jihad Darwiche, Paris, Didier Jeunesse, 2008.

3 conteurs, 3 histoires autour de la gourmandise.

 

Infos :

Bibliothèque : rue de l’Eglise, 13 – 6820 Florenville

061/ 32 03 40 - www.bibliotheque-florenville.be bibliotheque.locale.florenville@province.luxembourg.be


Nouvelles du monde du conte, des arts vivants, de la politique, des projets…

Statut d’artiste, proposition fédérale.  Un statut de « travailleur des arts » est sur la table.  La reconnaissance pour cinq ans est dissociée de l’Onem. La protection chômage est plus accessible et plus exigeante, renouvelable tous les trois ans.  La reconnaissance de travailleur des arts est une attestation individuelle, valable pour cinq ans, obtenue sur dossier.

L’ébauche fédérale ne convainc pas.  Différentes associations marquent clairement leur désaccord avec la proposition de réforme relative à la protection sociale des travailleurs et travailleuses culturel(le)s et demandent des allers-retours constructifs indispensables avec la base.

Codeco du 19 juillet Pour l’événementiel, à partir du 30 juillet, la jauge à l’intérieur sera de 3.000 personnes avec masque et distanciation.  A l’extérieur, jauge de 5.000 personnes avec masque et distanciation.  A partir du 13 août, possibilité de laisser tomber le masque et la distanciation, à condition d’utiliser le Covid Safe Ticket.

 Etude InequalArts.  Il s’agit d’une demande de collaboration dans le cadre d'une étude financée par le Fond National de la Recherche Scientifique (FNRS), sous la direction de la Pr. Laurie Hanquinet (ULB). Cette recherche vise à comprendre les mécanismes d'inégalités d'accès et de réussite qui traversent le secteur culturel et créatif en Fédération-Wallonie-Bruxelles (FWB).

Contact : HANQUINET Laurie <Laurie.Hanquinet@ulb.be 

 Collectif Fabula présente Les Fabulations Ephémères 21.  Un festival nomade, à Uccle cet été, à Charleroi en octobre.  Un temps de recherche, d’exploration et de rencontres. Ateliers et spectacles seront au rendez-vous. Une programmation où se mêle joyeusement : le théâtre, le conte, la musique, la danse, l’art visuel... et bien d’autres langages artistiques.  Voir p. 6.

 


Du 11 au 16 octobre prochain se tiendra la deuxième édition de "Chimères", vitrine des conteurs professionnels de notre Fédé, avec pas moins de 28 spectacles ! une magnifique palette de couleurs et de diversité. D'ores et déjà, notez-en les dates : c'est votre festival. Que vous y contiez cette année ou non, votre présence le rendra encore plus intéressant et convivial.

Nous vous en remercions d'avance et vous souhaitons et bel été. Cordialement, Laura Géradon et Ludwine Deblon Pour la Fédération de conteurs professionnels. www.conteurs.be

________________________________________________________________________________________________

Message important à nos amis conteurs et organisateurs de spectacle

 

·      Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la publication,

·      un mois plus tôt pour les formations,

·      complètes et lisibles,

·      par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg.  Tel : 04/367.27.06.

·      ou par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com                                         

·    Ne comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos infos.

 

Idéalement, vos informations comportent:

organisateur,                           titre,                        genre d'activité,                       artiste(s),

date et heure,                          lieu,                        prix,                                       public cible,                       coordonnées pour infos et réservations,                         max. deux lignes de commentaire

N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp.

C'est vous qui nous envoyez vos informations.

Veuillez ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches, l'exploration.

         Merci d'épargner notre travail bénévole

 

N.B. Soyez assez aimable de nous envoyer des infos complètes pour nous épargner des rappels ou des recherches sur votre site.  Merci de la rédaction.

 

Spectacles – Balades – Emissions - Exposition


Fédération de Conteurs professionnels de Belgique

 

Trésors contés de Bruxelles

 

quand ? les 1er, 7, 14, 15, 21, 22, 28, 29 août à 15h.  Durée entre 1h30 et 2h.

où ? le samedi dans le quartier des Marolles à Bruxelles

        le dimanche dans la vallée du Vogelzangbeek à Anderlecht

infos : federationdesconteurs@gmail.com

 

Conte en balade

Balades contées dans les parcs de Bruxelles

-le 1er août, Parc Brugmann avec Carine Donckeers et Kyung Wilputte

      entrée du parc, 298, avenue de Messidor, 1180 Uccle

 

- le 8 aout, Forêt de Soignes avec Roxane Ca’Zorzi et le guide nature AmirBouyahi

      Centre d’art de Rouge-Cloître, 4, rue du Rouge-Cloître 1160 Auderghem

 

- le 15 août, Parc Moeraske avec Ahmed Hafiz et Thomas Midrez

      Eglise, place Saint Vincent, 1140evere

 

- le 22 août, Ferme Nos Pilifs avec Jacky Druaux et Christian Schaubroeck

      parking de la ferme, 347, Trasserweg, 1120 Nede-Over-Hembeek

 

- le 29 août, Jardins Sobieski, Fleuriste et colonial avec Mélancolie Motte et  Anne Romain

      Conciergerie du Jardin Colonial, avenue des Ebéniers, 1020, Laeken

_________________________________________________________________________________________________________________________

 

combien ? prix libre                                               pour qui ? à partir de 10 ans

infos, réservation indispensable : 0497/78.20.75 ; info@conteenbalade.be

Merci de venir avec votre propre matériel, tabouret, parapluie, coussin, … .  Accessibles aux PMR

 

Théâtre de la Parole

 

Les apéros contés le vendredi à 19h

 

- le 6 août, Welcome home

 

 -le  13 août, En eaux troubles

__________________________________________________________________________________

 

Les goûters contés le dimanche à 16h

 

- le 1er août, La vie jusqu’au bout

 

- le 8 août, Perles d’histoires

 

- le 15 août, sorcières et autres diableries

_________________________________________________________________________________

 

En découvertes, étapes de création

 

- le 20 août, La cigogne des Aurès : chants d’amour et de résistance

 

- le 21 août, L’âge venant

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­____________________________________________________________________

 

 

où ? Théâtre de la Parole, rue du Rouge Cloître, 7d, 1160 Bruxelles

infos, inscription : 02/736.69.50 ; info@theatredelaparole.be

 

la Maison du Conte et de la Parole de Liège asbl

 

Veillée contée sous l’arbre à palabres, par Carine Chavanne, M-Cl Desmette,

Roger Janssen,  Gaëtane Windels, Danielle Deliège, Agathe et ….

 

quand ? le 7 août à 19h30                           où ? parc du château de Colonster, allée des Erables, 4000

pour qui ? tout public                                      animation : Philippe Noël                          

pour assister : réservation obligatoire reservationmaisonconteliege@gmail.com

infos : 0497/61.51.05 ; 0476/653.78.

Plaisir de conter,  de retrouver le conte, de découvrir ce que les conteurs vont nous présenter, dans une ambiance de musique et de chanson.

 

Maison du Conte de Charleroi

 

Scènes d’été, festival de théâtre,  de nombreux artistes et les membres de la Maison du Conte de Charleroi

 

quand ?  les 7 et 8 août                                           où ? Ferme de l’Hostellerie, chaussée de Bruxelles, 95, 1400  Nivelles
combien ? de 15 à 3€                                              pour qui ? tout public

infos, réserv. : https://www.facebook.com/Impulsion-th%C3%A9%C3%A2trale-103369634344878/?ref=page_internal

Événement de Impulsion théâtrale, dont des contes loufoques. Venez partager la joie des artistes des arts vivants dans le cadre inspirant d’une ancienne ferme en carré…

 

____________________________________________________________________________________________________

Centre culturel de Gerpinnes

Contes du soir par Pascale Baeyens et Carine Donckers


quand ? le 22 août à 21h Acoz                              où ? RV en face du Château d’Acoz
combien ? 5€                                                           pour qui ? tout public à partir de 6 ans

Infos et réservations : https://www.gerpinnes.tv/2021/05/28/les-balades- stivales/nicole.maisonducontecharleroi@gmail.com

Le long du Ravel, avant le coucher du soleil, avec nos deux conteuses , partons en voyage imaginaire…
Un château, un pont, le clapotis de l’eau, le gazouillis des oiseaux, le parfum des prés fauchés…

 

Les Zapéro-contes Charleroi, avec France Decooman, Ahmed Hafiz et Pascal Pezzoti. et des conteurs invités

 

quand ? le 13 août                                                  où ? Livre ou verre, au 6 passage de la Bourse, Charleroi

infos, inscription pour écouter : 0470/23.67.01 ou 0495/65.95.89.

inscription pour conter : racontancecarolo@gmail.com.

Port du masque obligatoire et respect de la distanciation sociale.

 

Centre Culturel d’Enghien                                                      de nombreux organisateurs

 

A la poursuite de la clé des songes par plus de 60 comédiens de 7 à 77 ans

 

quand ? Le 14 août à partir de 17h45 jusqu’à 22h    durée ? 2h30

combien ? 14/11/10/8/1,25€                                        où ? Parc d’Enghien

Une balade-spectacle pour toute la famille dans un univers mystérieux au cœur de la Forêt des Secrets

Plus de 60 comédiens, « de 7 à 77 ans », glissés dans la peau d’une créature fantastique ou féerique née après dix jours de formation et de répétitions intensives, vous attendront pour vous faire vivre un moment hors du temps !

 

Collectif Fabula

 

               le 19 août

 

- 18h, Inauguration du festival en musique avec Régine Galle, chanteuse, musicienne.

 

- 19h, Les Oreilles du Silence. Récits, paroles poétiques, sonorités inédites se croisent et questionnent nos silences.

        Conception, jeu, récits : Bernadette Heinrich. Au saxo et au guembri, Grégoire Tirtiaux. Public : + 12 ans.

 

               le 20 août

 

- 14h30 Binta, Piétrina et le pot magique. Spectacle de contes pour enfants. 5-11 ans.

 

- 18h, Apéro musical, concert avec Sébastian Enriques, musicien, accordéoniste.

 

- 19h, Le Jardin des Roses, Une adaptation d’un grand classique de la poésie Soufie écrit par Saadi au 13 ème 

            siècle.  Un spectacle d’une grande sensualité où l’humour et la gravité se mêlent pour faire jaillir la poésie.

            Jeu, texte, mise en scène : Abdelmalek Kadi. Musique : Artiste invité(e). Public : + 12 ans.

 

                              Samedi 21 août

 

- 11h et 15h : Balade contée à la découverte de la Ferme Rose, haut lieu du patrimoine Bruxellois.

                  Et si les murs prenaient la parole ? Avec Bernadette Heinrich, conteuse. Public : + 6 ans.

 

_____________________________________________________________________________________________

où ? en plein air à la Ferme Rose, 44 avenue de Fré 1180 Uccle.                combien ? 2€

Programme complet : www.collectifabula.com

Infos et réservations : 0460/ 95 94 83 § collectifabula@gmail.com  alain.bombaert@gmail.com 0478 60 10 12

 

 

? Personne ne se lasse d’âtre aidé.  L’aide est un acte conforme à la nature.  Ne te lasse jamais d’en recevoir ni d’en apporter.  Marc Aurèle

Tous contes fées

Contes  et chansons à la belle étoile4

 

quand ? le 20 août à 20 heures                                    combien ? 4€

où ? RV rue  des Glacis,4000 Liège, parking libre Hôpital de la Citadelle ( sortie des Urgences)

Réservation et infos : www.touscontesfees.com (à partir  du 1er août) Tina 0476 68 00 73

Escapade  champêtre où les yeux dans les étoiles et le cœur en bandoulière nous partirons pour rejoindre  notre écrin de verdure.  Nous collecterons des histoires et des chansons.

 

L’Estivale de la Renaissance avec Roger Janssen

 

quand ? le 21 août, conterie à 14h45 – 15h45  - 16h45 

où ? Théâtre de la Renaissance, rue de la Libération, 7, 4100 Seraing

combien ? 6€ (enfant gratuit)

Avec La Roulotte verte, Zénobe & Gaston, Une Petite Compagnie, The Bones Parade, Scènes de cirque, Une Tripotées d’Activités, Les Pelures, Roger raconte …

 

Scène ouverte de Mons

 

quand ? le 22 août à 14h30                                    où ? Jardin suspendu, Mons

combien ? gratuit                                                    infos, inscriptions : +32(0)478/45.52.97 ; 0477-225647

Nous nous adapterons aux décisions du gouvernement.  Possibilités d’interventions à différents endroits, 10 personnes, masques et distances.  S’informer et inscription obligatoire aux numéros ci-dessus

 

 

 

Formation – Atelier

 

Collectif Fabula

 

Du 9 au 13 août ateliers initiations artistiques dans les associations et quartiers de Uccle.

infos, inscription : 0460/ 95 94 83 § collectifabula@gmail.com  alain.bombaert@gmail.com 0478 60 10 12

 

Racontance

Formation courte par Dominique Brynaert

 

quand ? Les 14-15 et 16 août à de 9h30 à 17h.                où ? à 1030 Bruxelles

combien ? 120€                                                                 

infos, inscription : https://www.racontance.be/formation_conte.html

Formation de trois jours pour vous permettre d'apprendre à conter. On vient au conte avec ce que l’on est et puis on se rend disponible à de multiples possibles.

_______________________________________________________________________________________

 

Collecteur dans les livres et sur le terrain,

Jean Markale

 


  Jacques Bertranddit Jean Markale, est né le 23 mai 1928 dans le 14e arrondissement de Paris et mort le 23 novembre 2008 à Auray est un écrivain, poète, conteur et conférencier français. Sa notoriété repose principalement sur la diffusion à plus d'un million d'exemplaires de son livre La Femme Celte, traduit en plus de vingt langues.

Jean Markale a publié de nombreux livres sur la civilisation celtique. En particulier, il s'est donc intéressé à la place de la femme dans le monde celte et au cycle du Graal. Ses premiers ouvrages étaient principalement destinés à un public d'érudits. Il a par la suite vulgarisé son approche afin de permettre à d'autres personnes de se familiariser avec son sujet.  Parmi ces ouvrages, citons : Contes populaires de toutes les Bretagne, Les Celtes et la civilisation celtique, Le Roi Arthur et la civilisation celtique, Le Druidisme, Le Mont-Saint-Michel et l’énigme du Dragon, Le Cycle du Graal (8 volumes), Merlin l’Enchanteur ; Contes occitans, ….

Une biographie de Jean Markale est parue en 2012 aux Éditions Les Oiseaux de Papier, écrite par Jacky Ealet, avec un avant-propos de Môn Rigole-Markale, contenant de nombreuses photographies et documents inédits : Jean Markale, la quête de l'Autre Monde.

Dans la préface de « Contes et légendes des Pays celtes », Jean Markale souligne l’importance de la transmission orale, « ce savoir populaire est pourtant l’authentique mémoire d’une humanité qui se cherche à travers ses épreuves, ses doutes, ses épreuves et ses angoisses. », « qui est une mémoire pour l’avenir ».   A « folklore », il préfère savoir populaire. « Le savoir populaire …. fait partie intégrante de ce patrimoine culturel. »

            Il brosse aussi un tableau de la diaspora celte en Europe : Irlande, Ecosse, Ile de Man, Pays de Galles, Bretagne armoricaine, Galice, Asturies, Auvergne, ….  Sans oublier la Wallonie dont les habitants font partie de la dernière migration et particulièrement l’Ardenne, dont le nom évoque la divinité-ours des Celtes..  Partis des plaines de Bavière et d’Autriche, le Pays de Harz, les Celtes occupaient une grande partie de l’Europe, « ils ont fait l’Europe. »

            Parmi la très riche production de Jean Markale, il y a de nombreux contes.  Certains sont trouvés dans les ouvrages, parfois très érudits.  Les sources sont toujours mentionnées en fin de conte.  D’autres sont des collectes personnelles.  Là aussi, la source est indiquée.  L’auteur cite aussi les nombreux liens entre chaque conte et d’autres contes d’autres régions. 

Le roi aux oreilles de cheval

      Il y avait un roi qui s’appelait Cunomor.  Ce roi a des oreilles de cheval, qu’il cache dans un bonnet de fourrure, été comme hiver, qu’il fasse froid ou chaud.  Ses sujets l’aiment bien parce que Cunomor s’intéresse à leur vie,  partage leurs repas, s’informe de leur soucis, se soucie de faire respecter la justice.

            Seul le barbier de Cunomor connaît son secret.  Le roi lui a fait jurer de ne jamais révéler son secret à aucun être humain, sous peine d’être pendu.  Ce secret pèse si lourd sur le barbier, qu’un jour, passant près d’une roselière, il fait un trou dans le sol, met sa tête à l’intérieur du trou, dit :

- « Le roi Cunomor a des oreilles de cheval. »

Il rebouche le trou, y plante un roseau et s’en va.  Il n’a révélé le secret à aucun être humain, il n’a donc pas trahi son serment.

            Un musicien passe près de la roselière.  Il cherche un roseau pour faire une petite flûte.  Il coupe le roseau planté par le barbier et s’en fait son instrument.

            Le lendemain, il y a fête au village.  Le roi se mêle à la fête, parle à tous, se prépare à danser.  Les musiciens commencent à jouer.  La flûte ne joue pas de la musique, elle dit des paroles :

- « Le roi Cunomor a des oreilles de cheval ! Le roi Cunomor a des oreilles de cheval ! »

Tout le monde a entendu les paroles.  Le roi est furieux, il va perdre la face devant ses sujets.  Il réfléchit, arrache son bonnet de fourrure :

- « La chanson a raison.  Je ne vois pas pourquoi je cacherai désormais la vérité. »

            Depuis ce jour, on l’a appelé le roi Mark.

 Cheval se dit « Mark » en gallois.  Il s’agit du roi Marc de l’histoire de Tristan et Yseut.  Ce personnage historique a vécu au VIIème siècle.  L’occasion peut-être de nous interroger sur la complexité du caractère du roi Marc dans ses rapports avec Tristan et particulièrement Yseut. N’oublions pas qu’au Moyen Age,  la passion de Tristan et Yseut est «une folie qu’il m’est honteux de raconter » (Chrestien de Troyes.)

Même si cette histoire nous fait penser à celle du roi Midas qui avait des oreilles d’âne, le symbole du cheval est nettement celtique,

Une question personnelle : Jean Markale utilise parfois le mot » celte » en guise d’adjectif, parfois celtique.  Quelle serait sa règle ?

La princesse et la jument

A Stoumont, petite localité près de Liège, vivait Djean.  Fils unique de pauvres gens, il les quitte pour aller chercher fortune.  Dans son sac, bien peu d’affaires mais un pain fait par sa mère.

Il fait étape au bord d’une rivière.  Un poisson vient sur le bord et ne bouge plus.

- « Pauvre poisson, il est encore plus fatigué que moi.  Un petit morceau de pain le réconforterait peut-être. »

Djean prend un morceau de pain et le donne au poisson.

- « Mon garçon, tu as bon cœur et je te remercie.  J’étais épuisé.  Je suis le Roi des Poissons et je dois visiter mes sujets.  Je te prouverai ma reconnaissance.  Chaque fois que tu auras besoin de moi, tu diras :

- « « Roi des Poissons vient me voir.  Je vais reprendre mon voyage.  Au revoir et bonne chance ! »

            Djean continue sa route.  Un aigle le survole d’un vol hésitant, vient se poser à côté de Djean.  L’aigle a une aile blessée.

- « Pauvre oiseau, je connais un moyen de te soulager. »

Il ramasse des feuilles, des tiges d’herbes, nettoie la blessure.  Il fait une attelle et un pansement.

- « Mon garçon, tu es bon et charitable et je te remercie.  Un chasseur m’a atteint avec un projectile, je souffrais beaucoup et j’avais du mal à voler.  Je suis le Roi des Oiseaux et je dois aller visiter mes sujets.  Je te prouverai ma reconnaissance chaque fois que tu auras besoin de moi.  Tu n’as qu’à m’appeler trois fois et je viendrai t’aider.  Bonne chance à toi. »

            Djean poursuit son chemin.  Il arrive à un pré desséché.  Une jument est attaché à un piquet, tellement court qu’elle ne peut pas brouter.  Elle est maigre, on lui voit tous les os.

- « Pauvre bête ! Comment peut-on te laisser ainsi sans eau et sans nourriture.  Je vais te tirer d’affaire. »  Djean délie la jument, la mène au ruisseau.  Elle se met à brouter.

- « Mon garçon, tu m’as sauvé la vie.  Mon maître est un odieux sorcier qui voulait me faire souffrir.  Il voulait me faire mourir lentement.  Je saurai te récompenser. Je t’accompagnerai où que tu ailles. »

            Djean n’ose pas monter sur le dos de la jument parce qu’elle est encore faible.  Ils arrivent à la ville.  Ils apprennent que le roi a de graves problèmes.  Il doit épouser une ravissante princesse.  Le roi est vieux et n’est pas plaisant.  La princesse ne l’épousera que s’il retrouvait son écharpe et un collier de diamant perdu en traversant la Meuse.

- « Ce serait pourtant facile de les retrouver ! »  Djean parle sans réfléchir.  Il est arrêté et conduit devant le roi.

- « Jeune homme où tu es un sorcier ou un menteur.  Tu peux choisir : être pendu ou me rapporter l’écharpe et le collier. »

            Jean est bien ennuyé, demande qu’on le laisse seul au milieu du jardin.  Là, il appelle trois fois le Roi des Oiseaux.  Celui-vient se percher sur une branche.

- « Me voici.  Que puis-je faire pour toi ? »

- « Roi des Oiseaux, je suis bien ennuyé.  Je dois retrouver l’écharpe la princesse.  Nul ne sait où elle est.  Si je ne la rapporte pas, je suis pendu. »

- « Je vais envoyer mes oiseaux aux quatre coins du monde.  Reviens ici demain soir. »

            Djean réussi à persuader le roi de lui donner un délai.  Le lendemain soir, il va dans le jardin.  le Roi des Oiseaux tient dans son bec une écharpe de soie multicolore.

- « Voilà ce que tu demandais.  Une hirondelle l’a trouvée dans les montagne de Chine. »

- « Je te remercie de ton aide. »

            Djean donne l’écharpe au roi.  Celui-ci fait appeler la princesse.

- « Princesse, voilà l’écharpe que je jeune homme a retrouvé.  Est-ce bien la tienne ? »

- « C’est bien la mienne.  Mais il me manque encore mon collier de diamant.  Je ne t’épouserai que si on me le rapporte. »

- « Djean, tu sais ce qui te reste à faire.  Si tu refuses, tu seras pendu. »

            Djean demande qu’on le conduise au bord de la rivière.  Là, il appelle par trois fois le Roi des Poissons.

- « Me voici, que puis-je faire pour toi ? »  Djean explique ce qu’il veut. « Ce n’est pas difficile.  Je vais envoyer les miens dans les rivières et les mers.  Reviens demain soir. »

            Djean est au rendez-vous.  Le Roi des Poissons tient dans sa gueule un magnifique collier de diamant.  Un saumon l’a retrouvé dans les mers du Nord. »

- « Je te remercie, tu me sauves la vie. »

            Djean apporte le collier au roi qui appelle la princesse.

- « Oui, c’est bien mon collier. » 

- « Maintenant que tu as ce que tu veux, rien ne s’oppose à ce que nous nous marions. »

Mais la princesse avait espéré qu’on ne retrouve si son écharpe ni son collier.  Elle n’a d’yeux que pour Djean, beau et jeune. « Je veux bien à condition que tu fasses périr ce jeune homme dans un four chauffé pendant un jour et une nuit. »  Elle pense que le roi refuserait une telle abomination.

- « Tu as entendu ce qu’a dit la princesse,  Préparer-toi à mourir. »

- « Je demande à passer ma dernière nuit près de mon cheval »

            Djean est conduit dans la stalle de la jument.

- « A quoi sert d’aider les puissants ! »

- « Il vaut mieux aider les animaux.  Je vais te tirer d’affaire.  Ouvre-moi une veine de ma patte droite et enduis-toi le corps de mon sang.  Ne laisse surtout pas une partie qui ne sois recouverte. »

            Le matin, on vient chercher Djean et le conduire à une place où il y a beaucoup de gens.  Ils murmuraient contre le roi.  Le roi donne l’ordre, on jette Djean dans le four.  A la fin de la journée fait ouvrir le four.  Djean en ressort frais et dispos.

- « J’ai bien dormi ! »

            Le roi tombe mort.  La princesse dit qu’elle épousera Djean.  La foule est d’accord que Djean devienne roi.  Mais Djean va à l’écurie.  A la place de la jument, il y a une jeune fille d’une grande beauté.

- « Grâce à toi j’ai retrouvé ma forme humaine.  Un sorcier m’avait jeté un sortilège.  Tu m’as délivré grâce à ton bon cœur et ton courage. »

            Djean s’en va avec la jeune fille.  Plus personne n’a eu de leurs nouvelles.

 

Jean Markale a recueilli ce conte en 1979, avec des variantes dans plusieurs localités d’Ardenne et dans les Hautes-Fagnes.  Le thème essentiel est l’aide apporté généreusement par le jeune homme, sans espoir de récompense.  On retrouve un conte semblable en Lorraine, en Bretagne Armoricaine.  Le personnage de la femme métamorphosée en jument recoupe le mythe celtique de l’Epona gauloise.

Le fiancé de la sorcière

  

Il y avait une fois, dans le village de Sugny, au sud de la vallée de la Semois, une grande et belle fille.  Elle n’a pas d’amoureux.  Aucune garçon du village ne lui fait la cour.  Si un étranger s’étonne, on lui répond :

- « C’est une sorcière. »

Sa conduite est irréprochable mais sa mère est une sorcière.  Elle l’est devenue parce qu’elle a touché la main d’une sorcière mourante.  Personne ne le savait.  Elle s’est mariée et son mari est mort de langueur.  Mère sorcière, la fille l’est devenue.  Tout le monde le sait, la « chose » se passe par le toucher.  Donc la jeune fille n’a pas d’amoureux, aucun garçon ne veut l’épouser et mourir comme son père.

            Un jeune homme originaire de Namur vient travailler à Sugny.  Il est frappé par la beauté de la jeune fille et ne cesse de penser à elle.

- « La sorcellerie, ça n’existe pas.  Ce sont des superstitions inventées par les prêtres pour justifier leur fonction. »  Le jeune homme est anticlérical et ne va jamais à l’église.  Malgré les avertissements de ses camarades, il commence à fréquenter la jeune fille et on parle de mariage.  Le jeune homme est au comble du bonheur.

            Les parents du jeune homme sont mis au courant, voient ce projet d’un mauvais œil.  Le jeune homme n’en tient pas compte.  Le jeune homme va faire sa cour à sa fiancée, sous la surveillance de la mère.  A force d’entendre des mises en garde, le jeune homme se pose des questions.  Certains soirs, on le congédie avec précipitation « parce qu’il est près de minuit ».  On lui a dit que les sorcières se réunissent le vendredi à minuit pour le sabbat.  Même s’il ne le croit pas, il décide de savoir.

            Un vendredi, il arrive chez sa fiancée, se dit très fatigué.  Au bout d’un moment, il fait semblant de dormir.  Mère et fille essaient en vain de le réveiller.  Il ronfle mais il épie à travers ses paupières presque closes et écoute.  Les femmes éteignent la lumière.  Elles sortent un pot d’une armoire, se déshabillent et s’enduisent de la pommade du pot, tout en répétant : - « Sur la feuille ! »

            A la grande frayeur du garçon, elles se transforment en chouettes, poussent un long hululement et s’engouffrent dans la cheminée.

            Resté seul, le jeune homme ralluma la lampe, inspecte tout, s’assure qu’il n’a pas été victime d’une hallucination.  Il doit se rendre à l’évidence.  Les vêtements des deux femmes sont sur une chaise.  Le pot ouvert est sur la table.  Sa fiancée et sa mère sont donc bien des sorcières.

            Minuit sonne.  Rien ne se passe.  Le jeune homme a une idée :

- « Je vais profiter de la pommade et aller voir ce que font ma fiancée et sa mère. »

Il se déshabille, s’enduit de pommade noire et se trompe.  Au lieu de dire « sur la feuille », il dit « sous la feuille ».  Il est recouvert de plumes et s’envole par la cheminée.

            Il vole avec peine, retombe sur le sol, sous les branches, entre dans le taillis.  Les épines le blessent, il est recouvert de blessures, croit sa dernière heure venue.  Le coq chante.  Le jeune homme retrouve sa forme humaine.  Péniblement, il rentre au village, va chez lui, réussit à se mettre sur son lit.  En proie à la fièvre, il délire.  Dès qu’il a été guéri, il retourne chez ses parents, sans donner aucune explication.

            Le jeune fille ne se maria jamais.  A la mort de sa mère, elle alla dans un autre pays et personne n’entendit plus jamais parler d’elle.

 

Jean Markale a recueilli ce conte à Sugny en 1979.  Le vol des sorcières est bien connu de ceux qui étudient les croyances populaires et la psychologie des profondeurs.  Il se trouve dans un grand nombre de contes

 

D’après Le livre secret des sorcières » de Katherine Quenot, Albin Michel et une émission sur Arte.

Les démonologues pensaient que l’onguent dont les sorcières s’enduisaient le corps pour aller au sabbat ne servait à rien mais que le diable leur faisait croire qu’il était nécessaire afin qu’elles accomplissent des crimes horribles pour se le procurer.  Aujourd’hui, on pense au contraire que cet onguent est très important à base d’atropine, de belladone et d’aconit, il induisait un état de torpeur propice aux hallucinations. 

Recette : Faites bouillir un enfant dans une marmite en cuivre, prenez la graisse qui surnage dessus, puis laissez épaissir le dernier bouillon afin d’obtenir un consommé dans lequel vous ajouterez du persil, de l’aconit, des feuilles de peuplier et de la suie.  Mélangez ensuite à la graisse.

On peut aussi acheter de la graisse humaine au bourreau.  Ou sous le manteau au marché mais il n’y pas de garantie qu’il ne s’agit pas de graisse de porc.  La graisse humaine permet une meilleure assimilation.

A un certain moment, ce fut la mode, en Allemagne, parmi les femmes de la haute de s’envoyer en l’air avec de la graisse de sorcière.


_______________________________________________________________________________________

 

envoi de Dominique Brynaert

Quelle différence ?

 


C’était pendant la période de vacances. Il avait choisi de profiter chaque matin de l’apaisement que le bruit des vagues apporte à ceux que le tumulte éreinte le reste de l’année. Pour pouvoir marcher le long de la plage, les pieds dans le sable et les oreilles à l’écoute des chuchotements du vent, il se levait à l’aube, certain de ne rencontrer personne. Or, un jour il advint qu’il croisa un jeune garçon dont l’occupation l’intrigua. Celui-ci ramassait sur le sable des étoiles de mer. Puis d’un geste aussi puissant que possible, il les jetait au loin dans la mer. Était-ce un jeu ? Il aurait pu continuer son chemin, saluer peut-être l’adolescent au passage et se préoccuper uniquement du plaisir de voir le jour chasser les derniers soupirs de la nuit. Mais sa curiosité l’emporta. Il s’approcha du jeune homme et, après lui avoir adressé ses salutations, lui demanda le plus simplement du monde ; 

- Mon garçon, je te vois jeter des étoiles de mer dans l’eau. Cela m’intrigue. Pourquoi fais-tu cela ?

- Ignores-tu la souffrance de ces animaux marins perdus sur le sable ? Lorsque le soleil se lèvera, la chaleur lentement les séchera et les conduira à la mort.

Il approuva de la tête, mais ne put s’empêcher de remarquer :

- Mais cette plage, mon garçon, s’étend sur des kilomètres et il y a des millions d’étoiles de mer. Quelle différence cela va-t-il faire ?

L’adolescent baissa le regard vers l’étoile de mer qu’il tenait en main et d’un geste assuré la lança dans l’écume. Puis il posa son regard dans les yeux de celui qui venait de lui poser la question et répondit :

-  Cela fera une différence pour celle-ci.


 

Ce qui précède est plus précieux qu’un diamant

 


Un vieux sage, qui ne comptait plus les kilomètres qu’il avait parcourus dans sa vie, trouva un jour, lors d’un de ses voyages, une pierre magnifique au fond d’une rivière. Elle brillait comme un diamant pur et sans doute était-elle de cette nature. Il s’empara de cette beauté que lui offrait le hasard et la plaça au fond de sa besace. Parfois, le soir, devant la lumière du feu crépitant, il aimait à la regarder. Or voilà qu’un jour son chemin croisa celui d’un autre voyageur. Les deux hommes décidèrent de marcher un moment ensemble. Le soir venu, après le partage d’un repas simple, le voyageur prit sa pipe, la bourra et se mit à fumer. Le vieux sage, lui,  chercha dans sa besace et en retira la pierre et, comme à son habitude, observa dans ces facettes les éclats du feu. Son compagnon eut aussitôt l’attention attirée par la merveille. Il demanda au vieux sage de pouvoir la regarder de plus près.  Il fut immédiatement convaincu que c’était là une pierre rare. Il comprit que la posséder pourrait suffire à lui donner richesse et sécurité jusqu’à la fin de ses jours. De sombres pensées lui vinrent. Il possédait un couteau et le vieil homme ne lui résisterait pas longtemps.

- Dis-moi l’ami, c’est là une bien belle pierre que tu possèdes. Accepterais-tu de t’en séparer ?

- Si c’est là ton vœu le plus cher, répondit, le vieux sage, qui serais-je pour te refuser cela. Prends-la.

Le voyageur le remercia et au lever du jour s’en alla, heureux de ce cadeau inattendu.  Il prit la route vers la ville où il savait qu’on lui donnerait une belle somme pour l’achat de cette pierre si facilement acquise. « Si facilement acquise », se répétait-il tout au long de la route. Peut-être le vieil homme ne connaissait-il pas la valeur des choses. Non c’était impossible. D’emblée, il lui avait semblé très instruit. Alors pourquoi lui avait-il donné ce trésor sans aucune hésitation ? Le voyageur marcha longtemps, mais au fil des kilomètres parcourus, son esprit, son cœur se troublait à la recherche de l’impossible réponse. N’y tenant plus il fit alors demi-tour et reprit le chemin qu’il avait emprunté.

À la nuit tombée, il aperçut un feu au loin, se dirigea vers lui et retrouva le vieux sage qui terminait son repas. Sans être étonné de le revoir, celui-ci l’invita à s’asseoir à ses côtés.  Le voyageur prit la pierre dans sa poche et la tendit au vieil homme.

- Reprenez-là.

- Tu n’en veux plus ? demanda le vieil homme en récupérant sa pierre.

- Non… Maintenant, je vous en prie, donnez-moi quelque chose de plus précieux que ce diamant. S'il vous plaît, donnez-moi ce qui vous a permis de me le donner.

L’histoire se finit ici, mais elle voyage déjà en nous. 


________________________________________________________________________________________________________________________

 

& Un roman peut-il être un conte? Je pose la question car, en lisant, Chamelle de Marc Durin- Valois, en ces jours lourds de destruction, je pense au périple de cet homme, dans un désert brûlant, attendant vainement la pluie, celle qui abreuve bêtes et gens et qui fait pousser les champs.  Il est face  à un  choix, rester ou partir et quelle direction suivre. A la sécheresse s'ajoute la folie des hommes. Il assumera cette voie qu'il a pensé juste.
Une demi planète souffre de cette raréfaction de la ressource essentielle à la vie sur terre. Erreur climatique, décision de l'être humain,  conséquences pour les siens, étrange parallèle avec les pluies de mousson que nous connaissons. Au loin le concert des sirènes est toujours incessant.
L'écriture  m'a ravi. Elle me fait penser à Colette. Lisez donc ce petit livre sublime et donnez-moi votre avis, un roman peut- il être un  conte ?  Michelle Troupin

 

Vous pouvez répondre à la question de Michelle via maisonconteparole.liege@gmail.com

Cette question sera un des points de départ d’une interrogation plu générale.

_______________________________________________________________________________________

 

m    Ce rond est-il rouge ?  Alors ceci vous concerne :

 

Si vous voulez (continuer à) recevoir ce  Mensuel d’Informations sur l’Oralité, les Conteurs et les Raconteurs:

En Belgique: il vous suffit de verser 14€ au compte BE 75 5230 8016 8151, identification BIC TRIOBEBB de la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers, asbl.  Vous serez assuré de recevoir prioritairement, pendant douze mois, un maximum d’informations sur le conte : spectacles, animations, repas contés, formations, balades, ...  en provenance non seulement de notre asbl, mais aussi de bien d’autres associations et d’autres conteurs. 

Pour tous renseignements : 04/367.27.06.

France et Europe: A cause de frais de port plus élevés, l’abonnement à notre Mensuel vous coûtera 23€.

Paiement par virement international de 23€ (demandez à votre banque des formulaires spéciaux Swiftcode ou BIC), au compte n° BE 75 5230 8016 8151, identification BIC TRIOBEBB Banque Triodos, 139/3, rue Haute, B 1000 Bruxelles de la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers, 32/224, avenue Eugène Ysaÿe, B 4053 Embourg. En communication: nom et adresse où envoyer le Mensuel.

  

Pour infos :     Pour la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers:

                        Téléphone: 0486/21.87.62 de Philippe Noël

                        Courriel: maisonconteliege@gmail.com

    Pour le Mensuel:

                        Téléphone: 04/367.27.06 de Marie-Claire Desmette

                         Courriel:   maisonconteparole.liege@gmail.com

     Sites Internet

                          http://conteetparole.blogspot.com    actualité: agenda, articles, contes, …

                           http://www.facebook.com/maisonduconteliege.verviers

                         

 

Retard. Des problèmes causés par les circonstances que nous avons vécues expliquent le retard à vous livrer ce Mensuel.