samedi 1 mai 2021

Mensuel Mai 2021 / N°341

 Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,

les conteurs et les raconteurs.

mai  2021 – N°341

 

P 912122 Bureau de dépôt LIEGE 1–4000  

Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg

 

Au sommaire, ce mois-ci:

- In memoriam

- Un mois, des contes

- Nouvelles du monde du conte, ….

- Spectacles – Formations - Emissions

- 6 articles – 5 contes

 


Maison du Conte de Liège asbl                                                       

 Chemin du dragon, balade contée par Laure Cech et Philippe Noël

 

quand ? le 9 mai entre14h et 16h30          où ? Arboretum de Mefferscheid (Baelen/Eupen).

combien ? 8€, gratuit enfant – 12 ans            

infos, inscription obligatoire : 089 30 79 26 info@paysdevesdre.be  www.paysdevesdre.be

Dans le cadre des 10 ans de l'installation des sculptures d'Eric Hagelstein, des histoires pour cheminer avec le dragon : des histoires de force et de fragilité, de sagesse et de résilience, Un après-midi, un chemin pour découvrir des histoires d'arbres et d'humains...

 

Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

Littinerrances  avec Marie-Claire Desmette et Cécile Didelot.              Reporté

 

quand ? le 21 mai à 20h30                                    où ? Aquilone, 25, boulevard Saucy, 4020 Liège

combien ? 7€                                                       pour qui ? adultes et ados

infos : 04/367.27.06 et 0476/653.783 ; maisonconteparole.liege@gmail.com  cdidelot@hotmail.be

réservation obligatoire : reservationmaisonconteliege@gmail.com

Poetic fantasy, enfants de parole et de papier.  Par les chemins tortueux  de son inspiration, Marie-Claire vous balade de contes en poèmes, de dessins en chansons.  Avec la précieuse collaboration de Cécile Didelot.

 

in memoriam

Michèle Dispa


Une conteuse s’en est allée, Michèle Dispa.

Prendre le thé pour discuter.

Conter, écrire, flâner, s’écouter conter.

Installer les « feux de la rampe » un matin à l’Aquilone pour le spectacle du soir.

Les souvenirs se fracassent et les mots, avec lesquels tu aimes te jouer, s’éteignent.

Merci d’avoir emprunté notre chemin et d’avoir croisé nos routes.

Merci d’avoir été là.      Michelle Troupin

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Pandemiasaga

Edito


Pour réfléchir sur ce que nous vivons et partager les expériences de ceux qui ont connu semblable pandémie-épidémie, la peste, par exemple, j’ai cherché des récits de contemporains.  Beaucoup d’auteurs modernes en font état, sans l’avoir vécue.  Le Bulletin de l’Association de Professeurs de Grec et de Latin m’a mise sur la voie en citant quelques phrases de Thucydide sur la peste à Athènes en 430 AC .

Thucydide (460 AC-400AC), historien-philosophe, a vécu la peste à Athènes et il l’a même contractée et s’en est sorti.  Il décrit ses propres symptômes et en parle dans le Livre II des Guerres du Péloponnèse.

En voici des extraits

…. sa virulence demeure suspendue dans l'air même et, quand nous respirons cet air contaminé, nous absorbons fatalement le poison qui l'infecte.

Venu du fond de l'Égypte où il était né, après une longue course à travers les airs et les plaines flottantes, le fléau s'abattit sur le peuple de Pandion tout entier : tous alors en foule étaient livrés à la maladie et à la mort. 

Dans ce désastre ce qu'il y avait de plus misérable et de plus affligeant, c'est que chacun, à peine touché de la contagion, se voyait déjà condamné et perdant tout courage gisait inerte, le cœur désespéré, imaginant ses funérailles : il expirait sur place. Tous les sanctuaires des dieux eux-mêmes, la mort les avait remplis de victimes, et partout les temples des habitants du ciel s'encombraient des cadavres de tant de visiteurs que leurs gardiens y avaient entassés ! La religion ni les puissances divines ne comptaient déjà plus : la douleur présente était plus forte qu'elles. Et les rites funèbres ne s'accomplissaient plus dans la ville où le peuple les avait toujours pratiqués jusque-là. Tout était au trouble et à la confusion, chacun dans l'affliction enterrait comme il pouvait son compagnon. Que d'horreurs la nécessité pressante et la pauvreté inspirèrent ! Sur des bûchers dressés pour d'autres, on vit des gens aller à grands cris déposer les corps de leurs parents, en approcher des torches et soutenir des luttes sanglantes plutôt que d'abandonner ces cadavres.

 

Extraits de « A propos de la Peste d’Athènes, Thucydide et la Littérature de l’Epidémie, traduction du grec de Alice Gervais, Bulletin de l’Association Guillaume Budé, 1972.

 

Alain Garrigou a longuement analysé le récit de Thucydide dans un article du Monde Diplomatique du 6 mai 2020.  Tout serait à citer et je vous engage à lire son article sur Internet.

Je relève :

L’auteur est exceptionnellement lucide face à des événements qui engendrent facilement les superstitions et l’aveuglement. En entreprenant la description de l’épidémie, l’historien déclare vouloir être utile à l’avenir face un tel fléau. C’est le premier récit réaliste, historique et clinique, d’une grande épidémie, 

L’historien précise le cheminement de la maladie du haut vers le bas du corps ; et les étapes de la mort. s’attachant aux effets sociaux de la peste, aux rapports entre les habitants, à ses relations sociales détruites par la panique, les abandons, les impiétés. Puis, en un tableau particulièrement original, il décrit les effets psychologiques de la maladie jusque dans la quête effrénée du plaisir devant la menace imminente de mourir Tout en refusant l’irrationnel, Thucydide désigne les traces de la peste depuis l’Éthiopie, l’Égypte, la Perse et quelques îles grecques, suggérant une marche de la maladie et donc un chemin de contagion.

 

Isabelle Godin, historienne à l’ULB relève les actions des Etats depuis plusieurs siècles pour contrôler les épidémies.  Billets de santé obligatoires, murs sanitaires, vaccinations.  Rappelons que la vaccination obligatoire contre la variole a éradiqué cette maladie dans le monde occidental.  En Belgique actuellement, il y a 6 vaccinations obligatoires.  A part exceptions, cela ne paraît pas miner le moral des Belges.  Alors, pourquoi le vaccin contre la covid 19 n’est-il par obligatoire ?

 

Caroline Lamarche, écrivaine, et Gaël Turine ont recueilli le témoignages des membres du personnel du collectif des Hôpitaux Iris Sud à Bruxelles, en un très bel ouvrage « Traces » qui paraît aux éditions Luc Pire, 35€.  Nous avons ici une chronique life de notre temps.

Le Festival Interculturel de Montréal nous envoie une réflexion sur l’adaptation du conte à la pandémie et nous invite à une réunion sur Zoom.  Voir p. 8.

 

Nous aussi, nous raconterons ce que nous avons vécu.  Comme homme et femme.  Comme conteurs et conteuses.  Nos activités pour exister quand même.  Comment nous avons utilisé la technique pour nous réunir quand même.  Comment nous avons conté malgré tout.  Voir plus loin.

Par exemple, comment nous avons célébré la Journée Internationale du Conte.

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UN MOIS, DES CONTES A LA BIBLIOTHEQUE DE FLORENVILLE

 


Le saviez-vous ?

La bibliothèque de Florenville, en partenariat avec l’Asbl Chiny Cité des contes, abrite un Fonds spécialisé « contes » très étoffé. Des albums, recueils, anthologies, théories du conte, quelques revues, des CD,… destinés aux adultes comme aux enfants. Une collection riche de près de 1900 ouvrages, l’une des plus importantes en

Communauté française. La diversité des ouvrages permettra par exemple d’alimenter la hotte d’un conteur, d’animer un après-midi récréatif, de servir le travail d’un étudiant, d’animer une journée auprès des aînés, de nourrir l’imaginaire avant d’aller dormir.

Chaque mois de cette année 2021, nous vous proposerons une sélection de 4 ouvrages.

 MAI : CHARLES PERRAULT A L’HONNEUR

 

RECUEILS :

 Du sang et du sexe dans les contes de Perrault , Jean-Pierre Motte, Paris, L’Harmattan, 1999.

Pourquoi Barbe Bleue conservait-il le corps de ses femmes assassinées ? Que venait faire le Petit Chaperon Rouge dans le lit du Loup ? Pour quelles raisons un Ogre repu égorge-t-il sept filles qu'il choyait ? Le regard d’un psychiatre sur l’œuvre de Perrault nous ouvre un angle singulier.

Contes de Perrault : dans leur version d’origine , Paris, De la Martinière jeunesse, 2009.

Huit contes de Perrault dans leur version de 1697 et illustrés par de jeunes talents.

 

ALBUM :

ü  Cendrillon au musée , Amel Khaldi-Bonnaud, Arles, Actes Sud Junior, 2017.

Le célèbre conte est réécrit et illustré d’œuvres d’art de plusieurs périodes et de différents peintres, de Carpaccio à Matisse en passant par Dali. Une très bonne idée pour une chouette collection !

 

KAMISHIBAÏ :

ü  Le chat botté , Perrault et Panni Bodonyi, Strasbourg, Callicéphale, 2018.

Le chat botté dans une version graphique très moderne et un format de lecture qui permet d’en faire un petit spectacle en famille, en classe ou près d’un public plus large…

 

Infos :

Bibliothèque : rue de l’Eglise, 13 – 6820 Florenville

061/ 32 03 40 - www.bibliotheque-florenville.be bibliotheque.locale.florenville@province.luxembourg.be

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Journée Internationale du Conte

 


Un peu de culture, ça fait du bien, et surtout… c’est possible !


 

Contes aux Balcons 20 mars 2021

 


A l'heure «  entre chien et loup », dans un quartier d'Embourg, cinq comparses :

Marie-Claire, Christelle, Michelle, Régis et Claire au sax.

D'abord nous sommes quelque peu hébétés. C'est que nous sommes tous passés au virtuel entre-temps. Puis, nous remettons nos mots sur nos pas. Nous abattons le masque pour le dire, le sourire, le plaisir. Le public se tient à quelques mètres.

Le sax amorce l'instant, les contes enchaînent. Une cornemuse indigène nous interpelle. Dinant et Edimbourg s'accolent sans voyage (interdit) et sans empreinte carbone ( c'est mieux). On nous applaudit, même dans notre dos. Les contes se savourent de face, à l'envers et de revers.

De lieu en lieu nous déroulons la rue. On nous cherche, on nous guette, fenêtres ouvertes, anorak au bras, apéritifs préparés, pour nous !

Désolés, nous sommes pressés, nos histoires ont encore des maisons en destination.

Ce fût une parenthèse pleine d'émotions. Nous avons redécouverts le public et nous nous sommes

retrouvés.

Lorsque la nuit s'affirme, à l'heure où loup est couché et chien est rentré, nous nous sommes salués. « Au Revoir »  avec sur la langue un émoi de chocolat. Il faut dire qu'il y avait parmi nous une chocolatière émérite.

C'est comme pour le chocolat, à refaire quand c'est ouvert.

Un grand merci à Philippe pour sa remarquable organisation.              Michelle  

 

Merci aussi à Cécile Ramaeckers, lectrice de notre Mensuel, qui a mobilisé ses voisins.  Merci pour les yeux et le oreilles de ses enfants.  Merci pour les gâteries dont nous n’avons pas pu profiter à cause de notre emploi du temps serré.  La prochaine fois, nous consacrerons une demi-heure à chaque station sous un balcon.  Pour conter à l’aise, pour échanger avec les gens. Pour se laisser gâter !                            Marie-Claire 


 


 

? La vie n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie. Sénèque


Sous les balcons d'un immeuble du Quai Mativa, cous tordus, nous, Maria, Marino et Gaëtane, ce 20 mars , avons célébré le conte aux lampions.

L'ambiance était plus chaleureuse que la température. 

Des personnes de tous âges ont découvert la magie et la sagesse de nos contes. 

Ce moment partagé s'est terminé par les  chansons  de Gaëtane et sa guitare, reprises en chœur. 

Le public conquis et ravi nous a dit espérer que les beaux jours nous ramèneront sous leur balcon.

                                                                                                          Gaëtane, Marino et Maria.


 

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Quel beau moment !

Moment de convivialité et d'insouciance dans le respect des règles sanitaires. Voyager autrement !

Une expérience démasquée, formidable, solidaire, dans le respect de chacun.

À refaire, sans aucun doute !  Carine

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Les contes au balcon...un moment suspendu dans ce temps suspendu...quelques bulles qui, nous l'espérons, feront pétiller la soirée...car l'on sait qu'ailleurs, d'autres « conteurs-Roméo » se pointeront sous les balcons et les fenêtres avec leurs lampions...

J'ai la chance d'habiter dans une cour de ferme. Partager ces moments sous la fenêtre des voisins , au crépuscule, c'était revêtir le manteau du traditionnel conteur, en toute simplicité de partage...

                                                                                                                                                    Béatrice


                                                                                        

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Nouvelles du monde du conte, des arts vivants, de la politique, des projets…

 

Concours Conte et conteurs L’Administration générale de la Culture lance un appel à candidatures pour constituer la délégation de jeunes artistes qui représenteront la Fédération Wallonie-Bruxelles lors des prochains Jeux de la Francophonie de Kinshasa, organisés par l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) du 19 au 28 août 2022.

Pour cette édition, la Fédération Wallonie-Bruxelles est notamment inscrite au concours culturel « Conte et conteurs ».

Merci de diffuser auprès des jeunes artistes, entre 18 et 34 ans, susceptibles d’être intéressés par cette initiative.  Infos : http://www.creationartistique.cfwb.be

Cordialement,                                                                Raymond Briot, secteur du conte des arts de la scène

 

Codeco du 14 avril 2021 et décisions qui concernent ou pourraient concerner la culture :

- à partir du 26 avril : Bulle sociale extérieure à 10 personnes avec distanciation sociale et masque,

- à partir du 8 mai : 50 personne en extérieur avec distanciation sociale et masque

- au plus tôt le 1er juin si vaccination de personnes de 65 ans et vulnérables : en intérieur.

 

Des ré-ouvetures avant l’heure ? Plusieurs lieux culturels pourraient proposer des activités entre le 30 avril et le 1er mai, dans le respect des normes sanitaires. « Il n’y a aucune évidence à faire passer la culture derrière les grandes surfaces, les parcs zoologiques et autre activité génératrice de contacts sociaux. »

 

Codeco du 23 avril 2021.  Comme décidé au précédent Codeco.  A partir du 8 mai, en extérieur avec 50 participants maximum.  Pour juin, des possibilités de 200 participants en extérieur et 200 en intérieur, subordonné au pourcentage de vaccinés dans la population, moins de 500 lits Covid en soins intensifs et résultats du test scientifique d’événements. Prochain Codéco le 11 mai. Occasion manquée, choc, fureur, déception.

 

Evénements tests. Le ministère de la culture relance en Belgique francophone le train de six événements culturels pour étudier les modalités d’une sortie de crise sanitaire.  Projets pilotes dans une assise scientifique pour comprendre de quelle manière organiser au mieux les événements culturels.  Gestion du risque et plus politique d’interdiction.  Pourquoi des tests et des conditions pour la culture et pas pour d’autres secteurs déconfinés ?

 

Upac-T, Unions professionnelle des arts et de la création – pôle Travailleur.euse  est une coupole de fédérations professionnelles et d’associations de fait, coalition née de la crise et de la difficulté de se faire entendre.  Le secteur du conte en fait partie.  Interlocuteur clé pour le déconfinement et pour toute réforme sociale et législative.

 

Action en justice. Différents acteurs de la culture comptent intenter une action en justice contre l’Etat belge pour traitement discriminatoire.

 

Maison du Conte et de la Littérature. 525600 minutes, 8760 heures, 365 jours, 52 semaines, 12 mois, une année à s’éloigner, se rapprocher, espérer, déchanter, attendre, espérer à nouveau, se battre… le tout pour continuer à créer, vivre, partager, rêver, tout simplement exister !

Une année complète pendant laquelle la Maison du Conte et de la Littérature n’a pas chômé, les idées ont germé et les projets sont nés. Nous continuerons à vous proposer des activités, des spectacles, des animations. Nous nous réinventerons encore et toujours, non par nécessité mais bien parce que se réinventer, c’est notre métier !  Voir p. 8.

 

Création d'un Fonds Conte. La Maison du Conte et de la Littérature et Place aux livres (Service itinérant de lecture publique) s'associent pour rendre ses lettres de noblesse à l'oralité. L'objectif de ce fonds est de faire connaître cette tradition orale en s'adressant d'abord aux enseignants de maternelles et primaires par le biais des histoires, des livres, des ressources pédagogiques mais aussi à travers des animations, ateliers et formations. 

Trois malles de livres et ouvrages de référence abordant des thématiques différentes sont en cours de préparation, elles seront accompagnées de fiches d'activités. Ce fonds s'adressera également à toute personne s'intéressant au conte ou à l'oralité dans le cadre de sa pratique professionnelle. Ce Fonds conte est en création, il faudra dès lors patienter encore un peu avant d'avoir plus d'informations à son sujet ! Il sera opérationnel dès la rentrée de septembre. D'ici là, les deux conteuses Cindy Sneesens et Françoise Van Innis iront avant le mois de juin dans plusieurs écoles du Brabant wallon pour conter aux enfants et présenter en avant-première le Fonds conte.

 

Les Conteurs du Coin <contact@lesconteursducoin.fr> pour faciliter la mise en relation d’un conteur et d’un organisateur.  Sans publicité, gratuit, accessible à tous.  en France, en Belgique, au G-D de Luxembourg.

 

Ça fait du bien de recevoir des histoires chez soi.  Il s’agit ici du Festival de Passa Porta et de textes littéraires.  Des lecteurs ont été reçus dans des maisons.  Au grand plaisir des habitants.  Masques et distanciation, pas d’imprudence.  Avant la pandémie, des conteurs sont allés conter chez des gens.  Ont-ils continué pendant le confinement ?  Je n’ai pas d’échos, je présume que oui.  Confinement ou pas, c’est à faire.  Comme « Contes au balcon »  Rebondir, tirer leçon, tirer parti, le conte  a toutes les audaces.

 

Covid 19 et peste noire.  Evidemment, je ne suis pas seule à les associer.  Le Musée de la Médecine, en collaboration avec le Service de Médecine interne de l’Hôpital Erasme a mis sur pied une exposition dont l’objectif est d’expliquer et d’illustrer les concepts fondamentaux liés au COVID-19, de manière didactique et originale, en faisant appel à des médecins de terrain et à des artistes.

Pour rendre l’exposition encore plus attractive, les similitudes et différences avec la Peste Noire, qui a décimé l’Europe en 1347, sont commentées.

Des dessins d’artistes du Pop Art et du Street  Art complètent également l'exposition et montrent que ces derniers ont été et sont également concernés.

Infos pratiques : L'exposition aura lieu du 15 mars au 15 décembre 2021.

Horaires : Le Musée de la Médecine est accessible du lundi au vendredi de 13h à 16h et le premier week-end du mois.

Réservations :Tél : 02 555 34 31 ; Mail : brigitte.dhossche@erasme.ulb.ac.be

Plus d'informations sur : www.museemedecine.be/covid-19-la-nouvelle-peste-noire/

 

Conséquence imprévue. Le covid a provoqué une pénurie de nains de jardin au Royaume-Uni.

 

Défis et pistes pour les artistes du conte à l’ère du numérique.  Le Festival interculturel du conte de Montréal, en collaboration avec le Regroupement du conte au Québec, a mené une recherche sur les différentes initiatives numériques de la communauté conte depuis le début de la pandémie afin de faire avancer la réflexion autour du conte en format numérique. On le sait, le conte est un art vivant qui se nourrit d’une écoute attentive collective simultanée. Si certains considèrent que le conte est incompatible avec le numérique, d’autres ont tenté diverses aventures dans un esprit d’expérimentation et un désir de rejoindre les publics confinés en besoin de culture et d’histoires, y voyant même des opportunités.  Voir p.

Grâce à un partenariat de longue date avec le festival Beyond the Border au Pays de Galles, les artistes Marta Singh, Ivan Coyote et Tamar Ilana exploreront comment traduire leur pratique artistique en format numérique afin de participer à Beyond the Border en juillet. Les deux festivals vont soutenir les artistes dans un désir d’aller au-delà de la simple captation vidéo afin de trouver de nouvelles formes d’engagement numérique dans le respect de leurs démarches individuelles. Formats audio, filmique et en direct seront explorés selon les choix de chaque artiste. Tout ceci grâce au soutien de Wales International, British Council, et le fonds New Conversations (partenariat entre le Conseil des arts du Canada, le Haut-commissariat du Canada au Royaume-Uni, Farnham Maltings et British Council.)


Festival interculturel du Conte à Montréal le 31 octobre 2021. Des artistes du Québec, du Canada et de l'international vous offriront dix jours d’émerveillement. Nous allons faire un pré-lancement de la programmation en juin, restez à l’affût! La directrice est à ce point déterminée qu’elle a organisé une quarantaine pour les visiteurs de l’étranger au cas où cela s’avèrerait nécessaire. La rumeur court qu’elle est également en train de construire un tunnel sous la mer au cas où les avions soient au sol.

 

Durabilité. J’ai lu un article à propos d’une exposition sur la dinanderie au moyen âge, la commissaire de l’expo insistait sur la durabilité des produits, leur capacité à être réparé, la proximité des hommes de métier disposant d’un savoir-faire...Toutes réflexions bonnes pour un monde moins prédateur de la planète. Pourquoi remonter au moyen âge, un monde bien plus économe existait il n’y a pas si longtemps ! Pourquoi pas un sujet de spectacle ? Yves

 

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.Message important à nos amis conteurs et organisateurs de spectacle

 

·      Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la publication,

·      un mois plus tôt pour les formations,

·      complètes et lisibles,

·      par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg.  Tel : 04/367.27.06.

·      ou par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com                                         

·    Ne comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos infos.

 

Idéalement, vos informations comportent:

organisateur,                           titre,                        genre d'activité,                       artiste(s),

date et heure,                          lieu,                        prix,                                       public cible,                       coordonnées pour infos et réservations,                         max. deux lignes de commentaire

N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp.

C'est vous qui nous envoyez vos informations.

Veuillez ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches, l'exploration.

         Merci d'épargner notre travail bénévole

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Spectacles – Balades – Emissions

 

Les spectacles en présent-ciel et en salle dépendent des décisions prises par le Comité de Concertation.

 

Tous contes fées

touscontesfees.com/histoires par les conteurs de Tous contes fées

 

quand ? quand vous voulez                                                         où ? touscontesfees.com/histoires         

Contact   Tina 0476 68 00 73

Une cave à histoires muette depuis plusieurs  lunes mais la voix des conteurs liégeois  toujours là.

Retrouvez un  boukèt  de faves ( avec ° sur le a)  sur leur site  à écouter

? L’optimiste rêve pour oublier, le pessimiste oublie de rêver. Zayed

Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers asbl 

                                                    

Contes au Sart-Tilman balade contée par les conteurs de la Maison et leurs ami-e-s

 

quand ? le 8 mai 2021 à 17h30                           où ? Rendez-vous à préciser lors de l’inscription

combien ? à préciser                                          animation : à préciser                                      

réservation obligatoire pour obtenir le lieu: reservationmaisonconteliege@gmail.com

infos : Laure Cech: 0497/61.51.05; Cécile Didelot: 0476/65.37.83

04/367.27.06 ;  0476 65 37 83 ;  www.maisonduconteliege.be ; Facebook

En avril 2021, la liberté, c’est à l’extérieur, 10 participants et les normes sanitaires.  Avec leurs histoires, les conteurs vous ouvriront les portes de leur liberté, du  printemps, du renouveau, de la verte espérance

 

Maison du Conte et de la Littérature

 

- le 8 mai, Fleuve par Amandine Orban de Xivry et Marie Van der Elst à Beauvecahin

      Centre Culturel de Beauvechain.  Voir Facebook et Instagram et notre site Internet.

 

- le 29 mai, Tour de contes  par Stéphanie Witta. Gratuit.  Tout public.  Sur réservation

      à Orp-le-Petit dans le cadre de Scène de villages.

Après un an d’absence, la tournée Scènes de Villages reprend la route et fera halte dans chacune des communes de l’est du Brabant Wallon.

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infos, réservations : www.conteetlitterature

 

Maison du Conte de Charleroi

 

- le 9 mai, Raconte & Nous le 9 mai avec pour thème "La fête des mères d’hier et d’aujourd’hui"

ou ? Buzz Radio via votre ordinateur sur www.buzzradio.be ou sur 94.3 & 97.8 FM
Envie de (ré)écouter nos émissions précédentes ?  C'est possible en podcast sur 
http://www.buzzradio.be/podcasts/

 

- le 24 mai à 11h, 11h30 et 15h30, Balade transartistique avec contes, musique, une grande marionnette et de la danse.  A Lobbes autour de la Collégiale St Ursmer et les jardins de Folcuin.  Réservation indispensable.

infos, réservations  : nicole.maisonducontecharleroi@gmail.com     www.contecharleroi.be 

 

Maison du Conte de Liège asbl                                                       

 

Chemin du dragon, balade contée par Laure Cech et Philippe Noël

 

quand ? le 9 mai entre14h et 16h30          où ? Arboretum de Mefferscheid (Baelen/Eupen).

combien ? 8€, gratuit enfant – 12 ans            

infos, inscription obligatoire : 089 30 79 26 info@paysdevesdre.be  www.paysdevesdre.be

Dans le cadre des 10 ans de l'installation des sculptures d'Eric Hagelstein, des histoires pour cheminer avec le dragon : des histoires de force et de fragilité, de sagesse et de résilience, Un après-midi, un chemin pour découvrir des histoires d'arbres et d'humains...

 

Festival Interculturel du Conte de Montréal

 

Rencontre par Zoom avec Matthieu Epp (France) et Jacques Falquet (Québec)

 

quand ? le 11 mai à 20h30                                     où ? sur Zoom

combien ? gratuit                                                   pour qui ?  nombre de places limitées

Inscription obligatoire à info@festival-conte.qc.ca  info@conte.quebec (membres du RCQ)
Les conteurs vous présenteront un début de réflexion autour des enjeux spécifiques au conte dans un contexte numérique, ponctué d’exemples concrets.  Voir p.

 

Deuxième vague par Benoît Morren

 

quand ? le 21 mai à 20h00                                     où ? Le Gout d’autre chose, Ferme de Vevy Weron, 15, 5100 Wépion

combien ?  10€ (8€ prévente)                                pour qui ?  à partir de 8 ans

infos, réservation : 0484/299.657 ; info@legoutdautrechose.be

Inspiré et adapté à l’air du temps, de chansons d’aujourd’hui et de dessins d’antan.

 

? La vie n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie. Sénèque

Conte en Balade                                                                                                                   Mots et merveilles

 

Eurydice, l’ombre d’un amour avec Christine Horman, Don Fabulist et Ben Sluijs

 

quand ? le 29 mai à 17h30                               où ?cimetière de Bruxelles,  avenue du Cimetière, 159, 1140 Evere

combien ? 7€ prix suggéré                                    

réservation indispensable : 0497/78.20.75 ;info@conteenbalade.be

Au Pays de la Mort, la musique des mots d’Orphée enrobe le silence d’Eurydice qui le suit vers le Pays de la Vie.

 

Formation – Atelier

 

Fédération de Conteurs professionnels de Belgique

 

Dossier de Production Tips and tricks" par Anna GIOLO d’Ad Lib diffusion

 

quand ? les 19 mai de 10h à 13h, 25 mai de 10h à 13h, 18 juin de 10h à 13h

où ? chez vous en virtuel via zoom.                                   pour qui ? membres de la Fédé

combien ? gratuit pour les membres de la Fédé               infos, inscription : fabesbel@gmail.com

Constitution et introduction d'un dossier de demande d'aide à la création pour vos projets conte,

constituer des dossiers à envoyer à des programmateurs, à la presse, etc...

 

La mécanique contée du fantastique par Daniel L’homond

 

quand ? du 26 juillet au 31 juillet                         où ? Prieuré de Ségriès, Moustiers Ste Marie (France)

combien ? 530€ + 60€ par repas                            pour qui ? tout conteur amateur

infos : De bouche à oreille – Manosque http://www.boucheaoreillesmanosque.org

Rechercher dans les profondeurs de l’âme.  Bousculer les règles. Que ceux qui pensent que le conte n’est qu’une amusette, une jolie histoire à raconter, se préparent au chaos

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Dans notre série « Collecteurs de contes, voici

Straparola

           



Nul ne connaît l’identité qui se cache sous le pseudonyme de Giovan Francesco Straparola.  (Si personne ne le connait, que représente ce portrait ?) Il est supposé né entre dix et vingt années avant la fin du XVième siècle en Lombardie.  Straparola pourrait être traduit par « le jacteur ».  A Bruxelles, on dirait « le zwanzeur » ?  D’autres diraient « le tafiard » ? Straparola publie en 1508 un recueil de poèmes amoureux.  En 1550, la première partie des « Piacevoli Notti », en deux partie, complété par une troisième partie. L’ouvrage connaîtra 23 rééditions de 1558 à 1613.  Il sera condamné par la censure ecclésiastique et mis à l’index pour obscénité.

 

Fil rouge

Dans son palais de Murano, une aristocrate de la famille Sforza réunit une cour de dix jeunes filles et reçoit une compagnie de gentilshommes et d’érudits à onze soirées dansantes, à l’occasion du Carnaval.  Chaque participant doit raconter une histoire.  Cela fera un total de 73 histoires qualifiées de « fables ».  La veine en est grivoiserie, obscénité, scatologie et anticléricalisme. L’auteur demande « de ne pas trop prêter attention au style bas et simple … car il écrit ses fables comme il les a entendues des femmes qui les ont racontées »  Plus loin, il est dit « ainsi que nos aïeux nous ont raconté ».  La base en est donc la transmission orale.

            Les fables sont des nouvelles réalistes et des contes de fées avec élaboration littéraire et mise à distance humoristique.  Je travaille sur le livre « Les Nuits facétieuses » de Giovan Francesco Straparola, traduction revue et postface par Joël Gayraud, édition José Corti, Collection Merveilleuse, n°7, 1999. 660 pages.

 

 

 

 

Contenu

La caractéristique générale de l’œuvre est le style très orné.  Chaque nuit commence par une description de la venue du soir, toutes différentes.

En guise d’exemple, voici l’introduction de la sixième nuit :

Les ténèbres de la nuit sombre et obscure s’étendaient déjà de toutes parts, chassant par leur brune épaisseur la troupe dorée des étoiles filantes, et Eole rasant les eaux salées avec un long sifflement, ne faisait pas seulement enfler la mer, mais par le redoublement de sa furie, tourmentait sans cesse les pâles et craintifs navigateurs, quand cette belle et fidèle compagnie, se souciant peu de la rage des vents et la fureur des flots …. s’assembla au lieu accoutumé, …. après avoir tout d’abord et de bonne grâce fait la révérence à Madame  …..

            Chaque nuit commence par une chanson hommage à la maitresse de maison.  S’ensuit le tirage au sort des orateurs de la nuit.

            Chaque histoire commence par un petit exposé des motifs et se termine par les réactions du public.  Les personnages principaux ont tous un prénom et un nom.  Les histoires sont situées, souvent en Italie  Elles sont suivies par une devinette, souvent d’apparence coquine alors qu’elle est sans malice.  La malice étant dans l’esprit du public.  Devinette difficile que personne ne résout.

 

Voici le premier couplet de celle de la Fable I de la sixième nuit :

Mon nerf est roide, blanc, dur et de taille forte,

Et d’un petit pertuis percé à l’un des bouts.

De l’autre il est couvert d’un poil mollet et doux,

Qu’on coupe s’il empêche ou nuit en quelque sorte

Si dans un large trou une ardeur le transporte

Si dans un large trou une ardeur le transporte

Blanc et sec il s’y met ; mais (ô astres jaloux !)

Y ayant fureté ne sais combien de coups,

Tout sale et mouillé il convient qu’il en sorte.

Toutefois pour cela il ne perd point le cœur ;

Mais reprenant vertu et puissance et vigueur,

A un chacun, s’il peut, il aide de sa peine,

Et de le contenter onc ne se montre las,

Pourvu que celui-là qui le guide et le mène

Soit toujours son escorte et adresse ses pas


           


Il s’agit de la plume à écrire et le trou est celui de l’encrier.

 


Dans sa postface, Joël Gayraud relève des plagiats.  Ceux de Straparola et de ceux qui l’ont plagié.  Par exemple Cendrillon, Le Chat botté.  S’agit-il uniquement de plagiat ou de recours au vieux fond imaginaire que d’aucuns font remonter à la préhistoire ?  Quoiqu’il en soit, j’ai aussi relevé :

- l’achat d’un cadavre pour lui donner une sépulture décente,

- un homme apprend le langage des animaux et bat sa femme,

- l’âne est vu comme responsable et dévoré,

- la sensualité féminine ne peut pas se dire et doit se contenter,

- tuer une mouche, tuer un chef,

- le juif usurier,

- l’homme sauvage extrêmement fort,

- l’animal devenant un beau prince,

Sans doute, il y en a-t-il encore que je n’ai pas repérés


 


Fable II de la septième nuit :

Crime d’honneur ?

           


Au large de Raguse, il y a un ilot avec une petite chapelle et la misérable habitation de l’ermite, Théodore.  Il vit d’aumônes et va mendier à Raguse.  Marguerite, jeune et belle, s’éprend de lui.  Théodore ne se doute de rien.  Elle lui déclare son amour :

- « Théodore, vous êtes le réconfort de mon âme.  La passion que j’ai pour vous est si grande que, si vous ne me prêtez secours, je ne pourrai résister à la cruauté des flammes qui me consument. »

Théodore comprend.  Il est transporté.  Ils laissent de côté les choses célestes, ils entrent dans celles de l’amour.

Il se demande comment se trouver ensemble pour accomplir ce qu’ils souhaitent avec le plus d’ardeur ?

- « Mon cœur, ne vous souciez de rien.  Ce soir, vers les quatre heures de la nuit, vous mettrez un flambeau allumé à votre fenêtre.  Je viendrai vous trouver. »

- « Hélas, mon amour, comment passerez-vous la mer ?  Nous n’avons pas de vaisseau. »

- « J’irai vous rejoindre à la nage.  Personne n’en pourra rien savoir. »

Le soir, Théodore met le flambeau allumé.  Marguerite se déshabille, ne garde que sa chemise qu’elle met sur sa tête se jette à l’eau.  En moins d’un quart d’heure, elle est près de l’ermite.  Mille caresses, milles étreintes amoureuses.  Le lendemain avant l’aube, Marguerite s’en retourne par le même chemin, bien décidée à rejoindre l’ermite chaque fois que le flambeau sera allumé.

Une nuit, Marguerite est aperçue par des pêcheurs.  Etonnés, ils la suivent et connaissent le secret des amoureux.  Ils décident de garder le secret.  Mais, songeant au grand scandale qui pourrait advenir à l’honorable famille, vont avertir les frères.

            Les frères ne veulent d’abord pas les croire.  Bientôt convaincus, ils décident de la faire mourir.

            Le plus jeune va en bateau à l’îlot de l’ermite et lui demande de le cacher d’un grand péril.  Théodore, sachant qu’il est frère de Marguerite l’accueille, l’héberge, le console.  Ce n’est pas le moment d’allumer le flambeau et de faire venir Marguerite.

            Pendant ce temps, les autres frères s’embarquent avec une grande perche et une lanterne.  La nuit est noire, la seule lumière est leur lanterne, que Marguerite suit, croyant qu’il s’agit du flambeau de Théodore.  Les frères conduisent ainsi Marguerite vers la pleine mer et éteignent leur lanterne.  Marguerite est perdue, ses forces l’abandonnent et elle se noie.  Les frères rentrent à la maison.

            La disparition de Marguerite est signalée, La mer rejette son corps sur l’îlot.  Théodore pleure, couvre le corps de fleurs, il l’enterre.  Il soulage son âme par des prières et des bonnes actions.

            Ainsi, par la déplorable mort de Marguerite, son honneur et celui de ses frères fut conservé sans que jamais personne ne sût rien des amours dont nous venons de parler.

 

            L’assemblée pleure sur le triste sort de Marguerite.  Pas de commentaire sur les pêcheurs cafards ni sur les frères assassins.

 

Nous avons là la mentalité qui pèse si lourd sur le destin de beaucoup de femmes dans ce monde, encore actuellement et qui va parfois jusqu’à la mort :  l’honneur de la famille repose sur le … de la femme.  L’abominable crime d’honneur.

Un autre aspect ne suscite pas l’étonnement : la femme bonne nageuse.  C’était habituel ?


Les trois religieuses

En introduction : Je vais vous raconter une fable non moins ingénieuse que belle.  Bien qu’elle soit quelque peu ridicule et malhonnête, je vais m’efforcer de vous la raconter avec toute la sobriété, toute la pudeur et l’honnêteté requises.

 

            A Florence, un couvent de religieuses est renommé pour sa sainteté.  L’abbesse décède.  Après ses funérailles, le chapitre se réunit pour élire une nouvelle abbesse, en présence de l’évêque.

- « Mesdames, votre réunion a pour objet d’élire une de vous pour votre supérieure.  Je crois que vous œuvrerez si sagement que vous élirez la meilleure. »

            Trois religieuses s’estiment être la meilleure et sont soutenues par des partisanes.  Sœur Vénérande parle la première.

- « Mes sœurs et filles bien-aimées, j’ai toujours bien servi notre couvent.  Je suis devenue vieille et caduque.  Si vous avez quelque égards pour mes vieux et mon long service, je dois être élue. »

            Sœur Modeste, d’âge moyen réplique :

- « Sœur Vénérande ne doit pas être appelée à la dignité abbatiale.  Elle est trop vieille.  Elle a besoin d’être gouvernée.  Si vous considérez mon lignage et mon jugement, vous élirez abbesse nulle autre que moi.  Vous savez que notre couvent est grevé de dettes.  Mes parents, me voyant à votre tête, emploieront pour nous leurs biens. »

            Sœur Pacifique se lève :

- « En tant que dames prudentes, vous serez étonnées que moi, ne demeurant au couvent que depuis trois ans, je veuille évincer nos deux honorables sœurs.  Quand je me rendis céans, j’ai apporté un douaire si grand et si riche que le couvent a pu être rebâti et j’ai acheté des propriété de mes deniers des propriétés  qui nous donne profits et revenus.  Vous devez donc m’élire pour abbesse puisque le vivre et le vêtement ne vous viennent après Dieu que de moi. »

            Le grand Vicaire fait voter.  Les trois candidates ont le même nombre de voix et se disputent

Il fait venir devant lui les trois candidates.

- « Afin de ramener la paix, je vous demande d’accomplir dans trois jours quelque chose de louable et d’éternelle mémoire.  Celle qui sera jugée avoir mieux fait sera l’abbesse. »

            Trois jours plus tard, les religieuses et le grand Vicaire sont réunis.

            Sœur Vénérande tire de son capuchon une petite aiguille, lève ses robes, pisse avec une telle précision dans le trou de l’aiguille que pas une goutte tombe à terre.

            Sœur Modeste tire de son sein un dé à jouer, le pose sur un banc, le 5 dessus.  Elle met un petit grain de millet sur chacun des points.  Elle approche ses fesses du banc, fait un pet si gros si terrible et adroit que les grains disparaissent et n’ont pas été retrouvés.

            Sœur Pacifique tire de sa poche un noyau de pêche, le jette en l’air, se retrousse, reçoit le noyau entre ses fesses, le broie en menue poussière.

            Le grand Vicaire et les religieuses n’ont pu choisir et la situation est toujours non résolue.

 

C’est tellement énorme que j’en suis restée sur le … pour rester dans l’ambiance.

La chatte

        Une pauvre veuve laisse en héritage la huche à son ainé, un tour à son second et une chatte à son troisième, Constantin.

            La chatte, qui est fée, dit à Constantin :

- « Qui endure n’est pas vaincu, la patience surmonte la douleur.  Je vous demande de me laisser faire. »  Elle prend une besace, tue un lièvre, le met dans le sac et va au palais royal.  Elle amuse l’assemblée avec quelques tours, explique que son maître Constantin, l’a envoyée porter un levraut au roi.

- « Qui est Constantin ? »

- « Un gentilhomme qui n’a pas son pareil. »

La chatte est invitée à diner, remplit son sac des meilleurs mets et les apporte à son maître..

            La chatte mène Constantin près d’une rivière proche du palais royal, le fait mettre nu et dans la rivière jusqu’au cou.  La chatte s’égosille.

- « Au secours, mon maître se noie. »

Le roi entend, donne l’ordre d’aller au secours de Constantin.  Celui-ci est amené au palais, vêtu de beaux vêtements.  Le roi veut savoir pourquoi il était nu dans la rivière ?  Constantin ne sait que répondre.  La chatte le fait à sa place :

- « Mon maître était parti de chez lui chargé de bijoux et de pierres précieuses qu’il voulait vous offrir. Il a été attaqué par des voleurs qui lui ont tout pris et l’ont jeté dans la rivière.  Sans le secours de votre Majesté, il aurait péri. »

            Le roi donne la princesse Elisette en mariage à Constantin.  La Cour se déplace en cortège pour aller chez Constantin.  La chatte s’arrange pour que le roi croie que les terres traversées, que le château rencontré  appartiennent à Constantin.

            Au trépas du Roi, Constantin lui succède.

 

Les commentaires sont inutiles. Sauf peut-être que Perrault en a fait un chat.  Macho ?

Le roi Porc

    Galiot est roi d’Angleterre, est aimé de ses sujets.  Hersile, beauté, vertu et courtoisie, est la reine.

Ils n’ont pas d’enfant et en sont malheureux.

            La reine  se promène dans son jardin, s’assied et s’endort.  Trois fées s’arrêtent devant sa beauté.  La première : -  « Je veux que la première nuit qu’elle couche avec son mari, elle soit engrossée et enfante le plus beau fils du monde. »  La seconde : -« Je veux que personne ne la puisse offenser et que son fils soit doué de toutes les gentillesses et les vertus. »  La troisième : - « Je veux qu’elle soit la femme la  plus sage et la plus riche et qu’elle conçoive un fils couvert de poils de porc avec les manières d’un porc. Et qu’il ne puisse changer cet état s’il ne prend d’abord trois femmes. »

            La reine met au monde un porc.  Le roi veut le tuer et le jeter à la mer mais il mêle la pitié à la douleur et veut qu’il soit élevé comme un prince.  Le petit porc met souvent son groin dans le giron de sa mère, qui ne cesse de le caresser.  Le petit tortille de la queue.  En grandissant, il se met à parler comme un homme.  Mais, comme les porcs, il aime se fourrer dans les ordures.  Sale et puant, il se frotte aux beaux vêtements de ses parents qui le supportent avec patience.

            Un jour, sale et puant comme d’habitude, il va chez sa mère :

- « Mère, je veux me marier. »

- « Qui voudrait te prendre ?  Qui voudrait te donner sa fille ? » 

- « Je veux épouser la jeune fille que j’ai vue aujourd’hui. »

C’était  une fille d’une pauvre femme qui a trois filles.  La reine la fait quérir avec son aînée, fait la demande.

- « Ne pensez pas à mon fils mais au roi et à moi et qu’il deviendra roi. » La fille finit par accepter.  On la vêt comme une reine, on la présente au prince Porc qui, puant et sale, lui fait les plus belles caresses du monde.  Le jeune fille se dit qu’elle le tuera pendant son premier sommeil.  Le Porc l’entend, feint de dormir et la tue.

Le matin, la reine la voit morte et blâme son fils.

- « J’ai fait à ma femme ce qu’elle voulait me faire. »

            Porc demande à se marier avec l’autre sœur et tout se passe comme avec l’aînée.  Peu de temps après, il assaille la reine, exige d’épouser la troisième fille, Médine.  Médine est d’accord, lui fait bon accueil :

- « C’est une grande faveur pour moi de devenir la belle-fille d’un si puissant roi. »

            La nouvelle épouse se pare de riches vêtements et de précieux bijoux, attend son époux.  Lui, sale et puant, la lèche le visage, la gorge et la poitrine, la baise tout enflammé d’amour.  Elle soulève la couverture et l’accueille.  A matin, Porc va paître comme d’habitude.

            Peu de temps après :

- « Médine, ma femme chérie, je vais te confier ce que tu ne peux révéler à personne. »  Porc enlève sa peau, le voilà bel homme.

            Médine accouche d’un très beau fils.  Le roi et la reine sont enchantés et soulagés.  Médine n’y tient plus et confie le secret à la reine, qui ne la croit pas.

- « Venez vous cacher avec le roi dans notre chambre et vous verrez. »  Le roi et la reine voient que leur fils est un beau jeune homme.  Le roi fait déchirer la peau.

            Le  roi ôte sa couronne, met son fils sur le trône.  Celui-ci gouverne à la satisfaction générale.  Il vit longtemps en compagnie de Médine.

 Une des nombreuses versions sur ce thème, qui sont souvent moins cruelles.  Médine n’hésite pas à épouser un meurtrier.  Est-elle si assurée de savoir y faire pour éviter la mort ?

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Texte original de Rémy, 10 ans

Mon père est un squelett

                                                               

Il était une fois un bucheron qui était squelèt quqr il était mort.  Pars que Il était comme ça.  Mais il était mort et vivant.  Un jour il dit je vais manger des enfans.  Sa femme eu peur.  Alors il mangea deux enfan  Mais il n’y avait pas que des enfants comme ça.  Mais il y avait le plus fort qui s’appelait jean-pier le plus fort.  Alors il le tua.

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 Dominique a lu et écouté

& 

Les folles histoires du sage Nasredin par Ilios Kotsou et Matthieu Ricard. L’iconoclaste- Allary Editions – 22,90 euros. 

Matthieu Ricard est bien connu du public et des médias. Ce français, essayiste devenu moine tibétain, interprète particulier en français du Dalaï-Lama, a déjà produit un nombre important d’ouvrages, seul ou en collaboration, comme ici avec Ilios Kotsou.  Docteur en psychologie, Maître de Conférences à L’ULB, ce dernier est, lui, auteur de divers ouvrages sur les émotions et la psychologie positive.

Tous deux nous partagent ici leurs récits préférés de Nasredin, personnage légendaire qui, depuis le 13e siècle, jusqu’à nos jours ne cesse de s’inviter dans le répertoire des conteurs, par-delà les frontières et les cultures.

Est-il plus sage que fou ou plus fou que sage ?  Nasredin pose, au travers de ses (més)aventures, un regard plein d’humour sur nos comportements, nos imperfections.

Ce qui donne une saveur particulière à ses histoires, c ’est un heureux cocktail de malice, d’absurde, d’imprévisibilité et  parfois d’impertinence  pour les puissants dans leur fonction.

Parce qu’elles nous invitent à rire de nous-mêmes et de nos certitudes, ces histoires sont hautement salutaires. 

Au gré des chapitres - par exemple : « le savoir mène-t-il à la sagesse ? », « se libérer de ses fabrications mentales », « agir de façon juste », « savoir reconnaître ses contradictions », etc. -, les auteurs enrichissent de leur apport éclairé, les grandes interrogations qui nourrissent les histoires de Nasredin.

Ce qui confère à l’ouvrage une valeur de guide de réflexion pour notre quotidien, sans altérer l’humour libérateur des histoires.

On relèvera enfin que le livre s’illustre de dessins de Gabs et qu’il  s’accompagne d’un CD qui vous permet d’écouter les histoires de Nasredin racontées par les auteurs eux-mêmes. Une initiative à saluer, puisque le conte est d’abord et avant tout un art de l’oralité.

 

 De la sève onégienne dans les veines. Le numéro 72 de Phil’Conducteur est consacré à un dossier : Flamands de chez nous. Un des articles est une entretien avec Dirk Sluijs, autrement dit Don Fabulist.  Il brosse le tableau du monde du conte flamand, influencé par le monde académique et le théâtre.  Pas de Fédération de conteurs flamands. « Sous le vernis, on retrouve trop souvent la même idée, on travaille non pas pour enrichir globalement l’art du conte mais pour espérer dégager un profit personnel  Attention, ne confondons pas l’égoïsme avec ce que j’appelle l’individualisme positif. … Il y a aussi des conteurs et des conteuses traditionnels qui ne veulent pas se conformer aux structures académiques et théâtrales, mais ils restent condamnés à vagabonder seuls sur les chemins du conte.  Il parle aussi du Patdagach-Blauwkousjes, un festival bilingue du conte à La Houppe (Flobecq) en 2002.  « Il y avait communauté d’âme entre les Wallons et les Flamands qui se côtoyaient là. »  A la question : Flamands ou Wallons ?  Dirk répond :je me sens Wallon.  Edith, sa compagne : je crois que je suis wallo-flamoutche.  (Onégien est l’adjectif de Oignies où Dirk et Edith ont établi leurs pénates)

 

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m    Ce rond est-il rouge ?  Alors ceci vous concerne :

 

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? Nous sommes devant la vie comme devant un messager qui frapperait chaque matin à notre porte.

Nous l' invitons à entrer, nous le faisons asseoir et et nous commençons à lui confier nos espérances et à lui faire part de nos plaintes, avant de lui proposer de partager notre repas, et de nouveau la litanie des plaintes, le bavardage des espérances.

A présent c' est le soir, nous le raccompagnons à la porte et nous le saluons, sans avoir pensé une seconde à lire cette lettre qu'il agitait tout ce temps sous nos yeux.  Christian Bobin (envoi de Philippe Detry)

 

A ne pas jeter sur la voie publique mais à mettre entre les mains de tout amateur de contes et de belles histoires.