Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,
les conteurs et les raconteurs.
février 2021 – N°338
P 912122 Bureau de dépôt LIEGE 1–4000
Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg
Au sommaire, ce mois-ci:
- Des vœux
- Un mois, des contes
- Nouvelles du monde du conte, ….
- Spectacles – Formations
- 4 articles – 6 contes et extraits
Voir aussi p. 6.
In memoriam Martine TOLLET
C’est là maintenant qu’il faut la garder au chaud. (extraits) Henri Gougaud
Martine Tollet a étudié
les arts du spectacle à l’INSAS, en Belgique.
Elle a travaillé en radio et en télévision à la RTBF comme scénariste et
réalisatrice de formes courtes.
Elle s’est installée à Paris en 2001 pour se consacrer entièrement à la
littérature orale, et y a ouvert un lieu: L’Atelier de la Parole et fondé une
association: L'Oeil de la Source.
Elle a débuté en Belgique où elle a animé dans les années 90 un
cabaret-conte à « La fleur en Papier Doré» à
Bruxelles.
Longtemps proche de l’enseignement d’Henri Gougaud, elle a aussi collaboré
étroitement avec Bruno de La Salle au sein du Clio.
Elle a animé également à Paris depuis plus de quinze ans son atelier
de pratique du conte un week-end par mois.
Outre des grands récits accompagnés de toiles peintes, dont elle s’est fait
une spécialité, Martine aime raconter des contes merveilleux et plus
particulièrement des contes d’Europe de l’Est, du Caucase et d’Asie
Centrale.
Elle a raconté un peu partout en France, mais aussi en Pologne, au Québec,
en Belgique, en Mauritanie.
Martine racontait en solo ou accompagnée par des musiciens et des
chanteurs.
Elle a publié, entre autres, « Plumage de corbeaux, contes, rêves et
jeu archétype.
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UN MOIS, DES CONTES A LA BIBLIOTHEQUE DE
FLORENVILLE
Le saviez-vous ?
La bibliothèque de Florenville, en partenariat avec
l’Asbl Chiny Cité des contes, abrite un Fonds spécialisé « contes » très étoffé. Des albums, recueils,
anthologies, théories du conte, quelques revues, des CD,… destinés aux adultes
comme aux enfants. Une collection riche de près de 1900 ouvrages, l’une des
plus importantes en Communauté française. La diversité des ouvrages permettra
par exemple d’alimenter la hotte d’un conteur, d’animer un après-midi
récréatif, de servir le travail d’un étudiant, d’animer une journée auprès des
aînés, de nourrir l’imaginaire avant d’aller dormir.
Chaque mois de cette année 2021, nous vous proposerons une sélection de
4 ouvrages.
FEVRIER :
CONTEURS QUEBECOIS A L’HONNEUR
061/ 32 03 40 - www.bibliotheque-florenville.be bibliotheque.locale.florenville@province.luxembourg.be
Voeux
Bonjour, bonne semaine, bon mois,... La
Martinique partage ses rayons de soleil.
AMI vœux d'une Belle année 2021 !
J'ai laissé partir 2020 qui n'aura pas été un
bon cru, particulièrement pour la culture et l'art.
Nous sommes là et avons beaucoup appris de
cette année spéciale.
Je dis Merci à chacun et chacune pour la
réalisation - ensemble - de nos actions.
Bienvenue en 2021 !
C'est un nouveau défi pour vivre nos rêves,
atteindre nos objectifs respectifs. Rêvons !
Avançons sans oublier que sur les gens sur
qui nous marchons quand nous montons, ce sont les mêmes que nous rencontrons
quand nous descendons. Et, il n'est pas nécessaire d'essayer d'éteindre la
lumière de l'autre en pensant que ça ferait mieux briller la tienne.
Je suis mon chemin. Energies ! 2021 sera une Belle année, c'est décidé !
Je vous souhaite ce que je me souhaite :
Donner et recevoir juste assez de ce qui m'est nécessaire pour être heureux
chaque jour. Valer'EGOUY (voir plus loin)
Bonjour les amis du conte,
Une très bonne année 2021 à vous tous, que celle-ci soit meilleure que 2020 (ce
qui ne devrait pas être trop difficile, du moins nous l’espérons ;) ) et
remplie de beaux moments de partage !
Nous espérons surtout vous revoir bientôt en chair et en os, autours de belles
histoires et un bon feu de bois.
Gros bisou de l'an nouveau, Benoit & Jessy
Bonjour aux personnes que je
ne " vois" pas sur facebook. Je vous présente mes meilleurs vœux pour
2021. Un peu d'espoir, un peu de chance, beaucoup de joies, mille petits
bonheurs, une manne de projet et une énorme bulle de santé. Bisous virtuels et
au plaisir de vous revoir. Michelle.
Nos meilleurs vœux
pour 2021 …. Une année de vrais contes en direct, sans masque ni pour les
spectateurs ni pour le conteur que vous pourrez écouter serrés les uns contre
les autres, sans crainte, à moins d’1,5 m , dans la chaleur humaine
réconfortante et bienveillante. Voici nos vœux pour cette année 2021.
Malheureusement, le grand
monstre Covid ne nous laisse pas encore tranquilles mais le chevalier vaccin ne
tardera pas à nous sortir de ce mauvais pas! D’ici là, nous essayons de faire
preuve d’imagination pour vous proposer des activités aménagées. Bonjour à toutes
et tous, Philippe Noël
2021, Ça va commencer !
Quoi ? Une
nouvelle décennie
Ah bon ! On va
avoir du nouveau ?
Quel nouveau ?
Comment ?
Du nouveau comme
avant ? NON.
Pour 2021, je vous
souhaite, je nous souhaite.
De l’eau qui coule
en chantant,
De l’air à aspirer
sans entrave, à plein poumons,
Une terre avec des
vers de terre,
Des forêts
naissantes (comestibles, urbaines, primaires, en muraille verte, en haies ou en
jardin),
Des feux de joie
avec nous toutes/tous dansant autour,
De la musique sur
les places de village,
Des galettes aux
plantes sauvages,
Des embrassades,
Des artistes à
tous les coins de rue,
Des visages,
Un retour du
vivant,
Avec des
mammifères (et nous dedans !),
Des oiseaux,
Des poissons,
Des papillons,
Et d’autres
vivants rampant, volant, galopant, dormant, sautant, butinant, …
Je rêve….
Mais on dit
que « la rêverie vagabonde est nécessaire à une bonne hygiène de vie, à
l’équilibre de l’homme dans la bourrasque quotidienne » (Bernard
Pivot)
Bonne année Paule
J'en profite pour
souhaiter à chacun et chacune
une très bonne
année 2021
riche en surprises
(un peu),
en belles
rencontres (beaucoup)
en merveilleuses
émotions (passionnément)
et en contes (à la
folie). Jean-Claude Van Assche
Gardez-vous tous en bonne santé. Et même
dans l’adversité gardez le moral. faites ce qui vous fait du bien.
Espérons nous revoir rapidement pour à nouveau avoir de vrais
contacts. En attendant soyez heureux, profitez de vos proches . Soutenons
nous en cette période troublée et n’ayons pas peur de nous contacter. on
ne dérange jamais quand on a besoin de parler. cela arrive à tous.
Gros bisous désinfecté à toutes
et tous. Pascale Pezzotti
Quand on voit le bordel de l’an dernier, je vais faire dans la sobriété.
Et vous souhaiter la santé, l’amour et/ou l’amitié, avoir assez à manger et de
la musique à écouter.
Des visites vous vous garderez et la foule vous fuirez.
Un masque vous porterez et vos mains vous laverez.
Ce n’est qu’au prix de ces pénibilités que l’an prochain vous serez.
Joyeux Noël et que passe vite l’année.
Bonne année 2021 et bien du courage pour ce qui nous attend au tournant. Sylvianne
Au plaisir de nous revoir très bientôt dans la
vraie vie. Christian Schaubroeck
Bonjour amies et amis,
J'attendais que les spectacles reprennent pour
vous en donner quelques nouvelles, comme de coutume. Mais de spectacles, il n'y
en a pas. C'est calme plat sur horizon dégagé.
Du coup je me suis penché sur cette actualité
empêcheuse de conter en rond, sur la vie qui nous fait des misères, et puis sur
la comédie humaine pour rigoler un peu et s'émouvoir ensemble.
Je vous souhaite la patience de l'antirouille
pour garder un moral d'acier à travers cette période corrosive (proverbe tout
frais pondu pour vous, hé hé). Que ce petit mot soit un baume apaisant.
Serrons nous fort, au moins de cœur à cœur à
défaut de contact plus tangible, comme les poignées de mains, les accolades ou
les bisous de quand on était petits, l'année passée. Vous vous souvenez ?
Que l'année nouvelle vous soit bonne. Serge Valentin, conteur.
Bises, et pour 2021... Solidarité,
Résistance, Amour
... Des trucs sur lesquels nous avons le
pouvoir.. (comme celui de réfléchir et d'éteindre la TV :-)
Amitiés, Catherine Caillaud,
Voici 2020, une année où
finalement on se rend compte que malgré la situation sanitaire nous avons pu
redécouvrir notre région grâce à de belles balades contées , (ré)écouter
la radio avec une nouvelle émission "Raconte & Nous" ,
imaginer l'après-Covid et le plaisir de vous retrouver plus beaux, plus forts
et plus motivés que jamais pour partager ensemble de belles
histoires sur le chemin de l'imaginaire. L'équipe de la Maison du
Conte de Charleroi vous souhaite une année 2021 optimiste
Que 2021 vous
sourie de toutes ses dents,
Que 2021 guérisse
vos maux et vos tourments,
Que 2021 vous
apporte ces petits bonheurs, si précieux, pour être tout simplement heureux. Joëlle Lartelier.
________________________________________________________________________________
Nouvelles du monde du conte, des arts vivants, de la
politique, des projets…
·
Valer'EGOUY nous a envoyé ses vœux de la
Martinique. Voici des liens où nous
pouvons l’entendre
Mobile
: +596 696 455 150
http://www.valeregouy.com ---http://www.associationmartiniqueimages.com
https://www.youtube.com/watch?v=x66bD4z4qOM
https://www.youtube.com/watch?v=j9xWYh3VBIU&feature=youtu.be
https://www.youtube.com/watch?v=bYg1fO0OAn8&index=2&list=PLndVmqmPG3OKYC8FGKX-aCBJU4fzTBVUH
·
J'ai relevé le défi lancé par France Bleu Occitanie.
Se balader dans la
région, de contes en légendes, sous forme dialoguée et en 2minutes 30.. Si vous
souriez..tant mieux. Actuellement, 3 capsules.
D’autres sont en préparation. Catherine Caillaud
C'est une petite exploration , hors de ma
zone de confort... https://youtu.be/Wk615N0wrpg
https://www.francebleu.fr/culture/patrimoine/cinq-contes-et-legendes-d-occitanie-1608736052
?For there is always
light, if only we’re brave enough to see it. If only we’re brave enough to be
it. Amanda Gorman
·
Des
représentations à la Montagne Magique. Plusieurs
représentations annoncées en adoptant le cadres des règlementations
s’appliquant aux stages culturels pour enfants de moins de 12 ans. Strictement sans les parents. 40 enfants séparés par bulle, par
représentation
·
Still
Standing pour la culture. Bruxelles. Place de la Monnaie, ce samedi 16
janvier. Les artistes dénoncent le black-out de la Culture. A quelques
mètres de la rue Neuve, temple de la consommation, sur la place de la Monnaie,
emblématique d’une certaine Révolution, les artistes s’asseyent devant les
marches de l’Opéra. La neige tombe. Il fait froid. Soudain, une voix raconte,
une autre chante, des corps dansent, rappent, une trompette résonne, des
paroles dénoncent. Pourquoi cette inégalité de traitement ? Les droits
culturels sont niés, bafoués. Et si les magasins fermaient deux jours semaine
laissant place à l’ouverture des lieux culturels ? Parmi les
intervenant.e.s, des artistes de toutes disciplines et aussi Christine Mahy, de
la Plateforme citoyenne contre la Pauvreté ainsi qu’une infirmière de ‘Santé en
lutte’. Elles appellent à la solidarité de tous les secteurs pour que vivent
l’éducation permanente, la culture, le spectacles vivant. La trompette résonne.
David Murgia clôture ‘Produire, Consommer’ - Consommer, Produire.. ils
nous faut une autre alternative sinon… on va crever. Il fait froid mais j’ai l’impression que le cœur de Bruxelles et des
participant.e.s s’est réchauffé pour combien de temps ? Des perspectives
vont-elles s’ouvrir enfin ? Bernadette Heinrich, conteuse.
·
Le 20 janvier, la commission
des affaires sociales de la Chambre commence l’examen du statut d’artiste. Parmi de nombreuses
propositions : le sortir de l’Onem., qui va être concerné, à quelles
conditions le financement.
· Le 22 janvier, Comité
National de Concertation.
Perspectives ? Le 5 février, un nouveau Comité de Concertation examinera
si les chiffres s’améliorent. Si c’est
le cas, la culture pourrait avoir de meilleures nouvelles, à partir du 13
février. « Le printemps sera
…artistique. » Nicholas Christakis (médecin américain)
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.Message important à
nos amis conteurs et organisateurs de spectacle
·
Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la
publication,
·
un mois plus tôt pour les formations,
·
complètes et lisibles,
·
par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe,
32/224 4053 Embourg. Tel : 04/367.27.06.
·
ou par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com
·
Ne comptez pas sur
les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos infos.
Idéalement,
vos informations comportent:
organisateur, titre,
genre d'activité, artiste(s),
date et heure, lieu,
prix, public
cible, coordonnées
pour infos et réservations, max. deux lignes de commentaire
N.B. Aucune
mention tout en majuscules, svp.
C'est vous qui nous
envoyez vos informations.
Veuillez ne pas les
noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches,
l'exploration.
Merci
d'épargner notre travail bénévole_
___________________________________________________________________________________________
Spectacles
Les activités en
« présentiel » suivant l’évolution de la situation sanitaire et les
décisions du CNC
Centre culturel de
Philippeville
Du bout des lèvres par Ria carbonez
quand ? le 5 février à 19h où ?
Les Halles, Phlippeville
combien ? 8/4/1,25€
infos, réservations : 071/66.23.01 ; secretariat@culture-philippeville.be
Des origines de
l’homme et de la femme, à la découverte de leur intimité. Une plongée érotico-afro-disiaque empreinte
de sensibilité.
Maison du Conte de
Charleroi
Raconte & Nous
- le 8 février de 18 à 19h, rediffusion
le dimanche de 13h à 14h.
Raconte & Nous vous parlera
d'amour... toujours, en contes, en poèmes et en musique
- le 22 février, de 18 à 19h,
rediffusion le dimanche de 13h à 14h.
Raconte & Nous se parera des
couleurs du Carnaval
__________________________________________________________________________________________________________________________________
ou ? Buzz Radio via votre
ordinateur sur www.buzzradio.be ou sur 94.3
& 97.8 FM
Envie de
(ré)écouter nos émissions précédentes ? C'est possible en podcast
sur http://www.buzzradio.be/podcasts/
infos : nicole.maisonducontecharleroi@gmail.com www.contecharleroi.be Aussi sur
Facebook !
Maison du Conte de
Namur
- le 10 février à
20h30, Contes du dixième jour. Adultes, ados.3€
En cas de confinement, conte chuchoté par
téléphone. 0489/933.548.
- le 20 février à
20h30, Choc …
olala par Thérèse Mansion et Karine Moers. Adultes, ados, 10€.
Blanc ou noir, fourré d’amandes ou de
noisettes, sous la couette, le chocolat à savourer en petits morceaux et en
mots.
- le 27 février à
15h, Poucet va semant, Samba va devant, par Jacinthe Mazzochetti
et Julie Renson
Adultes, ados, 8€.
Conférence contée sur les chemins de
l’exil. Réalités migratoires dans la
société actuelle et dans les contes de partout.
Soutien du Service Cohésion Sociale de la Ville de Namur.
__________________________________________________________________________________________________________________________
où ? Maison du Conte de
Namur, 170/2, rue des Brasseurs, 5000 Namur
infos, réservation : 0489/933.548 ; maisonduconte.namur@gmail.cpm www.maisonducontenamur.be
Maison du
Conte et de la Parole de Liège-Verviers asbl
Contes d’amour avec
Yves Deplass, Selle de Vos, Cécile Didelot,
Maria Estalayo, Régis Fabro et Michelle Troupin
quand ?
le 12 février 2021 à 20h où ?
chez vous, où vous voulez
combien ?
gratuit animation :
Belgazou
réservation
obligatoire pour
obtenir le lien: reservationmaisonconteliege@gmail.com
infos :
Laure Cech:
0497/61.51.05; Cécile Didelot: 0476/65.37.83
04/367.27.06 ;
0476 65
37 83 ; www.maisonduconteliege.be Facebook
A deux jours de la Saint Valentin, pour la fête des
amoureux, notre scène ouverte vous offre des contes d’amour. Chez vous, en toute sécurité.
Conte en Balade Mots
et merveilles
A nos amours par Muriel Durant,
Geneviève Thulliez et Christian Pourtois accordéoniste
quand ? le14 février – 1ier départ à 17h / 2ième départ à 19h où ?l'Hectolitre, Rue de
l'Hectolitre 3, 1000 Bruxelles
combien ? libre (prix suggéré : 7€) pour
qui ? A partir de 10 ans
Réservation indispensable : info@conteenbalade.be / 0497 78 20
75. infos : www.conteenbalade.be
2021, année de l’amour à distance ou
en confinement ultra-rapproché ? Premiers balbutiements sentimentaux ou amours
au long cours, les passions ne cessent d’être réinventées.
Formation – atelier
La Maison du Conte et de la
Littérature en Brabant wallon
Le corps en expansion atelier avec Csilla Kemenczei et Vi
Indigaïa le 13 février
Christine Horman et Vi Indigaïa le 14 février
quand ? les 13 et 14 février,
de 9h30 à 18h où ? Les
Bruyères, Avenue des Arts, 11 - 1348 Louvain-La-Neuve
combien ? 160 euros
infos,
réservation : 010/81 41 47 ; reservations@conteetlitterature.be
Exploration du corps autour des
figures de Frida Kahlo, Mélusine et autres corps blessés.
Collecteur de terrain, ré-écrivain
Henri Pourrat
Henri Pourrat, né à Ambert le 7 mai 1887 et mort dans la même commune le 16 juillet 1959, Ayant
recueilli la littérature orale de l'Auvergne, il est l'auteur de contes, romans et essais concernant cette région.
Etudiant en agronomie à Paris,
atteint par la tuberculose, il doit se résigner à quitter la capitale pour retrouver un climat, jugé
plus sain pour ses bronches et s'astreindre à une hygiène de vie rigoureuse. Il
retourne donc à Ambert, et après une année 1905/6 particulièrement difficile où
« le sort hésite entre la vie et la mort », la thérapeutique suivie
donne des résultats prometteurs.
Dès 1911, Henri Pourrat commence à
collecter les contes. La dernière décennie de sa vie est presque entièrement consacrée à ce qu'il
considère comme son œuvre maîtresse, Le Trésor des contes. Il se servait pour cela
de la littérature orale de l'Auvergne, qu'il avait recueillie pendant des
décennies, suivant les conseils d'Arnold van Gennep.
Les plus de mille contes et treize
volumes du Trésor des contes constituent le plus grand recueil de contes
au monde. Recueillis en Auvergne, ces contes ont une source commune
à de nombreux pays sur tous les continents, l'inconscient collectif et une
portée universelle.
L’œuvre de Pourrat a été traduite en
anglais, allemand, espagnol, japonais, tchèque, slovaque et slovène. Des
étudiants ont mené des travaux de niveau licence à thèse d'État au Canada, aux États-Unis, au Portugal, en Suisse, en Italie, en Belgique, en Irlande, au Japon, ou encore à Hawaï.
Pourrat le dit lui-même dans sa préface, le conte
recueilli et recopié tel quel manque de la présence physique du conteur et de
tous ses éléments significatifs: expressions du visage, intonations de la voix,
gestes, déplacements, silences. Pour
pallier ce manque, il réécrit ses textes collectés.
D’après l’introduction de
Bernadette Bricout in Le Trésor des Contes , Henri Pourrat, Le Grand Livre du Mois, 2009.
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L’actualité littéraire mais pas que,
m’amène à choisir un thème grave, qui a inspiré beaucoup de contes :
l’inceste. En voici quelques-uns. Nous possédons un dossier sur ce sujet. Il vous sera envoyé en pièce jointe sur
simple demande à maisonconteparole.liege@gmail.com
Marion, Peau d’ânon, la version
d’Henri Pourrat se trouve p. 9.
Myrrha et Cinyras
Dans la mythologie grecque, Myrrha est la fille de Cinyras (roi de
Chypre). Cinyras veut marier sa fille, mais celle-ci est en fait éprise de lui
en secret. Elle tentera de mettre fin à ses jours affligée par la honte de cet
amour interdit.
Avec l’aide de sa nourrice elle réussit à rejoindre le lit paternel.
Après plusieurs nuits, Cinyras découvre avec effroi le visage de sa propre
fille et il veut la tuer. Myrrha, enceinte de son père, court, abandonnée à
elle-même dans les bois pendant neuf lunes où elle implore les Dieux de la
bannir du monde des vivants et de celui des morts. Les dieux écoutent sa prière
et la transforment en arbre à myrrhe. La myrrhe serait ses larmes lors de sa
transformation en arbre. Myrrha accouche d’Adonis par une fente de son écorce.
Par la suite, Adonis deviendra un dieu symbolisant la mort et le renouveau
de la nature, avant d’être métamorphosé à son tour…
D’après les Métamorphoses d’Ovide.
Envoi de Marino.
Sainte Dymphe
Il y était une fois,
en Irlande, un roi païen puissant, qui avait épousé une très-belle dame qu’il
aimait passionnément. Ils ont une fille aussi belle que sa mère, nommée Dipne
(Dymphe) qui se fait chrétienne, décide de vivre vierge.
La reine étant morte, le roi veut se remarier. Il jette les yeux sur sa propre
fille, aucune autre femme ne lui parait aussi belle. Il lui fait, pour la
séduire, toutes sortes de caresses et lui promet tout ce qu'elle pourrait
désirer, si elle veut le prendre pour époux. Dipne répond qu'elle ne consentira
jamais à un tel inceste. Le roi s’entête et déclare a sa fille qu'elle serait
sa femme, bon gré mal gré. La jeune fille effrayée demande quarante jours de
délai, et se recommande à Notre-Seigneur.
La fin des quarante jours approche.
Dipne consulte un saint prêtre irlandais nommé Gerbern, Le prêtre lui conseille
de gagner du temps, afin de trouver moyen de s'enfuir, et s'offre de
l'accompagner. Elle dit donc à son père qu'avant de l'épouser elle désire, pour
se parer le jour de son mariage, plusieurs joyaux précieux, qu'elle croit
impossibles a trouver, et promet de lui donner sa main aussitôt qu'il aura
rassemblé ce qu'elle voulait. Le roi fait partir sur-le-champ des hommes de
confiance à la recherche de ce qu'exigeait sa fille ; car il en est de plus en
plus éperdument amoureux.
Elle est au désespoir quand
une occasion de s'enfuir se présente. Dipne s'embarque secrètement avec le
prêtre Gerbern, ils arrivèrent à Anvers. De là, ils prennent des chemins
écartés, se font bâtir à quelques lieues une cabane dans un petit bois, où ils
vivent seuls et inconnus.
Le roi apprend qu'elle s'est
évadée. Il entre en fureur, s'embarque aussitôt.
Après l'avoir
cherchée quelque temps en vain, il arrive à Anvers, où il séjourne, pendant que
ses gens furètent dans le pays. Certains de ses serviteurs ayant dîné dans un
village, payent l'aubergiste en monnaie d'Irlande. L'aubergiste leur dit qu'il
avait déjà reçu tout récemment de cette même monnaie. Ils lui demandent qui la
lui avait donnée. Cet homme répond que c'est une belle demoiselle étrangère,
qui vit tout près de là avec un prêtre. On va annoncer au roi cette découverte. A l’endroit indiqué, il y trouve sa fille. Il
la prie de tenir enfin la promesse qu'elle lui avait faite de l'épouser.
Gerbern fait des reproches au roi et veut le convaincre de n’en rien faire. Les
gens du roi l’emmènent dehors et le tuent. Le prince trouve sa fille rebelle à
ses volontés, son père furieux lui coupe la tête. Après quoi il va se pendre.
On fête sainte Dipne le 15 de
mai. On conserve ses reliques à Cambrai, à Saintes et à Ghèle en Brabant, où le
P. Ribadénéira dit que les anges enterrèrent son corps dans un beau tombeau de
marbre.
D’après l'Histoires
des Saints et de la Sainteté chrétienne, tome IV, p. 35, De 605 à 814. Sous la
direction de Pierre Riché, Professeurs d'Histoires médiévale à l'Université
Paris X – Nanterre. Hachette 1986.
Le roman
de la belle Hélène de Constantinople
Antoine, empereur
de Constantinople, épouse la nièce du pape.
Elle est très belle. Elle meurt
en donnant naissance à Hélène. Pour
consoler l'enfant, le père la prend dans son lit. Au bout d'un temps, il veut épouser sa
fille. Il menace le pape et obtient sa
permission. Hélène s'enfuit avec la
collaboration de sa nourrice, qui est brûlée vive. Hélène
erre pendant longtemps, sous la protection d'un marin. Son père la poursuit. Hélène épouse le roi d'Angleterre dont elle a
des jumeaux: Martin, qui deviendra Saint Martin, et Brice, qui sera le père de
Saint Brice. Le roi part en croisade. La
mère du roi hait sa belle-fille. Hélène
est sauvée du bûcher, elle s'enfuit.
S'ensuivent des aventures compliquées.
Elle finit par être retrouvée par son mari et par son père revenu à de
meilleurs sentiments. Elle retrouve ses
enfants.
D’après un long poème d'un auteur inconnu mis
en prose par Jean Wauquelin pour le Duc de Bourgogne.
Bernard Ribémont, « Jean
Wauquelin, La Belle Hélène de Constantinople. Mise en prose d’une chanson de
geste », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 2002.
Il existe également des études critiques de Marie-Claude de Crécy et de
Claude Roussel
Peau d’âne
Mourante, une
reine se fait promettre par le roi de ne prendre pour nouvelle épouse qu'une
femme plus belle et mieux faite qu'elle. Après la mort de celle-ci, le roi
accablé de tristesse dit à sa fille qu'il ne veut plus jamais la revoir. Le
temps passe et le roi se voit dans l'obligation de se remarier pour faire un
héritier. Ne manquant pas à sa promesse, il se met à chercher sa future reine,
seulement aucune des femmes du royaume n'est assez belle pour qu'il puisse
l'épouser. La seule personne capable de rivaliser avec la beauté de sa défunte
femme n'est autre que sa propre fille, et le roi la demande en mariage.
Pour échapper à
cette union incestueuse et sur les conseils de sa marraine, la princesse
demande à son père par trois fois, pour sa dot, des robes irréalisables :
elle demande d'abord une robe couleur de temps, puis une robe couleur de lune
et enfin une robe couleur de soleil. Mais contre toute attente, il parvient
toujours à les lui offrir. Elle lui demande alors de sacrifier son âne qui produit
des écus d'or en guise de crottin, son plus précieux trésor, et le roi
s'exécute. La princesse s'enfuit alors du château, revêtue de la peau de l'âne.
Elle emporte avec elle sa toilette et ses plus belles robes.
Peau d'âne
s'installe dans un petit village d'un royaume voisin et travaille comme
souillon, vivant dans une simple cabane. Le prince d’un autre royaume, vient en
visite au village, en se promenant arrive à sa maison et la voit, parée de sa
robe couleur soleil. Ébloui par sa beauté, il en tombe amoureux et rentrant au
palais se meurt d'amour. Il demande alors que Peau d'âne lui fasse un gâteau.
En faisant la pâte du gâteau, elle laisse échapper sa bague dedans sans s'en
rendre compte. Le prince, manquant de s'étouffer avec celle-ci, demande
immédiatement que toutes les femmes et demoiselles du pays, de la plus noble à
la plus humble, viennent essayer la bague au château. Aucune ne peut passer
cette dernière. On fait alors venir Peau d'âne au château. Son doigt entre dans
la bague, sa peau d'âne tombe et laisse apparaître sa plus belle robe. Le
prince peut alors l'épouser, les fêtes pour leurs noces durent trois mois et
laissent tous les plus grands princes du monde entier défiler.
Son père invité
également, se rend compte de son erreur et demande pardon à sa fille, lui
donnant sa bénédiction pour son mariage et sa nouvelle vie de reine.
D’après Peau d’Ane
de Charles Perrault, sur Wickipédia, envoi de Roger Janssens.
(extraits de Peau
d’Ane, in Pierre Saintyves, Bouquins, Robert Laffont, 1987.
Il trouva mesme un
cauiste qui jugea que le cas se pouvoit proposer.
Mais la jeune
princesse, triste d’ouïr parler d’un tel amour se lamenttoit et pleuroit tout
le jour.
La princesse,
admirant ce merveilleux habit, estoit à consentir presque délibérée.
Il en avoit banni
tout amour criminel de cette odieuse
flâme, le peu qui restoit dans son ame, n’en rendoit que plus vif son amour
paternel.
Version Grimm (extraits)
— Je veux épouser ma fille, car elle est le vivant portrait de ma femme
morte, et je ne trouve nulle part une fiancée qui lui ressemble.
Ces paroles
effrayèrent les conseillers.
— Dieu, dirent-ils, a défendu que le père épouse sa fille. D’un péché il
ne peut rien sortir de bon. Le royaume s’en irait en ruine.
Lorsque la jeune fille apprit ce qu’avait résolu son père, elle fut
prise de terreur
Peau de Pou (extraits)
Un empereur dont la femme était morte conçoit la détestable idée
d’épouser sa propre fille. Celle-ci y
est fermement opposée et demande l’aide de sa nourrice.
Sur le conseil de la nourrice, la princesse consent au mariage.
Le soir des noces, en entrant dans la chambre nuptiale, la princesse
demande à son père de la laisser seule dehors un moment. L’empereur se méfie. La princesse se lie une corde à la main
gauche et donne l’autre bout à l’empereur.
Il n’aura qu’à tirer si elle ne revient pas assez vite à son gré. Dehors, la princesse et la nourrice attachent
un vieux bouc à la corde.
L’empereur est impatient, il tire sur la corde, le bouc tire aussi. L’empereur va à la porte et le bouc se jette
sur lui. L’empereur appelle ses gens,
dont la nourrice, donne l’ordre de tuer le bouc. La nourrice se met à glapir :
- « Tu vois ce que tu as fait ? Dieu te punit pour cette alliance coupable. Il a changé ta fille en bouc cornu. »
D’après La fille de
l’empereur dans la porcherie, extraits de Contes roumains, d’Arthur et Albert
Schott, traduit de l’allemand par Denis Modigliani, Editions G.P. Maisonneuve
et Larose, Paris, 1982.
Marion
Peau d'Anon
Il était une fois un roi qui avait une reine gente et claire. Ils ont une fille, tout le portrait de sa
mère.
Juste avant les 15 ans de la princesse, la reine tombe malade. Sur son lit de mort, elle pense à sa fille
qui aura une marâtre et fait promettre au roi de n'épouser qu'une femme qui lui
ressemble. Elle meurt.
Désespoir du roi. Après 2 ans, le
roi décide de se remarier.
- "J'ai juré devant témoin de n'épouser qu'une femme qui
ressemblera à la reine. Seule ma fille
lui ressemble, je vais donc l'épouser."
La pauvrette va trouver sa marraine, qui habite un château de l'autre
côté du champ.
- "Ton père est fou. Essaie
de le tenir en patience. Demande-lui une
robe couleur de temps."
- "Mon père, avant que les noces se fassent, je veux une robe
couleur de temps."
Les gens du roi confectionnent une robe couleur de temps.
La princesse va retrouver sa marraine.
- "Demande-lui une robe couleur d'étoile."
- "Mon père, avant que les noces se fassent, je veux une robe
couleur d'étoile."
Une robe couleur d'étoile.
Feignant d'être ravie, la princesse est catastrophée, elle retourne chez
sa marraine.
- "Demande-lui une robe couleur de soleil."
Une robe couleur de soleil.
Retour chez la marraine.
- "Cette fois, tu dois t'en aller.
Prends un ânon qui portera tes bagages.
Demande à un domestique de le ferrer à l'envers. Voilà une bourse d'écus et dépêche-toi."
La princesse part par les bois.
Le roi la fait chercher partout mais on ne la trouve pas grâce aux fers
à l'envers.
La princesse se nourrit de faînes et de noisettes, elle boit l'eau des
fontaines, s'inquiète de ce qu'elle deviendra.
Le pauvre ânon est tombé mort.
Les habits de la princesse sont en loques. Elle n'ose pas mettre ses belles robes. Avec son petit couteau, elle écorche l'ânon,
se couvre de sa peau. Elle arrive dans
un autre pays. Elle arrive à une
métairie.
- "N'auriez-vous pas besoin d'une servante ? Je m'appelle Marion."
- "J'ai une ribambelle d'enfants et tout l'ouvrage de la
ferme. Mais vous êtes une demoiselle."
- "Je donnerai à manger aux cochons, ne me repoussez pas."
Marion fait bien la besogne, de façon gaie et gentille.
- "Vous travaillez bien.
Combien voulez-vous gagner par an ?"
- "24 écus par an. »
- « Ce sont de bons gages et je mettrai quelque chose en plus tellement
vous travaillez bien."
Sous sa peau d'ânon, elle vit là.
Elle fait le travail de la ferme, s'occupe aussi des enfants qui
l'adorent.
Un jour, la fermière veut aller à la ville.
- "Marion Peau d'Anon, veille sur les enfants. Empêche-les d'aller vers la mare. Garde-les dans ta chambre."
Plus d'argent dans sa bourse, son mari a dû y puiser.
- "Je voulais acheter des bonnets de laine rouge pour les enfants
!" Marion va dans sa chambre à l'allée
des chênes, en revient avec une poignée d'écus.
Toute la journée, elle s'occupe des enfants. Les voilà couchés et elle est libre de son
temps, va dans sa chambre.
Le fils du roi voit la lumière, voit une belle fille vêtue d'une robe
couleur de temps.
La métayère revient avec ses achats et des biscuits au sucre rose.
A la fin de l'hiver, la fermière veut aller acheter des petits
cochons. Plus d'argent dans sa
bourse. Marion lui donne des écus.
Comme l'autre fois, Marion s'est occupée des enfants, s'est retirée dans
sa chambre, a mis sa robe couleur d'étoile.
Le fils du roi la voit. – "Il n'y a pas plus belle en France."
Il rentre chez lui.
- "Mère, je veux me marier.
Je veux épouser Marion Peau d'Anon."
- "C'est de la folie. Tu
veux nous déshonorer ?"
- "Ce sera elle ou personne."
- "Ce n'est pas possible.
Le prince se retire dans sa chambre, tombe malade. Un médecin est appelé.
- "Il a le mal d'amour, il faut le marier."
Le lendemain, le roi est allé à la métairie.
- "Où est votre domestique, mon fils veut l'épouser."
La fermière va chercher Marion, qui vient en sabots, habillée pour le
gros ouvrage.
- "Voulez-vous épouser mon fils ?"
- "Moi, Marion Peau d'Anon !
Si j'étais une demoiselle !"
- "Mon fils vous veut.
Peut-il venir demain avec sa mère."
- "Je ne peux pas l'en empêcher." Elle aurait pu s'enfuir mais n'y pense
pas. Peut-être a-t-elle vu le prince
dans l'allée des chênes ?
Le lendemain, arrivent la reine et le prince.
- Acceptez-vous mon fils en mariage ?"
- "Mais, Madame, je ne suis qu'une domestique."
- "Les domestiques sont bien, tout comme les autres."
En elle-même, elle soupire. Songe
qu'elle est bien, cette Marion Peau d'Anon, elle parle bien. La reine est à la fois triste, et contente de
voir revivre son fils. Le fils du roi ne
voit que ses yeux clairs, plus clairs que le jour.
- "Demain, je viendrai vous quérir."
A la métairie, tout le monde est désolé de la perdre, surtout les
enfants.
Le lendemain, arrive le prince.
- "Vous n'avez pas besoin de bagages, vous trouverez tout à la
cour." Elle s'en va comme elle est,
toute sale, vêtue de grosse toile et par-dessus la peau d'ânon.
La veille des noces, elle demande à retourner à la métairie. Elle apporte des cadeaux pour tout le
monde. Elle met sa robe couleur de
soleil.
De belles noces. Sans même savoir
qu'elle était princesse, le roi a fait de la dépense, invité des seigneurs et
même le père de Marion, sans le savoir.
Autour de cette fille de roi, les choses se remettent en place. le père lui ouvre les bras:
- "Tu t'es sauvée et cachée sous la peau d'ânon. Moi aussi, j'ai changé de peau. J'avais rêvé.
Et maintenant, les robes que je t'ai fait faire t'ont amené le destin
qu'il fallait. Te voilà habillée de
soleil."
D'après Marion Peau d'Anon, de Henri Pourrat, in Le Trésor des contes Livre III.
Comparaisons
– réflexions
En comparant les contes publiés et évoqués
ici, et encore d’autres, j’y relève des constantes.
Le père se justifie. Même après un rappel de la prohibition de
l’inceste, il n’y a pas d’opposition frontale au projet du père. Parfois il y a approbation. La fille est mal à l’aise, malheureuse ou
terrorisée. Elle cherche de l’aide et en
trouve auprès d’une fée ou plus souvent sa nourrice. Les manœuvres dilatoires sont
inopérantes. La seule solution est la
fuite. La fille vit courageusement de
grandes difficultés. Elle connaît un
véritable amour. Le père est puni ou
revient à de meilleurs sentiments. Dans
aucun cas, l’inceste n’est consommé.
Quoiqu’en disent
Perrault et La Fontaine, Peau d’Ane (et les contes de ce type) ne sont pas des
historiettes plaisantes à écouter mais des drames investis dans la réalité.
Ces contes sont
utiles. Ils préconisent de chercher du
secours et avertissent : votre parcours sera difficile. Ils disent aussi qu’on peut en sortir et
vivre un véritable amour.
Actualité
Le code pénal
belge ne parle pas d’inceste. Il y est question d’attentat à la pudeur et de viol. Circonstances aggravantes si la victime est
mineure. Circonstances aggravantes si le
coupable a autorité sur la victime.
La parution du
livre de Camille Kouchner, « La Familia Grande », a provoqué des
réactions en cascade : démissions, limogeage. La création d’un compte
«Metooinceste » inondé de messages.
La psychiatre,
Muriel Salmona se veut optimiste. Le mur
du silence et tout le silence qui l’entretient se lézarde enfin. L’inceste est répandu dans tous les milieux
familiaux et sociaux. En Europe, une
femme sur 5 et un homme sur 13 disent avoir subi des violences sexuelles dans
l’enfance et pour moitié, ces sévices ont lieu dans le cadre familial.
Le père ou le tenant-lieu de père se justifie
par l’esthétisme, la liberté, le progrès.
On a longtemps dit que c’était la victime, qui par son comportement,
fabriquait l’agresseur. (Nous voilà au mythe de Myrrha et
Cinyras).
Il faut qu’on protège les victimes, qu’on les écoute, qu’on les soigne à
la hauteur du préjudice subi.
Dans Léna, le supplément du Soir du 17 janvier 2021, un entretien croisé
de Camille Kouchner, auteur de La Familia Grande, et Andréa Bescond,
réalisatrice du film « Les Chatouilles » nous plongent dans
l’univers, dans la vie des victimes.
Toutes les deux ont eu le courage de briser le lourd silence des années
plus tard, faisant fi du tabou, de l’omerta et du regard redoutable
de leur propre mère.
Toutes les deux ont été aidées par leur mari.
Si nous comparons la réalité aux contes, nous retrouvons la
justification, le manque d’opposition.
Mais la réalité est plus dure. Le
recours naturel, qui devrait être évident, la mère, n’est pas une aide mais une
ennemie. L’inceste, hélas, est consommé
et à de nombreuses reprises.
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Pour finir avec ce
dont nous avons le plus besoin
L’espoir
© Dominique Brynaert
Les temps étaient durs. Très durs.
Tempêtes, grêle, inondations, chaleurs
extrêmes, insectes ravageurs étaient le lot de malheurs répétés pour tous ceux
qui cultivaient leur lopin de terre.
Dans un petit village vivaient deux paysans
dont les champs étaient voisins.
Dans le premier champ ne poussaient plus que
chiendent, orties, ronces. Son propriétaire, défait, avait fini par ranger ses
outils et ne se fatiguait plus qu’à se plaindre.
Dans le second champ, la terre continuait à
être bêchée et les sillons gardaient leur alignement, même si la bonne fortune
tournait le dos à celui qui s'obstinait à semer.
Rien ne se récoltait et tout effort semblait
inutile.
Le premier paysan qui délaissait son champ ne
manquait jamais de moquer le second paysan qui, à ses yeux, s’échinait en vain.
Un jour de canicule, sur la place du village,
alors que le soleil brûlait à nouveau tout espoir de récolte, le premier paysan
interpella publiquement le second.
·
Quel idiot fais-tu ! Tu uses tes forces et ta vie
pour rien. Tu sèmes encore et toujours. Mais ta terre est une épouse stérile et
tu fermes ta raison devant sa triste impossibilité à te combler. Ni blé, ni
orge, ni houblon. Il n’y poussera plus rien. Acceptes-en l’augure.
Un long silence s'installa après cette
harangue. Chaque villageois attendait la réponse du second paysan.
Alors, celui que l’on savait aussi taciturne
qu'obstiné prit enfin le temps de la parole.
·
Je n’ai certes aucune emprise sur la fureur du vent, sur
les colères du ciel, sur la démesure du soleil, et bien peu sur la voracité des
insectes. Mais je sais que ma terre est bonne et généreuse. J’ai vu mon père,
et avant lui son père, recevoir ses dons.
Hier, c'est, en
observant mes aïeux rire de l’abondance ou pleurer sur une misère passagère,
que j’ai choisi de mettre mes pas dans les leurs.
Aujourd’hui, c’est en
me voyant cultiver cette même terre, tandis qu’elle est en souffrance, que mes
enfants peuvent décider de poser leurs pas dans les miens. Pas nécessairement
avec la volonté de faire le même métier que moi. Ce n’est pas la
continuité qui est importante, mais l’exemple.
Comme moi, ils
rencontreront dans leur vie des obstacles, des moments de solitude, des envies
d’abandonner, mais s’ils gardent dans un coin de leur esprit l’idée d’un futur
possible, même dans l'adversité, alors ma sueur aura été utile.
Tu me dis idiot. Mais
qui est idiot ? Est-celui qui sourit en imaginant la
prochaine récolte ? Ou est-ce celui qui ne cesse de pleurer sur
lui-même ?
Tu crois que je sème
du blé, de l’orge, ou du houblon ?
Tu te trompes.
Ce que je sème, c’est
de l’espoir.
___________________________________________________________________________________________
L’Arbre à Palabres n° 13, Magazine indépendant de la forêt, 9ième année,
Version bilingue français-néerlandais.
Des textes de tous genres, contes, poèmes, illustrations, textes
difficilement classables. De quoi
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Quelques lignes à propos de « La Grande Oreille », ce beau trimestriel sur et à propos du monde du
conte. Le dernier numéro en date (n°82 - novembre 2020) s’intitule
« Femmes en récits ». Il s’agit d’un best of consacré aux femmes avec
une série d’articles et de récits déjà publiés mais pas que !
Comme d’habitude, une série (une quinzaine) de contes sur
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Belle (re) découverte et bonne lecture !
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