mercredi 1 juin 2022

Mensuel juin 2022 - N° 354

 Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,

les conteurs et les raconteurs.

juin 2022 – N°354

 

P 912122 Bureau de dépôt LIEGE 1–4000  

Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg

 

Au sommaire, ce mois-ci:

- Nouvelles du monde du conte, ….

- Entretien avec Bernadette Heinrich

- Spectacles – repas – exposition - balades

- Ateliers - formations

- 6 histoires

  



La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes

 

quand ? le 1er juillet à 20h                                                   où ? allée des Erables, Colonster, 4000 Liège

combien ? 4€                                                                  animation : Michelle Troupin

infos, inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83

Célébrons l’été dans un parc au milieu des grands arbres.  Par exemple en venant conter et écouter des contes.  Nous serons heureux de vous accueillir nombreux.

 

Festival de Chiny                                                                                                   Maison du Conte de Liège

 

- les 9 et 10 juillet à partir de 11h00, Potée de contes à la liégeoise. Tout public.  Gratuit.

Escapade tout en décontraction.  Moments complices agrémentés de musique.

 

- le 10 juillet à 16h00, Balade contée.  Tout public.  Gratuit.

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Toutes les infos dans le Mensuel de juillet.

 

Le temps de la mémoire, le temps des anniversaires

 

Quinzième anniversaire des Tous Contes Fées

 


La troupe Tous Contes Fées fête ses quinze ans 

 Il était 1 fois, une troupe de conteurs qui avait élu domicile dans une cave à histoires, dans le cœur historique du vieux Liège.
Depuis 15 saisons,  mois après mois ,  elle a fait voyager des curieux d’un soir, des chercheurs de petits bonheurs, dans des univers  sans cesse renouvelés, surprenants et variés.
A la parole des conteurs se sont mêlées avec bonheur d’autres paroles : musiques et chansons, marionnettes,  accordéon, vielle à roue et guitare, pour le plus long et le plus périlleux  des voyages : celui des contrées de  l’imaginaire. 

Comme une marmite d’idées jamais épuisée, la troupe a mitonné pas moins de 142 veillées et balades, 750 ateliers hebdomadaires et répétitions, et glissé dans bien des oreilles pas moins de 900 histoires !

La troupe Tous Contes Fées c'est des thèmes, des ambiances, des rencontres conviviales dans la simplicité de moments festifs partagés.
Alors, bienvenue ce 24 juin  pour souffler nos 15  bougies,  dans un cadre champêtre  autour du feu , comme les veillées d’antan !      
                                  Tina et Cie


Dixième anniversaire de l’Atelier Gougaud en Belgique

 



Oyez Oyez chers amoureux de la Vie, des contes, de la lumière et de la poésie,

C'est déjà bientôt ! et pourtant ça fait dix ans qu'on la mijote  cette fête  dans les coulisses de notre imaginaire ,

et aujourd'hui ça  y est ! on peut vous l'annoncer , vous la clamer , vous la claironner , elle aura lieu !

Les Exquises Envolées sortent le grand jeu pour les 10 ans de l'Atelier Henri Gougaud en Belgique ! Attention ça va décoller ! Nous vous invitons à une grande soirée spéciale hors-série. 

Trois  heures  de contes, de musique, de magie et de surprises

Avec  Entracte-apéro  entre les histoires, les surprises racontées, chantées, musées,  et après elles ....

Une Auberge espagnole , grâce à vos exquis petits plats quels qu'ils soient

 Accueil et Ouverture du Bar  : 16h30 

Suprême Exquises envolées : 17h : nous commencerons à l'heure juste!!!!!

Les histoires articulées en mots, musique et magie  avec Entr'acte : de 17H à 20H30

Auberge espagnole : de 20H45 à 23H

Comme d’habitude, pensez à vite réserver car, vous le savez, nous sommes rapidement complets !!!!!

Au plaisir de passer un peu de temps suspendu aux merveilleux avec vous.

 Les Exquises Envolées

exquises.envolees@hotmail.com  +32 470 57 28 74

Avec la participation des artistes Arnaud Demuynck, Adrien Lociuro, Ann Marcha,l Cécile Didelot, Elisabeth Mertens, Florence Vinckenbosch ,Françoise Van Innis, Julie Gaudier, Katicha de Halleux Lucienne Henrard, Marie Thys, Marina Marini,  Pascale Delagnes, Ria carbonez, Yves Deplasse, Valérie Bienfaisant  Cindy Sneessens, John Magic et Henri Gougaud.                                           

Le 11 juin au Courlieu, rue du Grand-Philippe, 4, 1490 Court-St-Etienne                    Cécile


Le triple anniversaire du Bois du Cazier

Les 4 et 5 juin, 200 + 20 + 10… soit 230 bougies cumulées à souffler tous ensemble lors d’un week-end « portes ouvertes » accessible à tous. Les 4 et 5 juin prochain, le Bois du Cazier se dévoile « sans concession » à l’occasion de son triple anniversaire autour de la thématique « Entre culture et nature ».

Pour cet événement qui se veut convivial et familial, le Bois du Cazier s’est adjoint une série de partenaires.  Il y aura également un espace où se restaurer et se désaltérer, ambiance musicale…

La Maison du Conte de Charleroi propose 4 balades contées et guidées (+/- 1h30) à travers le site du Bois du Cazier et des 3 musées le composant (Verre, Mine, Industrie).  Départs : 10h30, 13h30, 14h30, 15h30.

Infos : https://www.leboisducazier.be/event/45juin/?event_date=2022-06-04           Nicole Desmet

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 Entretien avec Bernadette Heinrich

Conteuse mais pas que


Bernadette Heinrich, vous êtes conteuse, auteure et aussi activiste politique.  Dans le Mensuel de mai 2019, vous étiez à l’époque présidente de la Fédération des Conteurs Professionnels et vous nous aviez expliqué les démarches que vous avez effectuées pour que le conte trouve sa place dans les instances d’avis auprès de  la Ministre de la culture, dans les arts de la scène. 

Nous allons maintenant nous intéresser à la conteuse et à ce qui motive notre entretien : l’édition d’un livret aux éditions Maelström sur votre dernier spectacle ‘Les Oreilles du Silence’.

 Mais avant… question rituelle : quand et comment avez-vous rencontré le conte ?

Le chemin a été assez long.  J’ai d’abord participé aux mouvements ouvriers et féministes.  A un moment, dans ce rôle de revendicatrice politique, je me suis sentie très extérieure à moi-même.  Après quelques années, j’ai eu le sentiment d’être perdue. Je me suis demandé : qui suis-je ? J’ai eu envie de découvrir mes terres intérieures. Cela s’est opéré par l’inscription à un stage de théâtre à Montpellier : ‘Trouver le comédien en soi’.  Un des exercices proposé était d’oublier le sens des mots pour faire passer autre chose, un état d’être intérieur. Une révélation pour moi.  J’ai enfin commencé à me connecter à une parole vivante, faites de sensations, d’émotions, d’intériorité. J’ai changé de métier. Je suis devenue enseignante dans une école d’assistants sociaux et parallèlement je me suis formée aux arts de la parole : travail sur la voix, le mouvement.. et une année de formation à la Kleine Académie (une école de théâtre inspirée de Jacques Lecocq, centrée sur le corps).

Comment ce long chemin vous a-t-il amené au conte ?

Lors de ce parcours de formation, j’ai rencontré des conteurs, conteuses déjà aguerris : Myriam Mallié, Henri Gougaud, Hamadi, Michel Hindenoch. L’art du conte m’a fasciné par sa simplicité et son extrême exigence. Être seule sur scène, prendre la parole, quel défi ! Au-delà de cela, les contes m’ont attirée car ils étaient à la lisière du monde visible et invisible ; un pied dans l’aujourd’hui et un autre dans les racines de notre humanité. Cette connexion avec ‘l’autre monde’ et la profondeur de ce matériau m’a donné le vertige et l’envie de raconter.

Je viens d’un milieu où l’art n’était pas présent.  Je garde en moi ce moment d’absence. J’estime avoir une chance inouïe d’avoir pu découvrir ce monde artistique que je considère comme une voie essentielle pour vivre sa vie d’humain de manière singulière et libre. J’avais envie qu’un maximum de personnes aient cette chance. Dans l’école où je travaillais à l’époque, on a instauré, avec d’autres profs, un cours obligatoire de découverte artistique pour tous les étudiants futurs assistants sociaux. Aujourd’hui, je suis conteuse à temps plein mais à travers différents projets, je reste dans cette perspective de créer du lien entre l’art et le social.

 Vous voilà conteuse.  Etes-vous restée seule ?

Non, très vite j’ai été en lien avec d’autres artistes.  J’ai créé une compagnie au sein de laquelle j’étais la seule artiste-conteuse.  En 2017, avec Abdelmalek Kadi, comédien, pédagogue de la voix, nous avons créé le Collectif Fabula, compagnie interdisciplinaire où l’on travaille à plusieurs autour de deux axes : la création et la médiation en mixant plusieurs disciplines artistiques, cela interroge les frontières. En 2018, nous avons obtenu un contrat programme de 5 ans dans le secteur de l’interdisciplinaire.  Actuellement dans le secteur du conte, aucune compagnie de création  ne bénéficie de ce dispositif. La reconnaissance de l’art du conte a été tardive mais cela va changer ; on y travaille !

Quels sont les avantages d’un contrat programme ?

C’est un soutien important.  Il permet de construire des projets à plus long terme notamment dans le domaine de la médiation**. Lors de la production d’un spectacle, il soutient l’engagement d’une équipe artistique qui accompagne, questionne, enrichit le processus. Il assure le financement d’une partie des répétitions, de l’écriture, du travail de plateau ; une partie encore infime car la création prend un temps considérable.

Venons-en à votre livre « Les Oreilles du Silence ».  Je l’ai lu et relu.  J’avoue avoir été désarçonnée par les grand nombre de thèmes et je ne voyais pas toujours leur enchaînement.



Ce livre est le livret du spectacle « Les Oreilles du Silence ». L’enchaînement se réalise aussi par la musique, la mise en espace, le rythme de la parole, qui n’apparaissent pas dans l’écrit. La lecture s’opère par une suite de petits textes, de couleurs différentes.  Le lecteur, la lectrice se fait son propre tableau.

 Mais, pour évoquer en quelques mots la genèse de cette création, je dirais qu’un spectacle part souvent d’un questionnement qui nous titille. Pour moi, c’était la problématique du silence. Un silence intime d’abord. Ma mère parlait beaucoup.  Il n’y avait pas de place pour une parole d’enfant. Maintenant en décodant, je pense qu’elle parlait beaucoup pour se taire ! pour ne pas dire, regarder en face toutes les oppressions qu’elle a vécue en tant que fille et femme. Moi, quelque part, j’ai fait comme elle, au début de ma vie, je me taisais. Ce spectacle, mais plus largement mon travail d’artiste  m’a conduit à explorer plus en profondeur ‘de quoi je suis faite’, à chercher à partager ce cheminement, donc à parler.

Comme le dit Laurence Vielle qui m’a accompagnée pour l’écriture de ce spectacle : « Bernadette traverse le silence qui l'habite depuis la nuit des temps. Taupe de sa propre nuit, elle retrace les failles familiales de son histoire, nourrie de contes et de fragments de la grande Histoire où les oubliés, les déniés, sont foison. « . Et voilà peut-être une réponse à ta question sur le grand nombre de thème. J’ai voulu relier mon expérience avec ceux et celles qui ont connu ce même déni de parole. J’aborde ainsi l’esclavage mais aussi l’épopée du ‘Radeau de la Méduse’, qui met en lumière le tabou du cannibalisme. Une des personnages de ce spectacle, Clarisse Griffon du Bellay, jeune sculptrice, est l’arrière- arrière-petite-fille d’un des rescapés de ce radeau. Je raconte comment, par son art,  elle a fait advenir une autre vérité. ‘Clarisse sculpte et taille. Tailler pour sentir la force du tabou. Tailler pour donner corps aux cris enfouis au plus profond. Tailler pour restituer une vérité qu’aucune génération d’homme n’a mise au jour. Tailler pour …»*

 Oui, encore une question. Comment avez-vous construit le fil ?

Je suis partie de l’intime. J’ai laissé venir les souvenirs, les sensations, les images. Très vite, la taupe est venue m’habiter. Je suis partie avec elle. Au début du spectacle, elle est sous terre, dans le noir, elle sort très peu. J’enfourche cet animal pour dire la crainte de sortir, de se montrer. Je parle de l’agitation du monde, du bruit qui donne envie de revenir au silence (J’ai écrit pendant le confinement). Et puis, petit à petit j’explore mon histoire et celles d’autres figures pour aller du dessous de la terre vers la lumière, de l’enfermement vers une forme de libération.

Le spectacle est une succession de situations, mon ressenti à leur propos.  J’ai voulu des séquences pas trop longues, je ne dis pas tout, je laisse de l’espace pour le spectateur, spectatrice.  L’espace vide pour un écho.

 Revenons-en à vos activités de conteuse, ont-elles nourri ce spectacle ?

Oui. Le spectacle, même si cela n’est pas dit explicitement, est nourri des expériences vécues. Je fais régulièrement une balade contée au cimetière de Montmartre avec ‘Paris conteurs’.  Mimi Barthélémy y est enterrée.  Je lui rends hommage à chaque passage. Je me suis intéressée à son parcours. Venue en France pour y faire des études de lettres, elle a d’abord voulu oublier ses origines pour s’assimiler.  Mais, petit à petit, à travers un travail sur la voix, sa culture haïtienne est venue la titiller. Elle s’est reconnectée avec l’histoire de ses ancêtres qui sont comme beaucoup d’Haïtiens passés par l’esclavage. C’est une conteuse lumineuse. Elle m’a inspiré.

 Parlons maintenant du spectacle dont le livre est le livret.

Un spectacle, c’est toute une équipe de création (voir distribution). Nous sommes deux sur scène. Le musicien est Grégoire Tirtiaux.  Je l’ai choisi parce que c’est un excellent musicien de  jazz, la  musique emblématique des afro-américains.  Il est très ouvert à l’impro ; cela nous permet de nous connecter au présent de ce qui se passe. Il suit une partition et, en même temps accompagne mes paroles dans l’instant. De mon côté, je me nourris des multiples sonorités qu’il a proposées.  Grégoire joue différentes gammes de saxophones et du Guembri, un instrument originaire du Maghreb.

 La musique manque donc avec le livre ?

Une version complète, paroles plus la musique ?  On pourrait y penser car effectivement la musique est un élément fort.  Il existe une captation mais elle n’a pas les qualités techniques d’une vidéo à part entière.

 Quel chemin a suivi le spectacle pour devenir un livre ?

Je présentais ‘Les Oreilles du Silence’ pour la première fois à l‘Espace Senghor, dans le programme Les Fabulations Éphémères du Collectif Fabula, en partenariat avec la librairie Maelström. Le directeur David GIANNONI, est aussi directeur de la Maison de la Poésie à Amay et responsable des éditions Maelström, dédiée à la poésie et aux arts de la parole.  Il a été très vite intéressé par l’édition du texte de ce spectacle. Je le remercie, c’est une belle expérience.

 Les questions sont encore nombreuses mais il faut bien finir, peut-être provisoirement.

Quelles sont vos coordonnées que vous voulez partager avec nos lecteurs ? Où se procurer ce livret ?Une date de présentation du spectacle ?

Le livre est à la librairie Maelström, chaussée de Wavre, 364 1040 Bruxelles  ou achetable via le site : https://www.maelstromreevolution.org/catalogue/item/750-bookleg-166-les-oreilles-du-silence. Son prix est très modique : 3 €.

Mes coordonnées: collectifabula@gmail.com – 0477/753131 – www.collectifabula.com

Prochaine date : Le spectacle sera joué le 17 juillet au Festival Bitume à Ny (Hotton). Voir détail sur le site du Miroir vagabond : https://miroirvagabond.be/event/festival-de-theatre-de-rue-bitume-2/

 *Extrait du livret

** La médiation dans le monde de la culture et en FWB cela veut dire tout le travail artistique, culturel en dehors des spectacles = ateliers, bords de scène, rencontres, travail artistique dans les écoles …

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Nouvelles du monde du conte, des arts vivants, de la politique, des projets…

 

Racontance disposera d'un stand à la Fête des Fleurs de Watermael-Boitsfort le dimanche 5 juin de 12h30 à 20h30 où l'on pourra se procurer des informations sur les activités de l'association (scènes ouvertes, spectacles, formations).  Aux visiteurs qui le souhaitent sera raconté "un petit conte à écouter et à emporter chez soi."

 

 

Financement des arts de la scène. Sur les 300 millions attribués à la Culture, 112 millions sont consacrés aux arts de la scène. Le décret de financement sera revu.  Il est en cours de discussion.  Mais sans attendre la finalisation, les contrats-programmes sont à rentrer avant novembre 2022.

 

Festival de Chiny.  Formations.



La parole et ses interdits.  Stage conte approfondissement avec Myriam Pellicane

Une immersion continue pour trois jours d'entrainement en mode "traditions orales" pour faire du lien entre soi et le monde.
Par la mise en mouvement du corps et de la voix, un travail sur l'attention, les images.
Comment porter témoignage, raconter avec l'exigence d'une créativité spontanée :
comme l'oiseau, pour s'envoler qui se met face au vent qui vient et non dans le courant qui l'emporte.
Pratiquer les origines du langage, le déraisonnable, ses propres limites, ses interdits.

Une occasion de trouver d'autres appuis, de s'émanciper, de laisser place au souffle, à la détente, au silence.
Partir à la découverte d'une oralité propre à soi où la parole donne à voir, où la parole écoute, révèle la singularité de l'instant partagé.
Une occasion de trouver d'autres appuis, de s'émanciper, de laisser place au souffle, à la détente, au silence.
Partir à la découverte d'une oralité propre à soi où la parole donne à voir, où la parole écoute, révèle la singularité de l'instant partagé.
Le programme démarre le matin avec des exercices silencieux en mouvements/respirations et petit à petit voix, cris, chant, paroles puis narrations.
L'attention sera portée sur le rêve qui se libère, s'accroit et se transforme vers cet arbre luxuriant et extravagant que sont les expériences contées. Voir p.9.

Les contes d'intervention par Etienne Piette et Yvan Couclet de Parole Active asbl
ATTENTION PLUS QUE 2 PLACES

Comment choisir, (ré)-écrire, travailler, préparer un conte pour une intervention contée dans la rue, dans un hall de gare, une classe ou un pré de vaches.

 Comment s'adapter et adapter l'histoire à conter en tous lieux et toutes circonstances.

Comment développer un ensemble de techniques pour interpeller et retenir un public allant et venant

Comme débutant: l'occasion de découvrir le conte de l'écriture jusqu'à la pratique de la parole contée

Comme conteur débutant: l'occasion de prendre confiance pour se lancer

 Comme conteur confirmé: l'occasion de quitter le confort de la salle et de la veillée pour aller à la rencontre d'autres publics

 Cette formation de Parole Active sera aussi pratique puisqu’elle s’organisera dans le cadre du Festival interculturel du Conte de Chiny, et que vous aurez la possibilité de conter dans la rue, dans un verger, autour d’un feu, sous tente ...

Maîtriser la technique du conte d’intervention, c’est évidemment aussi avoir en main un ensemble d’outils pouvant s’adapter à toutes les autres pratiques de conterie et particulièrement la pratique de veillée traditionnelle.  Vpor p.9.

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                       Message important à nos amis conteurs et organisateurs de spectacle


·      Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la publication,

·      un mois plus tôt pour les formations,

·      complètes et lisibles,

·      par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224  4053 Embourg.  Tel : 04/367.27.06.

·      ou par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com                                         

·    Ne comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos infos.

 

Idéalement, vos informations comportent:

organisateur,                           titre,                        genre d'activité,                       artiste(s),

date et heure,                          lieu,                                       prix,                             public cible,        coordonnées pour infos et réservations,                         max. deux lignes de commentaire

N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp.

C'est vous qui nous envoyez vos informations.

Veuillez ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches, l'exploration.

         Merci d'épargner notre travail bénévole

 

N.B. Soyez assez aimable de nous envoyer des infos complètes pour nous épargner des rappels ou des recherches sur votre site.  Merci de la rédaction.

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? L’union fait la force

       Après nous les mouches

       L’oignon fait la force

       Vive les moules. Arno

L’oignon fait la farce

Le gnon fèl’ la face ……… à vous maintenant

 

Spectacles – Balades – Repas

 

La Maison du Conte et de la Parole de Liège

 

Veillée du 7 - Scène ouverte, spectacle de contes

 

quand ? le 3 juin à 20h                                où ? Théâtre à Denis, rue Ste Marguerite, 302, 4000 Liège

combien ? 4€                                               animation : Cécile Didelot

                                                      inscription pour conter: réservationmaisonconteliege@gmail.com

infos : 0497/61.51.05, 0476/65.37.83;

Conter et écouter des contes. Nous serons heureux de vous accueillir nombreux à notre veillée conviviale et sans façon, dans un local répondant aux normes de ventilation.     

 

Collectif Fabula                                                                                                                               Commune d’Uccle

Parole de carotte par Bernadette Heinrich

 

quand ? le 4 juin de 16h à 17h                                    où ? Jardin du Carré Tillens, rue Joseph Bens, 9 1180 Uccle

combien ? Gratuit                                                         pour qui ? Tout public    

info : www.uccle.be

Histoires, regard rieur et poétique au bord du potager

 

Maison du Conte de Charleroi

 

- les 4 et 5 juin à 10h30, 13h30, 14h30, 15h30, Balades contées et guidées,  Bois du Cazier. Gratuit.

Infos : https://www.leboisducazier.be/event/45juin/?event_date=2022-06-04

A travers le site et les musées du verre, de la mine et de l’industrie.  Voir p. 2.

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- le 23 juin à 19h30, vernissage de l'exposition des œuvres de Rita Hissel

 

- La vie contée de Rita Hissel,  conférence par MC Desmette

 

- à 20h30 :  Contes Baka par Pascale Baeyens et Raphaëlle Bouillon

Contes tirés de la mythologie des pygmées Baka du Cameroun avec le soutien de l'œuvre picturale de Rita Hissel..

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où ? Théâtre Marignan, salle Quinze Cent Guinzes, 53, boulevard Tirou, 6    Charleroi

infos : nicole.maisonducontecharleroi@gmail.com  www.contecharleroi.be      Aussi sur Facebook !

 

Maison du Conte de Namur

 

- le 10 juin à 20h30, Contes du 10ième jour. Pour raconter : s'inscrire au 0489 933 548. 3€.
25 ans c'est 250 dix du mois. Ça compte et ça conte ! Alors ? Cette 250ème sera solennelle, pétillante et festive.

Pas de réservation.

- le 12 juin à 10h30, En voyage, babil de contes avec Karine Moers et Marie-Noëlle Van. Pour 0 à 4 ans. 3€.

      On prend sa valise, son chapeau et son doudou et en route pour un petit tour du monde.

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où ? Maison du Conte de Namur, 170, rue des Brasseurs, 5000 Namur.

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- le 11 juin à 18h30, Balade contée le long de la Meuse, par Marie Bylyna, Sophie Clerfayt et Ahmed Hafiz
Une surprise gourmande sera offerte après la balade. dans le village de Dave.  15 €

 

- le 12 juin à 15h, Balade contée forestière. Pour les familles (+ 5 ans). 5€.

Sous les ramures des arbres, vous pourrez observer les drôles d'oiseaux (conteurs) de l'équipe. Ils ont sorti leurs plus beaux ramages et roucoulent leurs plus beaux mots ou piaillaient peut-être juste un peu...pas trop…

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où ? à Dave. Infos pratiques et lieux de rdv : www.maisonducontenamur.be

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Réservation indispensable : par téléphone 0489/933 548 ou par mail à maisonducontenamur@gmail.com

 

Les Zapéro-contes Charleroi

 

quand ? le 10 juin à 20h.au                                         où ? Livre ou Verre, Au 6 passage de la Bourse - 6000 Charleroi  

combien ? au chapeau                                                Inscriptions pour conter : racontancecarolo@gmail.com

infos : 0470/23.67.01.

Cette soirée scène ouverte aux conteurs est animée par France Decooman, Pascale Pezzotti et Ahmed Hafiz. Participation.

Infos au  Pas de réservation obligatoire. 

 

Tous contes fées

 

- le 10 juin à 20h, Alambics, burettes et poudre de perlimpinpin par les conteurs de Tous Contes fées

                 Chapelle saint Roch , rue Volière    4000 Liège. 6 €. Gratuit -12 ans. Infos et réservation  Tina 0476 6800 73

  Bobos de la vie qui  égratignent,  petits mèhins qui indisposent, âmes qui se tourmentent, une soirée saupoudrée de remèdes en tous genres. Posologie à consommer sans modération.

 

- le 24 juin  à 20h,  Contes  autour du feu  et animation Champêtre. 4€. 

      Infos et réservation  Tina 0476 6800 73.

      Rendez-vous à 19 h45   au parking  CHR  de la Citadelle  , rue des Glacis  4000 Liège 

Le nez dans les étoiles , le cœur en bandoulière  et  la besace pleine de contes et de chansons, la troupe des Tous Contes Fées soufflera ses 15 bougies.

 

Conte en balade

Les enchantées par Chantal Dejardin et Jean-Marie Pâque

 

- le 10 juin à 20h, bal conté. Prix libre (suggéré 8€).

      Moulin Klepper, rue du Moulin, 6840 Neufchâteau

 

- le 11 juin à 20h, bal conté.  Prix libre (suggéré 8€)

      La Ferme rose, avenue de Fré, 44, 1180 Bruxelles

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Les paroles conteuses donnent la cadence.  Vous danserez, vous chanterez, vous écouterez.

 

Atelier Gougaud en Belgique

 

Exquises envolées avec Arnaud Demuynck, Adrien Lociuro, Ann Marchal,

Cécile Didelot, Elisabeth Mertens, Florence Vinckenbosch, Françoise Van Innis, Julie Gaudier,

Katicha de Halleux, Lucienne Henrard, Marie Thys, Marina MariniPascale Delagnes,

Ria Carbonez, Yves Deplasse, Valérie Bienfaisant, Cindy Sneessens, John Magic et Henri Gougaud

 

quand ?  le 11 juin,                                              où ? Le Courlieu, 4 rue du Grand Philippe, 1490 Court Saint Etienne

combien ? au chapeau.                                         pour qui ? Tout public

Infos et réservation : http://lecourlieu.eklablog.com/

Voir p. 2.

 

Ria Carbonez 

 

- le 11 juin, L’Atelier Henri Gougaud fête ses 10 ans. Tout public. Participation au chapeau.

      Le Courlieu, 4 rue du Grand Philippe, 1490 Court Saint Etienne.  Infos et réserv.on : http://lecourlieu.eklablog.com/

 

- les 25 et 26 juin, Animations. Tout public. Gratuit. Infos : https://www.facebook.com/FestivalAfroDisiac

Dans le cadre du Festival AfroDisiac

 

- le 30 juin, Le Voyage du Bout du Monde. Tout public. à partir de 14 ans. Gratuit.

      L’Espace Magh, Rue du Poinçon 17, 1000 Bruxelles.  Infos et réservation : https://www.espacemagh.be/

Dans le cadre de OFF Propulse

 

- le 17 juin à 20h, Paroles de silex  balade contée par Véronique de Miomandre et Colienne Vancraenebroeck

      Prehistomuseum de Ramioul, 128 rue de la grotte à Flemalle.

Préhistoire, mythes, des découvertes archéologiques remarquables, chants puissants de la nuit des temps.... Silex, dents d'ours, tambour, conque, rhombe forment le cercle du foyer originel.

 

- le 18 juin à 15h, J' ose ou j' ose pas par Véronique de Miomandre. Enfants à partir de 4 ans.  Gratuit.

      bibliothèque le Phare, 935, chaussée de Waterloo, Uccle.

Quand c’est interdit mais qu’on a envie, que quelque chose nous titille… On fait quoi ? On ose ou on n’ose pas ? 

 

Cabaret-conte

 

quand ? le 19 juin à 14h30                                    où ? Jardin Suspendu, 2 rue de la Boulangerie - 7000 Mons

combien ? gratuit                                                   

pour conter : 0495 455155, 0488 879649, 0476 237231, 0477 225647 ou paulema@scarlet.be

Scène ouverte aux arts de l'oralité: contes, chansons, slam, poésie.  Pas de réservation pour assister

? … aller du visible vers l’invisible, de l’apparent vers le caché et du sensible à l’intelligible. Thierry Miche

Théâtre de la Parole

Festival Paroles de Résistance 4ième édition

 

- le 22 juin à 21h30, Bal conté.

Le bal conté sera ouvert à tous ceux et toutes celles qui veulent danser, (re)trouver le sens du geste, du mouvement collectif et l’énergie qu’il brasse, sentir le rapport à la terre, par le sensible

 

- le 25 juin à 15h, Noun, la petite fille corbeau.

Une enfant corbeau apprend ç désobéir en prenant son envol.           Voir suite p. 9.

 

- le 24 juin à 20h00, Celles qui veillent

Conté et chanté, à partir de faits historiques sur les procès et le massacre des sorcières au XVIIème siècle.

 

- le 25 juin à 20h, L’âge venant par Christine Adrien et Italia Gaeta
le regard posé sur la femme vieillissante à travers les siècles et les cultures

Au programme de ces 4 journées ;  exposition, conférence, débats, spectacles pour petits et grands... Parole de résistance repose sur une infinité d’interrogations, de formes. Des textes, chants, images, goûts, et aussi des paroles pour aborder la question de la désobéissance au-delà de ce que nous regardons, de ce que nous acceptons comme visible.

Contact: Théâtre de la Parole, rue du Rouge-Cloître 7d, 1160 Bruxelles

réservation obligatoire

 

 

Ateliers – Formation

 

 

Maison du Conte de Namur

Atelier lecture autour d’un conte avec Chantal Nève


quand ? le 11 juin 2022 à 14h30                           où ? Maison du Conte, rue des Brasseurs, 170, 5000 Namur

combien ? 8€

Réservation indispensable : par téléphone 0489/933 548 ou par mail à maisonducontenamur@gmail.com

Sous le regard bienveillant de la psychanalyste jungienne, nous allons partager et faire pétiller les mots et le sens d’un conte traditionnel.

 

 

Théâtre de la Parole

Conférence : sorcières, des histoires et des luttes

quand ? le 23 juin à 18h30                                    où ? Théâtre de la Parole, rue du Rouge-Cloître, 7d, 1160 Bxl.

réservation obligatoire
Figure féminine persécutée, fiction du cinéma, symbole de luttes écoféministes, etc., la sorcière nous raconte des histoires. Celles-ci sont à relire, à déplier, à ré-écrire. Dans le cadre de Paroles en résistance.

 

Festival du Conte de Chiny

- les 6, 7, 8 juillet, La parole et ses interdits.  Stage conte approfondissement avec Myriam Pellicane

     voir p.

- les 6, 7, 8 et pendant le Festival, Les contes d'intervention par Etienne Piette et Yvan Couclet

     voir p.

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infos : 061/32.07.56 et www.conte.be

 

Agenda de juin 2022


A=animations;  B=balade; C=conférence;  D=Danse; E=exposition; F=formation; Fl=festival ;

J=journée professionnelle; M=musique; R= repas;  Rd = radio ; S=spectacle; V=veillée-scène ouverte

           

£ S      01        Paroles de silex, Andennne.  Voir p. 4.

£ V     03        Veillée du 7, Liège. Voir p. 7

£ S      04        Poil de carotte, Bruxelles. Voir p. 7

£ B                 Balade contée au Bois du Cazier, Marcinelle. Voir p. 7

£ B     05        Balade contée, Marcinelle. Voir p. 7.

£ V     10        Contes du dixième jour, Namur. Voir p. 7.

£ V                 Les Zapéro-contes, Charleroi, Charleroi. Voir p. 7.

£ S                 Alambics, burettes et poudre de perlimpinpin, Liège. Voir p. 8.

£ MSD            Les enchantées, Neufchâteau. Voir p. 8.

£ B     11        Balade contée le long de la Meuse, Namur. Voir p. 7.

£ MSD            Les enchantées, Bruxelles. Voir p. 8.

£ SA               Exquises envolées, Court-St-Etienne. Voir p. 8.

£ C                 Atelier lecture, Namur. Voir p. 9.

£ SA   12        En voyage, Namur. Voir p. 7.

£ B                 Balade contée forestière. Namur. Voir p. 7.

£ B     17        Paroles de silex, Flémalle. Voir p. 8.

£ S      18        J’ose ou j’ose pas, Bruxelles.

£ S      19        Cabaret-conte, Mons.  Voir p. 8.

£ F      22-25   Paroles de résistance, Bruxelles.  Voir p. 9.

£ D     22        Bal conté, Bruxelles. Voir p. 9.

£ E     23        Vernissage exposition Rita Hissel, Charleroi. Voir p. 7.

£ C                 La vie contée de Rita Hissel, Charleroi. Voir p. 7.

£ S                 Contes Baka, Charleroi. Voir p. 7.

£ C                 Sorcières, des histoires et des luttes, Bruxelles. Voir p. 9.

£ SA   24        Contes autour du feu et animation champêtre, Liège. Voir p. 8.

£ SM              Celles qui veillent, Bruxelles. Voir p. 9.

£ S      25        Noun, petite fille corbeau, Bruxelles. Voir p. 8.

£ S                 L’âbe venant, Bruxelles. Voir p. 9.

£ S      30        Le voyage du bout du monde, Bruxelles. Voir p. 8.

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 Le radeau de la Méduse

 




Le 2 juillet 1816, la frégate La Méduse s'échoue au large de la Mauritanie. Naufrage stupide, et radeau immortalisé par le peintre Géricault.

La Méduse, la corvette L'Écho, le brick L'Argus et la gabarre La Loire, appareillent le 17 juin pour rejoindre Saint-Louis et le cap Vert avant la mousson. Le surlendemain, La Méduse et L'Écho distancent les deux autres navires, et les perdent de vue.

La Méduse a à son bord le personnel administratif nécessaire au fonctionnement de la colonie du Sénégal, les soldats d'un bataillon d'infanterie de marine, qui doivent assurer la défense de Saint-Louis, ainsi que leurs compagnes, qu'on appelait alors des « femmes de troupe ». Son capitaine, Duroy de Chaumareys, n'a pas exercé de commandement en mer depuis vingt-cinq ans ! Il traite dès le départ ses subordonnés avec morgue, ne leur fait jamais confiance et préfère s'entourer des conseils d'un passager du nom de Richefort, qui prétend connaître la côte d'Afrique. A bord embarque aussi le colonel Schmaltz, nommé gouverneur du Sénégal.

On approche de la côte africaine. Chaumareys, qui sait à peine faire le point, a déjà commis une erreur d'un degré, soit 110 kilomètres... Il va en faire une seconde, plus grave: le 1er juillet à vingt heures, il croit avoir reconnu le cap Blanc au nord-ouest de la Mauritanie, alors que celui-ci est encore à 30 kilomètres. Se croyant beaucoup plus au sud, Chaumareys est persuadé d'avoir dépassé le banc d'Arguin, situé au sud-ouest du cap Blanc, et dont les hauts-fonds sont la terreur des marins... Dans la matinée du 2 juillet, sur les conseils de Richefort, il met donc le cap vers le sud-est, croyant se diriger vers l'embouchure du Sénégal.

Mais, dès le lever du jour, la mer, jusque-là bleue, prend une teinte gris-vert, et sa température monte brusquement de 15 degrés à 22 degrés. Des traînées d'algues flottent à la surface. Des nuées d'oiseaux tournoient dans le ciel et plongent dans l'eau. Les marins attrapent quantités de poissons. Chaumareys, qui commence tout de même à percevoir un danger, donne alors l'ordre de changer de cap. Mais il est trop tard, et la frégate, qui court vent arrière à son allure la plus rapide, se jette de toute sa force sur un haut-fond.

Deux rescapés, l'ingénieur géographe Corréard et le chirurgien Savigny, qui rapportent cette scène dans le style fleuri de l'époque, décrivent les visages « anéantis, pétrifiés, hideux » des passagers et ajoutent : « Il semblait que la terrible Gorgone, dont nous portions le nom, était passée devant eux ! »

Le plus frappé de tous est sans doute le capitaine Chaumareys. La mer est pourtant encore belle et la frégate aurait pu être remise à flot par des marins bien dirigés... Dans la nuit du 5 juillet, la tempête se lève, les ancres cèdent l'une après l'autre et, au petit jour, le navire est jeté sur le récif par une énorme vague. En quelques heures, le navire prend l'eau de toutes parts.

Malheureusement, il n'y a pas assez d'embarcations pour évacuer les quelque quatre cents marins, soldats et passagers. Schmaltz décide alors de faire construire un invraisemblable radeau au moyen de mâts sciés, de planches de récupération et d'énormes cordages. Cette « machine » longue de quinze mètres et large de huit doit être remorquée jusqu'à la côte d'Afrique, toute proche, par les six autres embarcations.

La liste de ceux qui prendront place dans les sept embarcations, établie par Schmaltz, Chaumareys et Richefort, est lue aux hommes rassemblés sur le pont, par l'officier en second. Une fois les canots alignés le long du bord, l'évacuation peut commencer.

Les six embarcations transportant les personnages importants sont assez peu chargées, alors que le radeau, où ont pris place la plupart des bataillonnaires, s'enfonce sous le poids de ses passagers, qui ont de l'eau jusqu'à la ceinture. Chaumareys est depuis longtemps installé dans son canot, en tête du convoi...

Sur le radeau, les cent quarante-sept naufragés sont tellement serrés qu'ils ne peuvent s'asseoir. Dès la première nuit, le vent souffle en tempête : certains sont projetés par-dessus bord, d'autres ont les jambes brisées entre les poutres mal jointées, ou se noient volontairement. Deux groupes se sont formés : celui des officiers et fonctionnaires, qui ont gardé leurs armes et occupent la partie la moins immergée du radeau au centre, laissant les extrémités aux soldats et assimilés, désarmés par mesure de précaution avant de quitter La Méduse.

Dès la première nuit, la plupart des barriques d'eau et de vin sont emportées par les vagues balayant le radeau. La provision de biscuits de mer, seule nourriture embarquée, est terminée en vingt-quatre heures.

Dès la deuxième nuit, une « rébellion » éclate, et est noyée dans le sang. Au lever du jour, on comptera soixante-neuf cadavres, tous parmi les soldats. Quelques jours plus tard, une deuxième « révolte » fait plus de trente morts, toujours parmi les « mutins ». Au bout d'une semaine, il ne reste plus à bord que trente survivants. Sous l'empire de la nécessité, ils se sont mis à manger les cadavres de leurs victimes, d'abord crus puis en fines tranches salées et séchées qu'ils suspendent aux cordages...

Il y a encore trop de bouches inutiles et plus assez d'eau et de vin à se partager. Un dernier « conseil de guerre » se réunit et décide que douze naufragés sont trop faibles pour survivre : ils sont donc jetés à la mer... Lorsque le surlendemain, le 17 juillet, L'Argus retrouve enfin le radeau, on ne dénombre plus que 15 survivants à bord... Cinq d'entre eux mourront d'épuisement peu après leur arrivée à Saint-Louis.

 

D’après diverses sources


 Un cadeau de Dominique Brynaert

Les baguettes à dispute.

Un petit conte de circonstance en ces temps chargés de querelles.

Deux frères, l'un aux yeux bruns, l'autre aux yeux bleus se disputaient. Que nous importe le sujet de leur fâcherie. Chacun était persuadé d'avoir raison. Et cette certitude entraîna d'abord des mots blessants, puis des menaces. Ils furent bientôt sur le point d'en venir aux mains. C'est alors que leur mère, lassée de cette hostilité,  intervint et leur remit deux baguettes.

- Ce sont là deux baguettes un peu particulières, précisa-t-elle. Des baguettes à dispute. Elles ont le pouvoir de dire qui a raison. Choisissez chacun la vôtre et allez au milieu de  forêt  les planter l'une en face de l'autre. Vous reviendrez ensuite dans deux mois pour voir celle qui a fini par tomber. La baguette qui reste debout, ajouta-t-elle, est toujours celle de celui qui a raison.  Les deux garçons choisirent chacun leur baguette et firent comme leur mère leur avait dit.

Et le temps passa, car c'est ce qu'il fait le plus facilement.  Les jours, les nuits, les semaines, les mois se suivirent. Pluie, vent, soleil, automne hiver, printemps, été, grands froids, grosses chaleurs s'enchaînèrent. Usées, les baguettes finirent par tomber toutes deux et commencèrent à pourrir. Mais alors, comment savoir, à la fin de cette histoire, qui avait tort et qui avait raison ? C'est vous seul qui voudriez savoir. Car les deux frères, eux, avaient oublié depuis fort longtemps la cause de leur dispute.  Dominique Brynaert

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Philalu

&Avant nous le Déluge! L'humanité et ses mythes par Jean-Loic Le Quellec, éd du détour. 2202.

            Selle Devos, nous a offert, à l'occasion de notre mariage, cet ouvrage (en français, Merci Selle!)

L'auteur, anthropologue scientifique de l'école Levis-Straussienne, nous emmène dans la Genèse et la diffusion des mythes de l'humanité, en étudiant notamment leur structure, leurs éléments constitutifs (motifs, mythèmes) et leurs variations géographiques, temporelles, culturelles.

            Utilisant différentes méthodologies (dont l'aréologie (répartition géographique de faits culturels) lui permettant des cartes visuellement très parlantes), de grandes bases de données ( plusieurs centaines voire plus d'un millier d’occurrences (d'attestations) de tel ou tel (partie) de mythe) et les apports d'autres sciences (archéologie, paléontologie, linguistique ...), ils démontrent ( démarche scientifique en opposition aux mythes qui, eux, montrent comme une vérité à prendre à priori) certains faits ou processus, dégagent des hypothèses probables et en réfutent d'autres (comme l'universalité de la signification psychologique, symbolique des éléments de contes). Enfin, il termine en analysant des mythes modernes dont les mythes scientifiques en mettant en garde sur leurs dangers potentiels.

Une très belle lecture qui m'a passionné. Philippe.

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 ? La culture donne du sens, des orientations. …La vie est aussi faite de douleurs, de côtés sombres. La culture reconnait cela dans nos vies.  La culture nous dit que nous ne sommes pas seuls avec nos doutes, nos émotions noires.  La culture crée une profonde connexion entre les individus. Luk Perceval