Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,
les conteurs et les raconteurs.
décembre 2016 – N°288
P 912122 Bureau de dépôt LIEGE 1–4000 Editeur
responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg
Au sommaire,
ce mois-ci:
- Le décret
- Nouvelles du monde du conte
- Spectacles -
Balades - Ateliers - Repas
- Agenda
- 1 histoire vraie –
1 histoire vraie ?
La Veillée du 7 – scène ouverte
organisée par la Maison du Conte et de la
Parole de Liège-Verviers
quand ? le 7 décembre
à 20h où ? Théâtre à Denis, 302, rue Ste
Marguerite à Liège
carte blanche: Gaëtane Windels animation : Marino
Pour conter, s'inscrire en début de séance auprès de l'animateur. 1 conte d'une durée de 10'.
Article/édito
Décréter le conte …
Une reconnaissance, un début d’histoire
Décret,
associations d’opérateurs du conte, reconnaissance, subventions …
Ce 12 octobre
2016, le parlement de la communauté française de Belgique (Fédération
Wallonie-Bruxelles (CFWB)) a voté un nouveau « Décret-cadre relatif à
la reconnaissance et au subventionnement du secteur professionnel des Arts de
la scène ».
Dès le titre I
apparaît une modification fondamentale (par rapport au décret existant de 2003)
concernant le conte :
Titre I –
Définitions, champ d’application et principes généraux.
Article 1. Pour l’application du
présent décret, il faut entendre par :
1° Arts de la
scène : les domaines d’expression artistique dont les créations et
réalisations (…) sous la forme du spectacle vivant.
Ces domaines
sont :
a) l’art
dramatique, y inclus le théâtre action et le théâtre jeune public ;
b) l’art
chorégraphique ;
c) la musique
classique et contemporaine y inclus l’art lyrique ;
d) les musiques
non classiques ;
e) les arts
forains, arts du cirque et arts de la rue ;
f) le conte.
Youpiie !!!
On y est ! On l’a !
Une ligne en plus,
et la plus courte des cinq précédentes : « f) le conte » et voici notre art reconnu domaine à part
entière, à l’instar de ses grands frères et sœurs, le théâtre et la musique (à
moins que nous soyons historiquement l’aînée déshéritée J des
muses?). Une petite ligne dans un décret, un grand pas pour le conte ?
Une petite ligne
fruit d’un long travail et porteur de beaucoup d’espoirs et de perspectives.
Les plus anciennes
Maisons du Conte de CFWB ont 15 à 20 ans d’âge (Namur, Liège, Bruxelles dans
l’ordre d’ancienneté) ; Chiny, le plus grand de nos festivals de conte
vient de vivre cet été sa 27ième édition ; Parole active, association de
conteuses et conteurs, à l’origine de la Maison du Conte de Liège va fêter ses
25 ans ; toutes ces associations, accompagnées de beaucoup d’autres
(Maison du conte de Jodoigne, Festival de Stavelot, de Surice, Fédération de
conteurs professionnels, Racontance, Conteurs en balade, … (que les non-cités
me pardonnent, ma culture n’est pas sans faille)) ont été à l’origine ou ont
contribué au renouveau et à la reconnaissance du conte aux yeux du public
d’abord, institutionnelle ensuite en CFWB.
Toutes ces
associations n’agissent pas (complètement) ou ne se réclament pas du
« secteur professionnel » du conte ; mais toutes ont contribué à
ce que cet art premier, le plus ancien et le plus universel sans doute dans les
cultures humaines, soit suffisamment entendu, écouté pour être reconnu aussi au
niveau institutionnel.
Mais le décret est
celui du « subventionnement du secteur professionnel des Arts de la
scène ». Encore fallait-il que le conte puisse se revendiquer de ce titre,
de ce label. C’est l’objectif et le travail de nombreux conteurs et conteuses
belges ; ils ont élevé le niveau de leurs prestations, ont diversifié et
personnalisé leurs créations ; certains en ont fait leur activité
professionnelle, principale ou secondaire. Parallèlement des associations ont
également pris en compte et soutenu cette professionnalisation, par la
promotion, la diffusion, l’accueil etc. de spectacles de contes, par
l’attention à la qualité des prestations et des conditions à leur offrir, par
le soutien accordé à l’activité professionnelle de ces conteurs et à sa
valorisation. C’est particulièrement le cas de la Fédération de conteurs
professionnels (« la Fédé ») qui, ces dernières années, s’est
investie dans le travail de représentation institutionnel qui a abouti à cette
reconnaissance.
Merci donc à tous ceux-là.
Mais cela ne fait
que commencer.
Si l’argent est le
nerf de la guerre il est aussi un des nerfs de la culture, un nerf mixte,
sensible et moteur. A la « grosse louche », les subventions accordées
au conte représentent au plus 0,30% du budget total octroyé aux Arts de
la scène ! Il serait aberrant, de la part de la Ministre qui a soutenu la
reconnaissance du conte comme domaine à part entière, de ne pas modifier cette
répartition pour donner au conte, à ses associations, à ses artistes des moyens
plus équitables, indispensables pour en soutenir vraiment la promotion, la
diffusion, le rayonnement. Certes, le
conte, presque par essence, est un mode d’expression qui ne remplit pas des
stades ; il est souvent intime ou de proximité mais il mérite aussi des
salles et des publics plus nombreux. Le conte n’est pas à priori destiné aux
enfants que l’on endort mais est susceptible d’éveiller l’intérêt de
tous ; depuis la nuit des temps humains, il met en récit, d’une façon
singulière, le questionnement des humains sur le monde, sur la vie, sur leurs
avenirs… . Tripler le budget du conte (l’amener à 1% de l’enveloppe « Arts
de la scène ») demanderait un effort de +/- 1% aux domaines de l’art
dramatique (+/- 50% du budget « Arts de la scène ») et des
musiques (+/- 40%); solidarité impensable ?
Les acteurs du
conte doivent suivre la voie montrée par « la Fédé » :
entrer dans les conseils et commissions d’avis avec des experts et des représentants
issus d’associations reconnues représentatives de leurs utilisateurs. C’est
notamment dans ce but que se crée, au moment où vous lisez ces lignes, une
« Fédération des opérateurs culturels des arts du conte et de
l’oralité ». En concertation avec la fédé, elle s’emploiera à faire
reconnaître et promouvoir l’art du conte et à soutenir le développement de ses
structures professionnelles, déjà subventionnées ou non.
La Maison du Conte
et de la Parole de Liège-Verviers a participé à sa mise en place ; elle a
décidé d’en faire partie et de donner ainsi une place plus importante à ses
activités professionnelles. Elle continuera à faire vivre le conte sous ses
différentes formes, lieux, activités, convaincus que nous sommes que le conte
apporte une dimension positive singulière à la société et aux personnes et que
toute activité de conte réussie, de la veillée la plus modeste au festival le
plus médiatique, contribue à la vivacité du conte, à la reconnaissance et au
développement de ses artistes.
Le conte est décrété, continuons à le faire vivre
toujours mieux.
Philippe, Président MCPLV
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Source de contes
Muriel Durant
Naviguer dans les livres de contes…
On
ne présente plus Jihad Darwiche… Avec cet ouvrage, ce grand conteur nous initie
à la tradition orale au Liban, et plus largement au Moyen-Orient.
Quelle
tradition orale (poésie, proverbes, rêves…) ? Qui racontait ? Comment
racontait-on ? La première partie de l’ouvrage répond de manière simple et
vivante à ces questions.
Dans
une deuxième partie, nous découvrons des contes merveilleux, de sagesse, de
ruses, facétieux, religieux, des proverbes, randonnées et des récits parfois,
peu connus, dont la retranscription laisse résonner la voix particulière de
l’auteur (les sources en français ou en arabe sont citées).
Enfin,
en troisième partie, des conseils pour « conteurs débutants », mais
qu’on lira avec profit quelque soit notre parcours et qui, par ailleurs,
peuvent être utiles pour les conteurs qui préparent une formation.
Au-delà
de sa thématique « conte oriental », l’ouvrage parle du conte en
général et des conteurs qui donnent « l’impression de jouer à la frontière
fragile des choses » (p.21). Une lecture que je conseille plus que
vivement !
DARWICHE
Jihad, Le conte oriental. La tradition orale au Liban, Edisud, collection
« L’espace du conte »
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Nouvelles du monde du conte
Conteurs en Balade, Nuit du conte 2017, appel à
bénévoles. Le 07 janvier 2017 aura lieu
la 3eme nuit du conte. Comme pour chaque édition, nous sommes à la recherche de
bénévoles. La nuit du contes ce sera 14 spectacles dans trois salles entre
18h00 et 2h00 avec Alberto Garcia Sanchez, Mariam Koné, François Vincent,
Catherine Pierloz, Olivier de Robert, Christine Horman, Atab Sakhram.
En tant que bénévole, vous participez à l'accueil du public et des artistes, à l'installation et la gestion des salles. En vous engageant à donner quelques heures de votre temps, vous pourrez assister à plusieurs spectacles sur la soirée. Si vous êtes intéressés et disponibles le 07 janvier, merci de nous faire signe par mail sur info@conteursenbalade.be en nous laissant votre numéro de téléphone.
En tant que bénévole, vous participez à l'accueil du public et des artistes, à l'installation et la gestion des salles. En vous engageant à donner quelques heures de votre temps, vous pourrez assister à plusieurs spectacles sur la soirée. Si vous êtes intéressés et disponibles le 07 janvier, merci de nous faire signe par mail sur info@conteursenbalade.be en nous laissant votre numéro de téléphone.
· Organisé par La Surizée asbl & Centre Culturel de
Philippeville, 23e concours
d’expression, Fais-moi un Conte: Mon voisin, cet inconnu…. Conteurs
en herbe ou en devenir, artistes confirmés, créateurs d’histoires et autres
diseurs d’aventures, aiguisez vos plumes. Mais attention ! A quoi ? A lui ! Mais qui ça, lui ?
A votre voisin, bien entendu… Il est là. A deux pas. Vous le connaissez depuis
deux ans, vingt ans, parfois beaucoup plus. Ou plutôt, vous croyez le
connaître…
Cette
aventure artistique commence donc
maintenant. Elle connaîtra son apothéose lors des finales organisées les
17 & 18 mars 2017.
Elle propulsera les
candidats -ceux qui auront la chance d’être sélectionnés- au cœur d’un groupe
qui comprendra entre huit et dix finalistes. Au sein de ce groupe, le partage
d’expérience(s) aura valeur de préparation, au fil des trois dimanches qui précéderont
les finales. Ce concours permettra ensuite au lauréat de se positionner de
façon utile dans le cadre des présélections organisées pour accéder au 19e
concours du Festival interculturel du
Conte de Chiny, les 9 et 9 juillet 2017.
L’écriture du conte
est un acte de création : il est bien question d’imaginer une histoire inédite
et non pas de proposer une énième interprétation d’un conte existant. Mais qu’on ne s’y trompe pas : l’attrait
pour le monde de l’oralité doit avant tout interpeller votre envie et votre
créativité. Au-delà du passage obligé par l’écriture, la scène constitue
la vraie finalité de l’exercice. Bonne création!
Echéancier:
Envoi des textes pour
le 31.01.2017
Présélections connues
pour le 17.02.2017 (indicatif)
Formations individuelles
les 26.2., 5.3. et 12.3.2017
(des modifications restent
possibles)
Finales : 17 et 18 mars
2017
La
réception du conte fait office d’inscription. Elle est gratuite. Chaque
participant enverra :
1- son texte dactylographié en six exemplaires; (même s’il
est aussi envoyé par mail)
2-
une enveloppe timbrée à son adresse ;
3- un
formulaire d’inscription (un par conte) dûment complété à “Fais-moi
un Conte”, rue de France, 1a - 5600 Philippeville. Infos au 071-66.23.01
ou sur http://www.culture-philippeville.be/
·
Pour la dix-neuvième
fois consécutive, le Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles Prix du Festival interculturel du Conte se tiendra à Chiny durant le festival d'été
qui aura lieu les 08 et 09 juillet 2017. Il récompensera un
conteur émergeant de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Pour participer, il
suffit, après avoir pris connaissance du règlement, de nous retourner le bulletin
d'inscription (téléchargeable sur notre site www.conte.be)
|
- par mail à l'adresse : communication.chiny@conte.be
- par courrier à l'adresse : Benjamin ROISEUX Chiny, Cité des Contes asbl, Rue de Lorrène, 3 6810 CHINY
- par courrier à l'adresse : Benjamin ROISEUX Chiny, Cité des Contes asbl, Rue de Lorrène, 3 6810 CHINY
Le jury sélectionnera 10 conteurs émergeants parmi les
candidatures. Les lauréats auront la possibilité de raconter durant 25-30min
lors du 28e Festival interculturel du Conte de Chiny
Si vous souhaitez plus d'informations, n'hésitez pas à nous appeler au 061 / 32 07 56 ou à nous écrire : communication.chiny@conte.be
Si vous souhaitez plus d'informations, n'hésitez pas à nous appeler au 061 / 32 07 56 ou à nous écrire : communication.chiny@conte.be
·
Du 25
janvier 2017 après-midi au dimanche 29 janvier inclus. Atelier bilingue
de contes par Don Fabulist. L’atelier est une initiation dans le
Crépuscule Scintillant de la parole et de l’expression et s’adresse aux
personnes qui se passionnent pour l’art du conte. La pluralité des langues ne peut qu’enrichir
la démarche: l’atelier est donc ouvert à un public francophone et
néerlandophone. Le respect de la tradition du conte est la clé de voûte de ce
passionnant voyage à travers des cultures trop souvent méconnues. Au Créa-gîte à Olloy (Viroinval). 475 euros.
Sont inclus le stage, tous les repas, le logement, de même que l’infrastructure
et le nettoyage des lieux.
Infos, inscriptions : www.donfabulist.be; info@donfabulist.be; Tel. 0032(0)60/39.91.99.
Tweetalig
vertelatelier door Don Fabulist. Het atelier is een initiatie in de
Fonkelende Duisternis van woord en expressie en richt zich tot een ieder die
zich door de vertelkunst bezield weet.
Omdat een
kruisbestuiving tussen verschillende talen het vertellen verrijkt, richt het
atelier zich tot een Nederlandstalig- en tot een Franstalig publiek. Het traditioneel vertellen vormt het
uitgangspunt van deze verdiepende reis doorheen nog te weinig gekende culturen.
Wanneer?
Woensdagnamiddag 25 januari 2017 tot en met zondag 29 januari.
Waar? Créa-gîte te
Olloy (Viroinval)
Hoeveel? 475 euros. Daarin zijn inbegrepen: stage, verblijf, alle
maaltijden, alsook het gebruik van de infrastructuur en de opkuis na het
atelier,
Au programme : présentation et discussion autour de la thématique 2017 et interventions de différents experts des voies d'eau, de terre et de fer.
L'après-midi se poursuivra par deux sessions de formation consacrées respectivement à l'évaluation des besoins en matériel et en subventions et à l'accueil du public. La journée se clôturera vers 17h.
Adresse du jour : rue du Moulin de Meuse 4, 5000 Namur (Beez)
D'autres demi-journées de formation vous seront également proposées :
- le lundi 19 décembre, de 9h à 13h, à l'Archéoforum de Liège : thèmes abordés : l'évaluation des besoins et l'accueil du jeune public (Adresse : place Saint-Lambert, 4000 Liège)
- en janvier (dates à préciser prochainement) : thèmes abordés : l'évaluation des besoins, l'a communication vers le grand public et la presse, le marketing évènementiel sur les réseaux sociaux et la photographie des lieux patrimoniaux.
à noter : Chaque demi-journée de formation débutera par la session de formation "Évaluation des besoins en matériel et subventions"; celle-ci sera identique à chaque fois et devra avoir été suivie une fois pour prétendre à bénéficier de subventions par la suite. Pensez donc bien à demander votre attestation en fin de session !
Plus d'informations à venir et sur notre site Internet www.journeesdupatrimoine.be
Meilleures salutations, Le Secrétariat des Journées du Patrimoine
Changement d'adresse: Racontance, avenue de la Héronnière, 88, bte 51, 1170
Bruxelles.
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Message important à nos amis conteurs et
organisateurs de spectacle
· Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la
publication,
· un mois plus tôt pour les formations,
· complètes et lisibles,
· par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg.
Tel : 04/367.27.06.
·
Ne comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous
vous-mêmes vos infos.
Idéalement, vos informations comportent:
organisateur, titre, genre d'activité, artiste(s),
date et heure, lieu, prix, public
cible,
coordonnées pour infos et réservations, max. deux
lignes de commentaire
N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp.
C'est vous qui nous
envoyez vos informations.
Veuillez
ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches,
l'exploration.
Merci d'épargner le travail bénévole de la
rédaction, de la correction, de l'expédition.
L'idéal pour nous, le plus sûr pour vous, c'est le copier-coller
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Spectacles - Animations – Repas - Balades
Le théâtre de La Montagne Magique
Histoires
hors les murs par Bernadette Heinrich
quand ? Jusqu’au
10 décembre –. où
? chez l'habitant
combien ? 4€/personne infos,
demande: 02 210 15 90
Le temps d’une
veillée avant le coucher des enfants.
Maison du Conte et de la
Littérature
Ecoute... ma bouche est une petite porte ouverte sur ma grand-mère ! par Boubacar Ndiaye
quand ? le 1er décembre à 20h (19h30) ou ? Chez Vincent
& Edwige Carbonnelle, 50 rue de Gaesbecq 1460 Ittre
combien ? 8€/ soirée (prix unique) pour
qui ? Tout public.
infos, réservation indispensable: 0493/16.65.28; philippe@conteetlitterature.be
Conteetlitterature.be
L’univers de l’arbre à
palabres dans un village du Sénégal. Les contes traditionnels nous transportent
dans un voyage imaginaire. Leg de ses deux mères et sa grand-mère.
Les ardents par Anne
Grigis, spectacle de conte
et violon
quand ? le 2 décembre à 20h30 où
? au Courlieu, à Court-Saint-Etienne
pour qui ? adultes à partir de 14 ans infos,
réservation: lecourlieu.eklablog.com
Vibrato du désir, chaleur dans le sang, nuits embrasées de rêves. D'où naît l'obsession amoureuse? Qu'a-t-on perdu ou gagné, quand le rêve s'évanouit ? La parole contée effleure les non-dits.
Vibrato du désir, chaleur dans le sang, nuits embrasées de rêves. D'où naît l'obsession amoureuse? Qu'a-t-on perdu ou gagné, quand le rêve s'évanouit ? La parole contée effleure les non-dits.
Conteurs
en balade
Spaghetti-contes avec Boubacar
N'Diayé
quand ? les 2 et 3
décembre à 13h00 et 15h00 où ?
combien ? 13/10€ pour qui ? à partir de 10 ans
Un peu de soleil en plein hiver avec la tradition du
Sénégal. A 22h, scène ouverte.
Contes pour
petites oreilles par Marie Bylyna
quand
? le 7 décembre où ? bibliothèque de Spa, Rue Royale, jardins du casino
pour qui ? enfants de 0 à 4 ans accompagnés d'un
adulte. infos et réservations: bibliothèque 087/772452
Paris conteurs
Déambulation
contées dans les rues de Paris par
Bernadette Heinrich, Michel Dambron,
Sandrine Rouquet, Myriam Rubis
quand ? le 16 décembre à partir de 10h où ? kiosque des associations (Paris 12ième
), marchés et places
Présentation de
la saison 2017 aux habitants de Paris. Au programme 2017: balades contées
dans les temples indiens, au cimetière de Montmartre, au pied des fresques de
Belleville, des apéros contes.
Dimanches du conte
Antres par Julie Boitte
quand ? le 18
décembre à 20h00 où ? Théâtre des Riches Claires , rue
des Riches Claires 24, 1000 Bxl
combien ? 3/6€/article 21 pour qui ? à partir de 12 ans
infos,
réservations: 0489/ 69 97 96; info@dimanchesduconte.be
«Antres», c'est 4 demeures. Celles de
l'enfant, de la mère, de l'ancêtre, de la magicienne. «Antres», c'est 4
histoires merveilleuses et 1 poème. De Baudelaire.
La Guinguette Littéraire
Contes en luth
de Noël par Belgazou, conteuse et Jean-Pierre Fréché, luthiste
quand ? le 18 décembre à 16 h où ? Maison Losseau, 37-39, rue de Nimy, 7000 Mons
combien ? 5 €
pour qui ? Public familial
Noël, moment de convivialité et de partage et d'émotion,
célébré par des mélodies et des contes qui traversent pays, époques, cultures
et religions. Pas de réservation.
Maison du
Conte de Namur
Dans les palais, les chaumières et les nids douillets par Mireia Izquierdo et Thérèse Mansion
quand ? le 28 décembre
à 15h où ? Maison du Conte de Namur, 170/2,
rue des Brasseurs, 5000 Namur
combien ? 6€ pour qui ? familial à partir de 5 ans
infos, réservations: 0489/933.548
Veillée familiale suivie d'un joyeux goûter.
Barricade
Une minute avant minuit par les conteurs de la Troupe des Tous Contes
Fées
quand ? le 30 décembre dès 20h30 où ? à Barricade, 21 rue Pierreuse 4000 Liège
combien ? 3 €
infos, réservation: 0476 68
00 73
Voyage au cœur du temps.
Voyage au cœur du temps.
? …il s'enflammait de colère.
Ses entrailles bouillonnaient et la fumée lui sortait par les narines. Françoise Chandernagor
Ateliers – Formations
Maison du Conte de Namur
Atelier du dire par Jean-Claude Van Assche
quand ? le 3 décembre de 14 à 17h où ? Maison du Conte, 170/2, rue des
Brasseurs, 5000 Namur
combien ? 10€ pour qui ? adultes
Aquilone
De plumes et de mots, atelier d'écriture par Michèle
Dispa
quand ? les 3 et 17
décembre de 14 h 30 à 17 h 30 ou ? 40, rue Dothée, 4020 Liège
Oser ses propres
mots, trouver sa"patte", découvrir l'imaginaire de chacun, aller à la
rencontre de l'Autre. L'atelier se poursuit ou se commence à tous moments.
Il s'écarte d'une écriture didactique et se veut avant tout l'expression de nos
coups de cœurs, nos révoltes, nos rêves les plus fous ...
Maison du Conte et de la Littérature
- le 7 décembre de 19h45 à 21h30, Récimaginaires par Philippe Casterman. 10€/séance.
Ad. à partir de 18 ans.
Raconter des
histoires, construire un Récit en le structurant, en le rendant accessible aux
autres, grâce à l’imprévisible, les émotions, le rythme et la poésie, les trucs
et ficelles du narrateur et l’humour.
- les 6 et 20 décembre de 19h45 à
21h30, Je raconte avec Philippe
Casterman. Ados et Adultes. 10€/séance. Centre Culturel d’Ittre - 36, rue de la
Montagne - 1460 Ittre. . 0493 196 528; philippe@conteetlitterature.be .
Se raconter des
histoires (au sens noble) c’est important, ça peut faire avancer les choses,
interpeller, questionner, ou tout simplement émouvoir.
- le 10 décembre de 10h à 15h, Habiter sa parole avec Valérie Bienfaisant. Adultes à partir de
18 ans. 45€/mois.
4, rue du Grand Philippe 1490
Court-Saint-Etienne (Beaurieux). 0471/367
391 ou valoinval@hotmail.com
Habiter son corps, sa parole et l’espace,
habiter le temps. Contes, nouvelles, légendes, récits historiques, monologues,
poèmes, …
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Ateliers contes par Christian
Schaubroeck
- le 7 décembre, de
19h30 à 21h30, Année sur mesure, pour stagiaires confirmés.
En priorité sur les
demandes des stagiaires, pour la préparation en profondeur d’un conte, la
création d’un spectacle ou toute autre demande spécifique. Exercices afin de compléter leur formation
continue.
- le 14 décembre de 19h30 à 21h30, Année 2, pour stagiaires en perfectionnement.
Approfondir les
techniques pour partager les histoires qui nous font vibrer. Nourrir nos récits
de notre sensibilité et de nos expériences pour trouver une gestuelle et un
langage personnel.
- le 21 décembre de
19h30 à 21h30, Année 1 pour stagiaires débutants.
S’habituer à prendre
la parole en public, gérer son corps, sa voix, découvrir l’art de transmettre
un conte oralement, sans support écrit, se débarrasser de nos tics gestuels et
de langage.
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où ? Anciennes écoles, Chiny combien ? 150€
l'Institut d'Eco-Pédagogie
Maison du Conte de Jodoigne
Initiation à la
pratique du conte en animation (ERE) par Marie Bylyna
quand ? 8, 9 et 16 décembre
de 9h30' à 17h30' où ? Espace Stampia à Jodoigne
combien ? 90€ pour qui ? toute personne intéressée
par le conte.
infos,
réservation: +32 (0)4 3663818; http://www.institut-eco-pedagogie.be
Utiliser le conte
comme outil de sensibilisation, ou simplement pour le plaisir. Chacun sera
accueilli là ou il en est pour l'amener plus loin.
Atelier bilingue
de contes par Don
Fabulist
quand ? le 25 janvier 2017 après-midi au 29
janvier inclus. où ? Créa-gîte à Olloy (Viroinval)
combien ? 475 euros. Stage, tous les repas,
logement, infrastructure, nettoyage des lieux.
Initiation àde la parole et de l’expression et
s’adresse aux personnes qui se passionnent pour l’art du conte. La pluralité des langues ne peut qu’enrichir
la démarche: l’atelier est ouvert à un public francophone et néerlandophone. Voir p. 4.
Conte et littérature en
Brabant wallon
Corps, parole,
récit par Valérie
Bienfaisant, Caroline Kahn, Estela Undurraga
quand ? les 21 et 22
janvier 2017 où ? à Jodoigne
combien ? 150€ pour qui ? à partir de 18 ans. Aucun pré-requis
Collaboration d'une
conteuse, d'une psychologue et d'une danseuse pour que corps et parole
s’allient au service du récit.
Aquilone
Couleur de parole par Michèle Dispa
quand ? les 26 janvier 2017 et 9 février de 14 h 30 à 17 h 30
où ? 40,rue Dothée 4020 Liège
2 jeudis par mois, de
janvier à mai 2017. Apprendre à conter
c'est un peu d'audace, un peu de travail et beaucoup de plaisir. Les
contes sont des bulles légères d'images faites de mots.
Rencontre préalable souhaitée.
Veillées – Scènes ouvertes
Ces veillées sont des
réunions amicales et conviviales, où tout le monde peut
conter, éventuellement après inscription.
v Organisé par Racontance, tous les deux mois, soit le 3 décembre, les Zapéro-contes Brabant Wallon se
déroulent au café citoyen " Altérez-vous " situé au 6A, place des Brabançons à LLN. Entrée gratuite.
Maximum 9 inscrits. Infos et réservation pour les conteurs qui veulent
conter : racontancebw@gmail.com
v
v Organisée par la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers, le 7
décembre à 20h, la Veillée du 7 –
scène ouverte, au Théâtre à Denis, 302, rue Ste
Marguerite, 4000 Liège. 2€. Pas de réservation. Infos: 04/367.27.06; maisonconte.liege@skynet.be (Voir p.
2.)
v Comme le 10 de chaque mois, le 10 décembre à 20h30, Contes du dixième jour, organisé
par la Maison du Conte de Namur, rue des Brasseurs, 170 à 5000 Namur. Paf: 3€ pour tous. Pour raconter, s’inscrire
au 0489 933 548. info@maisonducontenamur.be
v Organisé par Racontance, Zapero-Contes
Charleroi, le 9 décembre, comme
chaque 2ième vendredi du mois, à L’Impasse Temps, 61 rue de Dampremy,
6000 Charleroi. Pour conter, s'inscrire
sur racontancecarolo@gmail.com Renseignements supplémentaires www.racontance.be
v
Organisé par
Racontance, le 16 décembre à 20h00, comme le 3ième vendredi de chaque
mois, Les
Zapéro-contes, à la Fleur en Papier Doré, rue des
Alexiens, 53, à 1000 Bruxelles. Entrée gratuite. Maximum 9 inscrits. Infos: 0474/94.90.69 - racontance@hotmail.com www.racontance.be Pour conter, s'inscrire sur racontance@hotmail.com
v ? Un morceau de pain sec avec la paix vaut mieux qu'une maison pleine
de viande avec des querelles. Proverbe juif cité par Françoise
Chandernagor.
? … égoïste, la main tendu pour prendre
et repliée pour donner …. Françoise Chandernagor
? … dans un temps, deux temps et la
moitié d'un temps, … Françoise
Chandernagor
Agenda de décembre
2016
A=animations;
B=balade; C=conférence; D=Danse;
E=exposition; F=formation; Fl=festival ;
J=journée professionnelle; M=musique; R= repas; S=spectacle; V=veillée-scène ouverte
£ S 01 Ecoute … ma bouche est une porte ouverte sur ma
grand-mère, Ittre. Voir p. 5.
£ S 02 Les ardents, Court-Saint-Etienne. Voir p. 6.
£ SA Spaghetti-contes,
Bruxelles. Voir p. 6.
£ SA 03 Spaghetti-contes, Bruxelles. Voir p. 6.
£ F Atelier du
dire, Namur. Voir p. 7.
£ V Zapéro-contes
Brabant wallon, Louvain-la-Neuve. Voir p. 8.
£ F De plumes
et de mots, Liège. Voir p. 7.
£ F 06 Je raconte avec Philippe Casterman, Ittre. Voir p. 7.
£ V 07 La Veillée du 7 – scène ouverte, Liège. Voir p. 1.
£ SA Contes pour
petites oreilles, Spa. Voir p. 6.
£ SF Récimaginaires,
Braine l'Alleud. Voir p. 7.
£ F Année sur
mesure, Chiny. Voir p. 7
£ F 08-09; 16 Initiation à la pratique du conte en
animation ERE, Jodoigne. Voir p. 7.
£ V 09 Zapéro-contes Charleroi, Charleroi. Voir p. 8.
£ S ..-10 Histoires hors les murs,
Bruxelles. Voir p. 5.
£ F 10 Habiter sa parole, Cour-Sainte-Etienne. Voir p. 7.
£ V Contes du
dixième jour, Namur. Voir p. 8.
£ F 14 Année 2 pour stagiaires en perfectionnement, Chiny. Voir
p. 7.
£ SA 16 Déambulations contées dans les rues de Paris (F). Voir
p. 6.
£ V Les
Zapéro-contes, Bruxelles. Voir p. 8.
£ F 17 De plumes et de mots, Liège. Voir p. 7.
£ S 18 Antres, Bruxelles. Voir p. 6.
£ SM Contes en
luth de Noël, Mons. Voir p. 6.
£ F 20 Je raconte avec Philippe Casterman. Voir p. 7.
£ F 21 Année 1 pour stagiaires débutants, Chiny. Voir p. 7.
£ SR 28 Dans les palais, les chaumières et les nids douillets,
Namur. Voir p. 6.
£ S 30 Une minute avant minuit, Liège. Voir p. 6.
janvier
£ F 21-22 Corps, parole, récit, Jodoigne. Voir p.
8.
£ F 25-29 Atelier bilingue de contes, Olloy. Voir
p. 8.
£ F 26 Couleur de Parole, Liège. Voir p.87.
___________________________________________________________________________________________
Une histoire vraie
Un beau samedi à la Chartreuse …
Philippe Noël
Samedi 29 octobre
…
Un parc méconnu de
la proche banlieue liégeoise. On est loin des parcs rectangulaires, clôturés,
pelousés, parterrisés, fleuris des centres-villes. Celui-ci est plutôt du genre
« sauvage » né de la réunion d’une lande herbeuse (ancien champ de
manœuvre de la caserne attenante paisiblement abandonnée aux outrages du
temps), de la colline boisée de Cornillon, d’un ancien parc arboré (vestige du
jardin d’agrément d’un casino du XIX°), le tout relié par plusieurs circuits de
larges sentiers en grenailles damées permettant d’une part la balade en tout
temps, par tout moyen de mobilité douce et d’autre part la préservation du
caractère « naturel » du lieu.
8h – comme à
l’accoutumée, les chiens sortent leur maître, arpentent les chemins suivant
leur habituel circuit, croisent quelques joggeurs. Le temps est brumeux mais
doux mais on annonce de larges éclaircies pour l’après-midi.
Pourtant, les
chiens et leurs maîtres reniflent quelque chose d’inhabituel ce matin : le
service de nettoyage de la Ville a programmé une tournée supplémentaire, il est
à l’œuvre ; ça et là, ils ont croisé des « alpinistes »
installant dans les arbres des bâches en guise d’abris ; des véhicules
arrivent sur « la dalle » (vestige rénové du soubassement d’un ancien
hangar pour véhicules militaires) ; ils déchargent des tables et bancs de
brasserie, des abris de toile …
-« Salut Marcel, Ca
va ? T’as vu tout le ramdam ce matin ? K’est c’qu’s’ prépare ?
-« Ben t’as pas vu l’panneau à
l’entrée de Péville « Contes à la Chartreuse » ; c’est
aujourd’hui ! »
-« Oufti ! Vin d’ju !
J’avè roûvi !
Nous, à la Maison
du Conte de Liège (MCPLV) on n’a pas oublié ; voilà plusieurs mois que
l’on s’y prépare. Les 17 conteurs impliqués ont mis tout leur cœur et leur
savoir-faire dans la préparation ; ils ont peaufinés leurs histoires, leur
matériel, leurs costumes parfois. Dès potron minet, certains ont mis en place
abris, « boîte à histoires » (la tonnelle de la MCPLV), et panneaux
de renseignements aux différents postes pendant que les autres peaufinaient
leur préparation.
11h – Démarrage en
douceur, un peu brumeux, un peu « frisquet »… on a bien conté mais à
de petits groupes, quelques promeneurs, quelques familles matinales …
14h - Le soleil
sort de derrière les nuages, il réchauffe l’atmosphère et amène le public … par
dizaines, par centaines. Chacun reçoit à l’entrée un plan et un programme
détaillé. Au hasard ou suivant leur choix, les petits groupes déambulent à la
recherche des 10 postes de conteurs et autres animations disséminées dans le
parc :
Dans tous les
coins de la Chartreuse,
Il y a des
histoires curieuses,
malicieuses,
mystérieuses,
A découvrir, à
goûter, à écouter
Ouvrez grand
vos oreilles, voici la mienne !
Certains ont
écouté des récits historiques à la grotte ou sous l’Arvô (pont bâti reliant
l’ancienne ferme des Chartreux à leurs terres cultivables), d’autres des contes
familiaux, parfois un peu inquiétants ou fantastiques. Sur « la
dalle », ils se sont restaurés, ont bu un verre en écoutant la musique de
« Soleil rouge » ou ils se sont arrêtés le temps du spectacle de
marionnettes de feu et de terre des Buguel Noz.
Au détour des
chemins, certains ont croisé un moine chartreux en recherche des herbes
médicinales pour le célèbre élixir de son ordre, une « Bonne Femme »
du nom d’un quartier voisin où l’on trouvait un établissement de bonne
réputation (Fama), un paysan moyenâgeux qui autrefois cultivait les terres pour
les moines, un soldat prussien égaré, vainqueur de Napoléon, une Belle Dame en
attente de son mari dilapidant sa fortune au casino. Tous conteurs de la MCPLV
Il y avait encore
des ateliers d’écriture, de chapeaux, des bibliothécaires, toute la richesse
des associations des quartiers rassemblés par les services de proximité de la
Ville de Liège.
- 16h30
« Après le plein
d'histoires curieuses
malicieuses
mystérieuses
Rendez-vous sur la dalle
Pour le final
fantomal
musical
Et un verre de l'élixir
de bonne vie de la Chartreuse »
- À 17h30, plus de 600
personnes sont restées pour assister à l’histoire finale. Une première pour les
conteurs de la maison du Conte de Liège : une histoire à plusieurs voix et
chœur qui a fait défiler deux mille ans d’histoires de la colline de Cornillon,
devenu Parc de la Chartreuse : roi mérovingien, Ste Julienne de Cornillon,
modestes lépreux, moines, paysans, révolutionnaire, Guillaume d’Orange, Dame de
la belle époque, résistants fusillés … Le public a semble-t-il apprécié de
découvrir autrement leur lieu de promenade habituel.
« Aujourd'hui, une nouvelle page
s'écrit. Une page de paix, de convivialité, de rencontres, de fête … et pour
cela : »
Il y avait le
soleil, un public nombreux et sympathiques et à la baguette de chef d’orchestre
des conteurs passionnés et des organisateurs efficaces qui avant de se séparer
ont partagé un verre d’élixir de bonne et longue vie, l’élixir de la
Chartreuse.
Vraiment un beau
samedi à la Chartreuse.
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Une
histoire vraie ?
Dans
le pays albigeois, il existait autrefois une abbaye de l'ordre de
Saint-Bernard, l'abbaye de Bellecelle.
Aux
premiers temps de sa fondation, ce monastère est aussi pauvre qu'honnête ; or,
il est excessivement honnête ; devinez s'il est pauvre.
La cuisine des frères se ressent de cette pénurie apostolique. Les repas sont toujours maigres, et la portion congrue de chaque moine est fort incongrue. Or l'établissement compte vingt-quatre moines. Il en serait venu un vingt-cinquième qu'il eût été une bouche inutile. La distribution de la part qui revient à chaque Bernardin s'opère d'une manière bizarre. Dans un coin du réfectoire, au rez-de-chaussée, s'ouvre un guichet à hauteur d'appui. A ce guichet se tient attaché un cordon qui reçoit une sonnette posée dans la cuisine du premier étage. A chaque appel le frère servant dépose une portion dans un tour, qui, au moyen d'une manivelle assez semblable à celle de la Bibliothèque Royale, le descend sans encombre au réfectoire.
Selon la mode de cette époque, où les queues des bêtes servent de poignée à frapper les portes, une queue de mouton est fichée au guichet par où sort en fractions la subsistance quotidienne des moines.
La vérité de cette histoire nous autorise à trahir le méfait d'un gros chien noir de berger qui vagabonde dans le voisinage. Ce chien, fort éclairé, mal blanchi et pas du tout nourri chez son maître, court le monde pour étudier les mœurs et les cuisines des environs. Un certain soir il se glisse dans notre abbaye et avise le stratagème au moyen duquel les frères du couvent se procurent leur subsistance. Le chien croise les pattes et réfléchit.
Il réfléchit en tapinois tout le temps que les moines dînent ; puis quand tout le monde est parti, le chien, guidé par son flair encore plus que par son raisonnement, se dirige vers la corne d'abondance d'où il a vu sortir tant de choses. Plus rien : la porte est close. Le pauvre animal léche les abords intérieurs et même, tant il était affamé, il s'accroche à la poignée du vasistas, c'est-à-dire à la queue de mouton.
Miracle ! la porte cède, le guichet s'ouvre, la sonnette babille et aussitôt un dîner, fumant encore, tombe du ciel. Le chien s'en empare, fait franche lippée, et s'en retourne chez lui.
Qui est bien penaud ? C'est le frère Pacôme, le jardinier, quand il arrive un instant après réclamer sa pitance : drelin, drelin, pas de réponse ; din, din, drin ! Maudit cuisinier, je briserai ta sonnette !
Rien ne descend. Ce que voyant, Pacôme monte.
- Frère Arsène, dit-il, voilà dix minutes que je sonne !
- Et dix minutes que je demande pourquoi.
- Pourquoi ?
- Oui, pourquoi ?
La cuisine des frères se ressent de cette pénurie apostolique. Les repas sont toujours maigres, et la portion congrue de chaque moine est fort incongrue. Or l'établissement compte vingt-quatre moines. Il en serait venu un vingt-cinquième qu'il eût été une bouche inutile. La distribution de la part qui revient à chaque Bernardin s'opère d'une manière bizarre. Dans un coin du réfectoire, au rez-de-chaussée, s'ouvre un guichet à hauteur d'appui. A ce guichet se tient attaché un cordon qui reçoit une sonnette posée dans la cuisine du premier étage. A chaque appel le frère servant dépose une portion dans un tour, qui, au moyen d'une manivelle assez semblable à celle de la Bibliothèque Royale, le descend sans encombre au réfectoire.
Selon la mode de cette époque, où les queues des bêtes servent de poignée à frapper les portes, une queue de mouton est fichée au guichet par où sort en fractions la subsistance quotidienne des moines.
La vérité de cette histoire nous autorise à trahir le méfait d'un gros chien noir de berger qui vagabonde dans le voisinage. Ce chien, fort éclairé, mal blanchi et pas du tout nourri chez son maître, court le monde pour étudier les mœurs et les cuisines des environs. Un certain soir il se glisse dans notre abbaye et avise le stratagème au moyen duquel les frères du couvent se procurent leur subsistance. Le chien croise les pattes et réfléchit.
Il réfléchit en tapinois tout le temps que les moines dînent ; puis quand tout le monde est parti, le chien, guidé par son flair encore plus que par son raisonnement, se dirige vers la corne d'abondance d'où il a vu sortir tant de choses. Plus rien : la porte est close. Le pauvre animal léche les abords intérieurs et même, tant il était affamé, il s'accroche à la poignée du vasistas, c'est-à-dire à la queue de mouton.
Miracle ! la porte cède, le guichet s'ouvre, la sonnette babille et aussitôt un dîner, fumant encore, tombe du ciel. Le chien s'en empare, fait franche lippée, et s'en retourne chez lui.
Qui est bien penaud ? C'est le frère Pacôme, le jardinier, quand il arrive un instant après réclamer sa pitance : drelin, drelin, pas de réponse ; din, din, drin ! Maudit cuisinier, je briserai ta sonnette !
Rien ne descend. Ce que voyant, Pacôme monte.
- Frère Arsène, dit-il, voilà dix minutes que je sonne !
- Et dix minutes que je demande pourquoi.
- Pourquoi ?
- Oui, pourquoi ?
- Par
Saint-Bernard ! Mais pour obtenir mon dîner.
- Juste Dieu ! Combien vous en faut-il donc ? Mon frère, réprimez votre voracité antichrétienne et rappelez-vous que parmi les péchés capitaux on compte la gourmandise.
- Vous en parlez fort à votre aise devant cette morue à la bénédictine.
- De l'envie ! Autre péché capital, ajoute le dîneur entre deux coups de dent.
- Frère cuisinier, je vous ordonne de me servir sur l'heure.
- Ah ! de l'orgueil, maintenant. C'est le premier de tous, poursuit frère Arsène.
- Juste Dieu ! Combien vous en faut-il donc ? Mon frère, réprimez votre voracité antichrétienne et rappelez-vous que parmi les péchés capitaux on compte la gourmandise.
- Vous en parlez fort à votre aise devant cette morue à la bénédictine.
- De l'envie ! Autre péché capital, ajoute le dîneur entre deux coups de dent.
- Frère cuisinier, je vous ordonne de me servir sur l'heure.
- Ah ! de l'orgueil, maintenant. C'est le premier de tous, poursuit frère Arsène.
- Faudra-t-il vous y contraindre ? continue
Pacôme de plus en plus exaspéré.
- Mon ami, vous tombez dans la colère, observe doucement le cuisinier.
- Puisqu'il en est ainsi, travaille qui voudra le jardin.
- Bon, la paresse, il ne manquait plus que celui-là. Pourquoi vous échauffer ainsi ? Après tout cela ne me regarde point. Réclamez à la communauté et le prieur décidera s'il faut vous donner double ration.
- Comment, double ration ! lorsque vous m'en refusez une seule, la mienne ?
- La vôtre ; mais il y a une heure que je vous l'ai servie sur votre demande. J'y ai même ajouté un plat de pruneaux bouillis, pro regulae indulgentia.
- Faites-moi grâce de votre latin de cuisine.
- C'est tout ce qu'il me reste à vous offrir pour le moment.
- Nous verrons, je vais me plaindre à l'abbé.
- Allez en paix, mon frère, ainsi soit-il.
L'abbé, saisi de la question, ordonne une enquête, fait comparaître le portier, et condamne frère Pacôme à une semonce en quatre points, le prévenant que son juge serait beaucoup plus sévère en cas de récidive.
Le lendemain, le jardinier s'attarde de nouveau pour cause d'un sarclage pressant, et notre chien usurpe la place de son dîner.
Frère Pacôme sonne derechef, sans le moindre résultat, et se résigne, crainte de pire aventure. Son ventre serré jette les hauts cris. Le surlendemain, même désappointement.
Ma foi, pour le coup, le jardinier n'y tient plus. Après un mûr examen, il se juge victime de quelque sortilège et augure que l'esprit malin est seul capable de lui jouer des tours de cette nature. Donc, après le repas de la communauté, frère Pacôme, armé d'une faucille, se blottit sous la longue table du réfectoire pour surveiller la disparition subreptice de sa collation.
Les ténèbres grandissent déjà et peuplent la solitude de cette vaste salle, quand le guetteur entend un bruit de pattes derrière lui. Pacôme se sent saisir par le frisson de la peur, qu'il surmonte d'un signe de croix, divinement bien tracé. Un instant après, il voit se glisser une forme noire dans la direction du guichet. La frayeur est la mère la plus créatrice dont s'inspire l'imagination, et celle-ci, multipliée par celle-là, fait clairement voir à Pacôme des cornes au front, du feu dans les yeux et des ongles ardents aux pattes innocentes de l'animal.
Plus de doute, c'est Lucifer, pense Pacôme, et s'armant d'un courage que la faim seule peut suggérer, le jardinier s'élance sur l'animal en criant : - Vade retro Satanas ! et il donne au hasard un grand coup de sa faucille.
Le monstre pousse un cri de rage, d'effroi, de douleur et disparait ; mais sa queue est demeurée à la bataille. Cet esclandre met toute la communauté en émoi ; de toutes parts on accourt au réfectoire, et Pacôme triomphant, montre cette infernale queue comme pièce justificative de sa victoire et de son abstinence, et sur l'heure, en présence de l'assemblée, il la cloue en guise de trophée au milieu du guichet, sous le nom de Queue du diable.
L'abbaye de Bellecelle devint riche par la suite, et fit beaucoup d'aumônes en nature ; tous les jours ce guichet livrait passage à la nourriture d'un certain nombre de mendiants ; mais comme ce régal était loin d'être exquis, les pauvres n'y revenaient qu'à la dernière extrémité ; c'est pourquoi ils appelaient l'exercice de cette ressource suprême :
- Mon ami, vous tombez dans la colère, observe doucement le cuisinier.
- Puisqu'il en est ainsi, travaille qui voudra le jardin.
- Bon, la paresse, il ne manquait plus que celui-là. Pourquoi vous échauffer ainsi ? Après tout cela ne me regarde point. Réclamez à la communauté et le prieur décidera s'il faut vous donner double ration.
- Comment, double ration ! lorsque vous m'en refusez une seule, la mienne ?
- La vôtre ; mais il y a une heure que je vous l'ai servie sur votre demande. J'y ai même ajouté un plat de pruneaux bouillis, pro regulae indulgentia.
- Faites-moi grâce de votre latin de cuisine.
- C'est tout ce qu'il me reste à vous offrir pour le moment.
- Nous verrons, je vais me plaindre à l'abbé.
- Allez en paix, mon frère, ainsi soit-il.
L'abbé, saisi de la question, ordonne une enquête, fait comparaître le portier, et condamne frère Pacôme à une semonce en quatre points, le prévenant que son juge serait beaucoup plus sévère en cas de récidive.
Le lendemain, le jardinier s'attarde de nouveau pour cause d'un sarclage pressant, et notre chien usurpe la place de son dîner.
Frère Pacôme sonne derechef, sans le moindre résultat, et se résigne, crainte de pire aventure. Son ventre serré jette les hauts cris. Le surlendemain, même désappointement.
Ma foi, pour le coup, le jardinier n'y tient plus. Après un mûr examen, il se juge victime de quelque sortilège et augure que l'esprit malin est seul capable de lui jouer des tours de cette nature. Donc, après le repas de la communauté, frère Pacôme, armé d'une faucille, se blottit sous la longue table du réfectoire pour surveiller la disparition subreptice de sa collation.
Les ténèbres grandissent déjà et peuplent la solitude de cette vaste salle, quand le guetteur entend un bruit de pattes derrière lui. Pacôme se sent saisir par le frisson de la peur, qu'il surmonte d'un signe de croix, divinement bien tracé. Un instant après, il voit se glisser une forme noire dans la direction du guichet. La frayeur est la mère la plus créatrice dont s'inspire l'imagination, et celle-ci, multipliée par celle-là, fait clairement voir à Pacôme des cornes au front, du feu dans les yeux et des ongles ardents aux pattes innocentes de l'animal.
Plus de doute, c'est Lucifer, pense Pacôme, et s'armant d'un courage que la faim seule peut suggérer, le jardinier s'élance sur l'animal en criant : - Vade retro Satanas ! et il donne au hasard un grand coup de sa faucille.
Le monstre pousse un cri de rage, d'effroi, de douleur et disparait ; mais sa queue est demeurée à la bataille. Cet esclandre met toute la communauté en émoi ; de toutes parts on accourt au réfectoire, et Pacôme triomphant, montre cette infernale queue comme pièce justificative de sa victoire et de son abstinence, et sur l'heure, en présence de l'assemblée, il la cloue en guise de trophée au milieu du guichet, sous le nom de Queue du diable.
L'abbaye de Bellecelle devint riche par la suite, et fit beaucoup d'aumônes en nature ; tous les jours ce guichet livrait passage à la nourriture d'un certain nombre de mendiants ; mais comme ce régal était loin d'être exquis, les pauvres n'y revenaient qu'à la dernière extrémité ; c'est pourquoi ils appelaient l'exercice de cette ressource suprême :
Tirer le diable par la queue.
D'après un texte trouvé dans mon
tiroir. Qui me l'a envoyé ? Si vous vous reconnaissez, prière de bien
vouloir me le dire. MCD
___________________________________________________________________________________________
m
Ce rond est-il rouge ? Alors ceci vous concerne :
Si vous voulez (continuer à) recevoir ce Mensuel d’Informations sur l’Oralité, les
Conteurs et les Raconteurs:
En Belgique: il vous suffit de verser 12€ au compte BE 75 5230 8016 8151, identification BIC TRIOBEBB de
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Pour tous renseignements : 04/367.27.06 ou 087/53.05.74
France et Europe: A cause de frais de port plus élevés,
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