Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,
les conteurs et les raconteurs.
mars 2021 – N°339
P 912122 Bureau de dépôt
LIEGE 1–4000
Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg
Au sommaire, ce mois-ci:
- In memoriam
- Assemblée Générale
- Un mois, des contes
- Nouvelles du monde du conte, ….
- Spectacles – Formations - Atelier
- 6 articles – 6 contes et extraits
Maison du
Conte et de la Parole de Liège-Verviers asbl
Contes du vert printemps par les conteurs de la Maison et leurs ami-e-s
quand ?
le 12 mars 2021 à 20h où ? chez
vous, où vous voulez
combien ?
gratuit
animation : à préciser
réservation
obligatoire pour
obtenir le lien: reservationmaisonconteliege@gmail.com
infos :
Laure Cech: 0497/61.51.05; Cécile Didelot: 0476/65.37.83
04/367.27.06 ;
0476 65
37 83 ; www.maisonduconteliege.be ; Facebook
Avec leurs histoires, les conteurs vous ouvriront les
portes du printemps, du renouveau, de la verte espérance
Maison du Conte et de la Parole de
Liège-Verviers asbl
Contes aux balcons !
Avec des conteuses et
conteurs de la Maison du Conte de Liège et leurs ami-e-s
quand ? le samedi 20
mars 2021 ... au crépuscule !
où ? Sous l'un ou l'autre balcon de
Liège ... ou du monde ?
combien ? Gratuit (Les artistes
présenteront le chapeau !)
Infos : Philippe Noël maisonconteliege@gmail.com 0486 21 87 62
En cette veille du Printemps et
journée mondiale du conte, le conte redescend dans la rue, en toute légalité et
sécurité ! Voir article page 2.
Contes aux balcons
Ce samedi 20 mars, veille du Printemps et journée
mondiale du conte : le conte redescend dans la rue !
Des conteuses et conteurs de Liège vont raconter en « live »,
en présence ! Ciel ! Vont-ils braver les interdits ? S'exposer
ou exposer leurs spectateurs à la propagation du virus ? Que nenni !
Ils sont bien trop respectueux des uns et des autres ... et bien trop pauvres
pour risquer une quelconque contagion ou une amende malencontreuse !
Par groupe de deux, ils iront conter le renouveau, le printemps, la
force et la joie du conte et des arts vivants à quelques privilégiés,
retranchés à l'abri sur leur balcon, derrière leur fenêtre (ouverte si
possible), au seuil de leur maison...
Peu avant le coucher du soleil, à l'heure où les centres commerciaux,
musées, commerces, salons de coiffure et autres activités et lieux essentiels
se vident et s'estompent, les conteurs seront par deux, à l'extérieur, les
participants à distance respectable, dans leur bulle ... Nous ne vous
dévoilerons pas les endroits où nous serons (pour éviter les foules en délire
nous adulant!) donc pas
d'attroupement ! Rien de répréhensible ! Car même si, ces derniers temps,
le contenu de la liturgie a été mis sous contrôle en l'église de Crupet, le
contenu des conversations de visiteurs de balcons n'est, semble-t-il, soumis à
aucune censure !
Nous conterons gratuitement, nous présenterons le chapeau (à 1,5m!) à
ceux qui veulent y glisser quelques pièces ou billets !
Si les conditions sanitaires s'assouplissent d'ici là et que nous
pouvons, alors, aménager la formule pour en faire bénéficier un public plus
large, nous publierons ces aménagements sur notre site et via notre facebook.
Surveillez-les !
Appel à balcon !
Nous recherchons encore l'un ou l'autre balcon (fenêtre, seuil ...)
propice à nous accueillir. Vous habitez un quartier à Liège ou alentour, dans
une rue peu fréquentée, permettant peut-être de conter à la fois à plusieurs
balcons, fenêtres, maisons.... Contactez- nous, nous verrons si nous pourrions
étoffer notre tournée en passant par chez vous !
Appel à essaimage !
Et si « Contes aux balcons », comme les abeilles au Printemps
essaimait, se répandait dans d'autres lieux, d'autres villes, d'autres
régions ... d'autres pays pour faire de cette « journée mondiale du
conte » un « Printemps du Conte » qui signe le
retour du conte sur la place publique dans des formes adaptées à chacun et
tenant compte des mesures spécifiques du temps et du lieu ?
Si vous êtes conteur, conteuse, association de conte en CFWB (voire
au-delà) et que l'idée vous plaît, nous vous encourageons à passer à l'action,
soit simplement en agissant de votre côté, soit en prenant contact avec nous.
Nous avons imaginé des « signatures » visuelles et orales pour donner
une unité d'action aux binômes de conteurs de balcons ! Nous pourrions les
partager et envisager alors une visibilité collective plus intéressante vis à
vis des médias notamment.
Au plaisir de conter ensemble le renouveau !
Pour la Maison du Conte de Liège
Philippe Noël
0486 21 87 62
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Le dimanche 12 mars 2021
Assemblée Générale de
la Maison du Conte et de la Parole
de
Liège-Verviers asbl
Tous les abonnés payants à notre Mensuel sont membres
adhérents de la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers asbl. Ils sont invités à participer à l'Assemblée
Générale du 12 mars 2021 qui aura lieu à 19h en ZOOM. Pour obtenir le lien, cliquez sur reservationmaisonconteliege@gmail.com
Les adhérents ont voix consultative, c'est-à-dire que
leur avis est le bienvenu mais ils ne participent pas aux votes. Les membres effectifs seront invités
personnellement. Ils jouissent de voix délibérative, c'est-à-dire qu'ils
participent de plein droit aux votes.
Si vous avez l’intention de participer à la
réunion, prière de vous annoncer sur maisonconteliege@gmail.com pour faciliter l’organisation de la journée.
In memoriam par Dominique Brynaert
Jean-Claude Carrère
« Le réel étant partout, il faut le
métamorphoser, le corrompre par l’imaginaire ». Cette phrase résume bien ce que
fût le chemin d’écriture de Jean-Claude Carrière qui nous a quittés à l’âge de
89 ans. Il se définissait avant tout comme conteur et le monde du conte lui
doit énormément avec la parution, à la fin des années 90, de l’ouvrage « Le
Cercle des menteurs ». Un précieux recueil, en deux tomes, de contes
philosophiques du monde entier qu’il a récoltés durant trente ans.
Sa vie de raconteur d’histoires commence à
vingt-cinq ans avec un premier roman publié.
Par la suite, il met sa plume au service de multiples disciplines de
l’écriture (pièces de théâtre, romans, essais, paroles de chansons…) Mais,
surtout, on lui doit une soixantaine de scénarios de films, dont six pour Luis
Buñuel (dont « Le journal d’une femme de chambre » et « Cet
obscur objet du désir »). Il travaille notamment aux côtés de Jacques
Deray ("La Piscine", "Borsalino") de Volker Schlöndorff
("Le Tambour"), Milos Forman ("Valmont"), Jean-Claude
Rappeneau («Cyrano de Bergerac »).
Un des grands moments de sa carrière reste
l’adaptation théâtrale, avec Peter Brook, à Avignon, de "Le
Mahâbhârata" (neuf heures de représentation !) qui lui demandera onze
ans de travail pour pénétrer profondément la culture indienne.
À 80 ans passés, toujours hyperactif, il
aimait partager son expérience dans des ateliers d’écriture. Jean-Claude
Carrière s’est éteint dans son sommeil. Une fin sereine au terme d’une vie
passée au seul service des histoires, celles qui nourrissent notre imaginaire,
celles qui racontent notre humanité.
La rubrique
« Collecteur de contes » d’avril sera consacrée à Jean-Claude
Carrière
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UN MOIS, DES CONTES A LA BIBLIOTHEQUE DE
FLORENVILLE
Le saviez-vous ?
La bibliothèque de Florenville, en partenariat avec
l’Asbl Chiny Cité des contes, abrite un Fonds spécialisé « contes » très étoffé. Des albums, recueils,
anthologies, théories du conte, quelques revues, des CD,… destinés aux adultes
comme aux enfants. Une collection riche de près de 1900 ouvrages, l’une des
plus importantes en Communauté française. La diversité des ouvrages permettra
par exemple d’alimenter la hotte d’un conteur, d’animer un après-midi
récréatif, de servir le travail d’un étudiant, d’animer une journée auprès des
aînés, de nourrir l’imaginaire avant d’aller dormir.
Chaque mois de cette année 2021, nous vous proposerons une sélection de
4 ouvrages.
Chaque mois
de cette année 2021, nous vous proposerons une sélection de 4 ouvrages.
MARS : FEMMES A L’HONNEUR
RECUEILS :
ü La
femme dans les contes de fées, Marie-Louise Von Franz. Paris,
Albin Michel, 1995. Un classique du genre ! Spécialiste de la
psychologie des profondeurs, ML Von Franz consacre son étude aux figures
féminines qui apparaissent dans les contes de fées. A travers 9 contes qu’elle
décortique, elle tente de nous faire comprendre ce que représentent vraiment
ces personnages féminins. Autrement dit, les princesses sont-elles sorties
d’une imagination féminine ou masculine ?
ü La
déesse nue. Contes de la belle au bain, Jacqueline Kelen. Paris, Seuil,
2001. L’auteure évoque les mythes du monde entier qui reflètent, entre désir
et interdit, le regard masculin et la beauté dévoilée de la femme nue se
baignant.
ALBUM :
ü La
drôle de petite bonne femme. Arlene
Mosel. Paris, Le genévrier, 2015. Il y a de cela bien longtemps vivait au
Japon une drôle de petite bonne femme qui aimait beaucoup rire.
« Hi ! Hi ! Hi ! ».
CD :
ü La
chemise d’une femme heureuse, Suzie Morgensten. Arles, Actes Sud
Junior, 2011. Un album et un CD adaptés d’un texte de la célèbre auteure
jeunesse. Le roi Georgieporgie XIII ne peut pas approcher sa femme. Dans ces
conditions, il ne peut espérer avoir des enfants. Un album sur la quête du
bonheur.
Infos :
Bibliothèque :
rue de l’Eglise, 13 – 6820 Florenville
061/ 32 03 40 - www.bibliotheque-florenville.be bibliotheque.locale.florenville@province.luxembourg.be
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Raconte-moi …
14h30 la
salle se remplit, les enfants devant assis par terre, les parents
derrière. La scène est décorée, devant sur le sol, un
tapis pour marquer mon territoire. Je ne
monte pas sur scène pour rester proche
des enfants. Un bougeoir avec cinq
bougies, une par conte et à la fin de chaque conte un enfant viendra éteindre
une bougie.
Quel bonheur
de partager une histoire que l’on aime avec un public familial qui n’attend que
cela. On ressent un public attentif,
participatif, enthousiaste quel plaisir.
Rien que ces sourires épanouis sur des visages rayonnants de joie vous
donnent des ailes et vous voilà parti
dans un autre monde accompagné par des personnages imaginaires sortis, on ne
sait pas d’où, mais ils sont là, ils vous parlent et les enfants leurs
répondent.
Vous ne
pouvez pas vous imaginer ce que l’on ressent, ce que l’on vit, ce que l’on
partage. Vous n’êtes plus sur un tapis de décor mais sur un tapis volant.
Ce tapis
volant depuis quelques mois est à l’arrêt, au grenier, bientôt il faudra le
battre pour enlever la poussière amassée par l’inactivité. Presque un an sans
partage, sans sourire, sans « Ton histoire était belle, Monsieur »,
« Je peux rallumer une bougie pour
avoir une histoire ? ».
Non, il n’y a
plus de bougie, plus d’histoire. La nuit est tombée sur ce monde imaginaire et
avec lui les sourires, les visages épanouis, et ce qui nous donne chaud au cœur
le partage des applaudissements. Merci cher public pour ce que vous nous
apportez et nous espérons à très bientôt.
Roger.
Conter en
visioconférence : Trucs et astuces
Contributeurs & contributrices :
Carbonez Ria, Crovatto Nancy, De Loeul Emmanuel, Desmette Marie Claire,
De Vos Selle, Durant Muriel, Grigis Anne, Guéran Pascal, Hindenoch Michel,
Staudt Julien.
Synthèse et rédaction : Muriel Durant
Cette fiche est appelée à évoluer en fonction de vos apports. N’hésitez
pas à les envoyer à l’adresse suivante : info@murieldurant.be
Février 2021
Dans tous les cas, les micros des membres du public doivent être coupés
pendant que vous parlez C’est essentiel car les échos de votre voix peuvent
s’entendre et perturber le confort sonore.
Deux cas de figures :
Public en individuel (à son domicile ou ailleurs)
- Il est recommandé de demander aux spectatrices et spectateurs de
désactiver les caméras Même s’il est frustrant de ne pas voir le public, la
disposition de l’image en mosaïque fait que ce qui se passe chez « les autres »
peut perturber les membres du public Par ailleurs, si quelqu’un se déconnecte
en cours de séance, cela se remarque moins et perturbe moins la séance.
- Une autre possibilité est de demander à toutes et tous de mettre
l’artiste en affichage plein écran (les autres fenêtres se retrouveront réduite
par défaut)
Public rassemblé en un seul endroit, artiste diffusé sur un grand écran
La caméra allumée pour le public est possible, mais sachez toutefois
qu’une caméra d’ordinateur ne permet pas forcément de voir l’ensemble du
public.
Suggestion : Faire activer les caméras en fin de séance, quand es contes sont terminés, afin de prévoir un
court moment d’interaction.
Son
- Un test de son est nécessaire avec une personne de l’autre côté de
l’écran
- Il est recommandé de tester, notamment les sons forts, qui peuvent
couper le micro
-Emploi d’instruments et de percussions en fonction de la distance, le
son peut être étouffé ou au contraire trop fort, à tester avec différentes
distances
-Les possibilités de l’informatique permettent également de diffuser un
fond sonore, une chanson enregistrée à explorer
Eclairage
- S'éclairer par en haut, idéalement un plafonnier assez fort, càd une
lumière qui mette du relief sur le visage
-Mettre de la lumière derrière sa propre caméra
A noter qu’il existe des dispositifs type « ronds lumineux » sur
lesquels on pose son téléphone, à investiguer
-Attention aux ombres, aux contrejours
Fond
- Idéalement un fond noir, à tout le moins un fond neutre
- Certaines plateformes permettent d’installer un fond virtuel
Cadrage
- De la tête jusqu'aux coudes
- Attention à l’inclinaison de l’écran de votre portable, qui peut jouer
sur la perception et la visibilité
-S’éloigner ou se rapprocher de l’écran permet de varier la perspective, la profondeur, de légers
éplacements en oblique peuvent également apporter un dynamisme différent.
Regard
une suggestion est de s’inspirer
des pratiques des «youtubeuses » et « youtubeurs », à savoir
- s’adresser à la caméra comme si on s’adressait directement à la
personne,
- ne pas fixer la caméra en permanence, mais y revenir régulièrement,
pour garder le contact
…sans toutefois oublier que l’artiste est « dans » la bulle de son
histoire, et qu’il importe de ne pas la briser
Créer l’interaction
Difficile quand on ne voit pas le public, quelques idées
(liste non exhaustive)
- avant de commencer poser une question, comme on fait lorsqu’on entre
en scène, du genre « ça va vous
êtes bien installés Vous avez vu comme il pleut aujourd’hui Brrr, je ne
sais pas chez vous, mais ici, il pleut des cordes Tout le monde est là
- chanter une chanson connue,
- dire une phrase connue, un proverbe auxquelles les personnes penseront
automatiquement,
-identifier une réaction fréquente dans une histoire souvent racontée,
et faire comme si elle avait lieu
Exemple de Muriel « Il et elle se font un bisou sur la bouche mais non,
pas ‘ beurk’..(car à ce passage, beaucoup d’enfant font « beurk ») J’ai eu des
retours par après comme quoi des enfants avaient dit « beurk » chez eux.
Répertoire
Les divers retours à ce jour suggèrent qu’il serait préférable de
raconter plusieurs histoires variées, afin de rythmer la conterie. Comme il
arrive fréquemment que des personnes arrivent en retard, cela permet également
que les personnes prennent la conterie en vol plus facilement
Suggestion de placer un vrai public derrière la caméra (ses enfants, son
chat)
- Il est possible d’ouvrir une fenêtre de visioconférence sans se
connecter à une réunion, afin de répéter dans le cadre
Technique
certains conseillent d'avoir un câble direct du wifi à l'ordinateur ou
au téléphone le vendredi, le réseau
internet serait plus chargé, mieux un autre jour
Possibilités de la plate-forme
Zoom
- Doser la manière de voir son public (en petit, en grand)
- Réduire la luminosité de son écran d'ordinateur
- Se rendre invisible sur son propre écran pour ne pas se voir soi même
- Pour la personne qui organise la séance
- Possibilité de créer une salle d’attente pour faire « entrer » le
public à un moment précis
- Possibilité de désactiver soi-même les micros des membres du public
A lire sur le sujet
-Zoom 7 fonctionnalités pour profiter pleinement de l'appli de
conférence vidéo (businessinsider fr)
-Comment maîtriser les fonctionnalités avancées de Zoom (clubic com)
_______________________________________________________________________________
? La formule « non
essentiel » serait donc elle-même parfaitement non essentielle puisque,
quand on y pense, à part respirer, boire, manger et dormir, l’essentiel des uns
n’est pas celui des autres. … Chacun son truc donc et personne n’aime à
entendre que son essentiel ne l’est pas. Gilles Dal
Nouvelles du monde du conte, des arts vivants, de la
politique, des projets…
· Journée mondiale du conte le 20 mars 2021. La
Journée Mondiale du Conte et célébrée chaque année dans le monde entier à
l’équinoxe de mars, la « journée de la narration orale ». Cette année, elle aura lieu le 20 mars.
La première journée a eu lieu en Suède sous le nom « la journée des
narrateurs. »
Comment la célébrer ? La Maison du Conte de Liège la célèbrera avec
« Contes au Balcon », voir p. 2.
· Statut
d’artiste, réforme
et première proposition concrète au début avril. Diverses propositions sont sur la table du
gouvernement fédéral.
· Fonds
d'aide. voir sur http://www.culture.be/index.php?id=17747
A. pour les compagnies qui ont eu des aides dans les 5 ans. il faut
rentrer le dossier sur la plateforme subside (comme précédemment) ils
devront être rentré entre mi- mars et mi- avril.
B. pour les artistes qui n'ont jamais eu d'aide ( défraiement de
7500 euros ou de 15.000 euros). le
dossier doit être rentré en ligne entre lundi 15 février et le 10 mars à
midi !
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.Message important à
nos amis conteurs et organisateurs de spectacle
·
Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la
publication,
·
un mois plus tôt pour les formations,
·
complètes et lisibles,
·
par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe,
32/224 4053 Embourg. Tel : 04/367.27.06.
·
ou par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com
·
Ne comptez pas sur
les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos infos.
Idéalement,
vos informations comportent:
organisateur, titre,
genre d'activité, artiste(s),
date et heure, lieu,
prix, public
cible, coordonnées
pour infos et réservations, max. deux lignes de commentaire
N.B. Aucune
mention tout en majuscules, svp.
C'est vous qui nous
envoyez vos informations.
Veuillez ne pas les
noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches,
l'exploration.
Merci
d'épargner notre travail bénévole_
___________________________________________________________________________________________
Spectacles - Balades
Les activités en
« présentiel » suivant l’évolution de la situation sanitaire et les
décisions du CNC
Conte en Balade
Mots et merveilles
- Les 5 et 6 mars à
20h, Jan des Merveilles avec Gigi Bigot.
à 21h, Scène ouverte sur inscription
Rue de la Colonne, 30, 1080 Bruxelles.
Prix suggéré : 7€.
En Bretagne, les
conteurs sont appelés Jan des Merveilles.
Entre amour et folie, entre ciel et terre, entre la fille et son père, pour
faire battre le cœur.
- le 26 mars à 20h, Gilgamesh par SvaN Blachère, Cécile Cognet et JB
Hoste
Salle PôlArts, parc d’Enghien, avenue
Elisabeth, 7850 Enghien.
tarifs et réservation :
02/396.37.87 ; info@ccenghien.org
Aventure d’un roi
tyran, son amitié avec Enkidou et quête ultime : l’immortalité
- le 28 mars à 15h, Résonnances avec Aline Bosuma Wokungu, Apollinaire Djoumou,
Kyung Wilputte
et Audrey Boucksom.
Entrée Africa Museum, Leuvensesteenweg,
13, 3080 Tervuren. Prix suggéré : 7€
Entre destinées
humaines et chuchotements, pour mettre des mots, créer l’écho, …..
Maison du Conte de
Charleroi
Raconte & Nous
- le lundi 8 mars (rediffusion le dimanche
14), avec pour thème "La Journée de la Femme"
- le lundi 22 mars (rediffusion le
dimanche 28), thème "V'là l'printemps !"
ou ? Buzz Radio via votre
ordinateur sur www.buzzradio.be ou sur 94.3
& 97.8 FM
Envie de
(ré)écouter nos émissions précédentes ? C'est possible en podcast
sur http://www.buzzradio.be/podcasts/
infos : nicole.maisonducontecharleroi@gmail.com www.contecharleroi.be Aussi sur
Facebook !
Maison du Conte de Namur
- le 10 mars à 20h30, Contes du dixième jour, adultes, ados. 3€
En cas de confinement, conte chuchoté par
téléphone. 0489/933.548.
- le 20 mars à 20h30, Paroles d’écorce avec Pascale Beaumont, Mireia Izquierdo et
Julie Renson. Ad/ados.
De leur grand sommeil, les arbres se
réveillent. La sève remonte, les
histoires aussi.
- le 21 mars à 10h30, Babil de contes avec Karine Moers. Enfants – 4 ans accompagnés. 3€
Histoires à écouter, inventer, chanter
pour tout-petits et leurs parents
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
où ? Maison du Conte,
170/2, rue des Brasseurs, 5000 Namur
inscriptions,
infos : 0489/933.548 ; maisonduconte.namur@gmail.com; www.
maisonducontenamur.be
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Date à convenir, A la Miaouw avec Thérèse
Mansion, Karine Moers et Philippe Tock. Adultes. 10€.
Maison
Champagne, Place Chapelle 6, Saint-Servais
Familier de l’homme
et des sorcières, parfois divinisé, il sort ses griffes
Maison du
Conte et de la Parole de Liège-Verviers asbl
Contes du vert printemps par les conteurs de la Maison et leurs amis
quand ?
le 12 mars 2021 à 20h où ? chez
vous, où vous voulez
combien ?
gratuit
animation : à préciser
réservation
obligatoire pour
obtenir le lien: reservationmaisonconteliege@gmail.com
infos :
Laure Cech:
0497/61.51.05; Cécile Didelot: 0476/65.37.83
04/367.27.06 ;
0476 65
37 83 ; www.maisonduconteliege.be ; Facebook
Avec leurs histoires, les conteurs vous ouvriront les
portes du printemps, du renouveau, de la verte espérance
Centre Culturel de Philippeville La
Surisée
Fais-moi un conte, Finale du 27ième
concours d’expression
quand ? les 19 et 20 mars à
20h où ?
Eglise de Surice
infos, inscription : 071/66.23.01 ; secretariat@culture-philippeville.be; www.culture-philippeville.be
Démarche d’oralité
transcendant la phrase écrite.
Maison du Conte et de la Parole de
Liège-Verviers asbl
Contes aux balcons !
Avec des conteuses et
conteurs de la Maison du Conte de Liège et leurs ami-e-s
quand ? le samedi 20
mars 2021 ... au crépuscule !
où ? Sous l'un ou l'autre balcon de
Liège ... ou du monde ?
combien ? Gratuit (Les artistes
présenteront le chapeau !)
Infos : Philippe Noël maisonconteliege@gmail.com 0486 21 87 62
En cette veille du Printemps et
journée mondiale du conte, le conte redescend dans la rue, en toute légalité et
sécurité ! Voir article page 2.
· Suggestion. Peut-être, vu que
les campings rouvrent, ainsi que les parcs animaliers, on devrait raconter sous
la tente ou dans des cages d’animaux ? :-) J’imagine le slogan : “Venez voir
des animaux bizarres qui racontent des histoires !” Pascal Guéran
Formation – Atelier
Maison du Conte de Namur
Atelier de lecture par Chantal Nève-Hanquet
quand ? le 27 mars à 14h30 où ? Maison
du Conte, 170/2, rue des Brasseurs, 5000 Namur
combien ? 8€ pour
qui ? adultes
inscriptions, infos : 0489/933.548 ;
maisonduconte.namur@gmail.com; www.
maisonducontenamur.be
Rêver malgré tout, par Don Fabulist
quand ? Début le 6 avril et fin du projet le 27 septembre 2021* où ? A Viroinval, à Frasnes (Couvin)
et à Merlemont.
combien ? 50€
Pour qui ? Des jeunes de 10 à 18 ans.
Inscriptions et infos pratiques : Justine : justine.mjlesleus@gmail.com
* en plusieurs périodes : du
6 au 9 avril en non résidentiel (prise de contact et première approche du
conte) ; 8 mai (reprise de contact du groupe et animations) ; le 12
mai et le 10 juillet (Les jeunes content eux-mêmes et animations) ; du 19
au 23 juillet et du 9 au 13 août en résidentiel (exercices et
animations) ; 18 septembre (les jeunes content sur scène) 25 septembre
(filage) ; 27 septembre, spectacle de conte par le groupe dans le cadre de
l’événement « Passe à la maison » du 27 septembre.
Avec la collaboration du SIAJ, de
la Maison des Jeunes Les Leus de Frasnes, du centre culturel Action-Sud et avec
le soutien de la Fédération Wallonie/Bruxelles.
Une initiation à
l’art de conter, l’imaginaire en pleine nature.
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Dans notre série « Collecteurs de contes »
Pierre Saintyves
Émile Nourry, né à Autun (Saône-et-Loire) le 6 décembre 1870, mort à Paris le 27 avril 1935, était un libraire et éditeur parisien, mais aussi un folkloriste, un des précurseurs des études folkloriques en France.
Sous le pseudonyme de Pierre
Saintyves il publia de nombreux ouvrages. Parmi ses autres titres, il fut
président de la Société du folklore français et directeur de la Revue
du folklore français et de la Revue anthropologique, ainsi que
maître de conférences à l'École d'anthropologie de Paris.
Une publication relativement récente
groupe trois de ses livres. Pierre
Saintyves, les contes de Perrault
et les récits parallèles (leurs origines), en
marge de la légende dorée songes, miracles et survivances, Les reliques et les images légendaires. Robert
Laffont, Bouquins, 1987. 1175 pages.
Je
me suis intéressée aux contes de Perrault.
Ils sont publiés dans le texte conformes aux dernières éditions publiées
de son vivant. La lecture n’offre pas
de difficultés majeures.
Le
livre de Pierre Saintyves commence par une préface sur l’origine des contes et
de ceux de Perrault en particulier. Ils
comportent trois séries. Les contes
d’origine saisonnière : les fées ou le service du Nouvel An, , la Belle au
Bois dormant ou le sommeil de la Nouvelle Année, Cendrillon ou la fiancée des Cendres, Peau d’Ane ou la
Reine du Carnaval, Le petit Chaperon Rouge ou la petite Reine de Mai.
Deuxième série : Les contes
d’origine initiatique : Le Petit Poucet ou la probation de l’adolescent,
La Barbe Bleue ou la tentation rituelle, Riquet à la Houppe ou la puissance de
l’amour, le Chat Botté ou l’instauration d’un roi.
Troisième série : les contes
inventés par les sermonnaires, fabliaux et apologues. Grisélidis ou la vraie obéissance. Les souhaits ridicules ou la prière insensée.
Pierre
Sainyves défend fermement ses théories et pourfend tout aussi fermement ceux
qui ne les partagent pas. « Comme
on le voit, la démonstration est vraiment débile.
Quelle
que soit l’opinion sur les théories de Pierre Saintyves, on trouve dans son
livre un grand nombre de contes du monde entier et des éléments de folklore y
afférents.
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L’actualité du covid et des
contes : recrudescence des violences conjugales.
En Argentine, le 18 février 2021,
manifestation contre les féminicides. Un
féminicide toutes les 29 heures.
Un petit dossier « Contes et
féminicide » sur simple demande par maisonconteparole.liege@gmail.com
Féminicide n°1, la légende de Sainte Tréphine
Légende bretonne
Sainte
Tréphine est un personnage semi-légendaire du VIième siècle.
Le
comte Conomor cherche à agrandir ses fiefs par ses multiples mariages. Une prophétie l’avertit qu’il sera tué par
son fils. Il décapite ses femmes dès
qu’elles sont enceintes.
Pour
éviter un conflit et sauver son peuple, Tréphine, fille noble, accepte de
l’épouser. Alors que son mari est au
loin, elle découvre la chambre secrète où Conomor cache le corps de ses épouses
tuées. Tréphine prie pour leur âme. Leurs fantômes l’avertit que si elle tombe
enceinte, son mari la tuera.
Enceinte,
Tréphine part se cacher dans les bois.
Fou de rage, Conomor la trouve et lui tranche la tête. Les parents de la jeune femme retrouvent son
cadavre et l’emportnte dans leur château.
Saint Gildas remet la tête sur le corps et ressuscite Tréphine. L’enfant naît et deviendra Saint Trémeur.
Conomor
est tué dans son château qui s’écroule mystérieusement sur lui.
Sainte
Tréphine est fêtée le 21 juillet dans plusieurs paroisses bretonnes.
D’après une notice touristique
trouvée sur Internet
Féminicide n°2, La Barbe Bleue
Le conte de Perrault, « la
Barbe Bleue » est bien connu.
Yves
Saintyves examine plusieurs aspects et rassemble des contes originaires et
nombreuses civilisations et pays à l’appui de ses dires. Voici l’intitulé des chapitres :
- Théories périmées,
- le magicien et son apprenti,
- la chambre interdite et
l’initiation, encore le thème de la
chambre interdite et l’initiation,
- Barbe Bleue ou l’initiation de
l’épouse,
- punition
- objection et conclusion.
L’initiation
de l’épouse se termine par « … le magicien …, se charge d’apprendre aux
jeunes femmes et aux futures fiancées à garder les secrets de l’époux et
peut-être jugera-t-on que cette épreuve est inspirée par une incontestable
sagesse. »
Pierre
Saintyves ne s’intéresse pas au destin de la pauvre jeune femme ni au rôle de
la sœur Anne et peu aux frères sauveurs.
La
deuxième moralité de Perrault dit « il n’est plus d’époux si
terrible… » Nous savons-nous que les
époux ont continué à maltraiter et à tuer leur femme ou leur compagne. En Belgique, en 2019, quinze maris ont tué
leur femme. Combien dans le monde entier ?
Certains se sont interrogés sur les sources
d’inspiration de Perrault. On cite Henri
VIII d’Angleterre et Gilles de Montmorency-Laval, mieux connu sous le nom de
Gilles de Rais. Le roi d’Angleterre
avait une barbe rousse. Gilles de Rais,
lui et appelé « Blue Beard » dans Joan of Arc de G.B Shaw. J’ai lu la pièce dans ma jeunesse. J’ai aussi lu le livre de Gilbert Prouteau
plaidant pour la réhabilitation de Gilles de Rais. Il n’est pas le premier. Il y en a d’autres dont on trouve mention sur
Internet. Un procès en réhabilitation a
d’ailleurs eu lieu en 1992. Il ne s’intéressait
d’ailleurs pas aux femmes mais aux petits garçons. Sa grande richesse serait une ressemblance
avec Barbe Bleue et aurait d’ailleurs été la vraie raison de son procès et de
son exécution.
Pour Pierre Saintyves,
la couleur de la barbe n’a pas d’importance, il y a des Barberousse dans le
thème du féminicide. Il nie que Gilles
de Rais soit l’inspirateur de Perrault.
Je
me focalise sur un aspect du conte : la réaction de la jeune femme à
l’annonce qu’elle doit mourir.
Elle se jeta en pleurant aux pieds
de son mari en pleurant et en luy demandant pardon avec toutes les marques de
repentir de n’avoir pas esté obéïssante … mais la Barbe Bleue avoit le cœur
plus dur qu’un rocher. « Il vous
faut mourir, luy dit-il, et tout à l’heure.
Elle obtient de pouvoir aller prier dans sa chambre. « Descends viste ou je monteray
la-haut » La jeune femme attend
ses frères et temporise. « La Barbe
Bleue se mit à crier si fort que toute la maison en trembla. La pauvre femme descendit et alla se jeter
aux pieds toute épleurée et échevelée.
Cela ne sert de rien, il faut mourir.
Puis la prenant d’une main par les cheveux et de l’autre levant le
coutelas en l’air, il alloit luy abattre la teste. …. » Les frères
interviennent et tuent la Barbe Bleue.
Mais
pourquoi ne s’est-elle pas barricadée dans sa chambre en attendant ses
frères ? Cela valait la peine de le
risquer. Non, elle obéit et va se mettre
sous le coutelas. Comment est-ce
possible ? Des faits actuels de
féminicide nous apprennent que parfois, des victimes se rendent au domicile du
futur tueur et le paient de leur vie.
C’est tout aussi incompréhensible.
Féminicide n°3
La fille d’un
bûcheron a épousé un marchand. Celui-ci
l’amène dans sa maison et lui remet les 100 clefs, en lui défendant d’ouvrir
une certaine chambre.
Elle l’ouvre un
jour, regarde par la fenêtre, voir un convoi funèbre entrer dans un
cimetière. Le mort est enterré. Au milieu des tombes, son mari se change en
ogre à trois yeux. Il déterre le cadavre
et le dévore. La jeune femme a un accès
de fièvre, se met au lit.
Le mari rentre à
la maison, inspecte la chambre interdite, voit la fenêtre ouverte. Pour savoir si la jeune femme lui a désobéi,
il prend la forme de la mère de celle-ci, puis d’autres parents. Il essaie de lui faire dire si c’est son mari
qui l’a rendue malade. Il prend la forme
de la nourrice. La jeune femme n’y tient
plus, elle raconte ce qu’elle a vu. Le
mari reprend sa forme d’ogre à trois yeux, lui dit qu’il va la faire rôtir et
la manger.
La jeune femme
s’échappe. Le chamelier du roi la cache
dans une de ses balles de coton. L’ogre
enfonce dans chaque belle une broche rougie au feu. La jeune femme supporte sans pousser un cri
une blessure qu’il lui a fait au pied.
L’ogre ne la découvre pas. Le
chamelier l’amène au palais du roi, la blessures est pansée. La jeune femme épouse le fils du roi. Elle
est cachée dans une tour. L’ogre s’y
introduit pendant la nuit, jette de la poussière de cadavre sur le prince pour
qu’il ne se réveille pas. Il emporte la
jeune femme pour la manger. Celle-ci
avait fait répandre des pois chiches dans l’escalier. Elle pousse l’ogre qui perd pied, roule dans
une fosse où un lion et un tigre le dévore.
D’après un conte grec,
recueilli à Chypre, in Pierre Saintyves,
cité ci-dessus.
Féminicide n°4, conte créole
Il y avait une fois, dans un
village, un Diable très puissant et très cruel. On l'appelait Barbe-Bleue.
Il enlevait les jeunes filles qui
lui plaisaient, les épousait, puis il les mettait à mort pour les manger. Il en
avait mangé déjà plus de cent. Les hommes du village avaient essayé de le
combattre, de le tuer; personne n'était assez fort pour le vaincre et délivrer le
village de cet ogre.
Un jour, il entre dans une
famille où il y a plusieurs filles. Il choisit la plus belle et l'enlève. La
jeune fille a deux frères qui étaient partis dans un pays lointain.
De retour en son palais, le
Diable donne à sa nouvelle femme sept clefs; ce sont les clefs des chambres du
palais. Il lui recommande de visiter toutes les chambres, sauf la dernière dont
il lui donne néanmoins la clef, tout en insistant sur la défense d'ouvrir
jamais cette chambre-là, puis Barbe-Bleue part en voyage.
Restée seule, sa femme prend soin
de la maison, visite toutes les pièces, l’une après l'autre, pour tout bien
ranger, tout bien épousseter. Et, soit oubli, soit curiosité, un jour elle va
ouvrir la porte défendue.
Il fait très noir dans la pièce.
Elle y entre cependant, et son pied vient buter contre une terrine qui est
posée sur le plancher. Cette terrine contient du sang: le sang des précédentes
victimes de Barbe-Bleue.
Quand son pied heurte la terrine,
un caillou que, par hasard, elle tient à la main, lui échappe et tombe dans la
terrine. Le sang jaillît et lui éclabousse le visage. Il se dégage du sang une
odeur nauséabonde.
Elle a peur et sort de la
chambre. Elle va trouver sa servante et lui raconte ce qui vient de lui
arriver. Celle-ci lui conseille de se laver la figure avec de la cendre délayée
dans de l'eau.
Aidée de sa servante, elle se
lava, mais en vain: les taches de sang ne se laissent pas enlever, et l'odeur
continue à se dégager.
Alors, la femme de Barbe-Bleue se
mit à pleurer; elle n'en dormit pas la nuit. Elle se souvint de la défense, et
comprit qu'un châtiment terrible l'attendait. Cependant, elle prit la
résolution de révéler sa désobéissance à son mari.
Le lendemain, Barbe-Bleue revient
de voyage. Elle n'ose pas s'approcher de lui pour le saluer. Mais il l'appelle
et veut être embrassé.
Elle a peur et n'ose pas
approcher son visage de celui de son mari. Elle lui donne seulement la main,
mais Barbe-Bleue l'attire vers lui pour l'embrasser.
Alors, il sent l'odeur du sang et
la repousse, disant:
«Tu m'as désobéi: il faut que
tu meures. Va t’habiller au galetas, et fais vite, car le châtiment doit être
prompt.»
Depuis longtemps, la femme de
Barbe-Bleue gardait deux pigeons dans sa chambre.
Quand elle est arrivée dans sa
chambre, elle écrit une lettre pour ses deux frères qui étaient au pays
lointain, leur contant sa misère et le terrible danger dans lequel elle se
trouve. Elle confie le message à l'un de ses pigeons qui part à tire-d'aile.
Barbe-Bleue, dans l'impatience de
sa cruauté, appelle au bas de l'escalier: «Ma femme, voulez-vous descendre!»
Elle répondit: «Oui, mon mari, je mets mes bas.»
Barbe-Bleue attend un peu, puis,
de nouveau, il crie d'en bas: «Ma femme, voulez-vous descendre!» Elle
répond: «Oui, je mets mes souliers.»
Et Barbe-Bleue, de nouveau,
attend un peu, puis reprend la même question, à laquelle sa femme répond: «Oui,
oui, je mets ma chemise.»
Il attend à nouveau, puis appelle
à nouveau. Elle répond: «Oui, oui, tout de suite, je mets ma robe.»
Barbe-Bleue attend toujours. Au
bout d'un instant, il appelle à nouveau. Elle répond: «Oui, oui, justement
je suis en train «d'amarrer» ma tête1, de mettre mon madras.»
Elle dit tout cela, mais elle
n'en fait rien; elle pleure des larmes amères, et ne bouge pas. Elle attend que
ses frères viennent la délivrer. Sa servante est à côté d'elle, et regarde par
la fenêtre, et surveille la route.
Chaque fois que la femme a
répondu à Barbe-Bleue, elle se tourne vers la servante et lui demande: «Ne
vois-tu rien venir encore?» Chaque fois, la réponse est: «Non, je ne
vois rien venir.»
Mais à la fin, la servante voit
au loin, sur la route, la poussière que soulèvent les chevaux des frères qui
approchent au galop, et en prévient sa maîtresse.
Alors celle-ci se met à
s'habiller.
Pendant. que les cavaliers
approchent, Barbe-Bleue tempête, frappe du pied, déchire ses vêtements et crie:
«Ma femme, voulez-vous enfin descendre!»
Quand sa femme voit les cavaliers
tout près de la maison, elle se met lentement à descendre les marches. À chaque
marche elle s'arrête, versant des larmes.
Lorsqu'elle arrive a la dernière
marche, et que Barbe-Bleue va la saisir, ses frères apparaissent à la porte, et
s'élancent sur l’ogre. Avec leur sabre, ils le taillent en pièces, et ses
membres de voler: une main par-ci, un bras par-là.
Mais pendant qu'ils le hachent
ainsi, Barbe-Bleue dit:
«Jambe coupée, recollez-vous!
Bras coupé, recollez-vous
Tête hachée, recollez-vous
Moelle éparpillée,
rassemblez-vous!
Intelligence perdue, revenez!»
et aussitôt les membres détachés
se recollent. Et les deux frères continuent longtemps à hacher et à tailler, et
ne peuvent arriver à tuer «le vilain bougre». Quand ils voient qu'il n'y avait
pas moyen d'en finir avec lui, il comprennent qu'ils ont à faire au Diable.
Alors ils versent de l'eau bénite sur les morceaux épars de son corps, qui ne
peuvent plus se recoller; ils peuvent ainsi, enfin, achever de le tuer.
Après avoir délivré leur sœur,
ils se partagent les richesses de Barbe-Bleue, et ils sont admirés et portés en
triomphe, car personne n'avait pu arriver à débarrasser le village de ce
scélérat.
Leur sœur épouse le fils du Roi,
et les deux frères épousent les deux filles du Roi. Il y eut une triple noce.
On tua des chevaux, des moutons, des éléphants, des crocodiles; on joua au
cirque, on dansa au son du tam-tam. Tout le quartier était invité; les jeunes
filles s'habillèrent en matadors3.
On dansa trois nuits et trois
jours; on but du vin et du rhum : on en vida 20 barils.
D’après un conte recueilli par
Mme Schont, 1935.
Ne sais-tu pas que je me tiens debout, mieux
que je l’ai jamais été ? Je suis toujours debout après tout ce temps. I’m still standing. Elton John
L’affaire Landru ou fémincides n°5 à 15
Henri Désiré Landru, né le 12 avril 1869 à Paris et mort le 25 février 1922 à Versailles, est un célèbre tueur en série et criminel français.
Ses victimes sont
« recrutées » lors de rencontres ou par des annonces matrimoniales publiées dans des quotidiens. Il fait signer à ses victimes des procurations lui permettant ensuite de faire main basse sur leurs comptes bancaires. Il
ne lui reste plus qu'à assassiner ces femmes.
Landru nie jusqu'au bout être
l'auteur des crimes dont on l'accuse, concédant toutefois avoir volé et
escroqué ses supposées victimes.
Mais, face à une série de
témoignages accablants et un faisceau de présomptions convaincantes, au terme de huit heures de délibérations, les jurés déclarent Henri Désiré Landru coupable de onze meurtres et le
condamnent à la guillotine le 30 novembre 1921.
Landru est guillotiné à l'entrée de
la prison de Versailles à l'aube du 25 février 1922
De son incarcération en 1919 jusqu'à
son exécution en 1922, il aurait reçu plus de 4 000 lettres
d'admiratrices dont 800 demandes en mariage. Cette fascination érotique porte
un nom, l'hybristophilie.
Féminicide n°16 – Barbe Bleue
d’Amélie Nothomb, roman, Albin Michel, 2012. 170 pages. La première impression est
« logorrhéique ».
Roman ? A aucun moment, les
personnages ne m’ont semblé vivants.
Certains aspects qui me paraissaient problématiques dans le conte de
Perrault sont élégamment résolus par Amélie Nothomb. Pas de sang, les femmes sont tuées par
cryogénation. Les femmes ne sont pas
dans la chambre interdite, elles sont enterrées dans le caveau de famille de
Barbe Bleue. Elles sont là en
photo. Barbe Bleue recrute ses victime
par le biais de la co-location.
L’aspect qui m’a paru le plus intéressant : La neuvième femme tue
elle-même Barbe Bleue.
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