Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,
les conteurs et les
raconteurs.
juillet 2024 –
N°379
P 912122
Bureau de dépôt CHAUDFONTAINE 4050
Editeur
responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224
Au sommaire, ce mois-ci:
- In Memoriam José
Sculier
- Nouvelles du monde
du conte
- Entretien avec Yvan
Couclet
- Spectacles – Veillées – Balades
- Formations
- 3 histoires
Les Espaces Wallonie
Maison du Conte de Liège
Contes et légendes de Wallonie, balades contées
Au
creux du terroir dans le bois de Fayenbois par Michelle
Troupin et Claire Tirtiaux
Découvrir la magie de ce bois avec
des légendes d’aujourd’hui, des récits d’autrefois et des musiques
incontournables.
Il
était une fois
au Parc de la Boverie par Maria
Estalayo
Du pré Mativa d’autrefois, à la
Belle Liégeoise, histoires précieuses de la Cité Ardente.
Contes
et légendes des forêts wallonnes par Gaëlle Commas
Sottais, makrales, gatte d’or,
univers imaginaire peuplé de créatures légendaires.
___________________________________________________________________________________________________
quand ? le 7 juillet. De
8h30 à 9h30, petit déjeuner offert place St Michel, 86, 4000 Liège.
Départ 9h30 en
autocar
combien ? gratuit
inscription
obligatoire:
1718 ; 1719 ; www.wallonie.be/agenda/espaces-walllonie
Les contes ne servent pas à
endormir les enfants mais à éveiller les grands. Voir aussi p. 7.
Maison du Conte de Liège
Festival de Chiny
Potée
de contes à la liégeoise par les conteurs de la Maison et leurs
amis
quand ? les 13 et 14
juillet où ?
A Chiny, derrière les Anciennes Ecoles ou à préciser
combien ? gratuit infos :
0497/61.51.05, 0476/65.37.83 ; maisonconteliege@gmail.com
Décontraction,
bonne humeur, émotion. Moments complices
agrémentés de musique.
Maison du Conte de Liège Festival
de Chiny
- le 13 juillet à 19h, Contes humoureux par Cécile Didelot. Au foyer. Dès 7 ans.
Un papa grincheux, une petite fille sous son lit, des rois soucieux ou occupés,
de belles princesses, des fleurs, du soleil, une rivière, un artiste, un blanc
destrier et un berger.
- le 14 juillet à 14h, Au regard
de la mort par Maria Estalayo Vega. Au foyer.
Dès 12 ans.
Dans une société plutôt urbaine, éloignée de la nature, nous préférons
la cacher. Les contes en parlent depuis
la nuit des temps. Peut-être qu’elle
pourrait nous éclairer la vie.
Voir aussi ci-dessous un texte émouvant et p. 9. la programmation du
festival.
Conte en balade
Maison du Conte de Liège
Balade
contée par Laure Cech et Cécile Didelot
quand ? le 11 août à 14h où ?
RV chaussée de Boondael, 478, 1050 Ixelles
combien ? prix libre
réservation obligatoire : conteenbalade.be/programme ;
0479/78020275
Souvenir ….. Avenir
édito
Les mois se suivent, les tristes
nouvelles aussi. Des conteurs nous ont
quittés. Nous gardons leur souvenir en
précieux trésors.
La
page édito de la brochure du Festival de Chiny se termine par un hommage
à Philippe Noël.
« Cette édition est dédiée à notre
fidèle ami Philippe Noël, prince d’Alenvers qui a laissé une trace indélébile
dans l’histoire de notre Festival tant au sein de l’organisation qu’au sein de
l’événement en tant que tel où il était le pilier de Potée de contes à la
liégeoise. Beaucoup d’entre nous l’ont
croisé et ne l’oublieront probablement jamais.
Merci pour tout, merci pour la générosité, merci pour les paroles et
merci pour l’exemple de force douce et courageuse que tu as été pour nous tous. »
L’avenir proche est riche
aussi. Festivals, balades, les conteurs
de la Maison du Conte de Liège en sont, voyez ci-dessus.
Très bientôt, le 22 août, nous fêterons
notre 25ième anniversaire.
Avec vous, en plusieurs occasions, dont la grande soirée du 14
septembre. Des renseignements plus
précis vous seront communiqués.
Que le conte vive par ceux que
nous pleurons, par nous, par ceux qui viendront après nous. Souvenons-nous et contons pour le présent,
contons pour l’avenir. C’est le cadeau que nous pouvons faire au monde.
Notre ami José est parti
de l’autre côté….
C’était un artiste assidu à la Scène Ouverte
de Mons et que beaucoup ont croisé aussi à Charleroi, Namur, Tournai,
Chiny, Jurbise avec Soralia, dans les jardins, les restos, les festivités de
notre région.
Un merveilleux conteur, avec ce sérieux mêlé
d’humour qui fait rire le public. Un amoureux du beau langage et des images
savoureuses, qui maniait avec autant de brio la langue française que le
patois local. Un homme plein d’élégance, de drôlerie, de sagesse, de tendresse
envers les humains qui l’écoutaient.
Amoureux des fleurs, des sentiers, des arbres, de
toutes les formes de vie sur terre, il avait parcouru plusieurs fois le
Chemin de Compostelle. José était aussi un jardinier qui visait l’excellence,
un homme au grand cœur qui aidait les escargots à traverser la route, un ami
précieux pour beaucoup d’entre nous.
Lui qui n’avait jamais voulu s’en remettre à aucun
maître, avait été formé à l’art du conte par Henri Gougaud, et disait de lui
qu’il était son maître. Ces deux-là étaient nés le même mois de la même année.
Ils sont morts le même mois de la même année. Et le hasard qui, paraît-il,
n’existe pas, a fait que leurs funérailles soient célébrées, à distance, au
même moment. Peut-être sont-ils maintenant occupés à converser
joyeusement et partager des contes en envolées exquises avec les anges et les
éternels….
Des histoires, des images remontent en nous. Ce
sont de beaux cadeaux de la vie.
Dominique, un conteur de chez nous, se
rappelle : « C'était fin décembre d'une année de folie, sans doute
2020, une belle fête, un peu rebelle, un peu indocile entre ami.e.s
conteuses.eurs ... pour le plaisir de s'émerveiller mutuellement. Lors de
l'apéro, José nous a envoyé une citation, à sa façon, une de son cru ...
en prenant ce fameux air bien inspiré et solennel dont il avait le secret, tant
dans la posture que dans la voix ... et aussi avec un petit sourire malicieux
bien ancré dans le fond des yeux ... il a alors clamé haut et fort "
Il faut s'appuyer sur ses principes jusqu’à ce qu'ils cèdent. "
Au revoir l’ami! Tu vas nous manquer.
Paule Ma
Les méandres de la vie … et de l’entretien
La question traditionnelle :
où, quand, comment avez-vous rencontré le conte ?
Par hasard. J’étais chargé de cours
au Conservatoire Royal de Liège. Je
cherchais comment faire entrer le naturel, la présence, dans l’espace
scénique. J’ai appris qu’Hamadi donnait
une formation à des étudiants de l’Ecole Ste Croix à Liège. A de futurs professeurs de maternelle. Cette formation comprenait un spectacle de
conte pour ces futurs professeurs et pour des enfants de 3e
maternelle et de première primaire. Le
conte passionnait les spectateurs, jusqu’au moment où l’attention des enfants
s’est relâchée et il y a eu du brouhaha.
Hamadi s’est arrêté, a posé une devinette, sans rapport avec l’histoire
qu’il contait. « Cinq pour une, une pour cinq Qui sont-ils ? »
Il a activé leur attention. La recherche
de la réponse activait une nouvelle énergie (La réponse : les doigts).
Hamadi a repris l’histoire. J’avais
découvert la conterie et repéré quelques astuces pour garder l’attention du
public.
Hamadi a donné ensuite des cours
sur l’art de conter, sur la performance contée, au Conservatoire.
Sa pratique à beaucoup compté pour
moi et pour d’autres aussi d’ailleurs.
Quelles qualités trouvez-vous à la
conterie ?
La performance contée, qui est
beaucoup plus que le récit, est l’occasion d’échanger une parole avec
quelqu’un. Le conteur tel que je l’imagine, ne débite pas « son »
histoire mais a le vœu « pieux » que chacun dans l’auditoire reparte
avec son histoire à lui.
De l’intérêt de travailler beaucoup
sur ce qui va activer l’imaginaire du public plutôt que
« simplement » son écoute.
La performance contée n’est pas un
spectacle de théâtre, un one wo.man show ni un stand up.
C’est une performance où l’on gère
une parole partagée avec le corps et de la voix, sans décor sonore et/ou
visuel.
C’est, du moins, ma pratique personnelle.
Comment avez-vous commencé à
conter ?
Je fais partie de ceux qui ont créé
Parole Active en 1992. Parole Active est
la première association de conteurs en Belgique à avoir des projets à
plusieurs.
Nous n’étions pas les premiers
conteurs en Belgique francophone, bien évidemment !
À l’époque l’on pouvait trouver sur
le chemin du conte de nos villes et de nos campagnes : Myriam Maillé, Joël
Smets, Antoine Patigny (plutôt acteur conteur) et Hamadi évidemment ;
auprès de qui les membres de Parole
Active se sont formés (Josette Fauconnier, Chantal Dejardin, Paul Fauconnier et
moi-même.
Quelle est la suite de votre
carrière de conteur ?
J’ai surtout commencé à conter dans
le privé…
Une petite anecdote : Lors de
la pendaison de crémaillère d’une nouvelle maison. Il fait beau, on s’est
rassemblé dans le jardin, je conte une histoire à devinette et notamment
«Je fais le tour de la maison et je n’y entre jamais. Qui suis-je ? »
Après quelques réponses attendues,
je veux clore mon impromptu mais une petite fille lève la main avec une énergie
qui attire mon attention, je lui donne donc la parole d’un geste, et tout de go
elle me répond : « l’entrepreneur ! »…
Silence... Puis rire général.
En un seul mot tout le monde avait
compris que cela n’avait pas été facile pour les nouveaux propriétaires.
Le conte c’est aussi ça
parfois ; un seul mot pour dire beaucoup de choses !
Vous avez suivi des
formations. Qu’y avez-vous
découvert ?
Par exemple, j’ai découvert avec
Antoine Patigny que le conte pouvait avoir une portée politique, ce qui demande
une analyse minutieuse, et de défendre un point de vue.
Par exemple, le conte des trois
fileuses parle du travail, du choix du travail, du travail imposé, du choix
d’une épouse, des pensionné.e.s jeté dehors alors qu’ils et elles possèdent
plein d’expériences à partager ; de la lourdeur de certains métiers qui
vous malmènent le corps…
Ce qu’il faut éviter évidemment
c’est de vouloir enfoncer le clou à grands coups de masse, de revendiquer… Non
l’important c’est la légèreté, la nuance...
Revenons à Parole Active. Quelles
ont été ses activités ?
Nous avons organisé des formations.
Nous avons aussi lancé les veillées scènes ouvertes, ce qui était une
nouveauté. Nous pensions qu’après une
formation, il était indispensable d’offrir un lieu de mise en pratique.
La première veillée a eu lieu après
la première formation chez une des douze personnes ayant suivi la formation, et
le mois suivant chez une autre et le mois suivant… C’était assez lourd à
organiser et nous avons trouvé au fil du temps des partenaires qui nous
accueillaient et où pouvaient s’organiser des scènes ouvertes.
Namur a suivi, puis d’autres et
cela a fait boule de neige.
Je précise que nos formations
n’avaient pas pour but de formater mais d’offrir une boîte à outils. Ceux qui
ont suivi nos formations ne se seraient pas laissés formater !
Reprenons le fil de votre vie
professionnelle et de conteur.
Le Conservatoire de Liège a fait
venir Hamadi pour donner des cours de conte, dans le programme d’Art oratoire,
pour travailler l’art de la parole face à un public. « Dire et partager ».
Lors de Retrouvailles (le
rendez-vous des associations liégeoises de culture et divertissement) nous
avons assumé notre première prestation « officielle » de type conte
de rue.
Un membre du festival de Chiny
s’est déplacé ; nous y a invités pour y conter et, très vite, pour y faire
la formation « contes d’intervention »… Et c’est ainsi que pendant
plus de vingt-cinq ans nous avons pratiqué sur place et formé plus de cent
cinquante personnes et ce depuis fort longtemps avec Étienne Piette notamment
qui est mon partenaire et qui avec Marie-claire Desmette (Ah ! C’est toi!)
a rejoint l’équipe de Parole Active.
Pour d’obscures raisons, qui n’ont
rien à voir avec la formation, celle-ci n’aura plus lieu… du moins à Chiny.
En réalité, j’ai un diplôme de
laborantin chimiste mais je n’ai jamais exercé. (Fort heureusement
d’ailleurs !)
J’étais donc enseignant, chargé de
cours, au Conservatoire Royal de Liège dans la classe d’art oratoire et de
déclamation.
Je suis allé un an et demi au
Maroc, chargé de cours à l’Institut Supérieur d’Animateurs et de Comédiens de
Rabat. J’y donne des cours sur la parole
contée, le masque neutre, dramatique et l’art du clown.
Voilà une expérience peu
commune. Comment l’avez-vous
vécue ?
Je ne me suis pas senti
justifié. Que pourrais-je apprendre à
des gens qui vivent dans une culture riche de contes ?
Les étudiants m’ont appris
qu’« avant », chez eux, on se parlait, on s’écoutait, on s’entraidait. Cette tradition de conte en famille avait
disparu et même tout échange de paroles.
La parabole, la télé les ont fait disparaître. Le silence s’est imposé. La parole échangée
était en quelque sorte devenue taboue.
Je me suis senti justifié, par eux qui étaient en demande et j’ai pensé
que je pouvais leur apporter quelque chose.
Je suis revenu en Belgique et j’ai
repris mon activité au Conservatoire.
Vous n’y êtes plus.
Non, je suis actuellement
professeur dans une école de promotion sociale qui cherchait une personne pour
donner une formation continuée sur le corps pour des professionnelles
travaillant dans la relation d’aide aux personnes.
Le Forem m’a recommandé à la
direction de l’école et j’ai recommencé mon travail d’enseignant en accumulant
de plus en plus d’heures de cours dans différents domaines et différentes
classes : essentiellement des cours portant sur les techniques d’animation,
l’éveil culturel et la citoyenneté critique.
En fait une assez lourde charge qui
a mis un frein à ma pratique contée… Sauf les formations.
Mais c’était toujours un grand
plaisir de conter à l’Auberge Simenon de Liège, accompagné de Chantal Dejardin
ou Paul Fauconnier pour des enfants de la campagne, dans le cadre de leur stage
de ville résidentiel.
Je serai pensionné l’année
prochaine.
Vous êtes aussi membre de la Maison
du Conte et de la Parole de Liège.
En fait au sein de « Parole
Active » il nous était difficile d’intégrer des conteuses et des conteurs
très intéressant.e.s, mais qui ne pouvaient correspondre à notre marque de
fabrique...
Et, après tout, nous défendions
l’idée qu’il y avait mille et une façons de conter (c’est une expression, hein!?) tout à fait
respectables.
Si vous me demandez :
« et, de fait, quelle était votre marque de fabrique ? » Je vous
réponds laissez-moi quatre jours de formation pour vous l’expliquer...
Or donc, malheureux d’être aussi
fermés aux autres, et fascinés, en même temps, par leur pratique, singulière
qui pouvait nous plaire tant lors des scènes ouvertes, nous avons voulu créer
un espace pour d’autres pratiques et d’autres groupes aussi ! Et c’est
ainsi que nous avons fondé la Maison du Conte et de la Parole de Liège Verviers
pour accueillir des conteurs venant d’horizons différents. Et aussi d’autres
groupes de conteurs liégeois, avec dans l’idée de nous retirer en tant que l’on
était aussi les membres de « Parole Active ».
Aujourd’hui, c’est devenu à juste
titre La Maison du Conte de Liège qui assure aujourd’hui les veillées et le
Mensuel, anciennement assurées par « Parole Active ».
Toute une histoire pas toujours
joyeuse puisque nous avons perdu deux amis essentiels Thomas Evrard et Philippe
Noël, tous les deux ayant quitté le monde et le chemin des histoires beaucoup
trop tôt.
Un souvenir marquant parmi
d’autres ?
Une certaine fin d’année, les
gestionnaires des autoroutes du nord de la France nous demandent d’aller
raconter dans un grand complexe d’autoroute (grands magasins, restoroute, ...)
Le souhait était que les clients se posent.
Paul Fauconnier et moi-même
contions des contes de circonstance sous un énorme sapin.
Dans un de mes contes, je me
baisse, tends les bras pour indiquer la direction ou une dinde fourrée au
marron…
Très loin de nous (l’espace est
immense) une petite fille qui tient la main de ses parents (eux nous regardent
et nous écoutent) elle les lâche et se met à courir dans ma direction, au
moment où je suis prêt à me relever elle se jette et s’accroche à mon cou... Et
lorsque je suis debout, tout étonné de ne pas avoir été projeté en arrière, je
me retrouve avec une petite fille dans les bras… Stupeur… Puis applaudissement
du public… En fait cette petite fille ne parlait pas un mot de français…
Le conte c’est cela aussi :
des partages d’émotions.
Quels avantages peut-on tirer d’une
formation du conte ?
Pour les conteurs, c’est
évident. Mais la formation peut aussi
être bénéficiaire à toutes les personnes qui prennent la parole en public.
Aussi aux personnes qui ont des difficultés dans ce domaine et qui ne veulent
pas de coaching mais un parcours plus facile à travers un conte. Cette
formation devrait aussi être proposée systématiquement aux enseignant.e.s et
pas seulement aux enseignante.e.s de maternelle évidemment !
Un des problèmes que rencontrent le
conte et les conteurs ?
Le conte, comme pratique
singulière, est difficile à faire reconnaître dans les lieux culturels qui
s’intéressent avant tout à remplir leur
salle, ce que ne fait pas le conte.
Par exemple, pour les 7 Heures du Conte, organisé par la Maison du Conte
de Liège …..
Voulez-vous nous préciser ce que
sont les 7 Heures du Conte organisé par la Maison du Conte de Liège ?
Pendant 7 heures, une suite de
spectacles pour des publics variés, depuis les tout-petits jusqu’aux adultes en
soirée.
Votre temps plein comme professeur
vous permet-il d’avoir, en plus, une activité de conteur ?
Non, Je n’ai plus de temps à y
consacrer. Je ne sais pas comment sera
ma vie quand je serai pensionné.
Je travaille sur un spectacle qui
s’intitule : « Les vraies fausses histoires de Tchantchès » mais
le monter sur scène… Rien n’est moins sûr !
Avez-vous renoncé à être
conteur ?
Non, donc ! Mais à voir le monde comme il va, comme il tourne
(mal), j’oralise plutôt ma « PoéCriTic du monde ».
Comment peut-on prendre contact
avec vous ?
Avec tendresse et délicatesse si
possible
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Nouvelles du monde du conte, des arts vivants, de la politique, des projets…
Arts de la scène et recours.
Dans Le Soir du 31 mai 2024, Alain Lallemand analyse en détail le
cas de la Maison du Conte et de la Littérature
de Jodoigne très définancé en novembre, lors du renouvellement des
contrats-programmes. L’association a
introduit un recours et a obtenu un avis positif d’une nouvelle chambre d’avis. Malheureusement, la somme allouée rester
inchangée. La Commission d’avis propose
le sauvetage de la Maison du Conte et de la Littérature sous forme d’un contrat
de diffusion de 70.000€ sur trois ans, plus un montant unique de 107.000€ pour
assurer les préavis, les indemnités de licenciement, etc … L’association se trouve en
« absurdie », obligée de
poursuivre le programme ambitieux qui justifiait sa demande de subvention, qui
a été jugée positivement, et de se plier au contrat de diffusion, avec une
équipe sous préavis dans un cadre budgétaire diminué.
Qu’en
sera-t-il des contrats-programmes qui courent sur cinq ans, pendant la nouvelle
législature ? D’après les arts de
la scène, les recours gagnés ne signifient pas toujours de meilleurs budgets,
par Alain Lallemand.
Le conte aura toujours sa place, même au musée, par Sary Oraibi in Le Soir
du 7 juin. L’autrice présente le projet des contes au musée jusqu’u 30 juin
2024. (Voir Mensuel de juin 2024). Des histoires racontées dans des endroits
qui ne sont pas des lieux de spectacle. Elle a un entretien avec Pascal Mitsuru
Guéran, un des conteurs du projet. Après
le détail de ses titres académiques, elle lui laisse la parole. Il n’est malheureusement pas possible de
citer le texte tout entier et je le regrette.
Je relève : « Le conte peut prendre sa place
partout. » « Le conte est un
voyage dans l’imaginaire. »
« Un bon conteur doit se mettre au service de son histoire. »
« Le conte est un des plus anciens arts de l’humanité. » Il termine : « Ce n’est pas que je
donne des leçons mais à travers différentes thématiques, je peux nourrir la
réflexion collective …. Rôle principal de l’art. » Un Mensuel prochain vous présentera Pascal
Mitsuru Guéran.
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Message
important à nos amis conteurs et organisateurs de
spectacle
·
Envoyez-nous
vos informations avant le 14 du mois précédant la
publication,
·
un
mois plus tôt pour les formations,
·
complètes
et lisibles,
·
par
poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg.
Tel : 04/367.27.06.
·
ou
par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com
· Ne
comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos
infos.
Idéalement,
vos informations comportent:
organisateur, titre,
genre d'activité, artiste(s),
date et heure, lieu,
prix, public
cible,
coordonnées pour infos et réservations, max. deux lignes de commentaire
N.B.
Aucune mention tout en majuscules, svp.
Ni en PDF. L’idéal : prêt à copier-coller.
Merci.
C'est vous qui nous envoyez vos informations.
Veuillez ne pas les noyer dans une
mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches, l'exploration.
Merci d'épargner notre travail
bénévole
?Je
me découvrais précieux pour quelqu’un. Henri
Gougaud
Spectacles – Veillées – Balades - Repas
Les Espaces
Wallonie
Contes et
légendes de Wallonie
- le 30 juin à
La Louvière, A la
découverte du terril Albert 1er
Les paysages du
charbonnage
- le 7
juillet, à Liège, Murmures de
Meuse et eaux miraculeuses
Voir p.2. Il était une fois au parc de la Boverie par Maria Estalayo Vega
Au ceux du terroir dans le
bois de Fayenbois par Michelle Troupin
Contes et légendes
des forêts wallonnes par Gaëlle Commas
- le 14
juillet à Namur, Les Légendes
du Frizet
D’arbre
et de lune
-le 21 juillet
à Mons, De l’histoire
aux histoires
De pâtures en terrils
- le 28
juillet à Tournai, Les aventures
des tours de la cathédrale
Balade fantastique au
cimetière du Sud
Contes au fil de l’Escaut
Goupil, ce fieffé rusé
_________________________________________________________________________________________________
combien ? gratuit
inscription obligatoire: 1718 ; www.wallonie.be/agenda/espaces -wallonie
Les contes ne
servent pas à endormir les enfants mais à éveiller les grands
Théâtre de la
Parole
Paroles de
résistance, festival
- le 3 juillet
à 15h30, Besef par Nefisa Bernounich.
Conte, galettes et chocolat.
Répertoire arabo-persan sur les désirs
immodérés
- le 3 juillet à 18h30, vernissage de l’exposition de Nele Doesen.
Installation « Les refuges ».
Performance.
- le 3 juillet à 20h, Evideance par Nefisa Bernouniche et Malik Kaufman
Résonnances et oppositions, manège des
insatiables en tous genres.
- le 4 juillet à 17h, Le rat, lecture, par Magali Mineur
Souffrances subies par des peuples
entiers sur notre terre
- le 4 juillet à 18h.30, Heil Rouge par Tanka Nasak, Nina Eeklaer, Nadège Ouedrago
Petit Chaperon Rouge déjanté, fil rouge
tout au long du festival
- le 4 juillet
à 19h, Flora Tristan, pérégrinations d’une paria, par Catherine Gaillard
Figure historique, elle créa les
premières unions syndicales.
- le 4 juillet
à 21h, Sysmo, concert
- le 5 juillet
à 19h, Nous sommes
une forêt de plumes par Stéphane Georis,
Maurice Blanchy,
Céline Chappuis
Il ne s’agit plus de rêver d’un nouveau
monde mais de le créer.
- le 5 juillet
à 20h30, Refuge – Etape
de création par Emmanuel De Loel
Carquois, un arc et 3 flèches et superIcmarché
- le 5 juillet
à 21h30, Scandale par Camille Pier
Un personnage de cabaret rêve de devenir
réel.
- le 6 juillet
à 11h, L’origine des
mythes d’origine par Jean-Loïc Le Quellec
Présentation tout public adulte des
récits racontant l’origine de l’humanité.
- le 6 juillet
à 16h, Ice Gold Trash
ou Hans et Gretel dans la ville par Catherine
Pierloz
Des êtres apparaissent et le monde change
- le 6 juillet
à 18h, Voix et
Paroles de Palestine par Kalhed Elnaanaa
Un peuple attaché à sa terre rêve de
retour.
- le 6 juillet
à 20h, De rage, de
rêve et d’os par Bernadète Bidaude et Jean-Loïc Le
Quellec
Une petite fille il y a 18000 ans et le
rituel commence.
- le 6 juillet
à 21h30, Murmures et Bal
Musé par Chantal Dejardin
Des notes et des mots, c’est peu et
beaucoup.
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où ? Théâtre de la
Parole, rue du Rouge- Cloître, 7d, 1160 Bruxelles
infos : https://www.theatredelaparole.be
La Maison du Conte et de la Parole
de Liège
379ième
Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes
quand ? le
vendredi 5 juillet à 19h
où ? Parc de Colonster, avenue des Érables, 4000 Liège
combien ? 4€ pour
qui ? tout public
infos, inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com;
0497/61.51.05, 0476/65.37.83
pas d’inscription pour assister.
Vous avez bien lu. Le 5 juillet.
Nous avançons la date de notre veillée-scène ouverte pour ne pas
interférer avec le Festival de Chiny qui aura lieu les 12, 13 et 14 juillet. Pour notre veillée sous les arbres, nous
suggérons les thèmes de soleil, chaleur, congés payés et grands-parents (leur
fête e 28 juillet) Sans vous obliger à
rien, votre inspiration personnelle est aussi une bonne idée pour nous réunir
autour de belles histoires.
Zapero-contes
Charleroi
Soirée
scène ouverte animée
par Pascale Pezzotti, Joëlle Lartelier et Ahmed Hafiz.
quand ? le vendredi 5 juillet à 20h où ? Livre ou Verre, Au 6 passage de la Bourse -
6000 Charleroi
combien ? au chapeau infos au 0470/23.67.01
inscriptions pour conter : racontancecarolo@gmail.com
Cette soirée scène ouverte aux conteurs. Réservations non obligatoires.
Maison du
Conte de Charleroi
- le vendredi 05
juillet, Quartiers libres au Parc Bivort (Eden
Charleroi)
Présentation du défilé de mode citoyen
sous forme de départs d’histoires
- le dimanche 7
juillet, Balade contée
- le samedi 13
juillet à 15h00 et le dimanche 14juillet à13h30, Balade
historicontée au cœur de Chiny,
avec Jacky Druaux et Christian
Schaubroeck. Festival du Conte à Chiny
Rés. : https://www.billetweb.fr/35e-festival-interculturel-du-conte-de-chiny
- les samedis 13, 20 et 27 juillet de 11h à
11h45, On lit dans les parcs Pour enfants 0-5
ans et parents
Bibliothèque de Pont-à-Celles
Sur inscription : 071 84 79 74
ou bibliotheque@pontacelles.be
- le vendredi 12
juillet, Balade contée
parc de Courcelles à l’occasion du marché
des produits locaux. Infos : 071/46.38.60
bibliotheques@courcelles.be
infos : 071/46.38.60 bibliotheques@courcelles.be
infos, inscription: nicole.maisonducontecharleroi@gmail.com www.contecharleroi.be
Conte en Balade
Balades
contées
- le 7 juillet à 15h, avec Catherine
Gaillard et Léo Pellerin
RV Centre d’art, rue du Rouge-Cloître, 4,
1160 Auderghem
- le 14 juillet à 13h30, 15h et
16h30, avec Muriel Durant, Christine Horman et Julien Staudt
RV devant la billetterie du festival,
6810 Chiny
- le 21 juillet à 15h, avec Julie Gaudier et Marie Lambret
RV307, chaussée de Roodebeek, 1200 Woluwé
St Lambert
- le 28 juillet à 15h, avec Luisa
Bevilacqua et Betsy Dentzer
RV place de l’Atomium, 1020 Laeken
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Combien ? Prix libre réservation indispensable :
conteenbalade.be/programme ; 0497/78.2.75
Toute les balades sont accessibles
aux PMR accompagnés. Les balades ont
lieu même en cas de mauvais temps.
?Croix de noix croix de
chair si je mens je m’envoie en l’air. Craig Johnson
Festival
de Chiny,
les 12 et 13 juillet
Le
samedi
-11h, Moche par Muriel
Durant, Anciennes écoles. Dès 12
ans.
-14h, Jason
ou la Toison d’or
par Emmanuel de Loel. Anciennes Ecoles. Dès 14 ans.
-14h, Imaginatic par Stéphane
Witta. Anciennes écoles. Dès 7 ans.
-15h, Contes
et comptines
pour la petite enfance par Luc Bondu.
Anciennes écoles. De 0 à 4 ans.
-15h, Balade
historicontée par
Christian Schaubroeck et Jacky Druaux. RV devant la billetterie. Familial.
-16h, Le
vieux qui lisait des romans d’amour par Lenaïc Eberlin. Anciennes
écoles. Dès 12 ans.
-16h, Le
garçon qui ne voulait pas mourir par Jacques Combe. Maison de
village. Dès 8 ans.
-18h, Comment
devenir une étoile filante par Julian Delgrange. Anciennes
écoles. Dès 8 ans
-18h, L’arbre
à histoires
par Saulo Giri. Maison de village. Dès 5 ans.
-20h30h, Le
cri d’amour de l’huitre perlière par Colette Migné. Public adulte.
-20h30, Peick
la malice
par Philippe Imbert. Maison de village. Public familial dès 5 ans.
Le
dimanche
-10h, Les
histoires du matin par Christian Schaubroeck. L’embarcadère. Dès 8 ans.
-11h, Fondu
enchaîné
par Roxane Ca’Zorzi et Michel Verbeek. Anciennes écoles. Dès 10
ans.
-13h30, Balade
historicontée
par Christian Schaubroeck et Jacky Druaux. RV devant la billetterie. Familial.
-14h, Le
blizzard forteresse par Julian Delgrange. Maison de village. Dès 8
ans.
-14h, Une
plume balade ….. de Virgina Woolf par Sylvie Alexandre. Anciennes
écoles. Dès 13 ans.
-15h, Animaux
finauds
par Stéphane Witta. Foyer IV. Dès 3 ans.
-16h, La
valise
par Saulo Giri. Anciennes écoles. Dès 12 ans.
-16h, Contes
et comptines pour la petite enfance par Luc Bondu. Anciennes écoles.
De 0 à 4 ans.
-18h, Vétéran par Jacques
Combe. Anciennes écoles. Dès 14 ans.
-20h, Princes par Philippe
Imbert. Anciennes écoles. Dès 12 ans.
______________________________________________________________________________________________________
Combien
Tarifs
En extérieur
En salle
Entrée site
(obligatoire) ; 6€/jour Adulte :
7,5€/spectacle
Pass 2
jours ; 10€
- 12
ans : 4,5€/spectacle
Enfants -5
ans gratuit; de 5 à 12 ans : 2€ Article 27 : 1€,25/spectacle
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Prix du
Festival
Le samedi
- 11h, Histoires pour petits monstres
….. par Holly Yuuki. Dès 5 ans
- 13h, Au fil des histoires
par Aurélie Beco. Dès 5 ans..
- 14h, La source dorée
par Candice Leblanc-Verlaine. Dès 7 ans.
- 17h, Histoires boisées
par Bernadette Lox. Dès 7 ans.
- 18h, Le voyage de Florence la poule
par Conia Overtal. Dès 10 ans.
- 19h, Humoureux par
Cécile Didelot. Dès 7 ans. Voir
p. 2.
Le dimanche
-13h, La petite au voile écarlate
par Lise Dineur. Dès 11 ans.
-14h, Au regard de la mort
par Maria Estalayo Vega. Dès 12 ans. Voir p. 2.
-17h, Un rêve plus vieux que le monde
par Adrien Lociuro. Dès 7 ans.
-18h, Poussière
par Elish. Dès 7 ans
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Combien ?
2,50
où ? au Foyer
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Réservation : www.conte.be;
061/32.07.56 ; reservation@conte.be
Cabaret-Contes
quand ? le 21 juillet à 14h30 où ?
Au Jardin Suspendu, rue de la boulangerie, 2 à 7000 Mons
combien ? Entrée libre. Participation « au chapeau
»
contact pour les intervenants:; Marie-Jeanne 0476/237231;
Paule 0477-225647 paulema@scarlet.be ; Dominique 0478/667960 do.deleho@gmail.com
Scène
ouverte aux arts de l’oralité : contes, chansons, slam, poésie.
Formations – Ateliers
Chiny,
cité des Contes
Pour lâcher le conte et donner de l’air aux histoires, par Colette
Migné
quand ? du mercredi 10 au vendredi 12 juillet
2024
où ? Chiny, rue de Lorrène
combien ? 300 € (logement en structure communautaire,
repas & stage compris)
Infos
& inscriptions : +32
(0)61 32 07 56 ; communication@conte.be
Trouver l’amusement, la liberté
tout en gardant la structure et le sens de l’histoire. Chercher à faire le pont
entre la parole et le corps parfois si encombrant quand on raconte. Découvrir
la puissance des silences et s’en réjouir !
Prévoir Habits et chaussures confortables pour
être à l’aise dans le travail, quelques chapeaux, qui tiennent bien sur la
tête, un tapis de sol avec une petite laine pour la sieste d’après repas.
l'ASBL
Ateliers les Avins
Contes, images, et
imaginaires par Philippe Sizaire,
quand ? du 15 au 17 juillet de 9h30 à 16h30 où ? Aux Avins
combien ?150/120€
pour qui ? toute personne
désirant explorer l'imaginaire des contes.
Infos, inscription : +32 477 44 93 51 ; info@lateliers.be et asbl.latelier.s@gmail.com
Le conte comme un pont jeté entre le rêve à haute voix de la
personne qui conte, et le rêve éveillé de celles et ceux qui l'écoutent. Inscription avant le 30 juin.
Ecole
internationale du Conte
Initiation au
conte par Luisa Bevilacqua et Christine
Andrien
quand ? du 20 au 23 juillet
de10h à 17h où ? 7D
Rue du Rouge-Cloître 1160 AUDERGHEM
combien ? 220€ pour
qui ? débutants.
Infos et réservation : ecoleduconte@theatredelaparole.be
La différence
entre l’oralité et l’écriture, le passage de l’écrit à l’oral, la relation
contée, la mise en images du récit, et enfin la différence entre la narration
et le dialogue.
Vêtements souples
et confortables. Prévoir son pique-nique
et de quoi boire.
Racontance
Osez le conte
tout en s'amusant, formation par Dominique Brynaert
quand ? les dimanches 29/09
- 20/10 - 17/11 - 15/12/2024 - 19/01 -23/02/2025 de 9h30 à
17h30
où ? 1030
Bruxelles. Près de la Place Dailly. pour qui ? débutants à
partir de 18 ans Combien ?
245€
Infos et
Inscription: racontance@hotmail.com https://www.racontance.be/formation_conte.html
Vous donner tous les outils pour conter avec talent et efficacité
quel que soit votre objectif. Elle permet aussi d'apprendre à s'exprimer
aisément en public en toute occasion. Elle vous apprend à conter sans faire
appel à une mémorisation classique en privilégiant plutôt la maîtrise de la
structure d'une histoire et le travail des images. Bonne humeur, humour et
bienveillance.
Une histoire de grand-mère.
- « J'ai peur, seule dans cette grande
maison isolée dans la forêt d'Ardenne. Je vais me mettre au piano, il y a des années que je ne l'ai plus
touché ».
Elle enlève le napperon
décoration, soulève le couvercle. Les notes sont là. Grand-mère fait bouger ses
doigts, s'essaie à une mélodie, la crainte s'enfuit. Elle retrouve la passion.
- « Toc, toc ,toc.
Grand-mère, ouvre-moi, j'ai si peur, j'ai si faim, j'ai si froid. »
Le piano s'arrête, grand-mère
se lève, ouvre la porte.
C'est cheval, il est trempé,
tremblant, apeuré.
- « Entre. »
Grand-mère va chercher un
drap, elle essuie la tête, le cou, le dos, le ventre, les jambes de derrière,
celles de devant. Elle lui donne du foin de son étable. Lorsqu'il est sec et
rassasié, il s'installe près du foyer pour passer la nuit en sécurité. Grand-mère
retourne au piano, se met à jouer.
- « Toc, toc
,toc. Grand-mère, ouvre-moi, j'ai si peur, j'ai si faim, j'ai si
froid. »
Le piano s'arrête, grand-mère
se lève, ouvre la porte.
C'est cochon, il est trempé,
tremblant, apeuré.
- « Entre. »
Grand-mère va chercher un
drap, elle essuie la tête, le cou, le dos, le ventre, les pattes de derrière,
celles de devant. Elle lui donne des pommes de terre de son cellier. Lorsqu'il
est sec et rassasié il s'installe près du foyer, à côté de cheval, pour passer
la nuit en sécurité. Grand-mère retourne au piano, se met à jouer.
- « Toc, toc ,toc. Grand-mère,
ouvre-moi, j'ai si peur, j'ai si faim, j'ai si froid. »
Le piano s'arrête, grand-mère
se lève, ouvre la porte.
C'est chien, il est trempé,
tremblant, apeuré.
- « Entre. »
Grand-mère va chercher un
drap, elle essuie la tête, le cou, le dos, le ventre, les pattes de derrière,
celles de devant. Elle lui donne un os à moelle. Lorsqu'il est sec et rassasié
il s'installe près du foyer, à côté de cheval et de cochon, pour passer la nuit
en sécurité. Grand-mère retourne au piano, elle se met à jouer.
- « Toc, toc
,toc. Grand-mère, ouvre-moi, j'ai si peur, j'ai si faim, j'ai si
froid. »
Le piano s'arrête, grand-mère
se lève, ouvre la porte.
C'est chaton, il est trempé,
tremblant, apeuré.
- « Entre. »
Grand-mère va chercher un
drap, elle essuie la tête, le cou, le dos, le ventre, les pattes de derrière,
celles de devant. Elle lui donne une assiette de lait. Lorsqu'il est sec et
rassasié il s'installe près du foyer, à côté de cheval, cochon et chien, pour
passer la nuit en sécurité. Grand-mère retourne au piano, se met à jouer.
- « Ah non s'exclament en
choeur les animaux. Tu ne joues pas du piano. Raconte nous des
histoires. »
Grand-mère quitte à regret son
instrument, s'assied près d'eux. Elle conte des récits de géants, de sorcières,
d'ogres, de princesses, de dragons...
Les animaux s'endorment.
Cheval rêve de galop dans des
bois enchantés. Cochon rêve de roulade dans une épaisse boue, chien rêve de
longues promenades avec un maître-ami. Chaton rêve de combats épiques avec une
souris en plastique.
- « Ils dorment
profondément, je peux retourner au piano. Je vais jouer en douceur. »
- « Toc, toc ,toc.
Grand-mère, ouvre-moi, j'ai si peur, j'ai si faim, j'ai si froid. »
Le piano s'arrête, grand-mère
se lève, ouvre la porte.
C'est grand-père, il est
trempé, tremblant, apeuré.
- « Entre. »
Grand-mère va chercher son
plus beau drap, elle essuie la tête, le cou, le dos, le ventre, les pattes de
devant, celles de derrière. Elle va chercher sa soupière pleine d'une
excellente soupe aux oignons. Ils se mettent à table. Dans la vapeur qui s'échappe
du bol, ils se regardent, ils tombent fou amoureux.
Le lendemain ils vont à la
maison communale puis à l'église, ils se marient.
Pas d'enfants mais beaucoup
d'animaux amis.
Chaque soir un petit habitant
à quatre pattes de la grande forêt ou d'un petit village vient passer la soirée
avec eux. Grand-mère joue du piano et grand-père fume sa pipe en bois.
Michelle Troupin, d’après
un conte issu de la culture orale
enfouie au plus profond de ma mémoire
A l’aise !
Une histoire vraie, juré, craché.
C’était
au temps jadis pour certains, au temps de mon adolescence pour moi.
Germaine,
Léontine et Marie habitent un village du Hainaut. Elles ont la cinquantaine. Pas grandes, pas minces, pas jeunes. Elles sont amies depuis l’école. Dans la même classe, à l’école du village,
elles font leurs primaires et la quatrième degré.
Elles ne
sont jamais allées plus loin que le marché du mardi à la ville voisine.
Un
beau jour d’été, l’aventure. Elles vont
en autocar à la Mer du Nord. Pour
l’occasion, même si ce n’est pas dimanche, elles ont mis leurs belles loques,
expression locale pour dire leurs beaux habits.
Le
littoral n’est pas la porte à côté.
Pendant le trajet, elles ont le temps de regarder, s’étonner, commenter,
somnoler.
A
mi-trajet, arrêt à un café au bord de la route.
Pour une petite précaution, comme dit le chauffeur du car.
L’autocar
les débarque à Coxyde, sur la digue.
C’est l’émerveillement. La
MER !
-
« Et il y en a ainsi jusqu’au bout ?! » question-exclamation de
Léontine.
Elles
n’étaient pas tout à fait ignorantes.
Elles avaient vu une image de la mer dans leur livre de géographie mais
elle ne l’imaginaient pas si vaste.
Contemplation intense.
Elles
finissent par descendre sur la plage.
La, elles entrent dans l’humanité à moitié nue. Même les femmes ! Elles portent un soutien-gorge et une petite
culotte de rien du tout, en tissu collant de couleur vive.
-
« T’as vu ça ?! » Scandale scandalisé, scandale amusé.
Les
trois femmes se sentent désaccordées, regardées avec amusement supérieur. Mal à l’aise.
Et il fait si chaud ! Elles n’ont pas besoin de parler pour se
comprendre.
-
« J’ai bien envie …. »
-
« Tu oserais ? Moi
pas. Enfin, peut-être ? » Elles se regardent, hésitent, hochent la
tête. Germaine est la lionne, elle
commence, les autres suivent. Elles
enlèvent souliers, bas, veste, blouse, jupe, combinaison, corset, chemise en
toile.
Les
voilà, bienheureuses à prendre le soleil, en soutien-gorge de lingerie rose et
culotte de matrone.
Marie-Claire
Desmette, d’après
les souvenirs de Germaine qui en riait encore.
Vengeance
Un
éléphant marche dans la savane, renverse un nid de souris. Les souris, furieuses montent sur le dos de
l’éléphant, le mordent. L’éléphant sent une sorte de chatouillis, hoche la
tête, secoue ses oreilles, balance sa trompe.
Les souris tombent.
Sauf une,
bien accrochée, à cheval sur le cou de l’éléphant, pattes écartées.
Les autres
souris se relèvent. Elles crient à leur consœur : « Vas-y,
étrangle-le. »
D’après
le calendrier Le
Petit farceur du 6 août 2024.
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m Ce rond est-il rouge ? Alors
ceci vous concerne :
Si vous voulez (continuer à) recevoir ce Mensuel d’Informations sur l’Oralité, les
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