Mensuel de
diffusion d’informations sur l’oralité,
les conteurs et
les raconteurs.
novembre 2024 – N°383
P 912122 Bureau de dépôt CHAUDFONTAINE 4050
Editeur
responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224
Au sommaire, ce mois-ci:
- Articles
- Spectacles – Veillées – Balades
- Formations
- 6 histoires
Tempora Fondation Paul Delvaux Maison du Conte de Liège
Halloween, balade
contée avec Laure Cech, Cécile Didelot et Maria Estalayo
quand ? le 31 octobre à
18h où ? Musée de la Boverie, Parc de la
Boverie, 3, 4020 Liège
pour qui ? à partir de 8 ans
infos,
réservation indispensable : expo-pauldelvaux.com
Dans le cadre de l’exposition
« Les Mondes de Paul Delvaux » les contes et les légendes d’autrefois
s’inspirent des mondes et du regard de Paul Delvaux
La Maison du Conte et de la Parole
de Liège
384ième Veillée du 7- Scène
ouverte, spectacle de contes
quand ? le vendredi 13 décembre
à 20h où ? Théâtre
à Denis, 302, rue Ste Marguerite, 4000 Liège
combien ? 4€
pour qui ? tout public
infos, inscription pour
conter : réservation
maisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
pas d’inscription pour assister.
Nous sommes dans la période des
fêtes. Bonne occasion de les fêter avec
de belles histoires, dans l’ambiance sympathique d’une veillée conviviale, en
compagnie du public sympathique.
Actualité
Edito
Modestes
conteurs d’histoires, nous ne faisons pas de politique, certainement pas, au
grand jamais, comme disait ma grand-mère.
Cela ne nous empêche pas de vivre au présent.
Un
des événements du présent de novembre 2024, ce sont les élections
américaines. Ce qui a lancé notre
inspiration.
« Amérique ! »
Nous allons vers les fondamentaux : les Indiens et les
cow-boys. Nous vous offrons donc
quelques contes sur ce thème. Vous les
trouverez de la page à la page .
Le sujet est vaste, quasi immense. Nous devons bien nous restreindre, rester dans les limites des possibilités de notre Mensuel. Et tenter de résoudre un premier problème.
Comment les
appeler ? Réponse à trois voix
Les cow-boys, nous nous interdisons de les appeler vachers à cheval, personne ne les reconnaîtrait.
La
question est beaucoup plus difficile pour ce qui concerne les indiens.
Indiens ? Premières
Nations ? Amérindiens ? Peaux Rouges ?
L’archéologie
a trouvé des traces d’une civilisation antérieure à celle de ceux qui sont
venus d’Asie à travers le Détroit de Behring, lors de la dernière
glaciation. Ceux-là ne seraient donc pas
les premiers. Donc, on ne pourrait pas
les appeler « premières nations ».
Alors
« Indiens », au risque de les confondre avec les habitants de l’Inde,
répétant ainsi l’erreur des premiers envahisseurs blancs de ce qui deviendra
l’Amérique ? Pour répondre à cette
question, je me base sur des ouvrages écrits par des auteurs américains blancs
et des auteurs américains « indiens ». Entre autres Tony Hillerman et Luisa Erdrich,
lus en traduction française. Dans un de ses
romans, Tony Hillerman demande à son héros, le lieutenant Leaphorn, comment ils
s’appellent eux-mêmes. La réponse est
complexe. Un « indien » qui se
présente, dit d’abord les noms de sa mère et de son père, ensuite ceux de la
famille élargie, éventuellement le nom de sa tribu. Pour des gens étrangers à leur monde, ce sera
« indien ». Dans ses romans,
Luisa Erdrich, Ojibwa, qui appartient au Mouvement de la Renaissance
amérindienne, parle d’indiens.
Je
crois que plus personne n’utilise plus le terme Peaux-rouges.
Personnellement,
et je n’engage que moi, si c’est nécessaire, je parlerai d’Amérindiens. MCD
Amérindiens
me parait une bonne solution, pense Marino.
Les
Indiens d’Amérique subissent depuis des siècles une erreur d’appellation à
cause de Christophe Colomb.
Aux
USA on parle maintenant d’Autochtones ou Natifs Américains ou encore
Native People. C’est un terme très global bien sûr mais il est malaisé de
corriger le passé et de regrouper sur un seul nom des centaines de tribus ayant
chacune leur propre culture et leur nom propre. Ces populations
ayant surtout une tradition orale, démêler le vrai de la légende est fort
complexe.
Au
Canada , on privilégie le terme First Nations ou Natifs , comme on le
découvre dans les romans de l’autrice et essayiste québécoise, Sergine
Desjardins.
Rendre hommage à ces premiers peuples établis en Amérique du Nord est heureusement d’actualité. Rechercher, avec eux, un nom compatible avec leur réalité est la moindre des choses et remet " les pendules à l’heure" vis à vis du vieux concept des cow-boys et des Indiens. Michelle
Les attrape-rêves
En parlant des Amérindiens, comment ne pas parler des
attrape-rêves ?
Symboles de spiritualité et de protection, essaimés
depuis des années dans le monde entier, on les nomme également « capteurs
de rêves ».
Construit comme une toile d’araignée, décoré de plumes,
de perles, de rubans, etc…, accroché dans les chambres à coucher, il protège le
dormeur des mauvais rêves. Il est sensé filtrer les rêves, ne laissant passer
que les bons rêves.
Traditionnellement construit en cercle, qui représente le
cycle de la vie, réalisé en branche de sauge rouge, il présente un tissage basé
sur la toile d’araignée.
Il existe trois sortes de tissage : celui à 7 points
d’ancrage (représentant les 7 fondements de la culture amérindienne), celui à 8
points d’ancrage (les 8 pattes de l’araignée) et celui à 13 points d’ancrage
(les 13 phases de la lune).
Le trou au centre de l’attrape-rêve est le passage des
bons rêves.
Ses plus grandes origines remontent chez les tribus
Ojibwé ou Lakota et trois grandes histoires sont à l’origine de cet
objet : la légende du chasseur, la légende de la femme araignée et la
légende du grand esprit.
L’attrape-rêve a une autre utilité que celle de filtrer
les mauvais rêves : il sert aussi à filtrer les mauvaises expériences de
la vie, n’en garder que les bonnes et recueillir les forces positives.
Les amérindiens pensaient que l’attrape-rêves doit être
fabriqué par la personne elle-même afin que ses effets protecteurs soient plus
puissants. Si c’est pour l’offrir, c’est l’auteur de l’attrape-rêves qui doit
offrir son cadeau à la personne qui le reçoit.
Tous les éléments qui composent l’attrape-rêve sont
importants : le cercle, le tissage, la perle centrale ; les plumes,
les rubans et les perles servant à collecter les rêves qui ont traversé les
trous, c’est-à-dire les énergies positives qui ont pu passer.
Ces objets représentent également une connexion avec le
monde des rêves et de la spiritualité.
Ils servent de guide aidant les personnes à trouver leur
chemin, à prendre des décisions importantes, à se connecter avec leur être
intérieur.
Les 7 fondements de la culture amérindienne sont l’air
(les plumes), les esprits (capables de prendre plusieurs formes et plusieurs
apparences, notamment les araignées), les points cardinaux, la terre
(considérée comme la génitrice qu’il faut protéger, soigner et respecter), le
cycle, la prière, le nom. Marie-Noëlle HERBIET,
d’après Internet.
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Nouvelles du monde du conte
. Négociations fédérales et la culture. Les fédérations professionnelles
et organisations syndicales, représentatives des travailleur·euses des arts
s’inquiètent de velléités de suppression du statut des travailleur.euse.s des
arts et craignent pour l’accès à la culture pour tous les publics.
Les
fédérations professionnelles et organisations syndicales, représentatives des
travailleur·euses des arts ont été informées, de source sûre, que la 3ème
version de la « super note » produite dans le cadre de la mise en place d’une
coalition gouvernementale au fédéral, contenait un paragraphe supprimant
purement et simplement le statut des travailleur.euses des arts, alors même
que sa nouvelle mouture est entrée en vigueur en janvier 2024.
Elles tiennent à remercier les formations politiques engagées dans les
négociations (dont certaines à l’initiative de la réforme et d’autre en charge
de la culture à la FW-B) qui s’opposent à cette suppression et les appellent «
à défendre contre vents et marées le nouveau statut des artistes et le système
d’allocation qui lui est attaché. » et à tenir fermement ces positions.
Pour rappel, des crises successives ont touché de plein fouet le secteur
culturel et mis en évidence les spécificités du travail des arts : engagement
dans des contrats de très courte durée, travail invisibilisé, faiblesse de la
rémunération du travail, …
Le précédent gouvernement fédéral a pris conscience de la nécessité de réformer
les dispositifs spécifiques aux travailleur·euses des arts, dans le cadre de la
branche chômage de la sécurité sociale, afin d’assurer la pérennisation d’un
secteur économique dynamique (5% du PIB) et la poursuite des activités des
travailleur.euses des arts au service de l’accès à la culture pour toutes et
tous.
Elles rappellent que cette réforme est entrée en vigueur le 1er janvier 2024 et
que la sécurité juridique doit être garantie dans un état de droit.
Par ailleurs, sur le volet des négociations relatives à la réforme fiscale, les
fédérations professionnelles et organisations syndicales, représentatives des
travailleur·euses des arts demandent également instamment aux négociateurs de renoncer
à porter le taux de TVA réduit de 6 à 9%, entre autres, sur les produits et
services culturels, actuellement soumis à 6% de TVA.
Pour rappel, de nombreux opérateurs culturels, non assujettis et parfois tenus
à la gratuité en vertu des missions qui leur sont confiées par les pouvoirs
publics, ne peuvent déduire la TVA (par exemple : centres culturels, certains
théâtres, festival…). Le passage de la TVA à 9% entraînerait de facto une
hausse des coûts et charges pour nombre d’entre eux et des répercussions
inévitables sur les prix pratiqués et l’accès effectif de tous les publics aux
activités culturelles.
Signé par 37 associations et fédérations culturelles. Communiqué
par la Fédération de Conteurs Professionnels de Belgique.
. Côté jardin Fais-moi
un conte.
Câlin,
malin, coquin, enfantin… Voilà mon jardin : tout sauf anodin ! Avec
une cabane ! Mais pas que… Dans
la rosée du matin flâne un lapin, au détour d’un chemin. Là un peu plus loin,
on y découvre des coprins tapis dans un coin, voire un bolet châtain. Ou alors
quelque vulcains assoupis sur les aiguilles du sapin. Il y a aussi du romarin,
un cornouiller sanguin, de l’orpin. En cherchant bien, l’on trouvera sûrement
des feuilles de plantain. Du muguet ? Attendons le printemps, pour y
dénicher un brin. Avec de la mousse, il y a probablement de quoi faire un joli
coussin. Tiens, tiens : des
arbres fruitiers nains ! Le sol est encore jonché de
pépins…
Le
jardin n’est pas seulement une aubaine pour faire pousser des plantes. Il
est providentiel pour cultiver un art de vivre. Asile pour espèces menacées, il
est un refuge pour soi-même : un havre où se poser, un espace de
méditation. Lieu d’ancrage, le jardin offre sans doute une occasion de
ralentir.
J’organise
mon jardin comme j’organise ma vie ? Ce qui est sûr, c’est qu’il
peut constituer un espace de jeu… ou de créativité. Sauvage ?
Domestiqué ? Mon jardin est peut-être le reflet de mon caractère. Voire de
mes envies ?
Secret,
d’agrément ou potager, il ne demande qu’une chose : être cultivé... ou
pas !
Jardin à
la française ou à l'anglaise ? Japonais ou persan ? Nom d’un
arrosoir, mon jardin serait-il polyglotte ? Qui sait… Il peut encore être
zen, voire écologique. En effet, le jardin est un coin par lequel passe
la transition et la mise en place de nouvelles habitudes. Les pistes
de réflexion ne manquent pas. Pour y inviter la biodiversité. Bannir ou limiter
les produits chimiques. Réduire la consommation d’eau. Réfléchir au choix des
arbres à planter et tourner le dos au charme fallacieux d’espèces invasives… Le
jardin est donc également le siège de préoccupations plus pragmatiques.
Lieu
d’expression, de liberté, le jardin ne déroge pas à la règle de ces
endroits qui nous imposent leurs limites. Au-delà de l’enclos de mon
jardin commence souvent la liberté d’un autre jardinier ou celle d’un
cultivateur voisin…
Alors de
quel côté penchera votre plume ? Côté cour ? Côté
jardin ?
Démarche
d’oralité rebondissant sur l’écriture.
Centre culturel de Philippeville.
La réception du conte fait office d’inscription. Gratuite.
Echéancier :
14 février
2025 : date limite pour l’envoi des textes. Texte dactylographié en 6
exemplaires. Un formulaire d’inscription
par conte.
Février-mars 2025:
formation
11-12
avril 2025 : présentation publique à Surice.
. Appel à candidature. L'automne est là, c'est le moment de penser à postuler à la
19e Journée
Professionnelle "Rendez-vous Conte" à Chiny.
Pour ce faire, il suffit de remplir le bulletin d'inscription, de joindre les
documents demandés et nous les envoyer à l'adresse : candidature@conte.be avant le dimanche 03 novembre 2024.
Pour reprendre, il faut envoyer :
- le bulletin complété
- un CV artistique
- un document de présentation du spectacle
- un extrait vidéo du spectacle présenté d'au moins 8 min.
Un seul spectacle est admis par personne.
Le bulletin d'inscription est téléchargeable sur notre site www.conte.be dans la rubrique EVENEMENTS ou sur le lien : https://www.conte.be/journee-professionnelle-2025
ATTENTION: le lien vers la vidéo doit impérativement être
cliquable directement dans le mail.
Nous vous demandons également de faire un seul et unique fichier pdf avec tous
vos documents afin de faciliter le travail colossal du jury.
? La vérité finit toujours par avoir trop
chaud. Metin Arditi
? La
mythologie vit en nous en profondeur. Ismaïl Kadaré
? Dans les contes, j’emmène la mémoire de nos
ancêtres avec moi. Conteuse de la Réunion
Message important à nos amis conteurs et organisateurs
de spectacle
· Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la publication,
·
un
mois plus tôt pour les formations,
·
complètes
et lisibles,
·
par
poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg.
Tel : 04/367.27.06.
·
ou
par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com
· Ne
comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos
infos.
Idéalement,
vos informations comportent:
organisateur,
titre, genre d'activité, artiste(s),
date et
heure, lieu, prix, public cible,
coordonnées
pour infos et réservations, max. deux lignes de commentaire
N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp.
Ni en PDF. L’idéal : word prêt à
copier-coller. Merci.
C'est vous qui nous envoyez vos informations.
Veuillez
ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches,
l'exploration.
Merci d'épargner notre travail
bénévole
Spectacles – Veillées – Balades
Racontance
-le vendredi 1ier novembre
au Livre ou Verre à 20h, Les Zapéro-contes
Charleroi, scène
ouverte. Chapeau.
animé par Pascale Pezzotti, Joëlle Lartelier et Ahmed Hafiz. Au 6,
passage de la Bourse - 6000 Charleroi
infos au 0470/23.67.01. Réservations non obligatoires. Inscriptions pour conter : racontancecarolo@gmail.com
-le vendredi 15 novembre à
l' Ultieme Hallucinatie à 20h, Les
Zapéro-contes Bruxelles, scène ouverte.
Paf au chapeau
animé par Dominique Brynaert Au 316 Rue Royale – 1210 Bruxelles.
Infos et réservations vivement conseillées via le
site : www.racontance.be
Au
fil des histoires
par Aurélie Beco
quand ? le vendredi 1ier
novembre à 20h
où ? La Glacière, rue Deleau, 14, 4900 Spa
infos et
réservations:
0496/48.43.34
Conte poético-clownesque qui a
remporté le 1ier prix ex aequo au festival du conte de Chiny 2024.
Maison du Conte de Charleroi
- le mercredi 6 novembre à 14h, Contes
mortels, source de vie. CAL Charleroi - Rue de France 31
infos, inscription : https://form.jotform.com/242751409022348.
Gratuit Tout public
Venez écouter ce que les contes et
récits ont à nous apprendre sur la mort. Suivi d’un échange afin de partager
vos impressions dans une ambiance bienveillante.
- le samedi09 novembre à 10h et
11h, Lecture vivante, contes, comptines,
éveil musical.
Par Pascalouuu. Pour les 0-5 ans. Bibliothèque communale de Pont
à Celles – Rue de l’Eglise, 2
071 84 79 74 ou
bibliotheque@pontacelles.be
- le samedi 23 novembre à 10h00 et
11h0 Kiliri ! Lectures vivantes
pour les 2,5 à 5 ans
- le
lundi 25 novembre à 11h, Livreries lectures vivantes pour les 0 à 2,5 ans.
Gratuit.
réservation : 071/46.38.60 ou bibliotheques@courcelles.be
Bibliothèque de Courcelles - Rue Monnoyer
46 - Courcelles
- le vendredi 29 novembre à 19h, Apéro-philo
avec:
Sylvianne Piéfort. Livre ou
Verre, Charleroi. Gratuit.
𝐋𝐀
𝐏𝐑𝐄𝐂𝐀𝐑𝐈𝐓𝐄 𝐄𝐒𝐓-𝐄𝐋𝐋𝐄 𝐂𝐎𝐍𝐃𝐀𝐌𝐍𝐄𝐄 𝐀
𝐄𝐗𝐈𝐒𝐓𝐄𝐑 ? Tout
public
Réfléchir sur la persistance de la
précarité et notre rôle dans ce phénomène. L'occasion d’examiner en profondeur
les mécanismes sociaux et économiques qui perpétuent la précarité.
Inscription indispensable : https://form.jotform.com/242063304204340; 071/53.91.72
ou info@cal-charleroi.
A suivre p. 6.
- les 29 et 30 novembre, Rive
Gauche, l’envers du décor
Réservation obligatoire via le site de
Rive Gauche : https://www.rivegauche.shopping/fr
Une balade contée insolite et
décalée dans les entrailles de Rive Gauche, centre commercial du XXIe
siècle.
La Maison du Conte et de la Parole
de Liège
383ième Veillée du 7- Scène
ouverte, spectacle de contes
quand ? le vendredi 8
novembre à 20h où ? Théâtre
à Denis, 302, rue Ste Marguerite, 4000 Liège
combien ? 4€
pour qui ? tout public
infos, inscription pour
conter : réservation
maisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
pas d’inscription pour assister.
Nous voici bien installés au Théâtre à Denis. Venez nombreux, Thème suggéré :
Amérique, cow-boys et indiens. Votre
inspiration à vous sera la bienvenue.
Conte en balade
- le samedi 9 novembre à 16h, Quelles
mères Quelles filles ? par Nina Eeklaer et Magali
Mineur.
Salle polyvalente Mercellis, rue
Mercellis, 13,1050 Ixelles.
Face à face, dos à dos, côte à
côte ? Griffes sorties ou griffes rentrées ? Facettes de la relation
mère-fille.
- le mardi 12 novembre à 19h, Virginia,
une plume
par Sylvie Alexandre.
Sterput, place du Jeu de Balle, 68, 1000
Bruxelles.
Parcours d’émancipation et quête
poétique autour de Virginia Woolf.
_________________________________________________________________________________________________________________________________________
réservation indispensable : www.conteenbalade.be/programme
infos : 0494/76 94
60 ; info@conteenbalade.be
Maison du conte de Namur
- le 10 novembre à 20 heures, le
10 du mois,
soirée scène ouverte, animée par Christine
et Marie-Noëlle Entrée 4€
Maison du conte de Namur, 170, rue des
Brasseurs - 5000 Namur
Pour raconter, une seule façon : s'inscrire
au 0489 933 548
Si vous souhaitez un retour sur votre
prestation, n'hésitez pas à le demander à un membre de l'équipe.
Ambiance conviviale assurée. Le verre de l'amitié est offert à la fin de la
soirée.
- le samedi 30 novembre à 19h15, Contes
de vie et de mort
avec Thérèse, Christine et Philippe
Réservation vivement souhaitée au
0489 933 548. Prix unique 10€.
Au départ de la maison du conte,
vous partirez visiter Namur autrement. Des conteurs vous attendront dans des
lieux inconnus pour vous emmener dans leur univers. Au terme de la balade, des
surprises sucrées et un petit verre vous seront servis à la Maison du conte
pour vous réchauffer.
Refuge
2.0,
sortie de création par Manu de Loeul
quand ? le 15 novembre à
20h et le 16 novembre à 18h30
où ? Théâtre de la Parole, rue du Rouge-Cloître 7d, 1160
Bruxelles
infos, réservation : 32 2 736
69 50 ; info@theatredelaparole.be http://www.theatredelaparole.be/
Longtemps Je a
consenti à la torpeur du consumérisme en ville. De fantasmes en choses vécues, Je cherche
un refuge. De lieux de vie autonome en habitats groupés, il découvre des
histoires où le refuge n’est pas que fuite ni retraite paisible. Où, parfois,
les valeurs s’inversent,
Le Cerf à rien
- le 15 novembre à 20h, Veillée
Il était une fois des conteurs. 58c rue de Renoupré, 4821 Dison.
Public familial. 4 €. Infos: réservation souhaitée: lecerfarien@gmail.com ou par
téléphone 0498/27.56.15
Veillée contée le 3e vendredi de
chaque mois.
- le 17 novembre de 10h à 17h, Journée
portes ouvertes du Laaaaab, 58 rue de Renoupré, 4821 Dison.
Entrée libre. Infos: réservation
pour le brunch et ateliers : FB Le Cerf à rien,
sur page du Laaaaab. Public
familial
Contes, ateliers créatifs et
concert pour enfants au Laaaaab,
- le 27 novembre à 14h, Heure
du conte d'automne. 58c rue de
Renoupré, 4821 Dison. public familial.
4€ (contes), 5 € (atelier). Infos:
réservation souhaitée: lecerfarien@gmail.com ou par
téléphone 0498/27.56.15
Atelier créatif et gourmand
(bricolage et biscuits au rendez-vous)
Contes
de rusés et de malins par Jeanne la contesse
quand ? le samedi 16 novembre
14h où ?
Centre de Ressources B3 | Place des arts, 1 - 4020 Liège
combien ? gratuit
pour qui ? adultes et grands enfants
info, réservation souhaitée : 04 279 52 73 ;
Jeanne.godenne@provincedeliege.be
Si les contes aiment tant les héros
astucieux, c’est que cela permet de récompenser ceux et celles qui ne peuvent
compter que sur eux-mêmes. C’est une sorte de leçon d’indépendance qui nous est
donnée, l’air de rien.
Par Annik Pirlot
Une
hirondelle en hiver
quand ? du 22 novembre au
8 décembre, vendredis et samedis à 18h30, dimanche à 16h.
où ? Caverne de
Mélusine, 3, rue des casernes, 5024, Gelbressée pour qui ? Tout
public dès 5 ans
combien ? -18 ans :
6€ ; +18 ans : 8€ (en liquide)
infos, réservations : 0487 425
129 ; www.la-caverne-de-melusine.be
Avec l’aide d’une hirondelle
fantasque, le Prince agit envers son peuples comme il aurait dû le faire depuis
longtemps.
Formations – Ateliers
Ateliers
conte au Théâtre Marignan
quand ? les 7 et 21
septembre, 5 et 19 octobre, 2 , 16 et 30 novembre, 14 décembre, de 14h à 16h
où ? Théâtre Marignan,
53, boulevard Tirou, 6000 Charleroi pour qui ? A
partir de 15 ans.
combien ? 8 séances : forfait de 160 € ou 25 € la
séance
- Module initiation pour débutant :
Bases techniques du conte, découverte du répertoire, comment conter, les
fondamentaux d'une prestation contée.
- Module exploration, découverte :
Construction d'une conterie, d'un répertoire, de spectacle thématique.
Important : spécifier le module
choisi lors de l'inscription
Racontance
Osez
le conte tout en s'amusant formation par Dominique Brynaert
quand ? les dimanches 29/09
- 20/10 - 17/11 - 15/12/2024 - 19/01 -23/02/2025 de 9h30 à
17h30
où ? 1030 Bruxelles.
Près de la Place Dailly. pour
qui ? débutants à partir de 18 ans Combien ? 245€
Infos et Inscription: racontance@hotmail.com https://www.racontance.be/formation_conte.html
Vous donner tous les outils pour
conter avec talent et efficacité quel que soit votre objectif. Elle permet
aussi d'apprendre à s'exprimer aisément en public en toute occasion. Elle vous
apprend à conter sans faire appel à une mémorisation classique en privilégiant
plutôt la maîtrise de la structure d'une histoire et le travail des images.
Bonne humeur, humour et bienveillance.
Atelier
lecture
par
Chantal Nève-Hanquet,
quand ? le samedi 23
novembre à 14H30 où ? Maison du conte de Namur:
170, rue des Brasseurs - 5000 Namur
combien ? 8€ infos
et réservation souhaitée : 0489
933 548
Lecture d'un conte en petit comité
autour d'une tasse de thé sous le regard bienveillant de la
psychanalyste jungienne.
Comment ce conte nous interpelle-t-il encore aujourd'hui ?
Ecole du Conte
Le
Théâtre de la conversation par Etienne Minoungou
quand ? les 23 et 24
novembre de 10 à 17h où ? rue
du Rouge-Cloître 7d, 1160 Bruxelles
infos : 32 2 736 69 50 ; https://www.theatredelaparole.be/ecole-internationale-du-conte/formation-continuee/
Replacer la respiration d’une
parole humaine au cœur d’une assemblée à partir d'expériences de nos pratiques
esthétiques et techniques.
Chaque personne viendra avec un
texte, un récit, un conte une histoire, un poème, un monologue qu'elle aime
particulièrement et qu'elle connait par cœur pour que nous puissions y
travailler ensemble. (maximum 5 à 7 minutes).
? Le miroir ferait bien de réfléchir avant de nous renvoyer notre image. Jean Cocteau
Le cow-boy solitaire
Pendant
longtemps, l’Ouest américain a été le domaine des éleveurs de bétail. Les gardiens des animaux, connus sous le nom
de cow-boys, passent la plus grande partie de leur temps à cheval et sont
armés. Les propriétaires de ces
troupeaux sont immensément riches. Leur
« roi » s’appelle Cass Casey.
Des
fermiers commencent à arriver en famille, se mettent à cultiver. Un d’eux s’appelle Vernon Felps.
Un immense
troupeau passe sur ses terres.
-
« Sortez ces bêtes de ma propriété. »
-
« Votre propriété n’a qu’à pas se trouver sur le chemin du bétail. »
-
« Je vais aller me plaindre à Cass Casey à Cow Gulch.
A la
petite ville de Cow Gulch, des chevaux sont devant le saloon, dont Jolly
Jumper. Ils discutent. Jolly Jumper voudrait entrer une fois au
moins dans un saloon. Il estime qu’il a
l’âge.
Dans le
saloon :
-
« Monsieur Casey, Un de vos troupeaux a saccagé mes terres. Je vous prie de veiller à ce que cela ne se
reproduise plus. La Prairie est assez
grande pour tout le monde. »
-
« La Prairie est au bétail. Nous
allons donner une leçon à ce fermier. »
Lucky Luke
est attablé.
- « Vous
n’allez pas vous attaquer à un homme seul et sans arme. »
Casey
dégaine. Lucky Luke tire, démoli le
révolver. (N’oubliez pas qu’il tire plus
vite que son ombre.) Au fermier :
-
« Rentrez chez vous, je vous escorte. »
Lucky Luke
est bien reçu par Madame Felps avec une tasse de thé et de la tarte au potiron.
La guerre
est déclarée. Casey envoie un troupeau
escorté par ses cow-boys armés. Lucky
Luke les met en fuite.
Vernon
décide d’aller acheter du fil de fer barbelé pour clôturer sa propriété. Apeuré, le commerçant local refuse de lui en
vendre.. Felps en commande une grande
quantité à la ville. La diligence qui
l’apporte est dévalisée par les hommes de Casey, qui fait incendier la maison
de Felps.
-
« Ils ne me chasseront pas de mes terres. »
-
« J’irai moi-même en chercher à la ville. » Déguisé en indien, Lucky Luke revient avec un
chariot plein et tiré par Jolly Jumper.
Felps
reconstruit sa maison, entoure sa propriété de barbelés.
Casey
arrive le menacer, dégaine. Lucky Luke
lui démolit son révolver.
Felps
invite tous les fermiers des environs, qui font la fête : tarte au potiron
et square dance. Lucky Luke est entraîné
dans la danse, bien malgré lui.
Mais il ne
suffit pas de faire la fête, il faut résister.
Fiers et martiaux, les fermiers s’arment de leurs outils de travail,
faux, râteaux, fourches, cognées. Lucky
Luke les exerce au tir à la carabine.
Les fermiers clôturent leurs propriété de barbelés. Les cow-boys attaquent pendant la nuit. Ils
s’empêtrent dans les barbelés.
Casey
organise un « congrès des éleveurs »
pour les rassembler dans sa lutte contre les fermiers. Ses paroles virulentes n’ont pas le succès
espéré chez tous les éleveurs dont beaucoup sont d’accord avec Lucky
Luke : L’Ouest est assez grand pour tout le monde.
Ils font
la fête : tarte au potiron et square dance. Lucky s’échappe avec Jolly Jumper.
-
« Je suis un pauvre cow-boy solitaire, loin de sa maison. »
Marie-Claire
Desmette. D’après
Des barbelés sur la prairie, Lucky Luke 29, par Morris et Gosciny, Dupuis,
Cette BD
est basée sur la vérité historique. Dans
l’histoire des États-Unis a eu lieu ce qui s’est appelé « Johnson Country
War » de 1889 à 1899. Une
« guerre » entre les éleveurs et les cultivateurs. Les armes ont parlé et il y a eu des
morts. Cela fait partie de la saga de
l’Ouest, qui a inspiré de nombreux livres et films.
Je ne peux
pas m’empêcher de remarquer que ce « tout le monde » est blanc. Des blancs qui ne sont pas les premiers
occupants de la Prairie.
Lucky
Luke, un solitaire ? Il n’arrête
pas de se mêler des affaires des autres.
Peut-on se risquer à dire que les 79 albums de Lucky Luke, le redresseur
de torts, sont, d’une certaine façon, une épopée de la Prairie ? Pimentée par les réflexions de Jolly Jumper.
Une contestation juridique met le projecteur sur l’évasion fiscale pratiquée, via la Suisse, par les Morris des revenus générés par Lucky Luke. Qu’en penserait le héros sans peur et sans reproche ?
? Je
mijote la vérité, je l’accommode aux fines herbes, je la rends désirable. Henri
Gougaud
Parmi d’innombrables ! BD, cow-boy et indien
Avant
Lucky Luke et Jolly Jumper (voir p. 8), voici Red Ryder, l’autre redresseur de
torts. Il se bat aussi contre les
bandits. La BD a été créée aux Etats-Unis par Fred Harman et reprise par
d’autres auteurs. Elle a été publiée en
français dans Spirou de 1939 à 1961.
Également dans des hebdomadaires français.
J’ai lu
cette BD dans Spirou quand j’étais gamine.
Son nom n’était pas traduit. Je
le prononçais Red Ridère ! Ce héros
partageait la vedette avec Petit Castor, un indien orphelin qu’il a recueilli.
Ma mémoire
ne va pas jusqu’à me souvenir de leurs aventures. Je me souviens uniquement que je les lisais
avec plaisir et intérêt. Je me
réjouissais des réflexions sagaces de Petit Castor. Maintenant, je me demande
s’il y avait une intention de l’auteur dans le choix du nom du héros
« Red ».
Un autre
redresseur de torts, Red Dust. Le
guerrier cheyenne Tache de Lune et lui sont ami. Scénario par Greg et dessin
par Herman. Publié dans le journal
Tintin à partir de 1969. Un western sur la psychose de l’Amérique passée,
présente et à venir Et encore un
« Red ».
Le décès
du scénariste Rob nous remet en mémoire
Yakari, le petit Indien, et son cheval Petit Tonnerre. Un vrai de vrai, d’avant l’arrivée des
blancs. Du temps où ils vivaient en
union, en harmonie, avec la nature. Yakari
dialogue avec les animaux, ce qui nous rappelle qu’ils ont plus que jamais un
rôle essentiel à jouer dans notre vie et celle de la planète. Plus que jamais d’actualité en
ces temps d’inquiétude pour la climat.
De belles leçons à prendre. Une BD pacifiste et écolo avant l’heure. BD
traduite en 17 langues.
BD pour
enfants ? Il n’y a pas de limites d’âge pour l’enchantement. Marie-Claire Desmette
La création du monde
Dans le
Montana, les indiens racontent la création du monde comme cela.
Tunkashila,
le Créateur, vient de fabriquer un monde, le premier monde mais les hommes qui
y vivent sont incapables de danser, d’inventer des histoires et même de
composer de la musique.
Il est
donc extrêmement mécontent de sa propre création, décide de l’effacer et d’en
pétrir une autre.
Il a donc
entonné un premier chant et le tonnerre a grondé. Au deuxième chant, la pluie
est tombée. Au troisième chant, les fleuves ont débordé.
Au
quatrième chant, il a frappé du pied la terre.
La terre
s’est alors brisée comme une vieille poterie, toutes les eaux souterraines ont
jailli et il n’y eu plus que de l’eau.
Alors,
Tunkashila, le Créateur, se laissa dériver sur l’eau, assis sur sa tabatière en
fumant son calumet.
Il se
laissa porter par les vagues et le vent. Il n’y avait plus d’hommes, plus
aucune plante, plus aucun animal, pas
même un grain de terre.
Il ne
restait qu’un oiseau, un corbeau : Kangi.
Mais Kangi
n’en pouvait plus, il était à moitié mort de fatigue et de faim, n’avait aucun
endroit pour se poser.
Kangi a
commencé à voler en grands cercles au-dessus du créateur.
Aide moi,
pitié, s’il te plait, fabrique moi une terre que je puisse m’y poser sinon
je vais mourir !
Le
créateur, après quelques bouffées tirées de son calumet, se dit : le
moment est venu d’ouvrir ma tabatière.
Délicatement,
il ouvre sa tabatière et en sort un canard noir.
Plonge au
fond de ces eaux et ramène moi une grosse motte de terre.
Le canard
plonge et au bout d’un long moment réapparait dans les vagues : oh
créateur, je suis épuisé, j’ai failli mourir, j’ai plongé, plongé encore mais
je n’ai jamais pu atteindre le fond. C’est beaucoup trop profond.
Tunkashila
le Créateur a fait sortir une loutre, un peu plus tard un castor de sa
tabatière. Il leur a ordonné de plonger et de ramener une grosse poignée de
terre.
La loutre
a plongé, aussi profond que le canard mais est remontée bredouille.
Le castor
n’a pas fait mieux.
Finalement,
Tunkashila, le Créateur, a tiré de sa tabatière une tortue.
La tortue
a plongé. Elle est restée longtemps, longtemps, si longtemps que le canard, la
loutre et le castor ont pensé : elle est morte, elle ne reviendra jamais.
Le
corbeau, tournoyant dans le ciel, se lamentait : je suis perdu, la tortue
s’est noyée !
Mais la
tortue est remontée. J’y suis arrivée, j’ai touché le fond !
Entre ses
pattes, une grosse motte de terre. Alors en chantant, le créateur a commencé
à pétrir la terre de ses mains
puissantes.
Puis il
ordonna à cette boule de recouvrir les eaux et la terre a recouvert les eaux.
Tout
pensif, Tunkashila se dit : l’eau sans la terre ne fait pas un monde
vivable mais la terre sans eau non plus !
Cette
création est vraiment triste. Terriblement déçu de ce deuxième monde, de
grosses larmes commencent à rouler sur ses joues.
Ses larmes
ont ruisselé sur la terre et ont fait naitre des fleuves, des rivières, des
lacs, des océans.
Voyant
cela le créateur s’est apaisé, calmé et,
de sa tabatière, il a sorti toutes les espèces d’animaux, d’oiseaux, de plantes
et il les a semées sur ce monde nouveau.
Enfin, il
a pris quatre poignées de terre : une rouge, une blanche, une noire et la
quatrième une jaune. De ces quatre poignées, il a pétri les quatre races
humaines.
Enfin, il
a dit aux hommes : tout au commencement, j’ai fait le premier monde, il
était mauvais, le deuxième monde n’était pas meilleur et je l’ai noyé.
Je vous
donne le troisième monde.
Si vous y
vivez en paix entre vous, en paix aussi avec les tous les autres vivants de la
terre, avec les animaux, avec les plantes, tout ira bien sinon je détruirai une
fois encore ma création.
Tout
dépend de vous !
Tunkashila
le Créateur a tiré quelques bouffées de son calumet, a disparu dans le ciel en
murmurant : un jour, peut-être, il y aura un quatrième monde.
Marie-Noëlle Herbiet, d’après La création du monde in L’arbre à Soleils d’Henri Gougaud, Editions du Seuil, 1999.
L’épi de mais
C’était il
y a longtemps, dans la jungle profonde, le long de l’Amazone.
On raconte
que c’est un singe, un de ces singes hurleurs qui trouva le premier épi de
maïs.
Est-ce
vrai?
Je n’en
sais rien, mais j’aime à le croire. Ce dont je suis sûre, c’est de ce qui s’est
passé ce jour-là.
C’est une
belle après-midi, notre singe se promène dans la forêt.
Par terre,
quelque chose…il le voit. Il le prend et le retourne en tous sens pour un long
examen. Il le hume, le renifle et croque dedans à pleines dents.
-
« C’est bon, c’est doux, c’est délicieux. Je vais le garder pour mon
dîner. Il me suffit de le mettre de côté. Je le cache sous ce vieux palmier
rabougri et je camoufle avec des feuilles. Vite fait, bien fait. C’est
parfait. »
Notre
singe peut donc s’en aller s’amuser. Il faut dire que ce soir il y a une “
jungle party” de rêve pour danser et draguer.
Mais, le
vieux palmier, chancelant, rabougri, endormi garde un œil ouvert.
Une à une
il dégage ses racines, les redresse, les étire, les voilà redevenues de vraies
tentacules.
-
« J’y suis, pas encore…pourtant il me faut cet épi. »
Le vieux
palmier attrape l’épi et l’enfuit au cœur de ses racines.
La nuit
surgit sans crier gare. Notre singe revient de sa “jungle party” en chantant à
tue-tête :
-
« Comme j’allais tout le long, le long du chemin pour rejoindre mon épi…
« Ou est- il? Ou est mon épi? Je l
’ai pourtant caché sous ce palmier.
« Dis donc, l’ancêtre, tu n’aurais pas vu
mon épi?
« Tu ne l’aurais pas , par
mégarde, dérobé, kidnappé?
« Tu ne dis rien. Tu préfères te taire.
Ton silence parle pour toi. J’ai les moyens de te faire parler.
« Feu, feu, vieux copain, amène toi.
Viens rosser ce vieux palmier qui m’a piqué mon dîner. »
Ni
étincelle, ni flamme. Le feu reste muet.
- « Feu,
tu te tais. J’ai les moyens de te faire parler ».
« Eau, eau, belle eau , tendre compagne
quitte ton lit et éteint ce faux ami ».
L’eau
coule paisible et sage.
La
patience est une vertu.
La vertu
est une grâce.
Notre
singe ne pratique point la Patience et n’est guère vertueux.
- « Tapir,
tapir, debout paresseux. Viens boire la rivière!
«
Elle a besoin d’une petite leçon. »
- « Singe,
ne vois-tu pas que je dors! C’est toi le responsable de tout ce tintamarre
? »
La
forêt vierge est sens dessus dessous.
-
« Tapir, si tu ne m’aides pas … je vais chercher un gros chien qui bave,
qui grogne et qui mord. »
- « Chien,
beau chien, veux-tu un tapir tendre comme du beurre. Il te fondra en
bouche. »
- « Singe,
de quoi tu te mêles. Mon estomac est plein, mon lit est douillet. Vas
t’en. »
-
« Chien tu vas voir de quel bois je me chauffe. Il n’y a rien de plus
parlant que la queue du serpent à sonnette. »
Le singe
court, saute, glisse de branche en branche pour enfin apercevoir le jaguar.
Par
prudence, il grimpe en haut du plus grand arbre de la forêt.
-
« Monsieur Jaguar j’ai aperçu un gros gras chien poilu. »
-
« Singe, comment oses-tu m’adresser la parole. Passe ton chemin,
crétin. »
La fin
justifie les moyens. Au loin, le village indien.
Le singe
se met à hurler:
-
« Indiens, partez à la chasse
« La chasse au jaguar.
« Il faut l’attraper.
« Le mettre dans un panier
« Le ramener à la maison. »
Les
Indiens ont pris leurs armes, ont suivi le singe.
A peine le
jaguar a t- il senti l’odeur des hommes qui s’approchaient . Il se jette sur le
chien. Le chien s’ en prend au tapir. Le tapir boit la rivière. L’eau éteint le
feu. Le feu brûle le vieux palmier. Le palmier rend l’épi de maïs.
Grande
fête au village. Le singe y est convié. A chaque personne il offre un grain de
maïs. Les Indiens ont apprécié ce nouveau met. Ils ont décidé de le cultiver.
Le vœu pour la taupe
Les
Indiens Crees racontent les histoires d’un personnage mythique
« Celui-qui-fait-des-vœux, Celui-qui-joue-des-tours, Wichikapache. Il est une fois l’un, une fois l’autre,
suivant son humeur. Cette nuit, il est
Celui-qui-fait-des-vœux. (Le conteur est Wichikapache, il conte en je).
Je me promène. Par une belle nuit d’été je me promène. Mille et mille étoiles brillent aux fenêtres
de leur maison du ciel.
La
lumière des étoiles m’emplit d’une eau bienfaisante.
Une taupe sort de terre entre mes
pieds. La taupe n’y voit goutte, pauvre
taupe.
La
compassion naît, la compassion grandit, la compassion m’emplit.
La taupe ne voit pas la lumière des
étoiles. La compassion m’emplit comme
une terre fertile. Le vœu naît, le vœu
grandit, le vœu m’emplit comme un vent puissant.
Je lance mon vœu vers les étoiles.
Une étoile quitte sa maison du ciel,
descend, va se mettre sur le nez de la taupe.
La taupe rentre sous terre.
Par les belles nuits étoilées, la
taupe sort son étoile. L’étoile va
parler avec ses sœurs. Toujours elle
redescend. Toujours elle revient de
mettre sur le nez de la taupe. La taupe
rentre sous terre. Il fait noir là-dedans.
Pas de problème, le nez de la taupe voit où il va, il a son étoile.
Mon vœu pour la taupe est accompli.
Marie-Claire Desmette d’après Vœu pour la taupe in L’Os à Vœu, poèmes narratifs des Indiens Crees, recueillis et présentés par Howard A. Norman, Les presses d’aujourd’hui, 1982. Il existe des rééditions plus récentes.
Le corbeau et le goéland
Dans sa
maison sur la falaise, Goéland s’éveille, ouvre sa fenêtre. La lumière du jour, quelle beauté, quelle
splendeur, quelle magnificence !
Les autres animaux se lèvent, font
leur toilette, vont, viennent, mangent, se grattent les puces, ...
- “Comme
ils sont matérialistes, terre-à-terre, bornés.
Ils ne sont pas dignes de la lumière du jour. Moi seul en suis digne!” Goéland attrape la lumière du jour par un
coin, la roule, la boule, l’emboule, la met dans son coffre en bois, referme
soigneusement le couvercle.
L’obscurité absolue, les ténèbres
totales, envahissent la terre.
- “Boum
! Aïe !
Nom di dju !” Les animaux se
cognent, trébuchent, tombent. On ne voit
pas le bout de son nez, le bout de son museau.
Comment trouver sa nourriture ?
Comment se garder des prédateurs ?
Corbeau réunit tous les animaux
- “Mes
amis, du calme. Je vous ai réunis pour vous poser une seule question: que
pensez-vous de la situation actuelle ? Etes-vous satisfaits ? ”
NON !
- “Je vous
ai compris. Je sais, moi, où se trouve
la lumière du jour. J’irai la chercher,
pour vous. La tâche sera difficile.
VIVE LE
CORBEAU
Dans
l’obscurité absolue, les ténèbres totales, Corbeau va pêcher des oursins. Il mange le bon, met dans son panier les coquilles
hérissées. Va chez Goéland, dépose les
coquilles d’oursins sur le seuil, se recule.
-
“Goéland, mon neveu, je suis venu te dire un petit bonjour.”
- “Tonton Croâ, la cata
strophe, la cal a mité.
Tonton Croâ est
un goinfre. Vous lui présentez un
biscuit, il liquide toute la boite. Il
est bavard ! Le pire de tout, il est curieux !
Il fouine partout. Ce n’est pas
le moment qu’il vienne mettre son gros bec dans mes affaires. Je vais le recevoir dehors.”
Dans l’obscurité absolue, les
ténèbres totales, Goéland ouvre la porte, met une patte sur le seuil. Aïe !
Une patte sur un oursin. Aïe ! l’autre patte sur un oursin. Il tombe à la renverse dans son vestibule.
- “Aïe !
Ouille ! Mes pattes, mes pauvres pattes, que j’ai mal !”
Dans l’obscurité absolue, les
ténèbres totales, Corbeau franchit, prudemment, le seuil, tâte les pattes de
Goéland.
- “Mes
pattes, mes pauvres pattes, que j’ai mal !”
- “Mon
pauvre neveu, tu as marché dans quelque chose.
Hé oui ! Tu as marché sur des
oursins. Attends, je vais te les
enlever. Dans le noir, ce ne sera pas
facile.”
- “Aïe !
Ouille ! Mes pattes, mes pauvres pattes, que j’ai mal !”
- « Si
j’y voyais, ça irait un peu mieux.”
-
“D’accord, ouvre le coffre. Un tout
petit peu, il ne faut pas que la lumière s’échappe.”
- “Ça va
mieux. Si j’avais un couteau ...” Goéland lui donne le couteau de nacre qu’il
porte toujours au cou.
-
“Attention, j’opère.”
- “Aïe !
Ouille ! Mes pattes, mes pauvres pattes, que j’ai mal !”
- “ Tu
crois que c’est facile, dans la pénombre ?”
- “Bon,
d’accord, ouvre un peu plus la malle.
Attention, ne laisse pas échapper la lumière.”
- “Nous y
voilà ! Une patte. Deux pattes.
Mets-toi debout, pour voir.”
- “Aïe !
Ouille ! Mes pattes, mes pauvres pattes”
Goéland retombe sur le dos.
- “Neveu,
je commence à en voir assez. Tu me
casses les oreilles. Montre tes
pattes. Oui, il reste des piquants. Dans la demi obscurité, ce sera pas de la
tarte de les extraire.”
- “Tu as
gagné ! Ouvre le coffre.”
Corbeau soulève le couvercle. La lumière se déroule, la lumière se déboule,
la lumière envahit tout. Les animaux
font la fête. Tous les animaux font la fête à la lumière.
Marie-Claire Desmette d’après le corbeau et le goéland in Le grand Livre de Sagesse indienne du Chef Lelooska, Albin Michel, 1997.
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