Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,
les
conteurs et les raconteurs.
janvier 2025 – N°385
P 912122 Bureau de dépôt CHAUDFONTAINE 4050
Editeur
responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224
Au sommaire, ce mois-ci:
- Articles
- Spectacles – Veillées – Balades
- Formations
- 6 histoires
Que vois-je à l'horizon ... 2025 ! Déjà un quart de siècle depuis l'arrivée de l'an 2000.
Au nom de
toute l'équipe de la Maison du Conte de Liège, je vous souhaite tout ce que
vous vous souhaitez, pour bien entamer ce nouveau quart de siècle.
Beaucoup
de jolies soirées conte, un grand merci à toutes les conteuses et conteurs, au
joyeux public,
à nos
lectrices et lecteurs, à toutes et tous tout plein de bonheur et
à très
bientôt. Roger
La Maison du Conte et de la Parole de Liège
386ième Veillée du 7- Scène
ouverte, spectacle de contes6
quand ?
le vendredi 14 février 2025 à 20h
où ? Théâtre à Denis, 302, rue Ste Marguerite, 4000 Liège
combien ? 4€
pour qui ? tout public
infos, inscription pour conter : réservation maisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
pas
d’inscription pour assister.
De ce 14 février, nous allons faire le mois de l’amour
en conte. Thème proposé et non obligatoire dans l’ambiance sympathique d’une
veillée conviviale, en compagnie du public sympathique.
Le Japon et la
Nouvel An
Edito
L’Equipe
du Mensuel vous souhaite une lumineuse année 2025. Découvertes, expériences, originalité, des
contes à foison pour réparer la vie quand elle est cassée. Une belle amitié entre nous, des rencontres
et, comme on disait dans mon village, « toutes sortes de prospérités ».
Pour ce numéro, nous avons choisi le
Japon comme source d’inspiration.
Pourquoi ? Pour deux
raisons. Nous avons remarqué qu’il était
souvent question du Nouvel An dans les contes japonais. Voilà la première. La deuxième ? A la Maison du Conte de Liège, parmi nos
membres, nous avons Maria. Maria connait
le japonais, a habité au Japon. Nous
avons profité de son expérience. Voyez
ci-dessous.
Comme d’habitude, nous regrettons de
vous présenter le visuel de première page en nuances de gris. A l’origine, il est rouge rutilant. Nous regrettons aussi d’être limitées dans
les contes publiés. Il y en a tant qui
nous ont séduites. La même chose pour
les proverbes. Nous pouvons toujours
rêver de tirer sur cinquante pages ! Choisir, c’est renoncer, hélas. Un solution ? Vous venez à notre veillée
du 10 janvier, vous y entendrez d’autres contes japonais.
Nouvel An et Japon
Au
Japon, le Nouvel An est une fête importante.
Il est célébré suivant le calendrier occidental, devenu international.
C’est plus important que Noël, qui a été
importé plutôt comme une fête romantique des jeunes couples.
Les
villes sont ornées de montages de bambous à l’entrée des maisons. Toujours droit, le bambou symbolise la
rectitude morale, la prospérité.
Avant
la fête, il est procédé à un grand nettoyage pour qu’il fasse bien propre et
que l’année commence sous de bons auspices.
Le
soir du réveillon, parents et enfants se
rassemblent, les logis japonais sont souvent exigus et ne permettant pas des
réunions nombreuses. Le Nouvel An est suivi de plusieurs jours de
congé et les gens partent en voyage pour visiter les membres de leur famille
dispersée.
Pendant
la fête, on joue aux jeux traditionnels.
Des plats spécifiques sont servis, par exemple des gâteaux de riz, des
mochis. Des oranges amères sont offertes
et la traditions est de manger les Toshikoshi-soba. Ces derniers sont très
longs pour symboliser une longue vie et prospérité.
A
minuit, le 31 décembre, les cloches des temples bouddhistes sonnent 108 coups,
d’après les 108 désirs de notre vie terrestre.
Les coups de cloche nous incitent à nous libérer de ces désirs
terrestres et à nous purifier. Dans
certains temples, la cloche est si énorme qu’il faut 17 moines pour l’ébranler.
Le premier jour de l’an, tous les japonais visitent leur temple, apportent des
offrandes pour que l’année soit prospère.
En 2025,
le Japon sera dans l’année du Serpent.
Les natifs du Serpent parlent peu, sont sages. Ils ont de la chance en argent. Maria
Estalayo
Le japonais et
moi.
Je
suis Espagnole. J’ai passé plusieurs
années de mon enfance et préadolescence aux Etats-Unis. De 9 à 14 ans, j’ai fréquenté une petite
école de quartier. Parmi le programme,
le violon nous était enseigné suivant la méthode du Professeur Suzuki. Ce professeur a remarqué que la langue
maternelle s’apprend sans qu’on s’en rende compte. Sa méthode consistait donc à initier au
violon par immersion.
Une
dame japonaise est venue nous apprendre
la langue japonaise comme une langue vivante.
Elle utilisait, par exemple le kamishibaï. Nous devions enlever nos chaussures, comme au
Japon. Comme au Japon aussi, nous devions nettoyer l’école. Elle nous faisait lire des histoires en
japonais basic, c’était comme un jeu.
Nous avons donc appris le japonais, comme nous avons appris le violon.
A
dix, onze ans, je suis allée pour la première fois au Japon. C’était un séjour
organisé par mon école en été.
Nous
sommes rentrés en Espagne et le japonais a été mis de côté.
Pendant
mes quatre années d’études à la Faculté de Traduction et Interprétation, j’ai
pris le japonais comme troisième langue étrangère, avec l’anglais et
l’allemand.
J’ai
eu une bourse pour un séjour d’une années entière au Japon. Au sud du Japon, dans l’île de Kyushu.
J’ai séjourné dans une famille. J’ai aussi suivi des cours dans une
faculté. Je peux dire qu’à ce moment, je
parlais couramment le japonais. J’ai
réussi un examen « niveau avancé. »
Je maîtrisais 1250 idéogrammes.
Actuellement,
je manque de pratique, de conversation.
Mon japonais est dormant.
Difficile
le japonais ? J’ai eu l’immense
avantage d’y être initiée comme le violon avec la méthode Suzuki. Et j’ai eu une bonne prononciation parce que
les voyelles espagnoles et japonaises se prononcent de la même façon.
Maria Estalayo
- 30e concours d’expression : Côté JARDIN
ECHÉANCIER
14 février
2025 : date limite pour l’envoi des textes !
mars/avril :
formations en classe (pour les groupes scolaires) et formations au Centre
culturel pour les participants individuels (3 journées d’accompagnement ;
1 journée par we, lors des 3 we précédant la finale)
11 (et 12)
avril 2025 : phase finale du concours en public
- Réservation.
Contes pour adultes à B3 à Liège. Le système de réservation change à
nouveau. (Ce n’est pas un running gag). Soit vous vous inscrivez sur le site du
B3. Soit, vous demandez la pièce jointe, un petit mode d’emploi bien clair à
jeanne.godenne@provincedeliege.be. Sinon, en fin de séance, je compterai les
personnes non inscrites pour une inscription groupée. ;) Jeanne la contesse.
Formation
Racontance. Initiation au conte par Dominique Brynaert. Inscriptions ouvertes.
Une
plongée dans l'univers du conte et les secrets des conteurs durant trois jours
Quand :
week-end de Pâques, les 19, 20, 21 avril 2025 de 9h30 à 17h30
où : 1030
Bruxelles, près de la place Dailly. Combien : 145 euros
pour
qui ? Aucun prérequis préalable
infos et
inscriptions : https://www.racontance.be/formation_conte.html - racontance@hotmail.com
Objectifs
: Découvrir la richesse, l'étendue de l'Univers du conte et les outils pour
conter avec talent et efficacité.
Un laboratoire pour raviver la flamme ! Théâtre de la Parole
Vous
travaillez dans le secteur socio-culturel et ressentez parfois une perte de
sens ou un épuisement face aux défis actuels ? Vous n’êtes pas seul.e.
Nous vous
invitons à rejoindre un collectif expérientiel, où ensemble, nous
identifierons ces malaises, les replacerons dans un contexte plus large, et
surtout, nous imaginerons des réponses collectives pour les dépasser.
Avec
quoi ? Des techniques inspirées des arts vivants, de la poésie, des
sciences sociales, et des pratiques de soin et d’éducation populaire.
Pour
qui ? Artistes, animateur.ces, éducateur·rices, ou tout acteur.rice du
secteur socio-culturel en quête de sens et d’élan.
Retrouvez
la joie d’agir, de créer, de faire ensemble. Inscrivez-vous dès maintenant
pour participer à cette aventure collective et transformatrice !
Il s’agit d’un laboratoire expérimental voué à la création collective d’un
outil pédagogique et culturel.
Le point
de départ du projet est un constat critique d’une perte de sens, d’épuisement,
de pessimisme, …des acteurs.ices du secteur socio-culturel. Nous avons envie de faire quelque chose pour
changer cette situation.
En
utilisant différentes techniques issues des arts vivants et performatifs, de la
poésie, des sciences sociales, de l’éducation populaire et de l’art
contemporain…. Nous allons explorer différentes zones touchées par les
questions de cette recherche.
Pour les
personnes du secteur culturel, éducation permanent, artistes, …. 15 participants.
Quand ?
Les 6 et 22 février, 13 et 19 mars, 10 et 26 avril, 15 et 31 mai, 12 et 21 juin
2025.
Où ? Les
jeudis soirs de 18 à 20, à l’Espace Magh, rue du Poinçons, 17, 1000 Bruxelles.
Les samedis de 14 à 18h, Théâtre de la
Parole, 7d, rue du Rouge-Cloître, 1160 Auderghem.
Combien ?
Gratuit. Infos : infoétheatredelaparole.be 02/736.69.50.
Inscription
jusqu’au 31 janvier 2025.
𝗦𝗲𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗱’𝗶𝗻𝗳𝗼 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗜𝗔𝗔 – 𝗗𝗲 𝗹𝗮 𝘁𝗵𝗲𝗼𝗿𝗶𝗲 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝗽𝗿𝗮𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 organisé par 𝗗𝗶𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲𝘀 𝗔𝗦𝗕𝗟 Le 𝟮𝟭 𝗷𝗮𝗻𝘃𝗶𝗲𝗿 de 𝟭𝟴𝗵 𝗮̀ 𝟮𝟬𝗵 (accueil dès 17h30), Bibliothèque
Langlois, Boulevard Gustave Roullier 1, 6000 Charleroi. 𝗬𝗼𝘂 𝗣𝗮𝘆 𝗪𝗵𝗮𝘁 𝗬𝗼𝘂 𝗖𝗮𝗻. - 15€ : Prix solidaire, - 10€ :
Prix plein, - Moins de 10€ ? Mettez ce que vous pouvez dans le chapeau, la
gratuité est aussi possible !
𝗔𝘂
𝗽𝗿𝗼𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺𝗲 : Comprendre et 𝗺𝗮𝗶̂𝘁𝗿𝗶𝘀𝗲𝗿 𝗹𝗮 𝗻𝗼𝘂𝘃𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗹𝗲́𝗴𝗶𝘀𝗹𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗜𝗔𝗔 (anciennement RPI).
- 𝟭𝗵𝟯𝟬 𝗱𝗲 𝘁𝗵𝗲́𝗼𝗿𝗶𝗲 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗽𝗿𝗮𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 : les montants, l’encodage, et
toutes les nouveautés à connaître.
- 𝟮𝟬 𝗺𝗶𝗻𝘂𝘁𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗾𝘂𝗲𝘀𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀/𝗿𝗲́𝗽𝗼𝗻𝘀𝗲𝘀 pour lever vos doutes.
- 𝗣𝗮𝘂𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝟭𝟬 𝗺𝗶𝗻𝘂𝘁𝗲𝘀 pour souffler.
Concrètement
:
Chacun
face à un ordinateur (fourni sur place au besoin), vous simulerez des encodages
en ligne avec l’accompagnement du formateur 𝗔𝗺𝗮𝘂𝗿𝘆 𝗛𝗮𝗲𝗴𝗲𝗺𝗮𝗻.
𝗔̀
𝗽𝗿𝗲́𝘃𝗼𝗶𝗿 : Votre 𝗹𝗲𝗰𝘁𝗲𝘂𝗿 𝗱𝗲 𝗰𝗮𝗿𝘁𝗲 𝗜𝗗 pour les simulations pratiques.
𝗦𝘂𝗿 𝗽𝗹𝗮𝗰𝗲 : Eau, café, thé, sandwiches pour
un moment convivial.
𝗜𝗻𝗳𝗼𝘀 & 𝗥𝗲́𝘀𝗲𝗿𝘃𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 : 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗮𝗰𝘁@𝗱𝗶𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝗰𝗲𝗻𝗲𝘀.𝗯𝗲 𝟬𝟰𝟳𝟵/ 𝟮𝟴 𝟵𝟴 𝟮𝟳
𝗢𝗿𝗴𝗮𝗻𝗶𝘀𝗲́ avec le soutien de la Fédération
Wallonie-Bruxelles, la Ville de Charleroi, la Province de Hainaut, CRCC
𝗣𝗮𝗿𝘁𝗮𝗴𝗲𝘇 𝗮𝘂𝘁𝗼𝘂𝗿 𝗱𝗲 𝘃𝗼𝘂𝘀 ! Cette séance est l’occasion
d’être à jour sur la nouvelle réglementation IAA.
Message important à nos amis conteurs et organisateurs de spectacle
·
Envoyez-nous
vos informations avant le 14
du mois précédant la publication,
·
un
mois plus tôt pour les formations,
·
complètes
et lisibles,
·
par
poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg.
Tel : 04/367.27.06.
·
ou
par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com
· Ne
comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos
infos.
Idéalement,
vos informations comportent:
organisateur,
titre, genre d'activité, artiste(s),
date et
heure, lieu, prix, public cible,
coordonnées
pour infos et réservations, max. deux lignes de commentaire
N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp.
Ni en PDF. L’idéal : word prêt à
copier-coller. Merci.
C'est vous qui nous envoyez vos informations.
Veuillez
ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches,
l'exploration.
Merci d'épargner notre travail
bénévole
Spectacles –
Veillées – Balades
Racontance
- le vendredi 3
janvier à 20h, Les Zapéro-contes Charleroi. Au chapeau.
Livre ou Verre, 6 passage de la Bourse -
6000 Charleroi.
Infos au 0470/23.67.01. Réservations non
obligatoires. Inscriptions pour conter : racontancecarolo@gmail.com
Cette soirée scène ouverte aux
conteurs est animée par Pascale Pezzotti, Joëlle Lartelier et Ahmed Hafiz.
Participation
- le vendredi 17
janvier à 20h, Les
Zapéro-contes Bruxelles, animés par Dominique Brynaert. Au chapeau
À l'Ultimes Hallucinatie, 316 Rue
Royale – 1210 Bruxelles. Inscriptions pour conter : racontance@hotmail.com
Infos et réservations vivement conseillées via
le site : www.racontance.be
La Maison du Conte et de la Parole
de Liège
385ième Veillée du 7- Scène
ouverte, spectacle de contes
quand ? le vendredi 10
janvier 2025 à 20h où ?
Théâtre à Denis, 302, rue Ste Marguerite, 4000 Liège
combien ? 4€
pour qui ? tout public
infos, inscription pour conter : réservation
maisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
pas d’inscription pour assister.
Le Japon nous inspire, thème
proposé et non obligatoire dans l’ambiance sympathique d’une veillée
conviviale, en compagnie du public sympathique.
Le
voyageur sans valises par Pascal Guéran , conteur et Lucas
Lauwers, musicien
quand ? le 11 janvier
2025, à 20h où ? Maison du Conte de
Namur, rue des Brasseurs, 170/2, 5000 Namur
combien ? 10€
Réservation par
mail à maisonduconte.namur@gmail.com ou par
téléphone au 0489 933 548
Récits autour du thème du temps.
Maison du Conte de Charleroi
- Le samedi 18 janvier à 10h00 et
11h00, KIILIRI ! Avec :
Pascale Baeyens (Pascalou)
Lectures vivantes pour les 2,5 à 5 ans. Bibliothèque de Courcelles - Rue Monnoyer 46 -
Courcelles
Activité gratuite sur réservation :
071/46.38.60 ou bibliotheques@courcelles.be
- Le dimanche 19 janvier à 11h00,
CHAPERLIPOPETTE, CHAPRISTI, CHAT
PERCHÉ ? Avec Pascale
Baeyens Centre culturel La Posterie à
Courcelles. Infos et rés. : +32 71 45 66 87 ou info@laposterie.be
- le Lundi 20 janvier, à 11h00 LIVRERIES
Avec : Pascale Baeyens (Pascalou).
Lectures vivantes pour les 0 à 2,5 ans. Bibliothèque
de Courcelles - Rue Monnoyer 46 – Courcelles.
Activité gratuite sur réservation : 071/46.38.60 ou bibliotheques@courcelles.be
Buzz Radio 94.3 & 97.8 FM
Lundis 13 et 27/01/25
Invité(e)s : surprise...
Bientôt + infos !
En
attendant, vous pouvez (ré)écouter nos émissions précédentes sur :: https://soundcloud.com/buzzrb/sets/raconte-nous
Contes
de bons conseils
par Jeanne la Contesse
quand ? le samedi 111 janvier
14 h où ? B3 Centre de ressources. Place des Arts, 1 –
4020 Liège
combien ? gratuit
pour qui ? adultes et grands enfants
Infos :
jeanne.godenne@provincedeliege.be
https://b3.provincedeliege.be/agenda
Les contes sont - depuis toujours -
de bon conseil. Leur sagesse est plutôt joyeuse, mais parfois un peu discutable
puisque le conte préfèrera toujours un joyeux fainéant à un travailleur obtus.
Regarde toujours dans la direction du
soleil levant et tu ne verras jamais l'ombre derrière toi. Proverbe
japonais.
La bougie ne perd rien de sa lumière
en la communiquant à une autre bougie. Proverbe japonais.
Théâtre de la Parole
Le
Contoir, scène ouverte
quand ? le 25 janvier 2025
à 19h où ? Théâtre
de la Parole, rue du Rouge-Cloître 7d, 1160 Bruxelles
Infos,
inscriptions pour écouter ou pour conter : 0476 65 37
83 ou contoirbxl@gmail.com .
Scène ouverte à tous les conteurs
et les conteuses de tous horizons
Bar avec saveurs salées et sucrées.
Le cerf à rien
- le 8 janvier 2025 à 14h Heure
du conte de la galette au Cerf à rien. où? 58c rue de Renoupré, 4821
Dison.
combien? 4€ (contes), 5 €
(atelier). pour qui? public familial
Infos: réservation souhaitée: lecerfarien@gmail.com ou par
téléphone 0498/27.56.15
Atelier créatif et gourmand
(bricolage et mini galette des rois au rendez-vous)
- le 17 janvier 2025 à
20h, Contes Glacés, veillée contée, 58c
rue de Renoupré, 4821 Dison. 4 €.
pour qui? public familial. Infos:
réservation souhaitée: lecerfarien@gmail.com ou par
téléphone 498/27.56.15
Venez- vous réchauffer au cœur de
l’hiver autour d’une théière
- le 22 janvier à 14h.
Atelier des Grands-mères au Cerf à rien pour fêter dignement nos
Grands-parents. ? 5 €.
58c rue de Renoupré, 4821 Dison. Public
familial
Infos: réservation souhaitée: lecerfarien@gmail.com ou par
téléphone 0498/27.56.15
Atelier gourmand confiture
d’antan
Au
fil des histoires
par Aurélie Beco
quand ? le dimanche 26 janvier
où ? à la Villa Sauvage à
Ensival
infos et
réservations: 0476/96.00.23
Les temps sont durs, de plus en
plus durs. Alors, les gens, ils cherchent, ils vont de portes en portes, ils
cherchent les portes du paradis. Est-ce qu'ils trouvent? Je ne sais pas. Conte poético-clownesque qui a remporté le premier
prix ex aequo au festival du conte de Chiny
Dimanches du Conte
- le dimanche 26 janvier 2025 à 15h, Lilith
par
Coline Morel. Pour adultes & jeunes partir de 12 ans.
Lilith la flamboyante a les cheveux aussi sauvages que l'âme. Elle est
intègre et sensuelle. Dieu est moustachu et Adam est un homme. C'est un récit
insoumis et burlesque,
- à 19h, Per
Silvas Profundas
par Sandrine Gniady. Pour adultes & jeunes à partir de 12 ans.
Une femme se perd dans la forêt profonde, là où l'on n'est plus sûr de rien et
que tout se peut. Elle s'égare à qui mieux-mieux jusqu'à se retrouver coincée
dans un cercueil au fond de la terre... Désormais, c'est la forêt qui fait le
guide inde
_______________________________________________________________________________________________________________________
Au Centre culturel Bruegel, rue des
renards 1F, 1000 Bruxelles
Infos, réservations
: 0470/39.09.14 reservation@dimanchesduconte.be
Formations –
Ateliers
Divertiscènes asbl
Séance
d’info sur les IAA – de la théorie à la pratique par Amaury
Haegeman
quand ? le 21 janvier de
18 à 20h (accueil dès 17h30), combien ? de
15€ à ? youp ay what you can
où ? Bibliothèque
Langlois, Boulevard Gustave Roullier 1, 6000 Charleroi
𝗜𝗻𝗳𝗼𝘀 & 𝗥𝗲́𝘀𝗲𝗿𝘃𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 : contact@divertiscènes. 0479/28.98.27
Comprendre et maîtriser la nouvelle
législation sur le IAA (anciennement RPI).
Voir p. 4.
Laboratoire
de l’oralité
par Don Fabulist
quand ? du mercredi 22
janvier à14h au dimanche 26 janvier 2025 à 10h
où ? Gîte le chameau
qui tousse à Oignies-en Thiérache
combien ? 500€ :
laboratoire, hébergement, repas, zakouskis, boissons, nettoyage
infos, inscription :
060/39.9199 ; infodonfabuliste.be
infomadametout.be
Bilingue, français néerlandais.
Vivre la poésie dans le conte, la parole intérieure pour donner à l’art du
conte des dimensions profondes et surprenantes.
Travailler la langue, le silence, l’expression du corps, la puissance de
l’imagination. La bouffonnerie sera
abordée.
Théâtre de la Parole
Un
laboratoire pour raviver la flamme !
quand ? Les 6 et 22
février, 13 et 19 mars, 10 et 26 avril, 15 et 31 mai, 12 et 21 juin 2025.
où ? Les jeudis soirs
de 18 à 20, à l’Espace MAh, rue du Poinçons, 17, 1000 Bruxelles.
Les samedis de 14 à 18h, Théâtre de la
Parole, 7d, rue du Rouge-Cloître, 1160 Auderghem.
combien ? Gratuit. pour qui ? secteur
culturel, éducation permanent, artistes, ….
15 participants.
Infos :
infoétheatredelaparole.be 02/736.69.50.
Inscription jusqu’au 31 janvier
2025. Retrouvez la joie d’agir, de créer, de faire ensemble. Voir p. 4.
Le lac Yishihama
Au Japon, dans un endroit retiré, on peut découvrir un
coquet lac cerné de cerisiers, le lac Yishihama. Un lac que l'on croit
ordinaire, pourtant il n'en n'est rien. Ses eaux ont une histoire.
Monsieur Yishihama est un homme riche, très riche, avide
d'être plus riche encore, de détenir la fortune du monde !
Au printemps, quand les cerisiers se teintent de rose,
les gens sont heureux, ils chantent, dansent, célèbrent la vie.
Monsieur Yishihama, quant à lui, n'est pas heureux, n'est
jamais heureux. Il ne peut voir, supporter, tolérer cet étalage collectif de
bonheur naïf.
Les cerisiers japonais donnent des fleurs mais pas de
fruits.
Monsieur Yishihama, pour se venger, fait venir du bout du
monde des montagnes de succulentes cerises. Il s'en empiffre au vu de tous,
dans tous les lieux du village et ne se gêne pas pour cracher les noyaux aux
pieds des villageois.
Ce matin-là, son jeune voisin Hiroshi, haut de ses huit
ans, par jeu, fait « Boum » dans le dos de Monsieur Yishihama.
Celui-ci prend peur, il avale de travers le noyau de sa cerise. Il tousse,
tousse tant que le noyau ressort . . . par le haut, par la tête !
Au matin suivant, au sommet du crâne, il a un peu de vert
tendre.
Au soir, on peut apercevoir, un petit arbre. Après un
mois, un superbe cerisier en fleur en guise de couvre-chef. Lorsqu'il circule
dans les rues, les habitants sourient et dansent après son passage.
Il est furibond, ne veut plus sortir, se terre chez lui.
Finalement, il prend une décision radicale. Il arrache,
de ses propres mains, l'arbre implanté dans sa chevelure. Satisfait, il va se
promener dans le parc voisin. Un orage terrible éclate. Les eaux du ciel se
déversent dans le creux du crâne et y restent. Il a maintenant un lac sur la
tête.
Comme dit le proverbe japonais, « l'eau prend
toujours la forme du vase ».
Des poissons s'y installent.
Quand Monsieur Yishihama fait la sieste sur sa terrasse,
les bambins du village viennent y pêcher de beaux poissons savoureux. Si
Monsieur Yishihama se réveille, il se met en colère et les pourchasse en leur
lançant des cailloux. Les enfants répondent par le même geste.
Monsieur Yishihama s'enfuit en courant. Il court vite,
très vite. Il se retourne pour voir où en sont ses poursuivants. Il trébuche.
Il part dans un salto arrière qui fait atterrir ses pieds dans les eaux du lac
de sa tête.
La masse et la vitesse entraînent son corps à basculer
complètement dans les eaux du lac de sa tête. Il est englouti par les eaux du
lac de sa tête.
Comme dit le proverbe japonais « La vie humaine est
une rosée passagère ».
Le lac se dépose en douceur sur la terre. Il s'entoure de
1000 cerisiers nés des 1000 noyaux de cerises crachés à proximité.
Quelle aventure. A en perdre son latin, pardon, son
japonais. Les lois de la physique et de la mécanique des fluides s'en trouvent
sens dessous dessus. Qu'importe !
Le lac est poissonneux. Les poissons y nagent, heureux.
Les cerisiers de bordure ondulent dans le vent au printemps et peignent le
paysage de rose sang.
Comme dit Jean-Baptiste Clément dans le Temps des
Cerises :
« Cerise d'amour, aux robes pareilles,
Tombant sous la feuille, en goutte de sang !
On y fait bal, fête, mariage et concours de pêche.
Pas de quoi se mettre » martel en tête. »
Réécriture du conte japonais « Le lac
Yishihama ; conte adapté par Philippe Sizaire et illustré par Louise de
Contes. Michelle Troupin.
Fin de la journée, Urashima Tarô, pêcheur sur l’île d’Hokkaido,
rentre chez lui.
La pêche a été bonne. Content et fatigué, il se réjouit
de retrouver sa mère et surtout la délicieuse soupe au poisson qu’elle va
pouvoir préparer !
Il accoste, arrime sa barque quand il aperçoit un groupe
de gamins bien agités, riant, criant, sautant autour de quelque chose sur le
sable.
Intrigué, il s’approche. Une pauvre tortue sur le dos git
sur le sable, agitant désespérément ses pattes, frappée par les enfants.
Urashima Tarô, homme tranquille et doux, sent la colère
monter en lui. D’une grosse voix, il crie : Laissez ce pauvre animal
tranquille ! Allez-vous en !
Stupéfaits les enfants se taisent et s’éloignent.
Urashima Tarô soulève la tortue et va la remettre à l’eau
où elle plonge et disparait en un clin d’œil.
Le lendemain matin, très tôt Urashima Tarô reprend sa
barque et ses filets.
Il rame jusqu’au large, en pleine mer pour pêcher.
A peine a-t-il jeté ses filets, qu’une immense tortue
vient à sa rencontre.
- Salut à toi, gentil pêcheur, hier tu as sauvé une
tortue. Cette tortue est la fille du dieu de l’océan. En guise de récompense,
tu es invité à venir dans son palais sous l’océan.
Étonné, ravi aussi, Urashima Tarô accepte l’invitation,
grimpe sur le dos de la tortue géante. Un profond bien-être l’envahit et il
s’endort.
Au réveil, il voit dans une ombre bleutée, un palais
comme jamais il n’en a vu.
Toit en tuiles d’or, murs en argent et en lapis lazuli,
sol en marbre.
A peine le portail franchi, une princesse s’avance vers
lui. Urashima Tarô a le souffle coupé devant tant de beauté. La princesse
commence par le remercier et le conduit devant une magnifique table, incrustée
de perles et de coquillages, couverte d’une montagne de nourriture raffinée.
La princesse l’invite à partager le repas et lui offre du
saké. Jamais Urashima Tarô n’avait gouté pareil nectar. Voici des musiciens,
des danseuses : un ravissement pour les yeux et les oreilles.
Oubliant tout Urashima Tarô est en extase et chaque jour
s’écoule comme dans un rêve.
La princesse lui fait découvrir son monde et ils passent
de longs jours heureux sous la mer.
Pourtant, un jour, il repense à ses parents, se dit
qu’ils doivent s’inquiéter de son absence et, nostalgique, il va voir la
princesse.
- Je voudrais tant revoir mes parents !
Compréhensive, la princesse lui offre un souvenir :
un petit coffret laqué, un tamatebako.
- Cher Urashima Tarô, prends bien soin de cette boite
mais n’oublie pas, tu ne dois surtout pas l’ouvrir !
Urashima Tarô accepte avec plaisir le cadeau et promet de
ne jamais l’oublier.
Aussitôt, il sombre dans l’inconscience. Il se retrouve
assis sur la plage, entouré de personnes inconnues, le regardant bizarrement.
Il se précipite au village. Horreur, sa maison n’est plus
là, sa mère non plus. Il interrogea longuement les habitants, personne ne
pouvait le renseigner.
Finalement, pensant n’être resté que quelques mois, il
s’est rendu compte qu’au moins trois cents ans s’étaient écoulés !
Urashima Tarô est retourné sur la plage, le seul endroit
inchangé. Il y resta de longues semaines mais ne revit jamais la tortue qui
l’avait emmené au palais.
Désespéré, oubliant l’avertissement de la princesse, il
finit par ouvrir le tamatebako.
Horreur, une épaisse fumée noire, âcre en sort et
enveloppe le gentil pêcheur. Il entendit la voix de la princesse : je
t’avais prévenu, tu ne devais pas ouvrir le coffret, j’y ai enfermé toutes les
années passées avec toi !
Et en quelques instants, Urashima Tarô devient un
vieillard et, en regardant la mer, pleura les siens en attendant la mort.
Conte japonais trouvé sur Internet, Marie-Noëlle
HERBIET
C’était au
temps où la marche était le moyen normal de se déplacer.
En ce
temps-là au Japon, vivait un vieux moine
réputé pour ses sermons. Erudition sans
prétention, hauteur de vue, spiritualité.
Le moine est un bon orateur, se paroles sont aussi agréables à écouter.
Le
vieux moine est aveugle.
- Quel
malheur d’être aveugle ! Quel malheur d’être handicapé !
Un
jour, le vieux moine est demandé dans un couvent au-delà de la forêt pour
prêcher une retraite. Une bonne
demi-journée de marche. Un jeune moine
est désigné pour l’accompagner. Le jeune
moine est enchanté de quitter le couvent.
Il attrape le vieux moine par le bras et s’élance.
- Non, pas
comme ça. Attention, tu vas me faire
tomber. Ecoute-moi bien, voici comment nous allons faire. Je mets ma main gauche sur ton épaule droite,
je prends mon bâton par l’autre main et nous marchons à mon rythme. Quand il y a un obstacle, tu t’arrêtes et tu
me dis ce qui se passe. Essayons.
Ils
s’exercent dans la cour du couvent. Au
bout d’un temps, ça y est, ils sont accordés et ils prennent le chemin.
Il fait
bon marcher. Après un moment, ils sont
si bien accordés que le vieux moine met son bâton sur son épaule, il se fie
entièrement à son jeune compagnon.
- Dis-moi,
que vois-tu autour de toi. Sois mes
yeux.
- La
campagne.
- La
campagne comment ?
- Ben, la
campagne comme la campagne.
Le vieux
moine se met à rire.
- La
campagne a de multiples visages. Je ne crois pas que ce sont des prés. Je n’entends pas meugler, bêler. Ce sont donc des cultures. Que cultive-t-on ?
- J’ai été
élevé à la ville, moi, je ne sais pas Je
vois trois paysans. Un homme âgé, un
homme plus jeune et une femme. Elle se
relève, se masse le dos. Elle attend un
enfant.
- Que
font-ils, dis-moi.
- Ils sont
les pieds dans l’eau, ils tiennent des sortes de grandes herbes. Ils les plantent. Oh, je vois, ils plantent le riz.
Lejeune
moine a compris.
- Le ciel
est bleu, avec des gros nuages comme de la crème.
La route se poursuit ainsi, avec les
descriptions du jeune moine. Le jeune
moine est heureux, il apprend des chose, heureux de regarder, de voir. En lui-même, il remercie le vieux moine qui
lui a ouvert le regard.
Une halte
pour le casse-croute et une petite sieste.
Ils reprennent la route.
-
J’entends des gens qui viennent. Qui
sont-ils ?
- Un
groupe de paysans bien habillés. Ils sont menés par un homme jeune qui
s’incline. Ah ! Ils s’inclinent
tous.
- Révérend
père, nous fêtons la naissance de mon fils.
Auriez-vous la bonté de venir le bénir ?
Une chose
pareille ne se refuse pas.
- Avec
grand plaisir. Les deux moines
s’inclinent et accompagnent le groupe.
Le vieux moine est installé
confortablement. Le maître de maison lui
apporte une assiette pleine de mets et une tasse de thé. Le jeune moine se mêle
aux convives. Il mange et boit presque
avec modération mais pas tout à fait.
Le père vient devant le vieux moine,
avec son fils, emmailloté.
- Voilà
mon bébé.
Il le
présente au vieux moine qui tend les bras.
Le père hésite, finit par lui confier son bébé. Le vieux moine le prend dans ses bras, le met
sur ses genoux. Avec ses mains voyantes,
il caresse la petite tête, tout légèrement le petit visage, le nez minuscule,
la mignonne petite bouche . Le bébé lui prend un doigt, le serre avec une force
étonnante.
… Voilà ce
à quoi j’ai renoncé en devenant moine.
Le vieux moine a les larmes aux yeux.
Le père
vient reprendre son fils.
- Il est
temps que nous nous remettions en route.
Voulez-vous avertir mon compagnon.
Les revoici sur le chemin. Cette halte imprévue leur a fait perdre du
temps, la journée s’avance. Les voici à l’orée de la forêt.
- Père,
père, nous n’allons pas traverser la forêt.
- Et
pourquoi pas ?
- Yamamba,
la sorcière-ogresse.
-Voyons, mon ami, un moine ne croit pas à ces
superstitions. Tu m’as dit qu’il y avait
pleine lune. Tu y vois donc assez pour
continuer. N’oublie pas qu’on nous
attend.
Le jeune
moine rassemble son courage, se remet en route.
Dans la forêt, Yamamba a entendu
parler. Yamamba, grande comme un arbre,
cheveux hérissés, yeux rouges, langue verte, crocs, griffes, hideuse,. Le cauchemar.
Yamamba salive déjà à l’idée d’une proie. Elle sort de la forêt, se plante au milieu du
sentier, se lèche les babines de plaisir en contemplant le jeune mine bien tendre.
Le
jeune moine la voit, l’entend. Il tombe à genoux, la tête dans les bras, les
yeux obstinément fermés, les oreilles en alerte.
- Que se
passe-t-il ? Où es-tu ? Le
vieux moine reprend son bâton, tâte le sol devant lui fait un pas ou deux
Yamamba ne
comprend pas. Elle est habituée à la
fuite de ses proies ou à leur évanouissement.
Mais pas en voir une se diriger vers elle, avec une arme.
- Il est
plus puissant que moi, il a une arme magique.
Il n’a pas peur de moi, il va me dévorer. Yamamba ne connaît rien d’autre. Dévorer.
La crainte. Elle s’enfuit dans son antre, au plus profond de la forêt.
Le vieux
moine retrouve le jeune moine, le secoue.
- Que
fais-tu là par terre ? Allons-y.
- Au
secours, Père, elle est là ?
- Qui est
là ?
-
Yamamba ! Le jeune moine se hasarde
à regarder, voir le sentier éclairé par la lune. Plus de sorcière-ogresse.
Ils arrivent au couvent où il sont
attendus avec inquiétude. Heureusement,
tout se finit bien.
Le conte finit par une
question : qui est l’infirme ?
D’après
Yamamba in Les plus beaux contes zen de Henri Brunel. Calmann-Lévy 1999. M-Cl
Desmette.
Je
fréquente le milieu des mal-et-non-voyants, comme on dit maintenant. J’y rencontre des gens qui jonglent avec leur
smartphone. Alors que moi, je suis quasi
nulle. Je me sens vraiment
l’infirme Et comme dit Michelle
Troupin : On est toujours l’infirme de quelqu’un.
Le vagabond
Au
temps des histoires, au Japon, il était une fois un jeune homme nommé
Gengoro. Traine-savate, quand il en
a. Va-nu-pieds quand il n’en a plus. Sans-feu-ni-lieu, sans père ni mère. En résumé, Gengoro est un vagabond.
Il est réaliste puisqu’il
survit. Il a aussi une imagination
foisonnante. Son monde est peuplé de
personnages et d’objets magiques.
Un jour, il longe une rivière. Il l’écoute.
« Regarde, regarde bien » lui
répète la rivière. Gengoro fouille les
rives, découvre un tambour dans un buisson.
Que fait un tambour dans un buisson ?
Il y a de quoi imaginer une histoire.
Pour Gengoro, le tambour est magique.
Cette fois, il a raison.
Gengoro a un problème avec son
nez. (Quel humain, quelle humaine n’a
pas de problème avec son nez ?) Il le trouve trop petit, il le voudrait
majestueux. Il frappe sur le tambour, répète :
- « Nez
grandis, nez grandis. » Son nez grandit,
grandit, travers la rivière, se frotte aux arbres de l’autre rive. Gengoro rit, frappe sur le tambour :
- « Nez
rétrécis, nez rétrécis, …. » Son nez retrouve
sa forme, peut-être un peu plus grand.
Gengoro reprend ses pérégrination,
la tambour attaché à sa ceinture. Il
arrive près d’un beau château. Il se
faufile à travers la haie du parc et voit une jeune fille, belle comme dans les
rêves. Elle se penche sur une pièce
d’eau en respirant une fleur. Gengoro a
alors une idée, pourrait-on dire un plan ?
Il frappe sur le tambour :
- « Nez de
la jeune fille rétrécis, rétrécis. »
Tant et si bien que le nez disparaît
La jeune fille n’a plus de nez, une face plate Ses parents se désolent, elle tombe malade de
chagrin
Le seigneur fait appel aux plus
grands médecins, aux magiciens, aux charlatans
Rien à faire Personne ne peut
guérir la jeune fille et lui rendre son beau visage Gengoro se présente Les gardes veulent refouler ce
mal-habillé Non, le seigneur a dit
d’accueillir tout le monde Gengoro veut
être seul avec la jeune fille Il frappe
sur le tambour
- « Nez de
la jeune fille, reviens, nez de la jeune fille grandis» Il lui tend un miroir
-« Es-tu
contente ? »
- « Il est
un peu trop grand » Gengoro réajuste, la jeune fille est
enchantée de son nouveau nez
Le seigneur comble Gengoro de
présents Terres, châteaux, bijoux,
argent, beaux vêtements, serviteurs
Pendant un temps, Gengoro jouit de ses richesses Après un temps, il s’ennuie Il s’en va, reprend sa bienheureuse liberté.
D’après Le
tambour magique in Les plus beaux contes Zen de Henri Brunel, Editions France
Loisir, 2005.
Ma
question de curieuse. Gengoro a-t-il
pris de ses richesses des choses qui peuvent lui être utiles ? Si oui,
lesquelles ?
Je
retrouve ce thème dans la fable du loup et le chien de La Fontaine. Également dans un conte wallon collecté par
Lemoine. Dans Les Comédiens, une nouvelle de Mérimée. M-Cl Desmette. La parenté des humains au-delà des temps et des
lieux.
La robe noire du corbeau
C’était au temps où les bêtes parlaient. Au Japon comme ailleurs.
En ce
temps-là, le corbeau était tout gris. Elégant,
soucieux de sa parure, il va trouver le hibou, le teinturier.
- Cher
hibou, ma robe est moche Je voudrais en
avoir une plus belle, plus colorée., plus gaie.
- Dis-moi
ce que tu veux mais dépêche-toi, je n’ai pas que ça à faire. J’ai d’autres clients à satisfaire avant ce
soir.
- Je
voudrais une robe vert Céladon, avec un dégradé sur le ventre. Avec une calotte
rouge rubis sur la tête. Le dos bleu et sur les ailes, une ocelle comme celle
paon. Une queue blanche soulignée de noir.
Et du jaune ailleurs. Une
moustache …
- C’est
bien compliqué. Je m’y mets. Houho ! Houho !
Le hibou
se let au travail, choisit les couleurs.
- Non, ce
n’est pas ça. Vous m’avez mis du vert
réséda, du rouge violine, le blanc est grisâtre. Pour simplifier votre tâche, je vous propose
de prendre exemple sur le martin-pêcheur.
Le hibou
transpire. La nuit va bientôt tomber.
- Encore
non. Vous avez copié le
martin-pêcheur. Je ne veux pas être
pareil à un autre,
Le hibou transpire.
- Vos
m’embrouillez, je ne sais plus où j’en suis.
Le hibou
fulmine. Il prend son plus gros pinceau,
une brosse. Il la trempe dans sa marmite
de noir.
Voilà pourquoi le corbeau a une robe
noire. Marie-Claire Desmette
D’après La
robe noir du corbeau, in Les plus beaux contes zen d’Henri Bruel, France
Loisirs 2006.
La mouche dans le ventre
Monsieur Hansaémon est un riche marchand de drap de la
région de Naguija.
Chaque matin, après le petit-déjeuner, c'est le rituel du
saké.
Dans la maison, tout le monde est prié de faire silence,
sa femme, ses fils, sa fille, ses beaux-parents, mais aussi les voisins, les
clients, les passants ; mais aussi les chats, les chiens, les poissons
rouges. Alors seulement, dans un silence parfait, il boit à petites gorgées son
saké.
Il ne boit pas un dé à coudre ou un verre de thé ou une
tasse en porcelaine ou un bol à soupe ou un saladier en plastique.
Il boit chaque
matin, dans un silence absolu, un tonneau de saké.
Il boit puis passe goulûment la langue sur ses lèvres,
pousse un soupir d'aise et ferme les yeux.
Ce jour-là, une mouche étrangère à la famille, ne
connaissant pas les us et coutume en usage, s'approche du récipient pour voir
ce qu'il contient. A ce moment précis Monsieur Hansaémon avale d'un trait le
précieux breuvage et la mouche vagabonde. Le saké est parfait, la mouche
beaucoup moins.
Dans son ventre la mouche bourdonne, voltige et s'affole.
L'endroit ne lui plaît pas.
Monsieur Hansaémon monte dans sa chaise à porteur et se
fait conduire chez un célèbre médecin, le docteur Hori.
- Docteur, j'ai avalé une mouche. Elle bourdonne, voltige
et s'affole. Pouvez-vous m'en débarrasser.
- Sans problème, je suis diplômé de faculté, je consulte
mon grand livre de médecine de 1000 ans d'âge, vieux et sage.
Pour vous débarrasser de la mouche, il suffit d'avaler
une grenouille. Elle gobe la mouche et vous serez tranquille.
Monsieur Hansaémon remercie et rentre chez lui. Il envoie
ses serviteurs. Ils reviennent avec une belle grosse grenouille. Il ferme les
yeux et l'engloutit.
La médecine est efficace car au bout de quelques instants
plus de mouche bourdonnante.
Mais, au bout de quelques autres instants, c'est la
grenouille qui se manifeste, elle croasse, elle saute, elle s'impatiente.
Monsieur Hansaémon monte dans sa chaise à porteur et se
fait conduire chez le célèbre médecin, le docteur Hori.
- Docteur, pour la mouche, c'est parfait. J'ai avalé la
grenouille. Mais celle-ci se manifeste. Elle croasse, elle saute, elle
s'impatiente. Je suis tout ballonné.
Pouvez-vous m'en débarrasser ?
- Sans problème,
je suis diplômé de faculté, je consulte mon grand livre de médecine de 1000 ans
d'âge, vieux et sage. Pour vous débarrasser de la grenouille, il suffit d'avaler une couleuvre. Elle
raffole des grenouilles. Vous serez tranquille.
Monsieur Hansaémon remercie et rentre chez lui . Il
envoie ses serviteurs. Ils reviennent avec une belle grosse couleuvre. Il ferme
les yeux et l'engloutit.
La médecine est efficace car au bout de quelques instants
plus de grenouille croassante.
Mais, au bout de quelques autres instants, c'est la
couleuvre qui se manifeste, elle siffle, serpente, sillonne, cherche l'air
frais. Monsieur Hansaémon est tout perturbé.
Monsieur Hansaémon monte dans sa chaise à porteur et se
fait conduire chez le célèbre médecin, le docteur Hori.
- Docteur,
pour la grenouille; c'est parfait. Mais la couleuvre, elle siffle, elle
serpente, elle sillonne, elle cherche l'air frais. Avoir une couleuvre dans le
ventre n'est guère plus plaisant qu'une grenouille.
Pouvez-vous m'en débarrasser ?
- Sans problème, je suis diplômé de faculté, je consulte
mon grand livre de médecine de 1000 ans d'âge, vieux et sage. Pour éliminer la
couleuvre, il suffit d'avaler un
sanglier. Les sangliers se délectent des couleuvres. Vous serez tranquille.
Monsieur Hansaémon remercie et rentre chez lui et envoie
ses serviteurs. Ils reviennent avec un
sanglier de belle allure. Il ferme les yeux et l'engloutit.
La médecine est efficace car au bout de quelques instants
plus de couleuvre sifflante.
Mais, au bout de quelques autres instants, c'est le
sanglier qui cherche à se frayer un chemin dans le ventre de Monsieur
Hansaémon. Il rue, grogne, gronde.
Monsieur Hansaémon est tout chaviré.
C'est à quatre pattes qu'il monte dans la chaise à
porteur. et se fait conduire chez un célèbre médecin, le docteur Hori.
- Docteur, pour la couleuvre; c'est parfait. Mais le
sanglier, il rue, grogne et gronde. Je suis tout chaviré. Pouvez-vous m'en
débarrasser ?
- Sans problème, je suis diplômé de faculté, je consulte
mon grand livre de médecine de 1000 ans d'âge, vieux et sage. Pour éliminer le
sanglier, il suffit d'avaler un
chasseur. Vous serez tranquille.
Monsieur Hansaémon remercie et rentre chez lui et envoie
ses serviteurs. Ils reviennent au bout
de plusieurs semaines avec le chasseur le plus habile du pays. Il ne quitte
jamais son fusil.
Il ferme les yeux et engloutit le chasseur et son fusil.
La médecine est efficace. Dans le ventre de Monsieur
Hansaémon c'est le champ de bataille, c'est
la guerre totale. Le chasseur tue le sanglier d'une balle entre les deux
yeux. Le chasseur n'a plus de balle pour se faire un chemin vers la sortie.
Heureusement, il a son canif. Il tranche la chair à vif,
d'un coup sec, sort et s'en va sans autre commentaire.
Quelques points de suture et on n'en parle plus.
Conclusion : Dans le ventre de Monsieur Hansaémon,
il y a du saké, une mouche, une grenouille, une couleuvre, un sanglier et un
chasseur. Il y a du monde dans le ventre de Monsieur Hansaémon.
Michelle
Troupin
D’après
la Mouche in Contes japonais, de Miroslav Novak, Editions Grûnd, Paris 1970.
L'oiseau en cage rêvera des nuages.
Proverbe japonais
L’espace d'une vie est le même qu'on le passe en chantant ou en pleurant. Proverbe japonais.
? Nos âmes se dilatent, elles s’étendent comme les branches d’un arbre, vers l’extérieur. De sorte que plus en plus d’oiseaux viennent y faire leur nid. Et de plus en plus de chants retentissent. Matekoni, sous la plume de Alexander McCall Smith.
O Ce rond est-il rouge ? Alors ceci vous concerne :
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