Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,
les conteurs et les raconteurs.
novembre 2018 – N°311
P 912122 Bureau de dépôt LIEGE 1–4000 Editeur responsable: Marie-Claire Desmette,
av. E. Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg
Au sommaire, ce mois-ci:
- Nouvelles du monde du conte
- Spectacles - Repas
– Balades - Ateliers
- 2 « Façons de faire »
La
Veillée du 7 – scène ouverte
organisée par la Maison du Conte et de la Parole de
Liège-Verviers
quand ? le 7 novembre
à 20h où ? Théâtre
à Denis, 302, rue Ste Marguerite à Liège
combien ? 3€ carte blanche: Béatrice Fagard
animation : Gaëténe Windels
Le
rendez-vous des conteurs et de tous ceux qui aiment les contes.
Pour
conter, s'inscrire en début de séance auprès de
l'animateur. 1 conte d'une durée de
10'. Nous insistons pour que le temps de
parole ne soit pas dépassé, autant que faire se peut !
Maison du
Conte et de la Parole de Liège-Verviers
Conte et musique à danser par Marc Malempré et des conteurs
de la Maison
quand ? le 7 décembre à 20h20h où ? Théâtre à Denis, 302, rue Ste Marguerite à Liège
combien ? 4€
infos: 0486/21.87.62; www.maisonduconteliege.be http://conteetparole.blogspot.com
Une veillée programmée unissant contes,
musique et danse. Venez faire danser vos
oreilles et vos pieds.
Pas de scène ouverte en décembre, ce
sera pour le 7 janvier de l’année prochaine.
Pour des raisons
techniques, je n’ai provisoirement pas accès au compte bancaire de la Maison et
donc, je ne sais pas qui a viré le montant de son abonnement en octobre. Pour mes étiquettes, je me baserai donc sur la
situation de septembre. Si vous voyez un
point rouge à côté de votre nom et que vous êtes en règle d’abonnement, soyez
gentils de ne pas vous vexer et de ne pas en tenir compte. Si vous n’avez pas encore payé votre
abonnement, c’est le bon moment pour le faire. Merci. La rédaction.
Source de Contes
Edito
Les fidèles à notre
Mensuel reconnaîtront le logo et se souviendront de la rubrique « Source
de contes » tenue par Muriel Durant.
Mois après mois, elle nous a conseillé des ouvrages où nous trouverions
des contes sur tel et tel thème. A son
grand regret, Muriel n’a plus le temps de s’adonner aux recherches
indispensables.
Nous en profitons
pour la remercier de son dévouement et de sa compétence démontrés dans cette
rubrique si utiles aux conteurs.
Si utile que ce
serait dommage de la voir disparaître.
Vous avez envie, vous
vous sentez de taille à la tenir, sous la forme qui vous sera propre et vous
vous proposez. (Ce n’est pas une affirmation ni une question, c’est un espoir.)
Vous ne vous sentez
pas de taille à alimenter régulièrement la rubrique ?
Vous pourriez vous
partager le travail. Vous avez un ou des
livres qui vous sont mine, source de contes ? Vous nous envoyez un petit texte pour le/les
présenter. Quelqu’un d’autre a un/des
livre/s … et ainsi de suite …
Source de contes
serait une rubrique à plusieurs plumes successives, à plusieurs voix et ce
serait bien aussi.
Contact : maisonconteparole.liege@gmail.com
____________________________________________________________________________________
Nouvelles du monde du
conte
·
Atelier conte animé
par Christian Schaubroeck. Le conte
est une parole qui va plus loin que l’anecdote, le délire verbal, la menterie,
la blague. C’est une porte ouverte sur le rêve et les philosophies de la
vie.
Lors de cet atelier, on
s’habituera à prendre la parole en public, à gérer son corps, sa voix, de
découvrir l’art de transmettre un conte oralement, sans support écrit, à se
débarrasser de nos tics gestuels et de langage, à apprendre les techniques du
conte oral et, de façon ludique, à transmettre au mieux les contes proposés
avec émotion et justesse. Échanger et expérimenter le travail en groupe. Développer
le respect d’autrui, le partage, la prise de parole.
Ensuite, nous approfondirons
les techniques abordées pour nourrir nos récits de notre sensibilité et de nos
expériences pour trouver une gestuelle et un langage personnel.
Enfin, nous développerons la
construction d’un spectacle de durée plus conséquente. Que mettre en place ?
Comment travailler la musique, seul ou avec musicien ? Quelles sont les
difficultés rencontrées sur scène, au niveau technique, lumière et son, contact
avec le public ?
A noter qu’avec les conteurs
confirmés qui le désirent, l’artiste-animateur travaillera en priorité les
demandes des stagiaires (préparation en profondeur d’un conte,
l’accompagnement, le regard extérieur, …
Le 2ième ou le 3ième mercredi du mois, à 19 heures 30. 10
mercredis / atelier. 150€.
À Chiny , aux Anciennes
écoles.
·
Organisé par La Surizée asbl & Centre Culturel de Philippeville, Fais-moi un Conte, 25e concours d’expression, Comment tu oses !?
C’est le thème de ce 25e concours. Conteurs en herbe ou
en devenir, artistes confirmés, créateurs d’histoires et autres diseurs
d’aventures, aiguisez vos plumes. Alors soyez gourmands ! De
quoi ? De tout ! Mais surtout… soyez gourmands d’imagination et de
créativité !
Les finales organisées les 15 et 16 mars 2019 seront le point d’orgue de
cette aventure artistique. Elle propulsera les futurs finalistes au cœur
d’un groupe qui comprendra entre huit et dix personnes. Au sein ce groupe, le
partage d’expérience(s) aura valeur de préparation, au fil des trois dimanches
qui précéderont les finales. Cette préparation est un passage incontournable
sur la route des finales.
Le concours permettra ensuite au lauréat de se
positionner de façon utile dans le cadre des présélections organisées pour
accéder au 20e concours du Festival
interculturel du Conte de Chiny, en juillet 2019.
L’écriture du conte est un acte de création : il est bien
question d’imaginer une histoire inédite et non pas de proposer une énième
interprétation d’un conte existant. Mais avant toute chose, l’attrait pour
le monde de l’oralité doit interpeller votre envie et votre créativité.
Au-delà du passage obligé par l’écriture, la scène constitue la vraie finalité
de la démarche. Bonne création !
suite
p. 3.
Suite de la p. 2.
Echéancier
Envoi des textes pour le 31.01.2019
Présélections connues pour le
22.02.2019 (indicatif)
Formations individuelles les 24.2, 3.3. et
10.3.2019 (des modifications restent possibles)
Finales : 15 et 16 mars 2019
La
réception du conte fait office d’inscription. Elle est gratuite. Chaque
participant enverra :
1- son
texte dactylographié en six exemplaires; (même s’il est
aussi envoyé par mail)
2-
une enveloppe timbrée à son adresse ;
3- un
formulaire d’inscription (un par conte) dûment complété à “Fais-moi
un Conte”, rue de France, 1a - 5600 Philippeville.
Infos au
071-66.23.01 ou sur http://www.culture-philippeville.be/
·
Une master class au
Sahara avec Henri Gougaud, du 1er au 8 mars 2019, en immersion dans
le désert marocain. Vous racontez et/ou
vous écrivez. Vous avez quelques années
d’expérience. Vous avez un projet de
récit. Venez rencontrer Henri Gougaud et
profiter de ses conseils ainsi que du soutien du groupe.
Campement fixe et confortable
dans les dunes au sud de Zagora. Logistique de pointe assurée par une équipe de
Berbères expérimentés.
Voyage organisé par l’œil de
la source et accompagné par Martine Tollet.
Prix du stage (hors transport aérien jusqu’à Ouarzazate et
pourboires) : 1200€. Infos :
loeildelasource@mac.com
_______________________________________________________________________________________
Message important à nos amis conteurs et
organisateurs de spectacle
· Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la
publication,
· un mois plus tôt pour les formations,
· complètes et lisibles,
· par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg.
Tel : 04/367.27.06.
·
ou par courriel à
maisonconteparole.liege@gmail.com
·
Ne comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous
vous-mêmes vos infos.
Idéalement, vos informations comportent:
organisateur, titre, genre d'activité, artiste(s),
date et heure, lieu, prix, public
cible, coordonnées pour infos
et réservations, max. deux lignes de commentaire
N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp.
C'est vous qui nous
envoyez vos informations.
Veuillez
ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches,
l'exploration.
Merci d'épargner le travail bénévole de la
rédaction, de la correction, de l'expédition.
L'idéal
pour nous, le plus sûr pour vous, c'est le copier-coller
Spectacles - Animations - Repas balades
Les fils qui nous relient par Chantal Dejardin
quand ? le 1er novembre à 15h00 où ? rue de l’Yser, 146-148 |
B-4840 Welkenraedt
infos : +32 (0)87 32 55 00
Après la messe du souvenir, contes, chants et récits
?Le but de l’homme est de devenir humain. Elie
Wiesel
Mots
et merveilles
Conteurs en balade
- le 4 novembre à 17h30, Dans le silence de la terre par Julie
Boitte et Aline Fernande 7/4€
RV Grilles du cimetière, Parvis Notre Dame à
1020 Laeken. Réservation indispensable.
Tous renaîtront à l’écoute
aux tréfonds des catacombe. A l’issue du
voyage, seuls les vivants ressortiront.
- les 30 novembre et 1er décembre
à 20h, Tous
mes chaperons par Sophie Clerfayt. 13/10€.
Rue de la colonnes, 30, 1080 Bruxelles. Réservation et paiement
anticipé indispensables.
Stoemp conté. Chaperon rouge habite tous les pays et parle
toutes les langues.
_________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Infos et réservation : 0497/78.20.75 ;info@conteursenbalade.be
La femme moustique par Mélancolie Motte
quand et où ? Le 6 nov. (10h et 13h30) au Théâtre de La Roseraie chée d’Alsemberg,
1299, 1180 Bxl)
les 12, 13, 14, 15, 16 nov. Maison de la culture de Tournai avenue des Frères Rimbaud ; 2, 7500 Tournai
les 12, 13, 14, 15, 16 nov. Maison de la culture de Tournai avenue des Frères Rimbaud ; 2, 7500 Tournai
Enfin un spectacle qui ne reste pas plaqué à
la réalité des enfants, mais ose la sobriété, la poésie, pour les sortir de
leur quotidien remuant et assourdissant.
Maison du Conte et
de la littérature
- le 7 novembre à 16h, Comme un petit coquelicot par Catherine Petit.
4€. A partir de 3 ans. Public familial
Chapelle du Marché de Jodoigne
- Grand Place - 1370 Jodoigne. 010/81.99.57 ou bibliotheque@jodoigne.be
Poppy, grand-mère souris, avait un champ de coquelicots avec lesquels
elle faisait des gâteaux, des tisanes, des salades et...des bonbons ! Mais un
jour, ils sont venus...ils étaient fatigués, affamés.
- le 15 novembre à 20h, L’enfant et le prisonnier par Magali Mineur. 8€ -
1,25€. Public adulte.
Au Moulin d'Arenberg - Rue Dr
Colson 8 - 1430 Rebecq. reservations@rebecqculture.be ou
067/63 70 67
A partir de la tradition populaire française, il est question de
relation père-fils, du rapport à l’autorité et à la liberté.
- le 23 novembre à 20h30, Baba Yaga par Anne Borlée et Gilles Kremer.
10/8/1,25€.
Public adulte.
Chapelle Notre Dame du Vieux
marché, Grand-Place 32, 1370 Jodoigne. reservations@conteetlitterature.be ou
010/814147.
Baba Yaga a arraché un pieu, elle a pris un crâne avec du feu dedans,
elle a mis le crâne sur le pieu : "Tiens, c'est ton feu, maintenant,
DEGAGE !"
- le 30 novembre à 21h, Le bon fils par Ahmed
Hafiz . 8€. Public adulte.
Au Moulin fantôme - 142 rue du Coeurcq 1480 Tubize. reservations@conteetlitterature.be ou
010/814147.
Entre récits de vie, contes et fabulations, avec humour et tendresse l’histoire de tous les bons fils, assis entre deux cultures, tiraillés entre leur besoin d’émancipation et le poids des traditions.
Entre récits de vie, contes et fabulations, avec humour et tendresse l’histoire de tous les bons fils, assis entre deux cultures, tiraillés entre leur besoin d’émancipation et le poids des traditions.
Centres Culturels de Doische, Florennes,
Viroinval, Walcourt, et Philippeville
Univers demain par Belgazou
quand ? le 9 novembre à 20h où ? Ancien
hôpital St-Nicolas, Walcourt
combien ? 8/4/3/1,25€ pour
qui ? Dès 12 ans
infos : 082/21.47.38
Un conte écologique original où le fantastique se mêle à une réalité
sociale sordide et très actuelle. Un conte-gigogne dans lequel s'enchâssent plusieurs
contes traditionnels revisités.
Les brèves de comptoir par Christophe Dadseux (conteur) et David Van Lochem
(guitare)
quand ? le 9 novembre à 20h où ? café la Toccata, place du
marché, 11 - 4000 Liège
combien ? 7€ pour qui ? " ado et adulte
infos : www.rumelin.be
Spectacle de contes et de musique à la carte sur le mode des discussions
de comptoir.
Changement d’adresse : Maison du Conte de Charleroi. Nouvelle adresse : Siège social, boulevard Tirou, 53, 6000
Charleroi
L’Harmonium
Du Bout des Lèvres de et par Ria Carbonez
quand ? le 9 novembre à 20h où ? Rue
Vanderkindere 293, 1180 Uccle
combien ? 10€ pour qui ? À partir de 16
ans
Des origines de l’homme et de la femme, à la découverte de leur
intimité, Ria Carbonez vous propose une plongée dans un spectacle érotico
afro-disiaque, empreint de sensibilité.
Théâtre de la Parole
- le 10.11 à
16 :00, Froid de Canard par Muriel Durant. : + 4 ans. Paf : 8/ 6€/Pass Contes, galettes et chocolat
Nous sommes dans la
taïga, un immense pays froid loin par là-bas. Partout : des sapins. En
haut : un ciel immense. Et sous le ciel immense : une isba. C’est la
maison d’Akoulina, qui vit seule dans la taïga…
- les 16 17.11 à 20 :00, Album de famille, résultats d’une semaine de travail d’exploration au Théâtre de la
Parole.
+ 10 ans. 10/8€
Souvenirs, anecdotes,
récits, objets, photos, chansons liés à leur histoire. Mélangez et assaisonnez
le tout de chant, de rythme, de jeu et de mouvement, faites revenir doucement
pendant 6 jours…
__________________________________________________________________________________________________
Où ? 7d, rue du Rouge Cloître, 1160 Auderghem. Infos, réservations :
02/736.69.50 ;. info@maisonducontebxl.be.
_______________________________________________________________________________________________________________________
- le 21.11. à 19 :00, L’enfant et le
prisonnier par Magali Mineur et Evelyne Devuyst. + 6 ans.
À,la bibliothèque de Laeken|246 bd E.
Bockstael, 1020 Bruxelles |Infos et réservations : 02.279.37.90
Quand on est un homme, on ne pleure pas. Quand on est un
homme, on ne passe pas son temps à lire, ni à jouer. On apprend à devenir un vrai
homme, ... Le prisonnier connaît des histoires, et il joue avec l’enfant...
Froid de canard par Muriel Durant
quand ? le 10 novembre à 15h où ? Wolubilis, Cours Paul-Henri
Spaak, 1, 1200 Bruxelles
combien ? gratuit
pour qui ? 4 ans et plus
Infos, réservation indispensable 02.735.28
Ça sent le froid, ça sent l’hiver qui
s’approche. Rendez-vous dans la taïga
sibérienne. Contes d’hiver poétiques et ludiques. Un goûter sera offert après le spectacle
19ème Marché du Monde – Seraing
Contes à travers
le monde par Roger Janssen
quand ? le 11
novembre à 14h. où ? Centre
Culturel Seraing, rue Renaud Strivay - Seraing
combien ? gratuit
pour qui ? tout public de 7 à
77 ans (et plus)
De 14 à 22h diverses
animations - spectacles - concerts - souk associatif - artisanat local et
équitable -
animation pour les
enfants - buffet du monde - défilé - (tout est gratuit sauf le souper)
Sous les néons du désir
par Véronique de Miomandre
quand et
ou ? les 15, 16, 17 novembre à
20h, Os à Moelle, avenue Emile Max, 153, 1030 Bruxelles
Le 22 novembre au
Centre Culturel, rue d’Houdeng, 27 B, 7070 Le Roeulx
combien ?
10/6€ pour qui ? adultes
Infos, réservation : 02/262.08.84 1984@skynet.be
Une intrigue dans l’univers des intrigantes à
partir de témoignages de prostituées recueillis dans les quartiers chauds de
Bruxelles. Voir p. 10.
Conseils et sages paroles par Jeanne la Contesse
quand ? le 17 novembre à 14h où ?
Bibliothèque des Chiroux, rue des Croisiers,
15, 4000 Liège, 1er ét.
combien ? gratuit pour qui ? tout public
combien ? gratuit pour qui ? tout public
Les conseils et les
paroles de sagesse, tout le monde peut les entendre et les comprendre ; mais
les appliquer, les suivre, sans comprendre parfois, cela n'est pas donné à tout
le monde.
Le Festival Trolls et légendes, les 19, 20 et 21 avril 2019 à Mons au Lotto Mons Expo. Infos : +32.900.40.850.
Dimanches du Conte
L'Adieu au visage par Loutre-Barbier/Gerard Torres
quand ? le 18 novembre 19h où ?
Centre Culturel Bruegel, Rue des Renards 1F, 1000 Bruxelles
combien ? 9/6/1,25€ pour qui ? à partir de 12 ans
Infos, réservation : 0488 512 860 ;
info(at)dimanchesduconte.be
Un récit poétique marginal qui dégage une parole libre sur un thème
tabou : la mort. Le paysage est fait de sons et de mots qui condensent
poésies, destins, parcours d’humains.
Participation de professionnels du monde funéraire
Njord par Benoit.Morren et Contes/clown par Bernadette Lox
quand ? le 20 novembre à 20h où ? Blues
Sphère Bar, rue Surlet, 37, 4020 Liège
combien ? 9€.
infos : benoitmorren@yahoo.com
Une histoire de péniche et de galère;
d'alcool et de rédemption. Quand
l'histoire s'empare du clown : une traversée des fonds marins; rives et dérives
du destin.
Françoise Bernair
Chocolatez-vous ce soir ! par Ria Carbonez
quand ? le 22 novembre à 20h où ? Chez Françoise Bernair, 33 rue des Ateliers à
1332 Genval
combien ? 25 € (Repas et Spectacle) pour qui ? Adulte
Voyage initiatique au cœur de l’histoire du chocolat et de ses
légendes. Françoise Bernair,
artisan-pâtissier, vous fera découvrir des saveurs chocolatées surprenantes. A savourer sans modération.
Tous mes
Chaperons par Sophie Clerfayt
le 30 novembre
et 1er décembre au Stoemp-Conté de Conteurs en Balade. (voir
Conteurs en balade)
Le Chaperon Rouge
habite tous les pays et parle toutes les langues. Mais qui sont Chaperonske
rouchke, Graçinha, Louise et Marilou ? Voir « La dévoration de la langue »,
Mensuel octobre 2018.
Tombée des étoiles par Annick Pirlot
quand ? le 30 novembre à 18h30 où ? Caverne de Mélusine, 3, rue des
Casernes 5024 Gelbressée
combien ? 7 €/ adultes/5 € en dessous de 18 ans.
pour qui ? Tout public, enfants à partir de 8 ans
infos, réservations
(indispensable) 081/21 16 67 - 0487/425 129 www.lacavernedemelusine.be
Neige et forêts,
amour et mandarines dans les chaussures.
Solstice, lumière, feu, bougies, gui, houx entrenet dans la danse. Part égale de pain pour tout le monde.
Barricade
Quand la nature s’endort par les conteurs de la Troupe
des Tous Contes Fées
quand ? le 30 novembre dès 20h30 où ? à Barricade, 21 rue Pierreuse 4000 Liège
Contes d’hiver et de froidure.
Ateliers - Formations
Ateliers contes par Christian
Schaubroeck
- les 7 et 14 novembre 19h30 à 21h30,
combien ? 150€
où
? Anciennes écoles, Chiny
_______________
renseignements et inscriptions:
0479/99.31.64 ou par mail accueil@lescreateliers.be
S’habituer à prendre
la parole en public, gérer son corps, sa voix, découvrir l’art de transmettre
un conte oralement, sans support écrit, se débarrasser de nos tics gestuels et
de langage. Voir p. 2.
Aquilone
Couleurs de parole par Michèle Dispa
quand ? les 8 et 29 novembre, de
14h30 à 17h30 où ? avenue de Péville, 56, à Grivegnée
combien ?
90€ par modules.
Deux
modules distincts de 8 séances: 1. Appropriation, – 2 .Oralité de contes
traditionnels.
Racontance
Atelier de travail par Dominique Brynaert
quand ? le 25 novembre combien ? 105€/3 séances +
35€/séance supplémentaires
pour qui ? perfectionnement infos, inscription : racontance@hotmail.com
Coaching et invitation de conteurs professionnels pour évoquer
leur chemin et leur travail. Chaque participant peut présenter, quand il
le veut, un conte en chantier. Invitée : Françoise Van Innis, Hopi
Conte
T.A.P.S
Maison
du Conte de Namur
Initiation au
conte par Julie Boitte
quand ? les 26 novembre, 3 et
17 décembre où ? à Namur
combien ? 90€
Infos,
inscription : 081/77.68.09
Comment
être soi-même pour dire une histoire, rêver si fort que les images du conte
deviennent un souvenir personnel. Mettre
cœur et corps pour que le récit nous emporte.
L’art de conter par Henri Gougaud
quand ? du 28 décembre au 4 janvier où ? Château de Ligoure (Limousin
-France)
combien ? 900€, hébergement et formation infos, inscription : 06.50.59.20.40
Conter est un présent
à nous et aux autres à travers une histoire.
Embellir nos contes avec nos trésors intimes. Prendre confiance en nous, en l’autre.
Veillées – Scènes ouvertes
Ces veillées sont des
réunions amicales et conviviales, où tout le monde peut
conter, éventuellement après inscription.
v Organisée par la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers, le 7
novembre à 20h, la Veillée du 7 –
scène ouverte, au Théâtre à Denis, 302, rue Ste
Marguerite, 4000 Liège. 3€. Voir p. 1.
v Zapéro Contes Charleroi le 9 novembre organisé par Racontance, au café
littéraire "Livre ou Verre", passage de la Bourse, 6000
Charleroi. (entrée par la rue du collège ou la rue de Marchienne)
Les conteurs qui souhaitent y participer doivent
préalablement s'inscrire via l'adresse mail: racontancecarolo@gmail.com Renseignement supplémentaires via le
site www.racontance.be
v Comme le 10 de chaque mois, le 10 novembre à 20h30, Contes du dixième jour, organisé par la
Maison du Conte de Namur, rue des Brasseurs, 170 à 5000 Namur.
Pour
raconter, s’inscrire au 0489 933 548. info@maisonducontenamur.be
v Organisé par Racontance, le 16 novembre
à 20h00, comme le 3ième
vendredi de chaque mois, Les Zapéro-contes, à la
Fleur en Papier Doré, rue des Alexiens, 55, à 1000 Bruxelles. Entrée
gratuite. Maximum 9 inscrits. Infos:
0474/94.90.69 - racontance@hotmail.com www.racontance.be Réservation possible au http://www.racontance.be/reservations_zaperocontesbxl.html
Pour les groupes à partir de 5 personnes,
la réservation est toujours obligatoire. Merci de prendre contact
directement avec Racontance via l’adresse mail : racontance@hotmail.com ou
en appelant (durant les heures de bureau) au 0477/91.04.30.
Agenda de novembre 2018
A=animations;
B=balade; C=conférence; D=Danse;
E=exposition; F=formation; Fl=festival ;
J=journée professionnelle; M=musique; R= repas; S=spectacle; V=veillée-scène ouverte
£ S 01 Tous mes chaperons,
Court-St-Etienne. Voir p. 5.
£ S 01 Les fils qui nous relient,
Welkenraedt. Voir p. 3.
£ B 04 Dans le silence de la terre, Bruxelles.
Voir p. 4.
£ S 06 La femme moustique, Bruxelles
£ V 07 Veillée du 7 – scène ouverte,
Liège. Voir p. 1.
£ S Comme
un petit coquelicot, Jodoigne. Voir p. 4.
£ F Ateliers
contes, Chiny. Voir p. 6.
£ F 08 Couleurs de parole, Liège. Voir p. 7.
£ S 09 Univers demain, Walcourt. Voir p. 4.
£ S Brèves
de comptoir, Liège. Voir p. 4.
£ S Du
bout des lèvres, Bruxelles. Voir p. 5.
£ V Zapéro
contes Charleroi. Voir p. 7.
£ AR 10 Froid de canard, Bruxelles. Voir p. 5.
£ S Froid
de canard, Bruxelles. Voir p. 5.
£ SAR Contes
à travers le monde, Seraing. Voir p. 5.
£ V Contes
du dixième jour, Namur. Voir p. 7.
£ S 13 La femme moustique, Tournai. Voir p. 4.
£ S 14 La femme moustique, Tournai. Voir p. 4.
£ F Ateliers
contes, Chiny. Voir p. 6.
£ S 15 La femme moustique, Tournai. Voir p. 4.
£ S L’enfant
et le prisonnier, Rebecq. Voir p. 4.
£ S Sous
les néons du désir, Bruxelles. Voir p. 5.
£ S 16 La femme moustique, Tournai. Voir p. 4.
£ SA Album
de famille, Bruxelles. Voir p. 5.
£ S Sous
les néons du désir, Bruxelles. Voir p. 5.
£ V Zapéro-contes,
Bruxelles. Voir p. 7.
£ SA 17 Album de famille, Bruxelles. Voir p. 5.
£ S Sous
les néons du désir, Bruxelles. Voir p. 5.
£ S 18 L’adieu au visage, Bruxelles. Voir p. 6.
£ SA Conseils
et sages paroles, Liège. Voir p. 5.
£ S 20 Njord et Contes/clown, Liège. Voir p. 6.
£ S 21 L’enfant et le prisonnier, Bruxelles.
Voir p. 5.
£ SR 22 Chocolatez-vous ce soir. Voir p. 6.
£ S 23 Baba Yaga, Jodoigne. Voir p. 4.
£ F 26 Initiation au conte, Namur. Voir p. 7.
£ SR 24 Tous mes chaperons, Chiny. Voir p. 6.
£ F 25 Atelier de travail, Bruxelles. Voir p.
7.
£ F 29 Couleurs de parole, Liège. Voir p. 7.
£ AR 30 Tous mes chaperons, Bruxelles. Voir p.
4.
£ S Le
bon fils, Tubize. Voir p. 4.
£ S Tombée
des étoiles, Gelbressée. Voir p. 6.
£ S Quand
la nature s’endort, Liège. Voir p. 6.
_______________________________________________________________________________________
?Accepter les idées étonnantes. Fred
Vargas
?Un conte sans malice est un plat sans
sel. Hampaté
Bâ
Dans notre série « Façons de faire »
Les Dimanches du conte, pourvoyeurs d’héroïnes
Interview d’Aline Fernande et Novella De Giorgi par Yves Jeunehomme
Deux filles escaladent
le bord de la scène. Une d’elles aide un grand dindon en complet-veston à en faire autant. Les
hautparleurs envoient une musique démodée. Les deux filles opèrent une
chorégraphie décalée. La musique s’éteint après une minute. Elles
disparaissent. Le dindon entame un discours. Il dénonce les travers d’une
société frustrée d’accès à la culture, il file les métaphores, il finit par
annoncer l’artiste — ou les artistes — de la soirée. Aidé à nouveau par une des
deux filles, il rejoint le public. Les contes commencent. Le dindon s’appelle
Maurice. Les deux filles font partie des Mauricette, une dizaine de bénévoles,
organisatrices des Dimanches du conte (DDC) de Bruxelles. Parmi nos lecteurs,
ceux qui ont assisté au Cabaret des conteurs du festival de Chiny 2018 ont pu
voir, à la présentation, deux des Mauricette. Huit soirées l’an, les DDC
accueillent des artistes, tantôt belges, tantôt étrangers. Ces soirées —
certaines, pas toutes — sont précédées, l’après-midi, d’un spectacle jeune
public1.
A la fin de la saison
dernière, les Mauricette ont annoncé que la saison 2018-2019, la dixième des
DDC, accueillerait exclusivement des artistes-femmes. L’agenda de la saison
précise dans son éditorial1 qu’il s’agit d’artistes « engagées
et féministes ». Le fait est suffisamment singulier pour mériter un
interview. Je rencontre les deux Mauricette programmatrices, Aline Fernande et
Novella De Giorgi. Elles me disent que cette programmation répond à deux constats.
D’abord, elles disent
que les femmes sont sous-représentées dans la culture. Il y a beaucoup plus
d’hommes directeurs de théâtre que les femmes. La disproportion vaut également,
dit Aline, pour les artistes de concerts, ou le cinéma. Elle donne la
proportion de 20 % de femmes pour 80 % d’homme. Dans la musique
expérimentale, ajoute-t-elle, les compositrices ne représentent que 1 % et
les compositeurs 99 %... Dans le conte, Aline et Novella font l’analyse
que les artistes femmes sont plus facilement cantonnées aux interventions en
crèche ou en médiathèque, tandis que les hommes ont plus facilement accès aux
grandes scènes. Aline et Novella estiment que « y en a marre » et
qu’il y a besoin d’ouvrir la scène aux femmes. D’où l’initiative, pour une
saison, de faire passer la proportion de femmes programmées — 50 % les
autres saisons — à presque 100 %. « Presque » parce qu’il y aura
trois conteurs hommes lors de la soirée-cabaret organisée en janvier.
L’autre constat est que
la culture occidentale promeut les valeurs considérées comme appartenant au
masculin — « la lumière, la rationalité, la logique, la force, la
compétition, la productivité, la vitesse »1 — tandis qu’elle
dénigre celles vues comme appartenant au féminin : « l’obscurité,
l’intuition, la douceur, la résilience, la lenteur, le sauvage,
l’occulte... »1. Je demande à Aline et Novella si, à donner
effet à cette analyse en ne programmant que des femmes, on ne risque pas un
certain essentialisme : figer les hommes dans une essence définie par des
qualités dites masculines ; figer les femmes dans une essence féminine
correspondant soit à l’image de la bonne
épouse et bonne mère soit à celle de
femme libérée. Question corollaire, je demande ce que l’on fait des hommes qui
sont féministes. Novella et Aline répondent que le risque d’essentialisme
n’existe pas, parce que les femmes programmées proposent différents points de
vue sur le féminisme. Elles ajoutent que le féminisme est un humanisme et
qu’elles rejettent toute forme de binarisme. Aline ajoute qu’il s’agit de
marquer le coup, de provoquer un écho à long terme ; elle envisage que
dans l’avenir des hommes conteurs soient invités pour parler de leur
« masculinisme ». Quant à
l’existence d’alliés aux féministes parmi les hommes, Novella fait le parallèle
avec le racisme. Une personne qui se trouve en position de privilégié n’a pas
la même manière de parler de l’oppression qu’une personne qui subit celle-ci.
Les discours tenus par la première, même avec les meilleures intentions,
peuvent être ressentis par la deuxième comme insultants.
Plus généralement,
Novella — qui a découvert le conte il y a 10 ans à Chiny, où elle travaillait
comme bénévole — dit que celui-ci a le pouvoir de parler de problématiques à la
fois très anciennes et très contemporaines. Qu’il permet de s’affranchit de la
consommation d’images toutes faites et faciles à digérer. Pour Aline, le conte
est une pause d’une heure, pendant laquelle on peut respirer et se dépolluer —
ce qui est précieux à Bruxelles, dit-elle — et laisser tomber les « lorgnières »
— Aline ne trouve pas le mot, Novella fait une recherche au clavier — « ah
oui, les oeillères ! »
Dans les meilleurs des
cas, disent Aline et Novella, elles choisissent de programmer des spectacles
qu’elles ont vu. Mais les finances des DDC ne leur permettent pas trop de
partir à l’étranger voir les festivals. Il leur arrive de choisir sur des
extraits vus en soirée pro, sur vidéo, ou même sur l’impression confiante
qu’elle retiennent après avoir vu des artistes dans un spectacle précédent.
Leur critères sont de savoir si elles ont le sentiment que le spectacle remuera
le public et si le spectacle entre dans le thème de la saison, car chaque
saison a un thème.
Aline est aussi
conteuse. Elle n’y voit pas de risque de conflit d’intérêt. Elle revendique en
effet une allergie aux renvois d’ascenseur, style « si tu me programmes,
je te programme »... Et les DDC la programment rarement, dit-elle. Lorsque
cela arrive, c’est qu’un de ses spectacles entre dans le thème de la saison et
la chose est longuement discutée avec Novella. D’autre part, Aline estime que
son état de conteuse lui donne la sensibilité nécessaire pour correctement
s’occuper des artistes programmés. Elle noue et nourrit un dialogue en amont,
elle accueille, elle est « aux petits soins ». Parce qu’elle sait
qu’au moment de monter sur scène et d’affronter le public, la conteuse, le
conteur, est un héros. Une héroïne.
Yves Jeunehomme
1 Pour le programme des
DDC et son édito : http://www.dimanchesduconte.be/
Enquêtes et contes – Véronique de Miomandre
Véronique de
Miomandre, comment avez-vous eu l’idée de baser de vos contes sur une
enquête ? La première est l’enquête
en maisons de repos, qui a donné « Clued’Home ».
Je racontais en maisons de repos. Souvent, cela dérapait. Des pensionnaires me racontaient leur
enfance, par exemple. Je suis alors
allée dans leur chambre et j’y ai récolté une moisson d’interview. Je faisais signer une autorisation d’utiliser
leurs dires.
J’avais déjà l’idée.
Une sorte de structure s’est mise en place. Toujours oralement, il n’y avait rien
d’écrit.
Comment avez-vous
travaillé ?
J’en ai parlé à Max Lebras, choisi parce qu’il fait du
théâtre-action. Il anime un groupe qui
apporte les thématiques, improvise. Il
part de l’oral sur base de l’intérêt des participants. J’ai vu son travail à l’Académie d’Eté de
Neufchâteau. Une Maison de la Culture a
accepté de mettre à une cave à notre disposition. Lui écoutait, moi, je racontais. Il me conseillait. Au fur et à mesure, nous enregistrions et
puis réécoutions, écrivions pour ne pas perdre.
A la fin, un texte écrit est issu de l’oral.
Le challenge était difficile. J’avais 20 témoignages de personnes
appartenant à plusieurs maisons et seulement 5 personnes et une maison, sur
scène.
Comment avez-vous
choisi ?
J’ai essayé d’avoir des types que l’on trouve dans toutes
les maisons. L’aguicheuse, la
truculente, le râleur, celui qui revendique, …
Je voulais rendre compte de la pluralité, donner le droit de
co-exister. Je n’ai pas choisi de
présenter une maison en particulier.
J’ai inventé « Val des Roses ». Or une maison de ce nom existe vraiment. La directrice m’appelle, me fait savoir qu’il
y avait réellement eu un meurtre qui avait choqué les résidents. Je ne pouvais pas avoir l’air de parler de
leur réalité. J’ai donc changé le nom
pour le « Val des Bluets ».
Des résidents de
maison de repos ont-ils vu votre projet de spectacle ?
Je l’ai présenté devant des résidents et leur
famille. Beaucoup ont
« reconnu » des personnages de leur Maison. Le résultat était bon.
Vous êtes-vous
interrogée sur la façon de présenter ces personnages ?
Je suis conteuse.
Je suis tous les personnages.
Toujours je reviens à moi. Ce
n’est pas du théâtre. Evocation et non
incarnation.
Quelle est votre
propre vision sur Clued’Home ?
Je suis contente de l’avoir fait. D’avoir parlé d’un monde encore souvent tabou.
Ce spectacle est très construit, il m’a demandé beaucoup
de travail. Aux représentations, je dois
être très concentrée, je ne peux pas mélanger les personnages. Le niveau d’exigence est important.
Les spectacles de contes, que je dirais plus classiques,
sont plus souples.
Parlons maintenant de
« Sous les néons du désir » ou votre enquête dans le milieu de la
prostitution.
Je voulais aborder le sujet depuis longtemps mais je me
demandais comment le faire. J’ai
beaucoup lu, beaucoup réfléchi. Je me suis
demandé pourquoi je suis restée bloquée si longtemps. Je me suis dit : « Tu veux trouver
avant de chercher. Tu ne sais pas ce que cela va t’apporter. Suis ton envie, c’est le meilleur
chemin. »
J’en ai parlé à Max Lebras, qui a refusé pendant un an et
demi.
Comme je ne connaissais pas les codes, je suis allée voir
des associations. Espace P m’a bien
reçue. Il ne me restait plus qu’à
rencontrer la rue, d’y aller.
C’était dur.
Arpenter une rue avec des filles en vitrine des deux côtés. Je ne savais pas moi-même ce que je
cherchais. Et elles, que
diront-elles ?
J’ai déambulé pendant un quart d’heure, le carnet à la
main. Une fille m’a souri. J’ai répondu à son sourire. Je lui ai montré mon carnet et elle m’a fait
signe d’entrer.
Elle m’a dit que ce n’était pas un bon moment pour elle,
l’heure de pointe étant la sortie des bureaux.
Je suis revenue le lendemain à 10 heures du matin,
l’heure où les filles se maquillent. Je
suis arrivée avec des croissants.
Les relations sont
nouées. Comment se sont-elles
continuées ?
Les femmes ne vivent pas dans leur carré mais c’est là
qu’elle m’a reçue. Elle a commencé à
raconter. Elle a répondu à mes
questions.
Un client !
« Ce ne sera pas long !
T’inquiète pas ! » Elle est allée dans la pièce arrière, elle
a mis de la musique. Client, elle
repartait, revenait. Nous reprenions la
conversation. J’ai passé toute la
journée avec elle.
Comment avez-vous
réagi à ce qu’elle vous racontait ?
Je me suis étonnée moi-même. Je n’étais pas si choquée. J’étais admirative de la façon qu’elle avait
d’enrober l’homme avec sa voix, de le mettre dans sa poche. Elle apprivoisait, hypnotisait. La violence restait dehors.
Elle était éloquente, pétillante, pleine de joie de
vivre. Humour aussi, avec un franc
parler bruxellois.
Que s’en est-il
suivi ?
Quand j’allais dans la rue le soir, j’étais contente
d’être accompagnée de Max. « Qui
es-tu ? Que viens-tu faire
ici ? » J’ai été suivie. On
m’a même fait des propositions.
Avez-vous interrogé
d’autres personnes ?
Oui, le policier, chef de la brigade des mœurs. Il m’a donné beaucoup d’informations, m’a
proposé des pistes.
Venons-en maintenant
au spectacle.
Le spectacle est comme un jeu de piste. On pourrait dire qu’il a été construit par
ricochet. Cela a duré 9 mois. Je voulais rendre compte de la vérité. Pendant les mois d’hiver, des filles sont
sous la pluie, dans le froid. Dur
métier. C’est dans le spectacle.
D’une certaine façon, c’était plus délicat qu’avec
Clued’Home. Le sujet est plus
sensible. Je ne voulais pas entrer dans
les stéréotypes.
Je voulais faire montre de respect pour parler des filles
et des clients. Rendre justice à
l’humour de ces filles pour gérer les difficultés. Je voulais rendre compte de rencontres sans
tirer de conclusions générales.
Comment avez-vous
construit ce spectacle ?
J’ai énormément lu, moins regardé d’interviews. J’ai fait des fiches. C’était comme un jeu de construction. Mon émotionnel jouait aussi. Max et moi avons travaillé pendant une
semaine au Dé à Coudre. Il fallait choir
ce qui était possible de montrer sur scène et ce qui ne l’était pas. J’ai invité mon informatrice principale,
quatre ou cinq conteurs, en leur demandant un retour sur le fond et la forme. Il a été favorable.
Le fond de scène est une étoffe chiffonnée qui prend bien
la lumière. Derrière, je garde cinq
sacs. Je présente cinq filles, chacune
caractérisée par un sac, élément important de la féminité. Quand un sac a « servi », je
propose à quelqu’un du public de le garder sur ses genoux. Je récupère les sacs à la fin
Quelles ont été les
réactions des intéressées ?
Pendant la construction, j’ai demandé aux
intéressées. Elles ont ri, pleuré. J’ai été rassurée. J’avais besoin d’être validée et pour cela,
j’avais besoin de leur réaction. Je
devais être sûre de mon choix, qui était compliqué.
Un élément
particulier dans votre spectacle ?
Oui, la lettre d’un fils à sa mère prostituée. Je lui ai demandé l’autorisation de la
lire. Il m’a répondu :
« Puisque le personne de référence vous fait confiance, moi aussi, je vous
fais confiance. »
Avez-vous reçu de
l’aide ?
J’ai eu le soutien de Espace
P, Utsopie, Chiny,Cité des contes, Le dé à coudre, La Maison du Conte de
Bruxelles, L'Os à Moelle, Fédération Wallonie-Bruxelles, Région de
Bruxelles-Capitale...
Voulez- vous tirer
une ou des conclusions ?
C’est un sujet énorme.
Il y a plusieurs sortes de prostitution.
J’ai aussi été touchée.
J’en ai appris sur moi-même. Des
femmes sont venues me trouver après le spectacle. Une m’a dit : Nous les femmes, on sait
au fond de soi qu’on pourra toujours s’en sortir grâce à la prostitution.
Je crois aussi que toutes nous avons été, au moins une
fois, désirées pour notre corps.
Je voulais lever les jugements, les injures, l’opprobre
de la société.
En conclusion de la conclusion : Je n’ai pas
rencontré ce que je croyais savoir, j’ai rencontré des femmes.
Les prochains
spectacles « Sous les néons du
désir » sont annoncés
dans ce mensuel à la page 5 pour novembre.
Ils le seront aussi dans le numéro de décembre .
Si vous voulez
contacter Véronique de Miomandre : vdemioandre@gmail.com
________________________________________________________________________________
Marialu
Marchande d’étoiles par Gigi Bigot. Editions Quart Monde et La Grande Oreille,
2018. 16€. Le rêve d’une conteuse
d’aujourd’hui.
Gigi Bigot, conteuse depuis un bon bout de
temps, s’est dévouée dans l’association ATD Quart Monde. Elle y a rencontré des gens meurtri par la
vie. Elle a travaillé longuement avec
plusieurs équipes et dans divers lieux, a amené les participants à s’exprimer dans
des récits métaphoriques créés par eux. Elle
détaille la façon dont elle amène ces gens à s’exprimer, à enrichir leur récit,
à le métaphoriser, à enfin le présenter devant un public. Elle pose la question du pouvoir symbolique
du conte, elle évoque aussi son parcours de conteuse, évoque sa pratique et les
processus de création de ses contes.
Ce livre
entre donc dan notre thématique de « Façons de faire ».
_______________________________________________________________________________________
m Ce rond est-il rouge ? Alors
ceci vous concerne :
Si vous voulez (continuer à) recevoir ce Mensuel d’Informations sur l’Oralité, les
Conteurs et les Raconteurs:
En Belgique: il vous suffit de verser 12€ au compte BE 75 5230 8016 8151, identification BIC TRIOBEBB de
la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers, asbl. Vous serez assuré de recevoir
prioritairement, pendant douze mois, un maximum d’informations sur le conte :
spectacles, animations, repas contés, formations, balades, ... en provenance non seulement de notre asbl,
mais aussi de bien d’autres associations et d’autres conteurs.
Pour tous renseignements : 04/367.27.06 ou 087/53.05.74
France et Europe: A cause de frais de port plus élevés,
l’abonnement à notre Mensuel vous coûtera 23€.
Paiement par virement international de 23€ (demandez à votre banque des
formulaires spéciaux Swiftcode ou BIC), au compte n° BE 75 5230 8016 8151,
identification BIC TRIOBEBB Banque Triodos, 139/3, rue Haute, B 1000 Bruxelles
de la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers, 32/224, avenue Eugène
Ysaÿe, B 4053 Embourg. En communication: nom et adresse où envoyer le Mensuel.
Pour la
Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers:
Téléphone: 0486/21.87.62 de Philippe
Noël
Courriel: maisonconteliege@gmail.com
Pour le Mensuel:
Téléphone: 04/367.27.06 de
Marie-Claire Desmette
Courriel:
maisonconteparole.liege@gmail.com
Sites Internet
http://conteetparole.blogspot.com
actualité: agenda, articles, contes, …
?Je consacre ma vie au divertissement
et je continuerai sans doute longtemps, et je me suis persuadé que je faisais
au moins autant de bien que les tranquillisants. Tout le monde peut aller où
son esprit l’entraîne. On est transporté
dans des lieux imaginaires sans éprouver de véritable terreur ni de véritables
souffrances. J’ouvre une porte. Dick
Francis
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire