Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,
les conteurs et les raconteurs.
avril 2022 – N°352
P 912122
Bureau de dépôt LIEGE 1–4000
Editeur
responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg
Au sommaire, ce
mois-ci:
- Nouvelles du monde
du conte, ….
- Spectacles – repas –
exposition - balades
- Ateliers -
Formations
- 1 article – 5
histoires
La Maison du Conte et de la Parole de Liège
Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de
contes
quand ?
le 6 mai à 20h où ?
Théâtre à Denis, rue Ste Marguerite, 302, 4000 Liège
combien ?
5€ pour
qui ? tout public
infos, : 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
En
mai, fais ce qui te plaît. Par exemple
venir écouter des contes. Nous serons
heureux de vous accueillir nombreux à notre veillée conviviale et sans façon.
Littinerrances avec Marie-Claire Desmette et Cécile Didelot.
quand ? le
2 avril à 20h30 où ?
le Courlieu, 4, rue du Grand Philippe, 1490 Court-St-Etienne
combien ? au
chapeau pour
qui ? adultes et ados
infos et réservations : 0476.90.46.35 ou lecourlieu@gmail.com
Poetic fantasy, enfants de parole et de papier. Par les chemins
tortueux de son inspiration,
Marie-Claire vous balade de contes en poèmes, de dessins en chansons.
Avec la précieuse collaboration de Cécile Didelot.
Dire
le vrai
Edito
Je m’obstine, je radote, comme vous voulez. Des histoires vraies dans l’actualité des films, des pièces de théâtre, des livres, la création contée. Et l’actualité, hélas. Celle des Ukrainiens, sans oublier les Syriens, le Erythréens, les Afghans et bien d’autres.
Vrai sur Internet aussi. En particulier, vous y trouverez Les grenades, émission de télévision, qui
donne la parole à toutes les femmes qui font la différence dans la société.
Chaque semaine, Les grenades propose une revue de l'actualité sous un
angle féministe. RTBF.be La journaliste
est Jehanne Bergé, journaliste freelance qui se
passionne pour les questions de genre, société, consommation
responsable. La journaliste qui sait si bien écouter. Pour un Journalisme
vivant. Des Histoires du réel. Une mine d’histoires vraies. Il est même question de contes et de votre
servante .
Dans
la série In… We Trust (en français : "Nous croyons en"),
Aujourd’hui, la conteuse de 91 ans Marie-Claire Desmette
revient sur son parcours. Son histoire de femme se révèle une porte
d’entrée sur l’Histoire…
Merci pour tous les chaleureux messages que j’ai découverts
sur notre Facebook. Ma modestie est mise
à rude épreuve ! Je suis comblée
par votre gentillesse.
Nouvelles du monde du conte, des arts
vivants, de la politique, des projets…
Pour participer, il suffit, après avoir pris connaissance du règlement, de nous
retourner le bulletin d'inscription (téléchargeable sur notre site www.conte.be/concours-conte)
par mail à l'adresse : candidature@conte.be
Le jury sélectionnera 10 conteurs émergents parmi les
candidatures. Les lauréats auront la possibilité de raconter durant 25-30min
lors du 33e Festival interculturel du Conte de Chiny.
Si vous souhaitez plus d'informations, n'hésitez pas à nous appeler au 061 / 32
07 56 ou à nous écrire : communication@conte.be
Codéco 4 mars 2022 : Jaune ! Lieux
culturels : plus de masque ! plus de cst ! plus de 1m50 !
Conseils quand même : plutôt se serrer la main que de se faire la
bise. Avoir du gel hydroalcoolique avec
soi ? Pourquoi pas. Rester à la maison quand on se sent
mal ? Oui, c’est plus prudent pour
soi et pour les autres.
Mais n’ayez pas peur de fréquenter les lieux
culturels et particulièrement d’assister aux spectacles de contes et participer
à des formations !!!! Nous sommes très contents et nous espérons que
cela va durer. Virginie Devaster, Union professionnelle des arts et de la
création.
La culture ne doit plus jamais
fermer. Pour Charles Gardier, responsable Culture au
MR, il est urgent de disculper la culture dans la propagation du covid, ce que
démontrent les études scientifiques, et ne plus avoir la tentation de la
refermer si les conditions sanitaires deviendraient moins favorables. Il s’inquiète de l’état du secteur
culturel. Embouteillage des créations,
public défranchi. Sans oublier le sort
des techniciens. Augmenter la part de diffusion des artistes belges dans
les programmes, augmenter la diffusion
des artistes belges à l’étranger.
D’après Alain Lallemand, Le Soir du 9 mars 2022.
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Message important à nos amis conteurs et
organisateurs de spectacle
· Envoyez-nous
vos informations avant le 14 du mois précédant la
publication,
· un
mois plus tôt pour les formations,
· complètes
et lisibles,
· par
poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg.
Tel : 04/367.27.06.
· ou
par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com
·
Ne
comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos
infos.
Idéalement, vos informations comportent:
organisateur, titre, genre d'activité, artiste(s),
date et heure, lieu, prix, public cible, coordonnées
pour infos et réservations, max. deux lignes de commentaire
N.B. Aucune
mention tout en majuscules, svp.
C'est
vous qui nous
envoyez vos informations.
Veuillez
ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches,
l'exploration.
Merci d'épargner notre travail bénévole
N.B. Soyez assez
aimable de nous envoyer des infos complètes pour nous épargner des rappels ou
des recherches sur votre site. Merci de
la rédaction.
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Spectacles – Balades – Repas
La
Maison du Conte et de la Parole de Liège
Veillée
du 7- Scène ouverte - spectacle de contes
quand ?
le 1er avril à 20h où ?
Théâtre à Denis, rue Ste Marguerite, 3002, 4000 Liège
combien ?
4€ pour
qui ? tout public
info :,: 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
Une
soirée conviviale et sans façons. Sans masque.
Sans CST. Avec un poisson pour
accrocher dans le dos de votre victime préférée. Chers spectateurs, vous êtes attendus sans
réservation.
? Les contes de fées disent la vérité,
non pas parce qu’ils prétendent que les dragons existent, mais parce qu’ils
affirment que les dragons peuvent être vaincus. " Henri Gougaud
Maison du Conte de Namur
- le 1er
avril à 20h, Contes de
chocolat la bibliothèque de Ciney, Place Roi
Baudouin 3, 5590 Ciney
- le 15 avril à
19h30, à la bibliothèque de La Bruyère, Rue du Village 2, 5081 La Bruyère
Blanc ou noir, du matin
au soir, fourré d'amandes ou de noisettes, sous la couette, praliné,
ganaché ou au lait,
le chocolat... à savourer en petits morceaux et en mots !
_________________________________________________________________________________________________________
- le 10 avril à
20H30, Soirée porte ouverte. 3 €. Pour raconter,
s'inscrire au 0489 933 548.
Soirée de contes pour le plaisir d'écouter ou pour s'essayer à conter,
que l'on soit conteur amateur ou confirmé. Ambiance conviviale assurée. Si
vous souhaitez un retour sur votre prestation, n'hésitez pas à le demander à un
membre de l'équipe.
- le 25 avril à 15h, Balade contée dans la vallée
du Frizet. Public familial. 10€.
RV ancienne gare de Vedrin, rue de la gare
5020 Vedrin
avec Karine Moers, Philippe Tock,
Jean-Claude Van Assche
L’occasion est belle pour
(re)découvrir cette vallée à un jet de pierre de Namur
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infos, réservation : 0489 933 548 ;
info@maisonducontenamur.
Littinerrances avec Marie-Claire
Desmette et Cécile Didelot.
quand ?
le 2 avril à 20h30 où ? le Courlieu, 4, rue du
Grand Philippe, 1490 Court-St-Etienne
combien ?
au chapeau pour
qui ? adultes et ados
infos et
réservations : 0476.90.46.35 ou
lecourlieu@gmail.com
Poetic fantasy, enfants de parole et de papier. Par les chemins
tortueux de son inspiration,
Marie-Claire vous balade de contes en poèmes, de dessins en chansons.
Avec la précieuse collaboration de Cécile Didelot.
Scène Spaghetti
quand ? le 7
avril à 19h30 où ?
Le Courlieu, 4, rue du Grand Philippe, 1490 Court-St-Etienne
combien ? 10€ pour
le spaghetti réservation
indispensable : 0476.90.46.35 ou lecourlieu@gmail.com
7
candidats racontent une histoire avec le moyen d’expression de leur
choix : texte, conte, chanson, poème, mime, poème, …
Bibliothèque
Maurice Carême et Service Evénement de la ville de Wavre
Je me
souviens en 2020 de et par Ria Carbonez et Christel
Hortz
quand ? le 8
avril à 20h00 où ?
Espace Columban, Chemin de Vieusart 162, 1300 Wavre
combien ? de 5 à 8
€ pour
qui ? Tout public
Infos et réservation : info@columban.be ou 010 / 22 48 58
Racontance
- le 8 avril à
20h, Les Zapéro-contes Charleroi , scène ouverte.
Participation au chapeau.
au Livre ou Verre, 6, passage
de la Bourse - 6000 Charleroi. Infos, réservations :
0470/23.67.01 - 0495/65.95.89
Inscriptions pour
conter : racontancecarolo@gmail.com
Animation par France
Decooman, Pascale Pezzotti et Ahmed Hafiz.
- le 15 avril à 20h, Les Zapéro-contes Bruxelles, scène ouverte. Participation au chapeau
à la Fleur en Papier doré, 55
rue des Alexiens, 1000 Bruxelles. Infos,
0477/91.04.30
réservations obligatoires via le
site : www.racontance.be Inscriptions pour
conter : racontance@hotmail.com
Animation par
Dominique Brynaert.
Logos, conte
musical par Iota Gaganas et David Lefèvre
quand ?
le 10 avril à 18h30
où ? Atelier Marcel Hastir, rue du Commerce, 51 1000
Bruxelles.
combien ? 15€ – 8€ Etudiants et -12 ans
réservation: ateliermarcelhastir.eu/agenda/la-compagnie-frite-et-moussaka-spectacle-de-conte-et-musique-logos
Un spectacle tout
public, qui nous fait voyager sur le mont Olympe où règnent les douze dieux
grecs !
? La force des contes
….c’est que chacun peut y voir des choses différentes. Michel Bussi
Maison du Conte de
Charleroi
- le 13 avril à 14h00, Contes de Pâques
par Pascalou et Raphaëlle. enfants de 3 à 5 ans. 5€
-
le 13 avril à 16h00, enfants de +5 ans. 5€
Rés. : https://www.contecharleroi.be/reservations/
Belles
histoires, de la musique, de l'humour et de la tendresse, au pays des lapins,
des cloches et du chocolat
_________________________________________________________________________________________________________________
- le 28 avril à 20h00, Contes Coquins. +16 ans. 9€. Théâtre
Marignan, boulevard Tirou, 53, 6000 Charleroi.
Rés.
: https://www.contecharleroi.be/reservations/
L'équipe de la Maison du Conte de Charleroi vous emmène dans l'univers chaud,
coloré, érotisé, paillardisé des contes coquins...
Conte
en balade
Soro-rités par Muriel Durant et Stéphanie Witta
quand ?
le 22
avril à19h30 où ?
La Tour à Plomb, rue de l’Abattoir, 24, 1000 Bruxelles
combien ?
libre.
Suggéré : 7€ réservation
indispensable : www.conteenbalade.be/programme
Deux
voix se croisent pour dire la sororité, la joie d’être femme et la joie tout
court pour avancer ensemble sur le chemin des histoires.
Contes infernaux par Jeanne la Contesse
quand ? le 23 avril à 14h où ?
Bibliothèque des Chiroux, rue des Croisiers, 15, 4000 Liège
combien ? gratuit pour
qui ? pour tous
infos, inscription obligatoire (nombre de places
limitées) : 04/279.52.73
On
peut duper le diable qui annonce ses intentions et respecte sa parole. Il livre
honnêtement jeunesse, richesse ou amour mais ne s’imagine pas qu’on puisse
rompre le contrat signé en rouge sang.
Contes
et Légendes au fil de l’Amblève exposition
BD et contes par les Conteurs de Paradis
quand ? le 23
avril à partir de 13h30 où ?
Brasserie Elfique, Raborive 2 à 4920 Aywaille
combien ? entrée
libre pour
qui ? tout public
8 contes et légendes rassemblés dans une bande dessinée
qui propose différents styles graphiques et ambiances.
infos :
bibliothèque d’Aywaille au 04 384 78 82
ou bibliotheque@aywaille.be https://bibliotheque.aywaille.be
La BD sera disponible à la vente dès le 25 avril 2022 et
peut être précommandé par souscription (Ulule).
Prévente
et présentation le samedi 23 avril 2022 à partir de 13h30.
Les
contes en parcours libre entre 14 et 17h.
Centre
Culturel de Philippeville
Le chat qui allait son chemin tout seul par Jérôme Leceerf
quand ?
le 23 avril à 16h où ? Vogenée
combien ? 8 à 10€ pour qui ? à
partir de 6 ans
Infos et réservation : info@culture-philippeville.be ou +32 71 66 23 01
Il y a très
longtemps, tous les animaux étaient sauvages.
L’homme aussi. La femme l’a
domestiqué. Elle ne domestiquera pas le
chat, libre et fier. D’après le conte de
Kipling.
Le petit peuple de la forêt, Balade contée, par la troupe des Tous contes
Fées
quand ? le 24
avril à 15hh où ?
RV au parking du Val St Lambert, 4100 Seraing
combien ? 4€ Réservation
souhaitée : Tina 0476 68 00 73
Au détour de petits sentiers boisés, à l’abri des buissons, le petit
peuple de la forêt nous réserve de grandes histoires
Paroles
de silex balade contée par Véronique de Miomandre et Colienne vancraenebroeck
quand ? le 30
avril à 15h où ?
grotte Scladina, Promenade des Ours, 37 5300 Andenne
combien ? 12 et 8€ inscription :
0496 14 88 94
Préhistoire, mythes,
des découvertes archéologiques remarquables, chants puissants de la nuit des
temps.... Silex, dents d'ours, tambour, conque, rhombe forment le cercle du
foyer originel.
? Ne te charge jamais d'épauler le
méchant. Proverbe juif.
Ateliers – Formation
Ligue
de l’Enseignement et de l’Education Permanente Mons-Borinage-Centre
Cycle Kamishibaï
quand ?
les 16 et 17 avril de 14 à 17h ou ? Maison
Losseau, rue de Nimy, 37/39, 7000 Mons
combien ?
40€ membres, 48€ non membres pour qui ? tout public
inscription obligatoire : 065/31.90.14
Premier atelier d’un
cycle de la découverte à la création de sa propre histoire : papillonner
de techniques en techniques, collage, dessin, photos, modelage, jeux scéniques.
Le Courlieu
La maison du Conte et de la Littérature en Brabant Wallon
Créer des images à partir de mes
histoirespar Jeanne Ferron
quand ? les 23 et 24
avril de 9h30 à 17h00 où ? Au Courlieu, 4 Rue du
Grand Philippe, 1490 Court-Saint-Etienne
combien ? 160€
pour qui ? conteurs et conteuses
confirmé.e.s et en devenir
infos : 010/81 41 47 ; communication@conteetlitterature.be
Comment, à partir des mots, réussir à donner à voir et à créer des
images pour vous en servir dans votre pratique quotidienne !?
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Pokotyhorochko, le héros ukrainien terrasseur de monstre
Né d'un petit pois trouvé et avalé
par sa mère, Kotyhorochko grandit et forcit rapidement (« non pas d'heure
en heure, mais de minute en minute »). Devenu un bogatyr (un chevalier errant en quête de prouesses), il part combattre
diverses créatures malfaisantes, notamment des dragons, et en premier lieu
celui qui a attiré par ruse sa sœur aînée et la retient de force, puis tué (ou
enfermé) ses deux frères qui s'étaient portés à son secours, le tout avant la
naissance du héros ; ayant libéré sa sœur et libéré ou ressuscité ses
frères, il les ramène chez ses parents.
Dans une version du conte, au cours du voyage
de retour ses frères renient Kotyhorochko et l'attachent à un arbre ;
mais il se libère et, renonçant à rentrer vivre chez ses parents, il part à
l'aventure. Chemin faisant, il rencontrera les géants Vernyhora, Vernydoub et Kroutyvous (« Tourne-Montagne »,
« Tourne-Chêne » et « Tourne-Moustache »), avec lesquels il
s'associera pour combattre d'autres dragons, « au pont d'obier sur la rivière de feu ».
Récompensés par le tsar, ils doivent encore combattre les maléfices des épouses
des dragons qui veulent se venger d'eux, et tuer celles-ci. Dans d'autres
versions, il descend sous terre combattre des divinités
chthoniennes, et en ressortira avec l'aide d'un griffon. Habituellement,
Kotyhorochko finit par épouser une princesse qu'il a sauvée.
L'attribut indispensable de Kotyhorochko est
sa massue de fer « de sept pouds » (115kg)
qu'il a fait forger à partir d'une simple épingle.
Une version du conte figure dans les Contes
populaires biélorusses (en allemand) de Lev Barag, sous le titre Erbse und der Drache (Petit-Pois
et le Dragon).
Il existe à Kiev (boulevard Grouchevs'kovo) une statue de
Kotyhorochko terrassant un dragon.
Selon des sources diverses. Kotyhorochko est
en bonne compagnie. Sur Wikimédia, je
relève une cinquantaine de saints saurochtone (tueurs de dragon). Ils ont été précédés par Hercule, Cadmos,
Siegfried, …. La plupart de ces héros tuent un dragon. Le héros ukrainien a un tableau de chasse
beaucoup plus abondant.
J’ai présenté tant bien que mal ce conte à la
veillée de la Maison du Conte du 4 mars.
Une auditrice s’est exclamé : « Il y avait donc tant de
dragons ! » L’actualité, hélas
nous montre qu’il y a énormément de dragons.
Saint Michel ou Michaël
A la tête des bons anges, sont des archanges « les saints anges qui veillent », au nombre de sept : Uriel , Raphaël, Raguel, Michaël, Saraqiel, Gabriel, Remeiel. Saraqiel.
…..Alors les géants se tournèrent contre les hommes
pour les dévorer. Et ils commencèrent à pécher contre les oiseaux et contre les
bêtes, les reptiles et les poissons ; puis ils se dévorèrent la chair entre
eux, et ils en burent le sang. Alors la terre accusa les violents. Et Azazel
apprit aux hommes à fabriquer les épées et les glaives, le bouclier et la
cuirasse de la poitrine, et il leur montra les métaux, et l'art de les
travailler.
Et à Michaël le Seigneur dit : Va, enchaîne-les
pour soixante -dix générations sous les collines de la terre jusqu'au jour de
leur jugement et de leur consommation, jusqu'à ce que soit consommé le jugement
éternel.
En ces jours on les emmènera dans l'abîme de feu,
dans les tourments, et ils seront pour toujours enfermés dans la prison.
Fais disparaître toute oppression de la face de la
terre, que toute œuvre mauvaise cesse, que la plante de
justice et de vérité apparaisse, et elle sera en
bénédiction ; des œuvres de justice et de vérité seront plantées dans la joie
pour toujours.
Et dans ces jours la terre entière sera cultivée
dans la justice; et elle sera entièrement plantée d'arbres, et remplie de
bénédiction. On plantera sur elle tous les arbres d'agrément; on plantera des
vignes, et la vigne qui y sera plantée donnera du vin à satiété ; et toute
graine semée sur elle produira mille
mesures, et une mesure d'olives produira dix pressoirs d'huile. Et toi, purifie la terre de toute
oppression, de toute violence, de tout péché, de tout impie et de toute
impureté qui s'accomplit sur la terre ; fais-les disparaître de la terre.
Que tous les enfants des hommes deviennent justes.
Extraits du Livre d’Enoch,
traduit de la Bible par François Martin, professeur de langues sémitiques à
l’Institut Catholique de Paris.
Psaume 90: Tu
marcheras sur le lion et sur l’aspic, tu fouleras le lionceau et le
dragon.
Le monstre
Après la seconde Guerre mondiale, un monstre
est apparu dans l’étang d’un village de Silésie. Immense, en forme de crocodile, pattes
griffues, dents comme des couteaux. Le
monstre dévore tous les poissons laissés par les Allemands, tous les roseaux,
toutes les plantes. Après, il fait la chasse
aux moutons, aux chiens, aux poules et aux oies. La nuit, il sort, se traîne sur la route,
entrait dans les villages. Le matin,
plus de canards, restent des pattes d’oies, des cornes de boucs. Les autorités communales sont occupées à
redistribuer les terres, à chasser les anticommunistes, à constituer des
coopératives. Les hommes des villages
décident de s’occuper eux-mêmes du problème du monstre. Ils jettent dans l’eau du lac de la
mort-aux-rats, du carbure, une grenade.
Pas d’effet. La nuit suivant, le
monstre dévore un taurillon. Des pieux à
travers tout l’étang, électricité par une dynamo. Le monstre se tord de douleur. Les hommes passent la nuit à festoyer.
Quelques jours plus tard, le monstre entraîne
sous l’eau une femme imprudente. Les
autorités s’en mêlent enfin. Le Génie
militaire et les fantassins du Corps des Montagnes ouvrent l’étang du côté du
ruisseau, l’eau s’écoule. Le monstre est
affaibli. Les soldats ouvrent le feu
avec des mitrailleuses. Le monstre
cherche encore à les blesser. Encore
plus de mitrailleuses. Le monstre est
transformé en passoire.
La nuit suivante, lamentations et
pleurs. Un mois plus tard, on trouve le
corps sans vie du monstre-femelle.
R. qui raconte l’histoire prétend, juré
craché, qu’elle est vraie.
D’après Le monstre, in Maison
de jour, maison de nuit par Olga Tokarczuk, prix Nobel de Littérature.
Voilà des
monstres qui ressemblent furieusement à des dragons.
Sur l’île de Goro, en Mélanésie, à un demi
degré de l’Equateur, un homme et une
femme sont malheureux. Pas
d’enfant. Ils ont prié, scié les dieux,
fait les offrandes, pas d’enfant. Enfin,
à la dernière minute pourrait-on dire, une petite fille. Ils l’ont appelée Poani Cœur de Coco. Poani, c’est un petit oiseau. Cœur de Coco, tout le bon de la noix de
coco. Bébé choyé, petite fille gâtée,
plus si petite fille que ça, gâtée ! Poani Cœur de Coco muse, s’amuse,
musarde, flemmarde, prend la vie du bon côté.
- « Mon
mari. »
- « Oui, ma femme. »
- « Poani Cœur de Coco ne m’aide jamais au
ménage, elle ne s’occupe jamais des animaux, elle ne travaille jamais aux
champs. Elle ne sait même pas préparer
le bounia ! »
Quand j’ai découvert cette histoire, Internet
n’existait pas encore. J’ai donc
consulté dictionnaires et encyclopédies.
Le bounia ? Mystère. Un jour, dans la salle d’attente d’un
médecin, je prends une revue au hasard.
Je m’aperçois qu’il s’agit du prospectus d’une agence de voyage. Je le repose sur la table basse. Il s’ouvre à la page « Croisière dans
les mers du sud ». En encart :
la recette du plat national, le bounia.
Le dieu des conteurs ! Pour
préparer le bounia il faut d’abord faire la casserole. Vous cueillez des
palmes, vous coupez les folioles. Des
côtes, vous prenez les parties ni trop minces ni trop épaisses et vous montez
une carcasse. Vous tissez les
folioles. Très serré pour que le jus ne
s’échappe pas. Vous montez ainsi. Vous mettez du poulet, du cochon ou du
poisson. (Cela fait déjà trois recettes). Vous ajoutez tous les légumes que
vous avez. N’oubliez pas le pourpier, il
donne bon goût. Vous assaisonnez avec
des fruits de mer. Vous refermez
soigneusement. Cuisson sur pierre. Voilà, vous savez comment faire le bounia.
Poani Cœur de Coco, elle ne sait pas.
- « Je parlerai à notre fille. Poani ! »
- « Oui mon petit papa chéri. »
- « Poani Cœur de Coco, écoute-moi bien. Ta mère se plaint. Tu ne l’aides jamais au ménage, tu ne
t’occupes jamais des animaux, tu ne travailles jamais aux champs. Si tu continues comme ça, tu mangeras le
bounia de Ketua.
Sur l’île voisine de Likoud, il y a un serpent
énorme, immense, gigantesque, Ketua.
- « Je mangerai le bounia de Ketua ? »
- « Tu seras son esclave, voilà ce que ça veut
dire. Du bounia, tu n’en auras pas beaucoup
et tu l’arroseras de tes larmes. »
A partir de ce moment, sévérité. Ketua par ci, Ketua par là.
- « Je voudrais bien le voir, moi, ce Ketua. »
- « Personne n’a jamais levé les yeux sur
lui. » Dire ça à une
curieuse !
Poani Cœur de Coco va se mettre à la pointe de
l’île. A ses pieds, l’océan. Sur l’île de Likoud, elle devine le grand
banian, l’arbre sacré.
- « O grand banian, arbre sacré, emmène-moi
voir Ketua. »
L’arbre sacré allonge, étire une branche. Pani Cœur de Coco saute, saisit la
branche. La branche se rétracte. Poani est dans le feuillage du grand banian.
Vers la fin de la journée, deux femmes
arrivent. Une porte une natte, l’autre,
une écuelle de bounia. La natte par
terre, l’écuelle à un coin. Poani
crachote sur la natte.
- « Sale oiseau, va-t’en faire tes crasses
ailleurs. »
- « Je ne suis pas un oiseau, je suis une
fille. »
- « Qu’est-ce que tu fais-là ?
- « Je suis venue voir Kétua. »
- « Tu es folle. Personne n’a jamais levé les yeux sur
Kétua. »
- « Ma sœur, partons vite. » Les deux femmes s’enfuient. La nuit tombe. Nous sommes quasi à l’équateur, pas de
crépuscule, la nuit clac. Arrive Ketua. On a dit énorme, immense, gigantesque. Le dire, c’est quelque chose, mais le
voir ! Dans l’arbre, Poani Cœur de
Coco serra sa peur et son ventre.
Ketua ouvre la gueule, la désarticule. En sort un beau jeune homme. Ketua jeune homme s’étire, danse sur place,
court vers la mer, nage, pointe d’épingle sur les vagues. Revient, mange du bounia, repart. Et ainsi toute la nuit. Juste avant le lever du soleil, il réintègre
sa peau, s’en va.
Et ainsi la nuit suivante. La nuit d’après, tête d’épingle sur les
vagues, Poani descend de l’arbre. Avec
son couteau de nacre, elle coupe, découpe la peau de serpent, remet bien les
morceaux les uns à côté des autres, remonte dans l’arbre. Ketua jeune homme revient, liquide le reste
de bounia, veut redevenir serpent. Le
plus grand morceau de sa peau couvre à peine sa main.
- « Qui a fait ça ? »
- « Moi ! »
- « Qui ça, moi ? »
- « Moi, Poani Cœur de Coco. »
- « Pourquoi as-tu fait ça ? »
- « Pourquoi te caches-tu sous une peau de
mensonge ? »
Elle descend de l’arbre, reste près du tronc. Ketua serre les poings de colère. La voit si belle sous la lumière des étoiles. Si courageuse aussi. Il ouvre les bras.
Ils se marièrent, furent heureux et eurent beaucoup
d’enfants. Pas trop quand même.
D’après Kétua, conte recueilli par un membre du F.N.R.S.F
sur l’île de Goro. D’après ce chercheur,
le conte raconte la réalité d’un traité d’union entre les deux îles. Ce serait donc une légende.
Si vous avez été voir Les Grenades, vous comprendre
la présence de ce conte dans ce numéro
Le chat
Nouvelle
originale de Cécile Didelot
Lorsque débute cette histoire, je vis un amour torride
avec le beau Lucien, un ténor d’opérette au timbre charmant quoique légèrement
suranné. Il est assez petit et plus vraiment jeune mais il tire son charme de
ses grands yeux verts et de sa chevelure abondante, d’une belle couleur nacre.
J’adore plonger la main dans son épaisse chevelure et lui caresser le crâne.
Cela me procure une sensation étrange, à la fois électrique et apaisante. Je
peux rester ainsi des heures à lui masser la tête.
Lucien fait
régulièrement des tournées dans les différents théâtres de France. Un jour,
alors qu’il est à un de ces tours de chants, je confonds, par distraction sans aucun doute, son timbre léger et clair avec celui, plus
grave, plus riche et ma foi plus émouvant d’une basse profonde de passage à
l’opéra de Wallonie.
A son retour, Lucien l’apprend et ne me le pardonne pas.
Depuis, nous nous disputons énormément. Un jour, il me traite de vieille guenon
prétentieuse et stupide. Je retorque qu’il n’est qu’un vieux bouffon d’opérette
ridicule aux vocalises de crécelle enrouée. Il ne supporte pas la comparaison,
se met dans une colère terrible et commence à tout casser. A l’instant où il se
saisit de la soupière en porcelaine de Nimy de ma vieille tante Julia, je vois
dans ses yeux verts les flammes d’une fureur meurtrière. C’est tellement fort, intense que je prends peur et je lui demande
de quitter immédiatement les lieux. Ce qu’il fait. A mon grand étonnement.
Il empaquette ses
fringues, ses costumes de scène, ses partitions, ses gris-gris, sa brosse à
dent, claque la porte et part.
Il emmène tout, absolument tout, sauf son chat, une bête
épaisse et grasse à la fourrure blanche et luxuriante. Les jours qui suivent,
j’appelle Lucien plusieurs fois afin qu’il vienne rechercher l’animal. Il ne
répond jamais à mes messages. Il ne revient jamais chercher la bête. Je suis
très étonnée. C’est son chat et il y est
très attaché, à un tel point que je lui en ai déjà fait plusieurs fois le
reproche, l’accusant de mieux l’aimer que moi.
Je l’avoue , il y a comme une sorte de rivalité entre l’animal et
moi. L’une et l’autre nous nous côtoyons sans trop nous approcher.
Je n’arrive donc pas à comprendre comment il peut
abandonner ainsi son animal adoré. Et qui plus est chez moi, une femme que
désormais il hait.
Cependant, les jours et les semaines passent et nous
commençons, la chatte et moi à nous rapprocher l’une de l’autre. Sans doute du
fait d’avoir été abandonnées par le même homme. Je dois avouer que c’elle qui
fait le premier pas. Elle vient se frotter contre moi et je me prend à plonger
les mains dans sa fourrure. C’est une sensation délicieuse, voluptueuse. A
l’instant où je malaxe sa peau, la roule dans ma paume, c’est comme une onde
électrique qui me traverse d’abord le bras puis le corps entier suivie d’un
profond sentiment d’apaisement. La sensation est si intense que très vite elle
m’est indispensable. Désormais, je passe des heures avec l’animal, le caressant
sans cesse, y trouvant tant de plaisir serein que je n’éprouve même plus le
besoin de sortir sauf pour l’indispensable.
Je finis un jour par l’autoriser à dormir avec moi.
Chaque soir, je plonge ma main dans les poils de l’animal, regarde ses beaux
yeux verts et m’endors immédiatement. Pour moi qui ai été insomniaque toute ma
vie, c’est une bénédiction.
Un jour, je décide de trier une grande malle qui encombre
le grenier. J’y trouve toutes sortes d’objets accumulés depuis longtemps. Quand
je tombe soudain sur une jolie bougie en forme de cœur que Lucien m’a offerte.
Je me rappelle la scène, Lucien, à genoux devant moi, me chantant O sole mio.
« Lorsque tu allumeras la bougie sa flamme te révélera la nature de mon
amour »
C’est un souvenir délicieux et je ne sais pourquoi je
prends la bougie et la pose sur ma table de nuit.
Ainsi, le soir, au moment de dormir, nostalgique,
j’allume la bougie. Je regarde longuement la flamme. Elle me semble danser,
dans une ondulation de plus en plus large. Le mouvement me fascine mais je
ressens aussi une vive appréhension. Que veut-elle me dire ?
Je pense alors qu’il ne faudrait pas qu’elle
atteigne la tenture. Je me tourne pourtant vers la chatte, couchée à mes côtés,
plonge les mains dans sa fourrure et lui souris tout en regardant ses grands
yeux félins.
Je m’endors instantanément. Je fais un rêve affreux. Je
nage dans un lac magnifique, d’une splendide couleur verte. L’eau est douce,
mon corps détendu. Tout à coup, de longues algues blanches m’enserrent,
s’accrochent à mon corps et m’entrainent irrésistiblement vers le fond. J’ai
beau me débattre, en vain. La respiration me manque, j’étouffe, ma conscience
vacille. Je me noie.
L’odeur de brulé
me réveille. Je me lève précipitamment, arrache la tenture qui commence
à prendre feu et étouffe celui-ci avec une couverture.
Ce n’est qu’après avoir maitrisé ce début d’incendie que
je me rend compte que je suis trempée de la tête au pied. Mes cheveux
ruissellent, ma robe de nuit dégouline. Je m’aperçoit alors avec horreur que je
suis couverte de longs poils blancs.
Je me tourne vers le chat. Il me regarde fixement.
C’est alors que je
remarque que ses yeux sont exactement de la même couleur verte que celle du lac
de mon rêve.
Cela fait maintenant 6 semaines que je ne dors plus.
Chaque soir, nous nous couchons la chatte et moi. Je ne peux m’empêcher de
glisser les doigts dans sa fourrure mais j’évite absolument de la regarder dans
les yeux. Je ne mange plus. J’ai beaucoup maigri.
Le docteur dit qu’il faut m’hospitaliser d’urgence. Mais
j’hésite encore… Ils n’acceptent pas les
chats à l’hôpital.
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Indépendamment de l'idéologie
Ce qui pourrait nous sauver, moi et vous,
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Sting
Quand vous jouiez à
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J'ai usé de mes prières les barreaux
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Quand vous mouriez sous les bombes
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Me voilà comme une tombe et tout le
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Anne Sylvestre
? Le conteur peut être désespéré, mais il n'a
pas le droit de le dire. Sa fonction est d'entretenir l'espérance, à toutes
fins utiles. Se dire, au moins, qu'on ne sait jamais. Aller obstinément, et s'il le faut contre
toute raison ,à contre-courant des flots de dérision, d'absurde, d'intelligence
au couteau, de preuves que tout est vain. Il faut, le temps que l'on raconte,
s'enfermer dans une innocence et une espérance essentielles.
Henri
Gougaud. (envoyé
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