Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,
les conteurs et les raconteurs.
septembre 2016 –
N°285
P 912122 Bureau de dépôt LIEGE 1–4000 Editeur
responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg
Au sommaire,
ce mois-ci:
- Hommage à une
conteuse
- Nouvelles du monde
du conte
- Spectacles –
Balades - Ateliers
- Agenda
- 5 histoires
La Veillée du 7 – scène ouverte
organisée par la Maison du Conte et de la
Parole de Liège-Verviers
quand ? le 7 septembre
à 20h où ? Théâtre à Denis, 302, rue Ste
Marguerite à Liège
carte blanche: Carine Chavanne animation :Roger Janssen
Pour conter, s'inscrire en début de séance auprès de l'animateur. 1 conte d'une durée de 10'.
La Veillée du 7 – scène ouverte
organisée par la Maison du Conte et de la
Parole de Liège-Verviers
quand ? le 7 octobre
à 20h où ? Théâtre à Denis, 302, rue Ste
Marguerite à Liège
carte blanche: Paul Fauconnier animation : Philippe Noël
Pour conter, s'inscrire en début de séance auprès de l'animateur. 1 conte d'une durée de 10'.
Petits contes en
passant, le 15 octobre de 14 à 17h,
à l'Oasis des contes, rue Ernest
Malvoz, 4020 Bressoux.
Contes et
légendes à la Chartreuse, le 29
octobre, de 11 à 18h. Domaine de la Chartreuse à Liège. Les conteurs de la MCPLg-V et
leurs amis y seront.
Hommage à une conteuse
Geneviève GLINEUR est décédée le 2 août 2016.
Conteuse passionnée, elle était membre de la Fédération de Conteurs
Professionnels. Elle était aussi une des pionnières de la Maison du Conte de
Namur. Nous avons voulu lui rendre hommage à travers un témoignage-souvenir
écrit par Bernadette MALHERBE, sa compagne-conteuse.
A la fin de ce mensuel, vous trouverez le conte
‘Une femme aux mains de lumière’, un des contes préférés de Geneviève. Il a été
raconté par Catherine PIERLOZ lors de la cérémonie d’adieu. Il est suivi du
commentaire de André WENIN, théologien, intervenant de la Maison du Conte de Namur.
A Geneviève,
compagne-conteuse de longue date
Tu es pour moi
comme la quille d'un navire.
Difficile
de retracer le chemin parcouru avec toi! Ma mémoire a tendance à faire des
amalgames. Aucune garantie d'exactitude historique : je ne peux pas avoir
recours à mes notes et traces laissées dans mes archives car je suis en
vacances.
Hasard
: je suis justement en vacances là où, en 1999, l'équipe de la maison du conte
est venue en minibus participer au Festival de la correspondance, à Grignan.
Images-souvenirs en pagaille : casse-tête pour
réussir à intégrer dans nos contes le thème de la lettre, nos rires à ce
propos, notre marche au soleil sur un chemin caillouteux, les chambres
d'écriture dans les buis... Mais pas trop vite! Avant, il y a plusieurs
étapes.
Fin
des années quatre-vingt, première rencontre, premier conte raconté ensemble à
l'invitation de Lisy Martin pour la Ligue des familles : le frêne ou l'arbre de
sympathie. Un comble! Que ne l'avons-nous découvert cet arbre qui
guérit
!
Un peu plus tard, les contes d'amour, pour la
Maison de la poésie. Tu t'éclates, tu me montres le chemin de la liberté
et de l'audace, à moi qui suis plus frileuse et plus traditionaliste dans le
choix des contes. Nos équipées à Revin pour Françoise et André de
l'association "Lire malgré tout" et nos retours en voiture où nous
évaluons la veillée, notre travail, le tout entrecoupé de fous rires
rétrospectifs.
Et
puis, débute l'aventure "Maison du conte". Sept femmes
réfléchissent, discutent, s'enthousiasment. Puis neuf, dix, un homme,
"notre homme", le premier rejoint plus tard par d'autres, ...
Débats multiples. Tu es pour moi comme la quille d'un navire, la
garantie de garder le cap sur les objectifs que nous nous sommes fixés, à la
fois culturels et sociaux.
Tu es infatigable : arrivée presque toujours la
première à nos réunions et prestations, tu en repars dans les dernières,
t'assurant que tout est en ordre. Tu travailles tes contes comme de la
dentelle. Ton souci de perfection, de tout maîtriser est tel que nous
nous en moquons parfois et te le reprochons gentiment. Mais ton exigence
intransigeante de professionnalisme nous pousse à nous dépasser sans cesse.
Et,
il y a ton humour, ton esprit "rastrins !", bien wallon, qui ne s'en
laisse pas conter. Souvent mine de rien. Sauf quand tu te déchaînes comme
dans "De sous la cendre" avec les amis de la Fédération des conteurs
professionnels. Tu y campes une sœur de Cendrillon véritable harpie.
Là encore ta liberté et la manière dont tu balayes la peur du jugement
critique m'époustoufle et m'ouvre des possibles.
Jusqu'aux derniers jours tu
m'étonneras et me rempliras d'admiration pour ta manière d'être maîtresse de ta
vie et de nous conter tes histoires. Par-delà la mort tu nous feras
entendre ta voix. Merci.
Bernadette Malherbe. Août 2016.
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Source de contes, l'article
de Muriel Durant, nous reviendra le mois prochain.
Nouvelles du monde du conte
· Fort du succès de sa précédente édition, l’asbl Racontance propose à nouveau sa Formation aux contes pour débutants. Cette
démarche s’inscrit dans la continuité de ses scènes ouvertes « Les Zapéro-contes
» au cours desquelles, il arrive régulièrement que des spectateurs, souhaitent
s’initier à l’art du conte et cherchent un premier stage formatif.
Sur le
thème " Se découvrir conteur, conteuse : premiers pas, premières joies
" cette formation se déroule à Bruxelles un dimanche par mois, à partir
d'octobre jusqu’en mars. Les dates fixées sont les 23/10, 20/11, 18/12/ 2016,
22/01, 19/02 et 19/03/2017.
Elle est
donnée par Dominique Brynaert, membre de la Fédération de conteurs
professionnels, auteur de contes, Prix
du Jury 2016 du concours « Fais-Moi un conte », animateur des
Zapéro-contes, formé lui-même auprès d'Henri Gougaud et de Stéphane Van Hoecke.
« Cet
atelier, guidé par la bienveillance, se veut un lieu d’expérimentations
pratiques et ludiques devant permettre à chacun, au fil des séances, de
découvrir et d’utiliser ses propres potentialités tout en acquérant des bases
communes à tous ».
Le prix
est de 210 euros pour la formation. Les inscriptions (maximum 12 participants)
se font via le site web www.racontance.be ou via le
0477/91.04.30 (heures de bureau)
L'art du conte est un art de l'oralité
et l'on pourrait écouter celui qui nous raconte en fermant les yeux. Mais le
conteur, la conteuse est là devant nous. Avec des émotions, qui s'expriment
dans des gestes, retenus ou pas, dans des regards complices avec le public ou
posés sur les personnages de son imaginaire. Capter l'élégance, l'inspiration,
l'énergie des conteurs et conteuses au-delà de leurs récits, voilà le travail
entamé depuis peu par Françoise Verlaine.
· La Formation longue de conteur-acteur dispensée par la Maison du Conte de Bruxelles se répartit sur 3 années. Unique en
Europe, elle propose un cursus complet spécifique au métier de conteur et à
l’art du conte et est portée par une équipe pédagogique et
des formateurs internationaux. Elle envisage une multitude d'aspects tant
théorique que pratique. Prochaine rentrée: octobre 2016. Infos : 02 736 69 50 – info@maisonducontebxl.be www.lamaisonducontedebruxelles.be
·
Les 7, 8 et 14 octobre 2016 Atelier de formation, initiation à la pratique du conte en animation par Marie Bylyna. Public
: toute personne intéressée par le conte, débutant ou initié, souhaitant
utiliser le conte comme outil de sensibilisation en éducation relative à
l'environnement, ou simplement pour le plaisir. Chacun sera accueilli là où il
en est pour aller plus loin.
Lieu : château
de AYE. 14, grand Rue 6900 Aye/ Marche-en-Famenne.
Contenu : site de l'Institut d'Eco-Pédagogie:
http://www.institut-eco-pedagogie.be
Prix : 90 euros pour les 3 jours (de
9h30' à 17h30')
Organisation,
renseignements et inscriptions: (restent 3 places): +32 (0)4 3663818
·
2ième tremplin pour conteuses et conteurs en devenir au
Festival de contes de Neuchâtel Les Jobelins, du 23 au 26 mars 2017. Une place
est offerte à trois personnes qui projettent de se professionnaliser dans l'art
du conte. ½ heure pour présenter son
travail. Prise en charge des frais de
transport européens, logement, repas, passe du festival. Inscription jusqu'au 15
octobre 2016. CV, lettre de
motivation, vidéo de 10-15 minutes ou lien You Tube, budget de frais de
transport. +41(0)77.454.54.76; maya.hirsch@icloud.com pierre.villars@icloud.com
·
Chiny, Cité des Contes organise le 12ième rendez-vous conte journée
professionnelle
Pour postuler, il suffit de remplir le bulletin d'inscription, joindre les documents demandés et nous l'envoyer à l'adresse : communication.chiny@conte.be avant le vendredi 17 novembre 2016.
Pour résumer, il faut envoyer : le bulletin complété, un CV artistique, un document de présentation du spectacle, un extrait vidéo du spectacle (celui qui sera présenté) d'au moins 8 min.
Les documents sont téléchargeables sur notre site www.conte.be
ATTENTION : le lien vers la vidéo doit impérativement être cliquable directement dans le mail.
Un seul spectacle est admis par personne.
Pour postuler, il suffit de remplir le bulletin d'inscription, joindre les documents demandés et nous l'envoyer à l'adresse : communication.chiny@conte.be avant le vendredi 17 novembre 2016.
Pour résumer, il faut envoyer : le bulletin complété, un CV artistique, un document de présentation du spectacle, un extrait vidéo du spectacle (celui qui sera présenté) d'au moins 8 min.
Les documents sont téléchargeables sur notre site www.conte.be
ATTENTION : le lien vers la vidéo doit impérativement être cliquable directement dans le mail.
Un seul spectacle est admis par personne.
·
Telle Cassandre, prophétisons… atelier d'écriture par Catherine
Pierloz, le 29 octobre de 14h30 à 18h30, à l’Aquilone ,25
boulevard Saucy 4020 Liège. Cet atelier d’écriture vous/nous mettra en transe.
Nous nous frotterons à l’indicible pour en réinventer une parole annonciatrice
des futurs à venir. Nos slogans seront lapidaires et prophétiques. En clair,
nous partirons du présent pour penser le futur en Poètes. Les formes courtes
seront privilégiées. Les mots seront à inventer pour ce qui n’existe pas
encore. En d’autres mots aussi, nous partirons du futur pour penser le présent
en Voyants. Nous nous abreuverons aux textes de ceux qui furent prophètes avant
nous. Nous changerons leurs mots pour qu’ils soient reconnus aujourd’hui.
Atelier d’écriture ouvert à tous, les visionnaires n’ont pas d’âge et pas de
pré-requis. Réservations et informations : 0472 89 04 32.
·
Pour la dix-neuvième
fois consécutive, le “Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles Prix du Festival interculturel du Conte se tiendra à Chiny durant le festival d'été
qui aura lieu les 08 et 09 juillet 2017. Il récompensera un
conteur émergeant de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Pour participer, il
suffit, après avoir pris connaissance du règlement, de nous retourner le
bulletin d'inscription (téléchargeable sur notre site www.conte.be)
|
par mail à l'adresse : communication.chiny@conte.be
par courrier à l'adresse : Benjamin ROISEUX Chiny, Cité des Contes asbl, Rue de Lorrène, 3 6810 CHINY
par courrier à l'adresse : Benjamin ROISEUX Chiny, Cité des Contes asbl, Rue de Lorrène, 3 6810 CHINY
Le jury sélectionnera 10 conteurs émergeants parmi les
candidatures. Les lauréats auront la possibilité de raconter durant 25-30min
lors du 28e Festival interculturel du Conte de Chiny
Si vous souhaitez plus d'informations, n'hésitez pas à nous appeler au 061 / 32 07 56 ou à nous écrire : communication.chiny@conte.be
Si vous souhaitez plus d'informations, n'hésitez pas à nous appeler au 061 / 32 07 56 ou à nous écrire : communication.chiny@conte.be
·
La Grande Oreille n°65.
Brésil, contes métissés. De
nombreux contes des Brésiliens de toutes origines. Des articles
passionnants. Actus, chansons. Une liste de quelques Festivals du conte, en
France et en Belgique. Certains sont
déjà passés, leur adresse reste intéressante pour les conteurs;
Les enfants ne sont pas oubliés. 16€.
_______________________________________________________________________________________
Message important à nos amis conteurs et
organisateurs de spectacle
· Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la
publication,
· un mois plus tôt pour les formations,
· complètes et lisibles,
· par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg.
Tel : 04/367.27.06.
·
Ne comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous
vous-même vos infos.
Idéalement, vos informations comportent:
organisateur, titre, genre d'activité, artiste(s),
date et heure, lieu, prix, public
cible,
coordonnées pour infos et réservations, max. deux
lignes de commentaire
N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp.
C'est vous qui nous
envoyez vos informations.
Veuillez
ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches,
l'exploration.
Merci d'épargner le travail bénévole de la
rédaction, de la correction, de l'expédition.
L'idéal pour nous, le plus sûr pour vous, c'est le copier-coller
________________________________________________________________________________
Spectacles - Animations - Balades
Maison du Conte de Namur
Lâcher de conteurs avec Nicole Lambert, Marianne Mongiat, Jacqueline Pierret, Sandra
Delachevalerie,
Thierry de Condé, Annick Tasiaux, Micheline Boland, Louis Delville, Mireia
Izquierdo, Arlette Dohet,
Michel Fostier, Estelle Lemasson, Pascale Beaumont, Marie-Claude Jaumotte, Benoît
Morren, Thomas Evrard,
Yves jeunehomme, Marie-Ange Mahy, Marie-France Nizet, Vincent Monin, Jean-Marie Daemen,
France Decooman, Alexandra Gendebien, M-Cl Desmette
quand ? le 10 septembre à 15h, 15h40, 16h20, 17h, 17h40 pour qui ? – 4 ans;
tt pub.5-10 ans; +11 ans/adultes
où ? Cave du restaurant A Table, Cour de Mireia, Eglise Saint Loup, Jardin du
Maïeur, Librairie du Vieux quartier, Musée Archéologique, Musée des Arts
Anciens, Musée des Arts Décoratifs, Musée Félicien Rops (pour adultes)
combien ? gratuit
Pour célébrer le 20ième anniversaire de la Maison du Conte de
Namur. Un plan et des infos vous
guideront.
Maison du Conte de Namur
Contes du dixième jour – 20ième
anniversaire avec les conteurs de Tous contes fées,
Léa Tridetti et Cécile Blodeel, Philippe Casterman, Roger Janssens,
Ahmed Hafiz, France Decooman et Pascale Pezzotti, …
quand ? le 10 septembre à 20h30. où ? Maison du Conte, 170/2, rue des
Brasseurs, Namur.
combien ? gratuit infos, réservation indispensable: 0489/933.548
Une soirée pour terminer en beauté la fête du vingtième anniversaire de
la Maison du Conte de Namur.
Là où tremble la racine des cris par Hélène Stevens
quand ? le 11 septembre à 20 h. où ? Maison de la Poésie, 28, rue
Fumal, 5000, Namur
combien ? gratuit
Théâtre conté par
Hélène Stevens d’après "Noces de sang" de Federico Garcia
Lorca
Courlieu Cie vande la petite cuillère.
Nuit blanche, conte
et musique avec Bernadette Heinrich et Chat ! Forence
Cayron.
quand ? le 17
septembre à 20h où ? Courlieu, rue du Grand
Philippe, 4, 1490 Court-St-Etienne
combien ?
au
chapeau infos: 0474/084021; lecourlieu.eklablog.com
Des sons, des mots, des mélodies pour entrer
dans une intrigue étonnante. Librement
inspiré des « contes du Vetala », les
« vingt-cinq histoires du vampire », un
recueil narratif les plus fameux de l’inde ancienne.
T'es qui toi? par Marie
Bylyna
quand ? le
18 septembre à 15h00 où
? Musée de la Vie Walonne - Cour de Mineurs 4000 Liège
combien ? non
communiqué pour
qui ? enfants à partir de 6 ans accompagnés d'un adulte.
infos et réservation: 04/237 90 50
Dans le cadre de
l'expo "HomoMigratus" au Musée de la Vie Walonne à Liège
- Insoumis.e par Emmanuel de Loeul
Trois personnages qui se refusent de se soumettre à leur destin. Pas de leçon de morale ni d'interprétation
univoque. L'optimisme rétablit le hasard, le pessimisme ouvre un espoir en creux.
- Confidences
factorielles par Benoît Morren
Déboires et turpitudes des rêveurs et des chômeurs , du XXI°siècle à nos
jours.
___________________________________________________________________________________________________________________
quand ? le 27 septembre à 20h20 où ? Blues-sphère, rue Surlet, 37, 4020
Liège
Barricade
Cabaret conté par les conteurs de la Troupe des Tous Contes
Fées
quand ? le 30 septembre dès 20h30 où ? à Barricade, 21 rue
Pierreuse 4000 Liège
combien ? 3 €
infos, réservation: 0476 68
00 73
A l’occasion des 20 ans de l'Association Barricade, de la cave au grenier, les conteurs murmureront des histoires d'ici et d'ailleurs accompagnés de musiques et de chansons
A l’occasion des 20 ans de l'Association Barricade, de la cave au grenier, les conteurs murmureront des histoires d'ici et d'ailleurs accompagnés de musiques et de chansons
Ateliers – Formations
Aquilone
Michèle Dispa
Couleur de parole, atelier
conte par Michèle Dispa
Formule
1. 2 jeudis par mois Formule
2. 2 lundi par mois
- le 8
septembre à 14 h 30, porte ouverte.
-
le 5 septembre à 14h30, porte ouverte.
- Ateliers les 22 et
29 septembre.
- Atelier le 12 septembre
_____________________________________________________________________________________________________________
Apprendre à conter
c'est tisser le fil des mots qui "disent" une histoire. La parole est
pierre qui roule et cette pierre est précieuse.
Conter c'est cadeau offert et cadeau reçu.
Maison du Conte et de la Littérature
- le 6 septembre de 19h45 à 21h30, Récimaginaires par Philippe Casterman. 10€/séance.
Ad. à partir de 18 ans.
Raconter des
histoires, construire un Récit en le structurant, en le rendant accessible aux
autres, grâce à l’imprévisible, les émotions, le rythme et la poésie, les trucs
et ficelles du narrateur et l’humour.
- le 10 septembre de14h à 18h, Conte et théâtre d'ombre avec Marcel Orban À partir de 16 ans.
Le théâtre d’ombres est un moyen
simple, efficace et peu coûteux pour aborder le conte.
- les 13 et 27 septembre de 19h45 à
21h30, Je raconte avec Philippe
Casterman. Ados et Adultes. 10€/séance.
Centre Culturel d’Ittre - 36, rue de la Montagne - 1460 Ittre. . 0493 196 528; philippe@conteetlitterature.be .
Se raconter des
histoires (au sens noble) c’est important, ça peut faire avancer les choses,
interpeller, questionner, ou tout simplement émouvoir.
- le 17 septembre de 10h à 15h, Habiter sa parole avec Valérie Bienfaisant. Adultes à partir de
18 ans. 45€/mois.
4, rue du Grand Philippe 1490
Court-Saint-Etienne (Beaurieux). 0471/367
391 ou valoinval@hotmail.com
Habiter son corps, sa parole et l’espace,
habiter le temps. Contes, nouvelles, légendes, récits historiques, monologues,
poèmes, …
____________________________________________________________________________________________________________
Aquilone
De plumes et de mots, atelier d'écriture
par Michèle Dispa
quand ? le 10 septembre à 14h30 PO, 1er atelier 24 septembre où
? rue
Dothée, 40, 4020 Liège
infos: 0476 – 213 079; midispa.mots@gmail.com
Découvrir son
potentiel littéraire, trouver sa propre « plume », par l'exemple et le partage dans un groupe
bienveillant. S'ouvrir à nos facultés
d'écrire, aller à la rencontre de
nous-même, des autres. 2 samedis/mois.
Ateliers contes par Christian
Schaubroeck
- le 14 septembre de
19h30 à 21h30, Année sur mesure, pour stagiaires confirmés.
En priorité sur les
demandes des stagiaires, pour la préparation en profondeur d’un conte, la
création d’un spectacle ou toute autre demande spécifique. Exercices afin de compléter leur formation
continue.
- le 21 septembre de 19h30 à 21h30, Année 2, pour stagiaires en perfectionnement.
Approfondir les
techniques pour partager les histoires qui nous font vibrer. Nourrir nos récits
de notre sensibilité et de nos expériences pour trouver une gestuelle et un
langage personnel.
- le 28 septembre de
19h30 à 21h30, Année 1 pour stagiaires débutants.
S’habituer à prendre
la parole en public, gérer son corps, sa voix, découvrir l’art de transmettre
un conte oralement, sans support écrit, se débarrasser de nos tics gestuels et
de langage.
________________________________________________________________________________________________________
où ? Anciennes écoles, Chiny combien ? 150€
Initiation à la pratique du conte en animation (ERE) par Marie Bylyna
quand ? les
7, 8 et 14 octobre de 9h30' à 17h30' où
? 14, grand Rue 6900 Aye Marche-en-Famenne.
combien ? 90 euros pour les 3 jours pour qui ? toute personne intéressée par le conte
combien ? 90 euros pour les 3 jours pour qui ? toute personne intéressée par le conte
Débutant ou initié,
souhaitant utiliser le conte comme outil de sensibilisation, ou simplement pour
le plaisir. Chacun sera accueilli là où il en est pour l'amener plus loin.
Formation au conte par Dominique Brynaert (voir p. 3.)
quand ? le 23 octobre où ? à Bruxelles
Telle Cassandre, prophétisons par Catherine
Pierloz (voir p. 3.
quand ? le 29 octobre de 14h30 à 18h30 où ? l’Aquilone
,25 boulevard Saucy 4020 Liège
Réservations et informations : 0472 89
04 32.
Veillées – Scènes ouvertes
Ces veillées sont des
réunions amicales et conviviales, où tout le monde peut
conter, éventuellement après inscription.
v Organisée par la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers, le 7
septembre à 20h, la Veillée du 7 –
scène ouverte, au Théâtre à Denis, 302, rue Ste
Marguerite, 4000 Liège. 2€. Pas de réservation. Infos: 04/367.27.06; maisonconte.liege@skynet.be (Voir p.
2.)
v Comme le 10 de chaque mois, le 10 septembre à 20h30, Contes du dixième jour, organisé
par la Maison du Conte de Namur, rue des Brasseurs, 170 à 5000 Namur. Paf: 3€ pour tous. Pour raconter, s’inscrire
au 0489 933 548. info@maisonducontenamur.be
v Organisé par Racontance, Zapero-Contes
Charleroi, le 9 septembre, comme
chaque 2ième vendredi du mois, à L’Impasse Temps, 61 rue de Dampremy,
6000 Charleroi. Pour conter, s'inscrire
sur racontancecarolo@gmail.com Renseignements supplémentaires www.racontance.be
v Organisé par Racontance, le 16 septembre
à 20h00, comme le 3ième
vendredi de chaque mois, Les Zapéro-contes, à la
Fleur en Papier Doré, rue des Alexiens, 53, à 1000 Bruxelles. Entrée
gratuite. Maximum 9 inscrits. Infos:
0474/94.90.69 - racontance@hotmail.com www.racontance.be Pour conter, s'inscrire sur racontance@hotmail.com
_______________________________________________________________________________________
Agenda de septembre
2016
A=animations;
B=balade; C=conférence; D=Danse;
E=exposition; F=formation; Fl=festival ;
J=journée professionnelle; M=musique; R= repas; S=spectacle; V=veillée-scène ouverte
£ F 05 Couleur de parole, formule 2, Liège. Voir p. 5.
£ S 06 Récimaginaires, Braine l'Alleud. Voir p. 6.
£ V 07 La Veillée du 7 – scène ouverte, Liège. Voir p. 1 et 7.
£ F 08 Couleur de parole, formule 1., Liège. Voir p. 5.
£ V 09 Zapéro-contes Charleroi, Charleroi. Voir p. 7.
£ SA 10 Lâcher de conteurs, Namur. Voir p. 4.
£ V Contes du dixième
jour, Namur. Voir p. 5 et 7.
£ F Conte et théâtre
d'ombre, Perwez. Voir p. 6.
£ A De plume et de
mots, Liège. Voir p. 6.
£ S 11 Là où tremble la racine des cris, Namur. Voir p. 5.
£ F 13 Je raconte, Ittre. Voir p. 6.
£ F 14 Année sur mesure, Chiny. Voir p. 6.
£ V 16 Les Zapéro-contes, Bruxelles. Voir p. 7.
£ SM 17 Nuit blanche, Court-st-Etienne. Voir p. 5.
£ F Habiter sa parole,
Court-St-Etienne. Voir p. 6.
£ SA 18 T'es qui toi ?, Liège. Voir p. 5.
£ F 21 Année 2 pour stagiaires en perfectionnement, Chiny. Voir p. 6.
£ S 22 Insoumise – Confidences factorielles, Liège. Voir p. 5.
£ F 27 Je raconte, Ittre.
£ S 28 Année 1 pour stagiaires débutants, Chiny. Voir p. 6.
£ S 30 Cabaret conté, Liège. Voir p. 5.
octobre
£ F 7 -8,14 Initiation à la pratique du conte en
animation, Aye. Voir p. 6.
£ F 23 Formation au conte, Bruxelles. Voir pp.
3 et 6.
£ F 29 Telle Cassandre, prophétisons, Liège. Voir p. 6.
_______________________________________________________________________________________? C'est au
naturel, dans sa plus grande sobriété, que le conte se déguste le mieux. Joël
Smetes
Conte présenté par Catherine Pierloz lors de
la cérémonie d'adieu à Geneviève Glineur
La femme
aux mains de lumière
Dans la montagne verte
fut autrefois la citadelle d’un guerrier à l’âme forte nommé Psébadé, et de son
épouse Adaya, belle comme un soleil. Cette demeure sauvage était bâtie au bord
d’un torrent impétueux et profond. C’était une retraite sûre. Psébadé n’y
craignait personne.
Quand il partait en
expédition, Adaya s’asseyait à la fenêtre de sa plus haute tour, tendait
ses mains au-dehors et éclairait son chemin. Car cette femme incomparable avait
le pouvoir de faire jaillir la lumière de ses doigts blancs. Elle assurait
ainsi les pas de son époux, tandis qu’il descendait dans la brume de l’aube
vers les plaines fertiles. Et quand, la nuit, l’ennemi aux trousses, il
revenait chargé du butin de ses razzias, elle lançait un pont de toile au
travers du torrent et l’illuminait puissamment. Dès que Psébadé avait passé ce
pont, elle s’empressait de le relever, puis à la hâte cachait ses mains
rayonnantes. Alors ceux qui le poursuivaient se perdaient dans les ténèbres et,
mouillés de l’écume des cascades qu’ils n’osaient traverser, ils s’en
retournaient à grand-peine chez eux.
Or, il advint
que ses exploits enviables gonflèrent Psébadé d’orgueil bavard, au point qu’un
jour de festin parmi des voyageurs de passage il se prit à s’enflammer de ses
vantardises.
― Qui pourrait me
vaincre ? dit-il. Personne. Même du pays des géants cyclopes, je reviendrai
vivant et riche, s’il me prenait fantaisie d’aller piller chez eux. Hier
encore, j’ai franchi le torrent avec dix-huit chevaux pommelés et vingt et une
vaches dérobées dans la plaine. Aucun de ceux qui me couraient au train (ils
étaient plus de cent) n’a pu me rejoindre !
Adaya, l’entendant
ainsi parler, baissa le front et murmura soudain renfrognée :
― Ne suis-je donc pour
rien dans tes faits d’armes ?
Psébadé la toisa un
moment en silence puis répondit, les sourcils joints et la bouche
arquée :
― Je vais seul en
razzia. Marches-tu à ma place ? Est-ce ta vie ou la mienne que les flèches
menacent ? Tais-toi donc femme, tu ne sais ce que tu dis.
― Homme, ta vanité me
fait honte, gronda la belle Adaya, relevant fièrement la tête. Il est des héros
plus braves que toi dans le monde.
Psébadé, cognant des
deux poings sur la table, se leva, le cœur troué de rage.
― Tu sauras bientôt
quelle est ma vraie valeur, dit-il.
Sur l’heure, il sella
son cheval et s’en alla.
Cette fois, il
se perdit inexplicablement. Il erra, de jour en jour plus amer. Partout où le
hasard le conduisit, il fut repoussé. Il ne put piller que maigre pitance. Sa
monture se traîna bientôt sur les chemins pierreux, prise d’étrange fatigue, et
sa belle pelisse de feutre, délavée par les pluies et les soleils, se fendit au
milieu du dos. Alors, à bout de forces, il décida de rentrer chez lui.
Pour ne point revenir
bredouille sur le chemin du retour il attaqua un village aux enclos foisonnants
de bétail. Il ne put rien voler et se trouva poursuivi par une meute de
guerriers aux chevaux vifs. Une nuit, Adaya, du haut de la tour où elle s’était
enfermée, l’entendit appeler à l’aide, de l’autre côté du torrent. Elle
contempla sur ses genoux ses mains de lumière, mais ne bougea pas, pensant qu’il
devait vaincre seul les ténèbres, puisqu’il en avait ainsi décidé. Elle
attendit, guettant le bruit de la porte et le pas ferré de son époux sur les
dalles. Le silence s’obstina.
Alors, prise
d’inquiétude, elle vint à la fenêtre, ouvrit le volet, tendit au-dehors ses
doigts éblouissants. Le bord du torrent était désert. Au loin, vers les terres
basses, elle vit une tache noire sur une vaste pierre plate. Elle sortit à la
hâte et, bondissant de rocher en buisson le long de la rive, elle parvint toute
échevelée où était le corps de Psébadé que le courant tumultueux avait emporté.
Il était mort. Elle poussa un hurlement de détresse et d’effroi, s’abattit sur
lui et le tint embrassé jusqu’à l’aube. Quand le jour vint, elle l’ensevelit,
s’agenouilla sur sa tombe et pleura. Elle resta ainsi sept jours et sept nuits,
le visage dans ses mains.
Au matin du
huitième jour, vint à passer un cavalier. Il était beau et large. Sa chevelure
brillait au soleil neuf. Voyant cette belle femme perdue dans son chagrin, il
mit pied à terre et lui demanda pourquoi elle se lamentait ainsi.
― Qu’importe, lui
dit-elle. Tu ne peux rien pour moi. Passe ton chemin.
L’homme lui répondit :
― Secourir une femme
dans la peine porte chance aux aventureux. Réfléchis. Dans une heure, je reviendrai.
Alors tu me diras quelle douleur te tient, et je t’aiderai.
Il remonta en croupe
et s’en fut le long du torrent.
Adaya le suivit des
yeux. Elle le vit bientôt pousser son cheval dans les eaux tourbillonnantes.
Elle pensa : « Il va se noyer. » Elle voulut lui crier de prendre garde. Elle
n’en eut pas le temps. La monture et le cavalier, ruisselants d’écume, déjà
reprenaient pied sur l’autre rive. « Quelle vaillance ! se dit-elle. Le héros
que je pleure fut moins brave que lui, pour mon malheur. Par la souveraine des
mers et des rivières, il faut que j’éprouve cet homme ! » Elle releva la tête,
ouvrit les bras et pria ainsi le Ciel :
― Déesse terrible et
généreuse, fais que le jour s’obscurcisse, que la tempête gronde, que les
éclairs déchirent les nuées, que les cascades submergent les terres !
La sévère dame
des rivières l’exauça. À peine Adaya avait-elle parlé que de lourds nuages
s’élevèrent, effacèrent la lumière du jour, tombèrent en aveuglants déluges.
Dans le fracas de la tourmente, la femme aux doigts de lumière, courbée sur la
tombe de son époux, entendit soudain un galop crépitant. Elle se redressa et
vit au travers de l’averse le cavalier accourir à nouveau vers elle.
― Pourquoi es-tu
revenu ? lui cria-t-elle.
Il lui répondit en
riant :
― Pouvais-je
t’abandonner dans une pareille tempête ?
― Tu as risqué mille
morts à franchir deux fois ce torrent. Vois comme il est furieux.
― Ce n’est pas moi qui
l’ai franchi, c’est mon cheval, dit l’homme, riant de plus belle.
Cette réponse
plut à Adaya. Elle baissa la tête pour dissimuler la lueur de ses yeux. Le
cavalier s’assit à côté d’elle et couvrit ses épaules de son vaste manteau.
Alors, tout soudain, la pluie cessa, les nuages se dispersèrent, le soleil à
nouveau brilla, haut dans le ciel, et la terre alentour verdit. Seul, le sol de
la tombe resta aride et noir.
― Regarde, dit Adaya.
Tout, autour de nous, semble éprouver du bonheur à vivre. Tout a fleuri en un
instant, sauf ce carré de terre où est un mort. Pourquoi ?
― Parce que celui qui
est couché-là n’aimait que lui-même, répondit l’homme. Il n’aimait pas la vie.
Adaya baissa la tête
et murmura :
― Celui qui est couché
là m’aimait et je l’aimais. Il était mon époux.
― Tu l’aimais, mais il
ne t’aimait pas, dit l’homme. S’il t’avait aimée, sa tombe se serait couverte
de fleurs.
Il regarda la jeune
femme, lui sourit. Un long moment elle le regarda aussi.
― Comme ta chaleur est
bonne, dit-elle.
Puis elle sortit
brusquement de l’abri du manteau et se mit à disperser à grands gestes rageurs
le tertre qu’elle avait élevé. Son compagnon lui demanda pourquoi elle se
prenait ainsi de fureur. Elle gronda :
― Cet homme qui
n’aimait que lui ne mérite pas qu’on se souvienne de sa vie.
― Tu as pris une peine
inutile à élever cette tombe, lui dit le cavalier. Tu prends une peine inutile
à la détruire. Qu’elle demeure telle qu’elle est et, en la voyant stérile, que
rougissent de honte ceux qui n’aiment qu’eux-mêmes.
L’homme aux
mains puissantes et la femme aux mains de lumière se levèrent et s’en furent
ensemble le long du torrent, sous le soleil paisible.
Henri Gougaud in L’Arbre aux Trésors, Paris,
Éd. du Seuil, 1987
Après le conte La femme aux mains de lumière
Des histoires…
Geneviève aimait les histoires. Elle
racontait des histoires.
Une histoire, ça vous ouvre des horizons, des espaces à explorer, un monde
à habiter.
Mais en toute liberté.
Parce qu’une histoire, ça ne s’impose pas, ça ne fait que passer.
Le
conteur ou la conteuse, c’est un passeur.
Une
histoire passe, la conteuse s’en saisit – non ! l’histoire se saisit d’elle ;
alors elle l’habite, elle en découvre les recoins secrets, la décore à sa
façon, puis la passe à d’autres, avec son cœur.
C’est
sa manière à elle d’aimer même celles et ceux qu’elle ne connaît pas : elle
donne son cœur, tapi au creux de l’histoire qu’elle raconte, mais l’air de
rien, discrètement, avec un sourire, comme en passant. Comme le semeur de la
parabole, généreusement, elle sème à tous vents, dans l’espoir que quelque
graine germera, mais sans savoir où, ni quand, ni comment.
Pour
aimer vraiment les histoires, pour les prendre au sérieux au point d’avoir
envie de les passer, il faut aimer la vie.
Parce
qu’une histoire, c’est un peu comme la vie : cela vient d’ailleurs, c’est neuf,
inattendu, cela apporte de l’improbable… C’est pour cela qu’une histoire peut
étonner, bousculer, bouleverser sans crier gare.
Aimer
les histoires, c’est prendre le risque de la nouveauté, accepter le
dépaysement, l’inconfort ; c’est prendre le risque de s’ouvrir à de l’autre, de
se laisser toucher par l’autre, changer par lui.
L’histoire
de La femme aux mains de lumière qui vient d’être racontée le suggère : aimer
la vie, c’est aimer autre chose que soi. L’altérité, ce sont les mains de
lumière qui assurent nos pas quand nous partons au petit matin dans la brume et
nous font un pont de toile pour franchir les torrents au retour.
Même
s’il est de moins en moins facile de l’admettre aujourd’hui, sans les autres,
nous ne serions pas celle ou celui que nous sommes, sans leur présence aimante
ou dérangeante, sans leur résistance affectueuse ou embêtante, sans leur
différence stimulante ou irritante.
Se
croire invincible, autosuffisant, et vouloir le prouver aux autres – sans voir
qu’en réalité, c’est à soi-même qu’on veut le prouver –, c’est là un chemin
d’errance, de mort ; une attitude vaine et stérile, comme le tertre de Psédabé
où rien ne fleurit.
Refuser
que la vie vienne à moi à travers l’autre, c’est une absurde vanité. Et c’est
vrai pour les collectivités autant que pour les personnes !
À
l’heure où tant de choses poussent les êtres humains à s’enfermer dans leur
tour d’ivoire, dans un monde à la pensée unique, à l’heure où les identités
meurtrières semblent renaître de partout, le conte de La femme aux mains de
lumière est d’une singulière actualité.
Ah !
Si nous pouvions entendre cette histoire qui avait tant frappé Geneviève comme
un appel à aimer la vie en vérité, comme un appel à aimer autre chose que nous,
autre chose que ce qui nous ressemble…
André
WENIN – Août 2016.
_______________________________________________________________________________________
Conte inventé
par les petits spectateurs de la Scène ouverte organisée par les Paroliers de
l'Invisible, le 21 août à Mons au Jardin suspendu, rue de la Boulangerie.
Pierre de Landes lance l'idée de créer un conte. (J'espère que ma mémoire est
fidèle – MCD)
Le chevalier sans
cheval
Il était une
fois un chevalier. Le chevalier n'avait
pas de cheval. Dans le pays où habite le
chevalier, il n'y a pas de cheval, pas d'âne non plus. Le chevalier a une femme et deux enfants, un
garçon et une fille.
Le chevalier
se met en route pour aller chercher un cheval.
Il voyage sur un chameau.
- Combien de
bosses ?
- Deux. S'il n'en n'avait qu'une, ce serait un
dromadaire. (pas dit mais largement sous-entendu: il faut tout expliquer aux
grandes personnes)
Le chevalier
traverse le désert. Il arrive à une
oasis. Le chevalier a faim, est
fatigué. Un Djinn apparaît:
- "On
n'entre pas ainsi chez moi. Tu dois
payer."
- "Que
veux-tu ?"
- "Ton
chameau."
Le chevalier
donne son chameau, mange, dort. Le
lendemain matin, il s'en va par le désert.
Il siffle, le chameau arrive. Il
a été dressé comme ça. Le chevalier arrive
à l'oasis de l'aigle. L'aigle veut
l'aider. Il étend ses grandes ailes, le
chevalier monte sur son dos. L'aigle le conduit au Pays de la Pluie. Au Pays de la Pluie, l'herbe est haute, bien
verte. Des chevaux paissent. Il envoie une lettre à sa femme: "Viens
me rejoindre avec les enfants, j'ai trouvé le Pays des chevaux."
Le chien et l'homme
Autrefois, il y a bien longtemps, au commencement du monde, le chien vivait
seul dans la taïga. A vivre seul, on vit sans joie. Il vous vient des peurs et
des idées noires. A vivre seul, le chien s'est ennuyé. Tellement, qu'il se dit:
- Ça ne peut pas durer comme ça. Sinon, je vais mourir de tristesse. Il me faut un ami!
Et il part à travers la grande forêt du nord, à la recherche d'un ami.
Il rencontre le lièvre. Il lui dit:
- Lièvre, si j'osais, je te demanderais bien quelque chose.
- Ose ! Demande toujours, nous verrons bien !
- Je cherche un ami. Voudrais-tu que nous vivions ensemble? Voudrais-tu que nous soyons amis, toi et moi ?
- Oh ! oui, je veux bien,
Et le chien part avec le lièvre, vivre dans la maison du lièvre.
Le soir, ils sont couchés et dans la nuit, le chien entend un bruit. Qu'est-ce que c'est ? Peut-être un bruit quelconque de la forêt la nuit: un cri d'oiseau chasseur, la chute d'une branche morte, l'aboi d'un renard. Peut-être quelque rôdeur qui cherchait un mauvais coup à faire. Le chien aboie. Le lièvre se réveille en sursaut:
- Ça ne peut pas durer comme ça. Sinon, je vais mourir de tristesse. Il me faut un ami!
Et il part à travers la grande forêt du nord, à la recherche d'un ami.
Il rencontre le lièvre. Il lui dit:
- Lièvre, si j'osais, je te demanderais bien quelque chose.
- Ose ! Demande toujours, nous verrons bien !
- Je cherche un ami. Voudrais-tu que nous vivions ensemble? Voudrais-tu que nous soyons amis, toi et moi ?
- Oh ! oui, je veux bien,
Et le chien part avec le lièvre, vivre dans la maison du lièvre.
Le soir, ils sont couchés et dans la nuit, le chien entend un bruit. Qu'est-ce que c'est ? Peut-être un bruit quelconque de la forêt la nuit: un cri d'oiseau chasseur, la chute d'une branche morte, l'aboi d'un renard. Peut-être quelque rôdeur qui cherchait un mauvais coup à faire. Le chien aboie. Le lièvre se réveille en sursaut:
- Tais-toi! Qu'est-ce qui te prend,
de faire ce vacarme ? Si tu aboies, le loup va t'entendre, il viendra nous
manger ! N'aboie pas comme ça ! Tais-toi !
Le chien pense:
- Quel peureux, ce lièvre ! Je ne peux pas rester avec lui ! Je ne veux pas d'un ami sans courage ! Peut-être que le loup est courageux, lui !
Et le lendemain matin, le chien quitte le lièvre. Il s'en va par la taïga à la recherche du loup.
Il le rencontre:
- Loup, j'aurais une proposition à te faire. Je cherche un ami. Si tu voulais, nous habiterions ensemble. Si tu voulais, nous serions amis, toi et moi.
- Bonne idée !
Et le chien part avec le loup, vivre dans la maison du loup.
Le soir, ils sont couchés et dans la nuit, le chien entend un bruit. Qu'est-ce que c'est ? Peut-être un bruit quelconque de la forêt la nuit. Peut-être quelque rôdeur cherchant un mauvais coup à faire. Le chien aboie.
Le chien pense:
- Quel peureux, ce lièvre ! Je ne peux pas rester avec lui ! Je ne veux pas d'un ami sans courage ! Peut-être que le loup est courageux, lui !
Et le lendemain matin, le chien quitte le lièvre. Il s'en va par la taïga à la recherche du loup.
Il le rencontre:
- Loup, j'aurais une proposition à te faire. Je cherche un ami. Si tu voulais, nous habiterions ensemble. Si tu voulais, nous serions amis, toi et moi.
- Bonne idée !
Et le chien part avec le loup, vivre dans la maison du loup.
Le soir, ils sont couchés et dans la nuit, le chien entend un bruit. Qu'est-ce que c'est ? Peut-être un bruit quelconque de la forêt la nuit. Peut-être quelque rôdeur cherchant un mauvais coup à faire. Le chien aboie.
- Tais-toi, voyons ! Si tu aboies, l'ours va venir et il va nous manger.
N'aboie pas comme ça ! Tais-toi !
Le chien pense:
- Le loup est donc aussi peureux que le lièvre ! Je ne vais pas rester avec lui ! Je ne veux pas d'un ami sans courage ! Peut-être que l'ours est courageux, lui.
Et le lendemain matin, le chien quitte le loup. Il s'en va par la taïga à la recherche de l'ours et il le trouve.
Le chien pense:
- Le loup est donc aussi peureux que le lièvre ! Je ne vais pas rester avec lui ! Je ne veux pas d'un ami sans courage ! Peut-être que l'ours est courageux, lui.
Et le lendemain matin, le chien quitte le loup. Il s'en va par la taïga à la recherche de l'ours et il le trouve.
- Ours, je cherche un ami. Est-ce que ça te dirait, que nous vivions
ensemble ? Aimerais-tu que nous soyons amis, toi et moi ?
- Oh, oui, ça me plairait bien.
Alors le chien part avec l'ours, vivre dans la maison de l'ours.
Le soir, ils sont couchés, et dans la nuit le chien entend un bruit. Qu'est-ce que c'est ? Peut-être un bruit quelconque de la forêt la nuit. Peut-être quelque rôdeur qui cherchait un mauvais coup à faire. Le chien aboie.
- Oh, oui, ça me plairait bien.
Alors le chien part avec l'ours, vivre dans la maison de l'ours.
Le soir, ils sont couchés, et dans la nuit le chien entend un bruit. Qu'est-ce que c'est ? Peut-être un bruit quelconque de la forêt la nuit. Peut-être quelque rôdeur qui cherchait un mauvais coup à faire. Le chien aboie.
-Tu es fou ! Tais-toi donc ! Si tu aboies, l'homme va venir et il va nous
tuer, avec son bâton qui crache du feu et qui est terrible ! N'aboie pas comme
ça ! Tais-toi !
Le chien pense:
-L'ours est aussi poltron que le lièvre et le loup. Je ne resterai pas avec lui. Je ne veux pas d'un ami sans courage. Peut-être que l'homme est courageux, lui.
Et le lendemain, le chien quitte l'ours. Il part par la taïga à la recherche de l'homme et au bout d'un certain temps, il le trouve:
- Homme, si tu voulais m'écouter, j'aurais à te demander quelque chose.
- Parle, je t'écoute !
- Je cherche un ami. Voudrais-tu que nous vivions ensemble? Je pourrais t'accompagner à la chasse ou garder ta maison. Voudrais-tu que nous soyons amis?
- D'accord ! Viens avec moi !
Et le chien part avec l'homme, dans la maison de l'homme. Le soir, ils sont couchés et dans la nuit, le chien entend un bruit. Qu'est-ce que c'est? Peut-être un bruit quelconque de la forêt la nuit. Peut-être quelque rôdeur qui cherchait un mauvais coup à faire. Le chien aboie. L'homme se réveille:
- Tu entends quelque chose, mon chien? Alors, aboie plus fort ! Aboie ! Si c'est un voyageur égaré qui appelle à l'aide, que ta voix le guide vers notre maison! Si c'est un rôdeur cherchant un mauvais coup à faire, fais-lui peur ! Chasse-le ! Aboie plus fort, mon chien, aboie !
Alors, le chien est content. Il se dit:
- L'homme est bon. L'homme est courageux. L'homme n'a peur de rien. C'est l'ami que je cherchais. C'est l'ami qu'il me faut. Je vais rester avec lui!
Et le chien est resté avec l'homme. Le chien est resté dans la maison de l'homme. Et il y est toujours.
Le chien pense:
-L'ours est aussi poltron que le lièvre et le loup. Je ne resterai pas avec lui. Je ne veux pas d'un ami sans courage. Peut-être que l'homme est courageux, lui.
Et le lendemain, le chien quitte l'ours. Il part par la taïga à la recherche de l'homme et au bout d'un certain temps, il le trouve:
- Homme, si tu voulais m'écouter, j'aurais à te demander quelque chose.
- Parle, je t'écoute !
- Je cherche un ami. Voudrais-tu que nous vivions ensemble? Je pourrais t'accompagner à la chasse ou garder ta maison. Voudrais-tu que nous soyons amis?
- D'accord ! Viens avec moi !
Et le chien part avec l'homme, dans la maison de l'homme. Le soir, ils sont couchés et dans la nuit, le chien entend un bruit. Qu'est-ce que c'est? Peut-être un bruit quelconque de la forêt la nuit. Peut-être quelque rôdeur qui cherchait un mauvais coup à faire. Le chien aboie. L'homme se réveille:
- Tu entends quelque chose, mon chien? Alors, aboie plus fort ! Aboie ! Si c'est un voyageur égaré qui appelle à l'aide, que ta voix le guide vers notre maison! Si c'est un rôdeur cherchant un mauvais coup à faire, fais-lui peur ! Chasse-le ! Aboie plus fort, mon chien, aboie !
Alors, le chien est content. Il se dit:
- L'homme est bon. L'homme est courageux. L'homme n'a peur de rien. C'est l'ami que je cherchais. C'est l'ami qu'il me faut. Je vais rester avec lui!
Et le chien est resté avec l'homme. Le chien est resté dans la maison de l'homme. Et il y est toujours.
D'après Contes de la Taïga, Russie Virtuelle
Deux chevaux
Deux chevaux sont amis: un cheval de maître et un cheval de paysan. Ils bavardent volontiers. Mais un jour:
- "Tu n'es pas de race, tu tires le chariot, la charrue, la
herse. Souvent, tu n'as que de la paille
à manger. Moi, je tire une belle
voiture, je ne mange que de l'orge. Mes
jambes sont belles et fines, mes sabots sont brillants, les tiens sont pleins
de boue. Je suis cambré comme un cygne,
j'ai une tache blanche au front. Qui de
nous deux est le plus beau ?
- "Toi, sans discussion;"
- "J'ai le pas léger et rapide, le sol file sous mes pas. Tu ne saurais en faire autant."
- "Hélas !"
- "Tu ne vas pas plus vite qu'un escargot."
- "Je crois quand même que je distancerais."
Les deux chevaux conviennent d'un concours. Ils tourneront en rond jusqu'à la défaite de
l'un d'eux. Le cheval de maître a rapidement trois tours d'avance sur le cheval
de paysan.
- "Tu ne veux pas souffler un peu ?"
- "Ne t'inquiète pas."
Le cheval de maître commence à haleter, il fait des faux pas. Trouve chaque fois une excuse. Au huitième tour, le cheval de paysan dépasse
le cheval de maître.
- "Tu es fatigué ?"
- "Je réfléchis."
Au neuvième tour, le cheval de maître s'écroule.
- "Tu te sens mal ?"
- "Une mouche m'importune.
Quand je l'aurai chassée, je reprendrai la course. Nous avons tout notre temps."
- "C'est vrai." Le
cheval de paysan continue à trotter
- "C'est l'heure de déjeuner."
Le cheval de maître va brouter dans les buissons. Le cheval de paysan trotte.
- "Je commence seulement à m'échauffer. Encore dix tours, et puis encore dix tours et
on verra."
- "Je te demande pardon, plus jamais je ne crânerai."
D'après Contes des pays baltes, contes estoniens,
lettons, lituaniens, Edition du Progrès, Moscou, 1975.
Le livre
Vers l'an 1000 de notre ère, à Bagdad, il
était un calife du nom de Al Ma'mum.. Il
était prêt à respecter et à financer les mathématiciens que s'ils prouvaient
leur utilité. Il convoque celui qui a la
plus grande réputation: al-Khwrizmi, natif d'Asie Centrale. Le calife lui donne pour mission de rendre
plus clair ce qui est obscur et de faciliter ce qui est difficile. al-Khwrizmi reste enfermé au cœur de la
Maison de la Sagesse pendant deux années.
Personne ne pouvait le déranger.
Il sort enfin, des feuillets en main, qu'il
présente au calife.
- "J'espère que tu ne vas pas me
décevoir."
- "Mon livre est un abrégé de toutes les
opérations de calcul dont les hommes ont besoin pour leurs partages et leurs
jugements, leurs commerces et toutes leurs transactions, l'arpentage, les
canaux et toutes sortes d'autres techniques."
Il a inventé l'algèbre, al Jabr.
D'après L'entreprise des
Indes d'Erik Orsenna, de l'Académie française, Stock-Fayard, 2010.
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