Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,
les conteurs et les raconteurs.
janvier 2019 – N°313
P 912122 Bureau de dépôt LIEGE 1–4000 Editeur responsable: Marie-Claire Desmette,
av. E. Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg
Au sommaire, ce mois-ci:
- Nouvelles du monde du conte
- Spectacles - Repas
– Balades - Ateliers
- 1 « Façon de faire »
- 3 histoires
Naître à chaque jour neuf
Ouvrir ses oreilles aux chants du monde
Unir nos moyens d’expression et nos talents
Veiller parmi les contes et les conteurs
Éveiller les coins endormis de sa cervelle
Laver les sombres nuages de ses remords
Lire tous les bons livres et les autres
Épousseter les recoins de ses routines
Aimer les deux branches de son arbre
Nager dans les eaux primordiales
Nouer de nouvelles amitiés
Étendre les frontières de son imaginaire
Ecouter les murmures de ses désirs cachés
MEILLEURS VOEUX
Et pour concrétiser
ces vœux, venez partager le galette des rois, le 7 janvier 2019 à la Veillée- Scène
ouverte de la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers, auTthéâtre à
Denis, 302, rue Ste Marguerite à Liège, à 20h.
Et par la même occasion, nous nous faire découvrir un de vos contes, de
derrière les fagots, ou en cours de
travail. Ou vous essayer pour la
première fois à conter devant un public bienveillant. La scène ouverte est faite pour cela.
La Veillée du 7 – scène ouverte
organisée par la Maison du Conte et de la Parole
de Liège-Verviers
quand ? le 7 janvier 2019 à 20h où ? Théâtre à
Denis, 302, rue Ste Marguerite à Liège
combien ? 3€ carte
blanche: Laure Cech
animation : Roger Janssen
Le somptueux rossignol mécanique ou le rossignol tel que
la nature l’a fait, lequel des deux sauvera l’empereur de Chine ?
Pour conter, s'inscrire en début de séance
auprès de l'animateur. 1 conte d'une
durée de 10'.
La Maison offrira la
galette des rois. Nous serons heureux
de la déguster ensemble et de fêter roi et reine.
La Veillée du 7 – scène ouverte
organisée par la Maison du Conte et de la
Parole de Liège-Verviers
quand ? le 7 février 2019 à 20h où ? Théâtre à
Denis, 302, rue Ste Marguerite à Liège
combien ? 3€ carte blanche: Catherine Lazard
animation : Chantal Devillez
Une série d’histoires reliées par un fil rouge : les croyances. j’ai cru, on
m’a fait croire, j’aime croire, je ferai croire, je croyais, j’y ai cru, j’aimerais
y croire encore….Que des histoires Incroyables.
Pour conter, s'inscrire en début de séance
auprès de l'animateur. 1 conte d'une
durée de 10'.
Nous dégusterons
ensemble les crêpes de la Chandeleur.
Nouvelles du monde du conte
·
Organisé par La Surizée asbl & Centre Culturel de Philippeville, Fais-moi un Conte, 25e concours d’expression, Comment tu oses !?
C’est le thème de ce 25e concours. Conteurs en herbe ou
en devenir, artistes confirmés, créateurs d’histoires et autres diseurs
d’aventures, aiguisez vos plumes. Alors soyez gourmands ! De
quoi ? De tout ! Mais surtout… soyez gourmands d’imagination et de
créativité !
Les finales organisées les 15 et 16 mars 2019 seront le point d’orgue de
cette aventure artistique. Elle propulsera les futurs finalistes au cœur
d’un groupe qui comprendra entre huit et dix personnes. Au sein ce groupe, le
partage d’expérience(s) aura valeur de préparation, au fil des trois dimanches
qui précéderont les finales. Cette préparation est un passage incontournable
sur la route des finales.
Le concours permettra ensuite au lauréat de se
positionner de façon utile dans le cadre des présélections organisées pour
accéder au 20e concours du Festival
interculturel du Conte de Chiny, en juillet 2019.
L’écriture du conte est un acte de création : il est bien
question d’imaginer une histoire inédite et non pas de proposer une énième
interprétation d’un conte existant. Mais avant toute chose, l’attrait pour
le monde de l’oralité doit interpeller votre envie et votre créativité.
Au-delà du passage obligé par l’écriture, la scène constitue la vraie finalité
de la démarche. Bonne création !
Echéancier
Envoi des textes pour le 31.01.2019
Présélections connues pour le
22.02.2019 (indicatif)
Formations individuelles les 24.2, 3.3. et
10.3.2019 (des modifications restent possibles)
Finales : 15 et 16 mars 2019
La
réception du conte fait office d’inscription. Elle est gratuite. Chaque
participant enverra :
1- son
texte dactylographié en six exemplaires; (même s’il est
aussi envoyé par mail)
2-
une enveloppe timbrée à son adresse ;
3- un
formulaire d’inscription (un par conte) dûment complété à
“Fais-moi un Conte”, rue de France, 1a -
5600 Philippeville. Infos au 071-66.23.01 ou sur http://www.culture-philippeville.be/
Contes à boire sans modération par Jean-Pierre Mathias. Edition de l’Escalier ( ?). 14€.
Message important à nos amis conteurs et
organisateurs de spectacle
· Envoyez-nous vos informations avant le 14 du mois précédant la
publication,
· un mois plus tôt pour les formations,
· complètes et lisibles,
· par poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg.
Tel : 04/367.27.06.
·
ou par courriel à
maisonconteparole.liege@gmail.com
·
Ne comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous
vous-mêmes vos infos.
Idéalement, vos informations comportent:
organisateur, titre, genre d'activité, artiste(s),
date et heure, lieu, prix, public
cible, coordonnées pour infos
et réservations, max. deux lignes de commentaire
N.B. Aucune mention tout en majuscules, svp.
C'est vous qui nous
envoyez vos informations.
Veuillez
ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches,
l'exploration.
Merci d'épargner le travail bénévole de toute
l’équipe
___________________________________________________________________________________________
Spectacles - Animations - Repas - balades
Chiny cité
des contes
14ième Rendez-vous conte, Journée
professionnelle
quand ?
le 11 janvier 2019 dès 9h00 où ? Anciennes Ecoles, 3, rue de
Lorrène, 6810 Chiny
combien ?
15€ la demi-journée avec repas de midi ou 25€ la journée complète. Soirée. 7/4€.
Programme :
- Mathilde Arnaud Histoires de poche. Dès 18
mois.
- Léa Pellerin Au fond des bois. 6 mois – 3 ans.
- Lucie Catsu La forêt des heures. Dès 6 ans.
- Véronique de
Miomandre Sous les néons du désir. Dès 16 ans.
- Flopy Flopy
dans tous ses états. Dès 5 ans.
- Amandine Orban et
Marie Vander Els Fleuve. Dès 12 ans.
- Valérie
Bienfaisant et Lisette Lombe Eclats. Dès 16 ans.
- Sophie Clerfayt Femme du Nord et cuberdon. Dès 13 ans.
- Franck
Sylvestre Le fossoyeur. Dès 15 ans.
- Serge
Valentin Des chemins sur la mer. Dès 11 ans.
À 20h00, Les histoires
secrètes de la bouche d’en-bas par Eurgen Lebras et Stéphane
Jourdan
Infos, inscription (avant le 2 janvier) : chiny@conte.be ou
+32 (0) 61 32 07 56
?Tu trouveras le trésor qui dort en toi. Laurent
Goumelle
Théâtre de
la Parole
- le 12 janvier à
16 :00, Poulette et Petit coq ! par Anne Grigis. + 2ans. 8/6€/ Pass
Contes, galettes et chocolat
Violon et Archet ont du mal à s’accorder, se chipotent, s’asticotent et
aïe, ça fait mal ! Mots et notes qui mènent petites et grandes oreilles jusqu’à
l’harmonie d’un bal joyeux et festif.
- les 25 et 26
janvier à 20:00, Le chœur des
femmes avec Christine
Andrien, Patrick Fery et Magali Mineur
+ 12ans. 10/8€.
D’après le roman de
Martin WINCKLER, un plaidoyer engagé pour une médecine humaine où le.a
patient.e est considéré.e comme un.e partenaire à part entière. Le nécessaire
apprentissage qui donne sa vraie place à l’Autre.
____________________________________________________________________
Où ? 7d, rue du Rouge
Cloître, 1160 Auderghem. Infos,
réservations : 02/736.69.50 ;. info@maisonducontebxl.be
Dimanches du conte
Le cabaret des indomptables par Christine Andrien, Alice Beaufort, Valérie Bienfaisant, Julie Boitte,
Anne Borlée, Ria Carbonez, Sophie Clerfayt, Florence Delobel, Manu
Deloel, Régine Demey, Muriel Durant, Don Fabulist, Italia Gaeta,
Anne Grigis, Bernadette Heinrich, Christine
Horman, Marie-Rose Meysman,
Magali Mineur, Mélancolie Motte, Amandine Orban, Diane Pasquier, Catherine
Pierloz, Ummée Shah,
Julien Staudt, Geneviève Thullier, Stéphanie Witta et bien d’autres !
quand ? le 13 janvier à 17h-18h30 : 1er Acte 19h30 – 21H : 2e Acte 22h
– 23h30 : 3e Acte
combien ? 5 / 4€ pour 1 Acte ; 12 /9€ pour les 3 Actes
infos, réservation : 0488 512 860 ;
info(at)dimanchesduconte.be
Ouverture des portes une heure avant chaque spectacle. La cantine des Dimanches du Conte vous
accueillera avec des plats exquis servis dès 18h, avant et après le spectacle
en compagnie des artistes.
Contes des origines du monde par Jeanne
la Contesse
quand ? le 19 janvier à
14h où ?
Bibliothèque des Chiroux, rue des Croisiers,
15, 4000 Liège, 1er ét.
combien ? gratuit pour qui ? tout public
combien ? gratuit pour qui ? tout public
Comment la lumière
est-elle apparue dans le monde ?
Quelle est l’origine des fraises ? Pourquoi tant de couples
sont-ils mal assortis ? Le conte apporte une réponse – peut-être
fantaisiste – mais gratifiante …
La femme
moustique par Mélancolie
Motte
quand ? le 24 janvier à 20h où ? Arrêt 59, Foyer culturel de
Péruwelz
Enfin un spectacle qui ne reste pas plaqué à la réalité
des enfants, mais ose la sobriété, la poésie, pour les sortir de leur quotidien
remuant et assourdissant.
Barricade
Contes à rebours par les
conteurs de la Troupe des Tous
Contes Fées
quand ? le 25 janvier dès 20h30 où ? à Barricade, 21 rue Pierreuse 4000 Liège
combien ? 4€
infos, réservation: 0476 68
00 73; www.touscontesfees.com
Voyage à travers les époques. Oserez-vous arpenter les couloirs du temps ?
Changer le monde par Annick Pirlot
quand ? les 25, 26,27 janvier où
? Caverne de Mélusine, 3, rue des Casernes 5024 Gelbressée
combien ? 7 €/ adultes/5 € en dessous de 18 ans.
pour qui ? Tout public, enfants à partir
de 8 ans
Un roi transforme le
blé en perle et affame son peuple. Un
peuple jette son roi aux oubliettes et coule des jours heureux au milieu du blé
retrouvé. Mépris, terreur, division. Désobéissance,
malice, partage.
?Jouer les incapables ne
rend pas justice à notre créateur. Erri
de Luca
Maison du Conte et de la Littérature Centre culturel de la Vallée de la
Néthen Le Théâtre des 4 mains
Sans laisser de trace par Rachid
Bouali et Nicolas Ducron
quand ? le 26 janvier à 20h30 où ? Théatre des Quatre Mains, Rue
Longue 103, 1320 Beauvechain
combien ? Adultes 10€ en prévente - 12€ sur place - 1,25€ Article 27 pour qui ? adultes
combien ? Adultes 10€ en prévente - 12€ sur place - 1,25€ Article 27 pour qui ? adultes
Si tu veux passer, il faut d’abord
survivre. Et si tu veux survivre, il faut savoir courir. Savoir parcourir rapidement, savoir franchir, savoir construire une échelle, savoir
où dissimuler l'échelle, où se dissimuler soi-même.
Maison du Conte de Namur
Carnet de bal avec Pascale Beaumont, Karine
Moers et Marie-France Nizet
quand ? le 26 janvier à 20h30 où ? Maison Champagne, place
Chapelle, 6, 5002 St Servais
Infos,
inscriptions : 0489/933.548 ; maisonduconte.namur@gmail.com
Faites
la révérence, entrez dans la danse, suivez la cadence, sautez, tournez et
laissez-vous conter.
Ateliers – Formation
Ateliers contes par Christian
Schaubroeck
quand ? les 9 et 16 janvier de 19h30 à
21h30, où ? Anciennes écoles, Chiny
combien ? 150€
_______________
renseignements et inscriptions:
0479/99.31.64 ou par mail accueil@lescreateliers.be
S’habituer à prendre
la parole en public, gérer son corps, sa voix, découvrir l’art de transmettre
un conte oralement, sans support écrit, se débarrasser de nos tics gestuels et
de langage. Voir p. 2.
Aquilone
Couleurs de parole par Michèle Dispa
quand ? les 12 et 26 janvier, de
14h30 à 17h30 où ? avenue de Péville, 56, à Grivegnée
combien ?
90€ par modules.
Deux
modules distincts de 8 séances: 1. Appropriation, – 2 .Oralité de contes
traditionnels.
Racontance
Atelier de travail par Dominique Brynaert
quand ? le 27 janvier 2019 combien ? 105€/3 séances +
35€/séance supplémentaires
pour qui ? perfectionnement infos, inscription : racontance@hotmail.com
Coaching et invitation de conteurs professionnels pour évoquer
leur chemin et leur travail. Chaque participant peut présenter, quand il
le veut, un conte en chantier.
T.A.P.S
Maison du Conte
de Namur
- les 12 et 13 janvier, Initiation au langage de la
marionnette par Emilie Plazolles. 60€
Travailler
la marionnette-sac. La marionnette est
un excroissance du manipulateur.
Découvrir le travail avec la marionnette, tisser une relation singulière
avec le public.
- le 4
février, Une journée avec Françoise Rogier. 30€.
Echange
autour de la création d’un album : source d’inspiration, techniques,
détournement de contes. Carte à gratter,
encre de chine.
________________________________________________________________________________________________________________________________
Où ? à Namur
infos, inscriptions : 081/77.68.0
?Le conte dit le faux pour
dire le vrai des désirs. ?
Laboratoire de l’oralité par Don Fabulist
quand ? du 23 au 27 janvier 2019 Où ? Gîte Le Chameau qui tousse, Oignies en Tiérache
combien ? 475€ formation et hébergement
complet compris pour qui ? conteurs chevronnés
infos,
réservation : 060/39.91.99 ; info@donfabulist.be
Continuation
des labos de 2017 et 2018, Terre et Eau dans la recherche des différentes
formes d’oralité. Travail du silence, de la langue, expression du corps,
puissance de l’imagination, réveil de la poésie.
Maison du Conte et de la Littérature
du Brabant Wallon
Rencontre avec Myriam Pellicane
quand ? le 2 février à partir de 14h où ? Ferme du
Douaire Avenue des Combattants, 2, à 1340 Ottignies
La parole conteuse
n'a pas de commencement ni de fin, elle entre avec précaution dans le vivant
pour donner en partage au public une vision hallucinante de la réalité. Myriam
Pellicane vous parlera de sa pratique.
Maison du Conte et
de la Littérature
Révéler l’invisible par Anne Borlée et Baptiste Vae
Quand ? les 23 et 24 février de 10 à 18h où ? Ateliers d'Art de la Baraque,
rue des artisans 1, 1348 Louvain-la-Neuve
combien ? 160 €
infos, réservation : 010/81 41
47 reservations@conteetlitterature.be www.conteetlitterature.be
Exploration et recherche autour de la voix pleine et de ses potentiels.
Délier le corps, laisser venir l'aisance de la pulsation et du rythme, ouvrir
l'espace intérieur pour laisser venir le flux vocal. Générer les visions oniriques.
Veillées – Scènes ouvertes
Ces veillées sont des
réunions amicales et conviviales, où tout le monde peut
conter, éventuellement après inscription.
v Organisée par la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers, le 7
janvier à 20h, la Veillée du 7 –
scène ouverte, au Théâtre à Denis, 302, rue Ste
Marguerite, 4000 Liège. 3€. Voir p. 2.
v Comme le 10 de chaque mois, le 10 janvier 2019 à 20h30, Contes du dixième jour, organisé par la
Maison du Conte de Namur, rue des Brasseurs, 170 à 5000 Namur.
Pour
raconter, s’inscrire au 0489 933 548. info@maisonducontenamur.be
v
Zapéro Contes Charleroi le 11 janvier organisé par Racontance, au café
littéraire "Livre ou Verre", passage de la Bourse, 6000
Charleroi. (entrée par la rue du collège ou la rue de Marchienne)
Les conteurs qui souhaitent y participer doivent
préalablement s'inscrire via l'adresse mail: racontancecarolo@gmail.com Renseignement supplémentaires via le
site www.racontance.be
v Organisé par Racontance, le 18 janvier à 20h00, comme le 3ième vendredi de chaque
mois, Les
Zapéro-contes, à la Fleur en Papier Doré, rue des
Alexiens, 55, à 1000 Bruxelles. Entrée gratuite. Maximum 9 inscrits. Infos: 0474/94.90.69 - racontance@hotmail.com www.racontance.be
Réservation possible au http://www.racontance.be/reservations_zaperocontesbxl.html
Pour les groupes à partir de 5 personnes,
la réservation est toujours obligatoire. Merci de prendre contact
directement avec Racontance via l’adresse mail : racontance@hotmail.com ou
en appelant (durant les heures de bureau) au 0477/91.04.30. Pour
conter, s'inscrire sur racontance.be@hotmail.com
________________________________________________________________________________
?J’adorais entendre des histoires, les raconter. C’est une
mission très importante dans la société. …Parler aux gens, leur raconter des
choses, essayer de les émouvoir, de les faire rire. J’ai l’impression que c’est un besoin qu’on a
tous depuis notre enfance. Pierre Niney.
Agenda de janvier 2019
A=animations;
B=balade; C=conférence; D=Danse;
E=exposition; F=formation; Fl=festival ;
J=journée professionnelle; M=musique; R= repas; S=spectacle; V=veillée-scène ouverte
£ V 07 La Veillée du 7 – Scène ouverte,
Liège. Voir p. 2.
£ F 09 Ateliers contes, Chiny. Voir p. 5.
£ V 10 Contes du dixième jour, Namur. Voir p.
6.
£ S 11 14ième Rendez-vous conte,
Chiny. Voir p. 3.
£ V Zapéro
Contes Charleroi, Charleroi. Voir p. 6.
£ SR 12 Poulette et Petit-coq, Bruxelles. Voir
p. 4.
£ F Couleurs
de parole, Liège. Voir p. 5.
£ F 12-13 Initiation au langage de la marionnette,
Namur. Voir p. 5.
£ S 13 Le
cabaret des indomptables, Bruxelles. Voir p. 4.
£ F 16 Ateliers
contes, Chiny. Voir p. 5.
£ V 18 Les Zapéro-contes, Bruxelles. Voir p. 6.
£ S 19 Contes
des origines du monde, Liège. Voir p. 4.
£ F 23-27 Laboratoire
de l’oralité, Oignies en Thiérache. Voir p. 6.
£ S 24 La
femme moustique, Péruwelz. Voir p. 4.
£ S 25 Le chœur des femmes, Bruxelles. Voir p.
4
£ S Contes
à rebours, Liège. Voir p. 4.
£ S Changer
le monde, Gelbressée. Voir p. 4.
£ S 26 Le chœur des femmes, Bruxelles. Voir p.
4.
£ S Changer
le monde, Gelbressée. Voir p. 4.
£ S Sans
laisser de trace, Beauvechain. Voir p.
5.
£ S Carnet
de bal, Saint-Servais. Voir p. 5.
£ F Couleurs
de parole, Lièg. Voir p. 5.
£ S 27 Changer le monde, Gelbressée. Voir p. 4.
£ F Atelier
de travail, Bruxelles. Voir p. 5.
Février
£ F 04 Une journée avec Françoise Rogier, Namur
Voir p. 5.
£ F 23-24 Révéler l’invisible, Louvain-la-Neuve. Voir
p. 6.
___________________________________________________________________________________________
Anniversaire de mariage
L’histoire se passe à New York. Un vieux couple arrive devant le Plaza Hotel,
près de Central Park. C’est la fin de la
journée. Ils traversent pour entrer dans
le parc. Un flic les siffle
- « N’y allez pas, il fait bientôt
nuit. C’est trop dangereux de se balader
à cette heure-ci. Vous allez vous faire
agresser. »
-« Nous avions prévu d’y aller. C’est notre anniversaire de mariage. Il y a
quarante ans, nous nous y étions promenés. »
- « Vous êtes fous ! On ne se promène plus à Central Park le
soir. »
Ils y vont quand même. Ils veulent suivre le même chemin qu’il y a
quarante ans. Main dans la main, ils partent dans le noir. Ils font le tour du petit lac.
Le flic les a suivi à dix mètres pour être sûr
qu’on ne les abîme pas.
D’après un extrait de « Et que le vaste
monde poursuive sa course folle » de Colum Mac Cann.
? Il n'y a que dans les livres que l'on peut changer de vie. Que l'on peut tout effacer d'un mot. Faire
disparaître le poids des choses. Gommer
les vilenies … Grégoire Delacourt
Et dans les contes ?
Dans notre série « Façons de faire ». Non pas pour mettre le projecteur sur un
conteur ou promouvoir son spectacle.
Mais pour s’interroger sur ses façons de faire et être utile à tous les
conteurs.
Entretien avec Ahmed Hafiz à propos de « Le bon
Fils »
Oser le vécu
Comment avez-vous eu
l’idée de faire un spectacle avec des évènement de votre vie ?
La vie me l’a donnée.
La mort de ma mère était un événement.
Elle était la plus vieille de la famille encore en Tunisie. Je me devais
d’être présent. Comme ainé des garçons
de la famille, j’étais responsable de la cérémonie religieuse suivant le rite
musulman. Moi le laïc, je devais faire
semblant pour faire plaisir à tous.
J’ai voulu être le bon fils à l’enterrement de ma mère.
Alors que je n’avais pas pleuré jusqu’alors, revenu en
Belgique, je me suis mis à pleurer.
Pendant deux ans, je n’ai rien pu écrire à ce sujet. Ce temps passé, j’ai croisé la route d’Avner,
juif tunisien, laïc lui aussi, directeur d’un théâtre à Montpellier. Lui aussi avait perdu sa mère en Tunisie. Nous avons discuté. Au-delà de la religion, c’était plus facile
de parler avec un laïc. Il m’a encouragé
à écrire mon vécu. A exprimer la
nostalgie de l’amour maternel, mon exil, mes rêves.
Comment ?
En me focalisant sur les petites histoires.
Comment avez-vous
construit votre spectacle ?
J’ai suivi avec Jean Lambert et Bruno Belvaux un
« master class Seul en scène » à Neufchâteau, à l’Académie
d’été. Ils m’ont demandé de partir d’une
page blanche, d’écrire les anecdotes d’après mes souvenirs. Drôles, pas drôles. De cette liste, j’ai extrait l’une et autre
chose et de proche en proche, je les ai organisées autour de la personne de ma
mère, aimante, catégorique, maniaque, généreuse, superstitieuse.
Chaque petite histoire a abouti à un petit conte présenté
lors de scènes ouvertes. J’ai choisi une
dizaine de contes parmi les drôles, les émouvants. Je les ai organisés autour
de mon voyage en avion et la cérémonie de l’enterrement. Je les ai bien encadrés, re-textualisés.
A ce propos, je souligne l’importance et l’utilité des
scènes ouvertes.
J’ai ajouté des anecdotes de mon enfance, de mon
adolescence, qui se sont passées dans la Médina de Tunis. J’ai introduit des
éléments d’imaginaire, par exemple l’histoire du djinn. Dans mon enfance, ma mère me parlait de djinn
et j’y croyais. Je pense qu’elle y
croyait aussi. Cela m’a amusé d’unir
djinn et football avec l’histoire de la couscoussière. Et pour finir, j’ai
donné du rythme à l’ensemble.
Le bon fils raconte
des choses émouvantes. Comment maîtrisez-vous
vos émotions ?
Par des moments de silence pendant lesquels je me calme,
je me pose. Je chante aussi en tunisien
et cela m’apaise. Mais, je l’avoue, la
dernière chanson, une chanson que me chantait ma mère, celle-là me pompe le
cœur. Il m’arrive de devoir me retourner
pour reprendre mon calme.
Actuellement, j’ai huit ans de recul, cela m’aide.
Des évènements si
personnels peuvent-ils toucher d’autres que vous ?
J’ai testé pour la première fois, Le bon Fils à Liège, à
l’Aquilone. Des gens dans le public ont
pleuré.
J’ai été moi-même étonné du succès. Ce qui me pose problème maintenant. Plus je le joue, plus je dois garder la
fraîcheur de mes émotions. L’enterrement
est toujours la partie la plus difficile.
Je dois être toujours présent avec mes propres émotions. L’important pour moi c’est de
« voir ». Si je vois, je
ressens, je suis vrai. Me remémorer pour
dire vrai. Mais je ne peux pas être
prisonnier de mes émotions
Je dois vivre pleinement pour que le public imagine.
Comment ont réagi les
membres de votre famille ?
En me reprochant de dire certaines choses « qui sont
la honte de la famille ». Par
exemple, Le frère de ma mère a été bagnard à Cayenne. Elle l’a vu embarquer à La Goulette parmi les
bagnards. Ce qui rejoint un peu ma vie.
Ma mère m’a vu embarquer à La Goulette pour la France, la quittant pour
vivre ma vie. Je me rends compte
maintenant de la douleur qu’elle a dû éprouver devant ces deux départs.
En niant également la véracité de certains
évènements. Par exemple, ma mère buvant
de la bière, elle, la bonne musulmane.
La dite bière lui avait été prescrite par un médecin juif pour favoriser
l’allaitement de mon petit frère. Ma
mère la buvait en faisant des grimaces parce qu’elle ne l’aimait pas.
Recevez-vous des témoignages
de « reconnaissance » dans les deux sens du mot ?
A Vassivière, j’étais venue pour la Journée
Professionnelle. On m’a programmé (à ma
grande surprise) pour la soirée de gala d’ouverture du festival. J’étais effrayé devant un public de 350
personnes. Je suis rentré sur scène et
j’ai raconté. Je voyais que les gens
réagissaient, j’ai continué. A la fin,
le public a applaudi longuement. Je ne
savais plus où me mettre. Les gens
m’interpellaient, montaient sur la scène pour me féliciter et me remercier.
Je ne m’y
attendais pas, j’ai été effaré. J’étais
dans un état second,
Il faudrait une analyse pour comprendre.
Je n’ai jamais voulu plaire au public, pourtant certaines
personnes ont vu le spectacle 3, 4 fois « avec le plaisir de le
revoir ».
Quelle a été la
conséquence de ce spectacle pour vous ?
J’ai pris conscience de ma solitude. Ma mère partie, la famille ne s’est plus
réunie. Je ne suis plus retourné en
Tunisie. J’ai fait ma vie en Belgique,
j’ai une famille, mais je reste orphelin de mère et de mon pays natal.
Le bon fils est-il toujours en
« reconstruction » ?
Non, il ne bouge plus.
Mais je dois toujours retrouver la fraîcheur, l’émotion, le plaisir de
conter et garder le sentiment que je partage quelque chose d’important avec le
public.
A votre avis, quelles
sont les conditions pour présenter un spectacle sur son vécu ?
Attendre le moment propice, le moment où surgit le besoin
d’écrire et se lancer dans un travail de longue haleine. Accepter ce qui vient. Il faut digérer
chaque anecdote, la rendre du mieux qu’on peut, choisir ce qui est cher.
Préserver la nuance, le recul. Se mettre à l’écoute de soi et des
autres.
Il vaut mieux avoir de la sagesse et de la bouteille en
tant que conteur pour se lancer dans un voyage pareil.
D’une façon générale,
que vous a apporté le conte ?
Il m’a apporté la possibilité de m’exprimer.
Pour prendre contact
avec Ahmed Hafiz : 0477 22 89 39 ; ahmedafiz@yahoo.fr
www.hafiz-raconte.com Facebook : Hafiz Raconte
________________________________________________________________________________________________________________________
La couscoussière
Texte original de Ahmed Hafiz
C’était un dimanche
il est 17h30, maman est seule à la cuisine, elle a fini, le couscous est prêt.
Soudain elle entend un bruit derrière elle. Elle se retourne et elle voit deux
mains et une tête difforme qui sortent du mur « Atini couscousi, fissa, fissa ». Donne-moi du couscous,
vite, vite.
Ma mère est surprise
mais elle a compris, elle a affaire à un djinn.
En Tunisie, c’est courant. Les djinns vivent parmi gens, habitent dans les maisons,
sous la terre ou dans les murs. Ils sont malicieux, joueurs, farceurs, mais ils
peuvent devenir méchants s'ils sont contrariés.
Maman prépare
rapidement une assiette de couscous et la dépose entre les mains du djinn. Aussitôt les mains et la tête se
retirent et disparaissent dans le mur avec l'assiette. Maman est interloquée, elle n'a pas rêvé, maintenant elle est
sure, la maison est habitée par les djinns.
Maman ne dit rien à personne pour ne pas nous alarmer. Mais voilà que le
dimanche suivant à 17h30 précise, les mains et la tête sortent de nouveau du
mur, le djinn est de retour.
-
« Atini couscoussi, fissa, fissa »
Sans hésiter ma mère
dépose de nouveau une assiette de couscous entre
les mains du djinn.
Le dimanche suivant
et suivant, c’est devenu un rituel, tous les dimanches à 17h30 le djinn est là
pour son couscous.
A la maison personne
n’est au courant de ces apparitions hebdomadaires. Maman ne dit rien à
personne, c’est devenu un secret entre elle et le djinn. … Pour ma mère le djin est devenu un enfant de
la famille, son fils. Elle l’appelle « mon fils le djinn ».
On est au début des années 60, la télé vient
d'arriver en Tunisie. C’est la folie générale, la ruée vers la boite magique,
tout le monde veut une télé. Les gens mettent les bijoux de famille en gage,
s'endettent, se mettent à plusieurs, pour s'acheter une télé. Comme les
importations étaient interdites, c’était des télés de production locale, d’une
qualité médiocre, qui tombent souvent en panne. C’est la marque « Carthage »,
une ruine, comme les ruines de Carthage. Alors les tunisiens ont pris
l’habitude de se passer des trucs et des astuces pour réparer ou améliorer les
performances de leur télé.
Et voilà qu’un jour le bruit a couru dans
Tunis, comme quoi : « si on accroche une couscoussière à l’antenne de
la télé, on améliore fortement la réception des émissions et on peut même
capter la RAI, la télé italienne.
Personne ne savait si
c’était vrai ou pas. Le premier qui a commencé, tout le monde s'est rué sur les
couscoussières.
Tant et si bien qu’au
bout d’une semaine, on ne trouvait plus de couscoussières sur les marchés de
Tunis, même en marché noir. En deux temps trois mouvements, la ville de Tunis
était couverte de couscoussières.
Mon père, n’a pas eu
le temps d’acheter une couscoussière, alors il a décidé d'utiliser la
couscoussière de ma maman.
Pour cela, il a mis
au point une organisation d’aviation. Il accroche la couscoussière à
l 'antenne.
Le dimanche, vers 17h
il monte sur le toit, il descend la couscoussière. Maman cuit la semoule, rince
la couscoussière, papa remonte sur le toit raccroche la couscoussière et le
tour est joué.
À 17h30 tout le monde
mange le couscous. Nickel ! scientifique.
Mais voilà qu’un jour
pour la première fois la RTT (la radio télévision tunisienne) decide de
transmettre, un dimanche, la finale de la coupe de Tunisie de football. Mais
pas n’importe quelle finale.
La finale entre les
deux grands clubs mythiques de la capitale Tunis : L’espérance sportive de
Tunis dit le « Tarajji »
Et son rival de
toujours, le club africain, dit « Le Cloub », les frères ennemis,
le derby, le choc des Titans, un évènement extraordinaire.
le derby, le choc des Titans, un évènement extraordinaire.
À Tunis on ne parle
que du match. Les magasins affichent les couleurs, Les supporters en délire
paradent dans les rues avec chants et darboukas et même des béliers décorés au
couleur des deux équipes. Une ambiance de folie.
Le jour du match est
arrivé. La ville de Tunis s'est vidée de ses habitants, tout est fermé. Tous
les Tunisois sont, soit au stade municipal ou bien devant leur Télé.
Nous à la maison on a
mis les décorations avec des drapeaux du Tarraji jaune et rouge, on a fait du
thé on a acheté des « glibettes » pour faire la fête. On était surs de gagner.
Le match commence et
tout de suite on a vu la catastrophe s’annoncer.
Ce n’est pas
possible. Le Taraji est en dessous de tout, nul.
Les joueurs du
Tarajji jouaient mal, très mal, comme des pieds, enfin comme des mains et des
mains gauches.
Le club africain,
lui, hé, hé, hé « tayara » comme un avion. Le Tarajji , comme je te pousse. ….
La catastrophe !
Le Tarajji allait avoir la « triha » de sa vie, la raclée, garantie.
Quand les joueurs du
Tarajji ont compris qu’ils allaient avoir la « triha », ils ont
commencé à faire tout pour perdre du temps. Ils ont commencé à contester, à
discuter, à ergoter, à jouer la comédie, à simuler, à faire semblant
d’être blessé. Bref, la totale.
Les joueurs du club
africain ont commencé alors à s’énerver,
Et les bagarres ont
commencé
Entre les joueurs,
les entraîneurs, les supporteurs, les policiers et même les chats.
L’arbitre a dû
arrêter le match plusieurs fois. On a perdu du temps.
Résultat le match a
pris beaucoup de retard,
Il est 17h30, il
reste encore deux minutes de jeu et c’est toujours zéro-zéro.
Mais dans la cuisine
les mains et la tête sortent du mur, le djinn est de retour,
-
« atini coucousi, fissa, fissa »
-
Quel
couscous ? dit ma mère au djinn, je n’ai pas de couscoussière,
le match n’est pas encore fini, il faut attendre.
-
Comment
attendre ? tout de suite « atini
coucousi, fissa, fissa »
-
Ecoute
mon fils le djinn jusqu’à maintenant, je t’ai toujours donné du couscous à
heure et à temps, bien servi et tout et tout, non ?
Mais aujourd’hui je ne sais rien faire, je n’ai pas la couscoussière.
Je te dis le match n’est pas fini, il reste encore deux minutes et c’est
toujours zero-zero.
Si personne ne marque dans les deux minutes, on est parti pour les
prolongations et peut-être les penalties,
Wallah, On ne mangera pas avant huit heure du soir.
-
Quoi ?
« atini couscousi, fissa,
fissa » Je veux du couscous, fissa, fissa.
-
Ecoutes
mon fils le djinn tu veux manger du couscous tout de suite et tu veux me
faire plaisir en plus ? non ? à ta mère.
Alors il faut que le Tarajji marque un but maintenant dans les deux
minutes et c’est fini. Le match sera terminé. Je récupère la couscoussière. Je
cuis la semoule et tu manges du couscous. Et Voilà !
Tu sais faire ça ?
-
D’accord,
dit le djinn.
Le Tarajji marque un but et moi je mange du couscous ?
Alors le djinn se met
à frapper dans ses mains et à chanter :
tak taraktaktak,
taraggi !
Doucement ce son
lancinant et cadencé envahi toute la maison, monte vers le ciel, traverse le
plafond, arrive sur le toit, passe par les trous de la couscoussière,
et se met à se
propager
de couscoussière en
couscoussière,
de rue en rue, de
quartier en quartier,
et bientôt tout Tunis
vibre et danse au son diabolique de la couscoussière :
tak taraktaktak,
taraggi !
Tel un tsunami, l'onde
diabolique de la couscoussière arrive au stade municipal.
Quand les supporters
du club africain et du tarragi ont entendu le son diabolique
de la couscoussière, Ils devenus comme possédés, envoutés et ils sont entrés
dans une transe démoniaque.
Taktaraktak tak tarragi
C’était la folie dans
les gradins.
Par contre sur le
terrain, quand les joueurs du club africain ont
entendu le son diabolique de la couscoussière, ils étaient saisis de stupeur,
ils étaient pétrifiés, paralysés, statufiés dans des « Postures » grotesques.
Ils ne savaient plus
rien faire que regarder les joueurs du Tarajji, légers comme des plumes,
traverser le terrain en danseuses du ventre
Taktaraktak tak
tarragi
Et marquer le but de
la victoire.
L’arbitre siffle la
fin, le match est terminé et le Tarajji remporte la coupe de Tunisie.
A la maison c’est le
délire, mon père monte vite décrocher la couscoussière
La semoule est cuite, le couscous est prêt et on s’est régalé.
Tout est bien qui
finit bien, sauf pour le club africain.
Maman m’a souvent
raconté cette histoire incroyable : comment grâce à elle, cette année-là,
le Tarajji a gagné la coupe de Tunisie.
Quand j’étais enfant
je croyais dur comme fer à ce conte
Mais maintenant que
je suis devenu un homme, je pense que c’est surement vrai
Car au fil des années j’ai découvert que maman est extraordinaire.
________________________________________________________________________________
L’oranger
Il est dit qu'un vieux taoïste offre un jour à
Liu, sous-préfet de Xing Hua, un oranger né de l'année, planté en pot de terre
cuite et frêle comme un doigt d'enfant. Le considérable monsieur estime cet
humble présent indigne de sa qualité.
- Pardonnez-moi, lui dit le moine. J'aurais dû savoir, en effet, qu'un arbuste aussi ridicule ne pouvait éveiller le précieux intérêt d'un personnage tel que vous. Mais votre fille, à ce qu'il semble, fête ce matin ses huit ans. Offrez-lui donc ce petit arbre de ma part, avec mes bons voeux.
Le sous-préfet daigne sourire. L'enfant, les mains battantes, accueille l'oranger. Elle le fait porter dans sa chambre, le veut proche de son lit. De ce jour-là elle délaisse ses amusements ordinaires. Elle n'a d'attentions, de caresses et de mots aimants que pour lui.
Après trois années de mandat, le sous-préfet Liu est nommé dans une province lointaine. L'oranger a prospéré. Il est maintenant un arbuste fringant et d'une vigueur si joyeuse qu'il offre à la demoiselle, ce printemps-là, ses premiers fruits. Vient l'été. Il faut partir. On emplit à ras-bord trois chariots de bagages. Le bien-aimé de la fillette est estimé trop encombrant. On décide de le laisser aux bons soins d'une domestique. L'enfant pleure longtemps, le front dans son feuillage, et le tient embrassé si désespérément que la servante, émue, lui dit :
- Allons, je veillerai sur lui. Dès ce soir je le planterai près du perron, en pleine terre.
Les chariots bientôt s'éloignent.
La fillette grandit, son corps s'épanouit, un brillant diplômé nommé Zuang l'épouse. Un hasard administratif veut que lui soit proposé un siège de haut magistrat dans cette ville inoubliée où sa femme a découvert auprès de son jeune oranger le mystérieux bonheur d'aimer, au temps de sa paisible enfance. Elle va le revoir, après dix ans d'absence. Il l'accueille, en vérité, les branches foisonnant de fruits et déployées, à sa venue, comme l'on s'offre aux retrouvailles. La vieille servante lui dit :
- Cet arbre ? Un drôle de vivant. Depuis que je l'ai planté là, je ne l'ai jamais vu fleurir. C'est la première fois ce jour que le voilà peuplé d'oranges !
Le magistrat et son épouse vivent trois ans à Xing Hua. L'oranger, au pied du perron, tout ce temps déborde de vie. Au quatrième printemps, soudain, plus une fleur. Même sous le soleil d'été, mélancolie des branches vertes. La femme dit à son mari :
- Nous allons devoir le quitter. Nous ne le savons pas encore mais, pauvre de lui, il le sent.
A la fin des mois chauds est offert à Zuang un siège de scribe, à Wou Han.
Pou Song Ling conte cette histoire. Il affirme qu'elle était vraie, puis il dit ceci, pour finir : « L'amour est un si haut mystère que même les plus beaux rêveurs ne sauraient en avoir idée. »
- Pardonnez-moi, lui dit le moine. J'aurais dû savoir, en effet, qu'un arbuste aussi ridicule ne pouvait éveiller le précieux intérêt d'un personnage tel que vous. Mais votre fille, à ce qu'il semble, fête ce matin ses huit ans. Offrez-lui donc ce petit arbre de ma part, avec mes bons voeux.
Le sous-préfet daigne sourire. L'enfant, les mains battantes, accueille l'oranger. Elle le fait porter dans sa chambre, le veut proche de son lit. De ce jour-là elle délaisse ses amusements ordinaires. Elle n'a d'attentions, de caresses et de mots aimants que pour lui.
Après trois années de mandat, le sous-préfet Liu est nommé dans une province lointaine. L'oranger a prospéré. Il est maintenant un arbuste fringant et d'une vigueur si joyeuse qu'il offre à la demoiselle, ce printemps-là, ses premiers fruits. Vient l'été. Il faut partir. On emplit à ras-bord trois chariots de bagages. Le bien-aimé de la fillette est estimé trop encombrant. On décide de le laisser aux bons soins d'une domestique. L'enfant pleure longtemps, le front dans son feuillage, et le tient embrassé si désespérément que la servante, émue, lui dit :
- Allons, je veillerai sur lui. Dès ce soir je le planterai près du perron, en pleine terre.
Les chariots bientôt s'éloignent.
La fillette grandit, son corps s'épanouit, un brillant diplômé nommé Zuang l'épouse. Un hasard administratif veut que lui soit proposé un siège de haut magistrat dans cette ville inoubliée où sa femme a découvert auprès de son jeune oranger le mystérieux bonheur d'aimer, au temps de sa paisible enfance. Elle va le revoir, après dix ans d'absence. Il l'accueille, en vérité, les branches foisonnant de fruits et déployées, à sa venue, comme l'on s'offre aux retrouvailles. La vieille servante lui dit :
- Cet arbre ? Un drôle de vivant. Depuis que je l'ai planté là, je ne l'ai jamais vu fleurir. C'est la première fois ce jour que le voilà peuplé d'oranges !
Le magistrat et son épouse vivent trois ans à Xing Hua. L'oranger, au pied du perron, tout ce temps déborde de vie. Au quatrième printemps, soudain, plus une fleur. Même sous le soleil d'été, mélancolie des branches vertes. La femme dit à son mari :
- Nous allons devoir le quitter. Nous ne le savons pas encore mais, pauvre de lui, il le sent.
A la fin des mois chauds est offert à Zuang un siège de scribe, à Wou Han.
Pou Song Ling conte cette histoire. Il affirme qu'elle était vraie, puis il dit ceci, pour finir : « L'amour est un si haut mystère que même les plus beaux rêveurs ne sauraient en avoir idée. »
D’après Henri Gougaud in La Clé des coeurs
_______________________________________________________________________________________
Demande d’attestation de paiement d’un
abonnement au Mensuel :
Si vous avez besoin d’une attestation de paiement à un
abonnement au Mensuel, ce serait sympa de votre part de nous envoyer par la
poste une enveloppe comprenant :
- l’attestation rédigée par vous suivant vos désirs.
- une enveloppe timbrée à votre adresse pour que nous
vous renvoyions la dite attestation signée par nous.
Ce n’est pas une manifestation de paresse de la rédaction
ni une fantaisie. C’est une façon de
faire très généralisée et simplement le résultat de l’expérience. Merci de
votre collaboration et de votre courtoisie.
Si ce système ne vous convient pas, envoyez-nous alors un
message par courriel avec votre demande d’attestation. Nous la complèterons et vous la rénoverons
avec une signature dactylographiée et non une signature manuscrite.
Ceci dit, nous vous souhaitons plaisir et intérêt à la
lecture de notre Mensuel. Et si vous
avez envie de nous envoyer un article, par exemple : Source de contes, ou
un beau conte découvert dans un livre, ou un livre intéressant les conteurs,
votre participation sera la bienvenue.
La
rédaction
__________________________________________________________________________________
m Ce rond est-il rouge ? Alors
ceci vous concerne :
Si vous voulez (continuer à) recevoir ce Mensuel d’Informations sur l’Oralité, les
Conteurs et les Raconteurs:
En Belgique: il vous suffit de verser 12€ au compte BE 75 5230 8016 8151, identification BIC TRIOBEBB de
la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers, asbl. Vous serez assuré de recevoir
prioritairement, pendant douze mois, un maximum d’informations sur le conte :
spectacles, animations, repas contés, formations, balades, ... en provenance non seulement de notre asbl,
mais aussi de bien d’autres associations et d’autres conteurs.
Pour tous renseignements : 04/367.27.06.
France et Europe: A cause de frais de port plus élevés,
l’abonnement à notre Mensuel vous coûtera 23€.
Paiement par virement international de 23€ (demandez à votre banque des
formulaires spéciaux Swiftcode ou BIC), au compte n° BE 75 5230 8016 8151,
identification BIC TRIOBEBB Banque Triodos, 139/3, rue Haute, B 1000 Bruxelles
de la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers, 32/224, avenue Eugène
Ysaÿe, B 4053 Embourg. En communication: nom et adresse où envoyer le Mensuel.
Pour la
Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers:
Téléphone: 0486/21.87.62 de Philippe
Noël
Courriel: maisonconteliege@gmail.com
Pour le Mensuel:
Téléphone: 04/367.27.06 de
Marie-Claire Desmette
Courriel:
maisonconteparole.liege@gmail.com
Sites Internet
http://conteetparole.blogspot.com actualité:
agenda, articles, contes, …
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire