Mensuel de diffusion d’informations sur l’oralité,
les conteurs et les raconteurs.
février 2023 – N°362
P 912122
Bureau de dépôt LIEGE 1–4000
Editeur responsable: Marie-Claire Desmette, av. E. Ysaÿe,
32/224 4053 Embourg
Au sommaire, ce
mois-ci:
- Nouvelles du monde
du conte, ….
- Entretien avec Carine
Chavanne
- Spectacles –
Veillées – Balades - Radio
- Formations -
Atelier
- 4 histoires
La
Maison du Conte et de la Parole de Liège
Veillée programmée, Contes d’amour et de
désir
quand ?
le vendredi 3 février à 20h où ?
Théâtre à Denis, rue Ste Marguerite, 302, 4000 Liège
combien ?
5€ pour qui ? adultes et ados
infos,: réservationmaisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
En
première partie, 4 conteurs de la Maison du Conte sur un thème porteur pour
célébrer le mois de la Saint Valentin. . En seconde partie, surprise par Luc et
Michel.
Amis
conteurs, amis spectateurs, venez nombreux à notre veillée du 3 février. Une soirée tout en émotion et chaud
au cœur pour affronter l’hiver.
La
Maison du Conte et de la Parole de Liège
Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de
contes
quand ?
le vendredi 10 mars à 20h où ?
Théâtre à Denis, rue Ste Marguerite, 302, 4000 Liège
combien ?
4€ pour qui ? tout
public
infos,
inscription pour conter : réservationmaisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
Oui,
vous avez bien lu. Non, ce n’est pas une
erreur de notre part. A partir de ce 10 mars 2023, la veillée de la Maison du
Conte aura lieu le deuxième vendredi du mois. Ce qui ne change pas : la convivialité,
la simplicité, la sympathie entre conteurs et public. Avec les contes à la clé. Ceux de conteurs chevronnés, ceux de qui veut
s’essayer dans la bonne ambiance.
Interprétation
A propos de la petite Sirène. Hans Cristian Andersen était amoureux
d’Edward Collin qui .. « me trouvais dans l’impossibilité de répondre à
cet amour et cela a fait beaucoup souffrir Andersen ». Edward Collin s’est
marié avec une femme et Andersen a écrit « la Petite Sirène ». Un universitaire danois déclare : «… à
une époque où l’homosexualité était un sujet à condamner et à réprimer, il ne
s’agissait surtout pas d’avoir une tapette comme poète national. »
Une
interprétation : pour Sarah Moon, Le Petite Chaperon Rouge est une
allégorie de la seconde guerre mondiale.
A mon humble avis,
il y a une différence entre l’interprétation d’un conte d’auteur et un conte
traditionnel. Surtout dans le cas
d’Andersen dont on possède de nombreux documents biographiques. Pour le conte traditionnel, nous n’en avons
aucun.
J’ai réfléchi à
nos façons de faire. Très souvent, nous
choisissons un conte dans un livre. Très
rarement, nous avons des informations sur la façon dont le conte a été collecté. Et même si c’est le cas comme avec les contes
Baka de Robert Brisson, la collecte a été faite à un moment donné. Nous ne savons pas ce que le conte était
avant ni ce qu’il est devenu depuis. Ni
comment un autre informateur l’aurait conté.
Notre réécriture est une interprétation. Tout comme notre présentation à un public,
avec notre voix et ses moyens expressifs, notre visage, nos gestes. Et le public le reçoit à sa façon, avec ce
qu’il est à ce moment même, ses besoins, son imagination.
Un analyste
conseille de partir de la version authentique du mythe qu’on désire
analyser. Comment pourrait-on trouver la
version authentique d’un mythe, qui, par définition, a vécu et est
vivant ? Marie-Claire Desmette
? Le fait de tomber amoureux d’un livre ou d’une histoire nous transforme d’une certaine manière, l’histoire que nous aimons devient une part de l’image que nous nous faisons du monde, de notre façon de comprendre les choses, d’émettre des jugements et de faire des choix dans la vie quotidienne. Salman Rushdie
? S’il y avait moyen de prolonger le rêve, de voir qu’il y avait de vrai dedans, …. Frank Bouysse
Après le décès de maman,
en 1998, il m’est apparu l’évidence que rien n’était figé, que tout pouvait
changer tout le temps. Plutôt que de me contenter de me conformer uniquement et
naturellement aux différents rôles que la société et que mon éducation avaient
défini pour moi, je me suis posé la question de savoir ce qu’au fond je voulais
pour moi-même.
Inspirée par la pensée du penseur indien Khrisnamurti qui vise à nous libérer
de nos conditionnements, j’ai quitté le chemin balisé du connu pour créer du
neuf.
C’est à ce moment que le conte et l’écriture sont entrés dans ma vie.
Parlons du conte d’abord, un peu de l’écriture ensuite.
Suivons donc votre
chemin de conteuse
J’ai découvert les veillées contées
par la Maison du Conte de Liège lors d’un salon « Retrouvailles ». Je
me suis ensuite rendue régulièrement à leurs veillées en tant que
spectatrice/auditrice. Mon intérêt grandissant pour ces moments contés, j’ai
suivi différents cycles de formation à Embourg auprès de la conteuse Chantal
Devillez.
Au terme de ces différents cycles, je me suis lancée à conter au Théâtre à
Denis. Depuis, je ne cesse de me former auprès de différents conteurs comme
Stéphane Van Hoeck, Paul Fauconnier et quelques autres.
Pour affirmer mon unicité comme conteuse, il me semble important de me nourrir
d’expériences diverses et d’en garder ce qui me correspond. De plus, le fait de
conter, de se confronter à des publics différents est, je pense, une formation
en soi. C’est ainsi qu’aujourd’hui, je fais partie de la Maison du Conte de
Liège, des conteurs du village de Paradis et de la troupe « Tous Contes
Fées ».
Vous voilà bien intégrée
dans le monde du conte. Avez-vous pris
des chemins de traverse ?
Durant la période « Corona », il m’est venu l’idée de me rendre dans
différents coins de verdure afin de proposer une histoire au tout-venant.
Voilà une idée
originale. Quelle a été votre
motivation ?
J’en avais marre d’être
chez moi. Je voulais amener une lumière
dans un monde gris, noir, éclairer la journée des gens.
Cela m’a personnellement
aidé à sortir de la tyrannie de la peur et de la répression liée au risque
d’infection et aux mesures sanitaires. Les personnes à chaque fois étonnées,
m’ont très souvent réservé bon accueil. Leur sourire, leur visage attentif et
satisfait, leurs mots de remerciement ont nourri ma joie de vivre en des temps
difficiles. Pour les conteurs désireux à l’avenir de tenter l’expérience, il
est essentiel de préciser au début de la rencontre, la gratuité de la
prestation. Cela au départ clarifie les choses et accroît l’intérêt que les
auditeurs potentiels pourraient porter à la démarche.
Vous avez aussi pris la
plume.
Après avoir évoqué ma passion pour le conte, évoquons maintenant brièvement ma
passion pour l’écriture.
J’écris principalement de la poésie. Des textes courts en vers libres. Une
poésie de l’instant. Mes recueils de poèmes sont ponctués de photos en noir et
blanc de Philippe Evrard, des photos qui donnent à voir des détails dans un jeu
d’ombres et de lumières.
À l’opposé de notre société qui veut tout contrôler, tout uniformiser, tout
catégoriser, la poésie met en évidence, à travers notre humanité commune (nos
fragilités, nos révoltes, nos espoirs), notre vraie nature. Elle est pour moi
le « chant de l’âme » propre à chacun.
Mon écriture ne veut rien trouver, elle ne veut rien prouver. Elle m’amène à
découvrir un monde plus vaste et plus lumineux : un monde plus supportable.
Je suis membre de l’A.E.B. (Association des Écrivains belges de langue
française), de l’A.R.E.A.W. (association Royale des Écrivains de Wallonie) et
du Grenier Jane Tony (Cercle poétique bruxellois).
Le conte et la poésie rassemblent, créent des liens. Tous deux sont un chemin
vers soi mais aussi un chemin vers l’autre, deux manières essentielles pour moi
d’être au monde aujourd’hui.
À l’avenir, il me tiendrait à cœur de partager des moments de rencontre où
alterneraient des moments de contes et de lectures.
Chemin de conte et d’écriture, chemins d’inattendus sans cesse
renouvelés !
Comment peut-on vous contacter ?
chavanne-carine@skynet.be ou gsm : 0477/19.52.54
Nouvelles du monde du conte, des arts vivants, de la politique, des projets…
Que
ce soit dans les soirées glacées ou lors d'un après-midi de printemps,
l'important est de se mettre en mouvement. Mettez-vous en route en bonne
compagnie, celle des contes secrets et des histoires errantes.
Cette nouvelle année sera celle de l'amour
transcendant, des espaces partagés, des corps à l'épreuve. Que les conteurs et
conteuses qui vous accompagnent soient autant de voix fortes, de paroles
contestataires, de récits de vies et de musiques vibrantes. (Voir p. 7.)
A la Bibliothèque des Chiroux à Liège, 2023
offrira un déménagement vers le site de Bavière. L’annonce publique, par
voie de presse et autres est imminente ; mais, entre nous, voici ce qui
concerne les contes pour adultes.
Pour les contes du 14 janvier et du 18
février, c’est toujours de 14 h précises à 15 h, au bout de la
section pour adultes. Et j’espère vous y retrouver. (Voir p. 7.) Gratuit.
Réservation souhaitée, mais pas indispensable
jeanne.godenne@provincedeliege.be
ou 04/279 52 73
Bibliothèque Chiroux Section pour adultes, 15
rue des Croisiers 4000 Liège
De mars à juin, les contes se feront dans une
salle des Chiroux dont l’entrée se situe place des Carmes, 8, dite
« Entrée Rotonde ». L’horaire de 14 h à 15 h sera maintenu. L’entrée
ne pourra se faire que de 13 h 30 à 14 h, sortie libre. Une
réservation sera souhaitable mais pas indispensable. (L’accès normal comporte
trois marches avant l’ascenseur, les personnes à mobilité réduite devront
prévenir)
La bibliothèque ne sera pas accessible,
et le retour des emprunts ne sera pas possible (Prolongations possibles).
L’art une source de conflits nécessaires. Théâtre de la Parole. Présentation du Workshop
L’art a-t-il aujourd’hui une réelle force de frappe
contestataire ? Les artistes ont-iels une réelle liberté d’action pour
tenter de questionner tous les pouvoirs ? L’œuvre artistique doit-elle se
contenter de susciter l’adhésion ou constituer au contraire un lieu de mise en
débats voire en conflits des idées et des pratiques et produire ainsi un
questionnement des attitudes, des conduites, des modes de création et de
productions donnés pour évidentes ?
Ce questionnement social, politique, culturel nous semble
s’imposer aussi aux associations reconnues en Éducation permanente qui sont au
carrefour de toutes ces dimensions.
Nous partirons de ces questions notamment comme point de
départ de la première résidence dans le cadre de la recherche participative sur
l’art et ses rapports étroits avec le conflit, qui sera menée pendant toute
l’année 2023.
Nous invitons donc toutes les personnes qui auront envie
d’explorer ces questions de façon multiple mais aussi les artistes de la
parole, les conteureuses, mais aussi les artistes d’autres domaines et les
acteurices sociaux à nous rejoindre auxquels nous associerons pour cette
première exploration des philosophes de l’association YoungThinkers (http://youngthinkers.be) ainsi
qu’un sociologue.
L’approche sensible, par le corps, le mouvement et le jeu servira de charnière aux étapes de réflexion individuelle et collective, aux partages d’expériences concrètes, de moments d’échanges et de rencontres d’idées tout autant que de points de vue. L’objectif sera de cerner la question centrale de la recherche participative, ses modalités de développement, et la méthodologie qui sera à la base de toute l’exploration. Cela dans le plaisir et la joie de l’aventure collective. (Voir p. 8.)
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Message important à nos amis conteurs et
organisateurs de spectacle
· Envoyez-nous
vos informations avant le 14 du mois précédant la
publication,
· un
mois plus tôt pour les formations,
· complètes
et lisibles,
· par
poste à Marie-Claire Desmette, av. Eugène Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg.
Tel : 04/367.27.06.
· ou
par courriel à maisonconteparole.liege@gmail.com
·
Ne
comptez pas sur les organisateurs de spectacle. Envoyez-nous vous-mêmes vos
infos.
Idéalement, vos informations comportent:
organisateur, titre, genre d'activité, artiste(s),
date et heure, lieu, prix, public cible, coordonnées
pour infos et réservations, max. deux lignes de commentaire
N.B. Aucune
mention tout en majuscules, svp. Ni en PDF. Merci.
C'est
vous qui nous
envoyez vos informations.
Veuillez
ne pas les noyer dans une mise en page compliquée Epargnez-nous les recherches,
l'exploration.
Merci d'épargner notre travail
bénévole
Spectacles – Veillées - Balades - Emissions
Racontance
- le vendredi 3 février à 20h, Les Zapéro-contes Charleroi. Livre ou Verre,
6, passage de la Bourse, 6000 Charleroi.
Au chapeau. infos : 0470/23.67.01. www.racontance.be
inscriptions pour conter : racontancecarolo@gmail.com
Cette soirée scène ouverte aux conteurs est animée par France Decooman,
Pascale Pezzoti et Ahmed Hafiz
Pas de réservation
obligatoire
Attention : A partir de janvier 2023 les
Zapéro-contes Charleroi auront désormais lieu le premier vendredi du mois et
non plus le second
- le vendredi 17
février 20h, Les Zapéro-contes Bruxelles Ultieme
Hallucinatie, 316, rue Royale, 1210 Bruxelles.
Au chapeau. infos, réservation : www.racontance.be ;inscriptions
pour conter : racontance@hotmail.com
Dans un nouveau local
à découvrir. Scène ouverte aux
conteurs. Possibilité de repas sur place
MDM,
Métis du Monde asbl
Du
Bout des Lèvres par Ria Carbonez
quand ? : Le samedi 4 février 2023 à 20h où ? Archipel 19, Pl. de l'Eglise 15, 1082
Bruxelles
combien ? 20€ (soirée
caritative) Infos et Réservation : 0475/405235
ou contact@metisdumonde.org.
Venez
soutenir la généreuse association Métis du Monde en assistant au spectacle
érotico-disiaque empreint d’humour et de sensibilité.
Laurent Gaudé (tremblement de terre à Haïti)
Maison du Conte de
Namur
- le samedi 4
février à 20h30 A la miaouw
par Karine, Philippe et Thérèse. 10 €.
Maison Champagne, Place Chapelle, 6,
5002 Saint-Servais. Réservation obligatoire (0489/93 35 48)
Des histoires de chats pour les aimer, les caresser, les chasser, les
détester...
- le vendredi 10
février à 20h30 Contes du 10eme
jour.
3 €
Maison du Conte de Namur, rue des
brasseurs 170, 5000 Namur
Michel et Luc vous invitent à la Maison du Conte de Namur pour fêter la Saint
Valentin comme il se doit !
Dans une ambiance piano bar, ils vous proposeront des contes où l’amour reprend
le devant de la scène …
Cette soirée sera une soirée saupoudrée de romance, de bonne humeur et d’une
pointe d’humour, le tout pour votre plus grand plaisir ! Et bien entendu
l’esprit de Cupidon planera parmi nous
- le samedi 11
février à 20h00, Récital autour de
Anne Sylvestre par Anne Quintin et Michel Jacqmain
Maison du Conte de Namur, rue des
brasseurs 170, 5000 Namur. Prix : au chapeau
Un
petit récital de chansons joyeuses, graves, légères, profondes, tristes, drôles.
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infos, réservation : 0489/93 35 48 ou par mail maisonduconte.namur@gmail.com
Maison
du Conte de Charleroi
-
les 8 et 11 février à 10h et 11h30, Révolte au Moulin de Marchienne, balade contée, Festival Factori
Par la Maison
du Conte de Charleroi, Marchienne Babel et l’ULB, collaboration de
l’Institut Marcel Liebman.
Point de
départ : place communale de Marchienne-au-Pont,
Arrivée :
Château De Cartier (bibliothèque Marguerite Yourcenar). Infos : https://factori-creation.be/
-
le 11 février à 10h et 11h, Contes et lecture pour le 0/5 ans par Pascale
Baeyens.
Bibliothèque
de Pont-à-Celles. Inscription souhaitée : bibliotheque@pontacelles.be
- le mardi
14 à 20h00, Conte
d’amour et coquins. Public :
ados/adultes. 9€.
Salle Quinze100Guinzes, Théâtre Marignan, 53, boulevard
Tirou, 6000 Charleroi.
Rés. : 0475 64
95 38 ou https://www.contecharleroi.be/contes-coquins-1/
Un
classique de notre programmation avec des histoires croquignolesques, où les
mots emballent les désirs et envies de nos artistes, pour les offrir aux
oreilles gourmandes de sensualité de notre public. Il rougira de plaisir,
de honte et aussi d'amour… Pourquoi pas ?
- le lundi 30 février à 18H et dimanche 05/02/23 (redif.),
Raconte
& nous. Autour du festival Factori, une collaboration
avec l'ULB Transfo et une foule de partenaires du monde associatifs. Revivez la
révolution du moulin de Marchienne ! Invitée
: Magdalena Grevesse, responsable de projets & chargée de recherches à
l’ULB
- le lundi 13 février à 18H et dimanche 19/02/23 (redif.) Autour de St Valentin : Valentinons ensemble avec des histoires où
l'amour heureux, joyeux, ludique, voire licencieux, sera au menu de
l'émission. Les voix de nos artistes carolos du conte caresseront vos oreilles
avec douceur et séduction.
- le lundi 27 février à 18H et dimanche 05/03/23 (redif.) Prélude à Femmes de Mars. Une collaboration de la Maison du Conte de Charleroi et
de l'ULB avec la création de contes déstéréotypés et dégenrés : « Le petit
Chaperon Rouge », « Blanche Neige » et « La petite
sirène » sous un nouveau jour ! Des versions 2.0 à découvrir et
partager. Avec Caroline Close d'ULB
Transfo.
A écouter
sur Buzz Radio 94.3 & 97.8 FM et sur No Radio 101.9 FM
Pour écouter nos
émissions précédentes :
https://soundcloud.com/buzzrb/sets/raconte-nous
________________________________
53,
Boulevard Joseph Tirou, 6000 Charleroi. nicole.maisonducontecharleroi@gmail.com www.contecharleroi.be
Centre
Culturel d’Enghien
Du
Bout des Lèvres par Ria Carbonez
quand ? Le samedi 11 février
à 20h30 où ? Rue Montgomery 7, 7850 Enghien
combien ? 12€ (Adultes) - 10€ (+ de 65 ans, carte
prof) - 9€ (Membres) - 8€ (-de 26 ans, demandeur
d'emploi) - 1€25 (Article 27). Tarif sur place : + 2€
Infos et Réservation :
02/396.37.87 ; info@ccenghien.org https://www.ccenghien.com/2023/02/11/du-bout-des-l%C3%A8vres/
? Ne détruisez pas vos lettres, le trésor de vos enfants. Caroline Lamarche
? Les seuls imbéciles sont ceux qui n’obéissent pas à ce
que leur souffle leur cœur. Eliot Pattison
Veni,
vedi, semi…, spectacle de récits et parole chantée par
Semi d’Italia, Tina Gentile et Leo Dolcimascolo
avec Sylvie Grandchamps
-
le samedi 11 février à 20h30, à l’Aquilone,
25 Boulevard Saucy, 4020 Liège. 8
€
Réservations : Aquilone 0496 21 50 46 ; www.aquilone.be
-
le jeudi 23 février à 20h, à l’Association Leonardo da
Vinci , 86 rue Cockerill 4100 Seraing. Au chapeau
Réservations :
Tina 0476 68 00 73 ou via mail tina.gentile1703@gmail.com
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Ils
sont venus d’Italie avec une valise trop petite pour y mettre le soleil de leur
terre . Une valise lourde de nostalgie.
Semant
dans la terre d’ici des graines de là-bas, ils sont devenus jardiniers d’une
autre vie pour leurs enfants.
Des
histoires avec la mémoire et le cœur de
ces graines d’ailleurs qui n’oublient pas leurs racines.
Dimanches
du Conte
- le
12 février à 17h00, Salomon et la Reine de Saba par Catherine Zarcate. 9 ans.10/7/4€.
L’imagination populaire mondiale n’a cessé d’enrichir
à l’infini l’archétype du roi Salomon. C’est la Huppe, animal qui trouve l’eau
sous les sables du désert, qui découvrit la reine de Saba et en parla à
Salomon. Leur rencontre est le choc de deux montagnes, où se mêlent l’amour, la
splendeur, l’humour et la sagesse. Ruses, justice cosmique, luttes contre les
génies et autres forces obscures : une saga immense !
-
à 19h, au
risque de l’oralité, causerie par Catherine
Zarcate.
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où ? Au Centre Culturel Bruegel, rue des Renards 1F, 1000
Bruxelles
info et réservation : reservation@dimanchesduconte.be +32 488 512 860
Salle
accessible aux personnes à mobilité réduite. Restauration légère sur place.
Ouverture des portes 30 min avant chaque représentation
Mots et Merveilles Conte
en balade
Amours Queers par Babou Sanchez
et Aline la Sardine, les musiciennes Caste et Nathalie Thys,
et avec Camille Pier le 15 février
quand ? les mardi 14 et
mercredi 15 février à 20h
où ? L'Abeille Blanche - Molenbeek-Saint-Jean
infos, réservation : 0497/78 20 75 ; www.conteenbalade.be info@conteenbalade.be
Amour, amour, quand tu nous tiens... Nous
vous donnons non pas un, mais deux rendez-vous pour célébrer les alter-amours.
Ces amours qui refusent de se définir, ces amours qui se content, se chantent,
se paillettent, performent, slamment... et célèbrent la beauté de la diversité.
(Voir p. 4.)
Anne
Grigis
-
le 14 février, Les Ardents : Centre
culturel Leuze-en-Hainaut
-
le 18février, Poulette et Petit Coq ::
Maison des cultures de Laeken
-
le 22 février, Peau de Vieille : Musée de la
Rubanerie, CC Comines-Warneton
Miroir, ô - Maudite, le temps que durent les roses - S'échapper,
fuir déguerpir. Se sauver.
par Catherine Pierloz
quand ? le 16 février de 10h à 17h, où ? au Courlieu, rue du Grand Philippe, 4, 1490 Court-St-Etienne
infos, inscription : www.catherinepierloz.be
Je présenterai 3 nouvelles créations à mi-chemin, pour un échange avec un public restreint et prêt à jouer le jeu. En partenariat avec La maison du Conte & de la Littérature du Brabant wallon.
Contes surprise par Jeanne la Contesse
quand ? le 18 février 2023 14h où ? Bibliothèque
des Chiroux, rue des Croisiers, 15, 4000 Liège
combien ? gratuit pour
qui ? pour tous
infos, inscription obligatoire (nombre de places
limitées) : 04/279.52.73
Des
contes hors des sentiers battus, des contes qui se refusent à rejoindre un
thème, des contes inclassables, indispensables, des contes de traditions
diverses, des contes ultra-courts et d'autres denses et pleins de
rebondissements. (Voir aussi p.4.)
? Il n’est pas possible d’applaudir d’une seule main. Colum Mac Cann
Cont’émoi Centres Culturels
de Couvin, Doische, Florennes, Viroinval, Walcourt, et Philippeville
Le violon rouge par Christian Schaubroeck
quand ? le 19 février à15h
où ? à Florennes
combien ?
Adultes 8€ ; enfants/étudiants (jusque 21 ans) 4€ ; article 27 -1,25€ pour qui ?
dès 8 ans
Infos, inscriptions : info@culture-philippeville.be;
www.facebook.com/centreculturel.philippeville
Un voyage à Florence, une rencontre
inattendue, un professeur, une plongée dans l’Italie de la Renaissance. La vie
de Giuseppe, un luthier, pour qui le violon est tout ! Jusqu’à ce jour divin où
il rencontre la belle Catarina. Mais attention ! Le Diable rôde…
Cravates
et porte-jarretelles, Contes coquins par
la Troupe Tous Contes Fées
quand
? le vendredi 23 février à20h
où ? Barricade, 21 rue Pierreuse 4000 Liège
combien
? 4 €
Info et réservations : Tina 0476
68 00 73 ; www.touscontesfees.com.
Une
soirée de contes qui vous déshabille. Oui, mais pas tout de suite, pas trop vite….
Njord, histoire de péniche et de galère par Benoît Morren
quand ? le 25 février à 20h00
où ? La Galerie du livre et de l'étrange Théâtre.
Vaux-sous-Chèvremont, 59 rue Vallée
combien ? 12 €. réservation souhaitée au 0468 388
006.
Un
conte à l'ambiance fluviale. Inspiré de petits récits de vie recueillis , le
spectacle aborde la résilience et ses berges. Un propos mélancolique, parfumé
de fantaisie, d'humour, de poésie. Quelques notes de guitare pour illustrer la
fable.
Formations - Ateliers
Maison du Conte de Charleroi
Stage d’initiation au conte
quand ? les 21 janvier, 4 et 18 février, 4
et 18 mars, 1, 15 t 29 avril
où ? Théâtre Marignan, boulevard Tirou,
53, 6000 Charleroi
infos,
inscription : nicole.maisonducontecharleroi@gmail.com www.contecharleroi.be
Le conte, cet univers qui nous berce
depuis l’enfance, depuis des siècles, … Découvrons à la fois les valeurs
pédagogiques, philosophiques, intemporelles et ludiques que le conte nous offre
depuis des siècles.
Théâtre de la Parole
L’art, une source de conflits nécessaires/Workshop avec
Magali Mineur et Hamadi
quand ? les 25, 26 et 27
février où ?
rue du Rouge-Cloître 7d, 1160 Bruxelles
combien ? 180€
pour qui ? artistes
de la parole, travailleurs sociaux, …..
infos, réservation : http://www.theatredelaparole.be/
Première résidence dans le cadre de la recherche participative sur l’art
et ses rapports étroits avec le conflit. (Voir p. 4.)
Formation courte au conte par Dominique Brynaert
quand ? les 8-9-10 avril 2023
où : 1030 Bruxelles. près de la Place Dailly
combien ? 135 euros
pour qui ? : Aucun requis préalable
infos, inscription : racontance@hotmail.com - https://www.racontance.be/formation_conte.html
Inscriptions ouvertes dès maintenant. Objectif : vous donner tous les outils pour conter avec
talent et efficacité. Il reste encore quelques places
? Parce que le vent, comme on dit, n'est pas à
la poésie, ce n'est pas un motif pour que la poésie ne prenne pas son envol.
Tout au contraire des vaisseaux, les oiseaux ne volent bien que contre le vent.
Or la poésie tient de l’oiseau. Victor Hugo (envoi de Perle Adler)
? Allez dans
la beauté. Souhait navajo
Agenda de
février 2023
A=animations;
B=balade; C=conférence; D=Danse;
E=exposition; F=formation; Fl=festival ;
J=journée professionnelle; M=musique; R=
repas; Rd = radio ; S=spectacle;
V=veillée-scène ouverte
£ V 03 Les
Zapéro-contes Charleroi, Charleroi. Voir
p. 5.
£ S 04 Du
bout des lèvres, Bruxelles. Voir p. 5.
£ S A la miaouw, Saint-Servais. Voir p. 6.
£ B 08 Révolte
au Moulin de Marchienne, Marchienne-au-Pont. Voir p. 6.
£ V 10 Contes
du 10ième jour, Namur. Voir p. 6.
£ S M 11 Récital
autour d’Anne Sylvestre, Namur. Voir p. 6.
£ SA Contes et lecture pour les 0/5
ans. Pont-à-Celles. Voir p. 6.
£ S Du bout des lèvres, Enghien.
Voir p. 6.
£ S Veni, vedi, sémi, Liège. Voir
p. 7.
£ S 12 Salomon
et la Reine de Saba, Bruxelles. Voir p. 7.
£ Rd 13 Raconte
& nous, Charleroi. Voir p. 6.
£ S 14 Contes
d’amour et coquins, Charleroi. Voir p. 6.
£ B Amours Queers,
Molenbeek-St-Jean. Voir p. 7.
£ S Les Ardents, Leuze-en-Hainaut. Voir
p. 7.
£ B 15 Amours
Queers, Molenbeek-St-Jean. Voir p. 7.
£ SA 16 Miroir
…. Court-St-Etienne. Voir p. 7.
£ Rd 13 Autour
de St Valentin, Charleroi. Voir p. 6.
£ V 17 Les
Zapéro-contes Bruxelles, Bruxelles. Voir p. 5.
£ S 18 Poulette
et Petit Coq, Laeken. Voir p. 7.
£ S Contes surprise, Liège. Voir p.
7.
£ F Stage d’initiation au conte.
Bruxelles. Voir p. 8.
£ S 19 Le
violon rouge, Florennes. Voir p. 8.
£ S 22 Peau
de vieille, Comines-Warneton. Voir p. 7.
£ S 23 Veni, vedi,
semzai, Seraing. Voir p. 7.
£ S Cravates et porte-jarretelles,
Liège. Voir p. 8.
£ S 25 Njord,
Vaux-sous-Chèvremont. Voir p. 8
£ FA 25 L’art,
une source de conflits nécessaires ?, Bruxelles. Voir p. 8.
£ FA26 L’art, une source de conflits
nécessaires ?, Bruxelles. Voir p. 8.
£ Rd 27 Prélude
à Femme de Mars, Charleroi. Voir p. 6.
£ FA L’art, une source de conflits
nécessaires ?, Voir p. 8.
_________________________________________________________________________________
LES SORCIÈRES ©
Les sorcières volent sur
leur balai. Elles ricanent. Les plus terribles veulent vous emporter
loin !
Vous changer en boudin ! Elles habitent avec les corbeaux, les
chauves-souris, les araignées !
Méfiez-vous, écoutez mon histoire, elle est pour vous !
Ce jour-là le roi Bouchi-Boucha se promène dans la forêt.
Il rencontre une vieille :
- Longs cheveux noirs, gras.
- Longues robe noire, usée
- Nez crochu
- Dents pointues
- Menton poilu
Sorcière 1 : « Majesté, Majesté, s’il-vous-plait, pour moi quelques
piécettes d’or ou alors, un mauvais sort ! »
Roi : « Sorcière, je ne crois pas à tes histoires ! Allez
du balai ! »
Sorcière 1 : « Par la force de la souris qui pète, trouve laid
ce que tu trouvais beau
et trouve beau ce que tu trouvais
laid ! Pschhhhhh… »
Le roi poursuit sa promenade : des arbres, des arbres, encore des
arbres ! Il rentre au château !
Roi : « Oh ! Que mon château est laid !
Par ordre du roi
Bouchi-Boucha, j’ordonnasse qu’on le repeignasse en rouge verdasse ! »
Aussitôt dit ! Aussitôt fait !
Roi : « Oh ! Et que les gens sont moches !
Par ordre du roi
Bouchi-Boucha, j’ordonnasse qu’on les
trempasse dans la mélasse ! »
Aussitôt dit ! Aussitôt fait !
Roi : « Oh ! Et que les meubles, les armures, les
peintures, les tapisseries
et tout ce que contient ce
château sont horribles !
Par ordre du roi
Bouchi-Boucha, j’ordonnasse qu’on fracassasse toutes ces crasses ! »
Aussitôt dit ! Aussitôt fait !
Tout le monde au château se demande ce qu’il arrive au roi !
Tout le monde se pose des questions.
Tout le monde sauf le roi !
Le roi, lui, il ne se pose aucune question : il est amoureux !
Amoureux de la vieille rencontrée dans la forêt :
- Longs cheveux noirs, gras.
- Longues robe noire,
- Nez crochu
- Dents pointues
- Menton poilu
Roi : « Par ordre du roi Bouchi-Boucha,
j’ordonnasse qu’on me la ramenasse ! »
Aussitôt dit ! Aussitôt fait !
Roi : « Ma jolie, ma jolie ! Je n’ai d’yeux que pour
vous !
Je vous aime : dans ma
tête, dans mon cœur et partout !
Voulez-vous
m’épouser ? »
Sorcière 1 : « Bien sûr, bien sûr ! »
Et le jour convenu, la fête bat son plein !
Musiques et mets délicieux :
- Toasts à l’orange
- Velouté de cornichons à l’ail
- Beignets d’araignées
- Glace aux épinards
Que du bon ! Le roi est heureux !
À cent mètres de là, une femme marche vers le château.
Elle a : - de courts cheveux verts, dressés en pics
- un nez crochu
- des dents pointues
- un menton poilu
Bref, c’est une autre sorcière !
Elle sait le sort jeté au roi ! Ce genre de sortilège n’est pas autorisé
chez les Macrales !
Elle le sait ! C’est écrit dans la charte ! Elle doit agir !
TOC – TOC – TOC !
Sorcière 2 : « Je suis la digne représentante de la grande
assemblée des sorcières !
Conduisez-moi au roi et à la
reine ! »
Aussitôt dit ! Aussitôt fait !
Elle arrive dans la salle de bal.
Sorcière 2 : « Je suis la digne représentante de la grande
assemblée des sorcières !
Je viens remettre à sa Majesté la Reine, la légion d’horreur pour avoir
si bien ensorcelé le roi mais avant cela, je
dois m’assurer que c’est bien vous,
Majesté, qui avez jeté le sort au roi.
Pouvez-vous le répéter ? »
Sorcière 1 : « Par la force de la souris qui pète, trouve laid
ce que tu trouvais beau
et trouve beau ce que tu trouvais
laid ! »
Le roi pâlit, rougit !
Le mariage est annulé, la vieille expulsée, la visiteuse est fêtée et le
bonheur au château est retrouvé !
Depuis ce jour, le roi se méfie des sorcières, enfin de presque toutes … et
vous ?
Par la force de la souris qui pète, mon histoire s’achève ici !
Le schéma a été trouvé
dans une publication pour la jeunesse.
La réécriture a été telle qu’on peut conclure que ce conte est une
création de Carine Chavanne.
Texte original de Carine
Chavanne
Curieux réveil ©
Tant que le soleil se
lèvera, le jour sera.
Mon histoire se passe dans un pays où la mer côtoie le désert, où le désert
côtoie les vertes campagnes, les forêts et les hautes montagnes.
Mon histoire se passe dans un pays à nul autre pareil.
Fermez les yeux, touchez-le du regard et laissez-vous emmener.
Dans ce pays-là, il est un roi. Le roi et ses ministres voient dans le tourisme
une opportunité de richesse.
Des slogans apparaissent :
« Du désert à la montagne, il n’y a qu’un pas !
Chez nous, évadez-vous ! »
ou encore,
« Du désert à la forêt, de la mer à la montagne, parcours
découvertes !
Chez nous,
ressourcez-vous ! »
Villas et hôtels de luxes, gîtes et maisons d’hôtes fleurissent partout dans le
pays.
Un jour, le roi meurt.
Son fils accède au trône.
Afin de se faire mieux connaître des habitants, il sillonne le royaume dans sa
belle limousine noire, avec chauffeur, bien entendu.
Arrêts, rencontres, échanges avec les citoyens … et le roi reprends la route.
Le roi est heureux de l’accueil qui lui est réservé et ravi de la prospérité en
son incroyable pays.
Seulement voilà, comme dans tous les pays, il y a ceux qui ont beaucoup
d’argent, il y a ceux qui en ont peu, et de moins en moins jusqu’à n’en n’avoir
plus.
Sur l’avenue entre villas et hôtels de luxe marche un homme pauvrement vêtu.
Sans doute a-t-il déjoué la vigilance policière qui interdit aux plus démunis
l’accès en ces lieux.
Le roi l’interpelle :
- « Que fais-tu là brave
homme ?
Ton regard est triste.
N’as-tu donc rien à espérer ? »
- « Je suis seul et perdu
dans ce monde à la fois si prospère et si triste.
Mon corps est mon royaume et mon cœur ma
fortune.
Comment nourrir la
vie ? »
Troublé par ces propos, le bon roi dit à l’homme :
- « Ton rêve est ma
liberté.
Veux-tu partager avec moi les richesses de
ton cœur ?
En échange, je t’offrirais le gîte et le
couvert. »
L’homme accepte.
Après quelques services rendus, quelques moments heureux d’opulence, de partage
et de joie, l’homme s’en va. Personne ne le reverra jamais.
Au palais, en apparence rien ne change, pourtant rien n’est pareil.
L’homme a marqué de son passage les cœurs endormis, révélé en chacun
l’existence d’une filante étoile.
__________________________________________________________________________________
Les conseils de Sapho
Stephania est assise devant la maison des
jeunes filles créée par Sapphô. Elle se
souvient des années délicieuses passées près de sa maîtresse. A présent, la poétesse a rejoint Aphroditê
dans le séjour des dieux. Erôs, créateur d’embrassement et d’élan amoureux, l’y
a accueillie.
Stephnia entend encore la voix passionnée et
persuasive de Saphô, âme libre et sentimentale :
- « Ce qui fait fondre mon cœur,
Ce
qui exprime sans forcer ma joie,
C’est de voir et de voir encore,
Quelqu’un aimer quelqu’un. »
- « Mes filles, votre devoir n’est pas
d’inspirer des héros vaillants ni d’apparaître aussi séduisante qu’une déesse
ou une nymphe. Les hommes sont habiles
qui flattent indifféremment les vertus des Muses et la docilité de l’épouse
grecque. Vous devez faire le libre choix
de votre vie et goûter à l’onde d’embrassement d’Erôs. »
Puis elle riait et prenait sa lyre pour
accompagner ses paroles assoiffées d’amour.
Ses disciples étaient des jeunes filles comme elle, appelées à la
tendresse et l’expression délibéré des sentiments. Sur des tablettes de cire, Saphô avait gravé
l’émoi de l’être et elle le chantait :
- « C’est la puissance d’Erôs
Qui me trouble et m’agite
Le
vainqueur de l’adversité,
L’oiseau doux et cruel
A
qui rien ne résiste.
D’après des extraits de Le plongeon de Saphô
ou le saut d’Aphroditê, in Contes des sages de la Grèce antique par
Patrick Fishmann, éditions du Seuil, 200 pages, 2004.
? Tous les arguments du monde ne parviendront jamais à
changer l’avis d’une personne. A
l’inverse, une bonne histoire peut le faire.
L’expérience cathartique que l’on traverse quand on vit l’histoire d’une
autre personne par association imaginative nous permet de prendre du recueil et
de nous remettre en question. Richard Powers
Conte du Nouvel An. Texte
original de Dominique Brynaert
La bonne année
tous les jours. ©
Un jeune lutin des
contrées du Nord arriva le Premier de l’an dans un village des contrées du Sud.
Il n’y connaissait personne et s’étonna que tous ceux qu’ils croisaient lui
fissent le souhait « d'une bonne année ».
C’était là une
coutume qu’il ne connaissait pas, car dans son village natal, les lutins du
Nord ne prêtaient attention qu’aux quatre saisons. Aux premières fleurs, ils se
souhaitaient un printemps embaumé, aux premiers fruits, un été productif, aux
premières feuilles tombées, un automne élégant et aux premières neiges, un
hiver raffermissant.
Ignorant donc le
concept d’année, il s’imagina que c’était là une manière cordiale et sensible
de se saluer. Voulant s’intégrer dans son nouveau village, il s’engagea à
souhaiter « une bonne année » à chacun, à chaque rencontre. À partir du
troisième mois de l’année écoulée, il était tenu pour certain qu’il était fou.
On ne souhaite pas une bonne année en mars !
Personne ne prit la
peine de le lui dire jusqu’au moment où un vieux lutin, qui ne goûtait guère
les moqueries à l’encontre du nouveau venu, l’interrogea :
-Mais pourquoi donc
souhaites-tu encore la bonne année ? Ce moment est révolu. Quelques jours
suffisent pour ces vœux. On te croit l’esprit dérangé par ce simple fait.
-Ce que tu m’apprends
me consterne, répondit le jeune lutin. Je croyais que c’était là une tradition
établie. Tradition que je trouvais fort jolie
d’ailleurs.
-Notre coutume, ici
au Sud, est de souhaiter la bonne année uniquement les jours du premier mois de
l’année nouvelle, expliqua le vieux lutin. Après cela on n’y pense
plus.
Le jeune lutin fronça
les sourcils.
-Combien de mois
avez-vous dans votre année ?
-Douze.
-Mais, interrogea le
jeune lutin, si l’on veut sincèrement le meilleur pour les autres pourquoi se
restreindre à un seul mois ? Pourquoi économiser des élans cordiaux
et sincères ? Est-il insensé de répéter, chaque jour, à ceux qui croisent notre
regard que nous les apprécions assez pour leur souhaiter un bonheur durant
douze mois ?
Surpris, le vieux
lutin, qui se croyait sage parmi les sages, resta sans réponse. Ce garçon n’est
pas fou, se dit-il, en le voyant s’éloigner. C’est peut-être nous qui le sommes
et n’avons rien compris.
D. Brynaert
12/2022
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